Mettez vous d'accord (1ère partie), présentée par Stéphanie De Muru, avec Garen Shnorhokian, journaliste et éditorialiste à Livre Noir ; Jean-Claude Beaujour, avocat et président du Forum Transatlantique ; Alexandra Szpiner, enseignante ; Matthieu Hocque, secrétaire général du Millénaire.
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NewsTranscription
00:00 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Stéphanie Demuru.
00:06 Mettez-vous d'accord, soyez les bienvenus en ce mardi 8 mai, jour férié.
00:11 On espère quand même que vous êtes au rendez-vous, 10h46, ça devrait aller pour le réveil,
00:15 sauf pour les parisiens évidemment.
00:17 Toutes mes condoléances d'ailleurs à cette table, on est un petit peu en Berne.
00:21 Je vous présente tout de suite nos invités du jour,
00:23 Garen Schnorokian, journaliste, éditorialiste à Livre Noir.
00:27 Bonjour.
00:28 Bonjour Garen, ça va ? Pas trop la gueule de bois ? Vous étiez pour Paris, rassurez-moi.
00:31 Alors je vais vous dire, je regarde jamais le foot.
00:32 Oh non mais vous sortez, vous sortez.
00:35 J'ai l'impression d'être le seul ici.
00:36 Ah oui, voilà, c'est... voilà.
00:38 Plutôt rugby.
00:39 Jean-Claude, bonjour.
00:41 M'avocat, président du Forum Transatlantique.
00:44 Bonjour Jean-Claude.
00:46 Mais bon, vous, vous regardez.
00:47 Ah ben, j'étais en première loge, donc j'ai vu un peu et j'étais un peu triste pour Paris.
00:52 Ah ben oui, comme vous, Alexandra Spiner, bonjour.
00:56 Vous étiez au stade d'ailleurs, au côté, peut-être pas ensemble, mais dans le même stade.
01:01 On vibrait ensemble, voilà.
01:03 Secrétaire générale du Millénaire, bonjour en tout cas à tous les deux.
01:07 Vous allez bien ? Merci d'être là.
01:09 Petite gueule de bois, oui, en effet.
01:10 C'était une soirée un peu difficile, on va dire ça comme ça.
01:13 Mais on aime le PSG, quoi qu'il arrive.
01:16 C'est bien, c'est bien, il faut être supporter jusqu'au bout.
01:18 C'est vrai qu'au début c'était un petit peu mou et après la réussite a pas été...
01:21 Alors je vais pas m'improviser, je vous rassure, commentatrice sportive,
01:25 mais c'est vrai que c'est...
01:26 On y a cru jusqu'au bout, on y a cru jusqu'au bout et malgré tout,
01:29 on prend un but à la cinquanté-quelqu'un de minute et c'est terminé.
01:33 C'était violent.
01:34 Comment était l'ambiance au stade ?
01:36 Toujours une très très belle ambiance, on a quand même des supporters magnifiques
01:40 qui sont là, qui sont toujours au rendez-vous, il y a beaucoup de ferveur.
01:44 Excellent tifo, effectivement, noté de la part des supporters parisiens
01:48 et une très belle ambiance.
01:50 Je voudrais aussi signaler qu'on n'a pas eu de gros incidents.
01:54 C'est important parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, ce qui me navre un peu,
01:58 c'est que chaque événement sportif, et on aura certainement l'occasion
02:01 d'en reparler dans d'autres éditions sur les Jeux Olympiques,
02:06 il y a une sorte de peur d'incidents, de violences, etc.
02:13 Et c'est dommage que de belles fêtes populaires soient toujours
02:16 dans un environnement de stress et d'angoisse.
02:18 Vous êtes sûr Jean-Thode ? J'ai vu passer, alors je ne l'ai pas cliqué.
02:21 J'ai vu passer un petit... vous savez, les petits pushs qu'on a tous
02:24 sur nos portables avec des heures, on parle...
02:27 Oui, mais c'est pas...
02:28 La police a dû intervenir quand même.
02:30 Oui, mais c'était pas... là où il faut être prudent, c'est certain que
02:33 lorsque vous avez des dizaines de milliers de gens,
02:35 vous ne pouvez pas imaginer qu'il ne se passe jamais un petit peu de quelque chose,
02:39 un peu d'alcool, etc.
02:41 Et puis ils avaient l'air un petit peu chauds, là, les...
02:43 Enfin, sans pouvoir les balancer, mais là, les supporters de Dorian,
02:47 c'était pas... c'était pas...
02:49 En torse nu, tatoué, ils étaient...
02:51 Une grande élégance, si je peux me permettre.
02:53 Non, mais l'élégance et la très grosse violence sont des choses quand même différentes.
02:56 Ce que je veux dire, c'est que... voilà, c'est acceptable.
02:59 C'était à un niveau acceptable.
03:01 Disons que notre seuil d'acceptabilité...
03:04 L'idéal, bon, bon...
03:05 C'est commenté, c'est ça la réalité.
03:07 Nos standards sont devenus très bas, alors...
03:10 Bon, allez, on va rentrer dans le coeur du sujet,
03:13 dans le vif du sujet avec vos coups de gueule, vos coups de coeur.
03:16 Garen, Chléen Rocquian, on commence par vous.
03:19 Et aujourd'hui, de quoi vous allez nous parler ?
03:23 De l'inaction de l'État contre une élue de Saint-Chamond menacée de mort.
03:28 C'est bien ça ?
03:29 J'aimerais parler d'un cas particulier,
03:31 mais qui existe en réalité multiplié par mille en France.
03:34 Il y a une élue de Saint-Chamond qui s'appelle Isabelle Surply,
03:37 qui est une élue conseiller régionale et conseiller municipal à Saint-Chamond,
03:41 et qui, en 2016, avait demandé la fermeture d'une mosquée radicalisée
03:45 des miligos turcs à Saint-Chamond.
03:48 Dans la Loire, c'est ça ?
03:49 Oui, c'est ça.
03:50 Et depuis, sa vie est devenue un enfer.
03:52 Pneus de voiture crevés, menaces quotidiennes,
03:56 elle se fait insulter dès qu'elle marche dans la rue...
03:59 (Menace quotidienne...)
04:01 Et... Pardon, on a un retour son, là ?
04:04 Oui, on a un retour son.
04:06 Ah, pardon, c'est mon téléphone, c'est formidable.
04:09 Pardon, excusez-moi, je coupe le son.
04:13 Et donc là, récemment, encore il y a une semaine,
04:16 devant une école catholique de Saint-Chamond,
04:19 les Saintes-Maries, des tags énormes ont été mis, marqués,
04:23 avec écrit "Isabelle Surply, on va t'égorger".
04:26 Il y a une inaction totale de l'État,
04:28 parce que, bien sûr, vous pensez bien qu'elle a porté plainte des dizaines de fois,
04:32 que c'est toujours resté l'être mort, que la mairie ne la soutient pas,
04:35 que la préfecture ne la soutient pas.
04:37 Là, je l'ai eue au téléphone hier, justement, pour parler de cette histoire.
04:40 Elle m'a dit qu'elle avait été avec le commandant de police,
04:43 qui lui a dit "Oui, ne vous inquiétez pas, on s'en occupe.
04:45 Si vous arrive quelque chose, appelez le 17".
04:47 Mais vous vous rendez compte, du niveau de déconnexion,
04:50 cette femme est menacée de mort depuis...
04:52 Le plus qu'on vous donnerait un coup de couteau dans le cul, vous appeleriez le 17.
04:54 Vraiment, alors le coup de couteau, appelez le 18, plutôt.
04:56 Mais l'État laisse faire des menaces sur des élus de la République,
05:01 et surtout, je veux faire le parallèle, parce qu'on a appris hier
05:05 que la famille de l'Afghan qui avait tué Matisse,
05:07 avait été mise sous protection.
05:09 C'est-à-dire que les parents d'un tueur ont été mis sous protection,
05:13 alors qu'une élue qui dénonce les islamistes,
05:15 aujourd'hui, est menacée de mort, et l'État l'a abandonnée.
05:18 Votre réaction ?
05:20 Jean-Jean Sredi-Garren, je pense que le problème qu'on a en France,
05:23 aujourd'hui, sur cette question-là, c'est l'inversion des valeurs.
05:25 C'est-à-dire que les Français ont la sensation que les responsables politiques
05:29 et l'administration, d'un point de vue plus général,
05:31 protègent davantage les délinquants et les criminels,
05:33 plutôt que les gens ordinaires,
05:35 et ça, c'est un vrai problème que nous avons.
05:37 Et là-dessus, il faut opérer une révolution culturelle
05:41 pour changer cette inversion des valeurs,
05:43 et pour pouvoir reprendre le contrôle et rendre les Français
05:45 plus en possession de leur destin sur un certain nombre de sujets.
05:48 Alors là, il s'agit quand même, qu'on précise les faits,
05:52 il s'agit d'une mosquée affiliée à l'association turc-miligorus,
05:55 est-ce que pour autant, c'est interdit ?
05:57 Alors, ça c'est une autre question,
06:01 ça ne justifie pas les attaques dont elle fait l'objet.
06:03 Non, évidemment, on est bien d'accord.
06:05 Elle a fait une demande légale de dissolution de cette mosquée,
06:08 c'est à la justice de juger, je sais qu'elle a gagné plusieurs procès déjà
06:11 contre ces associations miligorus,
06:13 mais quoi qu'il en soit, le fait de faire une demande légale
06:16 au niveau de la justice ne mérite jamais de recevoir des menaces de mort,
06:19 des pneus crevés, des tags sur les écoles, sur sa maison,
06:23 elle a peur pour sa vie aujourd'hui, et l'État ne lui met pas de protection
06:26 policière particulière, je ne dis pas que l'État devrait mettre
06:28 quatre gardes du corps qui lui marchent à la prête de la joie,
06:30 parce que dans ce cas-là, il nous faudrait un million de policiers en plus,
06:34 mais il faudrait qu'il y ait un minimum de protection
06:36 que l'État ne lui donne pas, et c'est gravissime.
06:38 Alexandra Spiner.
06:40 Oui, moi je suis sidérée que la République protège si peu ses élus,
06:45 parce que quand vous voyez par exemple ce qui est arrivé
06:48 au maire Vincent Jambrin, on est quand même allé très très loin
06:52 dans l'horreur absolue, puisqu'il a été attaqué.
06:54 Ce n'est pas le seul.
