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Au programme, un tour de table de l'actualité avec : Jacques Myard, Maire de Maisons Laffitte et auteur de "Bye Bye démocratie" (Lafont Presse), Arnaud Stéphan, Fondateur de l'agence La Note de com, Ergun Toparslan, Vice président et Porte parole de Territoires de Progrès et Jacky Isabello, communicant, fondateur du cabinet "Parlez moi d'impact".
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Transcription
00:00Soudradio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:06Allez, nous avançons dans nos débats, bienvenue si vous nous rejoignez sur Soudradio.
00:09Nous commentons l'actualité avec Jacques Myard, maire de Maison-Lafitte.
00:13Je rappelle le brûlot de l'année, bye bye démocratie chez Lafond-Presse.
00:17Pour ceux qui nous suivent en vidéo, vous allez nous le montrer cette couverture.
00:21Voilà le brûlot de l'année, bye bye démocratie.
00:24Arnaud Stéphan, fondateur de l'agence La Note de Com,
00:26maire Gounthoparcelan, vice-président et porte-parole de Territoires de Progrès,
00:30et Jacquie Isabello, communicant et fondateur du cabinet Parlez-moi d'un pacte.
00:34On va revenir évidemment sur ce qui se passe en ce moment.
00:36Le RN qui menace toujours de voter la censure, qui impose ses lignes rouges.
00:41Michel Barnier a reculé sur les taxes sur l'électricité, entre autres.
00:47On va parler de tout cela. Faut-il quitter le réseau X ?
00:50J'aimerais bien vous entendre sur ce sujet.
00:52Et vos coups de cœur et vos coups de gueule.
00:54Jacques Myard, vous, c'est un coup de gueule ?
00:56Oui, c'est un coup de gueule et je vais peut-être étonner nos auditeurs,
01:00contre la Cour pénale internationale. Je m'explique.
01:03Vous savez, c'est une vieille idée qu'effectivement, sur la scène internationale,
01:09il faut, je dirais, réprimer et punir les auteurs des crimes de guerre, voire de l'humanité.
01:18Le problème est que lorsque vous lancez des procédures de ce type,
01:22elles prospèrent automatiquement et, je dirais, par un processus qui est leur épreuve.
01:28Or, pour pouvoir arriver à mettre un terme à un conflit, c'est une solution politique.
01:36Et donc, la solution politique doit prévaloir.
01:39Et je trouve aujourd'hui que ce que la CPI a fait à l'égard d'un certain nombre de chefs d'État
01:46ou chefs de gouvernement en exercice, va à l'encontre de la solution politique.
01:52Parce que ça va radicaliser, refuser d'arriver à une scène politique et je crois que c'est une faute.
01:59C'est pas la première fois que j'ai déjà dit que, notamment, la question de la CPI,
02:06je rappelle que même la France avait mis des réserves sur l'article 8 de la CPI
02:12et que c'est une faute que de vouloir tout résoudre par un processus judiciaire.
02:18Il faut trouver des solutions politiques.
02:21Mais contrairement à ce qu'on peut croire, le processus, l'enclenchement de poursuites au nom de la CPI
02:28va restreindre, va paralyser, va retarder les solutions politiques.
02:33Et c'est la raison pour laquelle je le dis haut et fort, il faut des solutions politiques
02:38et ensuite, on verra pour ce qui est du problème judiciaire.
02:42Mais on voit bien aujourd'hui que même le gouvernement français a fait marche arrière
02:47pour dire qu'il n'arrêterait pas en France un chef d'Etat et de gouvernement.
02:53— Bon. Réaction. Ergoun.
02:56— Cette marche arrière, c'était pas gratuit non plus. Il y a eu un cessez-le-feu au Liban.
03:00Et c'est vrai que ça a été mis sur la table. Et à un moment donné, si on veut...
03:03Si le politique veut concrètement atteindre des objectifs politiques, à savoir un cessez-le-feu,
03:08il y a une démarche dans ce sens-là. De l'autre côté, l'un n'empêche pas l'autre.
03:11Mais force est de constater aussi que les solutions politiques, elles ont du mal à émaner souvent.
03:15— Elles viennent. Elles viennent.
03:18— Ouh là. Donc je suis un peu plus pessimiste, surtout quand on voit que soit en interne
03:21ou à l'échelle internationale, les difficultés qu'on peut avoir à solutionner des problèmes.
03:27De toute façon, on vit dans un monde de multi-crises. Et si on trouve pas un cadre
03:30qui nous permet de réguler ces crises-là, c'est certainement pas des hommes politiques élus
03:36sur 4, 5, 6 ans qui vont nous permettre de solutionner des problèmes beaucoup plus durables.
03:39— Encore moins l'ACPI. — L'ACPI. Les États-Unis font pas partie de l'ACPI, par exemple.
03:44— Les États-Unis font partie de l'Occident. — Ce qui veut dire quand même pas mal de choses,
03:50parce que ça permet aussi... C'est un outil diplomatique très important pour les États-Unis.
03:55Moi, je ne reconnais pas l'ACPI. Je peux continuer à négocier avec vous.
03:59Et puis le jour où j'ai envie de faire de la morale, je dis finalement non, c'était pas bien.
04:02Je vous arrête quand même. Voilà. Et tant est que le droit américain, de toute façon, prime sur le reste.
04:06— Prime sur tout le reste. — Voilà. Ce qui est embêtant, oui, c'est vrai qu'on peut se dire...
04:10On peut se poser quand même des questions sur pareil le mandat qui a été émis contre Netanyahou,
04:20mais aussi contre M. Poutine, quoi. J'ai un pays qui est ment du Conseil de sécurité.
04:25Enfin je veux dire, au bout d'un moment, il faut quand même se poser des questions
04:27de savoir ce qu'on est en train de faire. Je pense que tout ça est devenu complètement fou.
04:32Et si on veut négocier, si on veut faire de la diplomatie, c'est pas avec des cours de justice.
04:37— Jacqui, c'est un coup de gueule. — Oui. C'était pour réagir un peu au thème de la journée,
04:42puisque vous souhaitez qu'on parle de faut-il ou pas quitter Twitter. Rappelez qu'est arrivé en tête
04:48M. Gengescu en Roumanie au premier tour de l'élection présidentielle de Roumanie.
04:54Est arrivé en tête donc M. Gengescu, que personne ne connaît, qui n'a fait aucun meeting...
05:00— Comme Macron. — ...qui... — Ah, bim ! On a rempli quelque chose, quand même.
05:06— Il est resté... Vous savez, M. Miard, il fait partie des mèmes les plus consultés chez les jeunes,
05:12puisque « c'est notre projet » a été quand même présenté – je suis pas macroniste –
05:16lors de ce qu'on appelle communément un meeting. Donc il en a fait un peu plus qu'à M. Gengescu.
