Mettez vous d'accord avec Pierre Martinet, Fondateur de Wincorp-Security-Defense, ancien cadre du Service Action DGSE, Jacques Myard, Maire de Maisons Laffitte et auteur de "Bye Bye démocratie" (Lafont Presse), Arnaud Stéphan, Fondateur de l'agence La Note de com et Remi Branco, Vice président du département du Lot et auteur de "Loin des villes loin du coeur" (Editions de l'Aube)
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00:00— SUDRADIO, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Experre.
00:06— Mettons-nous d'accord aujourd'hui autour de Pierre Martinet. Bonjour. Vous êtes fondateur de WinCorp Security Défense.
00:13Vous avez été... Vous êtes un ancien cadre du service Action de la DGSE. Jacques Myard, maire LR de Maison-Lafitte. Bonjour, Jacques.
00:20— AVE. — AVE, salut. — AVE. — Salut et fraternité, cher Jacques. — Honneur et patrie.
00:26— Voilà. Et on rappelle votre dernier livre, « Bye bye, démocratie ». Brandissez-le. — On est bien d'accord. Et un autre arrive bientôt.
00:33— Ah, bah on se réjouit, alors. J'espère que nous l'aurons en avant-première. Arnaud Stéphan, fondateur de l'agence La Note de Com. Bonjour.
00:41Et Rémi Branco, bonjour. Vous êtes vice-président du Lot. Et vous avez publié « Loin des villes, loin du cœur », « Plus vrai que jamais ».
00:48Paru... Enfin c'est moi qui ajoute « Plus vrai que jamais ». C'est aux éditions de l'Aube. — Bonjour et bonne année.
00:53— Bonjour et bonne année pour ceux que nous n'avons pas vus cette année. Patron français les raquitent le navire.
00:59C'est Mme Binet qui a prononcé cette phrase. On va revenir sur notre sondage IFOP pour Sud Radio.
01:07« Chômage. 86 % des Français sont inquiets pour la cohésion sociale du pays. Nantes qui veut rendre les rues moins sexistes ».
01:13Bref, beaucoup, beaucoup de sujets et de succès, évidemment, avec vous. On va commencer avec vos coups de cœur, vos coups de gueule.
01:20Arnaud, on va commencer avec vous. Arnaud Stéphan, on fait dans la culture le vendredi. — Oui, on essaie d'être ouvert.
01:25Mais alors une fois n'est pas coutume. Mon coup de cœur va à Rachida Dati pour sa déclaration sur l'urgence du patrimoine
01:33qu'elle compare à l'urgence climatique. Alors j'ai trouvé que c'était malin, car elle place les deux thèmes avec un signe égal
01:40montrant « important » et « urgent ». Et ensuite que ça nous exige la même implication, c'est-à-dire qu'on voit qu'il y a beaucoup de choses
01:50qui sont faites pour le climat, des réglementations, des fonds, des agences, etc. Et pour le patrimoine, il n'y a pas grand-chose.
01:57Mais de dire qu'il y a une urgence du patrimoine, ça veut dire que ça implique les pouvoirs publics dans cette urgence du patrimoine.
02:05Malin ensuite, car c'est un pied-de-nez au barbouilleur de soupe, justement, sur les œuvres du patrimoine pour parler d'urgence climatique.
02:14— Mais au-delà des mots. — Ben oui. Mais justement, enfin, c'est aussi un thème mobilisateur pour la droite, pour Rachida Dati.
02:21Il faut toujours se dire que quand il y a ce genre de déclaration, c'est pas non plus sans une arrière-pensée politique.
02:29Alors c'est un thème mobilisateur pour la droite. Et Rachida Dati, à l'aube de la campagne municipale, a besoin de rassembler la droite parisienne
02:36et aussi des bourgeois qui votent quelquefois un peu macronistes, qui peuvent s'indigner de la gestion de la capitale.
02:44On va dire qu'entre cette déclaration et le puits du fou éligible enfin au passe-culture, Rachida Dati n'aura jamais été autant de droite depuis 2007.
02:53Et ça, c'est mon coup de cœur. — Bon. Ben écoutez, c'est... Ouais. Ouais, ouais, Jacques Millard, vous n'êtes pas convaincu.
03:01— Non mais attendez. C'est gentil de découvrir que le Louvre est en catastrophe et en péril. Ça fait donc plus de 7 années que la Macronie aurait pu s'en occuper, hein.
03:10— Ouais. Ouais, ouais, c'est... — On préfère faire des règlements, des symposiums, des réunions, des responsables...
03:20— On est bien d'accord. — Des responsables changement climatique dans les entreprises en cassant la tête à tout le monde.
03:26— Il joue aujourd'hui les guides touristiques. — Oui. Il est allé faire un grattage dans un café hier, hein, la...
03:34— C'est vrai. Il n'a pas gagné. Vous imaginez. Vous imaginez la scène. — C'était même pas le loto du patrimoine. Mais urgence culture, oui.
03:44Mais effectivement, ça devrait être une priorité. — Mais c'est un message. Encore une fois, le fait de mettre l'urgence du patrimoine
03:55avec un signe égal avec l'urgence climatique, c'est malin de la part de Rachida Dati. C'est qu'elle va tordre le bras au pouvoir public en disant
04:03« Attendez, si vous voulez faire des choses, il faut faire aussi des choses pour le patrimoine ». La France...
04:08— Bien sûr. Elle a raison. Elle a raison. — ...a un immense patrimoine physique et maintenant immatériel aussi. Donc voilà.
04:14— Mais commençons par le physique, effectivement, avec le Louvre dans cet état lamentable.
04:18— C'est très surprenant, parce que le Louvre est le musée le plus visité au monde. Dans la ville la plus visitée au monde, qu'est-ce qui se passe ?
04:27Et on en revient à la question que l'on se posait la semaine dernière. — Où va le pognon ? — Où est passé l'argent depuis tout ce temps-là ?
04:32— Mais ça... Alors, oui. Rémi Branco. — Le patrimoine, c'est le Louvre. Mais c'est aussi un patrimoine qui existe partout en France.
04:37— Bien sûr. Des églises, des parcs... — Le lot, magnifique, le lot. — Le patrimoine à Rocamadour, à Saint-Cyr-la-Paupie, chez moi,
04:42puis l'évêque n'était pas entretenu. Et on a besoin de fonds pour entretenir dans tous ces villages le patrimoine.
04:47— Derrière, ça veut dire que c'est le tourisme qui serait directement impacté. Il me semble que dans la période où on cherche un peu d'argent,
04:53sacrifier le tourisme, c'est pas forcément une belle idée, au-delà de l'amour qu'on peut avoir pour ces pierres et ce qu'on a bâti dans nos ancêtres.
04:59— Surtout qu'il reste que ça en France, parce qu'on n'a plus d'industrie. — Alors on n'est peut-être pas obligés de changer les vitraux de Notre-Dame.
05:03Allez, je lance une autre polémique. Mais... — Évidemment qu'on n'est pas obligés. — Jacques Mehard, oui, la culture, le patrimoine...
05:08— La culture, c'est important. Je dirais que quand on fait de la politique, on est sur un logiciel de culture, car c'est un combat permanent.
05:17Et donc personnellement, j'estime que la culture et notamment défendre la culture aujourd'hui est une nécessité.
05:24La coupler avec, je dirais, les problèmes climatiques, c'est prendre des risques, parce qu'on n'est pas d'accord sur les causes.
05:31Tandis que la culture, on est d'accord sur les causes. — Mais c'est pas ça qu'elle a voulu faire. Elle a voulu justement mettre le signe égal,
05:36c'est-à-dire mobiliser vous autant pour le patrimoine que vous ne le faites pour les risques climatiques.
05:43À ce moment-là, c'est raté d'avance. — Je vais faire un petit biais. On a eu un débat ce matin de savoir... Est-ce qu'on en parle,
05:50est-ce qu'on en parle pas ? La sortie de Marie-Caroline Le Pen hier au Conseil régional, qui s'interrogeait sur les aides
05:59qui sont attribuées à certains films. Alors il y a un aspect politique, parce que tout le monde tombe sur Une sur Trois,
06:04qui est un remake des Mousquetaires, qui fait 2 entrées en gros, 2 entrées et demie, et qui a reçu 380 000 € de la part de la région.
06:15— Mais ça fait des années que le CNC et les régions donnent de l'argent à des films qui ne font rien. — Oui. On peut peut-être s'interroger.
06:22Absolument. Pierre Martinet. — Il n'y a aucun retour sur investissement, parce que la grande différence qu'il y a avec les États-Unis...
