• il y a 18 heures

Category

🗞
News
Transcription
00:00Face à Philippe Devilliers, 10h-11h sur Europe 1, Eliott Deval.
00:10Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour Face à Philippe Devilliers, votre rendez-vous chaque samedi matin de 10h à 11h sur Europe 1.
00:21Il est de retour, il est dans les studios d'Europe 1, Philippe Devilliers, bonjour.
00:24Bonjour Eliott, bonjour Geoffroy, et tous mes voeux.
00:28Bonne année Philippe Devilliers.
00:30Bonne année à vous Eliott, bonne année à Geoffroy, mais surtout bonne année à nos auditeurs.
00:36Et ils sont nombreux Philippe Devilliers, nous avons découvert cette semaine les chiffres sur Europe 1.
00:42Vous êtes écouté Philippe Devilliers par 802 000 auditrices et auditeurs, c'est 414 000 de plus en un an.
00:53Vous vous rendez compte, plus 414 000 en un an, donc un grand merci bien sûr aux auditeurs d'Europe 1.
00:59Et puis en plus de ça, on a découvert dimanche dernier le classement des personnalités préférées des Français.
01:05C'est une institution dans la galaxie des sondages, publiée chaque année par le JDD depuis 1988.
01:11Je précise que l'ARCOM a imposé qu'on décompte votre temps de parole depuis l'année dernière.
01:16Et vous vous classez 3e devant les politiques en exercice, vous êtes la 3e personnalité politique préférée des Français.
01:23Donc on a les chiffres d'Europe 1, le million chaque vendredi soir sur CNews.
01:28Et vous êtes désormais la 3e personnalité politique préférée des Français, alors que vous n'avez plus de mandat Philippe Devilliers.
01:35Donc comme vous avez réponse à tout Philippe Devilliers, vous qui avez une réponse à tout, vous avez une explication aujourd'hui ou pas ?
01:44Non, mais connaissant un petit peu l'histoire de l'humanité, et notamment l'histoire romaine,
01:51j'ai toujours été frappé par le fameux chemin suivi par ceux qui vont vers la chute, par tous les consuls romains,
02:01et on dit qu'ils passent du Capitole à la Roche Tarpaïenne.
02:08Et il est rarissime dans l'histoire qu'on fasse le chemin inverse.
02:13Et donc, vous savez, il y avait un personnage qui s'appelait Saint-Sinatus,
02:21et en fait je me suis identifié à lui, il était conspué comme consul,
02:28et après il est parti chez lui, au bord du Tibre, et il est derrière sa charrue, il y a des tableaux là-dessus,
02:33il est derrière sa charrue et le peuple vient le rechercher.
02:38Et là on vante ses vertus d'humilité, d'audace, etc.
02:45C'est un vieillard, et donc Saint-Sinatus, c'est un beau modèle.
02:51N'empêche que ce que je veux dire aux auditeurs d'Europe 1, c'est que je vous félicite parce que vous avez du goût, c'est bien.
02:59Effectivement, l'auditeur d'Europe 1 a du goût. On est ensemble, messieurs, jusqu'à 11h.
03:04Merci encore évidemment aux auditeurs d'Europe 1 qui sont avec nous chaque samedi matin.
03:09On va remercier Benoît, en régie, notre ange gardien, qui orchestre d'une main de maître cette émission.
03:16C'est là aussi, c'est notre porte-bonheur.
03:19Il faut que la régie partage notre joie, puisqu'elle a partagé notre peine.
03:25Restons sur la joie.
03:27Parce que je me souviens la première fois qu'on est venu ici dans ce studio.
03:30Ça s'est bien passé.
03:31Non, vous m'avez dit, hors micro, tu sais, si on fait 50 000, ça sera bien.
03:37Quel mensonge ! Vous qui dites à chaque fois la vérité, ça va être votre premier mensonge.
03:42Vous commencez 2025 par un mensonge, Philippe Devilliers.
03:45Vous êtes en pleine forme, on est ensemble jusqu'à 11h sur Europe 1 pour Face à Philippe Devilliers.
03:51Face à Philippe Devilliers.
03:5410h-11h sur Europe 1.
03:58Eliott Deval.
03:59Surtout qu'en ce début d'année 2025, l'avenir, et là on en vient à des choses bien plus lourdes,
04:04l'avenir est de plus en plus incertain pour la France.
04:07Et vous m'avez glissé que vous receviez beaucoup de messages de jeunes Français Philippe Devilliers
04:12qui s'interrogent sur leur avenir et sur l'avenir du pays.
04:16Alors, quels sont vos voeux personnels pour que la France renoue dès cette année avec la grandeur
04:21et qu'il y ait demain, à nouveau, une espérance française ?
04:26Eliott, vous avez raison de souligner quelque chose que je vous ai dit à tous les deux et encore tout à l'heure,
04:31avant d'entrer dans le studio.
04:33Je suis inondé, assailli de lettres incroyables.
04:39Et de lettres de toutes sortes de gens qui se sentent perdus, abandonnés,
04:44qui me remercient, etc.
04:46Et j'en ai sélectionné une que j'ai reçue hier matin d'un jeune Français qui me dit
04:53« Merci de mettre dans l'instant un peu de temps long et de lester nos insouciances ».