05:21Mais vous avez raison. En tout cas, je vous rejoins sur l'analogie qui peut être faite.
05:27Et ce monsieur est en fait le produit d'une industrie russe, des industries du troll,
05:35qui est en train de se développer de manière très dangereuse dans l'univers numérique,
05:41et par l'intermédiaire d'un outil qui s'appelle TikTok. Et ce monsieur a touché un électorat
05:48qui l'a amené en tête de cette élection. Et c'est assez préoccupant, parce que – je le dis souvent ici –
05:54on peut critiquer les politiques. Mais moi, j'ai beaucoup d'admiration pour eux, parce qu'une société qui va bien,
05:59c'est une société qui a des gens qui se mettent à disposition... — Est-ce que vous trouvez que la société va bien, vous ?
06:03— Non, mais elle va mieux qu'en Ouganda, au Nigeria, au Guatemala... — Dont on a reçu hier...
06:09— Partout, voilà. Mais non, mais je suis d'accord. Je suis d'accord. — Qu'on a reçu hier le président du Nigeria
06:13avec sa femme en grande tombe avec la garde républicaine. — Mais que les gens qui sont pas bien en France
06:16partent en Nigeria, en Ouganda... Enfin la France, on peut l'améliorer. Mais ça fait partie des grandes démocraties.
06:22Et donc voilà. Je disais que la fonction politique, c'est quelque chose de très respectable, en tout cas en ce qui me concerne.
06:28Et quand on voit se multiplier ce genre de choses... Alors on en est prémunis ici, parce que l'utilisation des réseaux sociaux
06:34lors des campagnes électorales est très réglementée. Mais c'est-à-dire qu'ils sont dans l'Europe. Ils sont poussés par les Russes.
06:40Et le schéma de destruction du processus occidental qui a été engagé par les Russes, il passe par ce genre de manipulation
06:48qui consiste à faire arriver en tête quelqu'un que personne ne connaît et qui est sans doute... — Oui, oui, Jacky.
06:53— Non mais je vis pas dans le monde de... Oui, oui. Valérie, j'ai fait du cabinet ministériel plus que beaucoup de gens que vous.
06:59— TikTok n'est pas régulé. TikTok n'est pas régulé. TikNok n'est pas régulé en France. — C'est ce que je suis... Non, je vous dis...
07:05— Non mais vous dites en France. En France, on n'a pas ça. — Valérie, je dis que l'utilisation de la communication politique
07:09sur les réseaux sociaux est régulée en France. Vous ne pouvez pas faire de publicité politique en France pendant les processus électoraux
07:16aux États-Unis. Si vous avez envie de dire « Kamala Harris mange des chiens, mange des chats » sur les réseaux sociaux ou sur les channels
07:24en faisant de la publicité aux États-Unis, vous pouvez le faire. — Ça se confirme, oui. — On peut pas le faire chez nous. Voilà.
07:29— On peut faire d'autres choses. — Donc il y a plein de saloperies qui se font. Et je reviendrai sur tout un tas de choses.
07:33— Oui, on va y revenir quand on va parler plus tard. — Mais voilà. C'est ce que je voulais dire. Il faut faire attention. C'est au sein de l'Europe.
07:37— Mais je vous réponds, je vous réponds. Arnaud Stéphane, vous aussi avez été en cabinet ministériel.
07:43— Une quinzaine de grosses campagnes, on va dire, dont deux présidentielles quand même, et au deuxième tour à chaque fois, de rien.
07:51— Bravo, bravo. Oui, moi, je l'ai fait, celle de Chirac. Je crois qu'on a dû gagner, je crois. Allez, allez.
07:58— C'est comme le sport. Il y a ceux qui gagnent et puis il y a les autres. — C'est vrai. L'essentiel, c'est de participer.
08:05— Bon, allez-y, allez-y. — Je ne crois absolument pas que même des trolls fassent gagner quelqu'un dans une campagne électorale.
08:16Une campagne électorale, ça reste quand même un lieu de sociabilité. Ça reste quand même une occupation du terrain.
08:22Ça reste quand même un candidat qui rencontre le peuple. Ça reste quelqu'un... — Mais l'exemple roumain ?
08:28— L'exemple roumain, c'est qu'à un moment donné, vous êtes dans un pays qui s'appelle la Roumanie, qui a connu depuis la fin de la chute du régime communiste...
08:39Il faut quand même se rappeler de ce qu'était la Roumanie jusqu'à la fin des années 80. C'était Ceausescu quand même qui a rasé la moitié
08:49de sa propre capitale pour en faire un espèce de parking de supermarché. Et vous avez eu derrière des gens qui étaient officiellement démocrates,
08:59qui étaient poussés par les puissances de l'Ouest et qui se sont avérés être les plus corrompus de la galaxie. Enfin je veux dire, il faut savoir
09:07ce que c'était la Roumanie quand même. Le nombre de cabinets qui ont chuté, le nombre de présidents qui ont été foutus au niaouf.
09:12Il faut savoir ce que c'est quand même. Donc à un moment donné, oui, vraisemblablement, comme il y a une vague qui arrive de l'Europe de l'Est,
09:21qu'elle soit instrumentalisée par la Russie, je n'en doute pas. Voilà. Je n'en doute pas. Parce qu'il y a une zone d'influence très nette
09:31de la part de l'ex-Union soviétique et de la Russie aujourd'hui dans son ancienne sphère d'influence. Ça, c'est une réalité.
09:41Mais si les candidats en face n'avaient pas été aussi nuls, si les candidats en face n'avaient pas multiplié l'échec sur échec et n'étaient pas
09:51avec une étiquette de corrompus et de nazes, je pense qu'éventuellement, ce candidat n'aurait pas réussi à percer. Il y a un peu aussi...
09:57— C'est-à-dire qu'on veut réduire à tout... — Je veux dire, si c'est juste une création, à la limite, ça se trouve, ce candidat n'existe pas.
10:02Peut-être que c'est une image de synthèse. Il faut être sérieux. Je pense qu'à un moment donné, une campagne électorale, c'est un peu plus que ça
10:07et que les électeurs, y compris nos amis roumains, en plus peuple francophile et francophone... Enfin, ils l'étaient jusque dans les années 90.
10:15En tout cas, je leur fais un peu plus confiance que peut-être des imbéciles qui se font convaincre par les réseaux sociaux.
10:22— Vous savez, moi, j'ai connu la Roumanie qui a commencé à rallier d'abord l'OTAN, c'est-à-dire le soutien des Américains, avant de rallier
10:32— Eh oui. — Et quand vous allez au ministère des Affaires étrangères, vous aviez l'emblème... Bien sûr, le drapeau national.
10:38Vous aviez l'emblème de l'OTAN et l'emblème de l'UE. C'est tout dire. Alors aujourd'hui, effectivement, ils font un tête-à-queue.
