• il y a 10 heures
Avec Sylvain Berrios, Député apparenté Horizons du Val-de-Marne & Guilhem Carayon, Vice-président de l’Union des Droites pour la République (UDR)

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##LE_DEBAT_DU_SAMEDI-2025-02-22##

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00:00— SUD RADIO, le grand matin-week-end, 6h-10h, Jean-Marie Bordeaux.
00:04— Allez, bienvenue à tous sur SUD RADIO. On est ensemble jusqu'à 10h. Bon réveil, bon samedi matin.
00:08Il est 8h34. Précisément, on vous rappelle la question du jour. Comprenez-vous, la colère agricole... Emmanuel Macron, en tout cas, est en train d'y faire face.
00:17Le président de la République est arrivé au salon de l'agriculture à la porte de Versailles, à Paris, il y a quelques minutes.
00:26Il a débuté ses entretiens avec les différents syndicats agricoles. Je le dis, c'est important, parce que l'année dernière, ça s'était passé en public
00:34de manière particulièrement houleuse, sous les sifflets, notamment, souvent, les insultes. Il était resté des heures, d'ailleurs, pour échanger avec
00:42les syndicats agricoles, y compris les plus remontés. Cette fois-ci, cela semble se passer pour le moment à huis clos avec les syndicats.
00:49On verra ensuite la suite du programme du président de la République. Est-ce que vous comprenez la colère agricole ?
00:55On parle aussi de l'impopularité d'Emmanuel Macron, qui, il faut bien le dire, a du mal à aller sur le terrain un peu partout en France
01:03sans s'attirer la vindicte de ses opposants. Et Dieu sait s'ils sont nombreux en ce moment. On en débat avec nos deux invités.
01:09Nous sommes avec Guilhem Carayon. Bonjour. – Bonjour, Jean-Denis.
01:12– Bienvenue sur cette radio. Vice-président de l'Union des droites pour la République, l'UDR, c'est le parti d'Éric Ciotti.
01:17Nous sommes également avec Sylvain Berrioz. Bonjour. – Bonjour.
01:20– Député apparenté horizon du Val-de-Marne. Avant de parler d'Emmanuel Macron, j'aimerais revenir sur l'un de vos alliés, Guilhem Carayon,
01:27parce qu'on en parlait un petit peu plus tôt dans le Grand Matin Week-end sur Sud Radio. Jordan Bardella, qui a annulé sa visite,
01:34le président du Rassemblement national aux États-Unis, pour prendre la parole devant un congrès conservateur.
01:40Il l'a annulée après que Steve Bannon, l'un des orateurs, eut commis un geste qui est interprété comme un salut nazi.
01:46Est-ce que Jordan Bardella a bien fait d'annuler sa venue ?
01:49– Bien sûr. Le geste n'est pas sujet à interprétation. Pour moi, c'était très clair. Et donc, évidemment, il n'allait pas s'exprimer
01:56devant la foule du CIPAC. Moi, je crois que Jordan Bardella a eu raison. Et l'important, c'est maintenant ce qu'on va connaître cette semaine,
02:03c'est les réponses qu'on apporte au monde agricole, parce que la colère, elle est toujours aussi forte. Je pense qu'on va en reparler.
02:07– En tout cas, pour vous, c'était bien un salut nazi qui a été perpétré par Steve Bannon. – Bah oui, je le crois.
02:11– Je le dis parce qu'il s'en défend, et que les Républicains américains s'en défendent également. – Je ne sais pas ce que ça pourrait être d'autre.
02:16– En tout cas, c'est bien un geste. C'est un bras tendu, un bras droit tendu de côté. Effectivement, ça y ressemble.
02:21Sylvain Berriot, c'en a un mot. – Je ne vois pas ce qu'il faisait là-bas. Et je ne vois pas comment on peut fréquenter Steve Bannon.
02:27– En tout cas, il ne le fera pas. Voilà. Donc, tac. Passons maintenant au Salon de l'agriculture, l'impopularité d'Emmanuel Macron
02:33face à la colère agricole. D'abord, la colère agricole, c'est devenu un sujet qu'on traite à peu près tous les ans.
02:38Depuis des années, il faut bien le dire. Malheureusement. Est-ce que vous comprenez cette colère agricole ou pas ?
02:44– Je la comprends. Et elle est d'autant plus forte cette année que les résultats ne sont toujours pas là.
02:50C'est-à-dire que les agriculteurs, ça fait des années qu'ils le disent, ils ont trois attentes principales.
02:54C'est la question du revenu, la question de la rémunération. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ils ne parviennent pas à vivre de leur travail
02:59alors qu'ils ont une responsabilité énorme, c'est-à-dire qu'ils nourrissent les Français.