06:27Les États-Unis, quand ils sortent un film, ils disent « Ce film a rapporté X dollars, tant de dollars », alors qu'en France, on dit
06:33« Ce film a rapporté 3 entrées ». Donc voilà. On a vraiment un décalage entre l'investissement et le retour sur investissement.
06:40La culture en fait partie. Si on investit dans un film, c'est pas uniquement pour faire plaisir à une catégorie de personnes.
06:45— Oui, c'est pas du mécénat. — C'est pas du mécénat, c'est pas de l'idéologie. Et aujourd'hui, je m'aperçois que dans certains films en France,
06:51c'est une catastrophe. — Oui. C'est une pour toutes, pardon, le film. Rémi Branco, oui. — Oui. J'adhère qu'à notre attention.
06:57Dans le cinéma, comme dans la culture et l'art en général et la création, on connaît pas par avance les résultats.
07:01— Non. — Qui aurait dit qu'Arthus aurait fait autant d'entrées sur son film ? Si on avait suivi notre logique...
07:07— Qu'il avait du mal à financer. — Il a eu du mal à financer. S'il l'avait pas financé, on se serait passé d'un film
07:12qui a été un formidable succès populaire, un formidable message. — Mais c'est la même chose. Harry Potter, personne ne voulait l'éditer.
07:20— Donc dans la création, il y a de toute façon un pari, comme quand vous avez une entreprise. Je suis désolé de le dire.
07:24— Faire un pari avec l'argent public, c'est quand même risqué. — Vous faites aussi un pari. Vous ne connaissez pas votre entreprise
07:26parce qu'elle vous plaît ou elle vous plaît pas. — Pierre Martin a raison. C'est de l'argent public. On fait pas du pari.
07:32— Faire un pari avec l'argent public sur des films... Honnêtement, moi, j'adore le cinéma. Mais aujourd'hui, il y a vraiment
07:40un problème avec le cinéma français, qui est tiré vers une idéologie qui ne correspond pas au climat réel, quoi.
07:50— Faudrait regarder les chiffres, parce que moi, je suis étonné de voir le nombre d'entrées qui augmente.
07:53On a une exception française, quand même, cette année 2024. On a vu les entrées dans le cinéma augmenter là où ailleurs,
07:58ça a tendance à baisser. Faudrait voir quels films... Mais vous voyez, je suis sûr qu'Artus, il a...
08:02— Non, non, non. Je vais vous dire un truc. Il y a des gens qui ont fait le boulot pour nous. C'est bien fait.
08:06Maintenant, les réseaux sociaux, n'oublions pas cette phrase de M. Musk. C'est vous, le média. Ils ont fait le travail pour nous.
08:11Ils ont été voir toutes les sorties de 2023 et de 2024 avec des magnifiques films sur les migrants, des magnifiques films sur les migrants,
08:21et puis des magnifiques films sur les migrants aussi, quelques-uns. Et puis aussi plein de films avec des mousquetaires femmes
08:29et puis d'autres aventures avec un père qui s'inquiète sur la radicalisation de son fils. Alors c'est pas la radicalisation
08:37en quelle on pense. C'est parce qu'il devient... Son fils devient d'extrême-droite. Alors il y a eu un film là-dessus avec des gens.
08:42Et ça fait zéro entrée. Ça fait zéro entrée. Donc moi, je veux bien... Mais au bout d'un moment, le CNC, au lieu de financer des choses
08:49sur des films de ce type-là, sur l'œuvre d'Alexandre Dumas, il me semble qu'il y a plein de choses qui ne sont pas faites en termes de culture.
08:57Il y a plein de films historiques qui ne sont pas faits. Il y a plein de films sur plein d'histoires. Le film d'Artus qui n'arrive pas à trouver
09:04un financement, c'est quand même extraordinaire. Voilà. Ça, c'est un vrai problème. Mais si c'est pour faire de l'idéologie,
09:09pour faire plaisir aux copains parce qu'ils ont un message à faire passer, ça va.
09:13— Vous comprenez qu'il y a certains films qui ne vous plaisent pas. Mais en ce moment... — Au public non plus.
09:17— Oui, ça peut arriver. Regardez. Moi, je suis un élu rural. Je trouve incroyable la production cinématographique en ce moment en ruralité.
09:24Vous avez vu 22 peut-être dans le Jura. Incroyable. Le roman de Jim dans le Jura aussi. Magnifique région. Incroyable.
09:30Vous avez aujourd'hui une créativité qui se fait dans des territoires. On entend à nouveau des accents au cinéma.
09:35Enfin il se passe quelque chose quand même dans le cinéma. On ne peut pas réduire ça à des films, 3 films sur les migrants.
09:38Enfin il y a des productions qu'il faut encourager et sur lesquelles l'argent n'ira pas automatiquement, vous le savez.
09:43— Le film qui a le mieux marché en France cette année, c'est un petit truc en plus suivi de Montécristo.
09:47Après, on passe dans les films de Disney. Mais il y a des films... Effectivement, ce sont des paris.
09:52Après, on peut se poser la question du financement du cinéma. À tout de suite.
09:56— SUD RADIO. — PARLONS VRAI. — PARLONS VRAI. — SUD RADIO. — PARLONS VRAI.
10:02— SUD RADIO, le 10h midi. Mettez-vous d'accord. Valérie Expert.
10:07— Et on est ensemble avec vous pour commenter l'actualité avec Pierre Martinet, fondateur de WinCorp Security Defence,
10:12ancien cadre du service Action de la DGSE. Jacques Myard, maire de Maison-Lafitte. Montrez-nous votre livre, Jacques Myard.
10:19« Bye bye démocratie » chez La Font-Presse, le brûlot de l'année. — Absolument.
10:23— Et comme une nouvelle lettre... — C'est là où je parle, où j'appelle au retour de Sassinatus pour remettre les idées en place
10:31à certains gauchistes. — Voilà. Mais comme c'était le brûlot de l'année dernière, on en attend un nouveau pour 2025.
10:39— On est d'accord. — Arnaud Stéphan, fondateur de l'agence La Note de Com' et Rémi Branco, vice-président du département du Lot.
10:45Et vous avez publié aux éditions de l'Aube « Loin des villes, loin du cœur ». On va revenir sur la fronte des patrons
10:52et la réaction de Sophie Binel et Raquit, le navire, la situation économique, le chauffemage et le chauffage aussi,
10:58qui inquiètent de plus en plus les Français. Bref, beaucoup de sujets avec vous. Jacques Myard, c'est un coup de cœur et un coup de gueule.
11:06— Alors c'est tout d'abord un coup de gueule contre Trump, qui parfois a des idées farfelues, la reconquête bien sûr du Groenland,
11:15virer tous les Gazaouis de Gaza pour les mettre en Égypte ou ailleurs. Bref, il en a un certain nombre comme ça.
11:23Mais il y a quelque chose qui m'a frappé et qui, à mon avis, va se passer également en Europe. C'est le retour du politique.
11:33C'est-à-dire que Trump, il est là. Il veut combattre, je dirais, tous les technocrates qui n'ont pas été élus.
11:40C'est ainsi qu'il indique à la Fed que vous allez baisser vos taux. Et donc ça, c'est quelque chose, à mon avis, qui dénote une nouvelle tendance.
11:51C'est-à-dire qu'on a une volonté de la part des politiques de reprendre le pouvoir et de ne plus être gouvernés par des séries de technocrates.
12:02Et à ce propos, je suis convaincu que ça deviendra aussi en Europe. C'est-à-dire à un moment où les politiques vont dire à tous les technocrates,
12:12à tous les juges, c'est nous qui gouvernons et pas vous. Et donc c'est ça qui, à mon avis, dans Trump, est significatif d'une nouvelle tendance.
12:21— Oui. Est-ce qu'il aura les moyens de ses ambitions ? — Eh bien évidemment qu'il aura les moyens. Alors pas sur tout. Pas sur tout, Valérie.
12:28Parce qu'il est clair que modifier, par exemple, le droit du sol aux États-Unis, il faut une modification de la Constitution.
12:36Et ça, c'est pas acquis d'avance. Mais sur un certain nombre d'autres choses, je pense qu'il peut y arriver.
12:43— Mais qui sont ceux qui ne sont pas des technocrates aujourd'hui ? Mais qui sont ceux qui ne sont pas les technocrates aujourd'hui aux États-Unis ?
12:49Je sais pas. Vous en pensez quoi, Pierre Martinet ? Vous comprenez ce que dit Jacquemart ?