10:46Combien de temps ça va durer ? Mystère. Ce qui est certain, c'est que comme vient de le dire à l'instant notre ami Arnaud,
10:58il est clair que c'est étonnant. Est-ce que ça va perdurer ? Mystère. Mais ça prouve aussi une chose, c'est que les gens qui ont voté,
11:09ils ont voté en conscience. — Arnaud ? — C'est un peu délicat, parce qu'on sait que la Russie essaie d'élargir sa zone d'influence,
11:19surtout après l'élection de Trump. Il y a des petites articulations, gesticulations. On voit qu'il y a beaucoup d'effets qui sont testés
11:28sur des élections dans l'Europe orientale. C'était le cas avec la Turquie, avec beaucoup de trolls et de fake news qui étaient partagés.
11:37C'est une arme. Est-ce qu'elle est décisive ? Je ne crois pas encore complètement. Mais elle a son importance. Et on voit aussi qu'en France,
11:44certains acteurs politiques essaient de mimer ces façons-là avec une surutilisation des réseaux sociaux, des TikToks, etc.
11:50Et au final, malgré tout, il y a une population qui est vulnérable à cela. Faut pas le perdre de vue. Mais je pense aussi que les hommes politiques
11:57ou les partis politiques traditionnels ou respectables comme ils le souhaitent doivent aussi se mettre à jour de ces attentes et de cette nécessité
12:05de transparence et de lien direct avec une certaine génération, une population qui est évoluée sur ces outils de communication.
12:12— On revient dans un instant. On va parler de Boilem Samsal, évidemment, et on parlera de ce qui s'est passé à l'Assemblée aussi.
12:18Le retour de la BAF. À tout de suite.
12:21— SUDRADIO. — PARLONS VRAI. — PARLONS VRAI. — SUDRADIO. — PARLONS VRAI.
12:25SUDRADIO. Le 10h midi. Mettez-vous d'accord. Valérie Expert.
12:31— Alors on continue. Continuons notre tour de table avec vous, Arnaud. C'est un coup de cœur.
12:37— Oui, c'est un coup de cœur. Un peu surprenant, je suis persuadé, pour ceux qui sont autour de cette table.
12:44— Le retour de la BAF à l'Assemblée nationale. — Le retour de la BAF à l'Assemblée nationale. La BAF, la tarte, la bouffe, la salade de phalanges.
12:50Au-delà de l'aspect farce, ça nous donne deux leçons. C'est que 1, c'est le signe que la politique reprend aux tripes. Ça faisait longtemps.
12:59En effet, la politique était devenue quelque chose d'ennuyeux pour des ex-futurs haut-fonctionnaires en costume XS et en cravate fine,
13:07qui nous expliquaient que la gestion était le bout du bout. Alors j'avais marqué « tricot », « fine tricot », mais comme j'ai vu, j'ai régné « tricot ».
13:15Qui nous expliquaient que tout était gestion et qu'il fallait tout être dans le raisonnable. Eh bah voilà, on est dans le retour de la passion politique.
13:26En Angleterre et en Australie, il y avait une grande campagne autour du rugby, particulièrement du rugby à 13 qui m'est cher, qui était « bring back the beef ».
13:34C'est-à-dire qu'ils trouvaient que le fait qu'il y avait ce carton jaune voire carton rouge dès qu'il y avait un échange de claques avait fait perdre un peu la passion sur le terrain
13:43et que les gens étaient là aussi pour que les joueurs aillent plus que se donner au maximum, mais qu'ils aiment le maillot jusqu'à quelques fois...
13:52Dans la souffrance.
13:53Dans la souffrance, voilà, exactement. Les gens avaient besoin de cet engagement total. Puis la deuxième chose, ça nous montre aussi que les gens de LFI sont des tigres de papier
14:02parce qu'ils se sont fait bouger, comme on dit au rugby, et ils sont allés chouiner immédiatement en disant « oh là là, ils sont méchants avec nous, c'est la violence », etc.
14:13De la part de LFI, on rigole bien quand même, mais quand on passe au réel, quand on est à distance de BAF, tout d'un coup, ils se mettent en boule et ils écoutent de la musique triste sous la douche.
14:23Et que donc, en effet, on peut se dire que ce retour de la BAF à l'Assemblée Nationale, même si le geste n'est pas bien, ne le faites pas chez vous,
14:33il n'empêche que ça redonne un peu de passion, que ça redonne un peu de jus à cette Assemblée.
14:39Je ne sais pas si on peut le réjouir, si ?
14:41Non, mais ce n'est pas ça, c'est que la politique était devenue tellement ennuyeuse, on ne respecte plus les idées, il n'y a plus d'idéologie, il n'y a plus d'engagement véritablement.
14:54Une espèce de fil d'eau tiède en permanence, où les gens sont démocrates sociaux ou sociodémocrates, vous êtes plutôt libéral maintenant ou libéral plus tard.
15:05Donc il y a eu ce choc qui était attendu, ça faisait trop longtemps qu'il y avait des provocations de la part des LFI, il y a eu une réaction saine.
15:13Vous ne pouvez pas vous réjouir face à un député socialiste.
15:15Non, c'est un modem.
15:16Vous pouvez le dire en plus.
15:18Est-ce que le modem est devenu d'ailleurs le parti de la BAF ? Parce qu'on se souvient que c'est quand même Bérou qui avait mis une claque en 2002.
15:23Alors Jacques Myard, vous qui avez connu l'Assemblée...
15:27Moi je vais vous raconter une histoire, parce que ce que vient de dire Arnaud, ce n'est pas tout à fait nouveau.
15:33Au moment où il y avait eu une polémique avec Jospin, disant que la droite était anti-Dreyfusard et la gauche était Dreyfusard.
15:45À ce moment-là, on a vu débouler de l'hémicycle notre ami Mazot, qui est arrivé près du Premier ministre et lui a dit « je vais vous foutre mon poing dans la gueule ».
15:59Immédiatement, les huitiers se sont mis en travers, ce n'est pas allé plus loin.
16:05Mais il n'y a rien de nouveau.
16:07Et on raconte que le chamoine Kier, lorsqu'il venait à l'Assemblée, il avait toujours son flingue sur lui.
16:12Donc il ne l'a pas utilisé, vous me direz.
16:15Donc moi je préfère qu'il y ait quelques incidents de ce type, je dirais, à l'Assemblée, et que bien évidemment on remette les pendules à l'heure après,
16:25que d'avoir un peu trop, je dirais, d'émeutes dans la rue.
16:29Donc l'Assemblée, elle est là aussi pour exprimer un certain nombre, je dirais, d'attitudes, on va dire, plutôt viriles.
16:39— Ouais, ouais. Et une auditrice me dit « après, il met une baffe à sa femme ».
16:42Apparemment, il y avait un peu d'alcool, dit-on, dans cette...
