• il y a 6 mois
Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote

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00:00 Quasiment 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour face à Mathieu Bocoté.
00:04 Cher Mathieu, bonsoir.
00:06 Bonsoir.
00:07 Bonsoir Arthur de Vatrigan.
00:08 Bonsoir.
00:09 A la une de l'incorrect 1954, bien bien fou, notre honneur, leur trahison à découvrir
00:18 donc dans les kiosques ce mois-ci.
00:20 Messieurs, le point sur l'information c'est avec Augustin Donat-Dieu.
00:23 Bonsoir Augustin.
00:24 Bonsoir cher Eliott, bonsoir à tous.
00:26 Le gouvernement annonce le déblocage de 1,1 milliard d'euros en faveur des services de
00:31 soins palliatifs, des soins palliatifs rebaptisés en soins d'accompagnement par l'exécutif
00:36 alors que le projet de loi sur la fin de vie sera présenté au Conseil des ministres
00:39 mercredi prochain.
00:40 Ce dernier devrait ouvrir la possibilité strictement encadrée d'une assistance au suicide.
00:46 Y aura-t-il une nouvelle trêve au Proche-Orient ? Des négociateurs américains, israéliens
00:52 et du Hamas doivent se réunir demain au CAIR.
00:55 Ils tenteront de négocier une trêve associée à une libération d'otages.
00:59 Il serait 129 toujours détenus par le Hamas dont une trentaine seraient morts selon l'armée
01:05 de Sahal.
01:06 Et le Zouave à Paris a les pieds dans l'eau.
01:09 Regardez ces images.
01:10 Le fleuve qui traverse la capitale a vu son niveau monter ces derniers jours à 4,12 mètres.
01:14 C'est plus du double que sa hauteur habituelle qui s'établit normalement entre 1 et 2 mètres.
01:19 La Seine reste en vigilance jaune pour Cru mais son niveau devrait commencer à baisser
01:23 dans la soirée.
01:24 Merci cher Augustin pour le point sur l'information.
01:27 A la une de face à Mathieu Boccote, la mort de Sam Cheddine à 15 ans.
01:32 L'agression de Samara très ansidère autant qu'elle désespère.
01:36 L'âge des bourreaux montre une fois de plus qu'une partie de la jeunesse est vibronnée
01:39 à l'ultra-violence.
01:40 Les limites n'existent plus, l'ensauvagement progresse.
01:43 Les coups pour remplacer les mots.
01:45 Bien qu'une partie de la classe médiatique continue de regarder ailleurs, difficile de
01:50 nier le réel, la violence juvénile, au cœur du premier édito de Mathieu Boccote.
01:54 A la une également, on pensait avoir tout lu, tout entendu sur CNews ces dernières
01:59 semaines.
02:00 Mais le Huffington Post redouble d'imagination, ce web-média explique comment notre chaîne
02:05 divise les familles.
02:06 Oui, CNews est une source de conflit au moment du déjeuner dominical.
02:11 Un papier à rendre jaloux, Mediapart ou Le Gorafi.
02:14 Alors qui désinforme quand le grotesque et l'idéologie se marient ? On en parle dans
02:18 cette émission.
02:19 Enfin, Mathieu Boccote, vous voyez double ce soir en matière d'invité.
02:24 L'un est maire de Cannes, l'autre secrétaire général de France Télévisions.
02:28 David Lysnard et Christophe Tardieu se sont replongés dans les années Pompidou pour
02:32 un ouvrage à quatre mains sur la France d'hier, puissant, prospère, où les comptes publics
02:37 étaient au vert.
02:38 Alors Mathieu, c'était mieux avant ? On vous posera très probablement la question.
02:42 Voilà le programme de face à Mathieu Boccote.
02:45 C'est parti.
02:48 Mathieu Boccote, l'actualité des derniers jours s'est déroulée sous le signe de la
03:03 violence des mineurs.
03:04 On pense évidemment à ce jeune homme de 15 ans battu à mort.
03:08 On pense aussi à l'histoire de Samara et c'est particulièrement sur cette dernière que
03:13 vous voulez revenir, vous souhaitez revenir.
03:16 Et plus particulièrement sur son traitement médiatique.
03:18 Expliquez-nous.
03:19 C'est une histoire délicate et c'est une question délicate, donc j'essaierai d'être
03:24 délicat pour parler de cette question.
03:26 Alors la maire de Samara, nous le savons, lorsque l'histoire est rendue publique, témoigne
03:33 et donne son interprétation des événements.
03:36 Elle explique que selon elle, et je prends les précautions nécessaires parce qu'on
03:40 verra au terme de toutes les enquêtes, mais selon elle, sa fille a été plus que maltraité,
03:46 agressé, conduit au seuil du trépas par des gens qui globalement lui reprochaient
03:53 de s'habiller à l'européenne.
03:54 Ce que veut dire s'habiller à l'européenne, ça veut dire se européaniser culturellement.
04:00 Ce qu'on appelait autrefois s'assimiler.
04:02 L'assimilation, quoiqu'on en dise, ce n'est pas la conversion à des idéaux désincarnés
04:08 et lointains qu'on parlera du beau mot de république.
04:12 L'assimilation, c'est vivre comme les français, c'est vivre comme les européens,
04:17 c'est vivre comme les occidentaux, ce qui implique d'adopter les mœurs des occidentaux,
04:21 les mœurs des européens, les mœurs des français.
04:24 Première version, on la rajoute aussi, la mère nous dit, elle a été persécutée,
04:30 on la traitait de kouffar, donc de mécréante, donc de mauvaise musulmane, et autrement dit
04:35 peut-être plus musulmane du tout, du point de vue de ceux qui l'agressent et selon ce
04:39 que nous dit la mère.
04:41 Premier témoignage qui est au cœur de l'actualité.
04:44 Le lendemain, je crois, ou le lendemain, le lendemain de passage à TPMP, la mère de
04:53 Savara nous dit, alors elle re-conduit, elle rappelle les événements, mais là elle sort
04:59 un texte qui semble manifestement écrit, presque incommuniqué, un texte qui… je
05:04 pose la question sans l'affirmer, lui a-t-il été dicté?
05:07 Et là, c'est un texte où elle nous dit, ma fille était une bonne musulmane, ce n'est
05:13 pas une mécréante, elle est pieuse, elle respecte la foi, donc pourquoi a-t-elle été
05:20 battue?
05:21 A-t-elle été, en fait, agressée et plus?
05:26 Ce qui nous amène à poser encore une fois une question.
05:28 Cet argument est trouble.
05:30 Est-ce qu'on entend par là, je devine que ce n'est pas le cas, mais que si elle n'était
05:35 pas pieuse, si elle n'était pas bonne musulmane, si elle n'était pas impeccable dans sa pratique
05:40 de l'islam, eh bien on pourrait peut-être comprendre le fait qu'elle ait été tabassée,
05:44 mais puisqu'elle n'est pas dans cette situation, elle ne mérite pas le mauvais sort qui était
05:49 le sien.
05:50 Parce que que veut dire la portée de cet argument dans les circonstances?
05:53 C'est-à-dire, pourquoi l'avez-vous tapée, pourquoi l'avez-vous massacrée?
05:56 Elle est bonne musulmane.
05:58 On comprend le sous-texte d'une telle affirmation.
06:01 On peut deviner que la mère, prise de panique devant les suites possibles de cette histoire,
06:08 a décidé d'envoyer un signal de fidélité ostentatoire à sa communauté, comme elle
06:13 dit.
06:14 C'est une possibilité.
06:15 Il n'en demeure pas moins qu'on a donc vu, dans le discours de la mère, en l'espace
06:20 de 24 heures, un basculement.