06:55 Ce n'est évidemment pas le seul, mais là on a quand même franchi
06:58 un degré supplémentaire dans l'horreur,
07:01 quand vous voyez des voyous qui vous attaquent chez vous,
07:05 à votre domicile, avec votre famille.
07:08 Que va-t-il se passer ? On n'a pas retrouvé les coupables.
07:13 C'est un exemple flagrant de tout ce qui se passe aujourd'hui.
07:17 Vous parlez d'une révolution culturelle, c'est surtout une révolution pénale
07:21 dont on aurait besoin. On aurait besoin de plus de sanctions,
07:24 parce qu'on voit bien qu'on ne peut plus continuer comme ça.
07:28 On a eu tellement d'exemples d'élus qui ont démissionné,
07:32 en disant "on arrête, on ne veut plus".
07:36 C'est quasiment un record d'ailleurs de démission lors de cette mandature.
07:41 De nombreux maires ne veulent plus.
07:43 10% qui jettent les ponches et qui disent "bon ben tant pis".
07:47 Vous savez, on critique beaucoup les élus,
07:49 mais il faut bien qu'on comprenne ce qu'est la vie d'un élu local.
07:54 Ce sont souvent des gens qui ont mis leur vie professionnelle,
07:58 personnelle, familiale de côté,
08:01 et qui sont totalement dévoués à leur commune, à leur ville.
08:05 Et c'est terrible. A chaque fois qu'un élu démissionne,
08:09 je trouve que c'est un échec collectif.
08:12 C'est vrai qu'on leur en demande de plus en plus, à ces élus, à ces collectivités.
08:16 Je reviendrai parce que ça fait partie du thème que je voulais aborder.
08:21 Surtout qu'ils sont en première ligne.
08:24 À la limite, quand vous êtes ministre,
08:27 quand vous êtes membre du gouvernement,
08:29 quand vous êtes président de la République ou Premier ministre,
08:31 il y a un cordon sanitaire autour de vous.
08:33 Les gens ne vous interpellent pas au quotidien.
08:37 Quand vous êtes élu...
08:38 Oui, parce qu'ils sont protégés par la police surtout,
08:40 et que vous ne pouvez pas les approcher aussi facilement.
08:42 Et puis même, il y a un cordon sanitaire, il y a une inaccessibilité.
08:46 Vous ne partez pas de Perpignan pour pouvoir aller
08:48 joindre Emmanuel Macron à l'Elysée.
08:52 En revanche, lorsque vous êtes conseiller dans une ville,
08:57 vous habitez généralement la ville,
08:59 vous allez faire votre marché, vous avez vos enfants,
09:01 et on sait qu'il y a des élus qui ont des problèmes
09:03 parce que les enfants sont agressés.
09:05 Vous allez faire votre marché, vous rentrez chez vous.
09:07 Est-ce qu'il vous faut...
09:08 Et là encore, c'est tout le paradoxe.
09:10 Vous n'allez quand même pas avoir un chauffeur,
09:12 des voitures blindées avec des policiers de sécurité
09:14 pour pouvoir mettre un cordon de sécurité autour de vous.
09:17 Vous avez envie d'aller au cinéma comme n'importe quel citoyen,
09:20 puis rentrez.
09:21 Souvenez-vous que...
09:24 Alors, ce n'était pas un élu, mais c'était un responsable en proximité.
09:28 C'était le préfet Erignac qui s'est fait assassiner en Corse.
09:32 Il revenait du théâtre avec sa femme.
09:35 Voilà, il revenait du théâtre.
09:37 C'est-à-dire qu'il vivait comme monsieur et madame tout le monde,
09:40 et ça lui a coûté la vie.
09:41 Donc c'est cela qui est difficile.
09:42 C'est-à-dire, soit vous êtes en responsabilité,
09:44 il y a un cordon sanitaire autour de vous,
09:46 et bien c'est plus une vie.
09:47 Et là on vous dit "ah ben ils sont déconnectés".
09:49 Et puis vous n'êtes plus un élu local,
09:51 c'est-à-dire que vous n'êtes plus en lien avec les habitants
09:54 que vous êtes censés représenter.
09:56 Ou soit vous mettez en jeu, vous prenez des risques pour vous.
10:00 Mais aussi ce qui est plus dramatique, je pense,
10:02 en tant que père de famille, c'est pour les enfants et l'entourage le plus proche,
10:06 parce qu'eux n'ont rien demandé.
10:07 À la limite l'élu a accepté d'être élu, mais eux n'ont rien demandé.
10:09 Et pourtant certains ont beaucoup de courage quand on entend,
10:11 je ne sais pas si vous vous souvenez,
10:13 la mère de Roman Surizère, Thorvald, qui y va...
10:16 Qui a reçu beaucoup de menaces de mort après ces interventions, justement,
10:19 et qui aujourd'hui a une vie qui est plutôt en danger,
10:22 parce que Roman Surizère, tous les jours on la menace.
10:24 Mais parce que c'est une question de foi.
10:26 Je pense qu'on entre en politique, je pense à la politique noble,
10:30 comme on entre en religion, c'est-à-dire qu'on croit
10:32 qu'on peut apporter quelque chose à la société,
10:35 qu'on peut contribuer au débat et à la vie démocratique.
10:38 Donc on y croit, c'est pour ça qu'on y va avec ses tripes,
10:40 parce qu'en toute franchise, les élus ne font pas cela
10:44 pour pouvoir s'enrichir en toute franchise.
10:46 - Non, non, c'est pas tout.
10:48 - Non, mais il y a quelques...
10:50 - Attendez, attendez.
10:52 - Dans tous les systèmes, alors je vais vous dire,
10:55 et Alexandra pourra confirmer ce que vous dites,
10:58 dans tous les domaines, il y a des types qui essaient de...
11:01 Voilà, il y en a qui essaient de bidouiller.
11:03 Dans tous les milieux, dans tous les milieux.
11:06 Donc ce n'est pas plus les politiques qu'ailleurs.
11:08 Il faut arrêter ça.
11:10 Mais celui qui s'engage en politique en général,
11:12 il ne s'engage pas en se disant "je vais me faire
11:14 vraiment beaucoup d'argent".
11:15 Il y a d'autres moyens...
11:17 - La politique doit être à sa serdos.
11:19 - Mettez-vous d'accord, on marque une petite pause
11:21 et on se retrouve dans quelques instants.
11:23 Et évidemment, si vous voulez réagir, n'oubliez pas,
11:25 chers auditeurs, si vous n'êtes pas trop en repos aujourd'hui,
11:27 0 826 300 300, justement d'ailleurs, ça tombe bien,
11:30 si vous êtes en repos, venez discuter avec nous.
11:33 - Et c'est surtout le 8 mai. - Oui.
11:35 - Sud Radio. - Parlons vrai.
11:37 - Sud Radio. - Parlons vrai.
11:39 - Et tout de suite, les pronostics hippiques
11:43 avec vous Jean-Paul Delperrier.
11:45 Bonjour, vous êtes à Lyon aujourd'hui Jean-Paul.
11:48 - Oui, Lyon-Paris plus précisément,
11:50 puisque Lyon a deux hypodromes.
11:52 Nous allons courir le Grand Prix de Lyon-Paris
11:55 sur 2400 mètres, un départ prévu à 15h15.
11:58 Vous retrouverez donc le résultat du quinquennat
12:01 aux alentours de 15h20, 15h25 sur sudradio.fr.
12:05 16 partants, très souple, avec le 9 Valério
12:09 devant l'Axe Cosa Canzebrel, 10 Girab,
12:12 3 Heliopolis, 5 Utamaro, 16 Côté-Jardin,
12:16 2 Canicia, 6 Astère, 9 As, 10 Trois, 5, 16, 2 et 6.
12:24 Notez à l'instant que le numéro 7 de Lorenzo de Medici
12:27 a été déclaré non partant.
12:29 À Chartres, Réunion 3 pour 5-4 pour ma sélection du jour,
12:32 le Suisse Kyrani des Noé.
12:35 Merci Jean-Paul Delperrier.
12:37 Les pronostics sont à retrouver sur sudradio.fr.
12:40 Mettez-vous d'accord, soyez les bienvenus,
12:50 merci de nous rejoindre en direct sur Sud Radio
12:52 avec mes invités Gaëlle H. Norroquian,
12:54 journaliste éditorialiste à Livre Noir,
12:56 Jean-Claude Beaujoux, avocat président du Forum Transatlantique,
12:59 Alexandra Spiner, enseignante,
13:01 et puis Mathieu Oka, secrétaire général du Millénaire.
13:05 Je me retourne vers vous Jean-Claude Beaujoux.
13:08 Aujourd'hui, votre coup de cœur,
13:10 c'est pour le rapport Larcher sur les institutions.
13:13 - Oui, alors, évidemment, le président Larcher
13:15 a remis, au bout d'un an et demi de travail,
13:18 un rapport sur l'évolution des institutions,
13:20 mais je voudrais juste, et ça fait le pendant
13:23 avec ce que nous avons abordé tout à l'heure,
13:25 le statut des élus locaux,
13:28 et notamment de ceux de plus petites communes,
13:30 et c'est vrai qu'il faut qu'il y ait un sursaut,
13:34 parce qu'aujourd'hui, vous avez jusqu'à,
13:36 par rapport à la mandature qui a débuté en 2020,
13:40 dans certains départements,
13:43 jusqu'à 10% des élus locaux ont renoncé à leur mandat.
13:46 On disait tout à l'heure que c'est un échec,
13:48 c'est un échec collectivement,
13:50 mais c'est un échec pour la démocratie.
13:52 Je crois qu'aujourd'hui, où la parole politique
13:56 est démonétisée, il faut tout faire
13:59 pour que l'élu local soit en mesure
14:01 d'exercer ses responsabilités.
14:03 Et notamment, moi ce que je souhaiterais,
14:06 je souhaiterais qu'il y ait une vraie professionnalisation
14:09 de l'élu local.
14:11 - Il y a une loi en ce sens-là,
14:13 qui a été déposée sur le statut justement de l'élu.
14:16 - Vous avez raison de dire qu'il y a des textes
14:18 qui sont déposés, mais maintenant il faut que nous y allions,
14:20 c'est-à-dire qu'il faut donner les moyens matériels
14:23 aux élus locaux, aux petits élus,
14:26 d'avoir un mandat, éventuellement d'imaginer
14:29 une évolution de carrière, parce que ce sont finalement des...
14:32 Ils concourent à l'exercice d'une mission de service public,
14:35 donc que ce soit décompté,
14:37 et qu'il leur... en quelque sorte qu'il y ait un peu...
