Avec Roland Lescure, député EPR des Français d'Amérique du Nord et vice-président de l'Assemblée nationale
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NewsTranscription
00:00Jean-Jacques Bourdin, notre invité ce matin, Roland Lescure, député des Français d'Amérique du Nord et vice-président de l'Assemblée Nationale, Roland Lescure, bonjour.
00:08Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:09Merci d'être avec nous.
00:10Merci à vous.
00:11Les Français d'Amérique du Nord, bien sûr les Français qui habitent les Etats-Unis, mais aussi les Français qui habitent le Canada.
00:17Et ça c'est très important, vous revenez du Canada, Roland Lescure, le Canada qui a changé de chef du parti libéral.
00:25Justin Trudeau est parti, il est remplacé par Marc Carnet qui a 59 ans, qui est un banquier que vous connaissez bien.
00:35Première déclaration, je regardais les premières déclarations de Marc Carnet, les Etats-Unis veulent notre pays, nous ne pouvons pas laisser Trump gagner.
00:45Il a été clair tout de suite.
00:47C'est extrêmement intéressant ce qui se passe là-bas, vous l'avez dit, je reviens.
00:51Les Canadiens, ils ne sont pas très nationalistes.
00:54Le seul truc qui les rassemble en général, c'est un bon match de hockey contre les Américains qu'ils adorent gagner.
01:01Pour le reste, ils n'ont pas le drapeau aussi peut-être fort que nous.
01:05Et là, ils sont extrêmement rassemblés face à Donald Trump, face à la menace du 51ème Etat, face à la menace des tarifs douaniers.
01:13Vous savez que dans les marchands de vin partout au Canada, il n'y a plus un vin américain, il n'y a plus un alcool américain.
01:21Ce qui est très bien pour le vin français en passant, parce qu'on en exporte beaucoup là-bas.
01:25Et donc, il y a eu vraiment un rassemblement.
01:27Et Marc Carnet, vous l'avez dit, il est banquier, il a aussi été banquier central.
01:30Il a été chef de la Banque du Canada et chef de la Banque d'Angleterre pendant le Brexit.
01:34Donc, c'est quelqu'un qui est très crédible.
01:36Et face à lui, parce qu'il va y avoir maintenant des élections législatives, il y avait un conservateur limite trumpiste,
01:44Pierre Polièvre, qui est très populiste et qui avait le vent dans les voiles.
01:48Et depuis que Trump est président, il y a un retour de flamme pour le Parti libéral.
01:53Marc Carnet a été élu très fortement à la tête du Parti libéral.
01:57Et on verra, mais je pense qu'ils vont remporter les élections législatives.
02:01Parce qu'on va se rassembler derrière quelqu'un qui peut juste répondre à Donald Trump.
02:07Tu t'accotas, tu es extrêmement ferme.
02:09Trump réunit le Canada.
02:11Oui, et Trump doit réunir l'Europe, Trump doit réunir la France.
02:14Et surtout, c'est une leçon qui est que quand vous êtes ferme face à quelqu'un qui est plutôt aussi assez ferme lui aussi,
02:22vous gagnez en crédibilité, vous gagnez en respect.
02:25Et vous êtes capable de négocier, c'est dommage de le dire comme ça, mais d'homme à homme.
02:30Oui, ça vaut pour tout le monde d'ailleurs.
02:32Je vais y revenir, Roland Lescure.
02:35Sondage pour plusieurs journaux européens.
02:3759% des Français, 59% des Allemands, 56% des Britanniques qualifient Donald Trump de dictateur.
02:47Vous aussi, est-ce que vous qualifiez Donald Trump de dictateur ?
02:51Écoutez, il a été élu démocratiquement, il a même été bien élu.
02:54Ça, il ne faut pas l'oublier.
02:55Oui, c'est vrai.
02:56Bon, je vais vous dire, Hitler aussi en son temps.
02:58Donc, la manière dont il va lui, maintenant, faire évoluer les institutions américaines,
03:04on voit qu'il a passé des centaines de décrets.
03:06Des centaines de décrets illégaux.
03:08Quand il licencie du jour au lendemain 10 000 fonctionnaires,
03:11il y a des juges qui disent, non, vous n'avez pas le droit de faire ça.
03:1368% de fonctionnaires qui ont voté pour lui d'ailleurs, et qui s'en foutent de rage.