16:51— C'est M. Goetsch qui dit ça. Et c'est les accusations de gauche qui sont typiques.
16:56Les adversaires sont des alcooliques, des hyperlubriques, des hyènes d'actylographe.
17:01— Moi, j'ai un avis là-dessus qui va sans doute vous surprendre. M. Millard le sait.
17:09Je vois mon maire Santini, quand il se fait interpeller par des gens qui sont un peu bourrés dans la rue
17:13et qui veulent avoir un rapport physique avec eux, je peux vous dire que c'est le maire.
17:16D'un coup, on se dit « la politique a un rapport charnel à la population », donc il se laisse pas faire.
17:21Il montre bien aux gens que ce sont les premiers édiles d'ici et qu'ils sont prêts à s'engager physiquement.
17:25Et je suis assez d'accord avec Arnaud là-dessus. Moi, je vais vous dire que j'ai une proposition,
17:28parce qu'on vit dans un monde de l'entertainment. En 2012, Justin Trudeau provoque en duel sur un ring de boxe
17:36Patrick Brasso, qui était un sénateur canadien. Et ils ont organisé un truc génial que moi, j'avais proposé
17:41sur les réseaux, mais n'ayant pas la force de communication d'autres, qu'Aris et Bouba,
17:49après avoir inondé les réseaux et l'espace médiatique, face à un match de kick pour montrer qui c'est le plus fort,
17:56qu'à un moment, on puisse se dire « je suis prêt à mourir pour mes idées, organisons-le et mettons-le sur un ring de boxe
18:03et voyons si ça n'est que du spectacle ou s'ils sont prêts à aller jusqu'au bout et au moins il y aurait des règles,
18:09au moins on pourrait se marrer un peu et au moins on pourrait voir jusqu'où va l'homme politique.
18:13Moi, je serais pour qu'il puisse organiser ce qu'a fait Trudeau. Et Trudeau, quand il a gagné son duel, politiquement,
18:21il a obtenu de la part de l'électorat canadien le fait qu'il n'était pas que le fils de son père et qu'il pouvait avoir d'autres valeurs à porter
18:31et qu'on soit d'accord ou pas, ça l'a mis sur orbite et il est devenu Premier ministre aussi grâce à ça.
18:36C'est défendu en duel, Defer s'est défendu en duel, et donc ça a existé, mais il y a un moment, il faut s'éliminer de ce genre d'attitude.
18:45Je suis profondément choqué, je pense qu'il faut mettre une vraie frontière entre les violences et la politique, qu'elles soient verbales ou physiques.
18:51On s'est suffisamment indigné des violences verbales et on ne va pas commencer à tolérer les violences physiques,
18:57surtout qu'à l'arrière-boutique, c'est beaucoup plus dur aujourd'hui d'avoir des militants ou autres parce qu'eux sont confrontés à d'autres militants
19:03et parfois ça peut dégénérer et c'était, je crois ici dans les Hauts-de-Seine, un militant Renaissance qui a eu la mâchoire fracturée à cause d'un collage d'affiches.
19:12Donc à l'Assemblée en 2024, c'est pas possible, c'est dans les démocraties du Tiers-Monde où les oppositions se frappent dessus dans des assemblées nationales.
19:22On ne veut pas ce genre d'image, s'ils veulent remettre du peps dans la politique, ils ramènent des nouvelles idées,
19:30ils les portent comme il faut, ils sont un peu plus tribun, ils arrêtent d'être s'il faut feutrer, ils changent les couleurs du costume, mais ce n'est pas avec la violence physique.
19:37– Allez, on se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio, on va parler de Boilem Samsal, à tout de suite.
19:43– Sud Radio, parlons vrai, parlons vrai, Sud Radio, parlons vrai, Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
19:53– Et je voulais qu'on parle de Boilem Samsal, toujours emprisonné, son avocat a pu s'entretenir avec lui,
19:58visiblement il n'a pas subi de mauvais traitements, néanmoins c'est un chroniqueur, Karim Zeribi,
20:06qui s'exprimait hier sur CNews et qui a clairement mis une cible dans le dos de Boilem Samsal, écoutez.
20:12– Moi je ne suis pas un défenseur de Boilem Samsal parce que je considère que ses écrits sont souvent islamophobes,
20:18c'est sorti aussi, il ne combat pas l'islamisme, il parle de l'islam et des musulmans la plupart du temps.
20:24Moi j'ai revu ses écrits assez récemment, que c'est une insulte qu'aux musulmans, à ceux qui pratiquent l'islam
20:30de manière sereine et tranquille, en respectant les règles, qu'il est négationniste aussi,
20:34il dit que l'Ouest algérien, donc n'est pas algérien, est marocain, intégrité territoriale de l'Algérie,
20:39c'est un pays souverain, indépendant, on n'est plus sous la tutelle française, ils ont le droit avec l'Europe.
20:43– En disant ça, et en disant ça.
20:45– Alors on a le droit évidemment de critiquer Boilem Samsal, ce que fait ce matin dans Libération
20:50un journaliste écrivain, Nadir Dandoun, qui dit qu'il n'aime pas ce qu'écrit Boilem Samsal,
20:55mais il explique que peu importe les idées de Samsal, le défendre est une nécessité,
21:01et de dire que ce qu'il fait quand il dénonce l'islamisme et il dénonce l'islam,
21:05c'est absolument nauséabond et impossible à entendre, est-ce que vous en pensez ?
21:10– En plus, je ne comprends pas bien cette phrase, si ce n'est qu'elle ressemble beaucoup à des éléments de langage,
21:17et à un message qui est envoyé aussi en interne à la France pour faire comprendre un certain nombre de choses.
21:24Je suis assez choqué, parce qu'il y a beaucoup d'écrivains qui ont critiqué la religion catholique,
21:30ils continuent et ils ont le droit.
21:34– On les voulait il y a 4 siècles.
21:36– Et ils ont le droit, c'était il y a 4 siècles, vous avez bien raison de le préciser.
21:42On en putait aussi, on faisait plein de trucs il y a 4 siècles.
21:47Je suis très marqué que M. Zéribi, qui a été un élu quand même, il faut s'en souvenir.
21:55– Condamné pour abus de biens sociaux.
21:57– Puisse tenir ce genre de discours dans les circonstances actuelles,
22:02c'est-à-dire qu'il y a quand même quelqu'un qui est enfermé dans les geôles
22:06de ce qui n'est pas une démocratie qui s'appelle l'Algérie,
22:11dont on sait que les services de sécurité dirigent le pays,
22:14dont on sait que ce qui s'est passé dans les années 90
22:19a été extrêmement violent des deux côtés,
22:22et que vraisemblablement il y a quand même eu des manipulations
22:25assez importantes de ces mêmes services de sécurité
22:28dans l'existence même de la crise algérienne.