04:59Je trouvais ça merveilleux.
05:00Bien écrit.
05:01Et à ce jeune Français qui ne me cache pas ses angoisses pour son avenir et celui du pays,
05:08je voudrais dire ceci.
05:10Bien sûr, il faut être conscient que le peuple historique français
05:18pourrait devenir minoritaire dans quelques décennies.
05:23Mais rien n'est dit, rien n'est fait, rien n'est définitif.
05:27Pourquoi ?
05:28Parce que dans les temps de grands troubles, je pèse mes mots,
05:33quand la tectonique des plaques se met à bouger.
05:41Or la tectonique des plaques en ce moment, elle bouge vitesse grand V et au niveau mondial.
05:48Quand la tectonique des plaques se met à bouger, il suffit d'un doigt pour faire levier.
05:53C'est l'expérience.
05:55C'est l'histoire de l'humanité.
05:58En fait, pour la relève des élites, parce qu'il n'y a que par la relève des élites
06:04qu'on arrivera à sauver la France.
06:07La relève des élites.
06:08Pour ça, il y a un carré d'or.
06:11Qu'est-ce que vous voulez dire par carré d'or, Philippe de Villiers ?
06:15Carré d'or, c'est à quatre coins.
06:18Premier coin du carré d'or, il nous faut des créateurs.
06:22Un créateur, c'est quelqu'un qui ne supporte pas le monde tel qu'il est, qui veut le changer.
06:29Mais dans le sens suivant, il divise sa journée en deux temps.
06:32Le matin, c'est un imprécateur qui s'indigne et l'après-midi, c'est un créateur.
06:36Avec son piolet, il accroche les éboulis.
06:39Il crée quelque chose pour empêcher les éboulis.
06:43Deuxième coin du carré, c'est des entrepreneurs.
06:45Il nous faut des entrepreneurs.
06:47Ça paraît banal, mais un entrepreneur, c'est quelqu'un qui croit que c'est la sphère privée qui crée la richesse
06:52et non pas la sphère publique.
06:54C'est très original, par les temps qui courent dans le milieu politique.
06:57Ensuite, un entrepreneur, c'est quelqu'un qui cherche la singularité
07:06et qui applique la devise,
07:09le Graal du stratège, c'est l'avantage concurrentiel inimitable.
07:15Ensuite, il nous faut des consciences dressées.
07:17C'est le troisième coin du carré.
07:19Une conscience dressée, c'est un réfractaire.
07:22Ce ne sont pas les mutins de Panurge dont parlait Philippe Muray.
07:26Ce sont des dissidents.
07:28Je rappelle la formule de Solzhenitsyn quand il est venu chez moi aux Herbiers en 1993.
07:35Il m'avait dit, vous savez Philippe, aujourd'hui les dissidents sont à l'Est, ils vont passer à l'Ouest.
07:41C'est ce qui est en train de se passer.
07:44Les dissidents. Il faut être un dissident.
07:47Et il y a une phrase de Richelieu que je livre aux jeunes, qui est la suivante.
07:53Ceux qui veulent un jour être dans le ministère de l'Etat doivent imiter les astres
07:58qui, nonobstant les aboiements des chiens, ne laissent pas de les éclairer.
08:03Et enfin, et surtout, le quatrième coin du carré.
08:10Il faut des petits Français de direction.
08:14Des Français de direction.
08:17Un Français de direction, c'est un Français qui fait trois voyages dans sa vie
08:23avant de pouvoir changer la donne.
08:26Ça paraît tout bête, mais c'est important.
08:28C'est une pédagogie.
08:29Premier voyage, un voyage au bout de la France
08:32pour aller goûter les affleurements de tendresse enfouie.
08:37Et voir comme elle est belle.
08:38Et se mettre à l'aimer à la folie.
08:41Aller au bout du monde pour pouvoir comparer.
08:44Aller au bout du monde pour comprendre pourquoi on a parlé, pourquoi de Gaulle a parlé
08:49du pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du monde.
08:56Voyage dans le temps.
09:01Pas seulement dans l'espace, dans le temps.
09:04Voyage vertical.
09:05Je vais chercher plus profond que moi
09:08pour aller chercher la continuité historique,
09:11le souci de la continuité historique,
09:13l'obsession de la continuité historique.
09:15Et pour comprendre que nous ne faisons qu'emprunter cette terre
09:19à nos devanciers et à nos héritiers.
09:23Tout est dit.
09:25Un voyage dans le temps.
09:26Et enfin, et c'est sans doute le plus important,
09:29une fois qu'on a fait ces deux voyages parallèles,
09:33il y a le voyage en soi-même.
09:35Le voyage en son fort intime.
09:39Le voyage dans ses souvenirs.
09:41Pour pouvoir aligner les souvenirs et les ordonner à son destin.
09:45Il y a, je ne sais pas si vous connaissez la définition de la poésie
09:51par Reina Maria Rilke.
09:54Pour moi c'est majeur.
09:56Il dit, pour faire le premier mot d'un vers, il faut des souvenirs.
10:00Il faut beaucoup de souvenirs.
10:02Mais il ne faut pas que cela.
10:05Il faut savoir les oublier.
10:06Attendre qu'ils reviennent.