03:17Oui, ils ne sont pas très heureux d'ailleurs.
03:19On verra la dynamique qui est sans doute en train de se retourner.
03:21Donc, soit il passe outre ces décisions de justice et les impose quoi qu'il arrive.
03:26Et là, ça va commencer à ressembler à des tendances autocratiques, dictatoriales, si vous voulez.
03:31Pour l'instant, on n'en est pas là.
03:32Pour l'instant, il dit tout et son contraire.
03:35Il fait beaucoup de choses.
03:36Et la démocratie américaine, ses institutions, résistent.
03:40Il y a moins de résistance qu'il y en avait dans son premier mandat.
03:43Les médias, aujourd'hui, il y en a la moitié qui sont littéralement vendus.
03:46Jeff Bezos, qui détient le grand quotidien américain, le Washington Post,
03:51est aujourd'hui, il faut le reconnaître, vendu à Donald Trump.
03:54Puisque les oligarques qui détiennent Amazon, Google, Facebook, etc.,
04:00sans parler d'Elon Musk évidemment, sont aujourd'hui complètement alignés avec lui.
04:03Donc, il faut se méfier.
04:04Il y a des tendances autocratiques et il faut être extrêmement ferme face à ça.
04:08Parce que l'Europe, si vous voulez, l'Europe aujourd'hui,
04:12ce n'est pas juste la taille des carottes ou le chargeur unique pour l'iPhone.
04:15Ce qui nous rassemble en Europe, c'est des valeurs dont on doit être le porteur.
04:20On ne doit pas juste être la ligne Maginot qui défend les valeurs démocratiques
04:24et qui se fait contourner par tous les GAFAM
04:27qui nous imposent un discours extrêmement délétère.
04:30Aujourd'hui, il faut qu'on résiste.
04:31Mais Roland Lescure, est-ce qu'aujourd'hui, vous vous représentez les Français qui vivent aux Etats-Unis ?
04:35Est-ce que les Etats-Unis sont toujours nos alliés ?
04:37Je pense que... Je vais le dire comme ça.
04:40Notre allié.
04:41C'est plus tout à fait notre allié, mais ce n'est pas encore...
04:45Notre adversaire.
04:46J'espère que ce n'est pas un adversaire.
04:47Alors que Poutine est un adversaire.
04:49Je précise bien qu'Emmanuel Macron a employé le mot adversaire et non pas ennemi.
04:54Non, c'est un adversaire, c'est une menace.
04:57Et quand je vois des journaux qui déforment ces propos pour, je dirais, faire peur aux Français
05:04et donner l'impression qu'aujourd'hui le Président a un agenda de politique personnel.
05:09Le Président est dans son second mandat.
05:11Il est là pour représenter la France et franchement, il le fait bien.
05:14Vous disiez, j'étais au Canada.
05:15Les gens là-bas étaient extrêmement fiers de la manière dont Emmanuel Macron avait résisté.
05:19Il faut le dire comme ça à Donald Trump.
05:21En désignant la Russie comme adversaire, Emmanuel Macron nourrit la peur, non ?
05:27Il ne faut pas être effrayé, mais il ne faut pas être aveugle non plus.
05:35Aujourd'hui, je suis inquiet.
05:37Face à l'inquiétude, on réagit.
05:39Face à la peur, on a en général tendance à se cacher.
05:42Il faut faire attention au maniement de ces émotions que certains manient d'ailleurs
05:48pour rassembler contre le Président plutôt que rassembler derrière la France.
05:52Mais aujourd'hui, il faut être réaliste.
05:54La situation est inquiétante.
05:56Vladimir Poutine a envahi l'Ukraine.
05:58Il faut le rappeler régulièrement parce que certains ont tendance à inverser les valeurs.
06:02Et aujourd'hui, il est en train de marcher sur l'Ukraine
06:06en partie parce que Donald Trump a décidé de se retirer de l'histoire
06:09et que l'Europe doit être aux côtés de son allié.
06:13Parce que là, il n'y a aucune ambiguïté.
06:14L'Ukraine est un allié.
06:16Et face à notre adversaire qui est une menace pour l'Europe.
06:19Je vais venir sur l'Europe.
06:20Roland Lescure, un mot quand même.
06:22J'ai écouté hier François Hollande dire
06:24Emmanuel Macron est trop discret concernant Donald Trump.
06:28Pas assez critique.