22:33Je suis très inquiet et que ce discours de fond,
22:41ce n'est pas le premier, il arrive déjà derrière quelqu'un
22:44qui sur le service public s'est exprimé déjà sur le sujet.
22:47Il faut voir l'émission sur la 5, où il a fallu vaguement
22:54qu'une journaliste dise « quand même, ce n'est pas très bien de dire ça »
22:59et que tout le monde dise « oui, mais enfin écoutez, c'est… »
23:01– Le oui-mais.
23:02– Mais le oui-mais, c'est invraisemblable, moi je suis très choqué.
23:05– Ce que dit cet écrivain dans Libération, il dit « alors oui,
23:09défendre un type pareil n'est pas agréable, c'est une question de principe,
23:12je suis contre tous les colonialismes, contre tous les racismes,
23:15la justice ne dépend pas de nos affinités, de nos détestations,
23:18si je prends la parole aujourd'hui, ce n'est pas pour Boalem Samsal,
23:21ce n'est pas pour défendre ses idées, c'est pour défendre un principe,
23:23on ne met pas en prison quelqu'un pour ses mots,
23:25si nous acceptons qu'il soit jeté en tôle pour ses mots,
23:28nous acceptons son sort demain pour nous-mêmes et pour les autres.
23:32– Et puis on crache aussi sur la mémoire de Samuel Paty,
23:36– Souvent le « mais » efface le « oui » en fait,
23:38c'est ça qui est un peu compliqué dans ce genre de choses,
23:40mais moi je suis un peu surpris, la question qu'on a envie de lui poser,
23:44c'est quel est le délit, quel délit a commis Boalem Samsal ?
23:46– Il s'amouffre.
23:47– Alors, il a fait des actes, c'est de l'écriture, c'est de la pensée aujourd'hui,
23:52si on veut condamner, mettre en prison les gens si ça lui convient,
23:56bah donc tac, sauf que là clairement, Karim Zeribi vient de montrer
23:59une position politique qui est plutôt inquiétante
24:01et qu'on a du mal à comprendre, en France ça ne marche pas,
24:05ce n'est pas acceptable, on ne peut pas mettre une personne en prison
24:08à cause de ses écrits, de ses pensées et de ses réflexions,
24:11donc si lui le tolère sur telle ou telle raison,
24:14demain il ne peut pas reprocher à d'autres penseurs
24:16d'avoir des pensées qui le mettront lui dans ces situations.
24:20– Négationnisme, négationnisme, le mot de « négationnisme »
24:24– Non mais ça va, on sait où il va chercher cet étique à l'instant monsieur Zeribi.
24:29– Jacques Meillart.
24:31– Un, on le sait, il n'y a aucun délit de blasphème
24:36dans notre République et démocratie.
24:38Deux, il faut se rappeler la fameuse phrase de Malraux,
24:43quand vous voulez, je dirais, interdire quelque chose,
24:50vous y regardez à deux fois avant de passer la liberté par la fenêtre.
24:55Et donc la liberté d'expression est en cause là,
24:58et ceux qui ne défendent pas Voilem aujourd'hui
25:04se mettent, je dirais, en porte à faux
25:07avec nos principes de liberté d'expression.
25:09C'est aussi simple que ça.
25:11Bien évidemment, du côté de l'Algérie, on sait à quoi s'en tenir.
25:16En réalité, il est pris en sandwich dans les relations difficiles
25:20entre la France et l'Algérie, et il en paye le prix.
25:25Mais je crois que tous les citoyens français,
25:31quelles que soient leurs religions,
25:33doivent s'en émouvoir et dire ce n'est pas acceptable.
25:37– Oui, alors, Jacqui, vous ?
25:39– Je ne serai pas plus original,
25:40je trouve que c'est totalement inacceptable.
25:41Il faut que la France soit très ferme
25:43et qu'elle soit très ferme rapidement au-delà des mots.
25:47On a les moyens de montrer au gouvernement algérien,
25:50nonobstant les multiples tentatives du pouvoir français
25:53d'essayer de calino-thérapier ce pays
25:57avec lequel on a des relations très difficiles
25:59depuis un certain nombre de dizaines d'années,
26:01d'être très ferme sur le fait qu'on ne touche pas
26:04à un des éléments qui est constitutif
26:06de ce qu'est la France dans le monde,
26:07c'est-à-dire sa puissance culturelle,
26:09que ce soit Kamel Daoud, que ce soit Boalem Samsal.
26:13En faisant ça, on urine sur la mémoire de Samuel Paty,
26:17de tous les gens qui sont morts en défendant,
26:20non pas là, sur un ring comme je le disais tout à l'heure,
26:23mais avec leurs plumes, avec leurs crayons,
26:25cette liberté d'expression
26:27et qui est très très très très très dure à assumer totalement.
26:30Donc moi je pense qu'on va y arriver,
26:31sans doute discrètement,
26:33mais la France doit être forte là-dessus.
26:35On va passer à autre chose,
26:38on va tout de suite peut-être passer à la politique,
26:43avec Michel Barnier qui cède un peu de terrain,
26:47enfin cède un peu de terrain à Consanty
26:50à revenir sur la baisse des taxes sur l'électricité.
26:53Est-ce qu'il cède aux Rennes ?
26:55En tout cas ce qu'on peut lire ce matin dans la prêche,
26:57je ne sais pas qui veut commencer, Arnaud Séfan.
26:59À quoi on joue en ce moment ?
27:00C'est un jeu de tu me tiens par la barbichette ?
27:03– C'est plus que ça,
27:06si malheureusement la politique c'est je te tiens par la barbichette,
27:09encore une fois on en revient au fait qu'il faut tout arrêter tout de suite.
27:13Non, il y a le fait que vous avez une extrême faiblesse d'un gouvernement
27:19qui évidemment est sans majorité et qui essaye de gouverner à la godille
27:23jusqu'à juillet prochain où le Président de la République
27:27retrouvera la possibilité de redissoudre l'Assemblée nationale
27:30avec comme projet de trouver vraisemblablement
27:33une majorité relative plus importante
27:36pour pouvoir essayer éventuellement de gouverner le pays.
27:39Vous avez un gouvernement qui a des marges de manœuvre extrêmement réduites
27:43et qui essaye avec un socle commun qui est fait de briquettes broc
27:48de continuer d'imposer une politique
27:52qui ne correspond pas à la composition de l'Assemblée nationale.
27:54Vous avez Marine Le Pen, il ne faut pas l'oublier,
27:58aujourd'hui avec ses alliés, ses 146 députés,
28:01ils pèsent énormément dans les choix qui vont avoir lieu à l'Assemblée nationale.