10:08Et quand ils sont, ô sang anonyme, soi-même,
10:12alors il se peut qu'un soir de grâce du milieu d'eux
10:17se lève le premier mot d'un vers.
10:20C'était donc votre message à la jeunesse, Philippe Devilliers.
10:23On reste ensemble jusqu'à 11h sur Europe 1.
10:27On se retrouve dans quelques instants
10:29et nous parlerons d'une actualité brûlante,
10:31à savoir les rapports entre la France et l'Algérie
10:35qui sont au point mort.
10:36Le divorce est-il acté ?
10:38On en parle dans Face à Philippe Devilliers.
10:40A tout de suite.
10:42Face à Philippe Devilliers.
10:4410h-11h sur Europe 1.
10:48Eliott Deval.
10:49De retour pour la suite de Face à Philippe Devilliers sur Europe 1.
10:52On est toujours avec Philippe bien sûr et Geoffroy Lejeune.
10:55Philippe Devilliers, parlons du régime algérien.
10:58Rappelons que Boilem Sansal est retenu depuis plus de 50 jours.
11:02Et dans le même temps en France,
11:03plusieurs influenceurs algériens ont été interpellés
11:06après avoir proféré des menaces de mort
11:08ou appelé à la haine sur les réseaux sociaux.
11:10L'un d'entre eux a été expulsé vers l'Algérie
11:13mais revenu en France, interdit de territoire chez lui en Algérie.
11:17Bruno Retailleau estime que l'Algérie cherche à humilier la France.
11:20Écoutons le ministre de l'Intérieur.
11:22Je veux dire ma supévaction
11:24et je pense qu'on a atteint avec l'Algérie
11:28un seuil extrêmement inquiétant.
11:30On voit bien que l'Algérie cherche à humilier la France.
11:34L'Algérie détient actuellement un grand écrivain, Boilem Sansal,
11:38qui est non seulement algérien mais qui est aussi français.
11:44Il a 80 ans et il est malade.
11:47Est-ce qu'un grand pays, est-ce qu'un grand peuple
11:49peut s'honorer de maintenir en détention
11:53pour de mauvaises raisons quelqu'un qui est malade
11:56et quelqu'un qui est âgé ?
11:58Désormais, c'est ce ressortissant algérien,
12:02un influenceur qui propageait sur la toile,
12:07sur les réseaux sociaux, la haine.
12:10Les réseaux sociaux, ce n'est pas une zone de non-droit.
12:13Comme ministre de l'Intérieur, je ne veux rien laisser passer.
12:16Geoffroy Lejeune.
12:17Philippe, comment analysez-vous cette situation et cette humiliation
12:20selon les mots de Bruno Retailleau de la France
12:22et surtout, quel regard portez-vous sur les relations
12:25entre la France et l'Algérie aujourd'hui ?
12:27D'abord, je plains le ministre de l'Intérieur
12:30parce qu'il est condamné à la parole verbale.
12:33Et lui, il sait pourquoi.
12:36Les gens qui ne le regardent pas forcément,
12:38mais il sait que, par exemple, l'influenceur en question,
12:44il va être dans un centre de rétention pendant 90 jours.
12:50Ensuite, il est à l'hôtel.
12:52Ça ne vous rappelle rien ?
12:53Philippine, le meurtrier de Philippine.
12:56Et on ne peut rien faire.
12:57Pourquoi on ne peut rien faire ?
12:58Parce que c'est l'Europe, parce que c'est la directive retour
13:01et qu'il faut changer la directive de retour.
13:03Il faudra un an, deux ans, trois ans, quatre ans.
13:06De la même manière qu'il sait, Bruno Retailleau, pour l'Espagne,
13:09qu'on ne peut pas renvoyer des migrants qui viennent chez nous.
13:12On ne peut pas. Pourquoi ?
13:13Parce qu'il y a une jurisprudence européenne, là encore, etc.
13:18Alors, je réponds à votre question.
13:22On a l'impression qu'on passe de l'Algérie française qu'on a connue
13:27à la France algérienne qu'on va peut-être connaître.
13:30C'est-à-dire une inversion totale.
13:32C'est une humiliation.
13:33Vous avez prononcé le mot, je le répète.
13:35Une humiliation sans nom.
13:38Aucun pays ne pourrait accepter cela.
13:41Et la France accepte ça.
13:43Emmanuel Macron accepte ça.
13:46On vit en fait une relation complètement déséquilibrée.
13:52Sur le plan démographique, la France délivre 200 000 visas à l'Algérie.
14:00Et en même temps, l'Algérie délivre 2000 laissés-passer consulaires.
14:07Vous voyez la disproportion.
14:1040% des occupants des centres de rétention sont de nationalité algérienne.
14:17C'est donc l'application de l'accord de 1968.
14:20Et Xavier Driancourt, dans un entretien remarquable,
14:25et remarquablement mené par Sonia Hammabouk toujours,
14:28disait dans ce studio,
14:31il y a aujourd'hui 10% de la population française qui est algérienne,
14:376 millions d'Algériens en France.
14:39Qu'est-ce que ça veut dire ?
14:40Ça veut dire qu'on est tenus.
14:42Ça veut dire qu'il y a un État dans l'État.
14:44C'est la définition même de l'État dans l'État régalien.
14:47C'est-à-dire qu'on est obligé de faire attention.