06:22 Il y a la version 1 de l'histoire et la version, on pourrait dire la version spontanée.
06:27 La version, le témoignage spontané qui n'est pas encore recyclé, qui n'est pas encore
06:33 reconfiguré, qui n'est pas encore réécrit par le système, qui n'est pas encore repris
06:38 de telle manière qu'il devienne idéologiquement compatible avec les médias.
06:43 Il y a la version 1, qui bouleverse tout le monde d'ailleurs.
06:45 Je note que dans certains journaux, par exemple, on a raconté l'histoire de Samara sans donner
06:50 aucune dimension culturelle.
06:52 Toute la dimension culturelle était occultée, s'habillait comme une européenne, mécréante,
06:57 kouffar.
06:58 Ce n'était pas là.
06:59 Donc, on était devant une banale histoire de harcèlement scolaire qui avait mal tourné,
07:03 alors que manifestement, il y avait une autre dimension.
07:04 Et le deuxième récit, qui est un récit qui était réécrit.
07:10 Qu'est-ce qui s'est passé?
07:12 Alors, c'est une hypothèse, encore une fois que je le fais.
07:14 J'ai l'impression que nous sommes devant un cas où une femme a d'abord parlé spontanément.
07:21 Elle a vu ce qu'elle a vu avant d'être reprise en main par les associations, par les groupes,
07:27 par les mouvements, qui se donnent comme mission, lorsqu'un événement comme celui-là apparaît,
07:32 qui se donnent comme mission de s'emparer immédiatement de l'histoire de la victime
07:35 ou des proches de la victime pour proposer un récit médiatiquement compatible.
07:40 Que nous dit la mère de Samara?
07:42 Elle nous dit notamment, je ne veux pas que cette histoire soit récupérée par l'extrême-droite.
07:46 Il faut comprendre que c'est une formule rituelle, ça.
07:49 Ça ne veut rien dire.
07:51 Qu'est-ce qu'on appelle récupération aujourd'hui?
07:53 La récupération, c'est la volonté de trouver la signification sociologique et politique
07:59 et culturelle et historique même des événements qui sont dans la trame de fond de l'insécurité
08:05 dans nos sociétés.
08:06 Et on nomme récupération la volonté de comprendre ce qui se passe.
08:10 Pendant longtemps, ne l'oublions pas, le régime diversitaire disait que rien ne se
08:14 passait.
08:15 L'insécurité était une hallucination, un sentiment, un fantasme.
08:18 Maintenant qu'il n'est plus possible de nier l'existence de la chose, on nomme l'insécurité
08:23 pour immédiatement, les événements d'insécurité, pour immédiatement nous dire qu'ils n'ont
08:27 aucune signification collective.
08:29 On les nomme faits divers.
08:30 Et toute réflexion sur les faits divers est assimilée à une forme de récupération
08:33 d'extrême-droite.
08:34 Donc, n'en parlons pas.
08:35 On voit qu'autour de ces événements, puis il y en a beaucoup d'événements comme ça,
08:40 la guerre du récit est centrale.
08:43 Je ne peux m'empêcher de penser à l'histoire de Lola.
08:45 Vous savez, l'histoire tragique de la petite Lola.
08:48 Rappelez-vous ce qui se passe au début, très rapidement, la question du fait que l'agresseur,
08:53 la meurtrière présumée, était en situation de QTF.
08:56 Autrement dit, elle n'aurait pas dû être sur le territoire du pays.
08:59 Très rapidement, ça devient un enjeu de débat.
09:02 Et ceux qui mentionnent le fait que l'élément QTF est important se font accuser de récupération
09:06 d'extrême-droite, comme d'habitude.
09:08 La bataille du récit est engagée, mais le commun des mortels a retenu qu'on était
09:12 devant un crime qui avait une dimension politique parce que la dame ne devait pas être ici.
09:16 Eh bien, on a la SING, rappelez-vous, qui a fait un documentaire dans la fabrique du
09:20 mensonge de mémoire, où on nous dit que les médias publics sont mobilisés pour imposer
09:27 un récit pour nous dire que tout est un strict fait divers, et si vous voyez autre chose,
09:31 vous êtes d'extrême-droite, vous êtes d'extrême-droite, vous êtes un peu fasciste,
09:33 vous connaissez la suite.
09:34 Et des moyens immenses avaient été mobilisés, les moyens des Français, les ressources publiques.
09:39 Vous savez, l'argent public, ce n'est rien d'autre que l'argent privé confisqué
09:42 aux Français et mis au service de l'État par la technique du braquage fiscal.
09:45 Alors, qu'est-ce qu'on voit dans cette histoire?
09:48 On voit l'État qui cherche à imposer une interprétation pour éviter de troubler le
09:52 récit de la diversité heureuse.
09:54 Ce qui est tragique, c'est que le père, ensuite, dont on sait le mauvais sort, il
09:58 nous a quittés il y a quelques semaines.
09:59 Le père avait donné dans une interview, quelques semaines ou mois avant sa mort, il
10:04 dit si l'OQTF avait été respecté, le père de Lola, ma fille serait encore vivante.
10:09 Autrement dit, lui-même, on avait tout fait pour le faire taire, on avait tout fait pour
10:14 neutraliser son récit, mais lorsqu'on lui a donné la parole plus tard, lorsqu'on
10:17 a cessé d'avoir une parole médiatisée par des interprètes autorisés par le système,
10:22 le père a dit une vérité, qu'apparemment, il fallait taire.
10:25 De cette manière, les deux histoires se répondent.
10:27 Et pourtant, Mathieu Bocote, dans l'affaire Samara, le parc est pour l'instant, ne retient
10:33 pas la dimension religieuse.
10:36 Quelle surprise!
10:37 Je suis étonné.
10:38 Ça me fait penser à l'histoire de Crépole.
10:39 Vous savez l'histoire de Crépole où, selon les témoignages, il y avait une bande qui
10:45 voulait planter du blanc.
10:46 Il faut juste le rappeler.
10:48 Ce sont les faits de base.
10:49 Et là, le système médiatique et idéologique et institutionnel, ensuite, ne peut pas accepter
10:56 l'hypothèse du racisme anti-blanc.
10:58 On a expliqué que ça n'existait pas théoriquement.
11:00 La sociologie universitaire l'a dit.
11:01 Donc, si ça n'existe pas, ça ne peut donc pas se passer.
11:03 Donc, qu'est-ce qu'on a vu dans l'histoire de Crépole?
11:06 Il y a eu une réécriture, et là, qui est soutenue par des médias comme Mediapart et
11:09 ainsi de suite, qui nous disent que finalement, finalement, la véritable victime dans tout
11:14 ça, c'est de vivre ensemble.
11:15 Ce n'était pas le pauvre Thomas.
11:17 Donc, dans le cas de Crépole, on a tout fait pour nous expliquer que planter du blanc ne
11:21 témoignait pas d'une forme de racisme anti-blanc.
11:24 Je pense qu'on est en droit de critiquer ce jugement.
11:29 Les autorités, on peut se demander, moi j'ai tout le respect du monde pour les autorités
11:32 judiciaires, mais on peut se demander si elles ne se sont pas trompées.
11:35 Dans le cas présent, pour l'instant, on a l'impression que des termes comme « couffard
11:40 » et comme « mécréant », on décide de les priver de leur signification.
11:43 Ça n'a pas eu lieu.
11:44 Donc, on dit qu'on ne retient pas ça.
11:45 Donc là, ensuite, la suite de l'histoire, c'est si vous décidez d'en parler, vous
11:47 êtes dans la fake news.
11:48 Et encore une fois, le système est là pour nous dire que le réel n'a pas eu lieu.
