Avec Mathieu Lefèvre, député du Val-de-Marne, vice président du Groupe EPR à l'Assemblée Nationale
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NewsTranscription
00:00— SUDRADIO, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin. — Notre invité Mathieu Lefèvre, bonjour. — Bonjour.
00:10— Alors Mathieu Lefèvre, vous êtes député du Val-de-Marne, vice-président du groupe Ensemble pour la République à l'Assemblée nationale,
00:16présidé par Gabriel Attal. Vous êtes proche de Gérald Darmanin. Et vous êtes président du groupe d'amitié France-Israël à l'Assemblée.
00:22J'ai pas dit de bêtises, non ? — Aucune. — Tout va bien. Bon. Où est-ce qu'on en est avec le budget ? La fameuse CMP.
00:29À l'absence de budget, nous dit Bercy, coûte 100 millions d'euros par jour au pays, à la France, qui est considérable.
00:38Où est-ce qu'on en est ? Reprise des discussions en ce moment même. Tiens. — Tout à fait.
00:41— Est-ce que ça va aboutir ? — Écoutez, mes collègues essaient de progresser. Je pense que la commission mixte paritaire sera conclusive.
00:46Ce qui est important, c'est que la France, c'est un budget. Ce sera pas le budget dont on avait rêvé. Ce sera un budget imparfait,
00:52avec des impôts et pas beaucoup de réformes. Mais avoir un budget aujourd'hui, c'est essentiel, parce que le coût pour les entreprises,
00:59pour les Français, est énorme. Il y a une incertitude économique qui pèse sur le pays, qui est insupportable.
01:04On a besoin d'avoir un budget, et vite. — Et vous pensez que ça va être conclusif ? — Je pense que ça va être conclusif.
01:09— Selon vos informations, ça avance bien. — Bien sûr. Même si les socialistes votent contre, le socle commun est majoritaire.
01:16Et on y arrivera. Ils ont déjà bien travaillé hier. Ils travaillent encore bien aujourd'hui. On va y parvenir.
01:20— Bon. Hier, c'était les recettes. Ça s'est bien passé. Mais aujourd'hui, on aborde un problème un peu plus difficile des dépenses budgétaires.
01:31Il y a un point qui achoppe. C'est l'AME, les crédits de l'AME. Baisser les crédits de l'AME pour les étrangers en situation irrégulière,
01:42c'est la volonté du gouvernement. 200 millions d'euros, je crois. — Bien sûr.
01:47— Et les socialistes s'y opposent fermement. Il faut baisser ses crédits ou pas, Mathieu Lefebvre ?
01:52— L'aide médicale d'État ne peut pas être plus généreuse dans notre pays que dans les autres pays européens.
01:57C'était l'objet d'un rapport qu'avaient commandé Élisabeth Borne à M. Évin et Stéphanie Nys pour dire qu'on faisait en France
02:03pareil que dans les autres pays pour pas qu'on soit plus généreux et plus attractifs. Donc moi, je pense qu'il faut revenir
02:09dans la moyenne européenne, appliquer le rapport, ne faire que le rapport et tout le rapport. Et ça implique en effet de baisser les crédits.
02:15Maintenant, est-ce qu'on a la capacité politique à le faire ? C'est déjà avec la composition de la Commission mixte-paritaire
02:21que l'on sait. Je n'en suis pas certain. Mais en tout cas, moi, je le souhaite. Il faut être très réaliste en matière migratoire.
02:25On ne peut pas être plus généreux que nos voisins européens. — Donc c'est clair. Pour vous, on ne doit pas céder là-dessus.
02:30La majorité ne doit pas céder. — Ça fait peut-être partie des compromis qui seront trouvés. Moi, je ne sais pas.
02:35En tout cas, ce que je dis, c'est que c'est un travail qu'il faut engager extrêmement rapidement. Moi, je n'ai aucun tabou.
02:39Il faut toucher au panier de soins. Il faut toucher également au titre de séjour pour être conjoint à l'EMAD.