14:49On est obligé de faire attention et c'est la raison pour laquelle
14:52Emmanuel Macron n'est pas allé à la manifestation contre l'antisémitisme.
14:55Parce que quand vous avez dans vos flancs une population
14:59qui vous surveille, qui vous regarde et qui vous menace,
15:02vous ne pouvez plus bouger.
15:05Et précisément, le déséquilibre démographique
15:08se double d'un déséquilibre moral.
15:12C'est-à-dire qu'en fait, l'Algérie nous nargue.
15:16Elle nous nargue depuis le voyage,
15:19le fameux voyage d'Emmanuel Macron quand il était candidat en 2017
15:24et qu'il était allé à Alger dire textuellement
15:27la colonisation française en Algérie est un crime contre l'humanité.
15:31Vous vous rendez compte ?
15:33Vis-à-vis des harkis, vis-à-vis des pieds noirs,
15:36vis-à-vis de tous ceux, des militaires aussi,
15:39qui se sont battus pour l'Algérie française,
15:41vis-à-vis même des prédécesseurs.
15:44Parce que François Mitterrand disait l'Algérie c'est la France.
15:46Il y a eu tout un pan de notre histoire
15:49où l'Algérie et la France étaient en bonne intelligence
15:52et même en harmonie. On a fait beaucoup là-bas.
15:54Il ne faut pas l'oublier.
15:55Tous les colons, il ne faut pas les jeter à la rivière.
15:59Et donc, la diplomatie des dépôts de gerbe, ça ne vous dit rien ?
16:04Je rappelle que M. Darmanin, vous savez ce qu'il a fait en 2020 ?
16:09Il est allé déposer une gerbe au Carré des Martyrs
16:12sur les assassins du FLN.
16:16Alors que son grand-père était harki.
16:18Mais depuis il s'appelle Moussa
16:20parce qu'il veut récupérer les voix apparemment.
16:23Il a changé de prénom.
16:24Quand il a quitté le gouvernement précédent,
16:26il a dit je m'appelle Moussa.
16:28Ah bon ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
16:29Tu dragues qui là ?
16:31Et là, la dernière gerbe.
16:35Vous vous rendez compte ?
16:36Macron va au Maroc, très bien.
16:39Et il revient et pour compenser,
16:41il envoie son ambassadeur, l'ambassadeur de France,
16:44déposer une gerbe sur la tombe de Larbi Midi
16:52qui était un des fondateurs du FLN.
16:55Donc les Algériens, ils nous sentent,
16:58ils nous sentent faibles,
16:59ils nous sentent avec notre faiblesse.
17:03Et le déséquilibre, il est pire que ça, il est politique.
17:07Vous savez combien on a donné cette année ?
17:09D'après Xavier Triancourt,
17:11l'ancien ambassadeur de France,
17:13il connaît les chiffres, 180 millions d'euros.
17:15On donne de l'argent à l'Algérie aujourd'hui.
17:19Et ici même, nous avions évoqué ensemble
17:24Éliott Joffroy.
17:25Au moment des émeutes,
17:27vous vous en souvenez certainement,
17:30quelque chose qui nous avait choqué,
17:33et beaucoup de Français avec nous,
17:35le président de l'Algérie, au moment des émeutes,
17:39avait enjoint au gouvernement français
17:42de prêter attention à la manière dont était traité,
17:45je cite, ces ressortissants.
17:49Je dis bien ces ressortissants,
17:51c'est-à-dire les Algériens qui sont en France
17:54et qui sont censés répondre à l'autorité harmonieuse
17:59et paternelle du président de l'Algérie.
18:03Et là je me suis dit,
18:05non seulement la France n'est plus gouvernée,
18:07mais elle n'est plus souveraine.
18:09Il y a un bout de souveraineté qui déborde maintenant
18:12du président Tebboune.
18:14Et donc en réalité,
18:17aujourd'hui,
18:19il faudrait des mesures de rétorsion,
18:23il faudrait mettre fin à l'accord de 1968
18:29dont j'ai parlé il y a quelques instants,
18:32et il faudrait sur le plan politique
18:36un vrai bras de fer pour dire aux Algériens
18:42ou bien vous libérez Boëlem Sansal,
18:44c'est un signe que vous nous envoyez,
18:46ou bien on va prendre des mesures,
18:49j'en citerai deux,
18:51que les diplomates ne peuvent pas citer,
18:53mais moi je ne suis pas diplomate.
18:55Il y a des biens mal acquis en France
18:59par des personnalités algériennes.
19:02On fait une série.
19:05Et puis il y a aussi des passeports
19:10qui sont distribués à toutes sortes,
19:14de membres de la nomenclature algérienne
19:17pour pouvoir venir se faire soigner en France,
19:19finir les hôpitaux français.
19:21Vous allez voir que là,
19:23si on fait ça, on va changer de ton.
19:25C'est peut-être ce qu'a voulu dire le ministre de l'Intérieur,
19:28j'espère que maintenant qu'il gouverne avec M. Macron
19:33et en harmonie avec M. Macron,
19:35il va pouvoir lui glisser ça à l'oreille.
