Pas plus de 18 mois pour un premier job, des exigences en hausse à l’égard des employeurs… Une récente étude de Jobteaser montre que les jeunes diplômés français arrivent sur le marché du travail avec beaucoup de confiance. Trop pour les entreprises ?
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00:00Générique
00:12Fenêtre sur l'emploi pour parler des jeunes travailleurs.
00:15Alors, ils ne tiennent plus en place, c'est notre punchline,
00:18mais on voit cette génération Z qui bouge beaucoup,
00:21qui est très mobile, qui va s'arrêter de travailler pour voyager.
00:23On en parle avec vous, Adrien Ledoux, je suis ravi de vous accueillir.
00:26CEO, fondateur de Jobteaser qui est déjà venu sur notre plateau.
00:30Comment vous les regardez ces jeunes ?
00:33Parce que vous êtes dans le job board, vous les voyez,
00:36ces jeunes qui prennent un emploi et qui partent.
00:39C'est quoi ? Il reste combien de temps ?
00:40C'est quoi la durée moyenne d'un job chez un jeune ?
00:43Alors nous, effectivement, on est bien positionnés
00:45puisqu'en étant au cœur d'un écosystème entre entreprises, écoles, universités,
00:49on a beaucoup de données, et notamment à travers d'études qu'on fait.
00:53Et la dernière, elle était auprès de 6 000 étudiants.
00:55Donc c'est quand même assez représentatif.
00:57Et ce qu'on voit, c'est qu'il reste en moyenne maintenant 18 mois sur la première expérience.
01:02Et comme on a un peu d'historique, on voit que c'est un chiffre qui baisse chaque année.
01:07Donc la première expérience, c'est 18 mois et après, l'étudiant va vouloir bouger.
01:12Donc il y a 300 000 jeunes qui rentrent sur le marché,
01:14des jeunes diplômés, quelles que soient les écoles d'où ils sortent.
01:17Et en moyenne, ils vont rester 18 mois.
01:19Ça veut dire que si on se met en contre-champ avec le chiffre
01:22que les rages vont voir à travers notre émission,
01:25ils se grattent la tête quand même.
01:27Ils se disent, lui, ce n'est pas la peine de surinvestir,
01:29parce que dans 18 mois, on le perd.
01:31C'est compliqué, ça, pour une entreprise.
01:33C'est-à-dire qu'il y en a qui commencent à intégrer le fait
01:35que ça doit être dans leur politique de recrutement,
01:37de prévoir qu'ils ne vont pas rester longtemps.
01:41Il y en a qui mettent en place des politiques même d'employés boomerang.
01:44Elles savent qu'ils vont venir pour un instant T.
01:47Elles l'assument et espèrent peut-être qu'ils reviendront plus tard.
01:50C'est comme ça que certaines entreprises s'adaptent.
01:52Ce qui, d'ailleurs, arrive, je fais un voyage, je pars, je vis ma vie,
01:54puis je reviens dans la boîte parce que c'est sympa.
01:56Ils ont une vision positive, dites-vous, dans votre équipe.
01:59Ça, c'est la bonne nouvelle.
02:00Mais sans concession.
02:01Voilà.
02:02C'est que parfois, on a une image de cette génération Z
02:04comme ne voulant pas travailler, etc.
02:07Et nous, ce qu'on a trouvé très rassurant,
02:10c'est qu'ils sont plus de 94 %
02:12à penser que l'entreprise est un lieu épanouissant
02:15et 83 % ont une image positive.
02:17Donc, c'est quand même énorme.
02:18Mais effectivement, sans concession,
02:19parce qu'ils savent que c'est un lieu qui peut être stressant
02:22et qu'ils voient comme très vertical, très top-down.
02:24Alors, on voit, Adrien,
02:26c'est des aspirations des jeunes.
02:28Au-delà de leurs aspirations,
02:3063 % veulent un environnement bienveillant,
02:32professionnel bienveillant,
02:33une bonne relation avec l'équipe à 62 %.
02:35Donc, ça, pour eux, c'est vraiment les éléments clés.
02:3861 %, c'est tout près, là aussi,
02:40un bon équilibre vieille perso,
02:42ça ressort beaucoup et régulièrement.
02:4460 % un travail qui a du sens
02:46et 60 % une bonne rémunération.
02:48C'est un peu le bouton à cinq pattes
02:50que cherche la rémunération.
02:52Ce qui est intéressant de voir aussi,
02:53c'est que déjà, il y a des différences entre les populations.
02:56C'est-à-dire qu'entre les écoles d'ingénieurs,
02:58écoles de commerce et universités,
03:00ce n'est pas les mêmes critères.
