Avec Alexandre Ouizille, sénateur PS et rapporteur de la commission d'enquête sur la fraude aux eaux minérales
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00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin. — Écoutez bien. Revenons sur le scandale des eaux Nestlé.
00:07Vous allez tout comprendre grâce à Alexandre Wiesel, qui est sénateur PS et rapporteur de la commission d'enquête sur la fraude aux eaux minérales.
00:16Bonjour. — Bonjour. — Merci d'être avec nous, Alexandre Wiesel. Je résume. Je résume rapidement.
00:22Le groupe Nestlé. Nestlé, les eaux minérales, Vitel, vous connaissez, Éparc, Contrex, Perrier. Il y en a d'autres ?
00:30— C'est les principales que vous connaissez. — Les principales. A commercialiser pendant des années des bouteilles labellisées
00:37« eaux de source » ou « eaux minérales naturelles », alors qu'elles avaient subi des traitements de purification interdits.
00:45Les eaux à la source étaient contaminées. Les consommateurs ne le savaient pas. Je pense que j'ai résumé la situation.
00:54— Vous avez résumé la situation. — Et je vous pose deux questions. Je vous pose deux questions. La première, l'État avait-il connaissance
01:00des pratiques illégales du groupe Nestlé ? — La réponse est oui à partir de juillet 2021. À partir de juillet 2021, Nestlé se rend compte
01:09qu'il va être pris la main dans le sac par l'État, puisqu'il y a eu des lanceurs d'alerte dans un autre groupe qui s'appelle Alma Source.
01:15Il va au ministère de l'Industrie. Et il révèle à ce moment-là au ministre de l'Industrie...
01:19— Agnès Pannier-Runacher était ministre de l'Industrie. Je la reçois tout à l'heure. Je lui poserai la question.
01:24— Vous pouvez lui poser la question, en effet. À ce moment-là, en effet, l'État est mis au courant. Et ce qui est plus embêtant,
01:29c'est ce qui se passe ensuite. C'est en fait une série d'arbitrages, un arbitrage politique qui est rendu, qui accepte un plan
01:36de transformation chez Nestlé, un plan de transformation qui n'est pas conforme à la réglementation. Et ce plan de transformation...
01:41Écoutez bien, parce que je pense que c'est vraiment l'information importante. Ce plan de transformation, il est accepté en dépit
01:47d'une note du directeur général de la Santé de l'époque, que les Français connaissent bien. C'est M. Salomon, qui était M. Covid.
01:53M. Salomon disait « Attention, attention, il ne faut pas accepter ce plan de transformation ». Et il mettait en place tout un tas
01:59de préconisations qui n'ont pas été suivies. Donc la direction générale de la Santé a subi un contre-arbitrage politique.
02:06— Voilà. La direction générale de la Santé a demandé des explications. Et s'est demandé pourquoi l'autorisation d'exploiter,
02:15de conditionner l'eau sur plusieurs sites Nestlé n'avait pas été suspendue. — Oui, suspendue ou bien déclassée,
02:22parce que sur les sites Nestlé, vous pouvez être une eau minérale naturelle. Il y a des critères. Il faut avoir une pureté originelle.
02:28Vous l'avez très bien dit. Cette pureté originelle, aujourd'hui, dans ce nombre de cas, on ne la retrouve pas. Et donc vous pouvez
02:33ensuite être une autre boisson, une autre boisson qui subit des traitements. Mais dans ce cas-là, évidemment, pour le consommateur,
02:38c'est pas le même signal, c'est pas la même valeur, c'est pas le même prix. — Qu'est-ce que vous cherchez à savoir ?
02:43— Moi, je veux comprendre ce qui s'est passé à la fois dans les services administratifs et au niveau de la décision politique.
02:49Moi, je veux comprendre les responsabilités administratives et politiques dans cette affaire. Pour vous dire quand même,
02:55sur les questions sanitaires, pendant de longs mois, il y a eu un retard à l'allumage. C'est-à-dire que... Je vais vous expliquer
03:01ce qui s'est passé. En juillet 2022, il y a un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales qui dit...
03:05— Oui. — Attention, les nouvelles pratiques de Nestlé, puisqu'ils ont enlevé les filtres illégaux, mais ils ont mis autre chose.
03:10Ils ont mis de la microfiltration en place. Attention, cela ne prémunit pas contre un risque virologique. En juillet 2022,
03:16ensuite, la manière dont l'État réagit, c'est en octobre 2023, en faisant un contrôle sanitaire renforcé. C'est-à-dire que
03:23pendant 1 an et 3 mois, il y a un trou dans la raquette sanitaire. Autrement dit, pendant 1 an et 3 mois, on ne contrôle pas
03:30ce risque virologique. Risque virologique, c'est des gastroentérites. Enfin c'est des choses qui sont sérieuses, quand même.
