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00:00Le Carrefour de l'Info sur Arabel
00:03Et dans ce Carrefour de l'Information, la réalité quotidienne des travailleurs sociaux chez nous,
00:11alors que la demande d'aide ne cesse d'augmenter,
00:14les travailleurs sociaux doivent faire face, on le sait, à une charge de travail croissante,
00:17une complexité grandissante, des situations parfois complexes et compliquées sur le terrain.
00:22Et pour nous en parler, nous avons le plaisir de recevoir Sébastien Lepoivre,
00:25Président du CPS d'Evers et nouveau Président de la Fédération des CPS Bruxellois.
00:30Bonjour.
00:30Bonjour Monsieur Lavi.
00:31Merci d'être avec nous sur Arabel.
00:33Peut-être avant d'aller dans le détail, une question disons plus générale,
00:37un peu la description du rôle principal des travailleurs et des travailleuses sociaux au sein du CPS aujourd'hui.
00:42On a tendance un petit peu à l'oublier.
00:44Oui tout à fait, mais les travailleurs sociaux au sein de la CPS,
00:47ce sont les agents de première ligne accompagnés par leurs collègues de l'accueil,
00:51qui ne sont pas forcément des profils sociaux, mais qui font déjà un pré-accueil social.
00:56Et donc c'est la colonne vertébrale de tout ce qu'il va pouvoir s'amorcer comme traitement,
01:02traitement des demandes d'aide, mais aussi des problématiques les plus personnelles des personnes,
01:08a priori les plus précaires.
01:10Et donc c'est un rôle totalement central.
01:13Alors je dis que c'est le début d'une chaîne parce qu'évidemment, ils ne sont pas tout seuls.
01:16C'est la face visible de l'iceberg.
01:19Derrière eux, il y a évidemment d'autres profils, probablement plus techniques,
01:24qui font aussi partie de l'équation.
01:26On a tendance à dire, même si ça doit être nuancé ou vérifié,
01:30qu'une heure de travail social nécessite parfois deux à trois heures de travail administratif derrière.
01:34Donc il y a le pôle administratif, le pôle paiement, etc.
01:36Mais c'est vrai que les travailleurs sociaux sont de manière générale en première ligne face aux personnes
01:42et aussi face à tout ce qu'ils vont pouvoir entendre et gérer.
01:46On appelle le CPS le dernier filet de sécurité.
01:48Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les travailleurs et les travailleuses
01:53dans l'exercice justement de ce métier, pas comme les autres ?
01:56Mais sur le fond, je dirais que c'est une complexité des cas,
02:01puisque chaque personne va venir avec son lot et avec sa situation personnelle,
02:07qui sera différente évidemment d'un autre usager.
02:10Et donc, il faut appréhender chaque cas dans sa globalité.
02:15Ça nécessite du temps, ça nécessite un investissement personnel,
02:19une prise de recul aussi, et un sérieux, puisque, et je pèse mes mots,
02:26certains assistants sociaux ont entre leurs mains la vie, littéralement,
02:30la vie de certaines personnes.
02:33Nous sauvons des vies au quotidien dans les CPS.
02:36Moi, ça, j'en suis persuadé, je le vis via justement les contacts que je peux avoir
02:40soit avec les bénéficiaires, soit avec les assistants sociaux,
02:42qui sont confrontés à des choses très lourdes.
02:45Et puis après, il y a la forme.
02:47Il y a la forme d'un travail social qui doit nécessiter du temps,
02:51de la confiance, des vérifications, une lourdeur administrative assez lourde.
02:56Et donc, il ne faut pas, et malheureusement, on y est, je pense,
02:59malheureusement, il ne faut pas que ce travail social perde de son sens.
03:05Et donc, la lourdeur administrative et le manque de temps,
03:08maintenant, génèrent une certaine perte de sens.
03:10En tout cas, c'est ce que les assistants sociaux me relèvent souvent,
03:14et on doit l'entendre.