12:53— Oui, je comprends très bien. Je partage ce qu'il vient de dire à tous sur son coup de gueule, parce que je pense qu'il y a quelque chose...
13:02Notamment à Gaza, mais ça serait trop loin à expliquer. Je comprends son raisonnement. Je pense comprendre le raisonnement concernant Gaza.
13:11En revanche, sur votre coup de cœur, je le partage totalement, parce qu'on a besoin aujourd'hui d'avoir un réel choc d'autorité,
13:16un réel choc administratif. Et ça correspond avec les sujets d'aujourd'hui. On n'a pas... Dans ce pays, on s'enfonce inexorablement
13:25dans le laissé-aller, dans l'immobilisme, on bouge pas trop. On bouge, mais pas beaucoup. On fait un pas en avant, un pas en arrière.
13:34On travaille pendant une semaine, deux semaines sur un mot. On passe plus de temps à expliquer ce qu'on va faire plutôt qu'à le faire.
13:42Et ça, c'est... Même dans l'entreprise... Ça, je l'ai découvert dans l'entreprise française, en sortant de l'institution. C'est insupportable.
13:47On n'avance pas, en fait. Et quand il y a quelqu'un qui a un peu d'autorité... Ça veut pas dire qu'on devient dictateur, mais qui a un peu d'autorité
13:53et qui dit « Voilà ce qu'on va faire. Ce qu'on faisait avant, c'était une chose. Mais maintenant, voilà ce qu'on va faire pour essayer d'améliorer la situation.
14:00Faisons-le. Faisons-le. Mettons l'énergie. Mettons plus d'énergie à dire qu'on va le faire plutôt que toute notre énergie à dire qu'on va pas le faire,
14:07qu'on peut pas le faire ». Et ça, je pense que c'est un sentiment que beaucoup de Français partagent. Et dans beaucoup de pays, on partage comme ça.
14:15Aux Etats-Unis, ils partagent. Je peux vous dire, je vais aux Etats-Unis 3-4 fois par an. Ils ont exactement le même sentiment. Une bonne partie a le même sentiment que Trump.
14:23— Rémi ? Rémi Branco ? — Moi, je partage ce sentiment qu'il y a une fascination pour le politique qui peut à nouveau faire.
14:30Et c'est vrai que je suis dans un département rural où la fascination pour Trump est pas le premier réflexe. Ça parle pas forcément à Mélotois.
14:38Par contre, c'est vrai qu'il y a une fascination pour l'idée que le politique peut à nouveau reprendre le contrôle sur ce qui se passe, sur un pays, sur le monde.
14:47On a le sentiment aujourd'hui qu'on est sur une dingue ringolade depuis 40 ans, et notamment dans la ruralité, que finalement, on peut plus rien faire.
14:53Il n'y a plus de médecins. On n'a plus de moyens. On peut plus restaurer le patrimoine. Et cette idée qu'on peut demain reprendre le contrôle, elle est quand même très forte.
15:00La question, c'est pourquoi faire ? Et c'est là qu'avec Trump, on aura un gros désaccord. Mais il faut reprendre ce contrôle aujourd'hui.
15:06Sinon, moi, j'ai très peur qu'on se tourne vers des solutions extrêmement faciles ou alors l'abandon complet de la politique et l'abstention et la demande d'un chef, d'une autorité. Elle vient de là.
15:14— L'abstention est énorme, quand même. — Moi, je vais faire l'avocat du diable avec notre ami Mir.
15:22L'histoire américaine, c'est quoi ? L'histoire de la construction américaine, ce ne sont que des territoires qu'on a soit achetés, soit piqués aux autres.
15:29Ça a commencé par les territoires français qu'on a achetés pour pas cher. Ils n'ont jamais fini de payer, d'ailleurs. On pourrait demander...
15:36— Les pays français sous le Trump. — Non, non. Ils manquent des pépettes. Mais ils avaient payé une très grosse somme. Et on avait un peu peut-être sous-estimé l'impact de ce qu'on portait.
15:50Ensuite, ils ont acheté l'Alaska, me semble-t-il, aux Russes. C'est quand même un territoire qui a été rajouté aux États-Unis.
15:56Et puis après la guerre avec l'Espagne en 1898, ils ont récupéré un certain nombre de territoires, et notamment celui qui est un État mais pas vraiment un État,
16:06qui est cette île au large des États-Unis, qui est – je viens d'oublier évidemment son nom – Porto Rico, qui était une île américaine.
16:15Et puis il y avait l'île de Guam, etc., aussi, dans le Pacifique, qui est toujours une base américaine. Et puis les Philippines, qu'ils ont occupées pendant très longtemps,
16:22jusqu'à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, qu'ils avaient volées comme colonies aux Espagnols en 1898, aux Cubas aussi, dont ils ont toujours une partie du territoire,
16:34avec la base de Guantanamo. Donc cette idée que les États-Unis continueraient à s'étendre, c'est pas quelque chose de complètement fou dans l'histoire américaine,
16:43parce qu'elle n'a été construite que comme ça, en achetant ou en prenant des territoires aux autres. Bon, c'est un peu baroque, je le reconnais,
16:51mais la conformation d'esprit aujourd'hui des États-Unis, c'est de se dire qu'on a été trop gentils pendant trop longtemps, il y a des ressources qui se trouvent dans le Pôle Nord,
17:03les Canadiens, les Russes, tout le monde est en train de se servir, et nous, on est en train de perdre une zone d'activité très importante.
17:11On a, face à la mondialisation et à l'agressivité des Chinois, on a besoin de prendre plus d'énergie partout où on peut, et les États-Unis, c'est un géant.
17:20Qu'est-ce qui va lever le petit doigt ? C'est qui ? Qui va lever le petit doigt ? Alors qu'en plus, il y a la moitié des pays européens qui sont americano-gaga.
17:27Les Allemands, les Italiens, les Hollandais, les Anglais, ils sont plus dans l'Europe.
17:31— Attention, notre ministre des Affaires étrangères envisage d'envoyer des troupes au Groenland. Donc je pense que ça va calmer les ardeurs de...
17:40— Celles qui sont faites virer du Tchad ou... Voilà. — Voilà. Donc... — Jacques Myard. Jacques Myard.
17:47— Alors je vais revenir sur un point. — Oui. Allez-y. — Notre ami Alphand est tout à fait vrai. Et contrairement à ce que tu peux penser, ils ont payé pour la Louisiane.
17:56J'ai vérifié ça quand j'étais au ministère des Affaires étrangères. Mais on pourrait dire que ça n'a pas été assez. Ils ont payé grâce à des capitaux anglais
18:06qui ont prêté aux Américains. Et Napoléon a pris cet argent pour constituer une flottille pour envahir l'Angleterre, au passage.
18:15Mais ce qu'il faut dire, c'est que ce que je relève aujourd'hui dans la volonté du retour du politique chez Trump, c'est pas bien sûr les folies qu'il prétend avoir
18:28au Groenland ou ailleurs. C'est dans l'ordre interne. Quand il dit à la Fed que vous n'allez pas toucher les taux et vous allez les baisser, ça, ça montre
18:38qu'il y a une volonté du retour du politique. — Oui, ça, c'est vrai. — Et je crois que ça, c'est un début et qu'à ce titre, en France, il faut arrêter de faire confiance
18:49aux juges. Il y a un moment, il va falloir mettre en place des procédures pour leur dire c'est comme ça et pas autrement.
18:56— Alors on va marquer une pause et on continue nos débats dans un instant. Le Hamas vient de publier le nom de 3 otages israéliens libérables demain.
19:04Et le franco-israélien Ofer Kaldéran est dans la liste. On va en reparler dans un instant avec vous. À tout de suite.
19:10— Sud Radio. — Parlons vrai. — Parlons vrai. — Sud Radio. — Parlons vrai.
19:15— Sud Radio. Le 10h midi, mettez-vous d'accord. Valérie Expert. — Et nous sommes ensemble jusqu'à midi. On continue notre tour de table.
19:26Et on va parler... Vous vouliez parler, pardon, Pierre Martinet, de Boilem-Sensal. Et on pourra parler de cette libération des otages
19:35qui se fait au compte-goutte. Alors peut-être parlons de Boilem-Sensal dans un premier temps.
19:40— Oui. C'est un peu lié. Enfin, tout est lié. — Oui, c'est ça. Tout est lié, oui, sur...