06:29Que répondez-vous à François Hollande ce matin ?
06:31Non mais franchement, oublions les polémiques.
06:33Mais ce n'est pas une polémique.
06:35C'est une remarque qu'il fait.
06:36Est-ce qu'il y a une volonté de polémiquer ?
06:38Moi je pense qu'aujourd'hui en tout cas, dans ces moments de l'histoire
06:42parce qu'on est en train de faire l'histoire.
06:45On a un président de la République avec d'autres.
06:47Le nouveau chancelier allemand.
06:49Le nouveau premier ministre du Canada.
06:50Le premier ministre anglais.
06:52Qui sont rassemblés.
06:54Qui sont extrêmement déterminés à résister.
06:57Parce que je pense que c'est le mot qu'il faut utiliser.
06:59Résister à qui ?
07:00Au rouleau compresseur de Donald Trump
07:02qui est aujourd'hui en train de mettre à mal nos valeurs.
07:06La France est en situation de résistance face aux Etats-Unis.
07:09Je pense que l'Union Européenne doit aujourd'hui résister
07:12face à un président américain
07:14qui met à mal nos valeurs.
07:16Et dans ces moments de l'histoire
07:18où nos valeurs sont mises à mal,
07:20on doit se rassembler
07:22derrière notre drapeau si je puis dire.
07:24Mais aussi derrière ce qui fait que
07:26depuis 250 ans, on est allié des Etats-Unis.
07:29On est allé faire la guerre pour leur indépendance.
07:31On est allé les aider
07:33à mettre en avant
07:35ces valeurs il y a 250 ans.
07:37Rappelons-le leur.
07:39Nous sommes alliés depuis 250 ans
07:41et aujourd'hui Donald Trump
07:43met à mal ses valeurs.
07:45Aujourd'hui, vous vous rendez compte qu'il y a des chercheurs
07:47aux Etats-Unis qui n'ont plus le droit de chercher.
07:49Vous avez des réfugiés ukrainiens
07:51qui l'envisagent de mettre dehors.
07:53Vous avez des entrepreneurs aujourd'hui
07:55qui n'ont pas envie de se faire rouler dessus
07:57par les GAFAM.
07:58Moi j'ai un message pour tous ces gens-là.
08:00Venez en Europe.
08:02Venez en Europe parce qu'en Europe,
08:04oui, il fait bon vivre.
08:06Mais on peut chercher en toute liberté.
08:08On peut entreprendre
08:10en toute liberté.
08:12On peut aussi, quand on est malade,
08:14être soigné en toute protection.
08:16L'Europe aujourd'hui, ça doit être le phare
08:18des libertés. Pas seulement
08:20la ligne de vagina.
08:22Encore faut-il qu'elle existe.
08:24Elle existe l'Europe, évidemment. Elle est renforcée
08:26par la situation internationale.
08:28Mais quand je vois que 546 F-35
08:30sont en commande
08:32par des pays européens, des F-35, des avions américains
08:34qu'on ne peut pas utiliser
08:36sans l'aval des américains, franchement,
08:38qu'est-ce qu'il faut faire ?
08:40Est-ce que vous dites ce matin, il faut dénoncer
08:42ces contrats ?
08:44Non, mais ça montre bien que le Président de la République
08:46avait raison de parler de souveraineté européenne
08:48depuis des années et d'essayer de convaincre
08:50un certain nombre de partenaires, on l'a fait,
08:52d'acheter plutôt des Rafales que des F-35.
08:54Maintenant, évidemment,
08:56il faut qu'on augmente la cadence
08:58du fait en Europe, du fait en France,
09:00pour l'industrie de défense.
09:02Et ça, on a lancé le mouvement
09:04il y a 2 ans, 3 ans, au moment de l'invasion
09:06de l'Ukraine par la Russie.
09:08Mais il faut accélérer la cadence,
09:10c'est-à-dire qu'il faut investir davantage, ça veut dire qu'il faut
09:12recruter davantage, ça veut dire qu'il faut
09:14ne pas hésiter d'ailleurs à faire venir
09:16des ingénieurs qui n'auraient plus l'occasion de travailler
09:18aux Etats-Unis, pourquoi pas venir travailler en France.
09:20L'immigration, parfois,
09:22je le rappelle à certains, ça peut être une chance,
09:24ça peut faire venir des talents chez nous,
09:26qui vont nous aider à monter la cadence de notre industrie.
