Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 04 février 2025.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole, Eric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
00:07On vous révélait ce matin cette étude, 60% des français se considèrent mal payés.
00:13C'est une étude TOLUNA qu'on vous a révélée ce matin.
00:15Marie a fait le 30 de 10. Bonjour ma chère Marie.
00:18Bonjour.
00:19Est-ce que vous faites partie, Marie, de ces français nombreux qui se considèrent mal payés ?
00:25Oui, tout à fait.
00:26Qu'est-ce que vous faites comme métier ?
00:27Alors, je suis AESH, j'aide les enfants en difficulté dans les écoles.
00:32Puis-je vous demander votre rémunération mensuelle ?
00:35Alors, aujourd'hui, je suis à 1200 euros, mais parce que de 16h30 à 17h30, je continue avec mon élève à la garderie,
00:46donc là, c'est l'Amérique qui me paye.
00:47Sinon, mon salaire est de 1100 euros, parce que je suis en REDD+.
00:52Donc, j'ai une prime de 150 euros, parce qu'en REDD+, c'est plus difficile.
00:57Donc, vous êtes, quand vous parlez de 1150, 1100, puis 1200, c'est du net.
01:02C'est votre revenu net, c'est d'accord ?
01:04Oui, oui, oui, net.
01:05Merci, Marie. Restez avec nous, s'il vous plaît.
01:07Restez avec nous, parce qu'on va ouvrir ce débat de ces 60% de français qui considèrent eux-mêmes qu'ils sont mal payés.
01:13Restez avec nous.
01:14Il est 13h01, je me tourne vers vous, Céline Landreau, pour le rappel des titres.
01:18Et les policiers qui manifestaient devant l'Assemblée nationale à l'appel du syndicat Alliance ont reçu un soutien de poids ce midi,
01:26puisque le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, est venu à leur côté.
01:31Une manifestation qui avait été organisée pour réclamer davantage de moyens.
01:36La France aura bien un budget et un gouvernement en fin de semaine,
01:41après le PS, le Rassemblement national a mis fin au suspense,
01:44laissant entendre qu'il ne votera pas la motion de censure sur le texte budgétaire,
01:48donnant donc à François Bayrou un peu de répit.
01:50Est-ce là pour ne pas aggraver l'instabilité ?
01:53C'est ce qu'a expliqué le président du RN ce matin, Jordan Bardella.
01:57Serge Hatlaoui, lui, quittera l'Indonésie en fin de journée.
02:02Ce français qui avait été condamné à mort en 2007 pour trafic de drogue,
02:07des faits qu'il a toujours nié et qui a passé 17 ans dans le couloir de la mort,
02:12rentre enfin en France où sa peine devrait être commuée,
02:16permettant donc sa libération que vous avez pu entendre tout à l'heure dans RTL midi.
02:20Le soulagement de sa femme Sabine Hatlaoui, un entretien retrouvé évidemment sur notre site RTL.
02:27Au passage, pardon de vous interrompre, mais quel entretien, quelle interview, quel témoignage !
02:31Tout à l'heure, c'était très très fort la femme de Serge Hatlaoui.
02:34Et si vous l'avez raté, ne hésitez pas à le réécouter sur le site RTL.fr ou sur l'application RTL.
02:43Peggy Broch, la météo pour cet après-midi.
02:46On le disait, c'est surtout lumineux sur le sud du pays.
02:49Oui, sur les deux tiers sud, on va retrouver du soleil, un beau soleil,
02:53sur les régions au sud de la Loire et également sur les reliefs.
02:57En revanche, la grisaille persiste entre le Lyonnais et le Nord-Est.
03:00Ce n'est pas sûr qu'on puisse voir des éclaircies entre les Hauts-de-France et l'Île-de-France
03:04parce que la grisaille est bien tenace.
03:06Quelques éclaircies entre la Normandie et les pays de la Loire
03:09et sur la pointe bretonne, ça restera couvert avec quelques faibles pluies,
03:12une perturbation peu active amène quelques pluies et un peu de vent.
03:16Les températures, globalement comprises entre 2 et 8 degrés sous la grisaille,
03:20un peu plus sur l'extrême Nord-Est jusqu'à 12 degrés,
03:2310 à 14 dans le sud et jusqu'à 17 près de la Méditerranée.
03:26Merci beaucoup Peggy Broch.
03:32Chez les sous-traitants, pour les marques de luxe,
03:34mon épouse a travaillé dans une de ces entreprises.
03:37Il faut savoir que la plupart de ces jolis sacs qui sont vendus une fortune
03:40sont faits par des femmes qui sont dans des ateliers de sous-traitance
03:44et qui sont payées 1 440 euros net par mois.
03:48Les salaires en France sont vraiment trop bas.
03:51Intéressant, surtout quand on touche au luxe.
03:54Revenons à Marie. Elle est AESH, c'est-à-dire qu'elle s'occupe d'un enfant, d'un élève handicapé
04:02dans la situation scolaire et elle nous disait gagner 1200 euros net par mois.
04:08Et encore, quand elle fait un peu de rab de 16h30 à 17h30, Marie,
04:12c'est un salaire bas, très bas, l'un des plus bas qui soit pour un temps plein.
04:17Vous vous en sortez comment ?
04:19Ce n'est pas tout à fait un temps plein.
04:22C'est-à-dire qu'avec nous, les AESH, on a droit à 26 heures, pas plus.
04:28On ne nous donne pas plus de 26 heures.
04:30Moi, avec la garderie le soir, je fais 30 heures.
04:36Mais on ne nous donne pas plus d'heures. De toute façon, on ne peut pas en avoir plus.
04:40J'ai la prime d'activité.
04:42Avec la prime d'activité, je paye mes factures et je compte.
04:49Elle s'élève à combien la prime d'activité, Marie ?
04:52Ça varie entre 140 et 240.
04:55Ça dépend si je travaille un petit peu à côté.
04:57J'arrive à faire quelques heures à l'ADAPEI.
05:00Vous êtes logée comment ? Vous avez un loyer ?
05:03Oui, j'ai un loyer.
05:06J'ai un loyer de presque 600 euros, chauffage et eau compris.
05:10Rassurez-moi, vous n'êtes pas toute seule dans la ville ?
05:13Il y a un deuxième revenu à la maison ?
05:16Non, je suis toute seule.
05:20Je compte. Je fais ce qu'on appelle les tout-goûts de tout-go.
05:24Je suppose que vous connaissez.
05:26Oui, les applications où on achète les aliments en date limite de consommation.
05:31Pour avoir des tarifs moins chers, bien sûr.
05:33Voilà, donc j'essaye de faire ça.
05:35Marie, on entend, on comprend que vous faites partie de ces 6 Français sur 10,
05:40selon cette enquête TOLUNA pour Great Place to Work,
05:43qui ne sont pas satisfaits de leur niveau de rémunération.
05:47Est-ce que vous, vous avez cherché à changer de travail ?
05:52Est-ce que vous avez cherché des solutions pour pouvoir gagner plus ?
05:55Vous disiez, je fais des extras déjà ?
05:57Alors voilà, moi avant, je travaillais en foyer en tant qu'éducatrice.
06:01J'ai fait ça pendant plus de 30 ans.
06:04Mais les conditions se sont énormément dégradées et j'ai fait un burn-out.
06:08Enfin, ça a été compliqué.
06:10Et je me suis rabattue sur ce métier-là parce que j'avais besoin d'aider toujours les gens.
06:16Et j'ai besoin de ça.
06:18Mais effectivement, je ne veux pas retourner dans mon ancien métier,
06:22même si je le fais toujours plus ou moins à l'école.
06:26Mais grâce à mon expérience d'éducatrice, je peux travailler un petit peu.
06:31En l'occurrence, à l'ADAPI, quand ils ont besoin de moi, ils arrivent à m'appeler.
06:34Mais ça va être sur des week-ends, les mercredis.
06:37Alors à des moments, je travaille le week-end.
06:38Donc c'est du non-stop.
06:40Jeudi, vendredi, samedi, dimanche, lundi, mardi.
06:43Marie, l'autre jour, j'ai croisé un chef d'entreprise, une PME,
06:48qui était très passionnée par les problèmes d'emploi en France.
06:52Et il m'a dit deux choses, je voudrais vous les soumettre.