19:37Voilà pour la crise algérienne,
19:39on se retrouve dans un instant
19:41pour revenir sur les confidences,
19:43vos confidences, Philippe Devilliers,
19:45puisque nous parlerons de Jean-Marie Le Pen,
19:47décédée cette semaine à l'âge de 96 ans.
19:50A tout de suite pour la suite de Face à Philippe Devilliers.
19:55Face à Philippe Devilliers
19:5710h-11h sur Europe 1
20:01Eliott Deval
20:02De retour sur Europe 1 pour la suite de Face à Philippe Devilliers.
20:06Philippe Devilliers, parlons de Jean-Marie Le Pen,
20:08décédée à l'âge de 96 ans.
20:10Nombreux sont ceux qui attendent votre regard,
20:14vos confidences sur l'homme et l'homme politique que vous avez connu.
20:18Avant de vous poser une première question,
20:21je voulais vous lire le premier message de Marine Le Pen,
20:24le 8 janvier dernier.
20:26Voilà ce qu'elle a écrit sur le réseau social X.
20:29« Un âge vénérable avait pris le guerrier,
20:31mais nous avait rendu notre père.
20:33La mort est venue nous le reprendre.
20:35Beaucoup de gens qui l'aiment l'attendent là-haut.
20:37Beaucoup de gens qui l'aiment le pleurent ici-bas.
20:40Bon vent, bonne mère, papa. »
20:43Philippe Devilliers, qui était Jean-Marie Le Pen ?
20:46D'abord, je trouve ce mot est très émouvant,
20:49laconique, émouvant.
20:53Qui était Jean-Marie Le Pen ?
20:55Pour vous répondre, je vais aller chercher avec vous un instant
21:00le communiqué de l'Élysée.
21:03Puisque ce communiqué lapidaire
21:07pose une question simple
21:10que chacun doit se poser.
21:14Quel jugement portera l'histoire sur Jean-Marie Le Pen ?
21:21Et on peut répondre de la manière suivante,
21:23me semble-t-il.
21:26L'histoire secondaire, celle des journalistes,
21:33qui sont dans l'instant,
21:37le caprice, qui regarde la truculence,
21:40le trublillon, l'imparfait des subjonctifs,
21:43le détail, etc.
21:45L'histoire secondaire,
21:47ça insistera sur les provocations,
21:50sur les excès, sur les outrances,
21:54qui ont parasité incontestablement son parcours combattant
21:59et qui l'ont peut-être plombé.
22:02Mais pour moi, ce n'est pas l'essentiel.
22:03L'essentiel, c'est l'histoire principale,
22:05pas l'histoire secondaire.
22:06L'histoire principale,
22:09qui grave une vie publique dans le marbre,
22:15elle retiendra ses alertes et ses anticipations.
22:23C'est-à-dire,
22:24qu'est-ce que la parole de Jean-Marie Le Pen
22:27a apporté, a changé,
22:30en réalité,
22:31pour en avoir été le témoin ?
22:34Je peux dire
22:36que Jean-Marie Le Pen a effectué
22:40une percée conceptuelle,
22:42comme disent les spécialistes.
22:44Une percée conceptuelle.
22:45Et c'est quoi la percée conceptuelle ?
22:47Je dis ça aux plus jeunes,
22:49qui n'ont pas connu cette époque,
22:51les années 80.
22:52Cette percée conceptuelle,
22:54c'est la submersion migratoire à venir.
22:58Il a dit ça dans les années 80.
23:01Aujourd'hui, ça paraît banal.
23:03Mais à l'époque, ça ne l'était pas.
23:05Et je vais vous le démontrer,
23:07par le contexte,
23:08sur lequel je reviens à l'instant.
23:11La gauche suivait Mitterrand.
23:17C'était SOS Racisme,
23:20voulu par Mitterrand.
23:23C'était la Petite Main Jaune,
23:25voulu par Mitterrand,
23:28avec ses amis, ses correspondants,
23:30que vous connaissez.
23:34Le « touche pas à mon pote »,
23:36ça voulait dire
23:38« l'étranger est chez lui en France ».
23:40D'ailleurs, il a prononcé la phrase.
23:43Le multiculturalisme était,
23:45je le cite, « rédempteur ».
23:49C'était l'époque où
23:51la population étrangère
23:53qui arrivait en France
23:55était considérée par François Mitterrand,
23:57il me l'a dit un jour à Florence,
24:00comme un « lumpenproletariat substitution »,
24:03vu qu'il avait livré le monde ouvrier
24:05à la mondialisation sauvage
24:07avec son ami Jacques Delors,
24:08le démocrate chrétien,
24:09l'européiste.
24:11Et donc, il fallait un électorat de substitution.
24:13C'est bien l'avant Terra Nova.
24:15Et c'était l'époque où,
24:17je me souviens de la Lune de Globe
24:19que j'ai retrouvée hier,
24:20dans mes affaires.
24:22La Lune de Globe,
24:23assignée par Benhamou
24:25et Bernard-Henri Lévy.
24:31Bien sûr, nous sommes cosmopolites.
24:33Bien sûr, tout ce qui est
24:35terroir,
24:37béret,
24:38bignou,
24:40franchouillard,
24:42nous est insupportable et odieux.
24:46Voilà quelle était l'ambiance
24:48dans les années 80, à gauche.
24:50La droite,
24:51la droite, elle suivait
24:53Giscard et Chirac.