11:52 Le réel est inversé.
11:54 Et là, ça nous oblige à, encore une fois, je suis obligé de m'en reparler.
11:57 C'est le vocabulaire populaire, on est comme en URSS là-dessus.
12:02 Le commun des mortels a appris à traduire ce qu'on ne lui disait pas, a appris à traduire
12:06 les mots qu'on lui offrait.
12:07 Donc, voilà comment des termes comme « Kevin » et « Matteo », les « jeunes », les
12:12 « quartiers populaires », les « quartiers sensibles » et l'« ensevagement » sont
12:16 des termes qui sont apparus dans le vocabulaire ordinaire pour nommer une réalité qu'on
12:20 ne peut pas nommer.
12:21 Et de ce point de vue, cette histoire est un révélateur de la censure posée, j'y
12:30 reviendrai dans un instant, sur ce qu'on doit bien appeler le choc des civilisations
12:34 à la française et la présence d'un islamisme conquérant qui fait que chacun, tous ceux
12:39 qui portent l'islamisme ne sont pas des djihadistes convaincus et ardents, mais l'islamisme
12:44 modèle la culture, forme la culture, oriente la culture et finit par imposer sa loi.
12:50 On en a entendu plusieurs parler depuis ces événements tragiques d'une nécessité
12:55 de punir, de la nécessité même d'éduquer les jeunes à la distinction entre le bien
13:00 et le mal.
13:01 N'est-ce pas l'essentiel, Mathieu?
13:02 Oui, oui, bien sûr.
13:03 Mais pas tant que ça non plus.
13:04 C'est-à-dire qu'à un moment donné, si on pense qu'on est une partie de la jeune
13:09 génération qui est étrangère au bien ou au mal, il faut se demander ce qui s'est
13:12 passé.
13:13 Et là, je vois le système d'explication générale, c'est les réseaux sociaux.
13:16 Aujourd'hui, peu importe le souci que vous avez, expliquez ça par les réseaux sociaux
13:19 et c'est réglé.
13:20 Vous avez la guerre en Ukraine, la fonte des glaces, les réseaux sociaux ont quelque chose
13:24 à voir avec ça.
13:25 Mais dans les circonstances, tout ce qu'on utilise comme système d'explication, c'est
13:29 les réseaux sociaux.
13:30 En toutes circonstances, ou les jeux vidéo qui exciteraient la violence et l'agressivité.
13:34 Je me désole de l'emprise des réseaux sociaux sur nos vies à ce point.
13:39 Mais sur le fond des choses, qu'est-ce qu'on voit?
13:41 On est, je le redis, dans le choc des civilisations au quotidien.
13:43 Ça vient à l'européenne, le droit, et là je parle d'une autre histoire ici, le
13:47 droit de draguer des filles, d'approcher des filles.
13:49 Il y a des sanctions communautaristes qui sont appliquées, souvent, pour punir ceux
13:54 qui ne respectent pas les codes de l'islamisme conquérant.
13:57 Ça peut conduire quelquefois jusqu'à la mort, ça peut conduire jusqu'aux choses
14:00 les plus atroces.
14:01 Et autour de ça, encore une fois, il y a la question centrale des femmes.
14:04 Il y a la question centrale du pouvoir exercé sur les femmes, de la négation de la liberté
14:08 revendiquée par les femmes, la possibilité pour les femmes qui viennent de cultures plus
14:11 traditionnelles de trouver en France un espace d'émancipation véritable.
14:15 Il y a des sanctions communautaristes sous le signe du code du crime d'honneur qui existe.
14:19 Heureusement, heureusement, c'est une minorité dans ces communautés qui font ça, parce
14:22 que l'immense majorité, on le devine, sanctionne et condamne de telles choses.
14:25 Mais les minorités gardiennes d'une moralité très rigide et d'appartenance communautaire
14:31 fixée, porte ton voile, si tu ne portes pas ton voile, tu n'es pas des nôtres, si tu
14:34 n'es pas des nôtres, tout est permis contre toi.
14:36 Tout ça, on l'a devant soi, mais avec des persécutions quotidiennes, des persécutions
14:41 réelles dans de plus en plus de quartiers, mais on préfère dire réseaux sociaux, réseaux
14:46 sociaux.
14:47 L'explication par les réseaux sociaux, c'est le nouveau visage, je crois, de la lâcheté
14:49 sociologique et intellectuelle.
14:50 Quel regard, Arthur de Vadrigan, portez-vous sur cette semaine qui a été effectivement
14:58 marquée du signe de l'ultra-violence ?
15:00 Mathieu a parfaitement raison.
15:02 Il y a encore une fois la guerre de récits et le faux récit qui se met en place.
15:05 Comme il y a un faux récit qui se met en place, ce qui me permettait, c'est juste
15:08 de rétablir quelques vérités.
15:10 Et en m'éloignant du cas de Samara, de ce qui est affreux, puisque si on a quelques
15:15 éléments, il y a encore des zones d'ombre qui méritent des éclaircissements.
15:18 Mais malheureusement, on connaît en France depuis des années des cas de conflits, des
15:23 cas de violence, des cas d'affrontements, notamment à l'école, qui ont été prouvés
15:26 et documentés et qui ne sont pas des faits divers, qui sont des faits de société, tout
15:29 simplement parce qu'ils ne cessent de se reproduire, qu'ils sont de plus en plus nombreux
15:33 et qu'ils opposent toujours les mêmes bourreaux aux mêmes victimes.
15:35 Et même le gouvernement le dit et les instances officielles l'affirment, puisqu'ils parlent
15:40 d'atteinte à la laïcité qui ne cesse de croître.
15:42 Alors derrière l'habillage un peu fumeux de l'expression atteinte à la laïcité,
15:45 tout le monde a bien compris qu'il s'agissait d'atteinte, d'attaque contre la France.
15:50 Alors premièrement, il faut comprendre que dans le dispositif islamique, l'école
15:55 joue un rôle aussi fondamental et symétrique que dans la philosophie républicaine.
15:59 Si c'est là que la République doit faire des Français, pour eux, c'est également
16:03 là qu'il faut empêcher les enfants de le devenir.
16:06 Et tout comme tous les moyens sont bons, séduction, prosélytisme, menaces et violences.
16:11 Et comme l'école est devenu le sanctuaire du no man's land et de la soumission, autant
16:16 vous dire que les militants de l'islam politique n'ont pas beaucoup d'efforts à fournir
16:20 pour prendre le pouvoir.
16:21 L'autre raison fondamentale, c'est le changement de population.
16:25 Alors là on va juste être factuel, en France, le nombre de naissances d'enfants dont les
16:30 deux parents sont étrangers a augmenté de 45% en 20 ans.
16:33 Sur ces 45%, 90% concernent des parents nés hors Union européenne.
16:38 Depuis 99, le nombre d'immigrés a augmenté de 60%.
16:42 Et si on prend les chiffres de la démographe Michelle Tribala, elle estime que près d'une
16:46 personne sur trois, parmi les moins de 60 ans, a une origine étrangère.
16:50 Or, la majorité de l'immigration en France, on le sait, est d'origine africaine, arabe
16:55 et de culture islamique, comme on dit.
16:57 Et au nom de l'inclusion, et au nom de la honte de soi et de l'haine de soi, on sait
17:01 qu'on n'a rien transmis.
17:02 Et donc que nous rapportent les différentes études sur la nouvelle jeunesse aujourd'hui ?
17:06 Un exemple, 57% des jeunes musulmans pensent que la République, que la Sharia, pardon,
17:12 est plus importante que la République.
17:14 Donc ça veut dire qu'ils refusent d'épouser, évidemment, la culture, les règles, les
17:19 mœurs françaises, mais d'autres qui sont importées.