03:15Alors justement, comment a évolué un petit peu cette charge de travail
03:19ces dernières années au niveau des CPS ?
03:21On le sait, il y a eu pas mal de choses, le Covid, la crise économique.
03:23Dans les CPS du pays, mais singulièrement à Bruxelles,
03:29on évalue, et ce n'est pas moi qui le dis, c'est le baromètre social et officiel de la région,
03:35une augmentation ne fût-ce que du revenu d'intégration,
03:37de l'ordre de 58% en 10 ans.
03:40Et dans certaines communes, comme la mienne,
03:41vu une démographie plus importante aussi,
03:44on dépasse ses seuils.
03:46Donc en 10 ans, plus 58% de demandes ne fût-ce que du revenu d'intégration,
03:51et ce n'est qu'une partie du travail social,
03:53effectivement, nos équipes n'ont pas augmenté de la même manière.
03:58Donc on n'a pas des équipes de plus de 58% en 10 ans.
04:01Et puis après, il y a toutes les autres problématiques.
04:04Une personne peut venir demander de l'aide au CPS.
04:08Quelle sera cette aide ?
04:09Elle peut prendre n'importe quelle forme.
04:11Elle peut être psychologique, elle peut être sociale, évidemment,
04:14mais sociale, c'est un grand mot.
04:16Elle peut être en termes de santé,
04:18et pas forcément qu'en cas de revenu d'intégration.
04:21Et puis après, il y a les crises.
04:23Les différentes crises qu'on doit traverser.
04:26Et force est de constater que ces dernières années,
04:28on n'a pas été épargné par des crises violentes, inédites,
04:34totalement extraordinaires,
04:36mais que l'on doit, évidemment, en tant que service public,
04:38vous l'avez rappelé, le dernier filet de sécurité.
04:41Si nous, on lâchait, il y a évidemment beaucoup de personnes
04:44qui seraient restées sur le bas-côté.
04:47Et donc, on a dû affronter ces crises avec des difficultés,
04:52mais pour répondre à une précarité qui évolue.
04:54Et en fonction des crises, la crise sociale,
04:56elle a toujours un effet retard.
04:58La crise du Covid, et on ne peut que s'en réjouir,
05:01dans un certain cas, et j'espère ne pas trop m'avancer,
05:04mais elle est en grosse partie gérée,
05:07et elle est a priori derrière nous.
05:09En tout cas, en termes de sanitaire et santé.
05:11J'espère vraiment ne pas me tromper.
05:13La crise sociale liée au Covid, elle est encore là.
05:16Et donc, les crises sociales ont toujours un effet retard.
05:19Et donc, ces dix dernières années,
05:20ou même ces quatre, cinq dernières années,
05:22les évolutions au sein des CPS ont été dantesques.
05:25– Alors, on va parler de votre CPS.
05:29Quel est le climat actuel au sein du CPS des Verts,
05:32notamment concernant la sécurité des travailleurs sociaux ?
05:35La sécurité des travailleurs sociaux,
05:37on osait à peine en parler il y a quelques années,
05:39ça n'existait pas.
05:40– Oui, mais effectivement, la pression est là.
05:43La pression est forte.
05:44J'ai encore, la semaine dernière,
05:45échangé avec un assistant social
05:47qui s'est fait agresser dans son bureau
05:51par quelqu'un qu'on est confronté à de la précarité
05:55et donc à de l'énervement.
05:57On leur demande d'être magicien.
05:59On leur demande de se positionner immédiatement,
06:02ce qui n'est pas possible,
06:03de trouver des solutions miracles
06:05à des situations très complexes.
06:07Ils doivent, c'est dans le cadre de leur travail,
06:10faire toute une série de vérifications
06:11puisque nous sommes inspectés,
06:13et c'est tout à fait normal.
06:14Et ça, certaines personnes dans une précarité immédiate
06:17ne le comprennent pas,
06:18ce qui amène des tensions à Hévers comme ailleurs.
06:20– Donc, il y a, selon vous,
06:22une augmentation des agressions verbales ou physiques
06:26au cours de ces dernières années ?