19:44— Tout est lié. Et le dénominateur commun, c'est l'inaction de certaines diplomaties, pour revenir plus particulièrement à Boilem-Sensal,
19:54qui fait partie avec moi du comité stratégique de Frontières, du Média Frontières, ex-Livre noir. C'est impressionnant d'immobilisme
20:04et d'inaction de notre diplomatie aujourd'hui, qui n'a pas pu accorder, mettre en place la protection consulaire qu'il mérite,
20:15comme tout ressortissant européen. Juste pour info, la protection consulaire date du XIIe siècle. C'est vraiment quelque chose
20:24qui est ancré dans la diplomatie internationale. Quelles que soient les raisons d'emprisonnement de nos ressortissants,
20:33qu'il ait tué ou qu'il ait eu un accident, il a tout de suite droit à une protection consulaire. On ne peut même pas mettre en place
20:40la protection consulaire. On ne peut même pas envoyer un avocat français pour être consulté. On a des infos par le biais d'eux.
20:48Et quand j'entends le ministre des Affaires étrangères qui est en train de nous expliquer qu'il envisagerait d'envoyer des troupes
20:54face aux États-Unis, au Groenland, je tombe de ma chaise, parce qu'on n'est même pas capable de récupérer Boilem-Sensal.
21:01Boilem-Sensal n'est pas prisonnier. Boilem-Sensal est otage d'un gouvernement qui nous piétine, qui nous humilie depuis des années.
21:09Et là, on atteint le paroxysme de l'incompréhension et de relations qui sont totalement dégradées.
21:16— De l'humiliation. L'humiliation de la France, qu'on peut prendre en ces mots. — Humiliation, soumission. Alors moi, j'aime bien...
21:21Je veux bien que le ministre des Affaires étrangères passe son temps sur les plateaux de télévision à nous expliquer que oui, on fait ce qu'il faut.
21:28Il faut pas en parler, parce que la diplomatie, c'est une affaire secrète et privée. Mais en vérité, je vais vous dire ce qui se passe réellement.
21:38C'est le service minimum. Et ça, c'est une information que je peux vous donner. C'est le service minimum, parce qu'on fait quelque chose,
21:45ils font quelque chose, ils ont des échanges, ils se déplacent. Il n'y a pas de sujet. Il y a aussi par le biais de la DGSE, du chef de poste en place, etc., etc.
21:53Mais c'est le service minimum, parce qu'avec l'Algérie, on marche sur des œufs. On a la communauté algérienne...
21:59— De quoi on a peur ? — On a peur de beaucoup de choses. On a peur déjà de répercussions dans les rues. Vous avez vu tous ces influenceurs ?
22:07Vous avez vu tous ces chefs d'entreprise franco-algériens et aux Algériens ?
22:10— Des dossiers sur la corruption de certains responsables... — Ça, je n'ai pas d'information, monsieur. C'est... On le dit.
22:15— Oui. On le dit aussi. — Il y a des financements de campagne. — Et si vous voulez, dans mon cul de gueule... — Pas très ancienne.
22:21— Bon, ça va. — On verra. On verra. — Il y a des livres. Il y a M. Mark Edenfeld, qui a écrit un très beau livre sur un personnage politique très important.
22:34Et sur ses relations avec ce pays. — Alors continuez sur votre coup de gueule. — Dans mon coup de gueule, la continuité, c'est un peu ce qui se passe aujourd'hui.
22:44Et ce qui se passe aujourd'hui avec mon ancienne vie, c'est qu'on est en train de se faire jeter de tous les pays africains.
22:49— Oui, bien sûr. — On est en train de se faire jeter avec des pays avec lesquels nous avions des accords de défense depuis les années 60,
22:57depuis les années 70, même avant. Je pense au Tchad, où j'ai reçu hier la note de service, où on rétrocédait nos camps à Djamena et ailleurs.
23:06Mais quelle tristesse. Et depuis 7 ans, on a perdu... On est en train de perdre toutes nos places en Afrique, enfin nos places militaires,
23:16nos accords de défense, nos bases de défense. On est en train de les fermer. Le Sénégal va nous jeter. Le Mali, le Burkina Faso, tout le Sahel, on n'y est plus.
23:26Le Tchad, alors c'est un pays que je connais bien. J'ai vécu là-bas de longs mois, années. Mais qu'est-ce qu'on devient, en fait ?
23:34Où est la voie de la France ? Alors effectivement, répondre à un TikToker qui explique qu'il peut pas payer son péage avec son téléphone,
23:41et puis en plus, c'est une fake news. C'est facile à faire. Mais aller vraiment avoir des rapports avec nos partenaires africains, on n'est incapable de le faire.
23:50— Oui. Absolument. Jacques Mira. — Oui. Moi, je voudrais dire une chose. Premièrement, je suis intimement convaincu que la France reprendra pied
24:00parce que tous ces braves gens en Afrique vont être très déçus par leurs nouveaux alliés. — Ils le sont déjà encore.
24:05— Faut pas paniquer, parce que les Chinois ou les Rouskis, je peux vous dire, ce sont des cyniques. Donc quand les Africains verront qu'ils se font couillonner
24:15par ces gens-là, ils vont y réfléchir à deux fois. Deuxièmement, nous avons un appui très fort qui est la francophonie, c'est-à-dire que nous avons
24:25beaucoup d'Africains qui voient ce qui se passe en France. Mais puis dernier point, et surtout le premier, c'est qu'on a eu un président de la République
24:34qui a donné les verges pour se faire battre, parce que vis-à-vis de l'Algérie, il allait affirmer à deux reprises que la France a commis un crime
24:42contre l'humanité. Ça, il faut le faire. Je peux vous dire que c'était du bain béni pour les Algériens. Et puis ensuite, avec tout ce qui s'est passé
24:51en Afrique noire, lorsqu'il a dit « Ah bah oui, le président sort, je sais plus où c'était, parce qu'il va réparer la climatisation », c'est d'une imbécilité totale.
25:01Donc il faut bien prendre en compte, je dirais, les fautes qui ont été commises par le président de la République française.
25:09— Oui. — Oui. Il n'y a rien à jouter, évidemment. — Parlons des otages. Puisqu'on vient d'apprendre, donc, il y a une dizaine de minutes,
25:18que l'un des otages franco-israéliens ferait partie de ceux qui seront libérés demain, donc offert Calderon. Redire peut-être un mot sur ces images
25:29ignobles. Il n'y a pas d'autre mot de la libération hier d'une des otages et de cet homme de 80 ans qu'on a obligé à marcher à travers la foule.
25:38Et vous nous disiez, Pierre Martinek, vous, qui êtes un spécialiste de la défense, que vous observiez les armements, les équipements.
25:45Tout est neuf et moderne. — Alors oui, effectivement. Il y a deux aspects dans ces images. Il y a évidemment la libération des otages.
25:54Et on est tous contents de retrouver... Je peux pas m'empêcher d'y penser, puisque j'ai été moi-même otage en Libye.
26:01Et j'ai vu le cinéma qu'ils ont fait quand ils nous ont relâchés le lendemain. On a été obligés de lire des textes, de filmer avec des drapeaux
26:08et des machins. C'est pas dans le même contexte. Il n'y a aucune comparaison. Mais voilà où ça en est aujourd'hui.
26:12Ce sont des images de propagande, évidemment. Mais ça fonctionne, parce que sur les réseaux sociaux, partout, les gens disent
26:19« Mais elles sont en forme, elles sont bien, elles ont grossi, elles ont mangé ». Donc ils se rendent pas compte de ce que c'est
26:24d'être otage de ces gens-là, de ce groupe islamiste, armé, terroriste. Et donc dans ces images-là, à la fois, on montre à l'opinion internationale...
26:35C'est la guerre de l'image, la guerre de la communication qu'Israël a perdue. Et le Hamas continue à la maîtrise.
26:42— Là, c'est de la communication pure et simple, ce qu'on voit. — Et effectivement, comme je remarquais depuis le début de leur libération,
26:48le Hamas montre également des combattants... Enfin des combattants... Des terroristes équipés en équipements neufs.
26:56Ils sont tous propres. C'est tout neuf, des chaussures, du treillis, de l'armement. Ils sont tous, on va dire, regardiardis.
27:04Et c'est ce que je crains. Ce que je crains, moi, si Israël n'a pas pu, n'a pas voulu, n'a pas pu aller au bout de l'extermination totale
27:11de ces groupes terroristes, eh bien le 7 octobre va se reproduire dans quelques années.