24:55Qu'est-ce qu'ils ont fait ?
24:57Giscard et Chirac, dès 1974,
24:59l'avortement,
25:01avec la loi Vell, qui a 50 ans
25:03aujourd'hui,
25:05et le regroupement familial
25:07sous la pression des patrons
25:09qui voulaient une manœuvre pas chère,
25:11donc une immigration
25:13non plus de travail, mais de peuplement.
25:15Je résume.
25:17Dans les années 80,
25:19moi, observateur,
25:21je me disais, mais au fond, la gauche
25:23et la droite sont en train de se rejoindre.
25:25La droite et la gauche
25:27deviennent
25:29migrationnistes.
25:31Pour des raisons différentes,
25:33mais on arrive
25:35au même résultat.
25:37Et en fait, j'ai souvent pensé
25:39à la phrase de Schopenhauer,
25:41qui dit ceci,
25:43« Une vérité
25:45franchit toujours
25:47trois étapes. »
25:49La première étape,
25:51elle est ridiculisée.
25:53Ensuite,
25:55elle suscite
25:57une forte opposition.
25:59Et enfin,
26:01elle est considérée comme ayant
26:03toujours été une évidence.
26:05Moi, j'ai connu
26:07l'époque où la droite française,
26:09cessant
26:11d'être
26:13assimilationniste et conservatrice,
26:15préférait
26:17pour durer, pour survivre,
26:19sous le contrôle de la gauche
26:21autoritaire,
26:23prégnante,
26:25préférer avoir
26:27tort avec Sartre
26:29que raison avec Haron.
26:31Dans leur communiqué, Philippe Devilliers,
26:33certains leaders de gauche dérogent
26:35à toutes les règles
26:37quant au respect de la mort d'un homme politique.
26:39Et puis, il y a eu ces scènes de liesse
26:41que le ministre de l'Intérieur
26:43a dénoncées.
26:45Je vous propose de revoir ces scènes en été,
26:47quelques heures après l'annonce du décès de Jean-Marie Le Pen,
26:49place de la République à Paris.
26:57Vivez-vous ! Vivez-vous !
26:59Vivez-vous !
27:01Vivez-vous !
27:03Marie ! Marie !
27:05La prochaine !
27:07Marie ! Marie ! La prochaine !
27:09Marie ! Marie ! La prochaine !
27:11Philippe Devilliers,
27:13que vous inspirent ces images ?
27:15D'abord, j'ai une pensée
27:17pour les paysans.
27:19Parce qu'eux, ils n'ont pas pu
27:21rentrer à Paris, ils n'ont pas pu manifester.
27:23Donc, on laisse manifester
27:25ces gens.
27:29Ils ont la liberté de manifester.
27:31Les paysans, ils ont des chars, eux.
27:33Des chars d'assaut.
27:35Ils sont rentrés chez eux.
27:37Donc, il y a deux poids, deux mesures, et ça me choque.
27:39Je pense à eux, à la coordination rurale en particulier.
27:43Sur le fond, ces images, elles sont glaçantes.
27:47C'est l'exultation
27:49haineuse.
27:53C'est la figure hideuse
27:55de la barbarie.
27:59Affirmant de guerre civile.
28:05Tous les grands historiens, de toutes les civilisations,
28:09quand ils qualifient une civilisation,
28:11prennent toujours
28:13l'illustration
28:15de la mort d'un homme.
28:17Un homme
28:19qui meurt, on l'enterre,
28:21on lui fait une tombe.
28:25La crémation est une immense
28:27régression, puisque
28:29du mort, il ne restera plus rien.
28:31Donc, on ne respecte plus le mort.
28:33Le mort, on l'enterre et on fleurit ses tombes.
28:35Moi, mon père m'a toujours dit, la civilisation,
28:37c'est tant qu'il y aura à la Toussaint
28:39des fleurs sur les tombes.
28:43Et là,
28:45il n'y a pas
28:47les égards dus
28:49au mort.
28:51Et en voyant ces images,
28:53je ne peux pas m'empêcher de penser
28:55à ce que j'ai un jour entendu dans la bouche
28:57de François Mauriac.
28:59Il rapportait
29:01une anecdote de Simone de Beauvoir
29:03qui racontait
29:05qu'un jour, Jean-Paul Sartre
29:07est allé uriner
29:09sur la tombe de Châteaubriand au Grand Baie
29:11à Saint-Malo.
29:13Et François Mauriac disait
29:15pour moi, c'est une date
29:17dans l'histoire littéraire
29:19qui
29:21me rappelle
29:23le canon de Valmy
29:25chez Goethe.
29:27C'est de la même
29:29importance, c'est-à-dire que désormais,
29:31on peut aller
29:33la mixion sartrienne
29:35dit-il, c'est l'expression,
29:37la mixion sartrienne
29:39nous fait changer d'époque, on peut aller uriner
29:41sur la tombe des gens illustres.
29:43Et le ministre de l'Intérieur
29:45a eu raison de réagir.
29:47Le ministre de l'Intérieur, il est vendéen comme moi
29:49et ensemble
29:51on a passé
29:5330 ans
29:57à faire en sorte que
29:59ceux qui n'avaient pas eu de sépulture, les vendéens,
30:01puissent partir
30:03soit en sépulturé, comme on disait à l'époque.
