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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00Bonsoir à tous, 19 heures, 3 minutes face à l'info, c'est l'heure, le JT, Maureen Vidal, bonsoir ma belle.
00:08Bonsoir Christine, bonsoir à tous, à la ligne de l'actualité.
00:11Alger renvoie de nouveau l'un de ses ressortissants vers la France, qualifié de dangereux.
00:15Cet homme de 26 ans a été condamné plusieurs fois sur le territoire français pour trouble à l'ordre public,
00:20violence sur mineurs et sur conjoints et pour menace de mort.
00:23Il avait été expulsé avec son passeport algérien.
00:25Il ne possédait pas de laissé-passer consulaire.
00:27Les autorités algériennes l'ont renvoyé vers Paris ce mercredi.
00:31La fille de Dominique Pellicot porte plainte contre lui pour administration de substances psychoactives et abus sexuels.
00:37Une plainte qui intervient trois mois après le verdict du procès historique des viols de Mazan sur sa mère Gisèle.
00:42Dominique Pellicot a été condamné pour la diffusion d'images de Caroline prises à son insu.
00:46Il a toujours nié avoir eu le moindre geste incestueux sur elle.
00:50Et Paris estime que le Hamas doit entièrement être exclu de la gouvernance palestinienne à l'issue d'un plan des Etats de la Ligue arabe.
00:55Lors d'un sommet au Caire cette semaine, l'Égypte a présenté un plan de reconstruction de gouvernance et de sécurité pour Gaza.
01:00Le ministère français des Affaires étrangères plaide pour des garanties de sécurité et solides pour Israël.
01:06Merci Moré et Néo Sommer ce soir.
01:09Un invité spécial, le général d'armée Bruno Dari, ayant vécu tous les grands engagements opérationnels de la France de ces 40 dernières années.
01:19Nous demandons à ce grand homme d'expérience, est-ce une guerre juste ?
01:22Dans cette guerre, pour qui meurt-on ?
01:24Est-ce qu'un officier français est capable de mourir pour Zelensky ?
01:27Doit-on mourir demain pour l'Ukraine ?
01:29Et pourquoi cette urgence ?
01:31A mobiliser la patrie, notre invité ce soir, le général Bruno Dari.
01:35L'analyse de Mathieu Bocoté est très attendue ce soir suite au discours d'Emmanuel Macron.
01:40En quoi a-t-on vu un président à la hauteur de l'histoire ?
01:44Ou un président qui entraîne les français malgré eux vers l'inconnu ?
01:47Faut-il craindre cette Europe de la guerre qui se dessine ?
01:51L'édito de Mathieu Bocoté.
01:53Selon Jean-Sébastien Ferjou, il ne faut pas sous-estimer le danger posé par la Russie.
01:58Mais la question qui se pose est, de quoi l'Europe a-t-elle le plus besoin pour se défendre ?
02:02Des 800 milliards d'euros européens ?
02:05Ou bien d'être capable de définir ce qu'elle veut, ce qu'elle a à défendre ?
02:10L'analyse de Jean-Sébastien Ferjou.
02:14Si le président de la République a créé un nouveau clivage,
02:17les vatanguers et les défaitistes, les pacifistes et les bellicistes,
02:21arrêtons-nous dans l'histoire.
02:231914. La France a soif de guerre, de revanche.
02:27Mais un homme se dresse pour crier non à la guerre.
02:30Jean Jaurès.
02:31Nous nous arrêterons sur ce moment de l'histoire où Jean Jaurès est assassiné
02:34parce que pacifiste, parce qu'il voulait la paix.
02:37Marc Menand raconte.
02:39Et puis l'actualité en France, ce n'est pas que la guerre.
02:42Imaginez un maire s'invitant dans une église catholique
02:46pour faire un discours en plein carême et flatter les catholiques.
02:50Mais c'est le maire de Marseille qui s'est invité dans une mosquée en plein ramadan.
02:53Laïcité bafouée ? Récupération autorisée ?
02:56En quoi est surprenant le décryptage de Charlotte d'Ornelas ?
03:00Ce clivage qui naît depuis une semaine, non plus droite-gauche,
03:04non plus progressiste-nationaliste.
03:06Un autre clivage que va nous décrire ce soir Mathieu Bocoté.
03:09Quelle place pour l'opposition dans une France embrigadée.
03:13Deuxième édito de Mathieu Bocoté ce soir.
03:16Une heure avec nos mosquetaires pour tout se dire et sans tabou.
03:21...
03:35Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
03:41Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
03:49Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
03:53Eh bien, pourquoi ? Parce qu'il voulait la paix.
03:55C'est ce que vous allez nous raconter tout à l'heure.
03:57Parce que pacifiste, on en parle avec la page Histoire de Marc Menon ce soir.
04:02D'abord, l'adresse à la nation d'Emmanuel Macron hier a frappé les esprits.
04:07Plusieurs y voient un geste héroïque.
04:09Le président de la République se situerait à la hauteur de l'histoire et des événements.
04:14D'autres y voient une ruse politique au service du président
04:19qui profite d'une crise pour se remettre au cœur du jeu.
04:22Peut-être y voyez-vous une troisième option, mon cher Mathieu Bocoté.
04:26Quelle lecture faites-vous de ce discours et de ses suites ?
04:29Je vais quand même vous donner une petite confidence aux téléspectateurs.
04:32J'étais avec Mathieu lorsqu'il écoutait le président et il disait mais quelle violence !
04:36Quelle violence ! Et pour vous c'était une violence ?
04:39Parce que le discours dit nous entrons dans une époque,
04:43une époque qui est celle de la mobilisation totale.
04:46Alors il faut comprendre, nos sociétés ont abandonné complètement
04:49cet imaginaire de la mobilisation totale.
04:51Et là on nous explique que nous sommes quasiment au seuil de la guerre.
04:54C'est un choc. Alors j'y reviens dans un instant parce que de quelle guerre parle-t-on ?
04:58Alors c'est un discours d'abord et avant tout majeur pour une raison simple.
05:01Le président de la République reprend la stratégie de sidération de l'opinion,
05:06d'occupation maximaliste et monopolistique de l'opinion publique
05:10avec l'appui dans sa grande majorité d'une presse qui est là pour applaudir
05:14et dire c'est formidable franchement.
05:16Donc la presse qui commande l'enthousiasme dans les circonstances.
05:20C'est l'organisation de l'enthousiasme.
05:22Deuxième élément, on peut croire, c'est ce qu'on se disait en début de semaine,
05:25que les mêmes mécaniques productrices de cette espèce d'adhésion enthousiaste obligatoire
05:29et si vous n'êtes pas d'accord, allez dans votre coin et vous n'êtes plus les bienvenus dans le débat public.
05:33On l'a vu aussi, je reviendrai en deuxième édito, avec ce nouveau clivage finalement,
05:37les seuls vrais patriotes qui sont ceux qui souhaitent la guerre
05:40et les traîtres, les défaitistes, les pro-kremlin qui seraient des sceptiques.
05:44Ensuite, il y a un élément très important dans ce que nous a dit Emmanuel Macron hier.
05:48Il nous dit que peu importe le résultat des négociations en Ukraine, la guerre est à nos portes.
05:53J'espère qu'on comprend la portée de cette phrase.
05:56C'est-à-dire imaginons que demain, après demain, après après-demain,
05:59sous la pression de l'analtrome qui aura poussé Zelensky et des Russes qui acceptent,
06:04et bien imaginons qu'il y a un traité de paix ou à tout le moins une armistice,
06:08ou à tout le moins une trêve, un cessez-le-feu durable.
06:11Le début d'une paix durable, qui est une paix négociée,
06:14qui est une paix qui va enregistrer diplomatiquement les conquêtes militaires russes,
06:18nous le savons ça, ça tout le monde le sait.
06:20Et bien, Emmanuel Macron nous dit, peu importe ce qui se passera là,
06:23sachez que nous sommes dans une situation de pré-guerre en quelque sorte.
06:27Donc, c'est comme ça qu'on voit l'espèce de dissociation.
06:30On avait l'impression que la paix était au rendez-vous,
06:33et qu'est-ce qu'on voit, c'est que même si la paix est au rendez-vous,
06:36la guerre est au rendez-vous, nous dit le président de la République.
06:39La guerre avec la Russie, qui devient la figure,
06:42le grand ennemi de notre temps pour l'Occident, ou du moins pour l'Europe.
06:46Vous avez probablement noté dans son vidéo, dans son allocution,
06:51la référence aux chars russes.
06:54Moi, ça m'a frappé, parce que si on croit que l'imaginaire collectif existe,
06:57si on croit que l'inconscient collectif existe,
07:00la référence aux chars russes vient nommer la figure classique de l'ennemi
07:04dans toute la deuxième moitié du 20e siècle.
07:07Le char russe qui pourrait commencer par Varsovie,
07:10mais qui pourrait peut-être se rendre jusqu'à Paris.
07:13Alors, je fais partie de ceux qui ne croient pas qu'il se rendra à Paris.
07:16Mais on comprend que cet imaginaire est mobilisé par le président de la République.
07:19Donc, il nous dit, même s'il y a la paix, c'est quand même la guerre.
07:22Ça, je pense qu'il faut le retenir, parce que c'est ce qui justifie,
07:25à moyen et à long terme, la stratégie de mobilisation qu'il propose.
07:29Donc, la situation en Ukraine devient presque secondaire
07:33par rapport aux intentions prêtées aux Russes. C'est important, ça.
07:36Ensuite, c'est la logique de la mobilisation totale qui est annoncée.
07:40Mobilisation de l'épargne, je pense que c'est une chose à dire.