06:54Il m'a dit, un, les salariés français sont moins bien payés que leurs homologues européens,
06:59des grands pays européens.
07:00Bon, là, Marie, vous allez être d'accord, on ne va pas débattre de ça.
07:03Mais la deuxième chose qu'il m'a dit est la suivante.
07:05Il m'a dit, et nous avons une spécificité chez nous en France,
07:08c'est que les salariés sont moins mobiles que dans les pays voisins.
07:14Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
07:16Vous êtes mobile ?
07:17Si on vous dit, vous pouvez gagner un salaire un peu supérieur,
07:22de 10, 20% supplémentaire, mais c'est à 150 km de chez vous,
07:26est-ce que vous bougez ?
07:28Aujourd'hui, oui, parce que mes enfants sont grands,
07:31et que je suis toute seule, oui.
07:32Mais ça ne sera pas le cas pour le coup,
07:34parce que nous, en France, dans mon métier, on est toutes payées pareil.
07:38Oui, c'est ça, ça veut dire que vous changez de métier, oui.
07:41Voilà, donc en fait, la seule différence qu'on peut voir, c'est les élèves.
07:47Alors, si on a un élève, je vais dire un élève 10,
07:51c'est-à-dire qui a des problèmes de dyslexie, dyspraxie, etc.,
07:55il va être calme, il va être tranquille, on va juste l'aider scolairement parlant.
08:02Moi, je m'occupe d'enfants autistes,
08:04donc qui ont des problèmes de violence, d'hyperactivité,
08:08de manque de problèmes d'attention,
08:11et nous sommes dans des écoles où même les enfants neurotypiques sont problématiques.
08:16Je vous donne un exemple, la dernière fois, on était 3 sur un enfant de 4 ans,
08:21à essayer de le maintenir parce qu'il piquait une crise.
08:254 ans, et voilà, on prend des coups, et on nous dit indispensable.
08:33C'est le métier d'AESH que beaucoup de Français ne connaissent pas.
08:36Non.
08:37Merci. Restez avec nous, Marie, d'abord je voudrais aller voir Victor au Standard.
08:41Bonjour Victor.
08:42Bonjour Eric, bonjour Céline, bonjour à tous.
08:44Qui est au Standard aujourd'hui, si quelqu'un fait le 32-10, il tombe sur ?
08:47Il tombe sur Enzo, il tombe sur Cerise, Alexion ou bien Raphaël.
08:50Victor, j'ai une question à vous poser.
08:53J'ai devant moi, Céline comme moi, on a un petit écran où on voit les auditeurs
08:58qui viennent de faire le 32-10 qui sont en attente.
09:01Et alors, on parle aujourd'hui des Français et des Françaises mal payées,
09:06qui se considèrent mal payées, et qu'est-ce que je vois en attente ?
09:09Marie, Marie-Lyne, Cécile, Carole et j'en passe, il n'y a pas quelque chose qui vous choque ?
09:15Il n'y a que des femmes, effectivement.
09:17Quand on parle de gens mal payés en France, singulièrement, étonnamment,
09:22on a beaucoup, une majorité d'appels de femmes.
09:24Marie-Lyne, bonjour.
09:26Bonjour Marie-Lyne.
09:28Qui est Marie-Lyne ?
09:30Alors, moi je suis veilleuse de nuit, donc j'ai une résidence pour personnes âgées.
09:35Oui.
09:36Et donc, je mois mon salaire avec deux dimanches travaillés,
09:42et s'élève à 1470 euros, sans prime de nuit.
09:48D'accord, c'est du net 1470 ?
09:51Net, net.
09:521470 euros sans prime de nuit.
09:54Vous travaillez combien de nuits par semaine ?
09:58Alors, en fait, ça va être 15 nuits par mois.
10:05J'ai un temps plein, c'est 11 heures par nuit.
10:1011 heures par nuit, d'accord.
10:13Alors bon, effectivement, c'est mal payé, d'autant plus qu'il n'y a pas de prime de nuit,
10:19normalement il devrait y en avoir une.
10:21Oui, parce qu'on sait que le travail de nuit nuit énormément à la santé.
10:27Je sais, par exemple, nous dans le monde des médias et des radios, RTL notamment,
10:31il y a des équipes qui arrivent très très tôt le matin, pratiquement à quelle heure les matinaliers ?
10:36Quand on présentait le journal de la matinale, en général, on est là à 2h30.
10:40Et on sait qu'il y a des impacts sur la santé, pour ceux qui se lèvent.
10:43Oui, c'est 21h, 8h du matin.
10:46Vous, c'est 21h, 8h du matin ?
10:48Oui.
10:49Vous dormez, vous couchez à 9h en rentrant à la maison ?
10:53Alors j'arrive, ben oui, il faut que je dorme après.
10:58Et certains jours d'hiver, vous ne voyez pas le jour pendant une semaine puisque vous vous couchez à 9h ?
11:03Exactement.
11:04Vous vous réveillez, il fait déjà nuit.
11:06C'est ça, exactement, à 5h, oui.
11:10Marilyn, le sujet du jour, c'est ces Français si surdits,
11:14qui estiment ne pas être rémunérés à leur juste valeur.
11:18Ce serait quoi la juste valeur pour vous de votre travail ?
11:22Est-ce que vous avez déjà réfléchi à ce que vous mériteriez ?
11:26Moi, je trouve que 2000 euros seraient bien.
11:32Pour moi, en tout cas, je trouve que ce serait...
11:36Enfin, ne serait-ce que 1800 euros.
11:401800 euros net, ce serait bien.
11:43En plus, j'ai des frais de déplacement.
11:46Je trouve que ce serait correct, quoi.
11:49Vous travaillez dans quel type d'institution ?
11:52Une résidence pour personnes âgées, ce n'est pas un état.
11:55Et est-ce que vous avez pu un jour comparer votre salaire avec d'autres personnes qui feraient le même travail que vous ?
12:02Alors, de toute façon, là où je suis, on est tous pareils.
12:05On est tous au SMIC, de toute façon.
12:08Après, pour d'autres structures, non, je ne sais pas.
12:12Je travaille avant et pas devant.
12:14Je sais que c'est beaucoup mieux payé.
12:18Après, oui, c'est un peu juste.
12:22Mais en même temps, voilà, c'est ça.
12:24Ou alors, on peut changer de travail, quoi.
12:29Et en même temps, je dois dire que j'aime beaucoup travailler là où je suis.
12:32Donc, ça comporte un petit peu.
12:35Merci, Marilyn, pour votre appel.
12:38Voilà, onze nuits par mois, onze heures par nuit, c'est un travail très pénible.
12:44Je pense notamment à Marilyn pour les mois d'hiver, quand elle se couche à 9h du mat et qu'elle ne voit pas le jour.
12:53Le lundi, le mardi, le mercredi, le jeudi, ça fait beaucoup.
12:56Cécile a fait le 3210 également, ma chère Cécile. Je vous salue bien bas.
13:00Bonjour, Cécile.
13:01Bonjour à tout le monde.
13:03Où êtes-vous, Cécile ?
13:04Alors, moi, je suis dans le Vaucluse.
13:06Ah, d'accord.
13:07Dans le Vaucluse Nord.
13:11D'accord, vers Avignon, vers Carpentras ?
13:13Carpentras.
13:14Ah, Carpentras, d'accord.
13:15Carpentras.
13:16Eh bien, à tout de suite, Cécile.
13:17Et puis, comme dans cette étude, les hommes se plaignent davantage que les femmes de ne pas être payées à leur juste valeur
13:23et que pour l'instant, on a surtout des appels féminins.
13:26Eh bien, n'hésitez pas, messieurs. Appelez-nous, vous aussi, si vous êtes mécontents.
13:28A tout de suite.
13:4660% des Français se considèrent mal payés.
13:49C'est une étude de Toulona que vous révélez ce matin, RTL.
13:52Vous êtes dans les auditeurs, on la parole.
13:54Donc, les auditeurs, ou plutôt les auditrices, aujourd'hui, on la parole.
13:57Cécile, du côté de Carpentras, vous avez le micro.
14:00Que faites-vous dans la vie, Cécile ?
14:02Alors, je suis à la domicile, dans le Vaucluse et dans la campagne.
14:07D'accord.
14:08Donc, voilà, moi, je vous tenais à dire que, oui, c'est vrai, on a de très petits salaires.
14:14On fait beaucoup d'heures.