14:41 qu'on aménage une évolution de carrière à un moment donné,
14:44 parce que autrement, on a que soit des professionnels libéraux,
14:47 soit des retraités, soit des gens qui ont...
14:49 - Vous aimeriez qu'ils aient un salaire,
14:52 parce que là ils sont indemnisés, c'est vrai que ça va pas chercher...
14:55 - Attendez, justement, puisqu'on est là pour tout se dire,
14:58 arrêtons cette hypocrisie. Lorsque vous donnez à un élu
15:01 quelqu'un qui va consacrer trois quarts de son temps,
15:03 parce qu'on vient de le dire, élu local, c'est...
15:06 il y a une pharmacie qui a été violentée dans la nuit,
15:10 vous êtes dérangé à trois heures du matin,
15:12 il y a une personne qui n'est pas très bien,
15:15 on vous téléphone, monsieur le maire, monsieur le conseil municipal,
15:17 il y a tel sujet. Donc c'est un boulot quasiment à plein temps.
15:21 Vous ne pouvez pas donner 700, 800, 1000 euros à quelqu'un...
15:24 - Il faut être généreux, dans les petites communes, c'est pas ça.
15:27 - C'est pour ça que je vous dis, je dis cela pour ne pas rentrer dans tous les détails,
15:31 pour donner un ordre de grandeur, il faut arrêter cette hypocrisie.
15:34 Nous avons vécu, ce sont des...
15:37 notre système a été mis en place à une époque où les structures
15:40 étaient plus petites, où les besoins étaient plus simples.
15:43 Aujourd'hui, l'élu a non seulement des obligations liées à sa fonction
15:47 et on voit à quel point il est sollicité,
15:49 mais en plus il y a la question de la responsabilité pénale.
15:51 L'élu est mis en cause et il y a le principe de précaution
15:55 qui fait que si vous n'avez pas anticipé telle ou telle chose
15:58 dans une cour d'école, on vous dit "mais qu'a fait le maire ?"
16:01 Il y a un certain nombre d'éléments qu'il faut remettre à plat,
16:03 il faut arrêter de penser qu'on peut travailler gratuitement,
16:06 parce que si on veut effectivement que le plus grand nombre de nos concitoyens
16:09 puissent exercer ce type de responsabilité,
16:12 eh bien il faut accepter de payer nos élus.
16:17 Et ça n'est pas dépenser de l'argent public en plus que de le faire,
16:20 parce qu'on trouve aussi des budgets pour d'autres choses,
16:23 il serait bien que la démocratie se donne les moyens de fonctionner.
16:25 - Garen Chnornokian, vous êtes d'accord ?
16:27 - Non, je ne suis pas entièrement d'accord,
16:30 parce que je pense que la politique doit rester un sacerdoce et une mission.
16:33 - Ouf ! - Oui, non, j'ai cette image de la grandeur de la politique.
16:37 - Vous êtes bien idéaliste en ce moment.
16:39 - Il faut l'être, on s'est battu pour cet idéalisme.
16:43 - On ne s'est pas battu pour ça.
16:45 - On s'est battu pour que l'élu soit quelqu'un
16:48 qui fasse ça dans un certain sens du sacrifice.
16:51 - Non, non, non. - Et beaucoup le font.
16:54 - Vous croyez que les ministres et les présidents...
16:56 - Non, non, non, c'est pas l'idée du départ.
16:58 - On ne parle pas des ministres.
17:00 - On parle des élus locaux.
17:02 - Et il y a quand même un problème, c'est qu'il n'y a pas de budget,
17:05 il n'y a pas d'argent. - Comment il n'y a pas d'argent ?
17:07 - La suppression de la taxe d'habitation a quand même
17:10 beaucoup attaqué les budgets au niveau local.
17:14 On est dans un pays où on est quand même à 1000 milliards de dettes
17:18 par an quasiment supplémentaires.
17:20 Il y a un moment où il va peut-être falloir arrêter de faire de la dette
17:23 pour des choses qui ne seront peut-être pas forcément nécessaires.
17:27 - Mais payer les gens pour faire le job qu'il faut, c'est faire de la dette ?
17:29 Je ne suis pas d'accord.
17:31 - Ah oui, c'est économiquement faire de la dette.
17:33 Et c'est endetter encore plus au niveau local des mairies
17:35 qui sont déjà très très grévées.
17:37 Il y a très peu d'argent aujourd'hui dans les petites mairies,
17:39 je suis désolé.
17:40 Ou alors on va faire peser ça sur les régions encore,
17:42 sur les régions dont les budgets diminuent aussi
17:44 parce que l'Etat coupe les budgets des régions.
17:46 Il y a un moment où l'argent magique, ça n'existe pas.
17:48 On ne va pas pousser sur l'arbre à argent.
17:51 Et à moins de vouloir encore faire exploser encore plus la dette de la France
17:54 qui est quand même monstrueuse,
17:55 on est à 3000 milliards de dettes aujourd'hui,
17:57 le budget de la dette est aujourd'hui le premier budget de l'Etat,
18:00 à un moment où il va peut-être falloir penser à arrêter de dépenser de l'argent
18:03 et à promettre gratuitement de l'argent à tout le monde.
18:05 - Alors on ne peut pas plutôt faire des transferts de budget ?
18:07 - Ah oui, dans ce cas-là, il y a peur au budget.
18:09 Ce que je trouve surprenant,
18:12 vous me dites que des gens travaillent quasiment à plein temps,
18:15 on les fait travailler gratuitement ou quasiment gratuitement
18:18 au motif prix qu'on ne peut pas les payer.
18:20 Alors je vais vous dire une chose.
18:22 - Et personne ne les a forcé à y aller ?
18:23 - Non mais je vais vous dire, personne ne les a...
18:25 mais il faut bien des gens pour faire le job à un moment donné.
18:27 - Il y en a bien content qui sont là.
18:28 - Oui, donc raison de plus.
18:30 Alors que si vous, vous employez quelqu'un,
18:32 si vous avez quelqu'un qui travaille chez vous,
18:33 et que vous ne la payez pas,
18:35 même si elle ne veut pas être payée, c'est du travail noir.
18:37 Et vous êtes sanctionné pour cela.
18:39 - Sauf s'il y a le statut de bénévole en France.
18:41 - Vous ne pouvez pas, vous ne pouvez pas.
18:42 Et vous voyez à quel point le statut de bénévole
18:44 est très remis en cause par les URSSAF.
18:46 Donc arrêtons de se dire que...
18:48 - Alors pas dans les associations.
18:49 - C'est dans un système...
18:50 Arrêtons de se dire qu'il y a un siècle ou deux siècles,
18:53 eh bien c'était du sacrificiel.
18:55 Non, le risque, c'est que vous n'aurez qu'une petite minorité
18:58 qui peut se le permettre,
19:00 et ça n'est pas sain pour la démocratie.
19:01 Je suis désolé, un maire aujourd'hui,
19:03 il a une charge considérable.
19:06 Vous ne pouvez pas demander aux gens
19:08 de travailler gratuitement, sans carrière,
19:10 sans protection sociale, avec une retraite.
19:12 Et quid de la retraite par exemple ?
19:14 Vous trouvez ça normal ?
19:15 - Je vous dis avec quel argent ?
19:16 - On va faire réagir aussi Alexandra Spiner et Mathieu Hocq
19:20 sur, je rappelle, votre coup de cœur de départ.
19:23 C'est Gérard Larcher qui a présenté 20 propositions
19:26 de groupes de travail sur justement ce statut de l'élu local.
19:30 Il voudrait le renforcer pour éviter la crise des vocations.
19:33 Alexandra Spiner, on doit les payer plus.
19:35 Les maires, la solution passe par là ?
19:37 - Je pense que l'aspect financier finalement
19:40 n'est qu'un aspect secondaire, pardon de le dire.
19:43 Je pense qu'il faut effectivement revaloriser
19:46 le statut des élus locaux qui sont des héros du quotidien,
19:50 pardon de le dire, je sais que ça fait un petit peu...
19:52 - Et très populaires, pour les français.
19:54 - Oui, évidemment, très populaires.
19:56 Donc oui, je pense qu'il faut revaloriser leur statut.
19:59 Il faut que la République leur fasse confiance,
20:02 il faut que la République les protège.
20:04 - Commençons par ça, je pense, ce sera plus important.
20:07 - Oui, mais l'aspect financier ne doit pas être un tabou non plus,
20:10 parce que vous savez, sinon décidons qu'il n'y a que les riches
20:12 qui font de la politique.
20:14 - Mais bien sûr !
20:15 - Non mais pardon, là je vais très loin dans le raisonnement.
20:18 - Et puis il y a des faux emplois, Alexandra.
20:19 On sait très bien qu'il y a des gens qui ont pendant longtemps,
20:22 et ça existe encore, on a un emploi,
20:24 mais on vous dit "ok, va faire ton travail d'élu",
20:26 donc en fait tu débarques un peu, et c'est sanctionné,
20:28 les emplois fictifs sont sanctionnés.
20:30 - Et encore une fois, nous sommes bien d'accord,
20:32 on ne parle pas des ministres,
20:34 - Ni pas des maires des grandes villes non plus.
20:36 - Non mais justement, c'est pas ça la clé,
20:38 il n'y a pas trop un fossé entre les privilèges,
20:42 le coffe-mimis, les présidents qui vivent dans les palais de la République,
20:45 les chauffeurs, les... voilà, pas les homards, mais...
20:49 - Tout à fait, la question que vous posez, c'est effectivement,
20:52 est-ce qu'il n'y a pas deux cultures politiques,
20:54 une culture au niveau national, députés, ministres, etc.,
20:58 qui justement...
21:00 - La France d'en haut et la France d'en bas.
21:02 - Qui ont des avantages qui sont considérables,
21:04 et une culture d'élus locaux, mais d'élus locaux,
21:06 il faut bien rappeler, de municipalité,
21:08 dans les territoires périphériques,
21:11 dans la France périphérique et dans la France rurale.
21:13 Et c'est ça le vrai problème de la crise démocratique aujourd'hui,
21:15 c'est que ces gens-là aujourd'hui,
21:17 ce sont des gens qui sont, comme l'a dit madame,
21:19 ce sont des gens qui sont en première ligne
21:21 de l'ultra-violence de la société,
21:23 qui sont en première ligne de la crise de l'autorité dans notre pays,
21:25 et qui ne peuvent pas incarner l'autorité,
21:27 parce que vous avez des jeunes et des moins jeunes
21:29 qui se permettent d'insulter des maires,
21:31 qui se permettent de les agresser, qui se permettent de les violenter,
21:33 donc ça c'est le premier problème.