07:43Est-ce qu'on va basculer, dans quelques semaines, quelques mois,
07:46dans une logique de l'épargne obligatoire au service de la guerre,
07:49ou de l'effort militaire? C'est une question qui se pose.
07:52Logique de mobilisation totale pour le monde industriel,
07:55donc la capacité de production de l'industrie militaire européenne.
07:59Donc, mobilisation totale, encore une fois.
08:02Appel à la sanction des discours haineux.
08:05C'était un petit paragraphe dans le discours, mais c'est important.
08:08Le président de la République a dit la liberté d'expression, oui,
08:11mais pas la liberté de tenir des discours haineux, entre guillemets.
08:14Donc, ça, on comprend que c'est une pique à Gillivans.
08:16Mais plus encore, c'est une manière de définir la légitimité de la censure
08:20dans un contexte de conflit global, selon lui.
08:23La question de l'arme nucléaire, c'est particulier. Là, c'est officiel.
08:27Le chemin est engagé pour mutualiser l'arme nucléaire.
08:31C'est autour du partage de l'arme nucléaire que s'opérera,
08:34dans l'esprit du président de la République, une forme d'unification de l'Europe.
08:38Donc, là, on nous dit, oui, mais on va contrôler le bouton.
08:40Donc, le bouton, ça va toujours être le président de la République
08:42qui va avoir le bouton rouge. Ça ne sera personne d'autre.
08:45Soit il y a deux options possibles, il n'y en a pas trois.
08:47Soit c'est la France qui décide du bouton rouge,
08:50mais elle offre son arme nucléaire à la manière de nous élargissons le parapluie nucléaire,
08:54mais nous sommes seuls à en décider.
08:56Donc, ça, c'est une position impériale pour la France dans l'Europe qui se construira.
09:00Donc, option un.
09:01Soit, option deux, il y aura un partage à terme du bouton nucléaire
09:05par les instances nouvelles européennes, l'Europe de la défense qui prendrait forme politiquement.
09:10Ça, il faut comprendre, il n'y a pas d'autres options possibles.
09:12La France domine l'Europe en disant, nous sommes vos protecteurs nucléaires.
09:15Soit une Europe nouvelle récupère l'arme nucléaire dans un nouveau délit européen.
09:21Autre chose dans le discours, l'abolition de toute réalité budgétaire.
09:24Moi, ça m'a frappé.
09:25Quand on décide de détacher les dépenses militaires à venir des comptes publics globalement,
09:29on ne s'en rentre pas dans les comptes publics ordinaires,
09:31ça consiste en fait à déréaliser l'économie, à déréaliser la question des finances publiques.
09:36Et tôt ou tard, ça va être dans une comptabilité parallèle,
09:39ça finit par nous revenir au visage, n'en doutons pas, un instant.
09:42Alors, est-ce qu'il y a derrière ça du pur cynisme de la part du président de la République?
09:46On peut croire que le président de la République est convaincu de ce qu'il dit, c'est tout à fait possible.
09:49On peut croire que par ailleurs, bien des gens qui s'inquiètent avec raison de ce qu'est la Russie aujourd'hui,
09:53qui ne s'en inquiéteraient pas sérieusement, évidemment que c'est une puissance inquiétante.
09:56Est-ce que par ailleurs, le président de la République s'aide ici à cette vieille tactique politique
10:00qui consiste à brandir le drapeau?
10:02Le patriotisme est apparu soudainement comme une vertu chez lui.
10:06Il brandit le drapeau et là, il dit que les problèmes intérieurs ne sont plus aussi importants que l'ennemi extérieur qu'on a devant nous.
10:12Donc, la contre-colonisation islamiste en France, on n'en parle pas.
10:15Les violences racistes contre les Français, on n'en parle pas.
10:17La perte de souveraineté dans les quartiers, on n'en parle pas.
10:19La régression des libertés publiques, on n'en parle pas.
10:22Alors, c'est la fameuse formule des cyniques.
10:24Il nous faudra une bonne guerre pour relancer le pays.
10:26J'ai l'impression que ça, les cyniques s'inquiètent dans les circonstances.
10:29Et moi, je me permets de donner presque ce conseil amical au président de la République.
10:33Je comprends qu'il présente la Russie comme une menace.
10:35Mais dire que la Russie est une menace, sans jamais parler de la menace qui vient du sud, c'est à ce moment que les Français décrochent.
10:42Les Français seraient capables de comprendre qu'il y a deux fronts aujourd'hui qui puissent les inquiéter.
10:46Mais si on est incapable de nommer la submersion migratoire, le sud qui remonte vers le nord, le terrorisme islamiste qui, lui, fait des morts à la tonne en France,
10:52et on parle simplement de la défense des plaines lointaines d'Europe de l'Est, là, je pense que les gens décrochent.
10:58Cela dit, au-delà du cynisme, faisons une autre hypothèse qui est importante.
11:01Je crois que le président de la République fait partie de ces hommes politiques qui guettent depuis toujours le moment qui leur permettra d'entrer dans l'histoire.
11:07On guette le moment qui permet de devenir Churchill, qui permet de devenir De Gaulle, qui permet de devenir Napoléon, si j'ai bien compris, Poutine, aujourd'hui, ce qui est peut-être plus inquiétant.
11:15On l'écoutera tout à l'heure.
11:16Alors, ça, c'est autre chose.
11:17Donc, c'est la psychologie de l'homme qui attend des circonstances exceptionnelles pour enfin peser dans l'histoire.
11:23Le problème de cela, puis on peut croire que c'est pour le meilleur et pour le pire,
11:26c'est que les rêves de grandeur des uns et des autres peuvent quelquefois être payés très cher par les peuples au service de ces rêves de grandeur.
11:34Churchill ou Don Quichotte ?
11:36Les autres leaders européens semblent-ils emportés par ce discours ?
11:40Ils sont réunis en ce moment à Bruxelles.
11:41On attend justement la conférence de presse d'Emmanuel Macron.
11:44On regardera ce qui va en sortir.
11:45Mais pour l'instant, ce qu'on en sait déjà, c'est que ce moment d'enthousiasme organisé est assez hexagonal.
11:52Je ne dis pas qu'il n'y a pas une volonté partout en Europe de pousser vers cette Europe de la guerre,
11:57mais il y a encore des nuances à faire.
11:58L'Italie a déjà dit « Désolé, on n'embarque pas ».
12:00On verra si ils changent d'idée aujourd'hui.
12:02Ensuite, il y a deux pays, la Slovaquie et la Hongrie, qui disent « On n'embarque pas ».
12:05Je note que plusieurs disent, à cause de la Hongrie d'Orban qui veut faire obstacle à cette espèce d'Europe de la guerre,
12:11on dit « Désolé, mais ils ne sont plus européens ».
12:13Autrement dit, votre option est illégitime.
12:16Vous n'avez pas été élu démocratiquement.
12:17Vous n'avez pas été en place depuis longtemps.
12:19Vous n'êtes plus légitime et certains se demandent comment faire dégager Orban
12:23parce qu'il empêcherait l'Europe de se constituer sur le mode fédéral.
12:26Peut-être qu'il y a un lien avec la Roumanie dont on a parlé récemment là-dessus.
12:29On veut éviter qu'un autre pays puisse basculer dans le camp du scepticisme par rapport à l'Europe de la guerre.
12:34Cela dit, on verra quels sont les rapports de force dans quelques jours, quelques semaines.
12:40Il y a l'accélération historique et un paradoxe se confirme.
12:42C'est au moment où l'Ukraine réclame une défense américaine bien davantage qu'une défense européenne
12:47et prête à faire la paix avec la Russie, qui est une paix sacrificielle mais une paix réelle.
12:51C'est à ce moment-là qu'on cherche à constituer, comme jamais, l'Union européenne comme puissance impériale
12:55au nom de la guerre à venir contre la Russie.
12:57On pourrait quelquefois y voir une forme de cynisme, effectivement.
13:00On a entendu plusieurs comparaisons, Mathieu.
13:03Certaines avec la guerre froide, d'autres avec la Seconde Guerre mondiale.
13:06Sont-elles fondées?
13:07Moi, franchement, j'en ai assez de croire qu'on vit perpétuellement au XXe siècle.
13:11Le mot « Munich », les accords de Munich, on n'est pas toujours...
13:15Quand on veut faire la paix avec quelqu'un, quand on veut éviter la guerre,
13:18quand on veut éviter qu'une guerre locale devienne une guerre globale,
13:22quand on veut éviter que la boucherie se poursuive sans cesse,
13:25on n'est pas toujours en train de faire Chamberlain et Daladier.
13:28On n'est pas toujours en train de refaire Munich, si je peux me permettre.
13:31Ça rend fou de croire que dès qu'on dit le mot « paix », on est nécessairement un capitulaire.
13:37De la même manière, la guerre froide.
13:39Je comprends que c'est la grande logique de simplification qui plaît à tous.
13:42Les Russes d'un côté, l'Occident de l'autre côté, tout est simplifié.
13:46Mais ça ne correspond pas à la réalité des choses.
13:48Et constater que ça ne correspond pas à la réalité des choses
13:51ne veut pas dire qu'on a un complice idéologique ou politique de Poutine.
13:54J'espère qu'on est capable de comprendre que dans nos sociétés,
13:56on peut douter de ce récit dominant sans être au service du Kremlin,
14:00sans être un néo-moscoutère des temps présents.
14:03On n'est pas en 1938, on n'est pas en pleine guerre froide,
14:06mais parce qu'on s'entête dans ces références usées qui appartiennent aux siècles précédents,
14:10on est incapable de comprendre l'originalité des temps présents
14:13et les tâches politiques qui seraient les nôtres
14:15et le type de paix possible en Europe aujourd'hui.
14:18Merci pour votre regard, Mathieu Bocoté.