27:15— Oui. Rémi Branco, sur ces images. — Tout est plantable et tout est obscène depuis le 7 octobre jusqu'à la rétention elle-même,
27:23jusqu'à la libération elle-même, jusqu'à ce compte à rebours. Enfin on dirait le feuilleton d'une série atroce, avec l'impression
27:31qu'on est dans la main d'un groupuscule terroriste qui décide quand, où, à quelle heure, dans quelles conditions, avec quelles images
27:36ils vont procéder à une libération. Donc il faudrait que nous, évidemment, on se réjouisse, parce qu'on ne peut que se réjouir
27:41de la libération d'otages. Enfin c'est l'obscénité jusqu'au bout. Et je partage les inquiétudes de Pierre Martinet.
27:47Moi, tout ce que je vois aujourd'hui me fait dire que ça donne raison à ce qu'a fait, hélas, le Hamas et qu'ils le reproduiront,
27:54en tout cas ils tenteront de le reproduire à l'avenir. Et c'est ça, à mon avis, sur quoi il faut qu'on réfléchisse dès à présent.
27:59C'est comment on empêche un futur 7 octobre et comment on éradique, effectivement, ces groupuscules.
28:03Oui, Arnaud ?
28:04Il y a un choc de communication, c'est sûr. L'utilisation des codes des séries télé, des jeux vidéo est un classique aujourd'hui.
28:12Il y a une utilisation de l'image, de code, que tout le monde peut comprendre. Avant, la particularité, c'est que les groupes terroristes
28:20Moyen-Orientaux, on va prendre ceux-là, puisque c'était ceux qui nous ont intéressés le plus, utilisaient une communication et des vocables,
28:29un vocabulaire que nous ne comprenions pas en vérité. C'est-à-dire que ceux qui n'étaient pas spécialistes des choses,
28:34qui n'étaient pas véritablement informés sur ces réseaux, sur la façon d'utiliser la sémantique, etc., échappaient complètement.
28:42On ne comprenait rien du tout, y compris à leurs revendications. Maintenant, ça a changé.
28:48Rappelez-vous les premières images que nous avons eues après le 7 octobre. On voit une salle de contrôle avec des écrans dans le noir,
28:58où ils sont en train de planifier l'attaque du 7 octobre, comme s'ils étaient dans une situation room, comme s'ils étaient véritablement…
29:04C'était un pays qui en attaquait un autre, et il y avait aussi un côté méchant de James Bond, mais qui peut fasciner aussi des jeunes à l'autre bout du monde,
29:14qui sont complètement nourris de ces jeux électroniques, de cette culture, des séries, etc., et qui donc retrouvent des motifs d'adhésion.
29:23Et c'est ce qu'on cherche. On cherche à avoir de l'adhésion. Et en plus, on est dans une inversion de tout. C'est-à-dire que c'est 1984.
29:31La défaite, c'est la victoire. La vérité, c'est le mensonge, etc., etc. Et on est totalement là-dessus. Mais le but, il n'est pas de parler à nous, qui ne sommes pas concernés.
29:43Il est de parler à l'avenir, aux gens qui sont partout dans le monde et qui seraient susceptibles d'adhérer à des futurs recrues.
29:51— Et ça a fonctionné. Il n'y a qu'à voir toutes les manifestations monstres qui ont lieu depuis le 7 octobre. Et moi, depuis le 7 octobre, j'interviens souvent.
29:59Et si j'ose espérer, si j'ose trouver un point positif au 7 octobre, c'est qu'on a la réelle photographie de ce qui se passe en Europe, en Occident, mais en Europe,
30:08parce que nous sommes européens. — Ils appellent aux djihad dans la rue à Paris. — Voilà. Ça, c'est la vraie image de ce qu'il y a aujourd'hui.
30:13L'état d'islamisation de nos sociétés européennes est très très avancé. — Autre information. Le père Yarden Bibas serait également libéré, mais pas sa femme ni ses enfants.
30:26C'est vraiment le supplice... J'en ai des frissons, quoi. C'est franchement le supplice, le cynisme, la cruauté. On se retrouve dans un instant sur Sud Radio.
30:39— Sud Radio. — Parlons vrai. — Parlons vrai. — Sud Radio. — Parlons vrai. — Sud Radio. — Parlons vrai.
30:44— Sud Radio. Le 10h midi, mettez-vous d'accord. Valérie Expert. — Et on est ensemble avec vous jusqu'à midi. Et je rappelle le livre de Pierre Martinet.
30:54Un agent... Alors allez-y, parce qu'effectivement, pris en otage... — C'est pris en otage. Un agent du service Action raconte aux éditions Mareuille. Il est sorti il y a moins de 2 ans.
31:04— Il raconte un certain nombre de choses. — Je raconte ce qui s'est passé en Libye. Je raconte ma vision des printemps arabes et de l'islamisation.
31:12Je reviens sur plein de choses, notamment ma prise d'otage. Et c'est en rapport... À chaque fois, c'est en rapport avec le 7 octobre.
31:17C'est en rapport avec ce qui se passe en Libye. C'est en rapport avec ce qui se passe au Sahel. Et j'ai une vision de terrain, parce que moi, ça fait 40 ans
31:23que je vais sur le terrain. Ça fait 40 ans que je suis en Afrique, que je vais en Afrique. Voilà. J'ai vu... J'ai vu... — Une expertise et une...
31:30— J'ai une expertise différente. Je tiens à aucune vérité, mais j'ai une expertise différente de ce que je vois réellement.
31:35— Mais pourquoi les choses qui sont dites parfois dans certains livres ne ressortent pas ? Et je citais hors antenne... Jacques Myard, vous n'êtes pas sur le plateau,
31:44mais je le redis pour vous. Il y a le procès de Nicolas Sarkozy en ce moment. Et Laurent Valdiguier, qui est journaliste pour Marianne
31:51et qui suit le procès, dit que le procès libyen est une plongée folle dans les eaux troubles de la Ve République et de la présidence Sarkozy.
31:57La façon dont il est sous-couvert, c'est-à-dire pas très bien couvert par la presse, alors que la salle est pleine, en dit long, sur l'état de décrépitude
32:06de l'information. Et c'est vrai qu'on a oublié qu'en ce moment, il y avait un procès Sarkozy... — Pleine de journalistes. Elle est pleine de journalistes.
32:12— Oui, pleine de journalistes. C'est ça. Il l'a pas très bien formulé, Valdiguier. Mais ça veut dire qu'il y a des journalistes, mais que finalement,
32:19personne n'en parle. — Très peu d'articles, oui. — Très peu d'articles. — Oui. Enfin faut pas exagérer du tout, parce que l'affaire libyenne est connue
32:24depuis un temps certain pour m'être rendue à plusieurs reprises en Libye. Je voudrais rendre hommage, moi, à tous ces agents que Pierre Martinet connaît
32:33et dans lesquels il a servi, parce qu'ils sont dans l'ombre. Ils font un travail extraordinaire. C'est une puie, je dirais, une source de renseignements
32:44extrêmement importante. Et donc je tiens à leur rendre hommage, parce que j'en ai connu pas mal et que quand j'étais à la délégation parlementaire
32:52aux renseignements, je voudrais dire qu'on a eu d'excellentes relations avec eux en tant que parlementaires. Et donc c'est très important.
33:01L'affaire libyenne, vous savez qu'on est allé visiblement au-delà du mandat qui nous avait été alloué par les Nations unies et qu'il y a eu
33:12de ce côté-là une faute dont les Soviétiques ou les Russes, peu importe où vous les appelez comme vous voulez, nous le reprochent encore.
33:20Et ça a déstabilisé complètement cet État. Alors c'est pas si simple, parce que les Libyens eux-mêmes, je dirais, sont extrêmement fractionnés.
33:30Il y a des luttes de clans, il y a de la corruption, etc. Et donc c'est vrai que ça a permis d'alimenter en arme notamment toute une série de groupes
33:44au Sahel et ailleurs. Donc effectivement, je crois qu'aujourd'hui, on paye quelque part ce qui a été une action, à mon avis, beaucoup trop intrusive
33:55et déstabilisatrice. Donc ça va pas être facile à rétablir, mais rien n'est perdu d'avance.
34:02— Oui. On va revenir en France avec vous, Rémi Branco. Coup de cœur, coup de gueule.
34:09— Oui, pardon. C'est pas tout à fait le même terrain dont on parle. Alors j'étais parti, Valérie, pour vous donner un coup de cœur, une fois n'est pas coutume.
34:15Mais j'ai l'impression depuis quelques heures qu'il est en train de se transformer en coup de gueule. Le coup de cœur. Bon, on l'est le 31 janvier.