21:35 Et à côté de ça, vous avez un millefeuille administratif,
21:37 et c'est ça aussi peut-être le problème qu'il y a sur la question...
21:39 - Ah oui, absolument, les normes terribles.
21:41 - La question justement de la rémunération des élus.
21:43 La rémunération des élus, c'est un micro-budget
21:45 dans les budgets de fonctionnement des collectivités territoriales.
21:47 Mais par contre, la question, c'est qu'il y a beaucoup d'élus
21:49 qui sont liés au fait, parce qu'on a une surcharge administrative,
21:51 liée à un millefeuille administratif très compliqué,
21:53 avec les régions, les départements,
21:55 les intercôts et les communes,
21:57 et vous avez des gens qui cumulent un certain nombre de mandats locaux
21:59 qui justement ne permettent pas d'avoir une action pleine et entière consacrée
22:01 à la vision de ce que doit être le maire en France,
22:03 c'est-à-dire un élu de proximité
22:05 qui garantit justement la sécurité, la tranquillité
22:07 et le bon cadre de vie de sa commune.
22:09 - Restez avec nous, on va marquer une petite pause
22:11 et on se retrouve dans quelques instants
22:13 pour la suite de vos coups de cœur et vos coups de gueule.
22:15 - Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
22:17 - J'adore vous entendre, j'adore les multiplexes,
22:19 j'adore, voilà quoi, franchement, chapeau !
22:21 - Sud Radio, LA radio du rugby.
22:23 - Sud Radio, le 10h midi,
22:25 mettez-vous d'accord, Stéphanie Demuru.
22:27 - Mettez-vous d'accord avec
22:29 Stéphanie Demuru.
22:31 - Mettez-vous d'accord avec Stéphanie Demuru.
22:33 - Mettez-vous d'accord avec Stéphanie Demuru.
22:35 - Mettez-vous d'accord avec Stéphanie Demuru.
22:37 - Mettez-vous d'accord avec Stéphanie Demuru.
22:39 - Mettez-vous d'accord avec Stéphanie Demuru.
22:41 - Mettez-vous d'accord avec mes invités ce matin,
22:46 Karen Hnaurankian, Jean-Claude Beaujour, Alexandra Spiner, Mathieu Hocq.
22:51 Je me tourne vers vous, chère Alexandra,
22:53 avec votre coup de gueule contre
22:55 le renvoi d'une salariée pour 1 euro.
22:57 - Oui, alors coup de gueule,
22:59 parce que j'ai été sidéré,
23:01 je crois qu'on a tous été émus
23:03 par cette histoire, donc une "dame pipi",
23:05 je trouve que c'est un terme qui n'est pas péjoratif,
23:09 une "dame pipi" qui travaillait à la gare Montparnasse
23:13 et depuis plus de 6 ans,
23:15 elle a 53 ans et elle vient d'être licenciée
23:19 par la société "To the Tool",
23:22 il faut la nommer parce qu'il faut aussi assumer ses responsabilités,
23:26 qui est une société sous-traitante de la SNCF.
23:29 Alors donc elle a pris 1 euro
23:31 qui lui avait été laissé par un passant,
23:34 et donc c'est là qu'on apprend qu'elles sont donc surveillées,
23:38 puisque c'est la raison pour laquelle
23:40 elle a été licenciée,
23:42 sans aucun préavis,
23:44 sans entretien préalable,
23:46 elle a été, selon ses propres dires,
23:48 puisqu'elle a témoigné sur France 2,
23:50 je ne sais pas si vous avez vu son témoignage,
23:52 il était assez émouvant,
23:54 elle a été jetée comme un kleenex.
23:57 - Mais pour quel motif ?
23:59 - Parce que cette société, "To the Tool",
24:03 stipule qu'il n'est pas autorisé
24:05 de prendre les pourboires.
24:07 Alors on peut l'entendre...
24:09 - On marche sur la tête.
24:11 - Oui, on marche évidemment sur la tête.
24:13 Elle a raconté son quotidien
24:17 de femme de ménage
24:19 dans ses toilettes de la gare Montparnasse,
24:21 qui, vous l'imaginez, est quand même très difficile.
24:24 Vous imaginez les difficultés qui seront les siennes
24:26 pour retrouver un travail.
24:28 Alors je sais bien qu'il faut distinguer
24:30 le droit de la morale.
24:32 Elle va évidemment aller devant les prud'hommes.
24:34 J'espère qu'elle va gagner.
24:38 Mais vous voyez, dans notre actualité,
24:40 surgissent régulièrement des femmes et des hommes
24:44 qui disent tout de cette France qui souffre,
24:47 de cette France invisible,
24:49 de ces colombes,
24:51 de ces sans-dents,
24:54 méprisées par François Hollande,
24:56 de ces gens qui ne sont rien,
24:59 méprisés par l'actuel président de la République.
25:01 Et oui, elle m'a beaucoup émue,
25:03 parce que c'est totalement surréaliste.
25:08 Mais on n'a pas le droit déjà de prendre des pourboires,
25:10 ça c'est étonnant.
25:12 Apparemment c'est la charte,
25:14 c'est le règlement intérieur de cette entreprise.
25:17 Il peut y avoir un règlement intérieur.
25:19 Dès lors qu'il n'est pas contraire à l'ordre public,
25:21 il reste valable.
25:23 Donc là elle a accepté 20 euros de pourboire.
25:25 1 euro !
25:27 On parle d'un euro.
25:29 D'un euro.
25:31 Et effectivement, ce contrat prend fin en 2026.
25:34 Moi je ne peux qu'espérer que la SNCF ne le renouvelle pas.
25:38 Et que peut-être elle ajoutera un minimum d'humanité
25:42 dans le cahier des charges de leur prochain appel d'offres.
25:46 Ce que je voudrais dire aussi,
25:48 c'est que vous savez on a dans le droit français
25:50 la condamnation à 1 euro symbolique.
25:53 Et bien pour cette société "to the tool",
25:56 c'est l'euro du déshonneur.
25:59 Mathieu, réaction ?
26:01 La réaction, je pense comme tout le monde autour de ce plateau,
26:04 elle est évidemment très sincère vis-à-vis de la personne
26:06 qui s'est fait licencier de manière abusive.
26:08 Là on est clairement dans un phénomène de licenciement abusif.
26:12 Moi ce qui me marque beaucoup sur ce sujet,
26:14 et il y en aura beaucoup d'autres et on va les commenter
26:16 à la suite dans l'émission,
26:17 c'est la culture d'irresponsabilité.
26:19 C'est-à-dire qu'en fait,
26:21 que ce soit au niveau des responsables politiques,
26:23 que ce soit au niveau des chefs d'entreprise dans certaines entreprises,
26:25 on est capable de licencier des gens
26:27 qui ont soit profité de largesse
26:30 ou qui ont même fait une erreur.
26:32 On est capable de les licencier,
26:33 alors qu'ils ne représentent rien finalement
26:35 et qu'ils n'ont pas fait de mal.
26:37 On est capable de les licencier,
26:38 alors que par contre, quand on est au plus haut sommet...
26:40 Ils représentent tout.
26:41 Exactement.
26:42 Ils sont les artisans de tout ce qui permet.
26:43 Ce sont ceux qui ont fait tenir la France dans la crise sanitaire.
26:45 C'est la France invisible.
26:46 Tous ces gens-là qui ont justement fait tenir la France.
26:49 Et ce sont ces gens-là que les élites méprisent au quotidien
26:53 à travers ce phénomène de culture d'irresponsabilité.
26:55 Il n'y a pas que les élites qui méprisent,
26:57 parce que là, pour le coup,
26:59 le responsable des ressources humaines de cette entreprise...
27:05 Tous autours. Il faut les nommer.
27:07 Il faut aussi que les gens assument leurs responsabilités.
27:09 Ce ne sont pas...
27:11 Entre guillemets, ce n'est pas l'élite au sens où on en parle.
27:14 C'est qu'effectivement, on est dans une société
27:16 où une société de...
27:18 J'ai envie de dire d'inhumain, de sauvage,
27:21 où chacun dans la fonction dans laquelle il est,
27:24 a ce quoi autorisé ou n'a même plus ce quoi autorisé
27:27 à faire tout et n'importe quoi.
27:29 Il n'y a pas d'humanité.
27:31 Et là, par exemple, il n'y a pas de proportionnalité.
27:33 Parce que c'est une chose que de constater
27:35 qu'une personne violerait de manière régulière,
27:38 récurrente, etc.
27:39 Un règlement intérieur qui aurait eu un avertissement, etc.
27:43 C'est autre chose.
27:44 Pour un euro, de licencier une personne,
27:48 même si c'était visé au règlement intérieur de l'entreprise,
27:52 il y a une disproportion.
27:55 Et j'imagine que le Conseil des Prud'hommes
27:57 sanctionnera la disproportion.
27:59 Là où je reviens juste un point avec Alexandra
28:02 et qui est très juste,
28:03 moi ce que je souhaiterais,
28:04 c'est qu'il n'y ait pas simplement un euro d'hommage à intérêt.
28:07 C'est pour que ces choses ne se reproduisent pas.
28:10 Alors, je ne vais pas ouvrir la boîte de Pandore,
28:12 mais il y a un moment où il faut que les sanctions punitives
28:15 soient très lourdes, pour qu'on soit découragé.
28:17 Parce que le problème, c'est que la personne qui avait ça,
28:20 l'entreprise, va être coupée de quelques centaines,
28:23 quelques millions d'euros.
28:24 - Surtout au Prud'homme qui a réglé ça.
28:26 - Oui, mais tout cela ne dissuade pas.
28:29 C'est une question que je mets en débat.
28:32 C'est dans ce type de circonstance,
28:34 s'il y avait, si les Conseils des Prud'hommes,
28:36 sans en arriver au dommage punitif que l'on connaît aux Etats-Unis,
28:39 mais si le Conseil des Prud'hommes condamnait, par exemple,
28:42 à des sommes sévères pour procédures abusives,
28:46 par exemple, au titre de ce qu'on appelle l'article 100,
28:50 les 700, les frais d'avocat.
28:52 Mais des choses significatives, pour décourager.
28:54 Parce qu'en réalité, vous avez signalé le cas de cette dame,
28:58 et bien demain, il y en aura d'autres et on en voit tout le temps.
29:01 - Mais vous savez aussi qu'on ne va pas dans ce sens-là,
29:03 on va vers davantage de flexibilité dans les contrats.