14:20On ne parlera pas que d'Emmanuel Macron, que de la guerre,
14:23parce que Charnot Dornéas, dans un instant, nous parlera aussi de la réalité
14:27de ce qui se passe aussi en France.
14:29On va marquer une pause maintenant, avant de commencer avec vous,
14:31au lieu de couper votre édito, Jean-Sébastien Ferjour.
14:34Et puis je vous ferai écouter dans un instant cette réponse de Vladimir Poutine,
14:38cette réponse de Vladimir Poutine à Emmanuel Macron,
14:41qui rappelle l'invasion de la Russie par la France sous Napoléon,
14:46et qu'il a mal terminé.
14:48On marque une pause et on revient.
14:52Dans un instant, je vous ferai écouter la réponse de Vladimir Poutine à Emmanuel Macron.
14:56D'abord, Jean-Sébastien Ferjour.
14:58Emmanuel Macron a alerté hier les Français sur le danger posé par la Russie
15:02et sur la nécessité de nous réarmer pour y faire face.
15:05Ces annonces, sont-elles convaincues ou pas ?
15:10À moitié. Je n'ai pas tout à fait la même analyse que Mathieu,
15:13en tout cas sur l'hostilité de la Russie.
15:15Je pense qu'il faut savoir la regarder en face.
15:17Je pense qu'Emmanuel Macron avait raison de le dire.
15:19Évidemment, sans céder au fantasme complètement absurde
15:21de chars russes déferlant sur les Champs-Élysées que personne n'imagine.
15:25Mais enfin, il y a une guerre hybride qui est déjà en cours.
15:28Regardez l'île suédoise de Gotland,
15:30dont le système d'eau potable vient d'être saboté,
15:32qui contrôle la mer Baltique.
15:34Regardez ce qu'il se passe au Sahel, ce que les Russes ont pu faire
15:36en exploitant les réseaux sociaux contre la France au Sahel.
15:39Il faut bien être conscient que les migrants qui arrivent en France,
15:41pour un certain nombre d'entre eux, ce sont des gens qui ont été exposés
15:43à des campagnes de propagande massive, anti-française.
15:46Il y a tous ces actes d'hostilité russes-là.
15:49Il y a les cyberattaques contre un certain nombre d'entreprises françaises.
15:52Bref, la liste pourrait être, à vrai dire, assez longue.
15:54Regardez l'enquête qui vient d'être publiée dans Le Guardian,
15:56qui montrait que sur des chaînes Telegram russes,
15:58c'est toujours la même chose, ce n'est pas forcément l'État russe directement.
16:01Enfin, il n'y a rien en Russie qui soit totalement déconnecté
16:04non plus de l'État, qui offre des cryptomonnaies
16:08pour des gens qui iraient se jeter sur des musulmans
16:10pour essayer de créer des guerres civiles.
16:14Donc voilà, la Russie jette de l'huile sur le feu de nos fractures.
16:18Après, ne soyons pas naïfs, évidemment que nous sommes aussi capables de le faire.
16:21La France le fait aussi ailleurs.
16:23Les États-Unis, n'en parlons pas, c'est un grand classique
16:25des relations internationales.
16:26Je ne vous dis pas qu'il faut faire de la Russie un grand Satan.
16:28Il faut être capable de regarder ce qu'elle est en face.
16:30Mais une fois qu'on a dit qu'elle jetait de l'huile sur le feu de nos fractures,
16:36qui les a créées, justement, ces fractures ?
16:39Et c'est là où je rejoins l'analyse de Mathieu,
16:41parce que l'histoire ne commence certainement pas à Emmanuel Macron
16:44et on pourrait remonter assez loin dans les erreurs du fameux cercle de la raison.
16:48Enfin, ça n'empêche pas que si la France en est où elle en est aujourd'hui,
16:52c'est quand même largement parce que les élites françaises,
16:55comme d'ailleurs pour partie les élites européennes,
16:57ont créé ces propres fractures.
16:59Regardez ce qui s'est passé hier.
17:00Le ministre des Affaires étrangères, M. Lavrov, a fait un tweet pour dire
17:03que toutes les tragédies dans le monde depuis 500 ans, c'est l'Europe.
17:06Et c'est du pur discours des coloniales.
17:08Soit dit en passant, on voit qu'il ne met pas la Russie dans l'Europe.
17:11Il ne se vit pas comme Européen.
17:12Mais bref, c'est un détail en quelque sorte de l'histoire.
17:15Mais surtout, qu'est-ce qu'il nous dit ?
17:17Il répète le pur discours qui a été en réalité créé,
17:20pas tout à fait théorisé par la Russie,
17:22mais instrumentalisé par la Russie depuis 70 ans.
17:24C'est eux qui ont monté les mouvements des coloniaux,
17:27qui les ont agités contre l'Occident.
17:30Mais qu'a fait Emmanuel Macron depuis qu'il est arrivé ?
17:33Quand il nomme des M. Ndiaye,
17:35ou qu'il se fait conseiller par Yassine Belattar,
17:37quand il nomme M. Thuault, président de la section régalienne au Conseil d'État,
17:41ça a des impacts concrets,
17:43qui est par ailleurs promoteur du multiculturalisme.
17:45Évidemment que ça a des impacts concrets.
17:47Regardez ce qui s'est passé la semaine dernière.
17:49Le deux poids deux mesures aussi en matière de justice.
17:51Manifestation d'hommage à Mulhouse,
17:53à ce malheureux, ce pauvre homme,
17:55tragédie poignardée à Mulhouse.
17:57Deux militants de l'Action Française qui arrivent,
17:59qui crient exécuter les OQTF, francocide.
18:01Que croyez-vous ? Je me suis renseigné depuis.
18:03Mais ils sont poursuivis pour outrage au maire ou au préfet,
18:05qu'ils n'ont pas cité, soit dit en passant,
18:07et pour incitation à la haine raciale.
18:09Qui crée aujourd'hui les fractures de la société française ?
18:13Parce qu'on ne peut pas partir en guerre
18:15si on n'est pas capable en premier lieu
18:17de resserrer nos rangs.
18:19Et nous avons des élites qui en permanence,
18:21continuent à creuser, finalement,
18:23les dites fractures.
18:25Si je vous comprends bien, Jean-Sébastien Fergeau,
18:27la question à laquelle nous sommes confrontés
18:29n'est pas tant celle des moyens de nous défendre
18:31que celle de l'envie de nous défendre.
18:33Mais exactement, je ne vous dis pas
18:35que ça n'a pas d'importance les moyens.
18:37L'ardeur au combat et le courage
18:39ne dépasseront jamais la dissuasion nucléaire
18:41ou ne la remplaceront jamais.
18:43Mais pris dans l'autre sens, toutes les armes du monde
18:45ne nous protégeront pas de nous-mêmes.
18:47C'est ce que disait Jay Devance.
18:49Historiquement, quand on part en guerre
18:51ou quand on se défend dans une guerre,
18:53c'est pourquoi ? Pour défendre la patrie.
18:55On pourrait même remonter avant,
18:57défendre le Seigneur.
18:59Je ne pense pas que beaucoup de Français
19:01s'imaginent comme sujet d'Emmanuel Macron.
19:03Mais défendre la patrie.
19:05Nous avons des élites qui, de facto,
19:07y ont renoncé le dernier discours
19:09de François Mitterrand.
19:11C'était le nationalisme, c'est la guerre.
19:13Défendre nos libertés.
19:15Mais quelles libertés ?
19:17Quand vous avez des grand-mères écossaises
19:19que la police vient chercher chez elle
19:21parce qu'elle priait pacifiquement
19:23contre l'avortement.
19:25On n'est pas obligé de partager leur vision du monde.
19:27Mais est-ce que ça mérite que la police
19:29vienne sonner chez elle ?
19:31Des médias en Irlande qui sont
19:33espionnés par la police.
19:35Des chaînes de télévision fermées en France.
19:37Je n'ai pas besoin de vous faire un dessin.
19:39On se bat pour des libertés.
19:41Mais lesquelles ?
19:43On peut se battre pour la démocratie.
19:45Quand vous avez un camp qui prétend
19:47avoir le monopole de la raison.
19:49On a justement construit la démocratie
19:51en sortant le champ de la vérité
19:53de la démocratie.
19:55Parce que si vous considérez que la vérité est une catégorie politique,
19:57le seul moyen de se battre
19:59si nous ne sommes pas d'accord, c'est la guerre civile.
20:01Donc justement, il faut accepter la loi de la majorité.
20:03Mais qui venons-nous de nommer commissaire
20:05au plan hier ? M. Bonne,
20:07M. Clément Bonne, qui en 2022 considérait
20:09que l'élection était celle du camp
20:11des raisonnables contre les autres.
20:13Evidemment que nous sommes en démocratie
20:15par rapport à des régimes autoritaires.
20:17Ne soyons pas absurdes.
20:19Mais est-ce que nous sommes dans des démocraties
20:21qui nous donnent envie de nous battre
20:23pour elles ? Mais c'est une question que
20:25réellement je me pose. Regardez le degré de polarisation
20:27de nos sociétés. Qui a encore envie de se battre
20:29pour un destin commun ? Avons-nous même l'idée
20:31d'un destin commun ?
20:33Nous sommes tous devenus addicts à l'outrance.
20:35Même en attendant tous les jours d'être indignés
20:37ou consternés par quelque chose.
20:39Mais moyennant quoi ? Où est-ce qu'il y a du destin commun ?
20:41Et donc, encore une fois,
20:43l'envie de se battre ensemble.
20:45Qui, par ailleurs, on pourrait se battre pour notre
20:47prospérité, pour notre richesse.