14:16Et il faut savoir qu'on roule avec notre propre véhicule.
14:21On est très peu rémunéré par rapport à notre véhicule.
14:24C'est-à-dire qu'on a 3808 kilomètres.
14:27Alors, j'ai 300 euros, 400 euros de gasoil par mois.
14:31Donc, vous voyez ce que ça fait.
14:333 à 400 euros de gasoil par mois, pour une rémunération nette de combien, Cécile ?
14:39Net, 1200 euros. Parce que je suis à 140 heures au lieu de 151 heures.
14:43Et dans ces 1100, il y a le défrayage kilométrique ?
14:47Non, j'ai 100 euros par mois.
14:49De kilomètres, ok.
14:51Du coup, quand vous enlevez le gasoil, vous vous retrouvez à 3 chiffres avant la virgule.
14:58Et plus 4.
14:59Exactement.
15:00Et en plus de ça, il faut savoir que quand on a notre véhicule qui est en panne ou quoi que ce soit,
15:05on n'a pas de salaire.
15:07Et si on n'arrive pas à acheter un autre véhicule, on est viré.
15:12Alors, vous êtes auxiliaire de vie.
15:14Donc, vous vous promenez dans le Vaucluse et aux alentours.
15:16Vous vous promenez, pardon pour ce mot, vous ne vous promenez pas du tout.
15:19Vous allez travailler.
15:21Vous avez combien de personnes à votre charge chaque semaine ?
15:26Ça dépend. J'en ai une trentaine par semaine, comme ça peut être une vingtaine.
15:33Ça dépend des heures qu'on passe dans le domicile.
15:35Donc, qu'est-ce que vous faites quand vous arrivez au domicile ?
15:37Vous faites parfois un peu de ménage ?
15:39Alors, on a le ménage, on a les courses, on a les repas, on a les soins.
15:44Parce qu'il faut savoir que les infirmières à domicile se déchargent de beaucoup de tâches.
15:51Donc, ça revient à nous.
15:54Et vous faites quoi comme genre de soins ?
15:56Vous nettoyez les patients ? Vous faites quoi comme genre de soins ?
15:59Ah oui, on fait les toilettes.
16:01Quand il y a des poches, il faut changer les poches.
16:03Mettre, enlever les bas de contention, tout ça ?
16:06Alors, les bas de contention, oui, ça nous arrive aussi.
16:08Alors, on n'a pas le droit de le faire.
16:10La prise de médicaments, le suivi médical, voilà.
16:15On a tout ça à faire.
16:17Et avec beaucoup de routes, parce qu'il faut savoir que je fais entre 60 et 100 km par jour.
16:23Ça dépend.
16:25Voilà.
16:26Et on est très peu payés.
16:28C'est dans toute la France qu'est comme ça.
16:30Vous estimez, Cécile, que vous mériteriez quel salaire au regard du travail que vous fournissez aujourd'hui ?
16:37Le minimum en salaire, allez, 1500 euros pour 140 heures, 1500 euros par mois, déjà, ce serait pas mal.
16:45On serait déjà un peu plus reconnus.
16:47Et j'aurais les moyens de racheter une autre voiture.
16:50Vous êtes payée par qui ? Qui est votre employeur, Cécile ?
16:54Amicial.
16:55C'est une association, c'est Amicial, qui est sur l'ensemble de la France, aussi comme la DMR.
16:59Voilà.
17:01Et ils ont beaucoup, beaucoup de mal à recruter.
17:04Parce que vis-à-vis du travail et vis-à-vis de la pénibilité, les gens ne veulent pas rester.
17:12Par contre, moi, je tiens à vous dire que, vous savez, la maltraitance des personnes âgées, il n'y a pas que dans les maisons de retraite,
17:20c'est aussi au domicile, en rapport des sociétés qui n'honorent pas les prestations.
17:27Oui, vous estimez qu'il y a des associations ou autres qui n'honorent pas les prestations d'aide à domicile pour les personnes âgées, qu'elles soient en ville ou à la campagne.
17:39Ou alors, beaucoup, beaucoup, vous savez, dans la journée, peut-être qu'ils verront 4, 5 personnes différentes.
17:45Et ça les perturbe énormément.
17:47Merci, Cécile.
17:48C'est dérangeant.
17:49Ça, c'est très intéressant.
17:50Donc, 60% des Français se considèrent mal payés.
17:52Trois femmes, qui travaillent toutes, d'une certaine façon, dans l'aide à la personne.
17:57On avait une AESH, une aide-soignante qui travaille de nuit, qui surveille un établissement de soins aux personnes âgées de nuit.
18:06On a, Cécile, à l'instant, une auxiliaire de vie.
18:08On va prendre un homme, Jean-Noël, qui a fait le 3210.
18:11Bonjour, Jean-Noël.
18:12Bonjour.
18:13Oui, bonjour tout le monde.
18:14Bonjour aux auditeurs.
18:15Où êtes-vous, Jean-Noël ?
18:17Je suis dans mon camion, entre la Roche-sur-Yon et Cholet.
18:21D'accord.
18:22Vendée de Sèvres, à peu près.
18:24Ménéloire, dans ce coin-là.
18:25Oui, je m'en vais vers le Ménéloire.
18:27Je m'en vais charger à Cholet.
18:28D'accord.
18:29Donc, vous êtes chauffeur routier, si on réfléchit un peu.
18:31Oui, je suis chauffeur routier.
18:33En longue distance, je pars la semaine.
18:35Je suis censé faire du national et de l'international.
18:38La semaine dernière, j'étais en Belgique, par exemple.
18:41Ça fait 40 ans et demi que ça dure, que j'ai commencé.
18:45Et vous faites partie de ceux qui sont satisfaits ou insatisfaits de leur salaire ?
18:49Est-ce que vous êtes rémunéré, selon vous, à votre juste valeur aujourd'hui, Jean-Noël ?
18:53Non, non.
18:54Je trouve que c'est complètement lamentable.
18:57Moi, je ne cache pas, parce que c'est le lot de la plupart des chauffeurs.
19:02Il ne faut pas parler de ce qu'on gagne à la fin du mois.
19:05Il faut parler d'un taux horaire.
19:07Je suis à 12,43 euros brut de l'heure.
19:10Donc, c'est vrai.
19:13C'est vrai, j'ai un contrat à 186 heures minimum par mois.
19:17Donc, on fait plus de 200 heures.
19:20On est payé plus de 200 heures, un petit peu plus.
19:22Je fais partie d'une entreprise qui nous paye au-delà des 186 heures.
19:27Et qui nous limite à 205, 210 heures.
19:30Ça veut dire que vous travaillez en moyenne combien d'heures par semaine ?
19:33Pour revenir sur un standard qu'on connaît tous.
19:36On sait ce que c'est que les 35 heures et les 40 heures.
19:38186 heures, ça veut dire que vous êtes pratiquement à 45 heures ?
19:42Oui, largement même.
19:45Je vous dis plus de 200 heures par mois.
19:47205, 210 heures minimum.
19:48Plus de 200, oui.
19:49Oui, mais c'est le lot du transport routier.
19:52C'est le lot du chauffeur routier.
19:54Donc, ça vous fait des revenus autour de 2 000 ?
20:00Oui, autour de 2 000 les mois où on bosse.
20:06Si on prend des congés, ce n'est plus la même.
20:08Sans parler des frais de route.
20:11Quand on est en vacances ou quand on est malade, on n'a pas de frais de route.
20:14Donc, vous êtes salarié d'une entreprise de transport.
20:17Payé à l'heure.
20:1812 euros à peu près brut de l'heure.
20:20Et vous faites plus de 200 heures par mois ?
20:23Oui.
20:24Tous les chauffeurs, on a un taux horaire.
20:25On a tous un taux horaire.
20:26On est tous dans ces eaux-là.
20:29Il y en a à 13 euros.
20:30Il y en a qui ont...
20:31Parce que l'ancienneté est incorporée dans le taux horaire.
20:35Donc, quelqu'un qui a 30 ans de maison, ça lui fait un taux horaire plus élevé.
20:40Par contre, ça peut l'empêcher de changer d'entreprise.
20:43Parce que s'il change d'entreprise, il redémarre.
20:45Il y aura des paquets ou à peu près.
20:48Donc, il n'y a pas que des femmes qui sont mal payées.