06:28– Malheureusement, oui, indéniablement.
06:31– Alors, quels sont les travailleurs sociaux ?
06:33Est-ce que, excusez-moi,
06:35les travailleurs sociaux reçoivent une formation spécifique
06:37ou particulière pour gérer, justement,
06:40ces situations de conflit ?
06:41– Alors, on leur met à disposition, évidemment,
06:44des formations thématiques.
06:46Ils ont droit à être formés.
06:47Il y a la formation continue.
06:48Et donc, on a des budgets pour ça.
06:50Et on ne dit que très, très rarement,
06:52voire jamais non à une formation qui fait sens.
06:54Et donc, on envoie, évidemment,
06:57et on invite tous nos travailleurs de première ligne
07:00à se former à la gestion de l'agressivité, etc.
07:03Parfois, ce n'est qu'un bandage sur une jambe de bois.
07:06Donc, il faut, évidemment, essayer de régler cela
07:09par d'autres process.
07:11Ce n'est pas forcément que la seule responsabilité
07:14de l'assistant social, évidemment.
07:15En disant, la seule réponse, c'est, va te former,
07:18ça ira mieux plus tard.
07:19Non, évidemment.
07:19Mais c'est vrai qu'on leur propose des formations adéquates.
07:21Il y a aussi des dispositifs de sécurité
07:24en place de vos locaux ?
07:25Oui, il y a des dispositifs de sécurité.
07:27Alors, dans une partie de nos locaux,
07:29nous sommes juste en dessous du commissariat central
07:31de la zone de police de Bruxelles-Nord.
07:33Donc, effectivement, la sécurité au sein
07:36de la maison communale des Verts, par exemple,
07:38est tout autre que dans une antenne décentralisée.
07:42Ça, il faut bien se rendre compte.
07:43Maintenant, dans chaque antenne, il y a des dispositifs,
07:47que ce soit des sifflets, que ce soit des plans d'évacuation,
07:51que ce soit des portes en termes de sas de sécurité,
07:55que ce soit aussi en termes de boutons de télépolice.
07:57Il y a un protocole d'intervention.
07:58Et donc, il y a un protocole d'intervention dans chaque antenne.
08:02Et il y a aussi, par exemple, on a installé dans notre nouvelle antenne,
08:05enfin, la plus récente, je dirais, des portes à chaque...
08:08des fenêtres, pardon, à chaque porte de bureau,
08:11pour que l'on puisse savoir, quand même,
08:13garantir, évidemment, une confidentialité totale,
08:16mais qu'on puisse quand même voir ce qui se passe à l'intérieur.
08:19Dans certains cas, c'est nécessaire.
08:21Et justement, comment les CPS soutiennent-ils
08:23les travailleurs victimes d'agressions psychologiques ou physiques ?
08:26Est-ce qu'il y a un mécanisme prévu ?
08:28Alors, nous, on se met évidemment à disposition de l'agent
08:31en fonction de ses besoins,
08:33ses besoins qui peuvent évoluer dans le temps,
08:35parce que parfois, un traumatisme va générer une réaction
08:39dans le temps qui sera différente
08:42et qui va peut-être générer des besoins différents
08:44dans les jours ou les semaines qui suivent.
08:46Donc, on se met à sa disposition avec un entretien adéquat.
08:50On lui propose d'aller en formation,
08:53d'éventuellement aller se soigner, si nécessaire,
08:55ou de prendre un petit peu de recul.
08:57On l'invite aussi, s'il le souhaite toujours,
09:00c'est sur base volontaire,
09:01à se diriger vers les services de protection des travailleurs,
09:05interne ou externe.
09:06Et dans certains cas plus extrêmes,
09:09il y a aussi des recadrages,
09:12et encore une chance, des bénéficiaires.
09:14Parce que ce n'est pas parce qu'on est précarisé
09:16et qu'on a un climat de tension sociale
09:19où on peut comprendre une certaine tension,
09:23mais évidemment, la violence et l'agression
09:26sont totalement prescrits.