20:49Mais qui a détruit notre modèle ? Qui nous a forcé
20:51à faire le Green Deal ? Qui nous a forcé
20:53à suivre les Allemands sur un certain nombre
20:55de choix énergétiques ?
20:57Précisément, ce que je crois,
20:59c'est qu'il faut des sanctions. La première
21:01mesure d'une économie de guerre, ce serait
21:03des sanctions. La responsabilité,
21:05dans une démocratie, il doit y avoir de la responsabilité.
21:07Rassurez-vous, je ne suis pas du tout poutinien.
21:09Je ne souhaite à personne le destin d'Alexa
21:11ni de tomber
21:13d'une fenêtre malencontreusement
21:15ou boire un thé empoisonné. Enfin, juste,
21:17on pourrait mettre à l'écart des gens qui, de facto,
21:19ont détruit la vie de millions de Français.
21:21J'entends tout ce que vous dites.
21:23Est-ce qu'il faut en conclure que nous sommes devenus
21:25incapables de nous défendre ?
21:27Non, évidemment que non. Parce que, regardez,
21:29il y a eu des sentiments de sursauts nationaux.
21:31Après un certain nombre d'attentats, il y a beaucoup de Français,
21:33de toutes origines d'ailleurs, qui se sont engagés dans l'armée.
21:35Parce que, précisément, il y avait un sentiment
21:37qui demeure, alors qu'il est certainement plus au niveau
21:39des Français et du peuple, en quelque sorte,
21:41qu'il n'existe véritablement au niveau des élites.
21:43Mais c'est présent.
21:45La démocratie est faible
21:47par essence puisque ses ennemis
21:49peuvent retourner ses principes contre elle.
21:51Mais elle est forte d'une chose.
21:53C'est la mise en compétition
21:55de ses élites.
21:57Parce que les régimes autoritaires finissent toujours par s'effondrer
21:59parce qu'ils sont justement crispés
22:01et qu'il n'y a plus personne qui est capable de dire au roi
22:03« Le roi est nu ». Mais qui, encore,
22:05dans nos démocraties, est capable justement
22:07de concourir à
22:09la fameuse mise en compétition des élites.
22:11Est-ce qu'Emmanuel Macron, puisqu'on parlait de lui,
22:13je ne doute pas qu'il soit capable d'avoir une réflexion stratégique.
22:15Il y avait des choses intéressantes dans son discours d'hier.
22:17Mais est-ce qu'on peut raisonnablement considérer
22:19qu'Emmanuel Macron a fait partie de ceux qui ont
22:21ouvert la démocratie ou qui, au contraire,
22:23l'ont plus restreint que jamais
22:25sur les restes du fameux cercle
22:27de la raison ?
22:29Merci pour votre regard. Je vous propose,
22:31comme je le disais tout à l'heure, d'écouter Vladimir Poutine
22:33qui répond à Emmanuel Macron
22:35aujourd'hui et qui fait,
22:37qui nous rappelle un peu
22:39l'invasion de la Russie par la France.
22:43Depuis l'époque de Napoléon,
22:45depuis l'invasion de la Russie par Napoléon,
22:47certains sont encore impatients.
22:51Il y a encore des gens qui veulent revenir à l'époque de Napoléon
22:53oubliant comment cela s'est terminé.
22:59Comment cela s'est terminé ?
23:01C'est la Bérésina.
23:03C'est la Bérésina, mais que l'on considère
23:05comme une victoire malgré tout.
23:07On était parti à près de 600 000
23:09et on termine à 30 000.
23:11C'est la retraite du Russie. C'est l'épouvante.
23:13Et puis à la fin,
23:15quand Napoléon,
23:17ayant fui, parce qu'on peut parler
23:19de fuite,
23:21sur un traîneau,
23:23arrive à Paris. Il sera contraint
23:25à sa première abdication.
23:27Ce sera l'Île d'Elbe, ensuite le retour.
23:29Bref, c'est la fin de Napoléon.
23:31Vladimir Poutine évoque la fin
23:33de Napoléon comme la fin d'Emmanuel Macron.
23:35On va demander au général, qui viendra dans un instant,
23:37le général Bruno Daris, qui pense un peu
23:39de tout cela. On vous laisse arrêter ce soir
23:41sur cette page de l'histoire
23:43incroyable, à l'heure où Mathieu
23:45va nous en parler de ce clivage
23:47défaitiste, pacifiste
23:49ou bien belliciste.
23:51Il y a 1914,
23:53un homme qui était pacifiste
23:55parmi tous les bellicistes.
23:57Un homme de revanche en France à cette époque.
23:59Il a été tué parce que
24:01pacifiste. Racontez-nous tout.
24:03Jaurès. Forcément, Jaurès.
24:05Le personnage mythique.
24:07Alors,
24:09homme de gauche, il était
24:11pacifiste. Mais déjà, à cette époque-là,
24:13on considérait le pacifisme
24:15comme étant un défaitiste,
24:17comme étant un
24:19anti-patriote. Si on
24:21replace dans le contexte, il y a eu
24:23le grand drame de 1870,
24:25la victoire des Allemands.
24:27Et de là, les Allemands
24:29restent notre menace. La grande menace
24:31aujourd'hui russe, en ce temps-là,
24:33c'est l'Allemagne.
24:35Et on a perdu l'Alsace
24:37et la Lorraine. Aujourd'hui, l'Ukraine a perdu
24:39quelques terres, mais à l'époque, nous étions
24:41ceux qui avions dû abandonner
24:43une partie de nous-mêmes.
24:45Et pendant des décennies,
24:47il y a une sorte
24:49d'esprit de revanche
24:51qui anime tout à chacun.
24:53Mais cet esprit de revanche
24:55se roule un tout petit peu avec les
24:57luttes sociales. Luttes sociales
24:59qui font naître l'internationalisme.
25:01On rêve, pourquoi pas,
25:03de l'union non plus des peuples,
25:05mais des ouvriers, de telle sorte
25:07qu'il n'y aurait plus de frontières et que ce seraient
25:09les hommes qui seraient
25:11en fraternité
25:13les uns par rapport aux autres.
25:15Et puis, revenons
25:17à Jaurès. Jaurès,
25:19qui devient
25:21l'homme d'un socialisme
25:23qui envisage
25:25la paix parce qu'il dit
25:27la guerre, c'est quand même l'horreur.
25:29Et à partir de là,
25:31doit-on véritablement
25:33considérer que le sang
25:35doit couler ? Et pourquoi pense-t-on
25:37que le sang risque de couler ?
25:39Au-delà de l'esprit de revanche de
25:411970,
25:43il y a, en 1911,
25:45un drame
25:47qui est un petit écho de l'histoire
25:49au large du Maroc.
25:51Et ce sont les Allemands,
25:53dans un désir colonialiste,
25:55qui viennent provoquer
25:57les Français. L'incident,
25:59parce que ça restera un incident
26:01qu'aurait pu être la guerre, déclenche
26:03néanmoins ou attise
26:05la haine des Allemands, cette grande menace.
26:07Et en 1913,
26:09on fait passer le temps
26:11de conscription de
26:13deux ans à trois ans. Et c'est là
26:15que l'on voit ceux qui envisagent
26:17la guerre. Les Boches, un jour,
26:19il faudra à nouveau
26:21les affronter. Jaurès qui dit
26:23mais arrêtez ! C'est de la folie !
26:25On ne peut pas envisager
26:27de se placer dans cette
26:29logique-là. Cherchons au contraire
26:31la paix pour la paix.
26:33Mais ça ne signifie pas
26:35pour autant
26:37de renoncer dans un cas
26:39ultime à un esprit de défense.
26:41Il voit l'armée d'une manière
26:43moins classique. Il faut dire que l'armée
26:45en ces temps-là, son image
26:47a été écornée et par l'affaire Defus.
26:49Et puis parce que, à la fin du 19e
26:51siècle, l'armée
26:53était celle que l'on appelait pour mater
26:55les révoltes
26:57quand il y avait des ouvriers et des
26:59grèves. Et c'était l'armée. Et là, on lui
27:01demandait de tirer. Par conséquent,
27:03on n'est pas spécialement populaire.
27:05Je ne comprends pas pourquoi on arrive jusqu'à tuer
27:07un homme parce qu'il veut la paix.
27:09Parce qu'il veut la paix alors qu'il y a
27:11cet esprit
27:13d'enflammement. Et vous avez par
27:15exemple aussi Barès qui est lorrain.
27:17Barès, il dit, il faut à tout
27:19prix un jour que l'on regagne
27:21notre
27:23France. Donc, il
27:25attisse. Il y a
27:27nombre de journaux qui font en sorte
27:29et cette loi
27:31de conscription
27:33provoque en quelque sorte un
27:35embrasement total des esprits
27:37tant et si bien que Jaurès
27:39remporte les
27:41élections en
27:43avril-mai 1914.
27:45Il est assassiné en juillet.
27:47Il est assassiné en juillet parce que
27:49dans tout cela, il y a toujours des fanatiques.
27:51Et il y a un personnage
27:53qui n'est pas très clair dans son esprit
27:55qui s'appelle Raoul Villain.
27:57Et pour lui, c'est un pourri, c'est un traître.
27:59Il n'est pas question
28:01d'admettre qu'un jour, on n'entre
28:03pas en guerre avec
28:05les Allemands. Et alors,
28:07il s'arme et il guette
28:09Jaurès. Il le poursuit pendant des
28:11jours et des jours. Et le 31
28:13juillet, Jaurès,
28:15qui a créé l'humanité, se retrouve
28:17avec ses camarades
28:19de journalistes
28:21au café
28:23Le Croissant. C'est rue Montmartre, pas très
28:25loin de l'humanité.