02:44Il y a des soins aujourd'hui qui sont remboursés, qui ne mériteraient pas de l'être, qui sont différents en France.
02:49— Lesquels ? — Par exemple la question du recollement des oreilles. On peut se faire recoller les oreilles quand on est étranger
02:55en situation de clandestinité. Il y a également des titres de séjour pour étrangers malades qui sont délivrés pour des personnes
03:01qui sont sur le territoire national, alors même que les Français n'ont parfois pas accès aux soins. Par exemple,
03:05quand on revient d'un pays étranger, on a une carence. On n'a pas accès aux soins. Je pense qu'il faut mettre un petit peu
03:10d'équité dans tout ça, évidemment, en préservant ces dispositifs. — Bien. La contribution exceptionnelle sur les bénéfices.
03:18Ça, c'est intéressant. Qu'est-ce qui est décidé apparemment pour les très très grandes entreprises ? 8 milliards d'euros
03:26d'impôts supplémentaires pour 2025 seulement, nous dit-on. Pour 2025 seulement. Mais quand on crée une taxe, en général,
03:34en France, elle est faite pour durer, non ? — Le provisoire a tendance à durer en matière de fiscalité. Mais si le gouvernement fait ça,
03:41c'est parce que nous dépensons trop dans notre pays et qu'il est assez facile d'appuyer sur le bouton de l'impôt.
03:46Moi, je souhaite que ce soit évidemment temporaire. Mais je souhaite surtout dire... — Vous croyez que ce sera temporaire ?
03:51— En tout cas, on fera tout pour que ce le soit, parce que c'est insupportable. On ne peut pas avoir une fiscalité
03:55qui est plus importante que tous nos voisins. Encore une fois, revenir sur la politique de l'offre qui a été menée
04:00depuis Emmanuel Macron pendant 7 ans, c'est avoir des décisions de délocalisation d'entreprise. C'est des investissements
04:06qui ne reviennent plus dans le pays. C'est des emplois qui sont détruits. Bon, là, c'est un mal nécessaire pour un an,
04:11parce que la situation des comptes publics et aussi – il faut le dire – la situation politique qu'a créée la censure l'exige.
04:17Mais il faut que nous retrouvions très rapidement le chemin de l'attractivité. Et ça, ça passe par beaucoup moins de dépenses
04:22et beaucoup moins d'impôts. — Efforts temporaires sur l'impôt sur le revenu des ménages les plus aisés.
04:28Là aussi, même chose, 2 milliards. — Là aussi, ça doit être temporaire. Et surtout, il faut arrêter de faire croire aux Français
04:34qu'il y a une manne sur les plus fortunés, que les plus fortunés échappent à l'impôt. Ça n'est pas vrai.
04:39— Mais il y a quand même des réalités. L'augmentation de la fortune des plus riches, des très très riches est plus grande,
04:48l'augmentation est plus forte que celle du Français moyen en proportion. — Mais d'abord, est-ce qu'on peut pas se réjouir
04:54qu'il y ait des Français qui réussissent et qui gagnent de l'argent ? Des Français qui gagnent de l'argent, qui créent de l'emploi dans ce pays ?
04:59— Mais les inégalités qui se creusent, est-ce qu'on peut se réjouir des inégalités qui se creusent ?
05:03— Non, bien sûr que non. Mais je crois surtout qu'on a un modèle social dont on ne voit pas l'ampleur. On réduit les inégalités.
05:08Elles devraient être de 1 à 18 dans ce pays. Grâce à notre modèle social, elles ne sont plus que de 1 à 3.
05:13Il n'y a aucun autre pays au monde qui redistribue autant les richesses. Et on le fait à tel point que ça pèse massivement
05:19sur le travail. Les Français qui bossent aujourd'hui n'ont pas les fruits de leur travail. Et les entrepreneurs
05:23qui veulent entreprendre n'ont pas aujourd'hui les fruits de leur travail. Donc je pense qu'il faut renverser la table,
05:28changer de modèle et cesser de faire peser le financement de notre protection sociale uniquement sur les travailleurs
05:33et les entrepreneurs de ce pays. — Alors comment renverse-t-on la table et change-t-on de modèle ?