03:02Deuxièmement, c'est la concurrence déloyale. On le répète d'année en année, mais on continue d'importer dans notre pays
03:07des produits qui ne respectent absolument pas nos normes environnementales et nos normes sociales,
03:11qui sont d'ailleurs les plus contraignantes au monde. L'Union Européenne a les normes les plus contraignantes
03:15et nous, on surtranspose les normes européennes et donc on a les normes les plus contraignantes d'Europe.
03:19Et troisièmement, c'est la question de la surcharge administrative.
03:22Moi, j'en parle avec beaucoup d'agriculteurs de chez moi dans le Tarn qui me disent
03:25qu'on passe entre un quart et un tiers de notre temps à faire de la paperasse administrative.
03:29C'est tout ce temps, en moins, pour s'occuper de leur exploitation agricole,
03:33quand on a un élevage pour s'occuper de leurs bêtes. Et ce temps-là, aujourd'hui, il est perdu, il est gâché
03:38par souvent des fonctionnaires, des bureaucrates qui ne connaissent pas grand-chose à l'avis du monde agricole.
03:43Et tout ça, ça provoque un sentiment de colère et donc peut-être que la colère sera moins vive cette année
03:48parce qu'on a eu effectivement une loi d'orientation agricole qui a été votée cette semaine à l'Assemblée Nationale.
03:53Salutée par un certain nombre de syndicats, bien qu'ils attendent sa concrétisation.
03:58Oui, les résultats, évidemment, ils ne sont pas encore au niveau des exploitations agricoles,
04:02mais on a quelques petites avancées. Il ne faut pas non plus mentir aux agriculteurs,
04:05il y a quelques petites avancées sur la question de la transmission des exploitations aux jeunes agris,
04:10sur la rémunération, sur la concurrence déloyale, sur la surcharge administrative. On n'a quand même pas grand-chose.
04:15Sylvain Berrios, la colère agricole.
04:18De toute manière, la colère, je veux entendre quelle qu'elle soit et essayer de la comprendre.
04:22Et c'est vrai que ça fait maintenant longtemps, c'est la colère française en réalité.
04:26L'agriculture en France, rappelons-le, c'est quand même près de la moitié du territoire français qui est occupée par l'agriculture.
04:33Donc c'est la colère française. Même si on dit toujours, le monde agricole se rapetitie, il y a de moins en moins d'emplois,
04:38c'est une colère française.
04:40Et quand vous citez d'ailleurs le problème de la paperasse et de l'administratif et le temps qu'on y passe,
04:45il y a beaucoup de Français non-agriculteurs qui y sont confrontés aussi.
04:48Bien sûr, c'est la colère française. Et donc ne pas l'entendre, en fait, c'est ne pas comprendre ce qui se passe dans le pays.
04:54Sauf qu'on a l'impression que tout le monde l'entend depuis des années et que malgré tout, on n'arrive pas à trouver de solution.
04:58Je ne pense pas, moi, que tout le monde l'a entendu.
05:01– Qui n'a pas encore entendu la colère agricole ?
05:03– Je vais prendre un exemple. Si on l'avait convenablement entendu, je pense qu'on n'en serait pas là avec le Mercosur.
05:10On n'en serait pas là avec le Mercosur.
05:12On a été traité, on a laissé Evander Laien aller tranquillement en Uruguay, à Montevideo,
05:18traiter avec ceux qui sont nos principaux concurrents des loyaux.
05:24Donc si on les avait convenablement entendus, on n'en serait pas là.
05:27Aujourd'hui, tout le monde est contre Mercosur.
05:29Très bien, moi, il y a 10 ans, j'étais déjà député, je ne suis quand même pas un dinosaure,
05:36mais j'étais déjà contre Mercosur.
05:38Donc en fait, la compréhension et l'entente de la colère, elle doit être réelle.
05:46Et encore une fois, on ne l'a pas entendu.
05:48Et là, quand je dis qu'on n'a pas entendu ce Mercosur,
05:50ça signifie que la succession des gouvernements ne l'ont pas entendu.
05:53Parce que ce n'est pas quelque chose qui a l'air de maintenant, c'était il y a 20 ans le Mercosur.
05:56Donc aujourd'hui, on a voté à l'Assemblée nationale, et moi je l'ai voté,
06:00cette loi d'orientation agricole, qui n'est pas la loi qui va tout changer,
06:04mais qui redonne un peu de respiration, et surtout qui redonne une perspective
06:08avec l'accès pour les jeunes agriculteurs, et le rôle de la SFR qui a été agrandi,
06:14qui a été renforcé, une formation.