28:07Elle a estimé qu'il y avait un certain nombre de lignes rouges,
28:11ces lignes rouges sont franchies,
28:14mais au-delà du fait qu'il y ait des lignes rouges,
28:16cela aussi c'est un élément de langage les lignes rouges,
28:18en vérité on sait très bien qu'il y a un agenda politique
28:21qui est beaucoup plus complexe que celui-là
28:24et qu'évidemment un gouvernement qui chuterait demain,
28:27ça rebattrait complètement les cartes
28:29et peut-être même l'agenda politique national.
28:32On sait que c'est quelque chose qui est de plus en plus dans les tuyaux,
28:36il y a quelques semaines tout le monde faisait gaga, moumou, n'importe quoi,
28:40président de la République, il est là, il n'y ira qu'en 2027, etc.
28:44Quand vous avez aujourd'hui Jean-François Copé,
28:47quand vous avez le patron du groupe Lyot,
28:50qui ne sont quand même pas des révolutionnaires acharnés,
28:52qui vont quasiment dans le même sens que Jean-Luc Mélenchon
28:56et qu'une partie des troupes de Marine Le Pen,
28:59c'est qu'il commence à se passer quelque chose dans le pays.
29:01Donc vraisemblablement c'est plus une question d'opportunité
29:07que véritablement une fâcherie sur des lignes rouges.
29:12L'opportunité c'est de se dire à quel moment ça va être le plus opportun
29:16de se débarrasser de Michel Barnier et son gouvernement
29:19et de créer les situations d'un nouveau calendrier politique.
29:23Voilà, c'est ce que je crois en tout cas.
29:25– Ergoun, t'as pas flan ?
29:26– Moi je pense que Marine Le Pen est confrontée à la réalité de sa stratégie.
29:30Aujourd'hui elle ne peut pas aller dans le sens
29:32d'essayer d'avoir une respectabilité,
29:34de montrer qu'elle est prête à gouverner ou quoi que ce soit
29:37et à la moindre ouverture, discussion, négociation,
29:42tout de suite se braquer dans un militantisme
29:45et une position de voter, d'agiter cette motion de censure.
29:49Donc on verra comment réagir.
29:50Moi ce qui me dérange c'est surtout de savoir
29:52à chaque fois que c'est par monobloc,
29:55146 députés, c'est 146 réalités du terrain un peu différentes.
29:59Je pense que là, fin de semaine,
30:00ils vont tous retourner dans leur circonscription
30:02et ils vont revenir avec un autre état d'esprit.
30:04Maintenant, si elle va porter la responsabilité
30:09de voter des motions de censure alors qu'il y a des gages qui ont été donnés,
30:12les Français, je pense, la jugeront encore plus sévèrement.
30:15– Ou pas, quand on voit les sondages,
30:19les sondages sont majoritairement favorables.
30:22– C'est un jeu très très risqué, ça a eu de voir.
30:24Moi je crois à la nuance, à la diversité et à la réalité du terrain
30:30et j'espère qu'ils vont tous prendre conscience
30:32et agir en responsabilité, mais la réalité du terrain, pardon.
30:35– Jacques Meillard, quel regard vous portez-vous sur la situation actuelle ?
30:38– C'est très simple, on va vers la crise de régime,
30:40il ne faut pas se leurrer, parce que c'est bien gentil
30:43de parler d'un gouvernement qui, le pauvre Barnier,
30:47s'attire à eux et à l'IA dans son propre socle.
30:50Quand vous voyez effectivement que les gens de Renaissance
30:54vont critiquer le gouvernement et vont s'opposer à lui également,
30:59alors qu'ils sont censés le soutenir,
31:01on voit très bien que tout ça va durer un certain temps.
31:05Mais il n'en demeure pas moins qu'effectivement,
31:08on est coincé entre guillemets par la possibilité
31:13d'avoir des élections à nouveau, mais tôt ou tard, on ira.
31:16Donc c'est aussi simple que ça et pour ce qui me concerne,
31:21il y a longtemps que je sais que notre ami Michel Barnier,
31:26que je connais un peu, c'est la quadrature du cercle.
31:28Il n'est pas simplement sur la cime de quelque chose,
31:32il est sur le fil du rasoir, et c'est pire que ça.
31:35Voilà, et donc on sait très bien que ça ne durera pas, la vie verra.
31:39– Oui, Jacqui ?
31:41– Moi je pense qu'il faut qu'on arrête de toujours dire
31:44« oui, il se mainait dans la main du VFF ».
31:47La politique c'est un rapport de force,
31:49c'est comme dans une boîte, il y a un patron.
31:51Le Rassemblement National est très puissant,
31:53il suffit juste de savoir compter jusqu'à 150 pour le comprendre.
31:57Donc à partir de ce moment-là, le premier groupe,
32:00eh bien il a un poids parce qu'on est quand même dans un régime
32:04qui accorde une très grande importance au parlementarisme,
32:07et fort heureusement.
32:09Après la question qu'on doit se poser c'est,
32:11au-delà de tous les sondages un peu primaires qu'on fait,
32:15c'est quand est-ce qu'on essaye de faire comprendre
32:19si les Français sont d'accord avec, à un moment,
32:22la manière dont l'appareil politique s'est organisé
32:26pour ne pas entendre ce qu'il s'est passé dans le pays.
32:29Le pays c'est Berlin-Ouest,
32:31c'est vous aviez un pays massivement Rassemblement National
32:35avec d'autres partis sur les grandes métropoles,
32:38je le fais très simplement.
32:40Ça c'était un message très fort,
32:42moi je ne vote pas Rassemblement National.
32:45Mais si les Français, en conscience,
32:48décident qu'ils veulent autre chose,
32:50eh bien les forces politiques, à un moment,
32:52doivent se dire en 2024,
32:55on a mis en place un front républicain,
32:57ça n'a pas marché,
32:59comme le dit M. Le Maire,
33:01on va droit vers une crise de régime
33:03puisqu'on n'arrive pas quand même à voter un budget,
33:05et pour moi qui suis un économiste de passion,
33:08c'est ce qui me fait le plus peur,
33:10c'est ce qui s'est passé en Angleterre
33:12avec les 40 jours de l'Istrus.
33:14Eh bien il faudra que les forces politiques se disent
33:18est-ce qu'on réédite ce qui s'est passé en 2024
33:23lorsque l'on a forcé des élections
33:25qui étaient contre-nature par rapport à ce que les gens ont dit ?
33:28Le RN n'a pas gagné, je ne comprends pas ce truc.
33:30Ils étaient minoritaires en juillet 2025,
33:32ils sont minoritaires à l'Assemblée.
33:34Si les partis politiques décident à nouveau
33:36d'ériger ce genre de mur, eh bien la crise de régime
33:38elle sera certaine parce qu'à la fin,
33:40c'est la volonté des Français, qu'elle soit bonne ou pas bonne,
33:42qui s'impose à la République.
33:44Mais c'est pas assez mal la volonté des Français.