28:27Il se place dos à la fenêtre. Il fait
28:29très chaud. Et Villain
28:31en profite pour écarter le rideau
28:33et il met une balle dans la tête
28:35de Jaurès. Pardon, quel est le profil
28:37du Villain Villain ? Alors, le Villain
28:39Villain est un personnage
28:41qui est un aventurier
28:43mais au départ, il est le fils d'un
28:45huissier. C'est un garçon plutôt
28:47bien. Il a fait des études à l'école
28:49Stanislas. Mais il a été
28:51déréglé, je dirais, par ce
28:53fanatisme que l'on ne cesse
28:55d'enflammer.
28:57Dans les médias, etc.
28:59Et c'est ça qui le rend idéaliste
29:01jusqu'à la folie. Mais le plus fou, il est
29:03arrêté tout de suite grâce à un ami de
29:05Jaurès. Il est placé en prison
29:07et on ne cesse de repousser le procès
29:09qui n'a lieu qu'en
29:111919. Et bien
29:13que se passe-t-il en 1919 ?
29:15Il n'est pas question
29:17d'admettre
29:19après cette tuerie qu'avait
29:21annoncé Jaurès en disant
29:23c'est terrible ce que nous allons vivre
29:25si on tombe dans la guerre. Il n'est pas
29:27question de condamner
29:29quelqu'un qui était contre le pacifisme
29:31tant et si bien qu'il
29:33est acquitté. Et Mme Jaurès
29:35est même condamnée
29:37aux dépens qu'elle doit payer
29:39les frais de justice. Il mourra
29:41en 1936
29:43en Espagne, abattu
29:45par un activiste
29:47anarchiste espagnol.
29:49Merci
29:51pour cette page dans l'histoire
29:53qui nous aide à comprendre notre
29:55présent et peut-être notre avenir.
29:57Toute l'actualité n'est pas
29:59occultée par Emmanuel Macron. Non.
30:01Regardez cet extrait,
30:03ça se passe dans une mosquée, à Marseille
30:05et ça nous intéresse.
30:07J'espère que vous m'avez
30:09demandé
30:11de vous céder un terrain
30:13c'est ce que j'ai décidé de faire
30:15parce que, et vous n'avez pas
30:17à faire ça,
30:19parce qu'on vous le doit,
30:21parce que Marseille,
30:23sans les musulmans de Marseille,
30:25ne serait pas Marseille.
30:27Notre identité est multiple,
30:29notre réalité est multiple
30:31et sans vous,
30:33nous ne sommes pas Marseillais.
30:35Nous ne sommes Marseillais que parce que nous sommes
30:37ensemble. Nous sommes des Marseillais
30:39que parce que nous sommes ensemble dans nos différences.
30:41Et tous ceux qui veulent nous séparer
30:43ne sont que les artisans
30:45du chaos et du malheur.
30:47Alors moi je vais être fier
30:49de faire voter devant le conseil
30:51municipal pour que vous puissiez avoir
30:53l'extension de la mosquée.
30:55Que comprendre, Charlotte Dornelas ?
30:57On comprend que sur ce sujet,
30:59comme tous ceux qui concernent le Ramadan
31:01depuis quelques jours, et il y en a plusieurs qui ont émergé,
31:03révèlent
31:05en réalité de très nombreuses
31:07incohérences chez les uns comme chez les autres.
31:09Aussi bien sur la question
31:11religieuse pour certains, sur le sujet
31:13de la laïcité, que sur la question migratoire
31:15parfois pour d'autres.
31:17L'extrême-gauche est une partie de la gauche
31:19dont fait partie Benoît Payan,
31:21qui se bat par ailleurs contre El-Hafi.
31:23Vous voyez que c'est plus large que simplement
31:25l'extrême-gauche, ou en tout cas la gauche El-Hafi,
31:27sont finalement assez cohérents
31:29sur la question migratoire, moins
31:31sur la question religieuse.
31:33Ils soutiennent depuis toujours
31:35l'immigration extra-européenne en France,
31:37ils l'accompagnent, ils s'en félicitent
31:39et trouvent désormais que leur identité
31:41se résume au mélange.
31:43Ils ne sont eux-mêmes que parce qu'ils sont mélangés
31:45à d'autres qui n'étaient pas là hier
31:47et ça fait leur identité, c'est exactement ce que
31:49nous dit Benoît Payan.
31:51Et ils continuent donc
31:53à encourager cette immigration.
31:55Mais ils ont aussi été des
31:57laïcars hystériques dans l'histoire
31:59au moment de déchristianiser
32:01la France. Ils hurlent encore aujourd'hui
32:03quand Macron parle aux évêques,
32:05quand le président se rend au latran,
32:07ils ont des palpitations quand on souhaite
32:09un joyeux Noël à la place des fêtes
32:11de fin d'année, mais trouvent absolument
32:13normal qu'un maire aille souhaiter
32:15un bon ramadan dans
32:17une mosquée, au-delà de la question du terrain
32:19qu'il évoque ici.
32:21Alors ça peut s'expliquer par le véritable
32:23ressort de cette gauche-là
32:25qui est celui de la table rase.
32:27C'est une gauche révolutionnaire qui a
32:29déclaré depuis très longtemps la guerre
32:31à une France enracinée.
32:33Toute importation pourvue
32:35qu'elle soit différente de ce qu'était
32:37la France est un accélérateur
32:39de cette table rase.
32:41On comprend avec eux que la laïcité n'était qu'un outil
32:43temporairement efficace
32:45pour arriver à leur fin, parce que la table rase
32:47c'est bon pour les Français,
32:49c'est pas bon précisément pour les étrangers
32:51qui arrivent en France et dont on reconnaît l'importance
32:53des traditions sur
32:55la grande histoire. La vraie inconsistance
32:57chez eux, c'est celle du mensonge.
32:59Ils ont expliqué pendant des années
33:01à des Français inquiets
33:03que leur inquiétude
33:05relevait de l'extrême droite qui jouait sur les peurs
33:07que rien ne changerait, que rien
33:09ne changeait, que ça avait toujours
33:11été comme ça, pour finir par défendre
33:13une nouvelle France comme si c'était
33:15l'évidence. Puisque la phrase intéressante
33:17de Benoît Payan, c'est
33:19« Sans les musulmans, Marseille ne serait pas Marseille. »
33:21Alors aujourd'hui, il y a beaucoup de musulmans
33:23à Marseille, donc à l'instant T, il y a
33:25beaucoup de musulmans à Marseille,
33:27mais c'est une phrase qui aurait pu paraître assez originale
33:29à Marcel Pagnol, par exemple. « Sans les musulmans,
33:31Marseille ne serait pas Marseille. »
33:33Marcel Pagnol n'aurait pas compris cette phrase, et pourtant
33:35il savait ce qu'était Marseille. Et à l'époque,
33:37la fracture culturelle
33:39au-delà de Marseille, en France, de manière générale,
33:41elle était précisément
33:43entre les défenseurs de la laïcité
33:45et les catholiques. C'était ça la fracture culturelle.
33:47Donc on voit bien par cette seule phrase
33:49de Benoît Payan qu'il y a un changement
33:51qu'ils ont nié pendant des années et que désormais
33:53ils trouvent génial.
33:55Mais outre cette gauche, qu'en est-il des autres
33:57incohérences que vous exprimez ?
33:59Alors il y a une autre partie de la gauche,
34:01une partie de la droite et le centre
34:03qui se retrouvent dans une incohérence.
34:05Eux, sur la question,
34:07ils ont une certaine
34:09forme de cohérence sur la question laïque.
34:11C'est pour eux une valeur et non seulement
34:13une sorte d'articulation entre l'Etat
34:15et les cultes. Elle est un principe
34:17culturel, la laïcité, c'est-à-dire
34:19le vide religieux dans l'espace
34:21public. Catholiques ou musulmans
34:23ou les autres sont priés
34:25de disparaître dehors.
34:27Il n'y a que des citoyens.
34:29La religion ne relève que de l'espace
34:31privé. Mais ils sont
34:33en général,
34:35je mets mon voisin à part,
34:37en général assez
34:39incohérents ou inconsistants sur le terrain
34:41migratoire cette fois-ci.
34:43Ils soutiennent parfois que l'immigration doit
34:45être contrôlée, souvent que l'immigration
34:47illégale doit être combattue, mais
34:49ont accompagné et continuent à le faire
34:51de manière générale le mouvement d'une
34:53immigration qui a été et qui continue
34:55à être massive, extra-européenne,
34:57souvent musulmane,
34:59sans avoir marqué
35:01d'opposition frontale depuis
35:03des décennies. Et ils se réveillent
35:05subitement, outrés, que les
35:07musulmans qui sont arrivés hier
35:09soient en réalité musulmans. Parce que je rappelle à tout le monde
35:11que faire le ramadan n'est pas islamiste,
35:13c'est pas un ressort islamiste. Faire le ramadan
35:15c'est être musulman en l'occurrence.
35:17Alors là aussi ça peut s'expliquer
35:19par une naïveté
35:21conceptuelle qui trouve ces derniers temps
35:23sa limite. La laïcité comme mode
35:25d'exercice des cultes, comme mode
35:27de séparation des affaires publiques
35:29et des affaires religieuses peut s'appliquer
35:31quelle que soit la situation. Mais dans la
35:33société, les mœurs sont d'abord
35:35le fait du nombre. Et quand des
35:37millions de gens font désormais
35:39le ramadan, ils deviennent des
35:41administrés à choyer dans certains cas,
35:43un marché à satisfaire dans
35:45d'autres, et une culture visible
35:47par la force des choses. Pour donner un exemple
35:49que tout le monde comprendra, 1905
35:51est l'année de la laïcité
35:53à la française, c'est-à-dire assez agressive
35:55vis-à-vis
35:57de l'église catholique, et triomphante.