20:51Il n'y a que nous.
20:53Jean-Noël, j'ai une question un peu prospective.
20:56Envisageons l'avenir.
20:57Vous voulez vieillir dans ce métier ?
20:59Parce que c'est un métier difficile qui requiert une attention 100%,
21:02une concentration 100%,
21:04200 heures par mois de conduire un bahut.
21:08Ce n'est pas 200 heures de conduite.
21:12En tout cas, on a du travail à côté.
21:14Moi, je suis en veine surréalière.
21:16Juste un exemple.
21:18Pour transporter de l'alimentaire, il faut faire un lavage à l'intérieur de la veine,
21:21une désinfection, des choses comme ça.
21:23On a du travail à côté.
21:25Bâcher, débâcher, il y a de la manutention un peu.
21:28Ça dépend dans quel domaine on est.
21:30On fait un travail effectif.
21:32Encore, on ne compte pas toujours tout.
21:34On est minimum à 200 heures par mois.
21:37Est-ce que vous allez continuer ?
21:39Je suis obligé de vous répondre que juste un petit peu.
21:44Vous avez quel âge, Jean-Noël ?
21:46J'ai 63 ans au mois de janvier.
21:51On va commencer à envisager une fin de carrière.
21:55Peut-être en douceur, je ne sais pas.
21:57Un an, je vais faire 2025, c'est sûr.
22:00Après, je ne vais peut-être pas aller très loin encore.
22:05Parce que c'est vrai qu'il arrive un moment où ça va.
22:09Travailler pour un taux horaire comme ça, non.
22:14Il arrive un moment où ça va.
22:16Les jeunes, ils ne veulent plus aller dans le métier.
22:19Mais c'est uniquement à cause de ça.
22:21Dans ce sondage, si vous aviez été interrogé,
22:2460% des Français se considèrent mal payés.
22:27Vous, vous auriez dit, j'en fais partie de ces 60%.
22:30Oui, j'en fais partie.
22:32Nous, on est au coefficient 150ème.
22:34Les gens qui font de la longue,
22:36on devrait être payé beaucoup plus cher que ça.
22:39A la base, c'était beaucoup plus cher que ça.
22:41Le 150ème, c'était une fois et demie le SMIC.
22:43Et ça a fondu comme du beurre au soleil.
22:46Aujourd'hui, on se fait embaucher à 12,40€ ou 12,50€.
22:52Merci Jean-Noël d'avoir appelé de votre témoignage
22:57de montrer effectivement que ce n'est pas qu'un problème féminin.
23:00Ce sentiment de ne pas être rémunéré,
23:02aujourd'hui, à sa juste valeur,
23:04sentiment partagé, on le répète parprès,
23:07de 6 salariés sur 10 dans le pays.
23:10Ces salariés, Céline, ça me fait penser à la première ligne au moment du Covid.
23:13On a des gens qui travaillent dans le soin,
23:15on a des auxiliaires de vie,
23:17on a des gens qui livrent, en l'occurrence Jean-Noël Routier.
23:22On n'est pas loin de ce que nous appelions les premières lignes
23:25qui bossent et qui ne sont pas très bien payées au moment du Covid.
23:28Vous vous en souvenez, mesdames, messieurs ?
23:30Jean-Alphonse vient d'entrer dans le studio.
23:31Bonjour Jean-Alphonse Richard.
23:32Bonjour à tous les deux, Eric et Céline.
23:34Au programme de l'heure du crime à 14h sur RTL aujourd'hui.
23:37Je vous raconte une histoire assez étrange.
23:39C'est l'affaire Joël Lévesque.
23:41C'est un champion handisport.
23:43Il est paralysé des jambes, mais c'est un excellent nageur.
23:46Et pourtant, à l'été 2013, il n'a pas pu sauver sa quatrième épouse
23:50qui s'est noyée sous ses yeux.
23:52Mais ce vœuf n'est pas vraiment éploré.
23:54Alors les gendarmes vont avoir des doutes sur le personnage.
23:57Ils vont s'apercevoir que cet homme a été, par le passé, marié quatre fois
24:02et que trois de ses épouses sont mortes dans des accidents pour le moins bizarres.
24:08Quatre mariages et trois enterrements.
24:10Alors est-ce que ce serait un tueur d'épouse ce Joël Lévesque ?
24:14Ce n'est pas facile de l'établir.
24:15L'enquête va durer dix ans.
24:17Et que va-t-on trouver sur cet homme ?
24:19Eh bien, pour le savoir, vous écoutez l'heure du crime.
24:21C'est à 14h.
24:23Je vous attends avec quatre mariages et trois enterrements aujourd'hui.
24:26Attendez-nous, on arrive Jean-Alphonse Richard.
24:29Dans un instant, vous restez avec nous.
24:3160% des Français se considèrent mal payés.
24:33Pas mal d'appels aux standards.
24:35On prendra Jean, par exemple.
24:37On prendra également Carole.
24:39À tout de suite.
24:40Contactez-nous gratuitement via l'appli RTL ou au 3210.
24:4450 centimes la minute.
24:46RTL
24:48Vous écoutez RTL midi.
24:49Les auditeurs ont la parole.
24:50Près de six salariés français sur dix estiment qu'ils ne sont pas rémunérés à leur juste valeur.
24:56Et vous, 3210, on revient dans 40 secondes.
25:00Céline Landreau et Éric Brunet.
25:02Les auditeurs ont la parole sur RTL.
25:06Victor, le roi du standard, il me fait des petits signes.
25:09Il a reçu des messages.
25:10Beaucoup de messages écrits.
25:1160%, je le rappelle, des Français considèrent être mal payés.
25:15Ça réagit comment ?
25:16Ça réagit sur l'application RTL.
25:18Ludovic confirme qu'en France, nous sommes plutôt mal payés dans la classe ouvrière.
25:22Ce pays ne reconnaît plus le travail et la méritocratie.
25:25Il n'y a qu'à regarder les infirmières, Victor.
25:28On sait très bien qu'une infirmière française, par exemple,
25:31pour prendre cet exemple, ou bien une professeure des écoles,
25:34un prof, un enseignant, sont moins payés que leurs homologues allemands.
25:38Oui, par exemple.
25:40Je ne sais plus ce qu'on va vérifier.
25:42Si vous le dites.
25:45Alexandre nous dit qu'il s'estime mal payé.
25:47Il est moniteur auto-école depuis 15 ans.
25:49Il touche 1500 euros mensuels.
25:51Il estime en mériter 2000.
25:53Et puis Coralie, en Bretagne, vraisemblablement à son compte,
25:56elle travaille en tant que femme de ménage pour des particuliers
25:59et elle pense qu'elle est rémunérée à sa juste valeur.
26:02Très bien.
26:03Carole, bonjour.
26:05Oui, bonjour.
26:06Bonjour, Carole.
26:07Que faites-vous, ma chère Carole ?
26:09Je suis infirmière.
26:12Et du coup, j'ai fait le choix, il y a 5 ans,
26:18de traverser la frontière, en fait,
26:21parce que le salaire en France, vous venez de le dire,
26:24est beaucoup moins intéressant qu'autour de nous, en fait.
26:28On est parmi les moins payés d'Europe, en fait, en tant qu'infirmière.
26:33Et vous êtes allée où, alors ?
26:35Au Luxembourg.
26:38Quelle différence d'un bulletin de salaire à l'autre ?
26:43Alors, moi, je suis partie juste avant le Ségur de la santé.
26:47Je viens quand même à dire que, voilà.
26:49C'était avant la revalorisation ?
26:51Voilà, j'étais avant la revalorisation.
26:53Donc, avant la revalorisation, c'est quasiment du simple au double, en fait.
26:59Donc là, j'ai pu adapter mon temps de travail,
27:02parce qu'un temps plein au Luxembourg, c'est 40 heures,
27:06par rapport à chez nous.
27:07Mais du coup, avec un 30 heures au Luxembourg,
27:10je gagne beaucoup mieux ma vie qu'avec un temps plein en France.
27:14En euros, sonnant et trébuchant, c'est quel ordre d'idée ?
27:20Alors, à l'heure actuelle, parce qu'en plus, c'est une grille,
27:23au Luxembourg aussi, on est sur une grille salariale.
27:25Donc, à l'heure actuelle, là, sur mon dernier,
27:28j'ai eu un net sans aucune prime, sans dimanche, sans rien du tout.