06:18Mais on doit aussi, et il faut l'entendre, et il faut être très attentif à entendre ça,
06:23on doit aussi travailler sur les marges des distributeurs.
06:27Alors justement, merci pour cette transition, parce qu'on allait en parler.
06:30Si on est honnête, et si on est complet, concrètement, on parle de beaucoup de sujets sur Sud Radio.
06:35Souvent, la colère agricole, le désarroi des agriculteurs qui n'arrivent plus à gagner leur vie,
06:39alors qu'ils travaillent 7 jours sur 7 en se levant très tôt.
06:42On parle aussi de la baisse du pouvoir d'achat des Français.
06:44Et pardon, mais ces deux objectifs, ils sont contradictoires.
06:47Vous parlez de la distribution, il y a en ce moment des négociations très tendues
06:50entre la grande distribution des marques et parfois aussi les agriculteurs
06:54sur le prix que coûteront les produits que vous trouverez dans vos rayons.
06:58On a la grande distribution qui dit non, il faut que les prix cessent d'augmenter
07:02et les agriculteurs qui aimeraient bien gagner mieux leur vie.
07:04C'est difficile de concilier les deux, Guillaume Carayon ?
07:08Oui, mais c'est un bras de fer à mener et c'est nos responsables publics qui ont cette responsabilité
07:12pour forcer à ce qu'il y ait un équilibre qui soit, et surtout, en faveur des agriculteurs.
07:17Parce qu'aujourd'hui, il y a un déséquilibre en leur défaveur.
07:19Moi, je me souviens, l'année dernière, au moment où la colère était la plus vive,
07:22j'avais parlé avec un agriculteur de chez moi qui me disait qu'il était éleveur,
07:25et qui est toujours éleveur, et qui me disait, mon litre de lait, je le produis pour 55,
07:31entre 55 et 60 centimes, et je le revends à Lactalis entre 5 et 10 centimes moins cher.
07:36En fait, comment on peut vivre ? En fait, ils vendaient à perte.
07:40C'est une évidence. Maintenant, on va faire un exemple très concret.
07:44Si il y avait des Français, si il y avait des Français travailleurs qui bossaient
07:47chaque mois, qui perdaient de l'argent, croyez-moi, tout le monde serait dans la rue.
07:50– Si vous, par exemple, vous allez dans l'Alterne, vous vous retrouvez face à deux personnes,
07:54précisément, d'un côté, un agriculteur qui n'arrive pas à gagner sa vie,
07:56et qui vous l'explique, et qui vous raconte ses pertes-là,
07:58et de l'autre côté, un autre électeur qui n'est pas agriculteur, mais qui vous dit,
08:01moi, j'ai plus les moyens de faire mes courses parce que les produits sont trop chers, notamment.
08:04Auxquels des deux vous donnez raison ? Parce que vous ne pouvez pas contenter les deux.
08:07– On fait des économies. On a 3 300 milliards de dettes.
08:11C'est-à-dire qu'on a des responsables publics qui, depuis 40 ans, ont été lâches.
08:17De cette incurie, de cette incompétence.
08:19Quand vous voyez qu'aujourd'hui, on a 1 200 agences de l'État,
08:24et des économies à faire partout.
08:26Vous voyez, on parle souvent des États-Unis, on parle des outrances de Trump,
08:30et bien sûr que dans le caractère de Trump, il y a plein de choses, moi,
08:33que je n'aime pas et que je ne veux pas pour mon pays.
08:35Mais quand je vois que là-bas, on crée un DOJ, un département de l'efficacité publique,
08:40qui a vocation à traiter toutes les dépenses publiques qui sont inutiles.
08:44– C'est le ministère d'Elon Musk qui est censé sabrer concrètement
08:47dans à peu près tout ce qui coûte trop cher à ses yeux.
08:50– C'est ce que les peuples veulent. Les peuples, aujourd'hui,
08:52ils ne veulent pas qu'on ait des dépenses qui soient toxiques,
08:55qui soient excessives sur plein de pans de l'action publique.
08:58On le dit tout le temps, mais c'est un thème récurrent,
09:01mais qui est vrai et qui est ressenti par tous les Français.
09:03Quand on a une dette aussi forte, on a un taux de prélèvement obligatoire
09:06qui est record parmi tous les pays de l'OCDE, parmi les pays de l'Union Européenne.
09:09Et qu'en même temps, on a une qualité de service public
09:11qui, chaque jour, se dégrade à l'hôpital public, dans la justice.
09:14C'est le cas dans quelques mois. Dans les tribunaux, on manque de tout.
09:17On manque de magistrats, on manque de greffiers.
09:19– On est d'accord, mais ce n'est pas non plus le programme
09:21de vos principaux alliés du Rassemblement National.