05:37— C'est ce qu'a proposé notamment Gabriel Attal en proposant un référendum sur ce sujet. Mais il faut que le financement
05:42de la protection sociale... — Il a proposé un référendum. Quel pourrait être – je sais pas, moi – l'intitulé de la question ?
05:49— On pourrait y travailler avec le parti Renaissance pour avoir un projet de loi référendaire d'ici 3 mois.
05:55Mais en tout état de cause, le constat est celui si on gagne un petit peu moins que dans tous les autres pays européens,
06:00mais on a un service public qui est beaucoup plus important. — Mais quelles questions pourrait-on poser ?
06:04— Non mais je pense que le constat est déjà très important. La question... — Oui, mais le constat, c'est une chose, mais...
06:08— Sur quoi peut-on faire reposer autrement le financement de la protection sociale ? Est-ce qu'il faut le faire peser
06:13sur des impôts de consommation ? Est-ce qu'il faut le faire peser sur d'autres ressources ?
06:18— Vous pensez que les Français vont répondre à ça ? — Je ne sais pas. En tout cas, c'est un débat qu'on devra trancher
06:22et trancher dans la prochaine présidentielle. On ne peut pas continuer à avoir un modèle social aussi généreux
06:27et par ailleurs qui remplit des missions de service public de plus en plus contestées. On peut accepter de payer
06:31beaucoup d'impôts si le service public est au rendez-vous. Mais quand il est pas au rendez-vous, on ne peut pas l'accepter.
06:35— Oui, mais c'est aussi à l'État de se serrer la ceinture. — Bien sûr. Mais l'État, c'est 30% de la dépense publique.
06:43La moitié de la dépense publique dans ce pays, c'est la dépense sociale. C'est ce qui fait la grande différence
06:47avec nos voisins et singulièrement la question des retraites. On dépense beaucoup plus pour nos retraites
06:51que nos voisins européens. Si on n'a pas le courage de remettre tout ça à plat, de dire qu'on ne travaille pas assez
06:57et qu'il faut demain une nouvelle réforme des retraites qui nous remettent dans les clous, alors on continuera
07:01à emprunter 50 milliards d'euros chaque année pour payer les pensions de nos retraités, qui sont 17 millions aujourd'hui
07:06et qui vont devenir 20 millions demain. On n'en a pas le début d'un centime. — Ceux qui peuvent partir partent.
07:13— C'est le président du MEDEF qui le dit, Patrick Martin, à propos des très grandes entreprises.
07:20Ceux qui peuvent partir partent. Ils ont raison. Est-ce que vous êtes d'accord ? Est-ce qu'il a raison de dire cela ?
07:26— Je pense qu'il y a un ras-le-bol de la part des chefs d'entreprise. Il y a d'abord... — Vous le comprenez.
07:30— Moi, je comprends les chefs d'entreprise aujourd'hui dans ce pays. — Partez quitter la France.
07:32— Non, pas quitter la France. Mais dans ce pays, on leur dit 1. Vous allez payer plus d'impôts qu'ailleurs.
07:37Et puis 2. Il y a un état d'esprit aussi français antipatron. Si vous gagnez de l'argent, c'est pas bien.
07:42Si vous avez des salariés, c'est pas bien. Vous êtes tout de suite un patron voyou. Vous êtes caricaturé
07:46par la France insoumise et par la gauche en général. On veut niveler tout le monde par le bas dans ce pays.
07:51Donc moi, je comprends ce ras-le-bol. Et j'ai envie de dire donnons la chance à ces entrepreneurs qui...
07:55Vous savez, c'est pas facile d'être entrepreneur tous les jours. — Ça ne vous choque pas, cette phrase de Patrick Martin.