17:22 Donc vous avez des conflits de civilisation naturellement, qui se font face sur un même
17:27 sol, l'une qui est millénaire, qui veut toujours faire ce qu'elle a fait, et l'autre
17:30 qui est en conquête, qui est plus nombreuse, et qui est intimide, et qui utilise la force.
17:34 Tout ça ne peut aboutir évidemment qu'à des violences et des guerres.
17:37 Et une guerre qui est confirmée par des multiples faits et de cas en France.
17:41 Sauf que ce conflit ou cette guerre, appelez-le comme vous voulez, ne se joue pas à armes
17:44 égales, puisqu'au-delà du nombre et de la majorité dans certains points du territoire
17:48 français, nos gouvernants ont disqualifié la culture nationale depuis 40 ans, ont normalisé
17:54 l'idéologie victimaire et propagé la culture racialiste.
17:57 Et ça, ça a des conséquences.
17:58 Un exemple, sur les jeunes professeurs.
18:00 57% des professeurs qui ont moins de 30 ans sont favorables aux portes de signe religieux
18:05 à l'université.
18:06 56% sont favorables aux portes de signe religieux pour les accompagnements scolaires.
18:10 59% sont favorables à l'autorisation du burkini.
18:13 51% sont favorables à l'autorisation d'oreilles réservées dans les piscines.
18:17 Je vais terminer par une petite étude qui est sortie en 2021 et qui est passée complètement
18:21 inaperçue.
18:22 Une étude menée par le Centre européen pour le droit et la justice, qui était sur
18:27 la persécution des convertis de l'islam au christianisme en France.
18:30 Il ressort de cette enquête qu'une écrasante majorité de personnes qui quittent l'islam
18:35 pour rejoindre le christianisme subissent une persécution familiale et communautaire.
18:38 Dans les pays musulmans, la conversion est interdite et parfois même peut-être punie
18:42 de mort.
18:43 Mais le drame, c'est qu'on découvre qu'en France, c'est le cas aussi.
18:46 Parce que cette étude fait état de séquestration, de renvoi au pays d'origine, de mariage
18:50 forcé de jeunes filles, de violence physique, de viol et même d'assassinat.
18:54 Mais tout cela, il faut mieux ne pas en parler parce qu'on risque, paraît-il, d'avoir
18:59 des disputes et des conflits de famille lors des dîners du dimanche.
19:04 Vous nous faites la transition pour le second édito Arthur de Vatrigan.
19:08 Le temps est venu de parler de cet étrange article paru dans le Huffington Post.
19:15 Au cœur de cet article, une accusation, c'est très sérieux, "C News diviserait les familles".
19:21 Mathieu Beaucotter, que se passe-t-il ?
19:23 Qu'allez-vous dire qui va provoquer un drame demain midi ?
19:27 Je note d'abord, je ne parle pas avec ces personnes, que le Huffington Post n'est pas
19:30 non plus un média de référence d'une qualité intellectuelle exceptionnelle.
19:33 Mais il participe au mainstream et veut tout faire pour participer au mainstream.
19:37 Il nous propose donc un article qui nous explique que C News divise les familles.
19:42 Je cite deux ou trois extraits parce que ça m'amuse.
19:44 En gros, les familles étaient unies auparavant.
19:47 Elles communiaient dans une même vision du monde.
19:49 Puis C News est arrivé en proposant une lecture du monde apparemment différente de ce qu'on
19:52 nous dit.
19:53 Mais les familles seraient menacées.
19:55 Je cite.
19:56 Pendant 40 ans, le grand-père de Théo était de gauche.
19:59 La norme quoi, ça c'est moi qui le dis.
20:01 Mais ça, avant qu'il ne se mette à regarder C News.
20:04 Plusieurs heures par jour.
20:05 Je cite, depuis quelques années, il a progressivement abandonné ses idéaux et développé une haine
20:11 de l'islam.
20:12 Alors qu'il n'avait aucun problème avec cette religion, regrette le petit-fils, qui
20:16 redoute désormais d'aborder certains sujets avec son aïeul.
20:19 Autrement dit, pour ce jeune homme, je laisse côté le mot haine.
20:21 Ce n'est pas la présence massive d'un islam qui transforme les mœurs de son pays et qui
20:26 fait que les Français se sentent de plus en plus dépossédés dans leur pays qui compte.
20:30 C'est simplement le discours de C News qui apparemment aurait un pouvoir de déstructuration
20:33 complète sur la réalité.
20:35 Mais il va plus loin.
20:36 Il va plus loin.
20:37 Ça, on arrive bientôt.
20:38 Lors d'un moment fort de l'actualité couvert par C News, des conflits ont ainsi pu survenir
20:42 dans la famille de Théo, qui se souvient particulièrement des émeutes après la mort
20:45 de Naël.
20:46 Alors on s'entend, ce ne sont pas, ah ça c'est génial, mon grand-père disait qu'on
20:50 n'était plus chez nous, que les cités étaient des zones de danger de guerre civile.
20:53 Ce sont des phrases que jamais je n'aurais pensé entendre de sa bouche.
20:56 Peut-être que la réalité a évolué, cher ami.
20:58 Peut-être que la réalité fait en sorte qu'aujourd'hui, on s'inquiète de l'immigration massive.
21:02 Et là, il nous explique la réaction de la famille qui est très importante.
21:05 On a haussé le ton en lui faisant comprendre que ce n'est pas possible de dire ça, ce
21:09 qui n'a pas empêché son grand-père de continuer à regarder la chaîne.
21:12 Autrement dit, l'émergence, la fracture du monopole du récit médiatique par le politiquement
21:17 correct, le fait qu'on ne soit plus obligé de répéter les formules obligatoires justement
21:21 du système entraînerait la déstructuration des familles.
21:26 Le Huffington Post nous met en garde, faites attention, ces news c'est mauvais pour l'unité
21:29 familiale.
21:30 Vous voulez aussi nous parler d'une politique étrange d'un appel mensonger à la fake
21:34 news lancé contre une invitée de la chaîne alors qu'elle donnait une information documentée,
21:38 sourcée sur l'éducation sexuelle à l'école, Mathieu Belleau.
21:40 Oui, alors c'est marqué Estelle Dupont, psychologue, qu'on a dû reussir ici d'ailleurs, et qui
21:44 nous explique, mais c'est sourcée, donc c'est pas un propos lancé dans le vide, que l'éducation
21:49 sexuelle à l'école connaît des dérives, notamment lorsqu'on explique à des jeunes,
21:53 très jeunes, certaines pratiques sexuelles qu'ils pourraient rencontrer plus tard dans
21:55 leur vie.
21:56 Et elle nous dit « c'est inquiétant que l'argent public serve à faire, à exposer
22:00 la jeune génération à cela ». Là, sur les réseaux sociaux, la scène est isolée,
22:05 fake news, fake news, fake news, on dit c'est scandaleux, l'Arkham intervenait, comment
22:09 osiez-vous laisser dire de telles choses?
22:11 On apprend, Boulevard Voltaire corrige l'info, mais c'est pas le seul, on aurait pu le savoir
22:14 déjà, on en a déjà parlé, certains journalistes du Figaro aussi le disent, mais c'est pas
22:18 une fake news, c'est simplement vrai.
22:19 L'éducation sexuelle à l'école connaît de vraies dérives, et ce que vous présentez
22:23 comme une fake news, c'est la réalité.
22:24 Donc que nous disent certains progressistes?
22:26 Ils ne croient même pas au monde dont ils ont accouché, ils ne croient pas à un monde
22:31 qui déstructure complètement les repères de la jeune génération.