09:28Moi, j'étais ministre de l'industrie jusqu'à il y a 6 mois,
09:30il y a besoin d'un million de personnes dans l'industrie
09:32dans les années qui viennent.
09:34Pas seulement l'industrie de la défense, il faut aller chercher
09:36les talents là où ils sont, il faut rassembler
09:38tout le monde, et oui, il faut acheter européens,
09:40pas seulement du vin français
09:42contre du vin américain, mais aussi des rafales
09:44contre des F-35,
09:46des obus, des canons
09:48européens. Il y a une industrie
09:50anglaise, il y a une industrie française, il y a une industrie allemande,
09:52travaillons ensemble de manière
09:54à créer l'industrie de défense de demain.
09:56Puisque vous parlez des Allemands, je vais revenir sur l'effort
09:58de défense qu'il faut faire en France,
10:00qui doit être fait, et les Français
10:02approuvent d'ailleurs. Je vais y revenir.
10:04Le futur chancelier
10:06Friedrich Merz, chancelier allemand,
10:08répète qu'il est ouvert à
10:10l'élargissement par la France
10:12de son bouclier nucléaire en Europe.
10:14Vous aussi, j'imagine.
10:16Oui, mais ça veut dire quoi ? Parce que j'entends
10:18ici ou là, on va partager
10:20le fameux bouton rouge avec les Allemands
10:22qui vont nous tenir la main pendant qu'on n'a plus
10:24racé pas ça le sujet. Le sujet
10:26c'est qu'aujourd'hui on a là des alliés, des amis
10:28les Allemands, qui sont en première
10:30ligne derrière les Polonais face à
10:32l'adversaire russe, face à
10:34la menace russe, et qu'on doit être
10:36capable de dire, comme on le dit
10:38depuis 50 ans, le général de Gaulle l'a dit avant
10:40le président de la République, si vous êtes attaqué
10:42on vous défendra.
10:44Et on vous défendra, quitte à faire preuve
10:46de dissuasion, parce que c'est le mot qu'on utilise,
10:48sur la partie nucléaire.
10:50Mais j'allais dire que c'est une
10:52évidence. Mais la France doit garder
10:54absolument, absolument
10:56le
10:58bouton nucléaire, évidemment.
11:00Personne
11:02ne le remet en cause.
11:04Mais de dire aujourd'hui
11:06que les Allemands, les Polonais,
11:08les Lettons, doivent
11:10être seuls, et que nous
11:12on va garder notre ligne Maginot, pour
11:14reprendre cet exemple, entre
11:16Français, ça serait ridicule.
11:18Évidemment, l'Allemagne,
11:20l'Autriche, la Pologne,
11:22la Tchéquie, l'Italie, l'Espagne,
11:24tout ça c'est l'Europe. On est un marché
11:26commun, on a un Parlement
11:28européen commun, on a un
11:30destin commun.
11:32Et il faut qu'ensemble, on soit capable de se
11:34défendre en commun, et de porter
11:36ces valeurs dont on est
11:38aujourd'hui, pour l'instant, moi je pense que l'Amérique
11:40reviendra
11:42à de meilleurs, je dirais, destins
11:44d'ici quatre ans. Mais d'ici là,
11:46on est un peu les seuls porteurs de ce qu'on avait
11:48en commun avec l'Amérique depuis 250 ans.
11:50Et c'est ensemble qu'on doit le porter.
11:5268% des Français
11:54favorables, sondage
11:56d'Oxa le Figaro, 68%
11:58des Français favorables à une augmentation du budget de la
12:00Défense. Alors comment augmenter le budget
12:02de la Défense en France ? Il est
12:04aujourd'hui de 50 milliards,
12:06un peu plus de 50 milliards, il va falloir passer
12:08à beaucoup plus. Comment
12:10faire ? Comment faire ?
12:12Alors, 61%
12:14des Français pensent
12:16qu'il faut rétablir une
12:18forme de service militaire. Comment
12:20faire pour financer l'effort de Défense ?
12:22Certains proposent de travailler
12:24une heure de plus par semaine, c'est la CPME.
12:26Comment faire ?
12:28D'abord, moi, ce que j'aime dans cette statistique
12:30que vous mentionnez sur le fait que les Français, aujourd'hui, sont
12:32pour le service militaire. C'est pas la solution.