07:59— Non, mais évidemment qu'il faut du patriotisme économique. Mais je pense qu'il y a beaucoup d'entrepreneurs
08:03aujourd'hui qui doivent faire preuve de beaucoup de patriotisme pour rester dans notre pays,
08:06parce que c'est pas tous les jours facile dans un climat, singulièrement depuis qu'Emmanuel Macron
08:10n'a pu mettre en œuvre sa politique de l'offre, oui. — Le 49-3, obligatoire lundi ?
08:15— Il est indispensable. Après le 48, je ne sais pas. En tout cas, il n'y a pas de majorité à l'Assemblée
08:19pour voter le budget. Donc ce sera l'issue. — Donc il y aura l'utilisation d'un 49-3.
08:22— Ce sera l'issue quoi qu'il arrive, bien sûr. — Bien sûr. L'utilisation d'un 49-3, ça veut dire motion de censure
08:27discutée mercredi. — Malheureusement, on n'est pas obligé de censurer. Voilà. On pense aujourd'hui
08:31que c'est automatique, la motion de censure, parce qu'il y a dans ce pays des gens qui rêvent de censurer
08:35et qui rêvent de couper des têtes comme à l'ancien temps. Mais ça n'est pas obligatoire. On pourrait aussi
08:40être des parlementaires responsables et laisser ce budget être adopté. — Bien. À propos de parlementaire
08:46et à propos d'élection, là, il ne s'agit pas d'une législative mais d'une municipale, il y a cette élection
08:52à Villeneuve-Saint-Georges. Villeneuve-Saint-Georges, vous connaissez bien, puisque vous êtes élu du Val-de-Marne.
08:57— C'est à fait. — Et Villeneuve-Saint-Georges, c'est dans le Val-de-Marne. C'est pas dans votre circonscription,
09:01puisque c'est la circonscription de Louis Boyard, qui se présente à la mairie de Villeneuve-Saint-Georges.
09:06J'ai vu que Jordan Bardella a appelé à faire barrage à Louis Boyard. En fait, il y a une sorte de front commun,
09:13de front commun anti-Boyard. — Non mais il n'y a rien de commun entre Jordan Bardella et nous, tout simplement.
09:20Moi, je veux pas d'un ancien dealer à la tête d'une mairie. Je veux pas d'un tiktoker à la tête d'une mairie.
09:25Et je veux pas de quelqu'un qui a sur sa liste des fans du Hamas, qui jugent que le Hamas est un mouvement de résistance.
09:30Voilà où on en est dans ce pays. Est-ce que les Villeneuves-Voix veulent avoir cet énergumène comme maire ? Je ne crois pas.
09:36Donc il faut que toutes les voix des électeurs Villeneuve-Voix se portent sur Christel Niasme, qui est une élue locale compétente
09:42que j'ai soutenue dès le premier tour. Et nous avons besoin dans ce pays d'un rassemblement fort, très fort, de tous les Républicains
09:48pour éviter la dérive communautariste qui nous guette. Louis Boyard, c'est le pion, c'est le cheval de trois avancés du communautarisme
09:54en Ile-de-France. Ce serait un désastre si nous avions une mairie insoumise. — Oui, avec une opposition
10:00qui se présente divisée. — Oui, malheureusement, moi, je regrette que le maire sortant se présente divisée, comme j'avais souhaité
10:07au premier tour soutenir la candidate Les Républicains, qui n'est pas de ma famille politique, parce que quand le danger est grand
10:12d'avoir un insoumis à la tête d'une municipalité, on fait front commun. — Mais quel est le danger ?
10:18— Le danger, c'est d'avoir un septième de liste qui soit élu et qui pense que le Hamas est un mouvement de résistance. Voilà.