22:33 Ils ont le réflexe pavlovien de croire que si c'est trop gros, ça doit être une fake
22:38 news, alors que non, c'est seulement le monde qu'ils défendent, qui nous conduit
22:41 aujourd'hui, par exemple, au fait que certaines pratiques sexuelles très particulières soient
22:45 enseignées à l'école sous le signe de l'éducation sexuelle aujourd'hui.
22:49 Donc c'est une scène où les progressistes eux-mêmes ne croient pas au monde dont ils
22:53 ont accouché et demandent à l'Arkham de sanctionner ce qui rappelle ce qu'est la réalité, c'est
22:58 du génie.
22:59 Arthur de Vatrigan, 30 secondes.
23:01 Je suis fasciné et presque admiratif par l'imagination et la créativité des gauchistes
23:05 pour tenter de s'auto-persuader qu'ils ont toujours raison, même en soins palliatifs
23:09 et intubés jusqu'aux trognons, ils continueront le combat.
23:12 Deuxièmement, c'est touchant de voir cette gauche qui n'a toujours pas compris que l'oncle
23:16 facho a été remplacé par l'oncle bobo à la table de l'oncle gênant.
23:19 Et enfin, s'il y a bien une seule chose qui se transmet et qui se perpétue chez les gauchistes,
23:24 c'est bien cette haine du débat et de la discussion.
23:25 Voilà ce qu'on pouvait dire sur cet article du Finton Post extraordinaire.
23:31 Dans un instant, vous recevrez non pas un, mais deux invités.
23:35 Christophe Tardieu, le secrétaire général de France Télévisions et David Lysnard,
23:39 le maire de Cannes.
23:40 Ils ont écrit tous les deux un ouvrage sur Georges Pompidou, 50 ans après sa mort.
23:46 Est-ce que c'était mieux avant ? L'économie, la culture, la France, le rayonnement, la
23:50 puissance française.
23:51 On va en parler dans un instant.
23:52 A tout de suite pour la deuxième partie de Face à Mathieu Bocoté.
23:55 Quasiment 19h30 sur CNews pour la suite de Face à Mathieu Bocoté.
24:02 Je le disais avant la publicité, vous avez vu double, cher Mathieu Bocoté.
24:06 Vous n'avez pas invité un, une personne, mais deux.
24:09 David Lysnard, le maire de Cannes et Christophe Tardieu, secrétaire général de France Télévisions.
24:14 Bonsoir à tous les deux.
24:15 Merci d'être avec nous ce soir.
24:17 On va parler d'un certain Georges Pompidou.
24:20 Nous sommes dans le moment, dans la Pompidou mania.
24:23 On sent comme ça, une forme de nostalgie pompidolienne.
24:26 Et les deux auteurs nous expliquent dans les premières pages du livre que l'un est venu
24:29 à De Gaulle par Pompidou et l'autre est arrivé à Pompidou par De Gaulle.
24:33 Mais ce qui est certain, c'est que c'est une double nostalgie qui s'exprime dans ce livre.
24:36 Mais les auteurs, et je commencerai par vous Christophe Tardieu, nous expliquent que par
24:39 ailleurs, ce n'est pas un livre nostalgique.
24:41 Est-ce vraiment le cas?
24:42 J'ai l'impression que vous vous tournez vers Pompidou, vous lui demandez des leçons.
24:45 Vous avez quand même l'impression de nous présenter une France qui était un peu plus
24:47 forte, un peu plus sûre d'elle-même qu'aujourd'hui.
24:50 C'est évident, mais après, moi, la nostalgie est un sentiment que j'ai beaucoup de mal à éprouver.
24:55 À titre personnel, je trouve que demain est toujours peut-être le plus beau jour de ma vie.
24:59 Donc, il n'y a pas de nostalgie dans ce livre.
25:01 Il y a simplement la description d'une situation, d'une époque, d'un homme avec ses grandes forces,
25:07 avec ses quelques faiblesses.
25:09 Et puis, c'est cette comparaison avec la situation d'aujourd'hui et cette idée, non pas d'être
25:14 nostalgique, mais d'utiliser ce qu'a fait Georges Pompidou pour nous inspirer pour aujourd'hui.
25:19 Parce qu'on se rend compte que sur un grand nombre de sujets, l'action qu'il a menée a
25:24 été particulièrement importante pour notre pays.
25:27 On peut penser en termes d'industrialisation, on peut penser en matière culturelle, on peut
25:32 penser en matière d'éducation.
25:33 Et puis, il y a aussi des points qui sont intemporels.
25:36 Et avec David, c'est un point important de notre livre.
25:41 C'est cette lutte contre la bureaucratie et la technocratie sur laquelle Pompidou a lutté
25:46 toute sa vie et pour laquelle il n'a pas eu que des réussites.
25:49 Alors, j'en arrive à vous, David Lister, dans un instant.
25:51 Mais une autre question pour vous, Christophe Tardieu.
25:53 Est-ce que notre situation n'est pas contraire à celle de Pompidou aujourd'hui?
25:56 Je m'explique, il, Pompidou, est l'héritier d'un héritage immense.
26:00 Il doit se demander que faire d'un héritage qui s'impose à lui avec une telle évidence.
26:04 C'est l'héritage gaulliste.
26:05 J'ai l'impression que si on regarde les années présentes et on regarde les 40 dernières
26:09 années, les 30 dernières années, les 20 dernières années, ce n'est pas un héritage
26:11 qui nous écrase à un point tel qu'on veut à tout prix le reproduire en se disant qu'on
26:14 ne sera pas à sa hauteur.
26:15 Est-ce qu'on n'est pas dans une situation inversée?
26:17 Alors, ce n'est pas un héritage, mais en même temps, plus de 50 ans après sa mort,
26:22 jamais la présence du général de Gaulle n'a été aussi vivante aujourd'hui.
26:26 Tous les hommes politiques de quelques bords que ce soit s'y rapportent.
26:30 Et Georges Pompidou a été son héritier le plus direct, le plus immédiat.
26:35 Certes, il y a eu des fâcheries, on les évoque dans le livre, c'est mai 68, c'est l'affaire
26:40 Markovitch.
26:41 Mais Pompidou le dit très bien, il est celui qui a le plus approché, le plus travaillé,
26:47 le plus écouté le général de Gaulle.
26:49 Et le dernier immense mérite de Georges Pompidou, c'est que grâce à lui, nos institutions
26:55 de la Ve République, dont beaucoup pensaient que peut-être après la mort de de Gaulle
26:59 ou le départ de de Gaulle, ces dernières partiront en cas pilotade, il les a renforcées,
27:05 il les a validées et il a fait en sorte qu'aujourd'hui, nous ayons la constitution la plus solide
27:12 et surtout celle qui a la durée la plus longue de l'histoire de notre pays.
27:16 - David Lissenard, vous êtes un praticien de la chose publique, vous êtes un politique
27:19 vous-même, vous regardez la pratique politique de Georges Pompidou.
27:22 Y a-t-il matière à s'inspirer pour l'étant présent ?
27:24 - Oui, c'est pour ça qu'on a fait un livre d'ailleurs, qui s'appelle "Les leçons de
27:28 la politique".
27:29 - Non seulement les leçons de la civilisation, mais aussi la pratique politique.
27:33 - Mais tout est imbriqué, parce que Pompidou a cette richesse, cette force d'être à la
27:38 fois un homme de principe et de grande constance dans les principes.
27:40 Il est co-constructeur de l'héritage de De Gaulle, n'en est pas que le dépositaire,
27:46 et parallèlement d'être très pragmatique.