34:22Le mois de janvier, quand on est un élu local dans la ruralité, c'est le mois des vœux. Donc tous les week-ends, je vais dans les 25 communes de mon canton
34:29et au-delà pour parler avec des lotois, leur adresser mes vœux. Et j'étais très frappé par ce que m'ont dit les lotois, qui étaient encore plus nombreux
34:37dans les vœux. Ils étaient encore plus nombreux que d'habitude. Parfois, vous avez la moitié d'un village qui est là. Il faut prévoir un paquet de galettes, hein.
34:42Et ils viennent vous dire quoi. On vous a écouté. « Est-ce que vous pouvez nous dire ce qui est en train de se passer en haut ? »
34:47Parce que localement, on essaie de faire des choses. Mais qu'est-ce qui se passe en haut ? Sous-entendu, est-ce qu'ils vont se mettre d'accord ?
34:52Est-ce qu'on va pouvoir avancer ? Ou est-ce qu'on reste dans le bordel pas possible ? Et auquel cas, on est inquiets.
34:57C'est à la fois le retraité qui vient me voir, qui est inquiet pour ce qui va se passer pour ses retraites. C'est l'agriculteur qui vient me voir.
35:03C'est le jeune qui veut faire des études, etc., etc. Et il me disait aussi au passage, ce qui me faisait plaisir, d'où mon coup de cœur,
35:09« Ah, enfin, vous, la gauche, sous-entendu le Parti socialiste, vous redevenez raisonnable. » Ça faisait longtemps que j'avais pas eu des compliments
35:15du félède de gauche. Donc j'en profitais. « Enfin, vous redevenez le parti qu'on a connu. Jospin, Hollande, vous vous mettez autour de la table.
35:21Vous êtes d'accord, vous êtes pas d'accord. Mais vous redevenez responsable. Et vous vous éloignez d'LFI, de tous ceux qui veulent le chaos. »
35:28Et j'étais content de voir aussi – c'était mon deuxième coup de cœur, j'en pouvais plus – de voir que François Bayrou, son ministre de l'économie,
35:36Éric Lombard, tendait la main, contrairement au gouvernement précédent. Et on commençait à avancer vers des discussions de compromis.
35:42Je m'aperçois que ça se tend, qu'aujourd'hui, il y a quelques signaux qui devraient être donnés très clairs vis-à-vis du monde du travail,
35:50de ceux qui travaillent, qu'on ne puisse absolument pas, que ce soit interdit de parler d'augmentation du SMIC. Alors on ne dit même plus 1 500 €, 1 600 €.
35:58Mais quand même, donnez un coup de pouce à ceux qui bossent et qui n'en peuvent plus. Vous parliez du chômage et du chauffage. On va avoir les deux.
36:05C'est-à-dire qu'on a le chômage qui va augmenter, puis le prix du chauffage, le prix de l'énergie, le prix du carburant. Tout cumulé qui fait que des gens n'en peuvent plus.
36:11Et là, moi, je dis à la fois au gouvernement et au parti de gauche raisonnable que je soutiens. Mettez-vous d'accord.
36:18Nous, dans les territoires ruraux, on ne peut pas se permettre d'avoir le chaos demain. Moi, je comprends qu'à Paris, Lyon, Bordeaux, on sache que l'investissement arrive,
36:27l'investissement privé. Nous, dans l'autre, on n'a pas Airbus, on n'a pas LVMH. Donc nous, si demain, on n'a pas de budget dans nos collectivités,
36:34si on ne peut pas investir, moi, c'est les artisans, c'est les PME qui viennent me voir et qui me disent « Mais attendez, M. Branco, si vous,
36:39vous n'avez pas de budget, si vous n'investissez pas dans les communes, mais nous, qu'est-ce qu'on fait ? » On met la clé sous la porte.
36:43Parce que nous, on n'a pas d'investissement privé qui nous permet d'avoir des chantiers, des carnets de commandes tous les jours. Donc moi, je dis à la fois
36:48pour les intérêts économiques, d'activité et puis pour tout ce monde d'associations culturelles, sportives qui sont inquiètes, etc. Mettez-vous d'accord.
36:55Je pense que c'est l'honneur d'un gouvernement et de partis politiques de trouver des compromis. On peut voter contre un budget sans faire sauter tout le pays
37:02et remettre le chaos pendant 3 mois. — Oui. Enfin sauf que c'est pas ce qui est en train de se passer. — C'est pour ça que je passe du coup de cœur au coup de gueule.
37:08— Un mot sur ce qui est en train de se passer, peut-être vous, Arnaud, Stéphane ? — Oui. Plusieurs choses. La première, c'est que c'est compliqué de mettre
37:16autour d'une table des gens qui ont des tropismes idéologiques et économiques aussi différents, en vérité. C'est compliqué de demander à M. Attal,
37:27qui est un ancien du Parti socialiste, d'accepter, avec ses voix et son groupe, de détricoter la politique qu'il a menée les années précédentes, parce que c'est ça, en fait.
37:39On va demander de détricoter 7 ans de macronisme. Vous comprendrez bien qu'il y a des réserves de certains. Et puis au sein de LR qui pèse, en vérité...
37:49On pense à LR avec son groupe à l'Assemblée nationale. Mais en vérité, LR apporte beaucoup avec sa majorité au Sénat. Et par exemple, la commission mixte-paritaire
37:58dont nous entendons parler beaucoup ces derniers temps, elle est composée en grande partie de gens de LR. Vous avez 4 LR et vous avez 4 membres du socle commun.
38:10Et puis après, vous avez les autres partis qui sont présents, notamment M. Coquerel au titre de la commission des affaires économiques, c'est ça, du budget.
38:20Des finances, pardon. Merci Jacques. Donc évidemment, ils ne vont pas s'entendre. Pourquoi ? Parce que les gens qui aident, soutiennent, supportent le camp macroniste,
38:33ils ne vont pas accepter que tout d'un coup, on leur retire leur sandwich ou qu'on leur retire leurs économies pour partir en vacances. C'est les grandes vacances, mais...
38:41Et donc, ils ne vont pas accepter ça. Moi, je comprends que la gauche essaye de jouer son rôle, particulièrement le Parti socialiste qui a été un très grand parti de gouvernement, etc.
38:51Et qui se retrouve aujourd'hui à coller à des gens avec qui finalement, ce n'est pas très sympa de se mettre sur la photo de moins en moins.
38:57Normalement, ils vous tiennent quand même une partie de vos circos. Ça, ça va être compliqué aussi de se libérer.
39:03Après, M. Berroux avait la possibilité de changer ça avec l'arrivée de la proportionnelle. Ce n'est pas encore fait.
39:13Moi, ça me paraît extrêmement risqué comme pari, pour la bonne et simple raison, c'est que ni LR, ni le socle commun, ni les centristes,
39:21non, ne sont d'accord sur le fait de taxer notamment le travail, et puis notamment des grands groupes, parce qu'il y en a certains, ils en viennent ou ils aimeraient bien y aller.
39:32— Jacques Mirard ? — La solution, moi, du mon point de vue, Valérie, la solution, c'est de, je dirais, de désinguer les doublons.
39:41C'est là que nous avons des sources d'économies énormes. Et là, il faut y aller. Et c'est pas en créant des nouvelles taxes que l'on va justement permettre le redessement.
39:53Ce qui manque à la France, ce sont des investissements. Et là encore, il y a des solutions. Mais il faut avoir le courage de remettre la Commission à sa place.
40:03Et là, c'est pas dit que ça va se faire. Mais si vous ne prenez pas des mesures pour accroître largement les investissements en France, c'est inutile.
40:14Il n'y a aucune solution à la dette de la France dans le cadre des traités européens.
40:19— Alors on va marquer une petite pause. Et on va revenir parler des patrons, justement, tout de suite.
40:25— Sud Radio, votre avis fait la différence.
40:29Sud Radio, le 10h midi. Mettez-vous d'accord. Valérie Expert.
40:34— Avec vous sur Sud Radio, nous vous commentons l'actualité. Alors je vais vous faire écouter un extrait d'une interview de Sophie Binet, donc la patronne de la CGT.
40:45Elle répondait à Bernard Arnault et aux patrons des patrons. Hier, on l'a évoqué, qui disait que ceux qui partent ont raison de partir.
40:53C'est ce qu'il disait. Écoutez ce que répond Sophie Binet.
40:57— Écoutez, ce chantage à l'emploi, on n'en peut plus. Pour rester sur le cas de Bernard Arnault, c'est seulement 20% de ses salariés qui sont en France aujourd'hui.
41:05Donc le made in France est très relatif. Et ses propos, ses comportements sont à l'image du comportement des grands patrons aujourd'hui qui coulent le pays.