12:34Aujourd'hui, la guerre
12:36a une nature très différente que quand
12:38vous, j'imagine, et moi, on a fait notre service militaire.
12:40À l'époque, on avait besoin
12:42de troupes. Aujourd'hui, on a besoin
12:44de cerveaux, on a besoin
12:46d'outils,
12:48on a besoin de programmes, on a besoin
12:50d'outils de défense cyber.
12:52Donc, je pense qu'il faut
12:54mobiliser nos cerveaux, y compris, d'ailleurs,
12:56dans ce qu'on appelle la réserve militaire.
12:58C'est pas le service militaire qui va nous permettre de faire ça.
13:00Mais ce que montre cette stat, c'est que les Français
13:02comprennent et sont prêts
13:04collectivement à faire un effort.
13:06Quelle forme il va prendre ?
13:08D'abord, vous savez qu'aujourd'hui...
13:10D'abord, il y a des roubles
13:12qui traînent dans nos coffres. Il y a 200 milliards
13:14d'avoirs russes de la Banque centrale
13:16russe, qu'on peut, aujourd'hui,
13:18en en utiliser, les intérêts.
13:20Mais oui, on ne touche que les intérêts.
13:22Mais pourquoi est-ce qu'on ne récupère pas
13:24ces avoirs ? Expliquez-moi, Roland Lescure.
13:26On en parle depuis des semaines.
13:28C'est très simple. Jusqu'à il y a quelques semaines,
13:30on se disait, si on récupère
13:32les avoirs russes, les Américains vont
13:34en profiter pour dire, nous, on se désengage,
13:36vous avez 200 milliards, on retire nos billes.
13:38Maintenant que les Américains
13:40retirent leurs billes, je dirais que cet argument
13:42y tombe. Et donc,
13:44je pense qu'on a, maintenant, intérêt à le faire.
13:46Mais qui freine ?
13:48Qui ne veut pas que ça...
13:50Madame van der Leyen ?
13:52Aujourd'hui, je les connais bien à Bercy,
13:54ils ont une crainte...
13:56Ils ont une crainte, puisque ce sont des avoirs
13:58détenus par les banques centrales,
14:00que si on les confisque,
14:02ça a un impact sur les marchés financiers.
14:04Que les gens disent, je ne vais plus mettre mon argent en Europe
14:06parce que je risque de me le faire confier.
14:08Confisquer, pardon. On parle
14:10d'une banque centrale, d'un État souverain
14:12qui en a attaqué un autre et qui est en guerre
14:14aux portes de l'Europe. On ne parle pas
14:16d'un fonds de pension américain
14:18qui va mettre un peu d'argent dans une entreprise
14:20française. Donc c'est Bercy qui freine.
14:22Mais oui, mais ils sont toujours un peu
14:24frileux, je le comprends.
14:26Mais il y a un moment où, face à l'histoire,
14:28je le disais tout à l'heure,
14:30face à une situation exceptionnelle,
14:32il faut savoir prendre des décisions
14:34exceptionnelles. Je ne suis pas le seul à le faire,
14:36Gabriel Attal l'a fait, il y a un certain nombre de partis
14:38qui, aujourd'hui, le demandent. En fait,
14:40les deux seuls qu'ils ne demandent pas,
14:42ça ne vous surprendra pas, c'est le RN
14:44et la FI qui, sur ces sujets-là,
14:46sont, j'irais pour le moins,
14:48ambiguës. Donc je pense qu'il faut prendre
14:50ce risque face à une situation exceptionnelle.
14:52Il faut aller chercher l'argent
14:54là où il est et dire, ce n'est pas
14:56du vol. Vous savez
14:58ce que c'est ? C'est, mesdames et
15:00messieurs les Russes, monsieur Vladimir Poutine,
15:02vous avez détruit une partie de l'Ukraine.
15:04Vous allez devoir contribuer à sa
15:06reconstruction. Eh bien, en avaloir
15:08ces 200 milliards,
15:10c'est une avance sur les frais de reconstruction
15:12que, de toute façon, vous allez devoir payer
15:14parce que cette guerre, elle est de votre
15:16responsabilité.
15:17Oui, 200 milliards, bien, pour
15:19reconstruire l'Ukraine.
15:20C'est déjà un bon début, vous reconnaîtrez.