27:34Mon net est de 3600 euros.
27:37Et ça, il n'y a pas d'ancienne.
27:38Pour 30 heures semaine ?
27:39Pour 30 heures semaine, oui.
27:43Ils m'ont repris la moitié de mon ancienneté.
27:46Donc, pour moins d'ancienneté que ce que j'aurais en France.
27:49Donc, autant dire les choses, vous ne regrettez pas du tout
27:54votre migration au Luxembourg.
27:57Pour autant, vous continuez à vivre en France
28:00et vous allez travailler tous les jours là-bas ?
28:02Oui, comme énormément de gens.
28:04D'ailleurs, c'est pour ça que l'autoroute qui mène au Luxembourg,
28:07c'est quasiment le périphérique parisien tous les jours.
28:11Puisque c'est peut-être le seul inconvénient à y aller,
28:15c'est effectivement les embouteillages.
28:17Mais comme beaucoup, beaucoup de gens.
28:20Parce qu'à ça, ça joue d'autres avantages
28:23à aller de l'autre côté de la frontière.
28:25Quels sont-ils ?
28:27Les allocations familiales.
28:29Et là, on est à multiplier par 5, quasiment.
28:31Vous percevez, puisque vous êtes française,
28:34mais salariée dans une entreprise luxembourgeoise,
28:39vous percevez de la part du Grand-Duché du Luxembourg,
28:42des allocations familiales du Luxembourg ?
28:46Oui.
28:47Bien que française, d'accord.
28:48Oui, pour tous les travailleurs frontaliers,
28:50en fait, on touche.
28:51Alors, la seule chose, c'est qu'ils nous retirent
28:53ce qu'on touche en France.
28:55Donc, ils nous donnent la différence.
28:57C'est un complément, en fait.
28:58Voilà, ils complètent.
28:59Mais ils complètent beaucoup plus, en fait.
29:02Donc, finalement, grosso modo,
29:05je ne vais pas vous demander de prendre la calculette,
29:07mais grosso modo,
29:09avec les allocations familiales luxembourgeoises,
29:12avec le doublement de votre salaire d'infirmière,
29:15puisque vous travaillez au Luxembourg,
29:16vous percevez combien de plus par mois ?
29:20Là, à l'heure actuelle,
29:24entre les allocations...
29:264 000 euros en plus de ce que vous gagneriez en France ?
29:283 000 ?
29:29Non, peut-être...
29:30Je pense...
29:31Là, je vous dis, avec le Ségur,
29:33je n'ai pas la vision sur ce que je toucherais à l'heure actuelle,
29:35parce qu'ils ont revalorisé.
29:36De toute façon, je travaille beaucoup de nuit.
29:38Mais oui, je touche, à mon avis,
29:40si on lisse en plus entre la prime et les primes qu'on nous rajoute.
29:43Moi, j'ai une voiture de service,
29:45donc je ne paye pas le gasoil pour aller jusqu'au Luxembourg.
29:49En fait, on me retire une partie de mon salaire.
29:52Donc oui, je pense que j'ai au moins 2 000 euros de plus
29:57que ce que j'aurais sur la France, par mois.
30:00Ça, c'est le lot des frontaliers.
30:02C'est souvent la même chose, me dit-on, avec la Suisse.
30:05Est-il vrai, Carole ?
30:07J'ouvre une petite parenthèse,
30:08qu'il y a des luxembourgeois qui se disent
30:11« Comme la France, les revenus sont plus modestes,
30:14le logement est moins cher,
30:16je suis luxembourgeois, je travaille au Luxembourg,
30:18mais je vais me loger de l'autre côté de la frontière en France. »
30:21Ça existe ?
30:22Il y en a quelques-uns, j'ai déjà vu aussi des luxembourgeois maintenant
30:25qui prennent, parce que c'est vrai que l'immobilier,
30:27c'est exorbitant au Luxembourg.
30:29Mais il y en a qui commencent effectivement
30:32à venir de temps en temps.
30:35Après, en tant que résident luxembourgeois,
30:39il y a aussi d'autres avantages.
30:41C'est pas si évident que ça.
30:44Les gens aiment bien quand même vivre au Luxembourg.
30:46C'est quand même aussi agréable.
30:49Et puis il y a le problème de la route quand même.
30:52Vous faites combien de kilomètres pour aller travailler ?
30:54L'immobilier, il augmente à la frontière, de toute façon.
30:56Plus on se rapproche de la frontière,
30:58plus les prix augmentent maintenant.
31:00Vous faites combien de kilomètres pour aller travailler au Luxembourg ?
31:02Moi, je fais 60 kilomètres, entre 50 et 60 kilomètres.
31:05Matin et soir ?
31:07Quand je suis de nuit, oui, c'est soir et matin,
31:10mais pas tous les jours non plus.
31:13C'est 50 fois 2 alors ?
31:15Ça vous fait 100 bornes par jour ?
31:17Oui.
31:19Merci Carole.
31:21C'est un gros problème dans les hôpitaux français.
31:25Chez nous, autour, on manque de personnel
31:28parce que les gens font le choix de traverser la frontière.
31:31Carole, qui par ailleurs, ne paie pas de carburant
31:34puisqu'elle a une véhicule de société.
31:36C'est infirmière qui travaille dans un centre de soins
31:39ou un hôpital luxembourgeois.
31:41Bonjour Jean.
31:42Oui, bonjour.
31:43Jean, vous nous avez appelé pour réagir à ce chiffre,
31:47près de 6 Français sur 10 qui estiment aujourd'hui
31:49ne pas être rémunérés à leur juste valeur,
31:516 salariés sur 10.
31:53Vous êtes, je crois, chef d'entreprise, c'est bien ça ?
31:55Oui, absolument, tout à fait.
31:57Est-ce que vos salariés, à vous, sont contents de leur rémunération ?
32:01Je pense, mais d'une façon générale,
32:05je crois que le problème, il n'est pas,
32:07je n'ai pas de problème à les augmenter.
32:09Mais j'ai des problèmes à les augmenter, des salariés,
32:12si chaque fois que je fais quelque chose,
32:15on me met sous pression d'un risque de prud'homme, etc.
32:23Je vais prendre l'exemple du tout à l'heure.
32:24Ce matin, sur l'émission de Julien Courbet,
32:28il y avait l'avocate qui rappelait,
32:30si un salarié est plus payé avec la même fiche de poste
32:34qu'un autre salarié,
32:36parce qu'il y a un salarié qui travaille mieux
32:38et un autre salarié qui travaille un peu moins bien,
32:40il peut revendiquer d'avoir le même salaire que l'autre
32:43parce qu'il a le même poste.
32:45Et donc, vous tirez tout le monde vers le bas
32:47parce qu'on est dans l'égalitarisme.
32:49Regardez même.
32:51Moi, j'ai travaillé aux Etats-Unis pendant 20 ans.
32:53Quand on est aux Etats-Unis, quand on fait du télétravail,
32:56on admet qu'on a un logiciel sur son PC
32:59qui regarde ce qu'on fait.
33:01C'est normal, c'est le deal,
33:03ce n'est pas de l'inquisition, c'est juste...
33:05Oui, bien sûr, on est plus payés,
33:07mais on est sûr que les gens travaillent.
33:09Parce que quand on fait du télétravail en France,
33:11les abus viennent très très vite.
33:13Moi, j'ai des clients, puisque je travaille dans le monde du logiciel,
33:15on déploie des logiciels,
33:17et des logiciels qui apportent des gains de productivité
33:19qui sont indéniables.
33:21Vous avez comme la moitié des salariés
33:23qui refusent d'utiliser le logiciel.
33:25Et l'employeur, il est coincé.
33:27Vous ne pouvez pas licencier quelqu'un
33:29parce qu'il refuse d'utiliser le nouveau logiciel
33:31que vous déployez.
33:33Vous tirez les cheveux,
33:35vous essayez de les motiver,
33:37et ça prend deux ans à ce que tout le monde
33:39utilise le logiciel.
33:41Donc, vous avez le sentiment
33:43que ceux qui se plaignent
33:45sont peut-être aussi victimes
33:47d'une attitude générale
33:49du salarié en France
33:51qui n'est pas toujours
33:53très accueillant
33:55envers le changement, c'est ça ?
33:57Oui, parfaitement, absolument.