29:06 - Non mais attendez, c'est pas moi qui ai dit flexibilité.
29:09 - La flexibilité dans les contrats, elle peut aller de pair
29:11 avec un minimum d'humanité.
29:13 Parce que là, on est quand même dans les dérives d'un système
29:16 qui se fout totalement des salariés.
29:18 Vous savez, par exemple, on pourrit la vie des chefs d'entreprise
29:22 avec un mille-feuille de complications bureaucratiques,
29:26 de réglementations, une réglementation nouvelle chaque jour,
29:30 rétroactive, à peine a-t-on le droit de s'habituer à une réglementation
29:34 que surgit une nouvelle réglementation.
29:37 Et parallèlement à ça, on a une entreprise néerlandaise
29:40 qui sous-traite la gestion des toilettes des gares parisiennes
29:45 pour la SNCF et qui a des pratiques totalement d'un autre siècle.
29:50 - Alors le PDG de la SNCF n'ira pas non plus,
29:52 il va aller au Prud'homme aussi, certainement.
29:55 - Pardonnez-moi, mais ce que dit Alexandra, c'est très juste,
29:58 elle vient de dire "l'entreprise néerlandaise".
30:00 En d'autres termes, celui qui est au-dessus donne des instructions,
30:03 il est très loin.
30:05 Et en fait, on met la pression sur toute la chaîne.
30:09 On parle de développement durable, parlons de développement durable,
30:12 on est tout au-dessus, on prend des décisions,
30:15 on met la pression sur toute la chaîne, et parfois,
30:17 parce que j'imagine que le RH peut-être vous dira,
30:20 "moi on me met la pression pour que je fasse telle et telle chose",
30:22 et c'est là aussi où il faut qu'on se pose la question.
30:24 - Mais c'est surtout que cette femme peut-être était seule,
30:25 parce que là je faisais une allusion à Jean-Pierre Farandou
30:27 qui n'ira pas au-delà des JO,
30:30 parce que le gouvernement a estimé qu'il avait peut-être été un peu trop tendre
30:33 sur l'accord conclu par les syndicats de la SNCF.
30:38 Il y a toujours ce deux poids deux mesures.
30:41 Vous voyez, là, en l'espèce, les syndicats manifestement ont été très puissants,
30:45 ont obtenu des accords qu'ils n'auraient peut-être pas dû recevoir.
30:50 En tout cas, c'est ce que pensent beaucoup de Français, n'est-ce pas ?
30:53 - La SNCF, les syndicats, de toute façon, font de la politique.
30:57 C'est-à-dire qu'ils ne font pas aujourd'hui de la défense du droit des salariés.
31:01 Ils obtiennent des accords, ils obtiennent des deals avec le gouvernement,
31:03 avec le patron de la SNCF, avec la haute direction de la SNCF,
31:07 mais ils ne s'occupent jamais des conditions de travail de leurs salariés,
31:11 ils ne s'occupent jamais des conditions de travail de leurs collègues.
31:14 Et c'est bien ça le problème à la SNCF.
31:16 - Ils sont puissants, hein, Ken ?
31:18 - Ils sont très bien payés à la SNCF grâce aux syndicats.
31:21 Les syndicats font qu'à chaque fois qu'ils font grève,
31:23 ils ressortent avec une augmentation de salaire,
31:25 avec des avantages en nature, des 13e, des 14e mois.
31:28 Moi, je suis absolument pour la privatisation de la SNCF.
31:31 Il faut arrêter avec ce délire des syndicats qui,
31:33 à chaque vacances de Noël, à chaque vacances d'été...
31:36 - À chaque JO, on va en parler.
31:38 - Vous dites qu'ils font de la politique, ils font surtout du chantage.
31:41 - Oui, mais à un moment, il faut dire les choses.
31:43 - Mais parce que c'est le gouvernement qui...
31:45 - Qui tolère.
31:46 - Qui tolère les situations monopoles.
31:48 - C'est pour ça que, pardon de dire des gros mots,
31:50 mais peut-être qu'un jour, il faudra songer à la privatisation de cette entreprise.
31:55 - Un jour, il faut le faire le plus vite possible, parce que les billets de train...
31:57 - Parce que cette culture du blocage, elle est insoutenable, elle est insupportable.
32:00 - Avec le coût du transport qui est prohibitif,
32:03 et le service n'est pas toujours rendé.
32:05 - D'ailleurs, où est le ministre des Transports ?
32:08 Parce que je n'ai pas beaucoup entendu, ça le concerne un petit peu tout cela, non ?
32:12 - Alors, ils ont fait porter le chapeau, ça vous a choqué justement,
32:15 cette future non-reconduction de Jean-Pierre Farandou ?
32:19 - Non, alors moi, je ne vais pas juger de la reconduction ou non du PDG de la SNCF.
32:24 En revanche, ce qui me choque, c'est qu'on a ici un gouvernement
32:27 qui n'est jamais comptable de ses propres échecs.
32:30 C'est-à-dire qu'ils sont contemplateurs du naufrage qu'ils occasionnent.
32:34 - Ils vont porter le chapeau au PDG de la SNCF.
32:37 - Notre pays a été bloqué complètement par cette réforme des retraites,
32:43 qui certes était nécessaire, mais voilà, quand même, ça a coûté.
32:49 Beaucoup de blocages, beaucoup de conflits,
32:52 pour finalement qu'à la SNCF, il y ait une espèce de régime spécial,
32:58 et qu'il puisse se dédouaner de cette loi qui était censée être la grande loi de M. Macron.
33:03 - Je voudrais préciser une chose sur la SNCF,
33:05 c'est que c'est une entreprise privée détenue à 100% par l'État.
33:08 Il faut juste préciser que ce n'est pas une entreprise publique à proprement parler,
33:11 mais quand on est détenu à 100% par l'État, c'est de fait une entreprise publique.
33:14 - Et ce qui me choque beaucoup, vous voyez, on parlait de responsabilité tout à l'heure.
33:18 Vous ne pouvez pas me faire croire que ces accords n'ont pas été approuvés par des ministres.
33:24 Ou alors c'est extrêmement inquiétant.
33:26 - C'est ce que semble dire l'agent Pierre Farnoud.
33:29 - Je sais bien que les macronistes revendiquent l'amateurisme,
33:33 mais dans ces cas-là, c'est vraiment...
33:35 - Non mais il faut être sérieux, on ne peut pas imaginer...
33:37 - Chers amis, on va marquer une petite pause.
33:40 - Je vais vous en remercier.
33:41 - Mais je vous la redonnerai tout à l'heure, c'est promis.
33:46 Jean-Claude Beaujour, restez avec nous, on se retrouve dans quelques instants.
33:49 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Stéphanie Demuru.
33:54 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Stéphanie Demuru.
34:00 - Mettons-nous d'accord, mettez-vous d'accord avec mes invités ce matin.
34:04 Karen Hacheno-Roquian, Jean-Claude Beaujour, Alexandra Spiner, Mathieu Hauck.
34:09 Mathieu Hauck, justement, votre coup de gueule contre vous, la politique étrangère d'Emmanuel Macron.
34:15 - Alors effectivement, les deux derniers jours ont été consacrés à la visite de l'homme le plus puissant du monde,
34:21 le président Xi Jinping, qui était en visite à l'Elysée, puis dans les Hautes-Pyrénées.
34:26 On a assisté encore une fois à une nouvelle visite d'un grand leader de ce monde,
34:30 où le président de la République a plutôt soigné la forme que le fond.
34:33 Et c'est bien là le problème, parce que depuis 2017, la France a été humiliée successivement sur la scène internationale,
34:39 justement à cause d'une politique de coup d'éclat au lieu de traiter les problèmes de fond.
34:45 Sur la Chine notamment, le président de la République a mis en avant deux grands sujets qui étaient clés,
34:50 sur lesquels il voulait obtenir des avantages de la part du président Xi Jinping.
34:54 Le premier point, c'est sur la politique industrielle, donc rééquilibrer les relations commerciales
34:58 qui sont aujourd'hui très déficitaires, 65 milliards d'euros qui sont déficitaires vis-à-vis de la France
35:04 en termes de commerce extérieur, vis-à-vis de la Chine, et de les rééquilibrer en obtenant des économies,
35:08 en obtenant des exemptions françaises, et lui pense européennes en réalité, de la part du président Xi Jinping.
35:15 Sauf qu'il n'a pas donné date à ces demandes d'exemption, puisque la Chine va prolonger sa politique protectionniste
35:25 de soutien à l'industrie automobile verte, et donc nos acteurs économiques auront du mal à s'imposer
35:31 vis-à-vis de la construction de voitures électriques notamment,
35:35 alors que c'est le grand projet du président de la République sur la transformation de l'industrie.
35:39 Le deuxième sujet, c'est sur la guerre en Ukraine. Alors sur la guerre en Ukraine, il y a encore moins d'avancées
35:43 puisqu'effectivement il essaye de casser cet axe sino-russe qu'il n'arrive pas à casser.
35:48 Toujours est-il que c'est un échec, en tout cas sur la politique chinoise.
35:52 Pourtant le président de la Chine a en tête l'idée que la France est un pays gaulo-chiracien
35:57 avec une voix singulière dans ce monde. Cette voix-là, on ne l'entend plus aujourd'hui.
36:02 On ne l'a pas entendu non plus sur un certain nombre d'autres sujets,
36:05 puisque Emmanuel Macron a été humilié par Donald Trump la première visite du 14 juillet,
36:09 où il avait demandé à Donald Trump de rester dans les accords de Paris sur le climat.
36:13 Finalement, il ne l'a pas fait. On peut citer les relations avec Boris Johnson également.
36:16 Il voulait un hard Brexit, et finalement le Brexit a pénalisé davantage les pêcheurs français
36:21 que les Britanniques eux-mêmes. Donc sur un certain nombre de sujets, je peux les multiplier.
36:25 - Avec l'Afrique. - Exactement. Au Sahel, on s'est fait marcher dessus par la Chine et par la Russie.
36:31 Sur l'Indo-Pacifique, c'est pareil. Il n'y a pas de pays aujourd'hui avec lequel Emmanuel Macron a des bonnes relations.
36:36 Peut-être le Canada, Justin Trudeau. Mais en tout cas, toujours est-il que la politique étrangère
36:40 d'Emmanuel Macron est un échec depuis 2017.
36:43 - Et Anne Charlequian, pourquoi finalement la Chine s'aiderait aux demandes de la France ?