09:27Et donc, nous, en tant qu'institution,
09:29on peut auditionner la personne devant le comité spécial.
09:33Et là, ce sont plusieurs personnes,
09:36non pas des assistants sociaux,
09:37mais il y a la hiérarchie et il y a les politiques
09:39qui recadrent sèchement la personne.
09:42Ça peut se faire aussi par des avertissements écrits
09:44et éventuellement par des plaintes,
09:46puisque le CPS des Verts et les autres,
09:48je le sais aussi, ont déjà porté plainte
09:50et se sont constituées partie civile dans certains dossiers.
09:52Est-ce que, d'après votre expérience,
09:54quels types de profils, disons,
09:55sont les plus exposés aux agressions ?
09:57Je pense aux agents de première ligne, peut-être ?
10:00Oui, tout à fait.
10:01Les premières tensions, elles se passent à l'accueil,
10:04dès l'accueil.
10:05Et là, ce ne sont pas forcément des assistants sociaux,
10:07mais ce sont des travailleurs sociaux au sens large
10:09qui prennent déjà une agressivité
10:11parce que nous sommes effectivement confrontés
10:14à des demandes très importantes
10:16et donc à des temps d'attente
10:18qui ne sont parfois plus tout à fait adéquats.
10:21Les personnes ne le comprennent pas
10:22parce que pour eux, et c'est tout à fait légitime,
10:24ce qui importe, c'est leur cas,
10:26leurs problématiques,
10:26avec des urgences parfois.
10:29Ça, c'est clair.
10:31Et à la fois, il y a la réalité de terrain
10:33et donc parfois, on leur demande d'attendre,
10:35de patienter.
10:36Le travail est en cours,
10:38mais ça, certains ne sont pas capables de l'entendre.
10:41Et puis alors, il y a les entretiens
10:43avec les assistants sociaux
10:44qui, là, pour une question de confidentialité,
10:46se passent à huis clos.
10:48Et parfois, l'assistant social
10:50doit faire passer un message
10:52qui est parfois négatif.
10:54Mais ce n'est pas l'assistant social qui décide.
10:56C'est évidemment les lignes de conduite
10:58et le comité spécial de chaque centre
11:00qui décide ou non d'un octroi d'une aide sociale.
11:05Mais c'est vrai que l'assistant social
11:06est en général le passeur d'informations.
11:09Et donc, quand la décision ne plaît pas,
11:13c'est souvent eux qui prennent l'attention
11:15en première ligne.
11:16Alors, en cas d'agression,
11:17ça se règle en interne
11:18ou bien vous faites appel à la collaboration
11:20de la police locale pour la suite ?
11:23Alors, ça dépend des cas.
11:24Donc, on a eu parfois des personnes très violentes
11:27qui ont fait du grabuge
11:30et qui ont même cassé du matériel, etc.
11:32Et donc, là, notre priorité absolue,
11:34c'est d'abord de mettre l'agent en sécurité,
11:35comme je l'ai évoqué tout à l'heure.
11:37Et ensuite, c'est de prévenir, effectivement,
11:38les services communaux,
11:40puisqu'ils ont un service de pré...
11:41Enfin, en tout cas, à Hiver,
11:42on a un service de prévention
11:43qui est vraiment très optimal.
11:45Donc, ce sont nos alliés.
11:47Et ensuite, effectivement,
11:48les services de police
11:49qu'on a déjà contactés,
11:51qui peuvent nous donner
11:52à la fois des conseils,
11:53qui peuvent aussi prendre note,
11:56qui peuvent organiser des tournées.
11:58Et puis après, dans certains cas,
12:00on a investi dans des services
12:03de sécurité aux accueils.
12:05Ce qui, dans un monde idéal,
12:07moi, me laisse perplexe,
12:08parce que ça ne devrait pas.
12:09Les personnes précarisées
12:10qui viennent demander une aide
12:11ne sont pas...
12:12Tout ça, criminaliser, loin de là.