33:59En tout cas, moi, je n'ai aucun problème
34:01et peut-être plus tous mes salariés
34:03instantanément, à condition que
34:05j'ai plus cette pression permanente
34:07de se prendre clause de licenciement.
34:09Parce que c'est ça la discussion
34:11avec les salariés d'une façon générale.
34:13Aux Etats-Unis, je payais mes gens
34:15deux fois plus qu'en France pour les mêmes positions.
34:17Seulement, quand je leur avais décidé
34:19qu'à partir de tel moment, il fallait faire ceci,
34:21bien sûr, je discutais avec eux.
34:23Ce n'est pas la peine de forcer la décision.
34:25Mais une fois que la majorité était d'accord,
34:27tout le monde y allait, tout le monde le faisait,
34:29c'est beaucoup plus vite et beaucoup plus rapide.
34:31Et donc...
34:33Jean, ça veut dire que vous,
34:35comme patron de PME,
34:37vous pouvez avoir deux salariés
34:39qui font exactement le même boulot
34:41et vous pouvez dire que celui-là,
34:43vous le payez
34:4510 ou 20% de plus que le voisin
34:47parce que vous estimez qu'il est
34:49meilleur.
34:51Oui, aux Etats-Unis, mais pas en France.
34:53Pas en France, c'est interdit, ça ?
34:55Elle l'a rappelé ce matin dans l'émission
34:57Maître Mosset, je crois,
34:59de Julien Corret. Elle a dit, attention, si quelqu'un
35:01a le même job que l'autre,
35:03vous pouvez revendiquer
35:05d'avoir le même salaire.
35:07Oui, mais l'employeur, il peut dire celui-ci est plus expérimenté.
35:09Il y a quand même des façons d'aménager les choses.
35:11Oui, c'est ça, on peut.
35:13On a le droit d'essayer.
35:15Mais on ne s'y risque pas.
35:17Non, mais non, télétravail, je veux du télétravail.
35:19Moi, je suis pour le télétravail.
35:21Aux Etats-Unis, on travaille massivement en télétravail.
35:23Vous avez vu que Donald Trump
35:25va l'interdire dans la fonction publique américaine.
35:27Il n'y croit pas beaucoup, Trump, au télétravail.
35:29Oui, c'est son choix.
35:31Il n'a pas de masque non plus.
35:33Ce serait un autre sujet que celui
35:35qu'on aborde, mais moi,
35:37j'ai toujours trouvé aux Etats-Unis, le télétravail,
35:39il est massif depuis des années et des années.
35:41Mais par contre, les gens, ils admettent qu'ils ont
35:43un logiciel qui est sur leur PC pour voir
35:45à quelle heure ils se connaissent. Un peu comme autrefois,
35:47on patchait quand on rentrait dans une usine.
35:49C'est un peu normal.
35:51En France, on ne peut pas faire.
35:53Il y a plein de choses comme ça qui font qu'on se dit
35:55qu'on va tirer vers le bas,
35:57parce que si on est trop généreux,
35:59on va être les uns dans l'affaire.
36:01Et ça, ce n'est pas normal.
36:03Merci, Jean, chef d'entreprise du côté de la Normandie.
36:0560% des Français
36:07se considèrent donc mal payés.
36:09Sondage Toulouna, sur lequel nous avons souhaité
36:11vous faire réagir dans les auditoires.
36:13On a la parole depuis 13 heures.
36:15Et pardon à Christophe que nous n'avons pas eu le temps
36:17de prendre, parce que dans un instant,
36:19Eric, on va changer de sujet.
36:21Pourquoi parle-t-on de ce qu'a dit
36:23Eric Piolle, le maire de Grenoble,
36:25le maire écologiste de Grenoble,
36:27qui a parlé de parlementaires et de drogue, c'est ça ?
36:29Eric Piolle qui propose
36:31effectivement que les parlementaires,
36:33les ministres également,
36:35se soumettent à un test salivaire
36:37de dépistage aux stupéfiants
36:39pour savoir si
36:41leur consommation est représentative
36:43du reste de la population.
36:45Des tests qui seraient évidemment anonymes.
36:47Envoyez le nouveau message
36:49sur l'application RTL
36:51ou appelez-nous au 3210.
36:5350 centimes la minute.
36:55Céline Landreau et Eric Brunet,
36:57les auditeurs ont la parole sur RTL.
36:59Non mais il fait bien rire
37:01Eric Piolle avec ses propositions
37:03dont les Français n'ont absolument rien à faire.
37:05Il ferait mieux de s'occuper de sa ville de Grenoble
37:07qui a une constante augmentation de la délinquance.
37:09Ça serait vachement plus intéressant.
37:11C'est Guillaume qui vient de nous laisser ce message.
37:13Il réagit au fait que le maire de Grenoble,
37:15Eric Piolle, écologiste, lui,
37:17suggère que l'on soumette
37:19anonymement tous les députés, sénateurs,
37:21ministres de la République
37:23française à un test salivaire pour voir
37:25s'ils sont positifs à l'utilisation
37:27et à la consommation de drogue.
37:29Voilà.
37:31Je ne comprends pas trop pourquoi.
37:33Quel est l'objectif ?
37:35Quelle est l'idée ?
37:37On va peut-être poser la question à Lionel qui nous appelle au 3210.
37:39Mon cher Lionel, bonjour.
37:41Oui, bonjour Eric.
37:43Bonjour tout le monde.
37:45Alors, qu'en pensez-vous ?
37:47Alors, moi,
37:49je pense
37:51qu'il a tout à fait raison.
37:53Ce qu'il fait dans sa ville,
37:55ça le regarde.
37:57Ça le regarde aussi
37:59les habitants de Grenoble.
38:01S'il n'y arrive pas, il n'y arrive pas.
38:03Ça, c'est un autre problème.
38:05Mais qu'il ait posé
38:07ce... comment dire ?
38:09Qu'il ait...
38:11Je suis d'accord avec lui sur ce principe
38:13de faire...
38:15De faire un test salivaire
38:17sur la drogue ?
38:19De faire un test salivaire pour la drogue
38:21pour tout le monde, enfin pour les députés.
38:23Moi, j'irai même encore plus loin.
38:25Pour tous ceux qui travaillent en France,
38:27pour tous ceux qui sont sur la route
38:29et pour les sénateurs
38:31et même le Président.
38:33Après, comme il parle
38:35de test anonyme,
38:37si on teste le Président,
38:39à priori, on saura que c'est Emmanuel Macron.
38:41Le Président de la République anonyme.
38:43Tout à fait.
38:45Mais moi, j'irai encore plus loin.
38:47Pourquoi anonyme ?
38:49Pourquoi anonyme ?
38:51Peut-être pour ne pas lancer une chasse à l'homme.
38:53En fait, il explique, Eric Piolle,
38:55que ce qu'il veut, c'est montrer
38:57que ce problème des addictions
38:59touche toutes les strates de la société,
39:01y compris les décideurs.
39:03Ce n'est pas forcément de mettre une cible
39:05sur le mauvais député ou le mauvais ministre.
39:07Il faut savoir ce qu'on veut en France.
39:09Il faut qu'il soit
39:11propre.
39:13Plus blanc que neige.
39:15Plus blanc que blanc.
39:17Il faut qu'il soit
39:19irréprochable.
39:21Vous ne croyez pas ?
39:23Si, pourquoi pas.
39:25Je n'arrive pas à comprendre.
39:27Je pense que, comme il l'avait déjà eu,
39:29le maire de Grenoble,
39:31avec les ministres un peu durs,
39:33Gérald Darmanin, à l'époque où il était à l'intérieur.
39:35Il y avait eu des prises de bec entre les deux hommes.
39:37C'est pas tout à fait sa tâche de thé.
39:39J'ai le sentiment qu'il a envie
39:41de démontrer qu'au sein du pouvoir,
39:43il y a des consommateurs
39:45de drogue et que, par conséquent,
39:47il y a des gens qui, à la fois, combattent
39:49le narcotrafic et qui, en même temps,
39:51l'alimentent. J'ai l'impression que c'est ça
39:53la démonstration que voudrait faire Éric Piolle.
39:55Je parle à sa place,
39:57mais je sens le truc comme ça.
39:59Jean-Baptiste, également, nous appelle au 3210.
40:01Jean-Baptiste, bonjour.
40:03Bonjour.