15:22Oui, c'est déjà pas mal. Pour développer
15:24une défense européenne, mais
15:26en France, pour augmenter
15:28le budget de la défense. Il y a
15:30plusieurs solutions. Un livret d'épargne
15:32de défense, certains le proposent, d'autres
15:34proposent qu'une partie
15:36du livret A soit réorientée
15:38vers la défense. Quelle est,
15:40selon vous, la meilleure des solutions ?
15:42J'ai entendu le
15:44responsable de la CPME chez vous ce matin
15:46qui disait qu'on pourrait travailler une heure de plus.
15:48En tout cas, j'ai un message très clair,
15:50c'est que c'est pas en travaillant moins
15:52qu'on va financer cet effort de guerre.
15:54Moi, quand j'entends ici ou là
15:56il faut travailler jusqu'à 62,
15:5863, 61, 60,
16:00je dis ça, c'est clairement pas
16:02le sens de l'histoire. On a
16:04des français qui vivent de plus en plus
16:06longtemps, qui sont en meilleure
16:08santé, grâce à notre super système
16:10de santé, il va sans doute falloir
16:12travailler plutôt plus que moins.
16:14Quand j'entends un responsable syndical, patronal
16:16certes, mais qui représente des petites entreprises,
16:18il dit qu'on pourrait ensemble,
16:20c'est important, il dit ça dans le cadre du conclave,
16:22il dit qu'il faut qu'on travaille ensemble, il dit la CFDT,
16:24pourquoi pas, etc. Si on décide
16:26ensemble de faire un effort collectif,
16:28ça peut être une heure de travail en plus,
16:30ça peut être peut-être un allongement
16:32de l'âge de départ à la retraite.
16:34En tout cas, si collectivement
16:36on décide de travailler davantage
16:38pour financer cet effort, moi je dis
16:40chapeau, parce que c'est
16:42quelqu'un qui a compris que c'est pas
16:44en s'opposant les uns les autres, en disant
16:46il en fait pas ici, ou il en fait trop
16:48là, ou en critiquant telle ou telle phrase,
16:50ou en donnant l'impression qu'on fait peur
16:52aux français, moi je crois la responsabilité
16:54collective face à une vraie menace,
16:56soit on se serre les coudes, soit on se met la tête
16:58dans le sable. Et aujourd'hui, je considère
17:00qu'il y a des gens, chapeau,
17:02qui sont prêts à se serrer les coudes, pour
17:04travailler ensemble, les français qui disent
17:06pourquoi pas le service militaire, les CPME qui disent
17:08pourquoi pas travailler davantage.
17:10Oui, mais moi j'entends pas les plus fortunés,
17:12est-ce que par exemple les actionnaires sont prêts
17:14à renoncer une partie de leurs dividendes,
17:16pour financer l'effort de défense ?
17:18Est-ce que les retraités sont prêts à accepter
17:20la désindexation
17:22de leur pension sur l'inflation,
17:24pour financer l'effort de défense ?
17:26Moi je pense que toutes ces solutions
17:28doivent être explorées, et qu'on doit faire
17:30un peu de tout ça. Je me méfie du
17:32taxer les riches, qui est un slogan assez facile
17:34chez nous, qui va à la fois
17:36permettre de sauver les retraites, la sécurité sociale,
17:38la santé, le chômage, et en plus de battre
17:40Poutine. Je veux dire, ça va, on a
17:42de la richesse en France et j'allais dire
17:44tant mieux, elle est créée par des
17:46entrepreneurs, qui puissent contribuer
17:48à l'effort, évidemment
17:50tout ça est bienvenu. Mais
17:52que les retraités puissent aussi,
17:54moi j'ai une maman que j'adore
17:56qui est retraitée, qui a 92 ans,
17:58qui est à la retraite depuis plus de 30 ans,
18:00et qui bénéficie d'un système de retraite extrêmement généreux
18:02et qui le sait.
18:04Moi, je suis sûr que si je lui demande,
18:06elle me dira, bah oui, moi je suis prêt à contribuer aussi. Vous savez, ma mère
18:08elle a connu la seconde guerre mondiale.
18:10Elle se souvient de ce que c'est qu'un pays
18:12véritablement menacé, la ligne
18:14Maginot, elle, elle l'a vu en direct.