41:13Ils n'en ont plus rien à faire de la France. Ils n'en ont plus rien à faire de l'intérêt général. Leur seul objectif, c'est l'appât du gain.
41:20Moi, j'ai envie de dire les rats quittent le navire. Voilà ce qu'on voit aujourd'hui.
41:24— Voilà. Les rats quittent le navire. Donc on traite les grands patrons de rats. Ils n'ont pas d'intérêt pour la France.
41:33— C'est pas complètement faux, franchement. On n'est pas obligés de parler que des grands patrons.
41:39— Non, non. Là, c'est parce qu'il y a le patron de Michelin, le patron de l'LVMH.
41:43— C'est symbolique de notre pays. Mais je peux vous dire que dans mon domaine, il y a plein de PME, de TPE qui veulent partir.
41:51Et moi-même, je suis parti. Parce qu'on peut pas travailler en France. On est asphyxiés. Je parle pas de ces gros groupes.
41:57On fait toujours référence à eux. Mais moi, je préfère aller bosser ailleurs. Je suis parti. J'ai été immigré dans un autre pays. Je suis parti.
42:04— Mais il y a beaucoup d'entreprises qui partent... — Bien sûr. Mais j'ai plein d'amis de mon univers.
42:09J'ai plein d'amis dans l'immobilier qui ont monté des entreprises aux États-Unis et ailleurs. Ils ne veulent plus revenir en France.
42:13— Oui. Mais tout le monde ne peut pas. Enfin si vous parlez des entreprises du Lot, le plus gros...
42:17— Non mais je dis pas que tout le monde peut. Mais ce que je veux dire, c'est que dès qu'on a l'opportunité...
42:20— La possibilité de le faire... — La possibilité... Mais moi, je pars. On est asphyxiés. On peut pas embaucher. C'est impossible.
42:25Mais quand on donne 3 000 € à un salarié, on en donne le double à l'État. — Oui, c'est toujours la question.
42:30— Tant qu'on aura pas un rabot social, tant qu'on aura pas rétabli une certaine équité dans les prestations et dans les charges.
42:37Mais un serveur aujourd'hui en France... Mettez-le aux États-Unis. Il gagnerait 3 fois plus, quoi.
42:43Évidemment, il n'aura pas une protection comme il l'a en France, sauf qu'il...
42:47— Et il payera lui-même pour le tirage. — Bien sûr. Mais c'est une démarche individuelle.
42:51C'est une responsabilité individuelle. Mais moi, je dis pas que c'est mieux aux États-Unis.
42:56Je suis en train de dire qu'il y a un équilibre à avoir entre ce qu'on est, nous, écrasés par le poids
43:00des charges sociales et ce qu'ils font aux États-Unis.
43:03— Il y a des solutions. C'est la TVA sociale, c'est-à-dire de faire payer, je dirais, le système social à l'entrée par, je dirais,
43:12une possibilité de taxation, c'est-à-dire qu'on taxe les importations et nos exportations qui ne le sont pas.
43:20Et donc l'ERA quitte le navire. C'est d'une imbécilité totale et qu'elle devrait se poser pourquoi.
43:27Quel est le système qui chasse les entrepreneurs de France ? Et ça, c'est un problème.
43:32Je crois que c'est une polémique inutile. Malheureusement, Valéry, je vais être obligé de vous quitter,
43:38parce que j'ai une urgence à faire pour la ville.
43:42— On vous pardonne, Jacques Myard. Merci à vous. On a bientôt fini, de toute façon.
43:47— On est cœur. Le combat continue.
43:48— Et on attend votre prochain brûlot. Rémi Branco, une réaction.
43:52— Moi, je suis désespéré quand je vois ça. On ne traite pas de rat qui que ce soit et surtout pas quelqu'un qui,
43:58pour le coup, embauche en France et fait quand même tourner l'économie française et au-delà.
44:02Et de l'autre côté, on menace pas de quitter la France quand on est patriote et quand on est un chef d'entreprise qui est attaché à son pays.
44:07Après, moi, ce que je trouve absolument déplorable, c'est que dans ce pays, on soit pas capables de se parler.
44:11En Allemagne, en ce moment, vous avez une crise industrielle majeure.
44:14Vous avez 10 000 groupes qui virent, 10 000 personnes. Vous avez à la fois des patrons, des salariés qui sont en colère.
44:19Ils sont encore capables de se parler. C'est quand même fou que dans ce pays, que ce soit sur le SMIC, que ce soit sur les salaires,
44:24que ce soit sur des grands plans industriels, on soit pas capables de se mettre autour de la table sans s'insulter,
44:28sans s'appeler rat, sans menacer de faire du chantage pour quitter le pays.
44:32Moi, c'est ça qui me rend fou, c'est cette incapacité.
44:34Et je voudrais vous dire quelque chose quand même.
44:36Localement, on est d'autant plus étonnés que nous, on se met d'accord entre collectivités, entre entreprises, entre associations,
44:43entre des gens qui sont pas d'accord. Mais on se met autour de la table, on trouve des solutions.
44:46Et le fait qu'au niveau national, on n'y arrive pas, franchement, ça crée aussi un décalage d'incompréhension totale,
44:52avec l'impression qu'il y en a en haut qui jouent, qui font du théâtre, qui claquent la porte,
44:55qui ont la menace de quitter la France, qui se traitent de rat.
44:57Alors qu'on sait très bien qu'en bas, nous, nos entreprises, on bosse avec.
44:59Ils vont voir le département, la région, on va les voir.
45:02Ils savent qu'ils ont besoin de routes en bon état.
45:04On sait qu'on a besoin qu'ils investissent pour faire marcher nos bourgs et leur rendre vie.
45:08Voilà, donc aujourd'hui, ce cinéma et ces invectifs, ça paraît complètement hors sol.
45:12– Oui, Arnaud, c'est faux.
45:13– Madame Bilet devrait quand même s'interroger sur l'économie et se poser la question de savoir de quoi elle parle.
45:18D'ailleurs, c'est assez intéressant parce que c'est la première secrétaire générale de la CGT qui n'est pas ouvrière.
45:23Elle vient de la fonction publique, me semble-t-il.
45:26Et d'ailleurs, ça tombe bien, c'est là où ils font leur score,
45:29parce que ce n'est pas dans l'économie réelle que la CGT, aujourd'hui,
45:33fait ses scores qui lui permettent de sa représentativité.
45:36Ce qui est intéressant, c'est que de quoi parle-t-elle ?
45:39Moi, je n'ai pas de part et je ne suis pas très ami avec M. Bernard Arnaud,
45:45mais quand elle nous dit qu'il n'y a que 20% de ses salariés, de son groupe, qui sont en France,
45:50mais de quoi parle-t-elle ? Elle sait de quoi elle parle en économie ?
45:52Parce que ce n'est pas le nombre qui compte, c'est la valeur ajoutée que crée le travail qu'ils font.
45:58Si ce ne sont que des gens avec des professions à très haute valeur ajoutée,
46:0220% du groupe avec peut-être 70% de la valeur, ce n'est pas la même chose, quand même.
46:09De quoi parle-t-elle ? Je crois qu'elle parle de quelque chose qu'elle ne connaît pas, en fait.
46:15Parce que je pense que les maltiers de chez LVMH, qui sont à Angers, vous ne pouvez pas les bouger ailleurs.
46:22Ce sont des maîtres d'art, ils sont dans un environnement particulier, il y a un savoir-faire, il y a des matières, etc.
46:30Ça, vous ne pouvez pas le bouger, en fait. Ce n'est pas vrai.
46:32Et puis, vous avez toutes les directions stratégiques qui sont en France.
46:37Et tous ces gens-là ont une forte valeur ajoutée.
46:40Ensuite, ce qui est intéressant, c'est que ça nous dit beaucoup aussi de ce qu'est devenu le syndicalisme en France.
46:47C'est-à-dire qu'il n'a pas réussi Samu.
46:50Nous sommes toujours dans des syndicats qui ont des cultures très différentes.
46:53Et la CGT et d'autres sont toujours dans le syndicalisme révolutionnaire.
46:58Et de tout ce que nous nous disons autour de la table, nous, on pense au syndicalisme allemand, c'est-à-dire syndicalisme réformateur.
47:05Donc, évidemment, on rêve d'un syndicalisme réformateur où il serait possible de se parler entre patrons et ouvriers ou travailleurs.
47:16Alors que, dans les faits, on se retrouve avec des syndicats qui sont hirsutes et qui sont révolutionnaires.
47:22Parce que, je veux dire, aller parler avec les mecs de Sud ou avec d'autres, vous allez faire...