27:49 Alors aujourd'hui, ce que l'on constate dans la vie politique depuis quelques décennies
27:52 et notamment quelques années, et les années récentes, c'est qu'il n'y a à la fois pas
27:55 de principe stable en même temps, et qu'il n'y a pas non plus de sens de l'exécution
28:01 des choses.
28:02 Donc rien que cela, c'est une leçon évidente.
28:05 Pompidou, quand nous préparions le livre, on a bien sûr regardé à nouveau ses conférences
28:10 de presse, etc.
28:11 Il n'est jamais dans la posture.
28:13 Le langage est très direct, très franc, et pourtant il n'est jamais méprisant, condescendant.
28:20 Il est compréhensible du grand nombre, tout en ayant un langage très précis, mais jamais
28:26 jargonneux.
28:27 Bref, il est très respectueux de ceux qui l'ont mandaté et du mandat qu'il a reçu.
28:31 Ça, c'est peut-être la plus belle des leçons.
28:33 - Arthaud de Vatrigan.
28:34 - Comment peut-on définir le pompidolisme ? Et pourquoi d'ailleurs, s'il y a une définition
28:39 politique, une tradition politique, pourquoi il n'y a pas eu de décolle ensuite ? Et pourquoi
28:42 d'ailleurs peu s'en réclament aujourd'hui ?
28:44 - Oui, parce qu'on parle de pompidou, mais c'est dans un milieu qui n'est pas forcément
28:50 très grand public et ça a été pour les 50 ans de sa mort, mais on invoque peu pompidou.
28:54 Une des raisons, c'est peut-être qu'il arrive après le général de Gaulle et qu'il est
28:59 forcément un petit peu dans l'histoire écrasé par la figure du commandeur, qui était le
29:04 général de Gaulle.
29:05 L'autre raison, c'est qu'il disait lui-même, je veux être le président non pas de la
29:10 postérité, mais de la prospérité.
29:12 Et il a peut-être mieux réussi encore que ce qu'il imaginait, parce qu'il avait quand
29:16 même beaucoup d'orgueil.
29:17 C'est ce que nous montrons aussi dans le livre.
29:19 Il n'y a pas que le général de Gaulle qui avait de l'orgueil.
29:21 Donc, ce sont des raisons évidentes.
29:24 Ensuite, le pompidolisme, je crois que Pompidou n'aurait pas aimé un mot en -isme pour le
29:32 définir précisément.
29:34 Et c'est ce qui, en tout cas à titre personnel, me va très bien.
29:37 C'est-à-dire que Pompidou était un homme de son temps.
29:39 Il incarnait la constance de la France.
29:41 Il n'était pas dans la nostalgie, pour reprendre votre première interrogation.
29:45 Une des leçons de Pompidou, c'est précisément de toujours affronter la réalité et l'époque.
29:51 Et c'est précisément peut-être cela qui fait qu'il n'est pas rattaché à une doctrine.
29:56 Et pourtant, je pense que nous parvenons à démontrer qu'il y a un fond doctrinal,
30:03 une pratique et une vision de la France dont le rayonnement ne peut passer que par la puissance
30:09 effective.
30:10 Et ça rejoint les trois questions d'ailleurs.
30:13 C'est-à-dire qu'après le verbe de De Gaulle, il fallait pour continuer son œuvre, remplacer
30:20 le verbe et l'aura de De Gaulle par une politique industrielle, une politique de la défense,
30:25 déjà commencée par De Gaulle et Pompidou, mais stimulée par Pompidou, puisque tout
30:31 reposait sur l'effectivité de la puissance, notamment industrielle.
30:34 Je reviens sur le contraste entre les deux hommes, Général De Gaulle et Pompidou.
30:38 Un contraste me semble, vous le suggérez, mais vous l'évoquez clairement, De Gaulle
30:44 est un homme qui a beaucoup médité sur l'histoire de France, la France, la grandeur et ainsi
30:49 de suite.
30:50 Pompidou, notamment dans Le Gordien, mais pas seulement, j'ai l'impression qu'il y a
30:53 une réflexion plus sociologique chez lui sur les problèmes propres à la société
30:58 moderne.
30:59 Et civilisationnelle.
31:00 Alors, vous vous posez bien la question, est-ce qu'on peut dire que Pompidou, la réflexion
31:05 civilisationnelle est finalement plus forte chez Pompidou que chez le Général De Gaulle,
31:09 Christophe Tardieu et ensuite David Lyssenaar ?
31:10 Oui, probablement.
31:12 Le Général était obsédé par la grandeur de la France et c'est quelque chose qu'il
31:19 a dirigé, qu'il a conduit toute sa vie et c'était ça qui était son véritable moteur.
31:23 À côté de lui, Georges Pompidou s'est davantage préoccupé du sort des Français,
31:28 qui était peut-être la partie que De Gaulle appréhendait le moins bien, en les traitant
31:33 parfois assez rudement.
31:34 David l'a souligné et c'est tout à fait juste.
31:36 Et puis surtout, ce qui est très impressionnant chez Pompidou, c'est cette préoccupation
31:40 civilisationnelle qui est extrêmement forte.
31:42 Qu'allons-nous devenir ? Il le dit formidablement bien à la fin du Neu Gordien.
31:47 Quelqu'un un jour tranchera ce Neu Gordien, ce sera avec l'épée d'Alexandre et un futur
31:54 fasciste n'est pas impossible.
31:55 Donc c'est vraiment quelqu'un qui avait une inquiétude très forte de ce côté-là,
32:00 alors que De Gaulle était finalement certainement beaucoup plus, bien qu'il était cyclotimique
32:05 et parfois très pessimiste, beaucoup plus persuadé du caractère éternel de la France.
32:09 David Lyssenaar, cette réflexion civilisationnelle, de quelle manière nous éclaire-t-elle aujourd'hui ?
32:13 Je vous vois venir.
32:16 En tout cas, c'est une réalité.
32:19 C'est-à-dire que Pompidou va très loin dans la réflexion civilisationnelle.
32:22 C'est vrai sur le rapport à l'environnement.
32:24 Il crée le premier ministère de l'environnement en replaçant l'environnement, puisqu'on
32:29 disait encore environnement à l'époque, à la réalité géographique, paysagère,
32:34 démographique du pays.
32:35 C'était un environnement très enraciné, très terrien.
32:38 Nous citons dans le livre, dans le dernier chapitre, la lettre générale X de Saint-Exupéry.
32:43 Pompidou est vraiment dans cela.
32:45 C'est-à-dire la civilisation, ce sont les liens invisibles entre les choses.
32:51 Vous savez, c'est une définition sublime de Saint-Exupéry.
32:54 C'est aussi un peu ce que définit Hannah Arendt.
32:57 On est dans une approche qui, en fait, Pompidou, avant tout le monde, chez les chefs d'État,
33:04 on ne trouvait que ces approches que dans des milieux vraiment philosophiques, définit,
33:08 identifie, alerte quant à la crise de la postmodernité.
33:13 Il est le président de la consommation, mais il dit aussi avec Saint-Exupéry, la vie,
33:19 ce n'est pas que des frigidaires.
33:20 Mais est-ce que ces liens invisibles que vous évoquez ne sont justement pas ceux qui sont
33:24 détruits par la bureaucratie qui s'empare de tout ?
33:26 Oui, moi, j'en suis convaincu absolument, entre autres par la bureaucratie, mais pas
33:31 seulement par ce vide spirituel dans lequel on est, par l'absence de repères.
33:37 C'est René Char, le poète qui disait "notre héritage n'est précédé d'aucun testament".
33:42 Et donc, il faut en permanence réinventer un testament spirituel.
33:46 Alors, on ne va pas faire de philosophie de bas étage, je n'en ai pas du tout le niveau
33:48 et la vocation, mais oui, tout à fait.