10:24Pour moi, ça, c'est pas la République. Et je refuse que ces élus puissent un jour gouverner une ville. Et puis excusez-moi, être maire
10:31d'une commune, c'est quand même avoir des compétences, c'est être capable de répondre à ses administrés. — Tu n'as pas les compétences,
10:35Boyard ? — M. Boyard, qu'est-ce qu'il a démontré ces deux dernières années ? Je rappelle que c'est un ancien dealer. Je rappelle qu'est-ce qu'il fait
10:41à l'Assemblée nationale. Il fait des vidéos TikTok de 30 secondes. C'est ça, un élu local dans ce pays ? Il y a 35 000 maires dans ce pays
10:48qui font un boulot formidable et que l'on ne doit absolument pas comparer avec cet énergumène qui est un agitateur public.
10:54— Bien. Un agitateur politique à la tête de Villeneuve-Saint-Georges. 35 000 habitants, Villeneuve-Saint-Georges. Nous verrons le résultat dimanche.
11:01« Le sentiment de submersion migratoire ». Cette phrase du Premier ministre, François Bayrou, a fait beaucoup, beaucoup de bruit.
11:09Malheureusement, heureusement, je vais pas porter de commentaires particuliers. Mais est-ce que les habitants de votre circonscription
11:18ressentent une submersion migratoire ? Franchement, Mathieu Lefebvre. — Il faut mettre des mots sur les réalités. Dans notre pays,
11:26on a à la fois un problème d'immigration qu'on ne maîtrise plus. On a 500 000 entrées par an. On ne choisit pas l'immigration de travail.
11:34On a une immigration familiale qui est massive. Et en même temps, on n'arrive pas à intégrer celles et ceux qui respectent le projet France
11:40et ses valeurs. Et puis par ailleurs, on a un problème d'assimilation extrêmement fort depuis des années, à tel point que oui, il y a un sentiment
11:48en effet de submersion, de changement culturel. Les Français se sentent en insécurité culturelle dans notre pays, dans certains quartiers.
11:55Donc oui, il faut avoir le courage de dire les choses. François Bayrou a eu raison de le faire. Et ça doit se traduire évidemment en actes, maintenant.
12:02— En actes. Accueillir moins pour accueillir mieux. — Absolument. — C'est ce que vous défendez. — Absolument. Moi, je pense qu'il faut que nous
12:08choisissions notre politique migratoire. — Mais comment ? Comment ? — D'abord en ayant non pas la préférence nationale, mais la préférence travail. Voilà.
12:14On donne beaucoup à ceux qui veulent s'intégrer par le travail dans notre pays. Et on en a besoin. Il faut le reconnaître. Et on ne donne absolument rien.
12:21Et on conduit à la frontière ceux qui sont des clandestins, qui ne font rien, ou bien pire, qui commettent des crimes et des délits. Voilà.
12:27C'est une ligne de partage qui me semble très importante. Et puis ensuite, on accepte de choisir notre immigration de travail. Le Canada le fait.
12:34— Des cotas, alors ? Des cotas ? — Pourquoi pas ? En tout cas, moi, je pense qu'il faut qu'on accepte de dire... — Une loi ? Une loi ? Immigration travail ?
12:41— C'est difficile, malheureusement, d'avoir une loi dans l'Assemblée fragmentée que nous connaissons. Mais on ne peut plus accepter d'avoir
12:47une immigration qui est majoritairement familiale et subie. On doit avoir une immigration de travail choisie.
12:53— Vous en parlez dans votre circonscription, dans le Val-de-Mande, souvent ? — Les chefs d'entreprise m'en parlent, évidemment.
12:57Mais on me parle aussi en effet de ce sentiment d'un pays qui change, d'une France que l'on ne reconnaît plus. Ça veut pas dire que les gens sont racistes.
13:04Ça veut pas dire que les gens ont peur de l'autre. Simplement, je pense que la question de l'intégration n'a pas été prise suffisamment à bras-le-corps.