30:07C'était la règle
30:09d'une vie, en fait.
30:13On était blancs,
30:15on était vendéens. En face de nous,
30:17il y avait des terroristes
30:19et il y avait
30:21200 000 personnes qui ont été livrées
30:23aux ardeurs du soleil et des corneilles.
30:25Et donc, une grande partie
30:27de notre vie, Bruno
30:29et moi, a consisté
30:31à faire une sépulture
30:33pour les morts.
30:35Donc, ça nous touche et c'est normal qu'il ait réagi
30:37comme ça, parce qu'il faut quand même se souvenir
30:39que pendant la Révolution Française, il y a eu
30:41les profanateurs des tombes, mais il y a aussi
30:43les tricoteuses, les arrangères,
30:45les poissardes de la halle
30:47qui avaient les mains poissées
30:49de sang et qui riaient et qui dansaient
30:51devant l'échafaud. Voilà d'où on vient
30:53quand même.
30:55Et voilà d'où viennent ces gens.
30:57Sauf qu'il y a le champagne en plus
30:59à la main.
31:01Et en fait, ces gens,
31:03il ne faut pas oublier que ce sont
31:05les mêmes
31:07qui au moment des attentats
31:09descendaient dans la rue.
31:11C'était la riposte des bougies,
31:13on a dit.
31:15Et ils disaient, vous n'aurez pas
31:17ma haine. Ils disaient ça aux terroristes.
31:19Vous n'aurez pas ma haine. Sous-entendu,
31:21on la réserve pour le peine.
31:23Vous voyez ?
31:25En fait, ils ont choisi un combat
31:27qui était un mauvais combat.
31:29Pour les terroristes, vous n'aurez pas ma haine.
31:31Ils accueillent de l'autre.
31:33Et pour quelqu'un qui a défendu
31:35sa patrie, qui a des défauts
31:37comme tout le monde, mais qui a eu
31:39quand même l'intuition que le pays était en perdition,
31:41on sable
31:43le champagne. En fait,
31:45c'est un champagne amer pour eux.
31:47Vous savez pourquoi ? Parce qu'ils ont perdu
31:49leur raison d'être.
31:51Puisque c'était leur identité.
31:53L'antilopénisme était leur identité.
31:55Maintenant, il n'y a plus rien. Il va falloir
31:57inventer un nouveau diable.
31:59Ça va être plus compliqué. En fait, pour résumer,
32:01Jean-Marie Le Pen
32:03a empli
32:05la scène politique
32:07pendant 40 ans.
32:09Il a attiré
32:11à lui une classe politique
32:13d'histrions
32:15qui
32:17sont
32:19venus vers lui
32:21parce qu'ils représentaient
32:23des alertes
32:25et des anticipations
32:27auxquelles ils se frottaient
32:29de manière contradictoire. En réalité,
32:31des histrions, il ne reste rien.
32:33Mais le visionnaire demeure.
32:35Allez, rendez-vous dans un instant
32:37pour la suite de Face à Philippe Devilliers.
32:39Pour l'un des rendez-vous
32:41dans le rendez-vous chaque samedi
32:43matin, à savoir votre apologue.
32:45Et vous allez nous parler
32:47d'une naissance dans un instant.
32:49Le moment est venu
32:51de votre apologue. Une naissance,
32:53un 6 janvier
32:551412,
32:57un bébé prometteur. Tiens, tiens.
32:59On voit tout cela juste après la pause.
33:01Face à
33:03Philippe Devilliers.
33:0510h-11h sur Europe 1.
33:09Eliott Deval. Nous sommes de retour
33:11pour la suite de Face à Philippe Devilliers.
33:13Toujours avec Philippe, bien sûr.
33:15Et Geoffroy Lejeune.
33:17Le moment est venu, Philippe Devilliers, de votre
33:19apologue. Le 6 janvier
33:211412, naissait
33:23un bébé prometteur. Et vous avez
33:25souhaité prendre ce bébé
33:27au premier babyle, dans son
33:29berceau et le faire grandir avec nous
33:31quelques instants. Philippe Devilliers, c'est
33:33à vous. Le bébé,
33:35je me penche sur son berceau
33:39et je découvre que c'est une petite fille.
33:41Cet enfant
33:43est né en la fête des
33:45Épiphanies, le 6 janvier
33:471412.
33:51Très tôt, sa mère,
33:53Isabelle
33:55Romée,
33:57lui apprend
33:59à tirer l'aiguille,
34:01comme on dit,
34:03et à chanter l'Ave Maria.
34:05À l'âge de 7-8 ans,
34:07elle est réputée
34:09comme la fileuse la plus
34:11habile de Don Rémy.
34:15Pour sa communion, son père
34:17et sa mère lui offrent
34:19un anneau
34:21en laiton
34:23plaqué or.
34:25Sur le chaton de l'anneau
34:27est inscrit
34:29Jésus-Maria.
34:31Elle ne quittera pas.
34:33Elle ne quittera pas.
34:37Elle grandit comme une
34:39fille de l'eau, une fille des champs,
34:43entre la meuse et le
34:45soleil, dans la vallée
34:47des couleurs de vos couleurs.