03:34— Alors question. Est-ce que Nestlé, grâce à du lobbying, a obtenu la clémence... Enfin la clémence... Ou obtenu de l'État
03:43qu'il ferme les yeux ? De l'État au plus haut niveau, parce que vous faites état de rencontre ou du moins d'échange
03:51entre la direction de Nestlé et l'Élysée, et Matignon ? — En tout cas, ce qu'on sait pour sûr, c'est qu'à Matignon,
03:58une décision a été prise pour valider le plan de transformation de Nestlé, qui était un plan de transformation, je le redis,
04:04qui était contraire à la réglementation européenne sur les eaux minérales naturelles. Et maintenant, moi, ce que je veux savoir,
04:09c'est pourquoi. Et ça, c'est l'objet de la commission d'enquête. Et donc devant la commission d'enquête vont venir les ministres,
04:15vont venir un certain nombre de conseillers. — Les ministres dont Agnès Pannier-Runacher.
04:18— Dont Agnès Pannier-Runacher, que vous verrez tout à l'heure, mais aussi les ministres de la Santé de l'époque, aussi les conseillers
04:23au niveau de Matignon. Et ce qui est ouvert, et ce que nous avons appris hier grâce aux révélations du journal Le Monde et de Radio France,
04:29Marie Dupin, l'affaire qui a été révélée par Marie Dupin, c'est que l'Élysée était dans la cause, ce qui veut dire pour nous
04:35que nous allons étendre le champ des auditions de la commission d'enquête du côté de l'Élysée. Le nom d'Alexis Kohler a été cité.
04:42Si tout ça est confirmé, Alexis Kohler sera devant la commission d'enquête. — Il y aurait eu échange de mail entre Alexis Kohler
04:46et la direction de Nestlé. — Échange de mail, échange de notes aussi. Enfin voilà, tout un travail. Et donc il faut comprendre,
04:52comprendre les conditions dans lesquelles cette décision a été prise par les pouvoirs publics. Et ensuite, quand même,
04:57toutes les défaillances dans la chaîne de contrôle. Dans quelques heures, je reçois les autorités régionales de santé qui ont œuvré.
05:03Elles seront auditionnées devant la commission. Tout ça est public. Ça intéresse aux auditeurs. Eh bien nous leur poserons aussi
05:08des questions sur pourquoi ce retard à l'allumage, pourquoi ne pas avoir pris des mesures immédiates. Tout ça, il faut le comprendre.
05:13— Pour le consommateur, quel était le risque ? — Pour le consommateur, déjà, c'est une fraude massive évaluée selon la DGCRF à 3 milliards d'euros.
05:20C'est-à-dire que vous achetez de l'eau minérale naturelle. En fait, vous achetez de l'eau qui subit les mêmes traitements que l'eau du robinet.
05:24Et puis je le redis, pendant un an et quelques mois, en tout cas pour ce qui concerne une partie de la production Nestlé, il n'y a pas eu
05:32de contrôle sanitaire renforcé. Et donc il y a eu un risque virologique qui a été réel. Et donc de ce point de vue-là, nous avons aussi eu
05:40un sujet sanitaire. Il semblerait, pour redire les choses jusqu'au bout, de ce que j'en connais. Mais vous savez, dans cette affaire,
05:45à chaque fois que je tire la pelote, vient quelque chose de supplémentaire. Il semblerait en tout cas qu'aujourd'hui, ce risque soit
05:50sous contrôle, parce qu'en effet, Lancet s'est mis en place un protocole pour surveiller le risque virologique.
05:54— Bien. Donc aujourd'hui, on peut boire de l'eau minérale en toute sécurité. — En toute sécurité, mais sans tout à fait savoir...
06:00— Ce qui n'était peut-être pas le cas il y a quelques années. — Mais sans tout à fait savoir encore si elle est minérale.
06:04— Si elle est minérale. — Moi, je vous le dis aujourd'hui, je ne peux pas vous dire avec certitude que toutes les eaux du groupe Nestlé
06:08sont des eaux minérales au sens de la réglementation européenne. Autrement dit qu'elles ont une pureté originelle.
06:13Donc ça, il va falloir quand même que le gouvernement aille au bout. On est quand même 4 ans après que Nestlé soit venu les voir
06:18pour la première fois de ce qu'on en sait. — Merci, Alexandre Wiesel, d'être venu nous voir. C'était très clair, très très clair.
06:24Il est 7 h 19. Évidemment, je reviendrai sur le sujet avec Agnès Pannier-Runacher, qui était à l'industrie à l'époque
06:29et qui a beaucoup de choses à dire sur le sujet, je suis sûr.