18:16Et donc, oui, aujourd'hui
18:18on se serre les coudes. Oui, aujourd'hui
18:20tout le monde contribue. Sans
18:22effrayer de manière
18:24exagérée tout le monde, mais en se disant
18:26face à l'histoire, il faut qu'on se rassemble
18:28et qu'on réagisse. Et oui,
18:30on contribue tous, selon nos
18:32moyens, à cet effort national
18:34pour renforcer l'Europe,
18:36protéger nos valeurs,
18:38et faire en sorte aussi qu'on reste dans un continent
18:40de prospérité. Parce que, une chose est claire,
18:42c'est que la guerre, ça appauvrit tout le monde.
18:44Nous, on souhaite un gouvernement,
18:46pardon, on souhaite une Europe prospère.
18:48– Bien, j'ai une dernière question
18:50Roland Lescours, je quitte totalement
18:52le sujet. Vous êtes vice-président
18:54de l'Assemblée Nationale.
18:56Est-ce qu'il faut laisser les micros ouverts à l'Assemblée Nationale ?
18:58– Je suis partagé là-dessus,
19:00parce qu'effectivement, je pense que
19:02c'est important que les Françaises et les Français
19:04réalisent dans quelles
19:06conditions parfois les prises de paroles
19:08sont faites.
19:10Mais si vous voulez, l'essentiel
19:12quand même, en tout cas ça devrait être le cas,
19:14c'est que quand un orateur s'exprime, on puisse
19:16entendre l'orateur. Et là,
19:18je peux vous dire que parfois, quand on est dans la salle,
19:20si les micros étaient ouverts, on entendrait
19:22plus grand-chose. Donc, moi,
19:24j'ai tendance à dire plutôt non.
19:26Mais assurons-nous que
19:28les présidents de groupe font un peu plus
19:30de discipline dans leur groupe. Peut-être qu'on peut
19:32les ouvrir de temps en temps pour montrer exactement ce que c'est,
19:34dans le cadre peut-être de documentaires,
19:36pour dire voilà la réalité de ce que c'est
19:38quand M. Lescours parle à la tribune,
19:40voilà ce qu'il a comme bois.
19:42Mais dans l'ensemble, on est là
19:44pour se faire entendre sur le fond.
19:46Moi, je préside régulièrement,
19:48je vais le faire ce soir à l'Assemblée nationale,
19:50c'est pas tous les jours facile.
19:52Voilà, essayons de peut-être calmer
19:54tout le monde pour montrer que,
19:56là encore, dans un moment historique,
19:58on est à la hauteur du moment,
20:00on évite les petits commentaires, on évite les petites insultes
20:02et on se concentre sur l'essentiel.
20:04Sur ce qui se passe à l'international,
20:06est-ce que ça mériterait ? Certains parlent
20:08de référendum
20:10sur, je sais pas,
20:12sur l'effort de défense, par exemple. Vous pensez que c'est
20:14une bonne idée ? Moi, j'ai vécu
20:16un référendum extrêmement
20:18pertinent, historique,
20:20c'était celui sur Maastricht.
20:22Et puis, j'ai vécu un qui aurait jamais
20:24dû être fait, c'était en 2005, vous savez, sur le
20:26Traité européen, on n'a rien compris.
20:28Je me méfie des référendums
20:30qui sont, je dirais,
20:32soit des appels un peu généraux,
20:34pour ou contre. Donc, il faut être très précis.
20:36Si on a
20:38un programme d'accroissement des dépenses
20:40militaires pour les 5 à 10 ans qui viennent
20:42et qu'on souhaite demander leur avis aux Françaises
20:44là-dessus, pourquoi pas ?
20:46Et je me méfie des référendums pour lesquels
20:48la réponse est plus une réponse
20:50à celui qui pose la question qu'à la réponse
20:52qu'à la question elle-même. Moi, je suis extrêmement
20:54admiratif de François Mitterrand qui avait décidé
20:56à un moment où on mettait la souveraineté monétaire
20:58de la France en commun avec l'Europe,
21:00de demander son avis aux Français.
21:02Et à l'époque, il y a eu un débat de très belle qualité.
21:04J'ai peur d'un débat
21:06qui tombe un peu dans la caricature. Vous savez, au moment
21:08où la vérité est relative,
21:10en tout cas sur certaines antennes qui ne sont pas
21:12les vôtres, je me méfie
21:14d'un référendum, on a vu le Brexit,
21:16qui risquerait, je dirais,
21:18d'être mal administré et du coup de partir
21:20un peu dans tous les sens.