03:02Par exemple, l'école de commerce,
03:03ça va être plus le salaire qui est très important.
03:06L'école d'ingénieurs, ça va être plutôt métier passion.
03:08Le sens.
03:09Le sens.
03:10Et donc, l'entreprise doit s'adapter.
03:12Mais c'est vrai qu'on voit bien
03:13qu'ils ont des critères qui sont variés
03:15et qu'il faut cocher pas mal de cases
03:17pour les attirer.
03:19Cette volatilité pose des questions évidemment
03:22sur la manière dont on accueille ces jeunes,
03:24la manière dont on va les accueillir.
03:26Ils cherchent quoi ?
03:27Du CDI, du CDD ?
03:28Ils seront plutôt,
03:29on a beaucoup parlé d'auto-entreprises,
03:31ils seront plutôt entrepreneurs ou slasheurs.
03:34C'est quoi les profils qui sortent du marché ?
03:36Ce qu'on voit, c'est qu'il y en a,
03:37et ça c'est aussi une nouveauté,
03:38un des grands messages forts de l'étude,
03:40c'est qu'il y en a 40 % qui ne veulent pas de CDI.
03:43Donc ça c'est quand même nouveau aussi.
03:45Et qu'est-ce qu'ils veulent faire ?
03:47Du CDD pour certains, c'est nouveau.
03:49Ça rime avec liberté ?
03:50Oui, je pense, le fait d'être plus flexible.
03:53Certains ça va être d'être entrepreneur,
03:56d'autres c'est des VIEU,
03:57le gradué de programme, freelance.
03:59Donc c'est ça les nouveaux contrats qu'on voit émerger.
04:02Maintenant, il y en a toujours encore 60 %
04:04qui veulent un CDI.
04:05Ça reste quand même massif.
04:07Mais l'évolution elle est là,
04:09plus de flexibilité, plus de liberté.
04:11Vous le disiez tout à l'heure,
04:13il y a quand même des typologies,
04:14ça votre étude le met quand même en valeur,
04:17entre ceux qui sortent d'école de commerce
04:19et ceux qui sont des ingénieurs.
04:21Dans les deux cas, ils ont un désir de bouger ?
04:25Dans les deux cas, dans ces deux pôles ?
04:27Il y a même trois pôles,
04:28parce qu'il y a les universités aussi.
04:29C'est vrai, j'ai oublié.
04:30Et donc effectivement, ils ont tous envie de bouger.
04:33Côté université, c'est là où ils ont le plus envie de bouger,
04:36parce que là c'est 12 mois, première expérience.
04:39École de commerce, c'est plutôt 18.
04:40Et école d'ingénieur, un peu plus de fidélité,
04:42puisque là on est sur 23-24 mois,
04:44donc un peu plus longtemps.
04:45Par contre, ils ne vont pas tous espérer la même chose.
04:48C'est-à-dire qu'école d'ingénieur,
04:49ils sont plutôt sur des grands groupes comme des PME.
04:52Université, c'est pas mal des PME,
04:54notamment en région.
04:55Et les étudiants en école de commerce,
04:57plutôt les grands groupes,
04:58qui sont rassurants et un tampon sur leur CV.
05:01En tout cas, ça réinterroge pour ceux qui nous regardent,
05:04parce que vous êtes coté étudiant
05:06allant sur un marché du travail,
05:08mais ça réinterroge aussi les RH
05:10sur la manière dont ils peuvent ou pas
05:12engager cette école de génération.
05:14Exactement, il faut que l'entreprise soit vigilante
05:16à adapter sa communication, à cibler,
05:18parce que je ne peux pas communiquer de la même manière
05:20selon l'audience que je vais cibler,
05:22et aussi à proposer des parcours de mobilité.
05:25Parce que quand on dit 18 mois,
05:26ça peut être un changement de poste dans la même entreprise.
05:2918 mois, c'est le temps sur le premier poste,
05:31mais ils peuvent changer dans l'entreprise.
05:33Job teaser.
05:35Pluguer, connecter auprès de la plupart des écoles.
05:38Oui, on a 800 écoles et universités en Europe.
05:40Merci Adrien Ledoux, CEO fondateur de cette belle entreprise.
05:43Merci de nous avoir rendu visite.
05:45Je vous dis à très bientôt.
05:46Merci à vous qui nous regardez.
05:48C'est la fin de l'émission.
05:49Merci à toute l'équipe.
05:50Merci à Xavier Larrivisation.
05:51Merci à Héloïse.
05:52Et merci évidemment à l'incontournable Nicolas Juchat.
05:55Merci à vous.
05:56Je vous dis à très bientôt.
05:57Bye bye.
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