36:46 Franchement, elle ne fait pas tellement peur la France à la Chine aujourd'hui.
36:51 - Ce qui m'a le plus choqué pendant cette visite de Xi Jinping, c'est de voir que Wanderlion
36:55 était tout le temps avec Emmanuel Macron. J'avais l'impression de voir un enfant avec sa maman
36:59 qui le tenait par la main. Je vous rappelle que la France, c'est la seule puissance nucléaire
37:04 de l'Union Européenne aujourd'hui. La France, c'est la deuxième économie la plus puissante de l'Union Européenne.
37:09 Pourquoi est-ce qu'on doit avoir le président de la France qui se balade avec sa maîtresse,
37:14 qui lui tient la main ? Wanderlion, je vous rappelle, n'est pas élu par les peuples européens.
37:19 Elle est détestée à peu près partout en Europe. Quelle est la légitimité de cette femme
37:25 d'accompagner Emmanuel Macron, le président de la France, qui est un pays souverain, je vous rappelle,
37:30 sur tous les déplacements avec Xi Jinping ? Je ne comprends pas, c'était honteux,
37:34 cette image était extrêmement désagréable. - Votre réaction par rapport à Madame Wanderlion ?
37:40 - Je ne la porte pas dans mon cœur. - Non mais c'est avec l'Europe que la Chine traite,
37:45 ce n'est pas avec la France en particulier. - C'est un seul problème.
37:49 - Oui, mais les communs, je vous respecte quand même, messieurs dames.
37:51 - On a quand même tous à cœur que la France reste un grand pays et n'a pas besoin d'être serre.
37:58 Mais vous savez, la politique c'est aussi des symboles. - Et oui, et ça on peut en discuter.
38:03 - On peut évidemment en discuter et je crois profondément à l'idée que la France doit se tenir debout
38:10 et exister et l'Europe ne doit pas l'écraser, tout simplement.
38:16 - Moi ce que je réponds à ça, c'est que la France est dans l'Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale,
38:22 on a justement cette construction européenne et ce n'est pas pour autant que le général de Gaulle
38:26 ou que Jacques Chirac, ou même François Mitterrand à une époque,
38:29 pouvaient obtenir des positions françaises et défendre les intérêts de la France.
38:33 Ce n'est pas l'Union Européenne forcément qui bloque nécessairement.
38:35 Là en l'occurrence, on a un président de la République qui justement n'arrive pas à faire entendre
38:41 la voix singulière de la France sur un certain nombre de sujets.
38:43 - Et sur quel argument ? C'est ce que je vous posais comme question.
38:46 Il peut-il la faire entendre ? Quel intérêt a la Chine d'écouter la France aujourd'hui ?
38:50 - Alors, moi je pense qu'il y a deux sujets qui viennent d'être abordés.
38:54 Le premier, c'est est-ce qu'il s'agissait d'une visite bilatérale, visite d'État bilatérale,
39:00 ou une visite européano-chinoise ?
39:04 C'est là où effectivement la présence de Madame Van der Leyen m'interroge
39:08 parce qu'on a le sentiment que c'est une visite européenne.
39:14 Si c'est une visite européenne, ou en tout état de cause, si on considère qu'il faut que
39:20 la présidente de la Commission européenne soit présente dans des discussions bilatérales
39:25 ou à raison des sujets, puisqu'il a beaucoup été question de la guerre en Ukraine,
39:29 alors à ce moment-là, le vrai problème que nous avons, c'est
39:33 la nouvelle politique nationale par rapport à l'Union européenne vis-à-vis de la Chine.
39:38 Et c'est toute la complexité que nous avons, et ça c'est une responsabilité de l'Union européenne,
39:44 c'est d'arriver à avoir une politique cohérente, qui soit une politique de l'ensemble des 27,
39:50 et qui donc parle pour l'ensemble des intérêts des pays de l'Union européenne.
39:55 Qu'on se mette d'accord sur ce que l'on veut, parce que je veux vous dire, en réalité,
39:59 les trois en jouent. Tantôt ils nous disent, moi je les connais un petit peu,
40:03 tantôt ils nous disent "eh bien, nous c'est important que nous avons de l'amitié franco-chinoise, etc."
40:09 mais dans le même temps, ils vont jouer de la rivalité entre pays européens.
40:13 On se souvient de la relation particulière entre l'Allemagne et la Chine.
40:17 Donc là, on a une responsabilité, nous européens, puisqu'on est à un mois de l'élection du nouveau Parlement européen,
40:24 il faut qu'on se pose la question, et notamment ceux qui sont européens,
40:27 est-ce qu'on se met d'accord sur les grandes lignes ?
40:30 Alors évidemment, on peut avoir des points de divergence,
40:33 mais les grandes lignes de notre politique européenne par rapport, par exemple, à la Chine.
40:37 - Alors il me semble qu'après, le Tchintchépine sera en Estonie et en Hongrie,
40:40 eh bien ça, ça dit quelque chose, ça aussi, non ?
40:43 - Ben oui, en termes de lecture, c'est un problème.
40:46 Donc ça veut dire qu'après avoir vu Madame van der Leyen,
40:49 il va dans d'autres États européens, et est-ce que ceux-ci vont avoir des messages différents ?
40:54 À ce moment-là, il aurait été intéressant d'avoir un vrai sommet Union européenne-Chine,
40:59 et qu'on détermine, en tout cas pour moi c'est important, qu'on détermine notre position vis-à-vis des Chinois.
41:03 Et il me souvient avoir redit à des amis chinois, que nous restons toujours sur...
41:08 C'est très bien qu'on ait une amitié, je crois en l'amitié franco-chinoise,
41:12 pour autant, nous, ce que nous attendons, ce sont aussi des résultats très concrets,
41:17 sur un certain nombre de sujets.
41:19 Par exemple, le sujet de la réciprocité, par exemple, le sujet des normes,
41:23 par exemple les garanties qui sont données à nos entreprises,
41:25 avec la loi sur la sécurité nationale,
41:28 qui inquiète un certain nombre de nos entreprises françaises et européennes,
41:33 en postant chez...
41:34 - Mais si on ne va pas jusque-là, c'est parce qu'il y a l'Europe, justement ?
41:37 - Non, non, non, non, alors je vais vous dire,
41:40 justement, c'est parce que l'Europe doit être sur ces sujets-là,
41:43 elle doit être exigeante, et là encore je vous dis,
41:46 moi je redis à mes amis chinois, nous sommes amis, bien sûr,
41:49 mais l'amitié, elle doit avoir du contenu.
41:52 Ça ne peut pas simplement être une déclaration.
41:54 - Et de la réciprocité, c'est quoi alors ?
41:56 C'est un manque de fermeté, de la naïveté ?
41:59 - La Chine ne respecte que les pays forts.
42:03 - Eh oui, comme la Russie d'ailleurs.
42:05 - Mais comme les Etats-Unis d'ailleurs.
42:07 Bon, les Etats-Unis c'est un peu différent, parce que si vous êtes trop forts, ils vous écrasent.
42:10 Mais la Chine ne respecte que les pays forts,
42:13 aujourd'hui on montre qu'on est faible.
42:16 Comment est-ce que vous voulez que la Chine nous respecte ?
42:17 Il n'y a aucune bonne raison...
42:19 - C'est ma question depuis le début.
42:21 - Qu'est-ce qu'il y a comme raison ?
42:23 - Regardez par exemple les cyber-attaques de la Chine et de la Russie.
42:26 Est-ce qu'il n'est pas temps qu'on apporte une réponse ferme face à tout cela ?
42:31 - On devrait avoir déjà des réponses diplomatiques, qu'on ne fait pas.
42:34 Vous savez qu'en réalité, quand on reçoit une attaque du gouvernement chinois
42:37 sur nos systèmes de sécurité, on a le droit de convoquer l'ambassadeur de Chine,
42:41 voire de renvoyer les ambassadeurs dans leur pays.
42:43 C'est des mesures diplomatiques qui sont symboliques.
42:46 En réalité, ça ne baisse pas les attaques, mais ça montre qu'on fait quelque chose.
42:49 - On a besoin de la Chine aujourd'hui.
42:51 - On a besoin de tout le monde, j'ai l'impression.
42:53 - Toutes ces cyber-attaques, c'est quand même une tentative de déstabilisation de nos démocraties.
42:56 Je suis quand même très étonnée.
42:58 - C'est un projet économique.
43:00 Les Chinois, ils ne pensent pas à la démocratie, parce que pour eux, ça n'existe pas.
43:03 Ils s'en fichent d'ailleurs.
43:05 - Il y a toujours les tentatives assez drôles, il faut bien le dire.
43:08 On leur a parlé des droits de l'homme.
43:10 - Oui, ils s'en fichent complètement.
43:12 C'était la même qu'on avait sorti pour les LGO en Chine.
43:14 Leur but est économique. Leur but, c'est la guerre économique.
43:17 Ils ont compris qu'aujourd'hui, la guerre se fait de moins en moins avec des chars et des avions,
43:20 mais de plus en plus avec des ordinateurs et des projets économiques.
43:23 Aujourd'hui, le but de la Chine, c'est de devenir la première puissance mondiale.
43:26 Ils sont déjà entre 1 et 2, 1ère et 2ème place des premières puissances économiques mondiales.
43:32 Il ne faut pas exagérer, la Chine a quand même un pays avec une population très pauvre en moyenne,
43:37 même si à Shanghai et à Pékin, il y a des populations riches.
43:40 La Chine reste un pays pauvre, n'exagérons pas, au niveau de sa population,
43:44 mais son but est de devenir la superpuissance mondiale.
43:46 Ce n'est pas en s'écrasant devant eux, à moins que notre but, c'est de devenir les vassaux de la Chine.
43:52 Si c'est l'objectif de Macron, d'accord, il a très bien fait.
43:55 Il y a clairement ce risque aujourd'hui.
43:57 Moi, je pense que ce n'est pas simplement des vassaux de la Chine.
44:00 Sur un certain nombre de sujets, il faudrait plus qu'une émission pour en parler,
44:04 c'est qu'à partir du moment où nous, nous avons un logiciel qui diffère,
44:09 eh bien, on se met en danger.
44:11 Je vais vous prendre un exemple. J'ai entendu dire par une personne d'un autre parti
44:17 que la valeur repos était une valeur de notre système.