40:05Ça me rappelle vaguement
40:07un homme politique
40:09qui s'appelait M. Cahuzac
40:11qui voulait faire une chasse
40:13où démontrer
40:15que ce n'était pas bien de frauder le fisc
40:17et qui, finalement, était le premier
40:19à passer des valises au-delà de la frontière.
40:21M. Piolle devrait s'occuper de sa commune.
40:23Il a beaucoup de choses à faire.
40:25Après, effectivement, que la population
40:27puisse avoir un regard
40:29sur ce que consomment nos députés
40:31quand on voit certaines propositions de voix,
40:33effectivement, on est en mesure
40:35de se demander...
40:37Vous êtes taquin, vous !
40:39C'est notre argent,
40:41en même temps.
40:43Ce que vous voulez dire avec humour,
40:45c'est que quand on voit certaines propositions de loi,
40:47on se demande si les députés
40:49ont pas fumé un peu la moquette,
40:51c'est ça ?
40:53Surtout pour
40:55comprendre pourquoi ils sont autant hors sol
40:57dans leur façon
40:59d'interagir.
41:01Euh...
41:03C'est quand même, en même temps,
41:05sacrément informatif
41:07si on découvrait, par exemple, que
41:09sur les 577 députés
41:11de la France, il y en a 10%
41:13qui prennent régulièrement des substances.
41:15Ça serait une information, quand même.
41:17Il y a déjà eu
41:19des cas, on va pas en refaire.
41:21Donc, il y en a même
41:23qui sont... On sait même pas où ça en est, d'ailleurs.
41:25C'est le fameux procès du sénateur
41:27qui a essayé de revenir...
41:29Une députée,
41:31on sait pas où ça en est. Pauvre, il était
41:33tellement mal, en dépression, que...
41:35Mais oui, ce serait...
41:37Ce serait bien de le savoir. Maintenant,
41:39je pense qu'on le sait déjà plus ou moins.
41:41Ça permettrait,
41:43en tout cas, peut-être, de voir si
41:45le cas que vous évoquiez, Joël Guerriot,
41:47celui du député Andy Kerbra,
41:49aussi, il y a quelques
41:51mois, sont vraiment
41:53isolés, ou s'il y a eu une consommation
41:55alors même que, je sais pas si vous vous rappelez,
41:57mais il y a quelques semaines, on avait parlé
41:59de l'augmentation de la consommation de cocaïne
42:01dans le pays, et notamment
42:03pour faire face à la charge
42:05de travail, au stress,
42:07et peut-être, donc, que dans les cercles de pouvoir,
42:09c'est aussi cette substance
42:11devenue un allié,
42:13je ne sais pas, pour pouvoir faire face
42:15au stress, à la charge de travail, comme c'est le cas.
42:17On avait eu beaucoup de témoignages dans le domaine
42:19de la restauration, par exemple.
42:21Donc, il faut excuser...
42:23Ils ont choisi ce métier, je veux dire,
42:25Ah non, on n'excuse personne ici,
42:27Jean-Baptiste.
42:29Ce serait rigolo
42:31de dire, comme à la dame
42:33qui était veilleuse de nuit tout à l'heure,
42:35de dire, non, non, vous êtes veilleuse de nuit,
42:37vous avez signé pour être veilleuse de nuit,
42:39ça fait partie du métier,
42:41le stress, ils le savent très bien, ils ne sont pas payés
42:43à l'heure, nos députés, ils sont
42:45payés...
42:47Je suis convaincu que
42:49pour ce qui est...
42:51Je n'ai pas la science infuse,
42:53mais je suis convaincu que
42:55nous avons un parlement et des sénateurs qui sont à l'image
42:57de la France, et que s'il y a
42:59beaucoup de consommateurs de drogue en France,
43:01il doit également y en avoir un pourcentage
43:03non négligeable parmi la représentation
43:05parlementaire. Je ne vois pas
43:07pourquoi il n'y en aurait pas
43:09au Sénat ou au sein
43:11de l'Assemblée nationale. Arnaud a fait le 3210.
43:13Bonjour, mon cher Arnaud.
43:15Oui, bonjour. Où êtes-vous, Arnaud ?
43:17Alors, moi, là, tout de suite,
43:19je suis sur la région parisienne,
43:21chez Chauffeur Livreur.
43:23Moi, c'est pareil.
43:25Je suis tout à fait d'accord à ce qu'ils
43:27aient des tests, que ça ne soit pas
43:29anonyme,
43:31et que s'ils sont pris
43:33avec un taux positif,
43:35ils quittent
43:37leur
43:39mandat.
43:41Vous voudriez qu'on organise
43:43un dépistage systématique
43:45des parlementaires ?
43:47Tout à fait. Tous ces donneurs de leçons
43:49qui, à longueur de journée,
43:51nous disent qu'il ne faut pas faire ci, il ne faut pas faire ça,
43:53mais alors, eux, ils ne se gênent pas pour le faire.
43:55Il faut faire des économies,
43:57mais eux, ils ne se gênent pas pour s'augmenter.
43:59Et ça, ça commence à devenir
44:01très pénible en France.
44:03Et la drogue,
44:05c'est pas bien, il ne faut pas
44:07consommer de la drogue, mais eux, ils en consomment.
44:09Parce que
44:11ils ont une surcharge de travail
44:13qui change de métier.
44:15Non, mais ça, c'est une excuse à la noix.
44:17Je suis alcoolique
44:19parce que j'ai trop de travail, je consomme de la drogue
44:21parce que j'ai trop de travail. Non, c'est une surcharge à la noix.
44:23C'est une pardon, une excuse à la noix.
44:25On est constamment en train de dire
44:27oui, mais si, pour les augmentations
44:29des députés,
44:31pour les anciens
44:33ministres, les anciens présidents,
44:35on va leur supprimer leurs privilèges.
44:37On est revenu dessus, d'ailleurs, Arnaud.
44:39Oui, c'est pour ça
44:41que j'en parle. C'est parce que
44:43on nous dit, oui, c'est que
44:452 millions, c'est que machin,
44:47c'est que d'économie. Oui, mais
44:49tout mis bout à bout, ça fait quand même
44:51des grosses économies.
44:53Merci mon cher Arnaud, merci Lionel,
44:55merci à vous. Affaire à suivre,
44:57le maire de Grenoble qui
44:59souhaiterait soumettre nos parlementaires
45:01et nos ministres à un test anonyme salivaire
45:03pour savoir s'ils sont des consommateurs
45:05réguliers de drogue.
45:07Dans un instant, le rapport
45:09sur le mal-logement vient de sortir
45:11et je peux vous dire qu'il y a beaucoup de gens
45:13qui sont mal logés, voire sans logement
45:15plus de 300 000 en France
45:17et même des salariés.
45:19A tout de suite.
45:21Céline Landreau et Éric Brunet.
45:23Les auditeurs ont la parole sur RTL.
45:25Les auditeurs ont la parole.
45:27Éric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
45:29Mesdames, Messieurs,
45:31vous nous appelez au 3210.
45:33Pour commencer, Céline Landreau
45:35a eu ce rapport sur le
45:37mal-logement en France
45:39fait par l'ancienne fondation
45:41Fondation pour le Logement
45:43des Défavorisés maintenant.
45:45Et donc il y a 350 000, c'est ça ?
45:47350 000 personnes qui vivent
45:49aujourd'hui dans le pays sans domicile
45:51fixe, ça veut dire soit dans des
45:53centres d'hébergement, soit tout simplement
45:55à la rue. C'est un chiffre qui a quand même
45:57plus que doublé depuis
45:592012, selon la fondation.
46:01Et puis il y a au-delà de ça
46:03ceux qui galèrent, ceux qui réussissent
46:05à trouver un logement mais
46:07au terme de semaines, de mois
46:09parfois même d'années d'efforts
46:11qui trouvent en attendant des solutions
46:13chez des voisins, des copains, des amis
46:15mais voilà. Et parmi ceux
46:17qui galèrent, beaucoup de salariés. Corinne,
46:19bonjour ! Bonjour !
46:21Où êtes-vous Corinne ?
46:23J'habite à Beauvalon
46:25entre Lyon et Saint-Étienne.
46:27Je vous appelle parce que j'ai un ras-le-bol général,
46:29ça fait un an que je cherche un appartement.
46:31Un an ?