12:15Et c'est vrai que le fait
12:15de mettre des agents d'accueil
12:18ou des agents de sécurité,
12:19disons-le clairement,
12:20ça amène, du coup,
12:22un climat un peu délai.
12:24Particulier.
12:24Oui, particulier.
12:25Sébastien Le Poivre,
12:26est-ce que vous avez remarqué
12:27cette situation ?
12:28Est-ce qu'elle a un impact
12:29sur le reculrutement
12:30par exemple, justement,
12:32des travailleurs sociaux ?
12:34Oui, ça peut.
12:35Effectivement, on a...
12:37À Bruxelles, on rencontre déjà
12:39une situation particulière
12:41dans le recrutement
12:41des assistants sociaux.
12:42C'est qu'il y a
12:43une certaine pénurie
12:44que tous les CPS
12:45et même l'associatif
12:46cherchent des assistants sociaux,
12:48cherchent des parles rares.
12:49Et donc, il y a une sorte
12:50de concurrence
12:51entre toutes ces structures.
12:53Et il manque
12:54des assistants sociaux.
12:56Et les assistants sociaux
12:56qui arrivent chez nous
12:57ne sont pas forcément formés
12:59d'une part au monde CPS,
13:03d'autre part,
13:04à rencontrer
13:05une certaine agressivité.
13:07Donc, il faut évidemment...
13:09Tout ça prend du temps.
13:11Mais donc,
13:12certaines personnes
13:12sont effectivement
13:13en recherche de sens,
13:16en réflexion,
13:17et parfois nous disent
13:17« Écoutez,
13:18je vais me réorienter
13:19vers autre chose. »
13:20Alors, qu'est-ce qu'il faudrait faire
13:22aussi, d'après vous,
13:23pour améliorer justement
13:25la sécurité
13:25des travailleurs sociaux
13:26chez nous ?
13:29Sans faire preuve
13:30de langue de bois,
13:31parce que, voilà,
13:32on n'est pas au pays
13:32d'Ibidouf.
13:32Mais je pense que d'abord,
13:35c'est lutter contre la précarité
13:36et améliorer
13:37nos process internes.
13:38Il y a la lodeur administrative
13:39qui amène
13:39un temps
13:43qui n'est pas forcément
13:43toujours raisonnable
13:44et qui amène
13:45du coup des tensions.
13:47Après,
13:47ça c'est des beaux mots,
13:49mais c'est vrai
13:49qu'il faut régler
13:51le problème
13:51au départ.
13:53Ensuite,
13:54c'est mettre des process
13:55pour accélérer les choses,
13:56proposer aux personnes
13:57d'autres,
13:59je dirais,
14:00d'autres chemins
14:01pour demander une aide,
14:02ne pas forcément
14:03être toujours
14:03en présentiel,
14:05mais là,
14:05on se confronte parfois
14:06à la fracture numérique
14:07ou à la fracture de la langue.
14:08Mais donc,
14:09c'est les renvoyer éventuellement
14:10vers des demandes
14:11qui sont décentralisées,
14:12soit digitales,
14:13etc.
14:13Ce qui permet,
14:14évidemment,
14:15d'avoir moins de pression
14:16dans les accueils.
14:18Et ensuite,
14:18effectivement,
14:19c'est d'encadrer
14:20les personnes
14:20vis-à-vis de chartes,
14:22vis-à-vis de
14:23d'une clarification écrite
14:26avec des locaux
14:27adaptés aussi,
14:29aérés,
14:30agréables,
14:30tout ça amène
14:31un climat
14:32de travail plus serein.
14:33Alors,
14:34on en parlait en off
14:35avant l'émission,
14:36les nouvelles mesures
14:37Arizona
14:37concernant le chômage
14:39vont créer,
14:40en quelque sorte,
14:41un goulot
14:42d'étranglement
14:42vers les CPS
14:43et inévitablement
14:45une surcharge
14:46de travail,
14:47donc de nouveaux défis,
14:48en tout cas,
14:49pour les CPS de Bruxelles.