09:23Si je cite Marine Le Pen, il y a quelques jours,
09:25je la cite, précisément, baisser les dépenses,
09:27ça c'est un truc de droite pour elle.
09:29Elle le disait sur un ton plutôt dénigrant, d'ailleurs.
09:31– Non, ce n'est pas vrai. Nous, dans notre projet,
09:33on a fait campagne aux élections législatives en disant,
09:36c'était la première chose qu'on a dit,
09:38si on arrive au pouvoir, il faut faire un grand audit des comptes de l'État.
09:41À ce moment-là, tout le monde s'est moqué de nous.
09:43Tout le monde nous a dit, c'est parce que vous ne savez pas
09:45dans quelles dépenses il faut couper, c'est pour ça que vous dites
09:47qu'il faut faire un grand audit. Non, ce qu'on pense,
09:49c'est que le jour où on arrivera au pouvoir,
09:51on va découvrir des cadavres dans les placards.
09:53On va découvrir des dépenses toxiques partout.
09:55Parce que l'État gère extrêmement mal l'argent des gens.
09:58Et quand on a 3 300 milliards de dettes, ça prouve une chose,
10:01c'est que ceux qui nous dirigent depuis des années
10:03ont été coupables, peut-être d'aveuglement,
10:05peut-être que c'est de l'idéologie, peut-être que c'est à l'approche
10:07des élections, on fait des cadeaux, on fait des chèques en blanc.
10:09Aujourd'hui, il y a trop de dépenses et il faut évidemment les baisser.
10:11– Sylvain Berrios, le patron de votre parti, l'ancien Premier ministre,
10:14Édouard Philippe, lui aussi nous prévoit des annonces massives
10:18dans sa candidature pour la prochaine présidentielle.
10:22Concrètement, est-ce qu'il voudra sabrer dans les dépenses
10:24autant que Guilhem Carayon et les alliés d'Aïk Siotir ?
10:26– Oui, je rappelle d'abord que c'est le dernier Premier ministre
10:28qui pendant son mandat, en tout cas ses fonctions,
10:32a fait baisser la dette et a essayé de faire en sorte
10:36que l'économie du pays et les finances du pays reviennent dans le cadre.
10:40Mais je voudrais revenir à une question qui est intéressante.
10:43Vous avez un agriculteur et un consommateur, ils se rencontrent.
10:47Et les deux, il y en a un qui veut consommer, qui veut vendre
10:51et vivre de son travail, c'est normal, et l'autre qui veut acheter moins cher.
10:54Mais en fait, il vous manque deux personnes.
10:56Il vous manque celui qui a transformé et celui qui distribue.
10:59C'est quand même ça le sujet.
11:01– Celui qui a transformé, pardon, c'est un ouvrier d'une usine
11:04de l'agroalimentaire, il a aussi besoin de vivre.
11:06– Oui d'accord, mais il vous manque quand même
11:08l'industrie de l'agroalimentaire et l'industrie de distribution.
11:12Et quand même, dans la filière, entre les deux…
11:14– Donc qui vous sacrifiez ? La caissière, l'ouvrier de l'agroalimentaire ?
11:18– Est-ce que les marges des distributeurs peuvent être celles-là sur le dos ?
11:23Et des consommateurs, parce qu'il y a une immense hypocrisie.
11:25Moi, quand j'entends les distributeurs venir au radio et sur les pâteaux télé
11:29prendre la défense du consommateur ou de l'agriculteur…
11:31– Vous ne les croyez pas, ni Michel-Édouard Leclerc, ni les autres.
11:34– Alors qu'objectivement, ils se font du gras sur l'un et sur l'autre.
11:38C'est juste un scandale.
11:39– La grande distribution se fait du gras sur le dos des agriculteurs et des consommateurs.
11:42Vous le maintenez ?
11:43– Oui, exactement. Bien sûr que je le maintiens.
11:45– Ce sera le mot de la fin en tout cas.
11:47Merci Sylvain Berrios.
11:48Je rappelle que vous êtes député apparenté horizon dans le Val-de-Marne.
11:51Merci à vous Guilhem Carayon.
11:52– Merci Jean-Marie.
11:53– Vice-président de l'Union des droites pour la République.
11:55Vous irez tous les deux au salon, j'imagine, dès demain, dès aujourd'hui ?
11:59– Voilà, on vous y croisera.
12:01Sud Radio, il sera à partir de 8h30 pour une bonne partie de la journée.
12:04Jusqu'à midi, puis toute la semaine.
12:06Ensuite avec Jean-Jacques Bourdin, Patrick Roger, André Bercoff, toute l'équipe.
12:09Évidemment, sans oublier les vrais voix.
12:11Merci à tous.

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