33:46Le Rassemblement National n'a pas gagné d'élection.
33:48Oui, il n'a peut-être pas gagné, mais pourquoi ?
33:50On sait très bien ce qui s'est passé.
33:52Ils n'ont pas gagné la présidentielle,
33:54ils n'ont pas gagné les législatives.
33:56Qu'est-ce qui s'est passé ?
33:58Qui est arrivé en tête de 93% des circonscriptions ?
34:00D'accord, mais ils n'ont pas gagné les élections.
34:02Jacques Myre vous dit que Macron a perdu.
34:04Macron a gagné la présidentielle.
34:06Il a gagné aussi.
34:08Il a été élu en 2022.
34:10Il n'a pas été nommé.
34:12Il n'a pas ni gagné l'élection latine en 2022,
34:14ni celle de 2024.
34:16Un vrai président de la République qui est digne
34:18et qui est responsable aurait dû démissionner.
34:20Est-ce qu'il va ?
34:22Est-ce qu'il va ?
34:24Ceux qui le connaissent disent qu'il ne démissionnera jamais.
34:26Mais le barragisme,
34:28ce n'est pas une idéologie, le barragisme ?
34:30Non.
34:32Mais qu'est-ce qui s'est passé après 2002 ?
34:34Qu'est-ce qui s'est passé après 2022 ?
34:36Qu'est-ce qui s'est passé après 2022 ?
34:38Après 2002, ça a été
34:40un long et difficile
34:42mandat.
34:44Ça a été extrêmement compliqué.
34:46En 97,
34:48Chirac dissout.
34:50Il y a une majorité pour le Parti Socialiste.
34:52Lionel Jospin gouverne le pays pendant 5 ans.
34:54Parce que ce que les hommes politiques
34:56doivent au peuple,
34:58c'est des bons moyens de gouvernance.
35:00Et aujourd'hui, les moyens de gouvernance,
35:02ils sont mais torturés.
35:04Ils sont éviscérés.
35:06Et ça, c'est pas...
35:08Pour les raisons qu'on connaît.
35:10On ne va pas renforcer.
35:12Excusez-moi.
35:14Il y a une changée de bord.
35:16Défierait toute la connaissance.
35:18C'est foutu.
35:20On va repartir sur ce sujet.
35:32Mettons-nous d'accord
35:34de ce qui est en train de se passer
35:36et ces concessions.
35:38Est-ce que ce sont des concessions
35:40que Michel Barnier a consenties
35:42au Rassemblement national ?
35:44L'électricité geste sur l'immigration.
35:46Visiblement, ça ne suffit pas.
35:48Ce n'est pas exactement
35:50ce qu'attend le Rassemblement.
35:52Surtout, s'il renonce
35:54à ses taxes,
35:56comment va-t-il financer son budget ?
35:58Déjà, il faut poser la question
36:00à Marine Le Pen.
36:02Le financement du budget, c'est une piètre gestionnaire.
36:04C'est le dernier de ses soucis.
36:06C'est peut-être une stratégie derrière.
36:08Le problème en France,
36:10c'est que notre classe politique
36:12n'a pas été promis.
36:14Jusqu'au boutiste, ça a été le cas
36:16avec les membres du NFP
36:18qui voulaient appliquer le programme
36:20alors qu'ils n'étaient pas en majorité.
36:22Le Rassemblement national,
36:24s'il reste dans sa posture de motion de censure,
36:26il décide souvent à la dernière minute.
36:28On va voir comment
36:30les prochains jours s'articulent.
36:32S'il reste dans cette posture,
36:34c'est qu'ils n'ont pas compris
36:36le message des Français
36:38qui voulaient trouver des ententes
36:40Je ne partage pas
36:42le dernier constat.
36:44Pour la bonne et simple raison,
36:46il y a une grande erreur.
36:48Ce n'est pas un argument d'autorité.
36:50Ne le prenez pas comme ça.
36:52C'est vrai qu'il y a
36:54un moment donné où les gens comprennent
36:56très mal la psychologie
36:58des électeurs du RN
37:00et même des dirigeants
37:02et des élus du RN.
37:04Ce qu'a fait Marine Le Pen,
37:06c'est exactement le contraire.
37:08Elle a essayé au maximum
37:10de ralentir
37:12les demandes de la base
37:14et des élus.
37:16Les réunions du groupe
37:18à l'Assemblée nationale,
37:20Marine a été obligée de les reprendre en main
37:22pour la bonne et simple raison
37:24que pendant neuf semaines,
37:26elle était au tribunal.
37:28Ça lui prenait trois après-midi par semaine.
37:30Elle était très occupée par ce procès.
37:32Elle l'est toujours, je pense, psychologiquement.
37:34Mais ce qui s'est passé,
37:36c'est que la base du RN est montée
37:38de plus en plus la volonté de s'opposer
37:40mais de manière durable, très forte
37:42jusqu'à la censure
37:44de la part du groupe.
37:46Elle a essayé de calmer ça.
37:48Sauf que les retours de la base sont encore plus
37:50dans une demande de censure.
37:52Donc il y a un moment donné,
37:54le RN, qui est un parti
37:56contre le système,
37:58contre la majorité,
38:00enfin le système
38:02et le régime et l'exécutif
38:04qui est en place aujourd'hui,
38:06s'il n'incarne pas cette opposition
38:08à Emmanuel Macron,
38:10s'il n'incarne pas cette opposition
38:12à la ligne économique Barnier
38:14qui est la même que la ligne économique
38:16du gouvernement précédent et encore de celui précédent,
38:18il n'a plus de justification.
38:20Donc il y a un moment donné,
38:22un, il faut qu'il l'incarne.
38:24Deux, il faut qu'il réalise cette opposition.
38:26Et forcément, ça passera à un moment ou à un autre
38:28par la censure.
38:30Trois, il faut qu'il l'assume.
38:32Moi, je voudrais dire une chose.
38:34C'est que là, effectivement,
38:36et Arnaud a raison,
38:38il donne des éléments propres,
38:40je dirais, aux électeurs
38:42et au RN.
38:44Mais il y a un problème beaucoup plus important,
38:46plus important,
38:48c'est qu'en réalité,
38:50le gouvernement poursuit la même politique
38:52économique qui a été
38:54celle du prédécesseur
38:56et il n'y a aucune
38:58solution à la crise de la dette
39:00dans le cadre des traités européens.
39:02C'est une utopie de croire
39:04qu'il y aura une solution.
39:06Ce qu'il faut faire,
39:08c'est effectivement sabrer
39:10dans les doublons qui existent
39:12dans tout l'appareil
39:14d'État. Et c'est jouable.
39:16Et c'est jouable.
39:18Et vous pourrez obtenir rapidement
39:20un certain nombre d'économies
39:22et qui permettent
39:24effectivement d'apurer
39:26une partie de la dette
39:28et satisfaire les obligations
39:30bruxelloises.