13:10Et la question de l'immigration, du niveau de l'immigration – François Bayrou a eu raison de le dire pendant sa discussion de politique générale –
13:17n'est aujourd'hui peut-être pas acceptable pour les Français. — Oui. Mathieu Lefèvre, expulsez ceux qui n'ont rien à faire dans notre pays, d'accord ?
13:23Mais comment ? Comment trouver les pays qui vont accueillir leurs ressortissants dont ils ne veulent pas ?
13:30— Il faut le faire en européen. — Regardez ce qui se passe avec l'Algérie. Regardez. — Bien sûr. Mais c'est pour ça que moi, je plaide pour qu'on ait
13:36une diplomatie européenne migratoire extrêmement forte. Aujourd'hui, on est bien seul en Union européenne face aux pays du Maghreb
13:43qui refusent de reprendre nos ressortissants. — L'Italie arrive à freiner l'immigration clandestine.
13:51— L'Italie a aussi beaucoup régularisé sous Mme Mélanie, contrairement à ce que l'on peut entendre parfois. Mais il faut aussi que nous soyons capables
13:57de parler d'une seule voix au niveau européen, qu'on ait une diplomatie migratoire européenne très claire, à la fois pour éviter les départs
14:03dans les pays où il y a des grands désordres à part de l'aide, mais aussi pour être extrêmement ferme vis-à-vis des pays qui refusent
14:09de reprendre leurs ressortissants. L'Algérie... — Mais que peut-on faire face à l'Algérie ? Est-ce qu'on doit être plus ferme ?
14:15— Bien sûr qu'on doit être plus ferme. — Non, je vous dis ça parce qu'on voit ce qui se passe avec Donald Trump. Tout le monde prend Trump
14:21en exemple, maintenant. Est-ce qu'on devrait appliquer la méthode Trump avec l'Algérie ? — En tout cas, Trump, il agit au niveau d'un continent,
14:29d'un continent qui est très fort. Et aujourd'hui, nous, en européen, nous parlons pas d'une seule voix. C'est ça, la difficulté.
14:34Et Bruno Retailleau fait un travail considérable pour y parvenir, mais dans les strictes frontières nationales, parce que l'Europe ne veut pas parler
14:41d'une seule voix au plan migratoire. On voit à quel point il a été... — Est-ce qu'on doit appliquer en Europe la méthode Trump ?
14:46— Vous savez, moi, je pense que la méthode Trump, c'est aussi beaucoup de paroles et à la fin peu de résultats. Et c'est aussi surtout
14:52une forme de brutalisation du débat public dont je ne veux pas pour mon pays. Mais en tout cas, oui, il faut évidemment être plus ferme
14:57vis-à-vis de l'Algérie, et notamment avec une politique des visas qui soit extrêmement restrictive.
15:01— C'est-à-dire qu'on doit restreindre le nombre de visas... — Bien sûr, évidemment. — ...de visas accordés aux Algériens...
15:06— Évidemment. — ...qui viennent en France. — Bien sûr. — Absolument. — Bien sûr. Ça peut même être une politique de visa zéro
15:11tant qu'ils ne reprennent pas des clandestins qui sont des clandestins. — Une politique de visa zéro. — Bien sûr, évidemment.
15:15Mais il faut accepter ce rapport de force. On ne peut pas continuer à se laisser marcher sur les pieds comme c'est le cas.
15:20Gérald Darmanin l'avait courageusement fait avec une politique de visa extrêmement restrictive. Allons plus loin.
15:25Mais j'ai aucun problème avec ça. — Les otages libérés hier... Vous êtes président du groupe d'amitié France-Israël, je le rappelle,
15:33à l'Assemblée nationale. 8 otages libérés hier, 3 le seront demain. Forcez les otages libérés à traverser une foule haineuse.
15:40Cette mise en scène vous choque ? — Oui, je suis choqué. Mais vous savez, le Hamas est un mouvement profondément inhumain.