33:51 Aujourd'hui, ce sont ces liens qui font qu'il s'estompe ce manque de spiritualité commune,
33:57 qui font que le mal, c'est dans le vide de la pensée que s'inscrit le mal, disait
34:02 Arendt, et j'arrêterai là, mais que l'islamisme progresse, le consumérisme, toutes ces faiblesses
34:09 se nourrissent les unes des autres.
34:10 Vous avez écrit plus que quiconque sur le racialisme, l'indigénisme.
34:15 Tout cela est d'une cohérence destructrice aujourd'hui.
34:20 – Vous dites, on parle beaucoup de Pompidou parce que c'est l'anniversaire,
34:23 et on a beaucoup d'hommages et beaucoup de célébrations,
34:26 et presque à jeu graphique.
34:27 Pourtant, il y a peut-être des leçons critiques qu'on pourrait faire de Pompidou.
34:31 Vous parlez de civilisation, il a quand même à son actif, d'avoir nommé
34:35 Charles Mandelmas, Premier ministre, qui ouvre la séquence progressiste,
34:37 rien qu'avec son discours sur la nouvelle société,
34:39 même si Pompidou s'était en tout cas opposé.
34:41 Il y a eu la réforme de la formation professionnelle qui ont les conséquences
34:44 aujourd'hui des syndicats qu'on connaît, l'immigration de travail
34:47 qu'il a beaucoup encouragée, la loi Pleven, la loi Maso
34:49 sur la réforme du code de nationalité.
34:52 Et à son passif, c'est quand même sous son mandat que le Conseil Constit
34:56 commence à prendre le pas sur le Parlement, en jugeant des lois
34:59 non plus sur la forme mais sur le fond, et sans parler du délitement
35:01 de l'université ou à l'école.
35:03 Donc il y a quand même sous Pompidou un démarrage des conséquences
35:06 qu'on connaît aujourd'hui.
35:07 Donc je trouve que parler de Pompidou de civilisation,
35:09 c'est un peu lui pardonner beaucoup de choses.
35:12 Alors deux choses. D'abord, le propos de Pompidou sur la civilisation,
35:17 il est évident, manifeste, il est sourcé et donc il est lucide
35:22 et il est annonciateur. Premier élément.
35:23 Le deuxième élément, vous citez le Conseil Constitutionnel,
35:26 c'est pas une décision de l'exécutif.
35:29 Non, c'est à son passif.
35:30 C'est une évolution qui commence...
35:34 D'ailleurs, De Gaulle lui-même se méfie, mais c'est quand même
35:36 les institutions que l'on doit au général De Gaulle.
35:39 Le troisième élément, il faut faire attention aux lucidités
35:42 rétrospectives et ce que vous citez à l'époque,
35:45 n'aurait pu ne pas être du tout le début d'une déliquescence
35:50 de l'état régalien et de la solidité de la société française.
35:55 La nouvelle société, Pompidou en conteste le concept même.
35:59 Et il dit même, de toute façon, je ne suis pas là pour chauffer la société.
36:03 On doit l'accompagner, mais on ne doit pas la précéder.
36:05 Donc, tout de suite, il remet les choses en ordre.
36:08 Et la politique qui est menée n'est pas une politique qualifiée,
36:10 selon vous, de progressiste.
36:12 Deux autres éléments dans les réformes que vous menez,
36:15 ce sont des réformes d'abord, qui y compris sur l'immigration de travail,
36:19 mais qui sont des politiques totalement maîtrisées par l'État.
36:25 Ce qui n'est absolument pas le cas aujourd'hui.
36:26 Nous sommes encore jusqu'au milieu, jusqu'aux années Giscard.
36:30 Il y a des basculements avec des jurispondances,
36:32 conseil d'État, etc.
36:34 Notamment sur le groupement familial.
36:35 Et puis ensuite, il y a bien sûr le 80, où là, ça part très mal.
36:39 Mais l'État décide à l'époque de, si on arrivait aujourd'hui
36:45 à avoir la même politique migratoire que sous Pompidou,
36:47 vous auriez beaucoup moins de débats sur ce plateau.
36:49 Parce qu'on maîtrisait qui venait, combien de personnes venaient.
36:54 Et c'était nettement maîtrisé quantitativement
36:56 et donc qualitativement en termes d'intégration puis d'assimilation.
36:59 Et sur l'éducation, il portait une haute ambition culturelle et éducative,
37:03 non pas pour niveler par le bas l'éducation,
37:06 le chapitre, on essaie de le démontrer aussi dans le chapitre,
37:08 mais pour offrir la possibilité d'accéder à une éducation de qualité à chacun,
37:13 parce qu'il était lui-même un pur produit du mérite républicain,
37:17 fils d'instituteurs, petit-fils de paysans du Cantal.
37:20 Christophe Tardieu, dans votre ouvrage,
37:21 chapitre sur la politique étrangère, on ne pourrait pas faire autrement.
37:24 Est-ce que, alors le général de Gaulle, c'est celui qui a replacé la France
37:28 au cœur de la politique étrangère en son temps, sur la scène du monde.
37:31 Est-ce que Pompidou, et est-ce que, parce qu'on cherche quelques fois ensuite
37:34 à quel moment la France perd un peu son indépendance,
37:36 perd sa capacité à jeter son propre regard sur le monde,
37:39 Pompidou est un véritable héritier du général de Gaulle en la matière ?
37:42 Ah oui, c'est incontestable.
37:43 D'abord, Pompidou s'inscrit complètement dans l'héritage gaullien
37:47 en matière de politique étrangère.
37:49 Il y a un petit point qu'on pourrait éventuellement lui reprocher,
37:52 c'est qu'il n'a pas sans doute compris
37:54 le "Vive le Québec libre" du général de Gaulle,
37:56 vous y êtes sensible, je crois.
37:58 Et je dois dire qu'il avait parlé à l'époque de folie gratuite,
38:03 et c'est sans doute le seul point sur lequel
38:05 Georges Pompidou n'a pas compris l'inéluctabilité de l'indépendance du Québec,
38:09 qui pour nous est aujourd'hui une évidence.
38:11 Je me permets de rappeler que vous êtes l'auteur de "La dette de Louis XVI",
38:14 un livre consacré au rapport entre le général de Gaulle et le Québec.
38:16 Je vous en remercie de le citer.
38:18 Après, il y a une totale fidélité sur les grands principes
38:22 à l'héritage gaullien en matière de politique étrangère.
38:24 Dans l'esprit de Pompidou, c'est une fois de plus
38:27 quelque chose de très pragmatique.
38:29 Il a bien compris qu'il n'avait pas l'aura du général de Gaulle.
38:31 Il a bien compris qu'il n'avait pas la magie du verbe du général de Gaulle.
38:35 Mais en s'inscrivant complètement dans son héritage,
38:37 lui, son objectif, c'est quoi ?
38:38 C'est de garantir et maintenir la puissance de la France dans le monde
38:43 à travers une politique industrielle qui fait de notre pays
38:46 une des premières puissances au monde en matière économique.
38:49 Et ça, c'est le vrai héritage de Pompidou.
38:52 C'est de faire en sorte que notre force économique de l'époque
38:56 nous permette de continuer à jouer un rôle majeur dans le concert des nations.
39:00 - Je me permets une question sur ce qu'on pourrait appeler le style de Pompidou.
39:04 Parce qu'il y a le style général qu'on reconnaît,
39:07 il y a le style de Churchill par exemple,
39:09 et il y a aussi un style pompidolien,
39:10 c'est-à-dire un mélange d'autorité et de désinvolture.