44:23 Je vais vous dire, c'est ce que je dis aux jeunes,
44:25 si votre préoccupation à 20 ans, c'est exclusivement les retraites, les ponts et les repos,
44:30 nous allons nous faire, vous allez, puisque nous c'est réglé, nous c'est trop tard,
44:34 nous allons nous faire, vous allez vous faire avoir,
44:36 parce que dans ces pays-là, je rentre d'Asie, je peux vous dire,
44:40 ce que je constate dans tous ces pays, c'est qu'ils ont probablement beaucoup moins que nous,
44:45 mais ils ont une rage de réussir et ils voient l'avenir positivement.
44:49 Ce ne sont pas des blagues, ils voient l'avenir positivement.
44:52 Moi, j'ai vu l'évolution de la Chine en 40 ans.
44:56 J'ai été étudiant en Chine au milieu des années 80, l'époque de Deng Xiaoping.
44:59 Eh bien, quand nos professeurs nous disaient, nous avons comme objectif
45:03 tels objectifs à échéance de 30 ans, avec mes copains français,
45:07 on rigolait, on se disait, à échéance de 30 ans, ils ne seront jamais là.
45:09 Sauf qu'à 20 ans, ils avaient déjà réussi cette échéance.
45:12 Alors, ça n'est pas une démocratie, mais ils se donnent leurs moyens.
45:17 Je ne suis pas en train de porter un jugement de valeur.
45:19 Donc, si nous, nous ne nous disons pas européens,
45:21 attendez, si on n'obtient pas cela, il y aura telle décision de prise
45:25 et tout le monde va suivre cette décision, on est cuit.
45:28 - Mais on n'est pas un peu trop gâté ?
45:30 - Vous savez, je pense aussi qu'il faut qu'on se réarme sur le plan économique.
45:36 Oui, morale aussi, mais qu'on réindustrialise aussi notre pays.
45:42 Parce que je vous rappelle quand même, sur un certain nombre de sujets,
45:45 la France est totalement asservie à la Chine,
45:48 notamment, regardez le problème des médicaments.
45:51 On a une pénurie cruelle d'antibiotiques,
45:55 on est complètement dépendant de la production chinoise.
45:59 Ça n'est tout simplement pas acceptable quand on pense à la souveraineté nationale.
46:03 - Ça veut dire, Alexandra, qu'il faudra ce que vous prônez,
46:07 c'est qu'effectivement, on est un ministère,
46:09 parce que c'est comme ça que ça se passe en Chine,
46:11 on est un ministère de l'industrie qui dit aux entreprises,
46:14 voilà le cadre dans lequel vous pouvez évoluer,
46:16 et voilà le cadre dans lequel vous ne pourrez pas évoluer.
46:18 - Nous, on a travaillé sur cette question-là, effectivement,
46:20 la Chine porte un projet de réveil de nations empires,
46:22 c'est-à-dire qu'ils ont pour objectif d'être la première puissance mondiale d'ici 2049,
46:26 puisque ce sera l'anniversaire des 50 ans de la rétrocession d'Hong Kong.
46:30 Pour cela, ils se donnent l'objectif d'être une super puissance sur l'ensemble des sujets
46:35 économiques, technologiques, spatiales...
46:37 - Ils sont d'un parti, l'intelligence artificielle, ça fait 30 ans qu'ils y bossent.
46:41 Madame Van der Leyen en a parlé en février.
46:44 - Mais parlez-nous de la stratégie, c'est une blague !
46:46 - C'est quand même une stratégie cohérente, alors que la France et les Européens,
46:49 aujourd'hui, on n'a pas de stratégie cohérente,
46:50 et on n'a pas non plus de stratégie vis-à-vis de la Chine.
46:52 Aujourd'hui, il y a trois possibilités vis-à-vis de la Chine.
46:54 Soit vous faites un alignement des valeurs sur le modèle américain,
46:57 c'est-à-dire qu'on ne veut pas que la Chine soit la première puissance mondiale,
47:01 on veut rester dans le camp atlantiste et américain,
47:04 donc ça c'est le choix porté par la droite libérale.
47:08 Soit vous faites un deuxième choix, qui est le choix de Paula Mélenchon,
47:11 c'est-à-dire l'alignement sur le projet chinois,
47:15 et donc une espèce d'anti-américanisme primaire,
47:18 et donc vous devenez pro-chinois,
47:20 et donc vous mettez dans la main des intérêts économiques chinois,
47:23 ce que fait finalement l'Allemagne d'une certaine façon,
47:25 parce qu'ils sont vraiment dépendants économiquement de la Chine.
47:27 Soit vous avez un troisième point,
47:29 qui est justement de faire notre projet de nation-empire,
47:33 d'une certaine façon, de réarmement sur l'ensemble des sujets,
47:36 industriels, économiques, politiques, et surtout morales.
47:40 Parce qu'aujourd'hui, l'Occident a peur,
47:43 et la France en elle-même, a peur de ce que l'on est,
47:45 on a peur de ce que l'on dégage,
47:47 on a une sentiment de culpabilité très profond,
47:50 et on est incapable aujourd'hui de regarder droit dans les yeux
47:52 la Chine, l'Inde, la Russie, etc.
47:54 Parce que justement, nous-mêmes, on a peur de nous-mêmes,
47:56 et on est marqué par des courants politiques,
47:58 des constructeurs qui veulent aujourd'hui déconstruire
48:00 ce qu'a fait la grandeur de l'Europe.
48:02 - Et Denis Jaquet d'ailleurs, comment...
48:04 - Oui. - Votre patron sera chinois,
48:06 sera mon invité tout à l'heure,
48:08 on en parlera à midi et demi.
48:10 Restez avec nous, on se retrouve dans quelques instants,
48:12 après une petite pause.
48:14 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord,
48:17 Stéphanie Demuru.
48:19 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord,
48:23 Stéphanie Demuru.
48:25 - On se retrouve dans "Mettez-vous d'accord",
48:27 mettons-nous d'accord, mettez-vous d'accord,
48:29 Karen, Jean-Claude, bonjour,
48:31 Alexandra, Spiner, Mathieu,
48:33 on va balayer un petit peu
48:35 les grands sujets de l'actualité,
48:37 avec, bon, alors, pour commencer,
48:39 quelque chose de plutôt sympathique,
48:41 j'en sais rien, vous allez me dire d'ailleurs,
48:43 la flamme, ça y est, la flamme olympique qui est arrivée
48:45 plus que 79 jours avant la cérémonie des JO,
48:47 mais c'est presque parti, ça y est,
48:49 la flamme est arrivée au bord du
48:51 3 mois BELM au large de Marseille,
48:53 elle sera allumée ce soir pour la première fois,
48:55 Alexandra Spiner, c'est...
48:57 vous l'attendez avec impatience,
48:59 c'est JO, vous allez être devant votre télé
49:01 ce soir ? - Alors, écoutez, vraiment,
49:03 moi je suis absolument contre le JO bashing.
49:05 Je trouve que...
49:07 - Vous êtes contente, alors ? - Oui, je suis très contente,
49:09 parce que notre pays... - Vous allez beaucoup marcher
49:11 cet été ? - Non, notre pays va être
49:13 sous le feu des projecteurs
49:15 du monde entier, on va être le cœur du monde.
49:17 - C'est bien ça le problème ? - Oui, alors...
49:19 - C'est bien ça le problème ? - Écoutez, tout le monde se bat
49:21 pour avoir les JO, quand même, hein ?
49:23 - On n'en a peut-être pas dû. - Mais écoutez, je sais bien
49:25 qu'il va y avoir un certain nombre
49:27 de contraintes pour...
49:29 pour chacun d'entre nous,
49:31 dans des quartiers à Paris, ça va être
49:33 particulièrement difficile,
49:35 peut-être que tout ça n'a pas été forcément bien
49:37 pensé, mais c'est quand même extraordinaire,
49:39 Paris va être
49:41 la capitale mondiale du sport,
49:43 enfin moi je trouve ça
49:45 extraordinaire, je comprends
49:47 pas qu'on puisse pas se réjouir
49:49 collectivement, et je trouve que ces images
49:51 qui nous viennent de Marseille sont
49:53 tout à fait magnifiques, on va avoir
49:55 des sportifs, non mais des sportifs
49:57 paralympiques par exemple,
49:59 des gens qui au quotidien
50:01 font des exploits
50:03 incroyables et qui vont être mis à l'honneur,
50:05 moi je trouve ça formidable, vive
50:07 les JO, j'espère qu'on va
50:09 remporter de nombreuses médailles
50:11 et qu'on sera les champions du monde, voilà.
50:13 Il est temps qu'on redevienne des champions du monde.
50:15 C'est merveilleux, la terre entière
50:17 va voir qu'on est devenu un pays du tiers monde,
50:19 qu'on va faire...
50:21 - On pouvait pas dire ça, mais qu'on pouvait pas dire ça...
50:23 - Qu'on aura la médaille d'or des pickpockets
50:25 300 mètres courus, qu'on va avoir
50:27 la médaille d'or de l'agression
50:29 crapuleuse à la sortie de l'aéroport,
50:31 qu'on va avoir la médaille d'or
50:33 de violence gratuite, parce qu'on l'a déjà
50:35 aujourd'hui, mais la terre entière va voir
50:37 que la France est devenue un pays du tiers monde,
50:39 violent, dangereux,
50:41 je n'ai aucune...
50:43 aucun espoir, aucun espoir
50:45 que ça se passe bien, ces JO.
50:47 Ces JO, on avait 5 ans pour les organiser,
50:49 je pense qu'il n'est pas encore trop tard
50:51 pour les annuler, pour éviter que la terre
50:53 voie la déchéance de la vie de Paris.
50:55 - Vous êtes un petit peu d'accord.
50:57 - Je connais Paris parce que là,
50:59 à moins de déployer
51:01 deux policiers
51:03 pour chaque touriste, je vois pas comment on va faire
51:05 pour pouvoir sécuriser ces JO,
51:07 ça va être impossible.
51:09 - Moi je suis très choqué.
51:11 - Non, il ne nous a pas plombé le moral,
51:13 mais c'est l'occasion de lui dire qu'on est très choqué par ses propos.
51:15 - Vous peut-être.
51:17 - Nous sommes autour de cette table très choqués
51:19 par les propos de Karen. Pourquoi ?
51:21 Bien sûr qu'on a des problèmes et qu'on déplore
51:23 tous, on n'a pas envie de se faire dérouber,
51:25 on n'a pas envie d'avoir des pickpockets, moi je prends
51:27 le métro, je peux vous dire que c'est désagréable.
51:29 Cela étant, il faut arrêter de dire que la France
51:31 est devenue un titre du tiers monde. C'est ce
51:33 contre quoi je lutte, je vais vous dire.