47:27– Est-ce que vous avez déjà entendu le patron de Volkswagen menacer de quitter l'Allemagne ?
47:31– Non.
47:32– De dire, si vous continuez, nous, on se barre.
47:34– Non.
47:35– On discute, on dialogue, même quand c'est dur.
47:37– Mais ils n'ont pas tout à fait non plus la même taxation à 40%.
47:41Et moi, quand j'entends qu'ils ne sont pas patriotes, c'est...
47:46– Mais c'est vrai qu'ils ne sont pas patriotes.
47:48Ça fait 20 ans qu'ils nous parlent du village global, que c'est mieux ailleurs, que les États-Unis, c'est l'horizon indépassable.
47:53– Mais au nom de quoi les entreprises devraient payer pour l'incompétence de l'État ?
47:58Enfin, je veux dire, il y a un moment, on revient à notre question de...
48:00– Il a soutenu qui, M.Bernard, pendant les élections ?
48:04Ça fait combien de temps qu'il soutient ?
48:06– Oui, mais là, il ne soutient plus.
48:08– Ah, très bien.
48:09– Non, enfin, je n'en sais rien.
48:10– Tant pis.
48:11– Quand Trump veut baisser les charges des sociétés à 15%, nous, ça ne bouge pas,
48:17et on augmente les taxes pour payer notre dette.
48:20Encore une fois, il y a un pays, l'Irlande, où les taxes, eux, en dessous de 15%.
48:26L'Angleterre veut s'aligner à peu près sur l'Irlande.
48:31Je pense qu'on est étouffés, en fait.
48:34On est étouffés, que ce soit les petites entreprises dans les...
48:38Je les vois aussi, puisque maintenant j'habite dans la ruralité.
48:41Ils sont aussi étouffés, ils ne peuvent pas embaucher,
48:43ils ne peuvent pas prendre un ouvrier parce que ça coûte trop cher.
48:46Ils prennent des stagiaires, ils prennent...
48:49Vous voyez, certains font travailler des gens au noir parce qu'ils n'arrivent pas à payer.
48:54On est dans un système qui n'incite pas à créer,
48:58qui n'est pas un système qui incite aux entreprises, aux gens, de créer leurs entreprises.
49:03– Je trouve ça intéressant, ce que vous dites, parce que moi,
49:04je n'ai pas le même son de cloche.
49:05C'est normal, les territoires sont différents.
49:07Chez moi, le vrai problème, ce n'est pas qu'on a trop de charges,
49:10c'est qu'on n'arrive pas à trouver de la main d'œuvre.
49:11Mes entreprises, elles n'arrivent pas à recruter.
49:13Il n'y a personne pour bosser sur des territoires où les jeunes sont partis,
49:16où on n'a pas assez d'actifs.
49:17Et on se retrouve aujourd'hui, parce que c'est vrai aussi que le chômage a baissé,
49:20alors il va peut-être encore augmenter.
49:22Et par ailleurs, il y a la question des salaires,
49:24de nouvelles conditions de travail qu'il va y avoir une nouvelle génération.
49:27Malheureusement, ça va être compliqué de s'y adapter.
49:29Donc moi, je trouve ça étonnant.
49:30– Vous parlez du hamac et du…
49:33– Depuis 7 ans, les impôts à la production, les charges, elles ont baissé.
49:38Quand vous dites que c'est impossible d'investir en France, etc.,
49:41mais qu'est-ce que c'était à 7 ans ?
49:42– D'embaucher, d'embaucher.
49:44– Qu'est-ce que c'était à 7 ans alors qu'on devait être à l'enfer total ?
49:47– Il n'y a plus de 7 ans, j'avais une entreprise,
49:49on ne pouvait pas embaucher, on prenait que des stagiaires.
49:51– Mais on n'est pas champion du monde des investissements à l'étranger,
49:54la France, depuis 7 ans, il me semblait.
49:56Je n'ai pas l'impression qu'on soit…
49:58Je veux dire que je ne suis pas sûr que le tableau soit aussi noir.
50:00– Le tableau n'est pas noir, en revanche, vous parlez de salaire.
50:05Aujourd'hui, il y a beaucoup de Français qui refusent de faire certains métiers.
50:09– Ah ça oui.
50:10– Pourquoi ils refusent de faire certains métiers ?
50:12Un serveur, prenons un métier qui est difficile, le métier de serveur.
50:15Un métier de serveur, il est payé, il a un fixe,
50:17on va dire un peu plus du SMIC, on va dire un peu plus net, je parle honnêtement.
50:23– Un peu plus maintenant, ils sont obligés de les payer plus.
50:25– Mais si vous prenez le même salaire avec moins de charges,
50:28si on diminue toutes ces charges et qu'on responsabilise la personne,
50:31s'il veut se payer une retraite, s'il veut se payer une assurance,
50:33on lui double ou on lui triple son salaire,
50:35vous allez voir que vous allez attirer plus de personnes.
50:37C'est ce qui se passe aux Etats-Unis.
50:39À chaque fois, je prends l'exemple parce que j'ai des amis qui ont des restaurants aux Etats-Unis,
50:43leur serveur ne les paye pas 1 500 dollars par mois.
50:46Ils sont à 4 500 dollars par mois, certains.
50:49– Oui, mais vous avez après des retraités extrêmement pauvres
50:51parce qu'ils n'ont pas notre système, vous avez des gens qui ne peuvent pas se payer des soins.
50:54C'est ça, quand on baisse les charges, il faut voir aussi en face.
50:56– Mais ça responsabilise les gens et ça va attirer du monde.
50:58– Arnaud, Arnaud, c'est fin.
51:00– Depuis des semaines, et merci de me laisser l'occasion de pouvoir m'exprimer là-dessus,
51:05depuis des semaines, j'entends, vous ne comprenez pas,
51:10on essaye d'embaucher, on ne peut pas, les Français ne veulent pas faire ces boulots
51:14parce que ce n'est pas assez payé, alors on est obligé de faire venir peut-être des immigrés
51:18ou des gens qui ont une moins bonne formation, etc.
51:22Très bien.
51:24Si on arrêtait de sponsoriser aussi une partie de ces embauches.
51:31Pourquoi je dis ça ?
51:32– C'est-à-dire lesquelles ?
51:33– Pourquoi je dis ça ?
51:34On nous dit, les gens qui travaillent dans des entreprises
51:37ou dans des métiers difficiles, ramassage de poubelles, etc.
51:40Ils habitent dans des logements sociaux.
51:42C'est nous qui les avons payés.
51:44Dans les logements sociaux.
51:46Ils ont des aides.
51:47Ils ont des allocs qu'on leur donne.
51:49PLD, des trucs, machin, etc.
51:51L'école est gratuite.
51:53Ou pas grand-chose.
51:55Les cantines ne sont pas chères non plus.
51:57Donc en vérité, c'est du dumping sur ceux qui peuvent vivre dans la zone
52:03juste à côté des villes et des zones d'activité.
52:05Là où vous êtes, zone périphérique et rurale, il n'y a pas.
52:09– Non.
52:10– Il n'y a pas.
52:11Donc vous n'avez plus de disponibilité.
52:15Et quand les gens ont le choix de faire un travail,
52:17ils vont choisir plutôt le travail qui paye plus que le travail qui paye moins.
52:21On ne va pas leur reprocher ça quand même.
52:23Mais ce qu'on nous explique depuis le début,
52:25en nous disant que c'est très difficile,
52:27les Français ne veulent pas faire ces métiers.
52:29Ils ne veulent pas faire ces métiers parce qu'ils habitent maintenant
52:31à une heure et demie des centres-villes,
52:33que tout coûte cher et qu'ils ne vont pas se tordre
52:36alors qu'ils ne sont pas sponsorisés.
52:38En plus ils payent pour que les mecs sponsorisés prennent leur job.
52:40– Mais vous avez aussi les petites entreprises qui ne peuvent pas embaucher
52:44compte tenu du poids des cotisations sociales.
52:47– Bien sûr.
52:48– Et par rapport aux États-Unis aussi de la protection sociale.
52:51Donc c'est un bien mais c'est aussi un frein à l'emploi.
52:54– Si c'est pour finir pendant 6 heures aux urgences à attendre sans être soigné,
52:58vous m'excuserez, est-ce que ça vous vaut le coup ?
53:01– Allez, c'est fini pour aujourd'hui, merci à vous.
53:04Et dans un instant c'est Alexis Poulin qui sera avec vous.
53:06Très bonne journée et très bon week-end sur Sud Radio.