34:49Elle court
34:51dans les prés sans trop s'éloigner.
34:53Pourquoi ?
34:55Parce que les temps sont
34:57troublés, le désordre est partout,
34:59l'insécurité.
35:01Le pays est livré
35:03à la roberie, à la déroberie,
35:07aux bandes de
35:09pillards et d'écorcheurs.
35:13C'est si vrai que le père, un soir,
35:15rassemble la famille
35:17devant l'âtre.
35:19Elle file sa quenouille
35:21dans un coin et elle écoute
35:23le père à la voix grave.
35:25Mes chers enfants,
35:27j'arrive de
35:29vos couleurs.
35:31J'ai rencontré longuement
35:33le capitaine de Baudricourt.
35:37Il m'a fait part de ses accablements.
35:43C'est...
35:45C'est peut-être la fin.
35:47Sans doute la fin.
35:49La fin...
35:51La fin de quoi ?
35:53Se lève, explose
35:55Jacquemin, le frère aîné de la petite bergère.
35:59La fin de quoi ?
36:01Chacun a compris.
36:05Le père répond, la fin...
36:07La fin de...
36:09Cette pauvre France,
36:11humiliée, déjetée.
36:17Il n'y a plus que
36:19le rocher Saint-Michel-aux-Monts
36:21qui résiste aux Anglais. Ils sont
36:23partout.
36:25Mes enfants,
36:27tous ensemble nous préparer au pire.
36:29Et le pire,
36:31c'est que nous allons devenir une province étrangère.
36:35Une province étrangère.
36:37Alors,
36:39Jacquemin, le frère aîné, reprend.
36:43Père,
36:45que fait le roi ?
36:49Mon fils,
36:51il n'y a plus de roi.
36:53Ou plutôt,
36:55il y en a trois.
36:57Il y a le roi des Anglais,
36:59il y a le roi des Bourguignons,
37:01et il y a le roi
37:03du Bourges,
37:05le Dauphin.
37:07Et
37:09la reine Isabeau,
37:11que fait-elle, que dit-elle ?
37:13La reine Isabeau,
37:15elle a
37:17déshérité son fils, le Dauphin.
37:21Elle a signé le sinistre
37:23traité
37:25de Troie.
37:29C'est un traité qui
37:31transfère la souveraineté.
37:33Mes enfants, un pays qui n'est plus souverain
37:37perd toute forme de protection.
37:39Sachez-le.
37:43Et les gens d'importance,
37:47que disent-ils, que font-ils ?
37:49Ah, les gens d'importance,
37:51ils commercent avec l'occupant.
37:53On les appelle
37:55partout, écoutez, des Français
37:57reniés, des Français
37:59reniés. Il n'y a
38:01plus, mes enfants, de conscience nationale.
38:05Peut-être, un jour,
38:07mais ce sera sans doute trop tard,
38:09quelqu'un se dressera
38:11et qui
38:13osera
38:15relever le monde
38:17du péché de Völlerich.
38:21Alors la petite fille,
38:23qu'on appelle Jeannette,
38:25lâche sa quenouille.
38:27Elle rejoint
38:29sa chambre
38:31pour une nuit d'insomnie.
38:33Le lendemain,
38:35elle est éblouie
38:37près de l'église par une lumière
38:39étincelante et elle entend
38:41une voix qui murmure
38:43« Va,
38:45va,
38:47fille de feu,
38:49va, fille de France,
38:51va, fille au
38:53grand cœur. »
38:55Alors,
38:57elle se retourne,
38:59elle part à l'écurie,
39:01elle embrasse
39:03son anneau,
39:05elle scelle son cheval
39:07et elle part
39:11pour sa mission.
39:13C'est la chevauchée,
39:15elle traverse la France
39:17et
39:19elle s'appelle Jeanne
39:21et pour l'histoire,
39:23elle sera
39:25Jeanne d'Arc.
39:27Et bien un grand merci Philippe de Villiers pour notre première
39:29émission de l'année 2025.
39:31C'était un plaisir d'être avec vous ce samedi matin
39:33et on remercie une nouvelle fois
39:35les auditeurs, toujours plus nombreux,
39:37plus de 800 000 auditrices
39:39et auditeurs d'Europe 1 chaque samedi matin.
39:41Merci Philippe de Villiers.
39:43Merci Elliot, merci Geoffroy.
39:45On se retrouve samedi matin prochain
39:47à la même heure, 10h,
39:4911h, sur Europe 1.
39:51Dans un instant, c'est Laurent Mariotte
39:53pour la table des bons vivants. Bonne année
39:55Laurent Mariotte, bien sûr.
39:57Et quel est le menu ce samedi midi ?
39:59Bonne année, cher Elliot. Eh bien, un menu
40:01un petit peu triste parce que, vous le savez, notre camarade
40:03Jean-Luc Petit-Renaud nous a quitté hier.
40:05Donc on va lui rendre hommage jusqu'à
40:07midi et demi avec toute la bande, avec ses amis
40:09qui seront là, Pierre Arditi, Christian Constant,
40:11Yves Candeborde. C'était un conteur,
40:13un poète, vous le savez, un amoureux de la fourchette
40:15et des mots, et des auditeurs d'Europe 1.
40:17On lui rend hommage jusqu'à midi et demi.

Recommandations