51:35 Je refuse cet esprit
51:37 négatif, nous avons des sujets,
51:39 la question c'est qu'est-ce qu'on veut pour l'avenir.
51:41 Voilà, si vous allez au Venezuela,
51:43 si vous allez au Brésil, si vous allez en Afrique
51:45 du Sud, si vous allez dans des tas de pays,
51:47 même aux Etats-Unis,
51:49 vous risquez des tas de choses.
51:51 Non, notre pays n'est pas pire
51:53 que ceux que je viens de citer.
51:55 - C'est moins catastrophique les pays que vous avez cités,
51:57 le Venezuela est une dictature communiste.
51:59 - Vous pensez que c'est plus simple à Londres ?
52:01 - En Chine, au Japon...
52:03 - Il y a des caméras partout en Chine.
52:05 Vous pensez que c'est plus simple ?
52:07 - Vous pensez que c'est plus simple ?
52:09 - Dans les pays de l'Est de l'Europe,
52:11 c'est les pays qui n'ont pas subi de migrations massives.
52:13 - Si vous couvrez mon propos, je ne pourrais pas m'exprimer.
52:15 Non, soyons sérieux,
52:17 nous avons effectivement
52:19 un certain nombre de difficultés,
52:21 mais moi je ne veux pas, justement,
52:23 dire à nos jeunes,
52:25 il n'y a plus qu'à se tuer finalement.
52:27 En vous entendant, on a l'impression qu'il faut sauter.
52:29 - Je ne peux pas accepter d'en plus ce défaitisme.
52:31 - Parce qu'après on va parler de Sciences Po
52:33 et pour les 5 minutes qui restent.
52:35 - Je ne suis pas loin d'être en accord avec lui.
52:37 Le problème, c'est que nous,
52:39 on a fait un modèle français qui est un modèle attractif,
52:41 un modèle touristique.
52:43 On a vraiment survalorisé le tourisme
52:45 et on s'était dit, en ayant
52:47 une vitrine Paris attractive,
52:49 on va pouvoir faire venir plein de touristes dans notre pays
52:51 et ça va être génial. Les gens vont venir dépenser
52:53 de l'argent aux Champs-Elysées.
52:55 Le problème, c'est que quand on se dit ça,
52:57 on dit qu'il faut faire les Jeux Olympiques. Moi, j'étais plutôt pour faire les Jeux Olympiques.
52:59 - Je t'ai connu dès le début.
53:01 - C'est quelque chose qui était une belle vitrine.
53:03 C'est quelque chose qui est bien.
53:05 En plus, nos sportifs sont très bons et on devrait
53:07 récupérer beaucoup de médailles parce qu'on a des joueurs
53:09 et des sportifs qui sont des talents générationnels.
53:11 - Je ne vous parle même pas de sport.
53:13 - C'est ça.
53:15 Par contre, sur l'organisation,
53:17 il y a absolument tout à revoir.
53:19 La question de la
53:21 contractualisation avec les sites sportifs
53:23 n'est pas forcément toute réglée.
53:25 Vous avez le sujet de l'insécurité,
53:27 l'insécurité des sites, l'insécurité de la ville de Paris,
53:29 l'insécurité de la cérémonie d'ouverture.
53:31 Je prends juste un exemple très marquant.
53:33 Nous, on a regardé dans notre think-tank,
53:35 on a comparé les cérémonies d'ouverture
53:37 notamment projetées par la France
53:39 et celles des Jeux Olympiques de Londres 2012
53:41 et encore pire, Pékin 2008.
53:43 On voit que la France, en termes de symboles,
53:45 sera vraiment catastrophique.
53:47 On en voit un très mauvais signal parce que notre cérémonie d'ouverture
53:49 n'atteindra pas celle qu'avait,
53:51 rappelez-vous quand même, de Londres 2012
53:53 avec la Reine Elisabeth, etc.
53:55 Le Royaume-Uni avait montré
53:57 au monde entier qu'ils étaient capables
53:59 d'entrer dans la modernité.
54:01 - On verra, c'est pas encore fait.
54:03 - Le terrorisme est quand même un peu passé par là.
54:05 - On a vu des choses comme ça à la cérémonie d'ouverture.
54:07 - Le terrorisme est quand même un peu passé par là,
54:09 ce qui nous complique aussi à tâcher.
54:11 - C'est vrai qu'on n'a pas tant des risques terroristes aussi aux Jeux Olympiques.
54:13 - Il nous reste 3 minutes 30,
54:15 c'est pas énorme,
54:17 mais je voulais vous faire réagir sur
54:19 les blocages qui se poursuivent à Sciences Po.
54:21 Est-ce qu'il y a une instrumentalisation politique ?
54:23 On a vu hier le coup d'éclat
54:25 de François-Xavier Bellamy,
54:27 candidat LR aux européennes,
54:29 avec cette altercation en face de Louis Boyard,
54:31 Glucksmann ce matin, Raphaël Glucksmann,
54:33 qui juge qu'il ne faut pas expulser
54:35 les étudiants pro-palestiniens.
54:37 Alexandra Spiner, un petit tour de table.
54:39 - Non mais attendez, c'est une formule totalement
54:41 délirante. Evidemment Sciences Po
54:43 accueille des étudiants étrangers.
54:47 Ils ont la chance de bénéficier
54:49 de l'enseignement de ce qui était
54:51 jusque-là une institution
54:53 de l'enseignement français.
54:55 Ils ne respectent pas les règles,
54:57 évidemment qu'ils doivent
54:59 être reconduits chez eux.
55:01 Ça me paraît évident.
55:03 On ne va pas se laisser terroriser par une minorité
55:05 agissante. C'est insupportable.
55:07 Vous avez des étudiants qui passent leur examen.
55:09 Regardez dans quelles conditions ils le font.
55:11 Je vous rappelle qu'on a là quand même
55:13 des décérébrés, des espèces
55:15 de débiles qui ne comprennent rien
55:17 à la situation du Moyen-Orient
55:19 et qui font du ramasse
55:21 leur héros.
55:23 C'est insoutenable. On ne peut pas accepter ça.
55:25 Des étudiants étrangers qui viennent en France
55:27 pour insulter la France, pour moi c'est
55:29 suppression du visa directement dans l'avion.
55:31 Il n'y a pas que des étudiants étrangers.
55:33 Non, je ne vous dis pas des étudiants étrangers.
55:35 Vous avez aussi une prof
55:37 dont il faut quand même parler,
55:39 Nassira Ghenifzouliamas
55:41 qui a insulté un de ses amis hier.
55:43 Absolument.
55:45 C'était donc un soutien d'Assa Traoré
55:47 qui est un soutien
55:49 du Parti des Indigènes
55:51 de la République, qui est un soutien
55:53 du terroriste Georges Abdallah
55:55 et qui ose mener
55:57 ses étudiants dans cette impasse
55:59 absolue. Moi je suis
56:01 horrifiée.
56:03 Le problème à Sciences Po, moi j'y étais donc on peut témoigner,
56:05 c'est que Sciences Po est gangrénée par l'islamo-gauchisme
56:07 et le waouhisme. Mais c'est une minorité !
56:09 54% des étudiants qui ont vu
56:11 un sondage avaient voté pour LFI
56:13 cher Alexandre Aspinard.
56:15 54% pour LFI et 70%
56:17 sur tout l'ensemble des partis de gauche, alors qu'ils étaient
56:19 moins de 50% il y a encore
56:21 20 ans. Donc il y a eu vraiment une mutation sociologique
56:23 très forte à Sciences Po, qui justement
56:25 crée un climat de terreur intellectuel
56:27 parce que justement vous avez un certain nombre d'idéologies
56:29 qui sont absolument plus abordées dans les cours,
56:31 que ce soit le néolibéralisme en économie
56:33 ou même la théorie de Samuel Huntington,
56:35 le chef des civilisations en géopolitique.
56:37 Et pourquoi je dis gangrénée ? Parce que vous avez
56:39 à la fois les étudiants, mais vous avez aussi
56:41 le corps enseignant, très fort, et
56:43 aussi l'administration.
56:45 L'administration inexistante.
56:47 Et n'oublions pas que le poisson pourrit toujours
56:49 par la tête, et hier on a vu des professeurs
56:51 - On est chinois là !
56:53 - Et que les professeurs hier étaient allés
56:55 soutenir les étudiants bloqueurs.
56:57 Aujourd'hui il y a un problème de
56:59 gestion de Sciences Po, que ce soit au niveau
57:01 administratif et professoral, il faut
57:03 tout raser et repartir sur des bases sades.
57:05 C'est une expression bien sûr, il faudrait raser avec une bouche.
57:07 - J'ai encore un compliment
57:09 de ce qui vient d'être dit,
57:11 je l'ai rappelé,
57:13 quel que soit ce qu'on peut penser
57:15 de Blanquer, il disait
57:17 "J'ai été étudiant à l'étranger,
57:19 il y a des règles, et si
57:21 je les avais enfin, on m'aurait
57:23 renvoyé". Et moi je vais vous dire, dans
57:25 bien des pays, en droit,
57:27 on vous supprime votre visa,
57:29 ordonnance d'expulsion, et vous ne pouvez plus
57:31 vous représenter dans le pays pendant 5 ans.
57:33 - Et souvenez-vous comment la candidature de Blanquer
57:35 et de Demy Crénier
57:37 ont été traitées par le conseil d'administration
57:39 de Sciences Po.
57:41 - Si on cite maintenant
57:43 Nadejo Belkacin.
57:45 - Non, non, non, là c'est le naufrage
57:47 absolu. - Bon allez, il nous faut 10 minutes.
57:49 - Mais attendez, pour répondre à votre question,
57:51 pour répondre à votre question,
57:53 oui, c'est inacceptable,
57:55 oui, il faut,
57:57 moi je suis pour l'expulsion
57:59 des étudiants
58:01 fauteurs à l'excès
58:03 de troubles, le débat
58:05 démocratique peut se donner,
58:07 mais pas dans ce contexte-là.
58:09 Donc la réponse c'est oui. - On en reparlera
58:11 une autre fois, je sens que ça vous inspire.
58:13 Merci beaucoup, merci à tous les quatre d'avoir
58:15 été avec nous et on se retrouve dans quelques
58:17 instants pour la suite de l'émission.
58:19 On va parler de Vladimir Poutine
58:21 qui a été
58:23 investi hier
58:25 pour son cinquième mandat, c'est reparti
58:27 pour quelques années.
58:29 Sud Radio, parlons vrai.