39:13 Vous évoquez, il incarne à la fois une véritable puissance physique
39:16 et en même temps, c'est le cousin du pays à qui on n'en raconte pas finalement.
39:20 Si on devait qualifier le style de Pompidou,
39:22 qui peut en amener même quelques fois aujourd'hui
39:25 à se réclamer de son image au moment de faire leur vœu pour les uns et pour les autres,
39:28 quel est le style de Pompidou selon vous ?
39:31 - Le général de Gaulle, c'était d'abord un immense homme de lettres.
39:34 On le découvre aujourd'hui à quel point son style est d'une beauté absolument incroyable.
39:40 Pompidou écrit remarquablement bien.
39:43 Il est normalien, il est agrégé de lettres,
39:45 mais c'est un style qui lui ressemble bien parce qu'il est finalement
39:48 tout en simplicité et en profondeur.
39:50 Ça nous a beaucoup impressionné avec David,
39:53 en relisant ses discours, en relisant ce qu'il a écrit dans le Neugordien
39:58 pour rétablir une vérité et autre,
39:59 c'est de voir à quel point il a un vocabulaire d'une précision admirable
40:04 tout en étant extrêmement recherché.
40:05 Donc, il n'est pas dans la posture et dans la volonté de faire jeune.
40:09 Et le style Pompidou, en fin de compte,
40:12 c'est le style de quelqu'un qui aura dit un jour à Paris Match,
40:15 "Les peuples heureux n'ayant pas d'histoire,
40:16 moi, je souhaite qu'on ne parle pas trop de moi et de mon mandat."
40:20 David Lysnard, il y a un style parce qu'il y a une esthétique Pompidou.
40:25 Et c'était déjà le cas à son époque, le col roulé qui a été remis
40:29 un petit peu sur le devant de la scène lorsque nous avions
40:33 les résultats du saccage de notre filière nucléaire il y a un an et demi,
40:36 vous vous souvenez ?
40:38 Et donc, il y a eu une esthétique, il était à la fois cet homme terrien,
40:43 mais totalement de son époque, y compris dans son style vestimentaire.
40:48 Sur la couverture du livre que vous avez eu l'amabilité de montrer,
40:51 on ne le fait jamais assez, que l'on revoit maintenant,
40:54 vous voyez cette photo, elle aurait pu être presque dilettante.
40:59 Or, il est à la terrasse d'un café et il est pourtant très élégant,
41:05 très intemporel et dans son époque, totalement.
41:08 C'est difficile de définir un style, mais il en avait indéniablement
41:11 par son langage, par son phrasé, par la politique qu'il menait,
41:14 mais aussi par... C'était l'époque où la France faisait les modes,
41:21 très souvent, c'était Courrèges, Claude Pompidou s'habillait en Courrèges,
41:27 c'était le cinéma populaire de Funès, etc.
41:30 Donc, on n'est pas dans la nostalgie, mais c'était une France beaucoup
41:33 plus jeune qu'aujourd'hui, beaucoup plus sûre d'elle-même,
41:36 pour reprendre un terme utilisé dans un autre contexte par le général De Gaulle,
41:40 et une France qui était dans son époque.
41:44 Et c'est une des leçons, c'est pour ça que je reviens toujours
41:46 à la première question, nous, on n'est pas dans la nostalgie.
41:48 C'est qu'aujourd'hui, de retrouver la force en nous, de refaire un peuple
41:51 et non pas un agrégat de population, pour retrouver une ambition sereine.
41:55 Pompidou, c'est l'ambition sereine.
41:56 - Alors, Sylvain, il nous reste deux minutes, la question,
41:58 pour les deux, en un moment, une minute pour chacun, de cet héritage.
42:02 Finalement, s'il faut retenir un élément, surtout dans la classe politique actuelle,
42:05 qui sont les meilleurs héritiers de Pompidou et de quelle manière être
42:07 bon héritier de Pompidou ?
42:09 - Alors, citer les héritiers, moi, je n'y arriverai pas parce que ça me paraît
42:12 trop compliqué, le temps a passé et puis il y a trop de postures de part et d'autre.
42:18 La manière d'être un bon pompidolien, pardon, enfin en tout cas d'être fidèle
42:21 à l'héritage de Pompidou, c'est d'abord l'obsession de la puissance économique,
42:25 l'obsession d'une industrie puissante, ce qui n'est malheureusement plus le cas.
42:29 Et c'est cette extraordinaire fidélité à l'héritage gaullien,
42:33 que ce soit pour les institutions ou pour la politique étrangère.
42:36 - David Lyssenaar, de quelle manière être bon pompidolien ?
42:39 - Dans le même esprit, on a changé d'époque.
42:41 En revanche, comprendre que la liberté et la sécurité ne reposent que sur l'effort
42:45 et la puissance, qu'il ne peut pas y avoir de liberté et de sécurité sans effort
42:49 et sans puissance, sans élévation individuelle et sans force collective.
42:54 Ça, c'est l'héritage de Pompidou.
42:56 C'est une exigence permanente et puis c'est diriger le pays en mode projet,
43:01 comme on dirait en management, c'est-à-dire avec des priorités,
43:04 pas dire qu'on peut faire tout en même temps, pas dire tout et son contraire,
43:07 avoir des objectifs, s'y tenir et avoir des résultats.
43:10 Parce qu'à l'époque de Pompidou, la France faisait mieux que le reste du monde.
43:13 Seul le Japon, qui était la grande puissance de l'époque montante,
43:16 faisait mieux que la France en termes de taux de croissance industriel, par exemple.
43:20 Nos classements éducatifs étaient parmi les meilleurs au monde.
43:22 Aujourd'hui, on est dans les derniers.
43:23 Donc, c'est une exigence permanente.
43:26 C'est ça, cette force qu'il y a, la constance des principes,
43:31 l'amour du pays, la volonté que les Français vivent bien.
43:34 Et donc, ce qui faisait que Pompidou était populaire jusqu'au bout,
43:38 c'est qu'on ressentait qu'il s'appliquait à lui-même ce qu'il demandait aux autres.
43:42 Et c'est une grande leçon pour aujourd'hui, et qu'il n'était pas dans la posture.
43:45 Il n'était pas dans les séquences de com théâtral.
43:49 Suivez mon regard. Voilà, donc c'est un grand enseignement.
43:52 Christophe Tardieu, secrétaire général de France Télévisions,
43:55 David Lysnard, maire de Cannes, président de l'association des maires de France.
43:58 Et de Nouvelle Énergie.
43:59 Et de Nouvelle Énergie, élu à l'American en 2020 à 88,1, c'est ça ?
44:04 À 88,12 s'il vous plaît.
44:05 12 ! La précision.
44:07 Ça ne m'arrivera plus, ça.
44:08 La précision, ça aussi c'est pompidolien.
44:10 Merci à tous les deux. Merci cher Mathieu. Merci cher Arthur.
44:13 Merci à vous.
44:14 Dans un instant, l'heure des pro 2, on va parler de votre ville.
44:17 Et on va revenir sur un fait, là aussi, qui est un fait de société,
44:21 c'est la délinquance juvénile, avec un délinquant qui avait violenté
44:27 une femme de 89 ans, il y a deux ans, qu'on a retrouvée deux ans plus tard
44:31 en train de dealer.
44:31 Ça fait plusieurs mois que j'alerte sur le fait qu'on le retrouve, qu'il deal, etc.
44:35 Personne n'en parle comme d'habitude.
44:36 L'impuissance publique, tout le contraire, pompidou.
44:38 Personne n'en parle comme à chaque fois.
44:40 Il s'avère qu'on ouvrira l'heure des pro 2 dans un instant avec.
44:43 À tout de suite. Restez avec nous, bien sûr.
44:44 ...

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