46:33Un an, en sachant que
46:35je requiers toutes les conditions,
46:37j'ai un CDI, je suis dégarant
46:39donc je passe,
46:41je touche entre 1800
46:43et 2000 euros.
46:45Donc j'ai fait une croix sur le F4 parce que c'est pas possible.
46:47Il y a très peu
46:49d'offres, beaucoup de demandes.
46:51Je suis pas dans les priorités.
46:55Donc les refus sont que
46:57je suis célibataire.
46:59Je passe par
47:01les particuliers.
47:03Vous avez combien d'enfants ?
47:05J'ai deux enfants à charge en sachant que
47:07j'ai le droit à aucune aide parce que j'ai un enfant qui travaille.
47:09Donc je compte pas là-dessus.
47:11Je suis allée voir les logements sociaux mais c'est pareil,
47:13je suis pas prioritaire.
47:15Donc je suis en liste d'attente mais voilà,
47:17on m'a dit que ça pouvait attendre 2-3 ans.
47:19Ça fait un an que vous faites des demandes.
47:21Vous demandez où exactement à Beauvalon ?
47:23J'essaye par les
47:25aventures de chez moi parce que je travaille à côté
47:27et j'ai pas de permis aussi, donc c'est ce qui me bloque pas mal.
47:31Et après, je suis dans une région qui est
47:33pas donnée, les loyers sont chers.
47:37Donc les particuliers,
47:39on me dit bien que les propriétaires sont
47:41de plus en plus exigeants.
47:43Donc si je veux, moi, un appartement,
47:45il faut que je paye maximum 600 euros.
47:47Parce qu'il faut
47:49que ce soit un tiers de vos revenus maximum, c'est ça ?
47:51Exactement, donc 600 euros
47:53sachant que j'ai pas grand-chose.
47:55Vous vivez où en attendant ?
47:57Là, je suis encore dans mon ancienne maison
47:59avec mon ex-compagnon qui
48:01est patiente, mais la situation est compliquée.
48:03Enfin, c'est compliqué, quoi.
48:05Oui, bien sûr.
48:07J'en ai marre, donc j'essaye de faire
48:09toutes les démarches possibles, mais y'a rien.
48:11Y'a rien qui sort.
48:13Je suis pas...
48:15La dernière fois, j'ai postulé pour un appartement,
48:17on était plus de 10 dessus.
48:19Donc vous pensez bien qu'ils vont pas
48:21prendre une mère célibataire, ils vont prendre des personnes
48:23de revenus, des choses comme ça.
48:25Je résiste pas au plaisir de vous dire que
48:27dans les grandes villes, Marseille,
48:29Lyon, Paris, Nantes,
48:31Rennes, Bordeaux, Toulouse, c'est pas 10
48:33quand y'a une visite de petit appartement.
48:35Deux, trois pièces, c'est parfois
48:3720, 30, 40 dans la journée.
48:39Oui, je comprends pas qu'on frotte,
48:41qu'on travaille.
48:43Je comprends pas qu'on puisse pas se lever, c'est pas normal.
48:45C'est pas normal.
48:47Voilà, donc
48:49c'est un ras-le-bol. Je suis pas la seule, évidemment.
48:51Je suis pas la seule.
48:53Et pourtant, vous avez un CDI.
48:55Oui, je suis un CDI avec un gros salaire.
48:57Mais voilà.
48:59Donc je galère.
49:01Y'a une perspective,
49:03Corinne, est-ce que vous avez envisagé
49:05je sais pas, des alternatives ?
49:07On a eu parfois les témoignages ici
49:09de personnes qui
49:11s'installaient pour une
49:13durée plus ou moins longue dans des
49:15mobilhommes, par exemple, dans des terrains de camping.
49:17J'ai regardé les camping,
49:19mais c'est hors de prise, c'est pareil.
49:21Vous avez regardé les camping ?
49:23Oui, j'ai regardé, pour louer un mobilhome sur l'année,
49:25il faut compter 600 euros.
49:27C'est le prix d'une maison, en fait.
49:29Voilà, donc ça reste
49:31hors de prix.
49:33Merci, Corinne,
49:35de votre témoignage, qui est absolument fou,
49:37parce qu'on est sur une personne qui gagne
49:39pratiquement 2000 euros,
49:41qui a un CDI et qui n'arrive pas à se loger.
49:43Claude, bonjour, vous avez
49:45le 3210.
49:47Oui, bonjour.
49:49Qui êtes-vous ?
49:51Je suis installé
49:53dans le sud de la France.
49:55Je m'interviens en tant que propriétaire
49:57pour, effectivement,
49:59expliquer un peu les difficultés que trouvent les locataires
50:01à accéder
50:03à un logement.
50:05Ah, c'est l'autre côté, vous êtes en face,
50:07vous êtes de l'autre côté, vous êtes un propriétaire.
50:09Moi, je suis un propriétaire.
50:11Pourquoi Corinne ne trouve pas, alors ?
50:13Pourquoi Corinne
50:15ne trouve pas ? Parce que les propriétaires
50:17deviennent de plus en plus frileux,
50:19vu les complexités
50:21juridiques qu'il y a
50:23à faire sortir des locataires indélicats.
50:25Donc, ils
50:27rehaussent les exigences.
50:29Moi, un tiers des revenus
50:31pour un étudiant
50:33ou pour un célibataire, ça me paraît
50:35complètement irréalisable,
50:37parce que la moindre location, notamment
50:39autour d'Aix-en-Provence, c'est
50:41500-600 euros.
50:43Et un primo, je veux dire,
50:45un primo accédant, un étudiant, un truc comme ça,
50:47n'a pas forcément 1500 euros
50:49de revenu net.
50:51Ça veut dire que vous n'exigez pas cela, vous ?
50:53Moi, je suis, entre guillemets,
50:55non, les 30%, entre guillemets,
50:57je ne vais pas les exiger.
50:59Moi, mon critère, c'est d'avoir
51:01des garanties, mais malgré
51:03toutes les garanties, avec mon expérience,
51:05j'ai énormément, quand je tombe
51:07sur des gens indélicats, qui ne sont
51:09d'ailleurs pas forcément des gens
51:11nécessiteux, qui sont...
51:13Vous avez raison de le souligner,
51:15ce n'est pas lié forcément au revenu.
51:17Voilà, j'ai eu des escrocs
51:19pour appeler un chat,
51:21et des chefs d'entreprise,
51:23des cadres, qui me disaient
51:25« je ne vous paie pas, mais pourquoi, en fait, qu'est-ce que vous voulez ?
51:27Vous en avez pour un an et demi. »
51:29Corine, qui ne trouve pas de logement,
51:31vous l'entendez, ce discours de Claude, qui est propriétaire...
51:33En plus, je rappelle que vous, Corine,
51:35vous avez des garants ! Vous avez des garants,
51:37en plus !
51:39Oui, oui, oui, je conçois son discours,
51:41mais je ne sais pas...
51:43Donc,
51:45si vous me permettez d'intervenir,
51:47effectivement, les garants, c'est bien,
51:49toutes les garanties, c'est bien,
51:51le locataire n'est pas en cause,
51:53les outils existent,
51:55c'est la justice qui met du temps
51:57à mettre en application.
51:59Moi, j'ai eu un référé d'expulsion
52:01en, je prends un exemple,
52:03en novembre 23,
52:05je viens de récupérer mon habitation qu'à l'instant.
52:07Ça a mis un an et demi
52:09à partir de l'ordre d'expulsion,
52:11parce que l'huissier vient, se présente,
52:13il y a deux mois de délai pour qu'il réponde,
52:15le
52:17locataire indélicat ne répond pas,
52:19donc en relance, c'est reparti
52:21pour demain, etc. La procédure,
52:23entre guillemets, existe, mais elle est
52:25beaucoup trop longue, beaucoup trop lourde,
52:27et je pense que si on pouvait garantir
52:29à un propriétaire
52:31de récupérer, en cas de non-paiement,
52:33son logement assez rapidement,
52:35il serait peut-être moins exigeant
52:37dans toute la pape.
52:39En gros, vous nous dites, Claude, si la justice
52:41faisait bien son travail et rapidement,
52:43il y aurait peut-être moins de difficultés
52:45pour les locataires à trouver
52:47un logement qui correspond à ce qu'ils recherchent.
52:49Merci Corinne, merci Claude.