39:32Tout simplement parce que
39:34de ce côté-là,
39:36je vais vous donner un exemple rapidement.
39:38Je suis allé il y a
39:40quelques jours à Besançon
39:42et j'ai vu de visu
39:44le 10 000 feuilles territoriales
39:46dans une ville qui est une petite ville.
39:48Vous avez la préfecture,
39:50vous avez le département,
39:52vous avez la métropole,
39:54vous avez les ARS,
39:56vous voyez la multitude
39:58de visus
40:00de tous ceux qui pèsent
40:02aujourd'hui en France et il faut
40:04en supprimer, supprimer
40:06les échelons parce que ça,
40:08ça ne peut pas continuer.
40:10Et tant qu'on n'aura pas fait,
40:12on sera, je dirais, dans l'impasse.
40:14Les agences, c'est 80 milliards d'euros.
40:16Oui, bien sûr.
40:18On passe notre temps à le dire,
40:20ça fait...
40:22Il faut le faire.
40:24Le plateau le dit, sauf que pourquoi est-ce que
40:26les politiques ne le font pas ?
40:28Et puis après, il faut voir les effets récessifs aussi.
40:30Moi, ce que je voudrais dire, Valérie,
40:32ce qu'il faut comprendre et expliquer aux gens,
40:34c'est que la campagne électorale
40:36qui a conduit
40:38à la désignation d'une nouvelle
40:40assemblée en 2024, elle n'est pas terminée.
40:42C'est le premier tour d'un deuxième
40:44tour qui aura lieu l'année prochaine.
40:46Donc qu'est-ce qui se passe ? C'est la règle de la communication
40:48à l'américaine. Vous devez
40:50parler à l'entièreté de votre électorat.
40:52Et là, les américains, parce que c'est eux
40:54qui l'ont inventé, ils vous disent, vous devez être vu
40:56selon deux prismes. C'est soit
40:58vous êtes la victime de quelque chose,
41:00soit vous êtes le scélérat.
41:02Aujourd'hui, chaque force politique
41:04par rapport à ce budget, doit dire
41:06à son électorat, je suis la victime
41:08du gouvernement ou je suis le méchant
41:10du gouvernement. Et ce qui est en train de se passer
41:12aujourd'hui, parce que le budget, il sera voté
41:14à la fin, ils savent très bien que ça serait une catastrophe.
41:16Si les marchés financiers
41:18sortent leurs grosses armes et vous montrent
41:20qui sont les patrons, là vous allez voir
41:22ce que ça peut faire.
41:24Et donc, ce budget,
41:26il sera voté.
41:28Il sera voté ce budget parce que
41:30il faut qu'une des forces politiques
41:32arrive à dire à son électorat, je suis
41:34allé au bout de ce que je
41:36peux faire pour vous défendre. Et le
41:38Rassemblement National joue cette carte
41:40jusqu'au bout
41:42avant de trouver un moyen
41:44de voter ce budget, parce que ne pas
41:46voter ce budget, ça serait la catastrophe,
41:48ce serait un enclenchement
41:50systématique de mécanismes.
41:52Si, ça sera odieux, parce que l'électorat,
41:54je parle sous le contrôle de M. Le Maire,
41:56le rôle du chef, à un moment, c'est
41:58de laisser les troupes se prendre
42:00la tête, se bagarrer, et à un moment
42:02la responsabilité du chef, c'est de dire
42:04on arrête, je tranche
42:06et on ira dans ce sens-là. Et ça sera le boulot de Marine
42:08Le Pen, à un moment, de calmer ses troupes
42:10et de leur dire, on a eu le maximum
42:12de ce qu'on pouvait avoir, notre
42:14électorat, même s'il dit qu'il veut la censure,
42:16il conviendra
42:18et nous ne ferons pas tomber le
42:20gouvernement Barnier. En tout cas,
42:22sur le budget,
42:24elle montrera qu'aujourd'hui, c'est
42:26encore elle qui est la patronne dans son parti.
42:28Il y a des signaux faibles. Il faut
42:30regarder qui est l'émetteur.
42:32C'est important la communication, qui est l'émetteur.
42:34Les émetteurs, c'est Jean-Philippe Tanguy,
42:36maire au 2 du groupe.
42:38Mal parti quand même.
42:40C'est M. Chenu, ancien vice-président
42:42de l'Assemblée Nationale, qui est un poids lourd du parti.
42:44Dur dur quand même, ça fait deux.
42:46Philippe Olivier,
42:48beau frère de Marine Le Pen,
42:50son conseiller spécial.
42:52C'est...
42:54Vous voulez multiplier ? Déjà,
42:56ceux-là, ce sont quand même les plus importants.
42:58Le message est pas bon.
43:00On va dire que le message est pas bon et que
43:02les émetteurs sont des émetteurs suffisamment importants.
43:04Ce ne sont pas des députés
43:06de base ou des députés qui, au sein du groupe,
43:08seraient envoyés
43:10en éclaireur. Justement, ils n'ont pas
43:12envoyé des députés que personne ne connaît
43:14en éclaireur, s'exprimer sur les
43:16plateaux télé en disant, nous, en ce qui nous
43:18concerne, nous serions favorables
43:20à la censure. Ce sont les poids lourds
43:22du parti qui s'expriment. Pour l'instant,
43:24Marine Le Pen joue un peu la stratégie
43:26en disant, non, je fais attention,
43:28je calme mes troupes, etc. Mais de toute
43:30façon... — Elle ne les tient pas, peut-être, non ?
43:32— Mais si, elle les tient. — Mais si !
43:34— Vous inquiétez pas, elle les tient.
43:36Pour l'instant, en tout cas, elle les tient.
43:38On verra après le 31 mars, mais pour l'instant, elle les tient.
43:40Et ce qui se passe aujourd'hui, c'est qu'au bout
43:42d'un moment, de toute façon, encore
43:44une fois, parce qu'il va falloir incarner ce que vous disiez
43:46tout à l'heure très justement, le scélérat,
43:48le méchant du gouvernement
43:50ou la victime, ils ne peuvent pas être des victimes
43:52aujourd'hui dans le calendrier
43:54politique actuel. Ils s'en foutent.
43:56Ils iront sur un gouvernement technique.
43:58C'est pas grave. Et l'argument...
44:00Et l'argument sur les forces financières,
44:02c'est inaudible pour les électeurs
44:04du Rassemblement national. — Allez, c'est fini pour
44:06aujourd'hui. Très bon week-end, dans un
44:08instant. Alexis Poulin sera avec vous.
44:10Bonne journée sur Sud Radio. — Pour lui aussi, c'est inaudible.
44:12— Sud Radio. — Parlons
44:14vrai. — Parlons vrai.

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