35:59Et pourtant, en 1905,
36:01les cloches continuent
36:03à rythmer les journées, les restaurants
36:05servent du poisson de vendredi,
36:07on se souhaite un joyeux Noël partout en France,
36:09et on sort en procession le 15 août.
36:11Preuve donc que même au moment de la
36:13laïcité triomphante sur l'église catholique,
36:15la culture, le bain culturel
36:17adopté par les français
36:19reste celui qui est adossé à la
36:21religion catholique.
36:23Mais vous ne mentionnez pas le reste
36:25de la droite. Qu'en dire finalement ?
36:27Alors, le concept de laïcité
36:29aujourd'hui renvoyé à droite, voire à l'extrême-droite
36:31par beaucoup, c'est objectivement
36:33historiquement assez comique.
36:35Parce que la laïcité, évidemment, initialement
36:37est pendant très longtemps défendue
36:39par la gauche politiquement.
36:41Il existe une partie de la droite qui a surtout
36:43refusé l'immigration extra-européenne
36:45massive, précisément
36:47en mentionnant
36:49qu'elle aurait des conséquences sur le terrain
36:51culturel, notamment à travers
36:53l'islam, non pas par détestation,
36:55non pas par haine,
36:57mais simplement parce qu'il est établi que
36:59l'islam est une croyance, mais qu'une
37:01civilisation est adossée à l'islam.
37:03L'islam est aussi une civilisation et
37:05c'est en sus une loi,
37:07une manière d'être au monde. Et donc
37:09quand vous faites venir des millions de gens
37:11qui portent cette civilisation
37:13en eux, sans même que ce soit
37:15agressif ou détestable
37:17ou menaçant, ils portent en eux
37:19un référentiel culturel
37:21qui n'est pas le référentiel culturel
37:23initial de la France. Alors
37:25certains dans cette droite-là ont embrassé depuis
37:27l'outil de la laïcité pour freiner,
37:29comme un outil politique pour freiner
37:31l'islamisation, mais ce sont bien des
37:33ressorts culturels qu'ils combattent et
37:35d'ailleurs les mêmes en général se battent pour
37:37continuer à souhaiter joyeux Noël
37:39quand les premiers de cette chronique
37:41veulent arrêter de le faire et pourtant
37:43tous ne sont pas de fervents catholiques.
37:45Mais tous ces hommes-là, qu'ils soient de gauche,
37:47de centre ou de droite, devraient comprendre une
37:49chose, loin des invectives et des
37:51hurlements sur tel ou tel sujet,
37:53à telle ou telle occasion. Si l'on ne veut
37:55pas vivre au rythme du calendrier
37:57islamique, il faut éviter
37:59de reconstituer en France des sociétés
38:01pour qui c'est tout simplement
38:03la norme culturelle. Et le
38:05nombre sur les mœurs gagne
38:07sans même parler de la question
38:09de l'hostilité qui n'est pas du tout
38:11le ressort premier.
38:13Et si l'on ne veut pas fracturer la société
38:15comme nous le dit Benoît Payan, parce qu'il
38:17ne veut pas séparer la société mais il veut quand même séparer
38:19la société de ceux qui aimeraient avoir
38:21une continuité historique ou culturelle
38:23donc il a aussi sa séparation à lui
38:25entre guillemets. Donc si l'on
38:27ne veut pas fracturer la société, il
38:29faut éviter de balayer d'un revers de main la réalité
38:31de l'attachement culturel
38:33qui est encore le meilleur moyen de préserver
38:35une harmonie populaire, une harmonie
38:37dans un pays, à moins
38:39de franchir l'étape de la fracture
38:41pour accéder à la suivante, qui est
38:43celle du remplacement. C'est ce qu'a choisi
38:45Jean-Luc Mélenchon ces derniers jours.
38:47Mais au milieu de toutes ces options politiques ces dernières
38:49années, il y a les Français simplement
38:51qui n'ont jamais eu l'occasion de s'exprimer précisément
38:53sur cette question qui, on le voit factuellement
38:55même si l'on n'est pas d'accord sur
38:57la manière de le lire
38:59change objectivement le pays dans sa
39:01dimension culturelle.
39:03Merci beaucoup Charlotte Dornelas pour
39:05cette analyse. On reçoit à l'instant, il rentre
39:07en direct le général
39:09Bruno Darry. Merci infiniment
39:11Installez-vous à la gauche
39:13de Marc Menon
39:15C'est un plaisir et un honneur
39:17de vous recevoir
39:19Installez-vous, vous avez
39:21vécu, chère
39:23générale, tous les grands
39:25événements opérationnels
39:27de la France de ces
39:2940 dernières années. Vous avez commandé
39:31la Légion d'honneur, vous avez été
39:33Légion étrangère. Oui, Légion étrangère
39:35Qu'est-ce que j'ai dit ? Légion d'honneur
39:37Ah, j'ai dit Légion d'honneur
39:39Vous avez été commandant la Légion d'honneur
39:41Vous avez commandé la Légion étrangère
39:43Vous avez été gouverneur militaire de Paris
39:45Et on a hâte d'avoir votre regard
39:47Première question
39:49Quelle est la réalité
39:51de la menace russe ?
39:53Ah, c'est une bonne question
39:55Merci
39:57La guerre a
39:59déjà commencé
40:01Depuis
40:0315-20 ans à peu près
40:05Il y a un nouvel espace de bataille
40:07qui sont les champs immatériels
40:09Or, dans les champs immatériels
40:11la guerre a commencé, ça s'appelle le cyberespace
40:13Et donc avec les Russes
40:15c'est, alors je ne vais pas dire
40:17une guerre ouverte, mais c'est
40:19des affrontements permanents
40:21Et dans les champs également, dans l'espace
40:23récemment il y a un drone
40:25etc. Donc ça, c'est quand même un peu commencé
40:27Pour autant, c'est quand même
40:29pas la guerre ouverte et donc je veux
40:31revenir à l'origine
40:33avec l'affrontement entre
40:35l'Ukraine et la Russie
40:37Dans cet affrontement
40:39la Russie ne peut pas perdre
40:41compte tenu de l'immensité
40:43de son territoire, compte tenu de son potentiel
40:45humain, compte tenu de son autonomie
40:47industrielle, militaire
40:49la Chine qui n'est pas loin
40:51mais il y a même des soldats
40:53nord-coréens qui sont venus
40:55Donc la Russie
40:57ne peut pas perdre
40:59Mais, alors je vais peut-être vous étonner
41:01ou certains de vos auditeurs, aujourd'hui
41:03la Russie ne peut pas gagner
41:05La Russie ne peut pas gagner, d'abord pour une raison
41:07c'est que si elle avait pu gagner, elle l'aurait fait
41:09Or, ça fait 3 ans qu'elle est
41:11en guerre
41:13Elle l'a pas fait
41:15Rappelez-vous, on a assisté
41:17quand même à pas mal d'échecs
41:19L'opération spéciale du début, l'opération
41:21aéroportée sur Boucha qui a été une catastrophe
41:23L'opération blindée au nord de Kharkiv
41:25où il y avait des blindés alignés
41:27qui ne pouvaient plus
41:29Dans le sud, ça n'a pas été mieux
41:31Donc, ils se sont
41:33réfugiés
41:35dans une autre tactique, c'est ce qu'on appelle
41:37le grignotage, c'est-à-dire
41:39on combat là et on grignote les villes les unes après les autres
41:41L'Ukraine s'est bien défendue
41:43Rappelez-vous,
41:45il n'y a pas si longtemps
41:47ils ont fait une offensive vers Kursk
41:49Donc, c'était la première fois
41:51depuis 1943
41:53ou 44, je vais demander aux historiens
41:55que le territoire russe
41:57était envahi par un étranger
41:59et les Ukrainiens y sont toujours
42:01Donc, ça montre quand même que l'armée russe
42:03elle a quand même quelques faiblesses
42:05et aujourd'hui,
42:07elle ne peut pas gagner
42:09Est-ce que ça veut dire que demain, elle ne pourra pas ?
42:11Je ne sais pas, mais parce qu'il y a du potentiel
42:13Donc,
42:15quand on dit on est en guerre, on est en guerre
42:17Non, ce n'est pas la guerre
42:19D'abord, c'est en Ukraine
42:21Après, la vraie question, c'est
42:23est-ce que l'Ukraine peut gagner ?
42:25Est-ce que l'Ukraine peut perdre ?
42:27Elle a essayé de faire une offensive il y a un an
42:29Elle l'avait lancée avant, l'offensive n'a pas eu lieu
42:31C'est terminé
42:33Et la vraie question,
42:35est-ce que l'Ukraine peut perdre ?
42:37Ce n'est pas Zelensky qui a la réponse
42:39La réponse, c'est l'Occident
42:41Les États-Unis
42:43et l'Europe
42:47Il y a
42:49une vingtaine d'années, quand j'étais à l'IHEDN
42:51à l'Institut de la Défense Nationale
42:53et on le fait toujours d'ailleurs
42:55On fait un voyage en Belgique, à Mons
42:57C'est le QG, le Quartier Général
42:59de l'OTAN
43:01Et donc là, l'IHEDN vient
43:03ils sortent les grands plats, les grands discours, etc.
43:05Mais l'avantage quand on est à l'IHEDN
43:07c'est que quand on pose des questions
43:09c'est sujet vers complément
43:11Il y a des grands discours avec
43:13J'ai une question sujet vers complément
43:17Il y a des discours un peu
43:19langue de bois, etc.