15:48Et Israël mène un combat légitime contre cette force terroriste. Et toutes les démocraties du monde devraient être aux côtés d'Israël
15:57pour lutter contre ces gens qui sont absolument épouvantables et dont on voit malheureusement sur ces images
16:02qui sont encore extrêmement nombreuses. — Oui, on voit ressurgir le Hamas, ces « combattants » du Hamas.
16:10On les voit ressurgir devant les caméras. — Oui, c'est terroriste dans une mise en scène macabre. Ils forcent les otages israéliens
16:16à les remercier en arabe. C'est une inversion accusatoire absolument épouvantable. Et moi, je ne supporte pas que l'on mette
16:24sur le même plan les prisonniers palestiniens qui sont pour certains emprisonnés à vie, d'autres condamnés pour terrorisme
16:32ou pour avoir assassiné des Israéliens avec des otages qui sont des otages innocents qui sont restés près de 500 jours en captivité.
16:39— Et que pensez-vous de l'idée de Donald Trump de déplacer les habitants de Gaza en Jordanie et en Égypte ?
16:46— C'est encore une fois une forme de brutalisation du débat public. Si on pense que par un déplacement massif de population,
16:51on va régler ce conflit, on se trompe lourdement. Donald Trump a souvent des solutions simples à des problèmes extrêmement compliqués.
16:59Mais une chose est certaine, c'est qu'on ne résoudra pas ce conflit tant qu'il restera un seul membre du Hamas présent à Gaza.
17:05— Donc il faut éradiquer absolument le Hamas. — Bien sûr. Bien sûr, il faut éradiquer le Hamas. Mais le Hamas est un mouvement terroriste.
17:12Et les démocraties luttent jusqu'à la mort contre les mouvements terroristes. — Est-ce que vous demandez à l'ONU, comme le fait le gouvernement israélien,
17:19de mettre fin à l'action de l'urgence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens ? — Je pense que la question de l'aide humanitaire est une question cruciale.
17:28Les populations civiles gazaouies qui n'ont rien demandé, qui sont sous la coupe du Hamas doivent être protégées.
17:35Elles doivent être alimentées par l'ONU et par l'UE en aide, évidemment. — Même si des otages étaient retenus, enfermés dans les locaux de l'agence de l'ONU ?
17:44— Bien sûr que non, si c'était prouvé, évidemment. Moi, vous savez, je pense qu'il y a eu beaucoup de dérives à l'UNRWA. Il y a eu beaucoup de dérives à l'ONU.
17:51Il faut évidemment y mettre un terme. Mais il faut aussi faire très attention à ce que les populations civiles ne soient pas les premières victimes de ce qui est en train de se passer.
17:57— Est-ce que vous pensez, comme Caroline Yaddan, que la haine des Juifs en France est exaltée par LFI ? — C'est évident. C'est la première partie antisémite de France.
18:06Vous savez, moi, j'étais avec Yael Brown-Pivet quand M. Mélenchon l'accusait de camper à Tel Aviv. Il juge que l'antisémitisme est résiduel.
18:13Il a explosé dans notre pays, met de l'huile sur le feu chaque jour. L'ensemble de leurs tweets sont des tweets anti-Israël.
18:20La vérité, c'est que LFI, aujourd'hui, se réfugie derrière la haine d'Israël pour avoir un antisémitisme commode, un antisémitisme du quotidien.
18:28Et ils sont dans le fond ce qu'était le FN dans les années 90. Voilà. — C'est-à-dire ? — Ils ont l'antisémitisme du FN dans les années 90.
18:38— C'est ce qui est en train de se passer ? — « Il ne sert à rien de commémorer la Shoah si on laisse les mêmes causes produire les mêmes effets », a dit Caroline Yaddan.
18:46Vous partagez totalement ? — Je pense que la Shoah marque une rupture majeure dans l'histoire de l'humanité et qu'il faut faire très attention à dire qu'aujourd'hui,
18:58une nouvelle Shoah pourrait se produire. Mais les mots ont un sens. Et combattre les mots épouvantables de la France insoumise, les actes épouvantables de la France insoumise,
19:08participent d'une forme de normalisation du débat public dont nous avons besoin. Et tous les responsables publics devraient être extrêmement fermes vis-à-vis de ces prises de parole.