43:21Et puis après, il y a des questions
43:23Et puis à un moment, il y a des amis qui posent une question
43:25Et à la fin, c'était
43:27le général qui commandait l'OTAN
43:29ou son conseiller diplomatique
43:31qui part
43:33ou pays-place
43:35C'était il y a 2000
43:37C'est-à-dire, celui qui paye, c'est lui qui mène le jeu
43:39Qu'est-ce que ça veut dire
43:41pour nous aujourd'hui ?
43:43Excusez-moi, je vais rappeler
43:45le 20ème siècle, mais la Garde 14, ils ont payé
43:47les Américains
43:49En 45, ils ont payé des soldats
43:51qui sont morts sur un territoire qu'ils ne connaissaient pas
43:53Pendant la guerre froide
43:55on a agréablement vécu
43:57quand je dis on, c'est l'ensemble des pays européens
43:59et peut-être la France qui a fait le plus gros effort
44:01qui ont vécu agréablement
44:03sous le parapluie américain
44:05et puis le délitement
44:07du pacte de Varsovie
44:09et maintenant
44:11on est toujours sur le parapluie américain
44:13parce qu'il y a toujours, je ne sais pas quoi
44:1530 000 soldats géants
44:17en Allemagne
44:19et avec des forces nucléaires américaines
44:21Et puis, aujourd'hui
44:23Trump nous rappelle
44:25Ben écoutez, tout ça, ça imprime
44:27il va falloir participer
44:29mais
44:31et je n'ai pas dit
44:33dans notre visite
44:35à Mons
44:37dans le discours
44:39il y avait quelqu'un qui a sorti
44:41America first
44:43et tous les présidents des Etats-Unis
44:45ils l'ont dit
44:47soit ils l'ont pensé très fort
44:49mais dans leur politique étrangère
44:51on se sert d'abord
44:53donc l'Amérique en premier
44:55Vous connaissez bien le prix de l'engagement militaire
44:57et la responsabilité
44:59que cela sous-entend devant le pays tout entier
45:01Est-ce que vous pensez que notre pays
45:03que les familles des françaises
45:05et des français soient prêtes
45:07pour un affrontement de grande ampleur
45:09sujet, un verbe complément
45:11est-ce une guerre juste, selon vous ?
45:13Si le territoire national
45:15et la population française
45:17étaient menacées, je pense que la guerre
45:19serait juste. Donc pour vous, on n'est pas menacé ?
45:21Pour l'instant, on n'est pas encore menacé
45:23L'Ukraine
45:25l'Ukraine est quand même
45:27à plus de 2000 kilomètres
45:29on n'est pas encore menacé
45:31Maintenant, quand j'entends
45:33et j'ai entendu le chancelier allemand
45:35dire, je mets 100 milliards sur la table
45:37mais 100 milliards, qu'est-ce qu'il fait ?
45:39Pour faire un colonel qui commande un régiment
45:41il faut 20 ans
45:43Pour faire des chars, il faut une industrie d'armement
45:45C'est basique ce que je dis
45:47mais c'est la réalité
45:49Pour la production, pour la formation, il faut des années
45:51Et l'entraînement, il faut des années
45:53L'Europe a bien compris le message
45:55et notre Président aussi
45:57et dans ce cadre-là, je dis le Président
45:59mais le Président, il faut le reconnaître
46:01que depuis qu'il est Président de la République
46:03il a augmenté sans cesse
46:05le budget des armées
46:07qui actuellement a presque doublé
46:09Donc lui a anticipé largement
46:11a anticipé largement
46:13ce besoin
46:15parce que ce n'est pas en disant, je mets 100 milliards
46:17bien sûr qu'il faut essayer bien de mettre 100 milliards
46:19c'est nécessaire mais ce n'est pas suffisant, il faudra du temps
46:21Mathieu Bocoté
46:23La question du patriotisme est ressurgie hier
46:25dans le discours
46:27C'était étonnant et bienvenue
46:29La question est toute simple
46:31Est-ce que vous croyez que les soldats sont toujours prêts à mourir pour leur pays ?
46:33Est-ce que cet esprit sacrificiel
46:35existe aujourd'hui selon vous dans les sociétés occidentales ?
46:39C'est une bonne question
46:41parce que moi qui étais sur des théâtres d'opération
46:43notamment en Afrique
46:45et souvent je disais ça à des gens
46:47qui allaient y aller, civils ou militaires
46:49je disais attention
46:51vous rentrez dans une zone maintenant
46:53où le prix de la vie humaine ne vaut plus rien
46:55il y a des types
46:57des gens 100 fois nilois
46:59et puis ils veulent une sale gueule, ils vous mettent une rafale
47:01et puis ils continuent, etc.
47:03Je me rappelle une petite journaliste photographe
47:05en Centrafrique, on lui a dit faites attention
47:07et puis Caroline, on l'a retrouvée
47:09avec une balle dans la tête
47:11Et inversement, dans les sociétés occidentales
47:13on a mis
47:15le prix de la vie humaine à tel niveau
47:17qu'on se demande aujourd'hui
47:19s'il existe des causes qui permettent de sacrifier des vies humaines
47:21pour les défendre.
47:23C'est ça parce que c'est à tel niveau
47:25avec le paradoxe
47:27tous les jours sur les rues de France il y a 10 morts
47:29donc vous savez on a quand même une société paradoxale
47:31bon j'en restais là
47:33donc si vous voulez, c'est le paradoxe
47:35mais je crois qu'il ne faut pas mettre
47:37tout de suite l'épouvantail de la guerre
47:39demain c'est la guerre, etc.
47:41On veut se réarmer
47:43on veut discuter
47:45comme disaient les romains
47:47il faut monter d'un cran
47:49en volume, en armement
47:51en technique aussi
47:53parce qu'on voit que la guerre évolue
47:55j'ai vu la guerre
47:57en Ukraine
47:59les drones
48:01il y a 20 ans ça n'existait pas
48:03c'était des Gameboy
48:05Charlotte Dornelas
48:07Justement on parle beaucoup ces derniers temps
48:09de l'Europe de la défense, on parle de la question de la défense
48:11du réarmement et de l'Europe de la défense
48:13qu'est-ce qu'il faut selon vous
48:15pour que la défense puisse
48:17exister à l'échelle du continent
48:19parce qu'on voit des désaccords par ailleurs
48:21donc ça paraît compliqué
48:23Ce que l'on fait souvent quand on s'est engagé en Afrique
48:25c'est dire qu'il y a un pays qui y va et les autres
48:27ça va bien, il ne faut pas chercher à faire une armée européenne
48:29on n'y arrivera jamais, c'est un rêve
48:31et c'est trop de travail
48:33Une armée européenne on n'y arrivera jamais
48:35Non, et puis à quoi ça sert ?
48:37Chaque pays il va avoir une armée
48:39mais il faut que les armées soient
48:41compatibles ensemble
48:43c'est-à-dire qu'elles puissent communiquer ensemble
48:45c'est ce qui se fait dans l'OTAN, il n'y a pas une armée otanienne
48:47il y a une armée de l'OTAN
48:49quand il faut faire un exercice on s'entraîne ensemble
48:51et on part ensemble
48:53l'Union Européenne peut faire la même chose
48:55donc
48:57pour moi
48:59l'Europe
49:01c'est une force parce que c'est quand même
49:03un continent qui a une vieille tradition
49:05qui est ancrée, qui a une puissance
49:07économique importante etc
49:09mais en même temps on parle des langues différentes
49:11et puis chacun a son armée
49:13et c'est normal, chacun veut avoir son armée
49:15il veut défendre son territoire
49:17Est-ce que vous êtes en train de nous dire, pardon cher général, que le Président de la République
49:19est déconnecté ?
49:21Non absolument pas, au contraire
49:23Lorsque vous dites qu'on n'y arrivera pas pour une armée européenne
49:25est-ce que vous pensez justement qu'il est déconnecté ?
49:27Non mais quand on dit l'armée européenne c'est comment ?
49:29J'ai dit l'armée européenne, c'est dire qu'il y a une menace
49:31la France arme
49:33un corps d'armée européen
49:35et donc on fait un corps d'armée
49:37et puis après chaque pays met ses divisions
49:39c'est ça une armée européenne
49:41c'est-à-dire que c'est modulaire
49:43Vous dites qu'on ne peut pas y arriver
49:45Ah si, ça on peut y arriver
49:47faire une armée constituée
49:49dès le temps de paix avec tout le monde
49:51c'est un rêve
49:53à mon sens
49:55Jean-Sébastien Ferjour
49:57Vous disiez tout à l'heure que nous ne sommes pas dans une guerre ouverte avec la Russie
49:59mais qu'il y a déjà une espèce de guerre hybride
50:01notamment dans le cyberspace qui est en cours
50:03est-ce que de ce point de vue là vous considérez que nous sommes suffisamment prêts ?
50:05Moi je me souviens j'avais posé la question à Mike Pompeo
50:07à l'époque où il était le secrétaire d'Etat de Donald Trump
50:09premier mandat
50:11il m'avait dit
50:13déjà en tant que patron de la CIA je peux vous dire qu'aux Etats-Unis
50:15non nous ne sommes pas prêts
50:17mais alors vous en Europe encore moins
50:19quel regard, c'était il y a déjà 5 ans
50:21quel regard portez-vous aujourd'hui
50:23sur notre capacité cyber en quelque sorte ?
50:25Je ne suis pas bien placé pour le savoir
50:27mais j'ai un très bon ami, un camarade de promotion
50:29qui a été patron de la chaîne cyber
50:31et qui m'a dit
50:33mais non on est dans le coup
50:35on est dans le coup
50:37alors c'est vrai que ça va vite
50:39c'est vrai que ça va de tous les côtés le cyber
50:41mais lui il m'a dit
50:43on n'est pas si déclassé que ça
50:45on est dedans
50:47alors ça durera ce que ça durera
50:49mais moi je pense qu'on ne fait pas de bruit
50:51c'est vrai, le cyber ça ne fait pas de bruit
50:53ça n'empêchera pas qu'il y aura des attaques
50:55moi je connais un organisme
50:57au sein de la défense
50:59l'ONAC VG pour ne pas le nommer
51:01les anciens combattants, ils se sont fait ratatiner
51:03alors pourquoi eux ?
51:05ils ont essayé d'attaquer par un ventre mou
51:07mais je dis la guerre cyber a commencé
51:09c'est évident
51:11Le pacifisme par rapport à la Russie
51:13est-ce que c'est être traître ?
51:15et le deuxième point
51:17est-ce qu'aujourd'hui le premier ennemi
51:19ce ne sont pas les terroristes
51:21et donc quelque chose à mener
51:23quelle est la part de l'armée par rapport aux terroristes potentiels en France ?
51:25Moi je suis un soldat
51:27va et il va, vient et il vient
51:29c'est pas moi qui me fixe un soldat
51:31c'est pas sa mission, c'est le président
51:33Votre idée par rapport à ça ?
51:35Le théorisme d'abord
51:37c'est sur le territoire national
51:39on participe déjà, il y a des forces de sécurité intérieure
51:41c'est évident que c'est la priorité
51:43parce que c'est chez nous
51:45à mon sens
51:47on a minoré un peu
51:49on a minoré un peu
51:51la menace parce que chaque jour
51:53ça augmente d'un cran
51:55donc on devrait je pense
51:57en faire un peu plus maintenant
51:59on a une réactivité
52:01regardez pour les Jeux olympiques
52:03on a monté en puissance
52:05il y avait un nombre impressionnant de soldats partout dans les rues de Paris
52:07ça s'est bien passé
52:09donc on s'est montré un effort
52:11quand il le faut
52:13la meilleure lutte contre le terrorisme
52:15c'est d'avoir des systèmes de renseignement
52:17pointus
52:19notamment dans le cyber
52:21Dernière question
52:23Attendez, avant dernière
52:25Je suis toujours trop jeune pour poser la dernière question
52:29C'est pas mal
52:31Parole de militaire
52:33Doit-on mourir pour l'Ukraine ?
52:39Doit-on mourir ?
52:41Si on envoie des soldats
52:43ils risqueront leur vie
52:45Maintenant, mobiliser tout un pays pour l'Ukraine
52:47les gens
52:49ne feront pas un grand engouement
52:51c'est un peu court comme réponse
52:53l'Ukraine sera envahie
52:55la Russie avancera
52:57nous on s'engagera
52:59ça sera une escalade sans fin
53:01je pense qu'on n'est pas là
53:03Merci pour votre regard
53:05Restez avec nous pour écouter la dernière chronique de Mathieu Bocoté
53:07puisqu'il va nous parler un peu
53:09de la place de l'opposition
53:11après le discours d'Emmanuel Macron hier
53:13il y avait une gauche et une droite
53:15avant il y avait ce clivage gauche-droite
53:17il y a eu les européistes, les souverainistes
53:19il y a eu aussi des progressistes nationalistes
53:21et puis là, est-ce qu'on ne bascule pas ?
53:23Dans une vie politique
53:25il y aura des patriotes et des traîtres
53:27c'est la question qu'on a envie de se poser Mathieu
53:29Nous sommes témoins depuis un temps
53:31d'un rétrécissement considérable
53:33de l'espace démocratique
53:35le clivage gauche-droite
53:37c'était déjà mal joué d'avance
53:39parce que la gauche
53:41considère que la droite par définition a tort
53:43mais bon, laissons ça de côté
53:45le clivage gauche-droite avait permis d'organiser un pluralisme
53:47fécond dans nos sociétés
53:49des perspectives qui sans être réconciliables
53:51étaient capables de se parler
53:53de temps en temps les uns gagnaient
53:55de temps en temps les autres gagnaient
53:57donc on reconnaissait la légitimité relative de l'adversaire
53:59c'est ce qu'on est en train de perdre aujourd'hui
54:01et là on l'a vu sur tous les sujets
54:03sur le climat avec d'un côté
54:05les combattants du climat
54:07de l'autre côté les négationnistes
54:09au moment de la Covid
54:11il y avait le parti de la raison et de l'autre côté les complotistes
54:13et qu'est-ce qu'on voit ?
54:15ça nous rappelle en fait
54:17la priorisation du débat public
54:19plus on entre sur le chemin de ce que Frédéric Ayek
54:21appelait la route de la servitude
54:23Ayek disait la guerre c'est la route de la servitude
54:25dès lors qu'on rentre dans une logique de guerre
54:27il y a un rétrécissement de l'espace mental
54:29un rétrécissement de l'espace du désaccord légitime
54:31et ce que je note
54:33en ce moment c'est cette espèce de
54:35nouveau clivage qu'on veut nous imposer
54:37d'un côté les patriotes
54:39le patriotisme qui se définit par l'adhésion à la cause ukrainienne
54:41donc indifférence à la question migratoire
54:43soumission à l'Algérie
54:45la mort de l'identité française ça c'est pas grave
54:47mais le patriotisme revendiqué
54:49sur le mot de le Front Est
54:51alors ça on le revendique et de l'autre côté il y aurait les traîtres
54:53il y aurait les lâches
54:55il y aurait les collaborateurs du Kremlin
54:57et c'est ce qui me frappe à travers cela
54:59parce qu'on est incapable de penser le désaccord
55:01ici autrement que sous le signe de la trahison
55:03c'est comme si on bannissait
55:05la question pourtant légitime de
55:07quels sont les effets intérieurs
55:09d'une conversion de nos sociétés au modèle
55:11de l'économie de guerre, la finance de guerre
55:13la mobilisation totale, il y a un effet intérieur
55:15pour nos sociétés quand on rentre dans cette logique là
55:17il y a une perte de la place pour l'opposition
55:19je l'ai dit, il y a un rétrécissement des libertés publiques
55:21il y a un rétrécissement de la liberté d'opinion
55:23il y a une société de plus en plus
55:25militarisée, je redoute
55:27qu'en ce moment le simple fait de poser
55:29ces questions nous amène
55:31à être expulsé du champ
55:33de la légitimité démocratique
55:35et dans les circonstances présentes
55:37avec ce tournant impérial
55:39des derniers jours, on pourrait dire en quelque sorte
55:41la construction de l'empire européen
55:43et si vous n'êtes pas d'accord vous êtes de l'autre côté
55:45je crains que la victime intérieure de tout cela
55:47ce ne soit pas les traîtres, ce soit en fait la démocratie
55:49L'esprit public
55:51est-il à ce point malléable
55:53qu'il acceptera cette nouvelle vision des choses ?
55:55Alors je me demande de temps en temps
55:57si la COVID nous a changé d'un côté ou de l'autre
55:59c'est-à-dire la COVID d'un côté
56:01est-ce que ça nous a véritablement préparé à accepter
56:03on en parlait il y a quelques jours
56:05le pouvoir dit A, tout le monde dit A
56:07le pouvoir dit B, tout le monde dit B
56:09tout le monde dit A, on n'a jamais dit A
56:11c'est celui qui disait il est presque désolé
56:13il n'existe pas en fait mais c'est probablement un nazi
56:15alors ça c'est quand même une séquence un peu étrange
56:17de l'autre côté
56:19est-ce que l'opinion s'est musclée
56:21sans qu'on ne s'en rende compte devant cela
56:23est-ce que beaucoup de français se sont dit
56:25non pas devant la légitimité de la préoccupation par rapport à la maladie
56:27j'étais assez d'accord avec la chronique de Jean-Sébastien
56:29l'enjeu c'est
56:31est-ce que les gens vont se dire bon ça recommence
56:33on va tous être obligés de dire la même chose au même moment
56:35on va tous être obligés de répéter les mêmes slogans
56:37au même moment
56:39est-ce qu'il peut y avoir une inquiétude autour de cela
56:41et de ce point de vue n'oublions pas que l'appel à la mobilisation
56:43totale
56:45on s'inscrit dans un contexte
56:47de défiance par rapport à la classe politique
56:49et les institutions, ne sous-estimons pas
56:51la défiance des européens plus largement
56:53par rapport à leur classe politique, c'est pas vrai seulement en France
56:55c'est vrai partout
56:57donc mobiliser ardemment une société
56:59dont on explique à temps plein que la moitié est composée
57:01de gens d'extrême droite infréquentables qu'on doit tenir
57:03à l'extérieur du cordon sanitaire
57:05c'est vraiment rassembler une société dont on disait encore hier
57:07la veille que la moitié sont composées d'infréquentables
57:09donc je redoute
57:11je le confesse, non pas le nécessaire
57:13esprit de vigilance devant
57:15l'empire russe qui est toujours inquiétant
57:17je redoute qu'au nom de cela
57:19et on en a beaucoup parlé cette semaine
57:21on piétine beaucoup de nos libertés qui sont quand même plus précieuses
57:23qu'on ne le croit
57:25merci pour votre regard, merci à Général Bruno Daré d'avoir été avec nous
57:27et je vais terminer avec une phrase
57:29celle que vous avez citée dans votre discours
57:31d'adieu aux armes en 2012
57:33ce poème de Charles Peggy
57:35heureux ceux qui sont morts
57:37pour la terre charnelle
57:39mais pourvu que ce fut dans une juste guerre
57:41merci
57:43merci à tous
57:45on n'est pas là quand même
57:47civis pacem parabelum
57:49parabelum
57:51parabelum
57:53excellente suite d'opéra
57:55la solution c'est la paix
57:57et la paix