19:16— Alors évidemment, ça a fait réagir la France insoumise. Les propos de Caroline Yaddan, la France insoumise qui demande des sanctions...
19:23— Non mais attendez. On va pas sanctionner une parlementaire qui a eu une parole extrêmement ferme contre l'antisémitisme.
19:3080 ans après la libération d'Auschwitz, ce devrait être extrêmement consensuel. Notre pays, on célèbre les 80 ans vis-à-vis de la libération...
19:37— Vous dites que ça ne l'était pas. — Ah non, ça ne l'est pas. Manifestement, sa question n'était pas consensuelle. Enfin moi, je suis très surpris.
19:4380 ans après la libération des camps de la mort, on en arrive à avoir un pays qui est divisé sur cette question. On parlait de Louis Boyard.
19:50Moi, je souhaite que la gauche retrouve ses valeurs républicaines. J'ai entendu à votre micro le député Philippe Brun qui disait
19:55« Ah, c'est vrai, sur la liste de Louis Boyard, il y a un militant pro Hamas. Mais bon, il y en a des biens, il y en a d'autres des biens ».
20:01En République, il n'y a pas de « oui, mais ». Voilà. On lutte pas contre l'antisémitisme « mais ». On lutte contre l'antisémitisme tout court
20:08comme on lutte contre toutes les formes de racisme. — J'en termine avec le président de la République, qui est dans une situation curieuse aujourd'hui,
20:15avec pas de majorité à l'Assemblée nationale, avec un Premier ministre qu'il connaît bien depuis longtemps mais avec lequel on ne sait pas trop
20:29quelle attitude avoir. Il part seul, sans caméra, rencontrer les Français. J'ai vu des journalistes qui lui reprochaient cela. Qu'en pensez-vous ?
20:40— Alors moi, je trouve que c'est une très bonne séquence. Et d'ailleurs, quand on écoute ce que les gens disent de leur rendez-vous, de leur entretien
20:45avec le président de la République, ils sont très contents. Ils disent « Le président de la République est très sympa. Il a été longuement avec nous ».
20:51C'est aussi ça, le président de la République. On a oublié peut-être parce que le pouvoir isole qu'il est au contact des Français.
20:58Et quand il est au contact des Français, ça se passe bien, contrairement à tout ce qu'on peut entendre.
21:01— 2027, il y aura une présidentielle. Gabriel Attal, Gérald Darmanin, un rivaud. — 2027, c'est loin. Et Gabriel Attal...
21:10— C'est loin, mais tous les responsables politiques ne pensent qu'à ça. Vous savez bien, Mathieu Lefebvre.
21:15— Oui, mais moi, je peux aussi rendre mon mandat et dire que pendant 2 ans, je fais plus rien au service des Français.
21:19Pendant 2 ans, il faut être utile au service des Français. Et je vais vous dire, c'est même une condition nécessaire pour que le Bloc central
21:25ou en tout cas les modérés de ce pays puissent gagner, parce que si on fait rien du tout, là, en effet, les extrêmes vont s'emparer du pouvoir.
21:29— Oui, à condition de dégager un candidat du Bloc central. — Il émergera. — Ils sont nombreux. — Ils émergeront.
21:35— Alors comment le faire émerger ? D'une primaire ou non ? — La primaire, moi, j'observe dans la vie politique française
21:40que ça va pas toujours très bien fonctionner. Ça contribue à radicaliser son socle et à être incapable de s'élargir ensuite.
21:46Il y aura des candidats ou une candidate qui émergera naturellement. — Merci, Mathieu Lefebvre d'être venu nous voir.
21:51Il est 8 h 56. Vous êtes sur Sud Radio. Patrick Roger est juste après les infos de 9 heures.