14:50Tout à fait,
14:51des nouveaux défis.
14:52Les CPS
14:53n'ont pas peur des défis,
14:54mais évidemment,
14:55il faut que ce soit
14:56concerté
14:57dans une temporalité
14:58adéquate.
14:59Ici,
14:59les CPS
14:59n'ont pas,
15:01malheureusement,
15:01et singulièrement
15:02à Bruxelles,
15:02n'ont pas attendu
15:03l'Arizona
15:03pour être dans une situation
15:04déjà tendue
15:05et déjà de crise.
15:07Je le dis clairement.
15:08Et donc ici,
15:08ce que l'on joue,
15:09ce qui se joue,
15:10c'est évidemment
15:11l'accueil de toutes ces personnes
15:12que l'on va renvoyer
15:14vers le CPS,
15:15avec des discours
15:16parfois prudents,
15:18en disant
15:19« Oui,
15:19mais ne vous en faites pas,
15:20tout le monde,
15:21toutes ces personnes
15:22qui seront exclus du chômage
15:24ne viendront pas au CPS »
15:25et toutes les personnes
15:25qui viendront au CPS
15:26ne bénéficieront pas
15:27d'un revenu d'intégration.
15:29Oui,
15:29mais ça,
15:29c'est la fin de la chaîne.
15:31Au début de la chaîne,
15:31il va quand même falloir
15:32les entendre,
15:33les accueillir,
15:34les aiguiller,
15:36avec la frustration
15:37dont on vient de parler
15:37éventuellement.
15:39Et donc,
15:39ce sont des flux
15:40vraiment très,
15:43très importants
15:43qui risquent d'arriver
15:44vers nous
15:45parce qu'à nouveau,
15:46on sera le dernier filet.
15:48et on va nous demander
15:50de faire aussi
15:51et de réussir
15:53des intégrations
15:54là où d'autres structures
15:56n'ont pas réussi,
15:58c'est-à-dire Actiris,
15:58par exemple,
15:59ce qui est colossal
16:01pour notre secteur.
16:02Alors,
16:02c'est un sujet
16:03qui mérite aussi
16:03une autre émission
16:05rien que pour ça,
16:07mais peut-être,
16:07avant de nous quitter,
16:08un message
16:08que vous pourrez éventuellement
16:10faire passer
16:10au grand public
16:11et aux autorités,
16:12à nos politiques concernant,
16:13puisqu'on en parlait tout à l'heure,
16:14la réalité quotidienne
16:15des travailleurs sociaux aujourd'hui.
16:16Mais je pense qu'il faut miser
16:18sur le service public en général
16:21et les CPS en particulier.
16:23Nous sommes là
16:24pour assurer le droit
16:26de certaines personnes
16:27qui n'en ont pas ailleurs.
16:29C'est quand même incroyable.
16:31Et donc,
16:31on doit avoir
16:32les moyens suffisants,
16:34les moyens adéquats,
16:35tant en termes d'argent
16:37qu'en termes de profil.
16:39Et il faut vraiment
16:40miser un maximum
16:41sur les CPS
16:42parce que si nous,
16:43on ne s'occupe plus
16:44des personnes les plus précaires,
16:45personne ne le fera
16:46à notre place.
16:47Et donc,
16:48à Bruxelles,
16:49je rappellerai quand même
16:50que ce n'est pas la seule solution,
16:53mais je me permets
16:54quand même de le rappeler,
16:56que les assistants sociaux
16:58et les agents
17:00des pouvoirs locaux
17:00bruxellois
17:01sont payés moins
17:03que dans les deux autres régions.
17:05Et donc,
17:05il y a aussi une réflexion
17:06au niveau de la région
17:07et dès qu'il y aura
17:09une accalmie politique
17:11au niveau de la région
17:12et des interlocuteurs,
17:13il va falloir réouvrir
17:14ce débat parce qu'il est crucial.
17:17Nous avons des profils
17:18en or qui quittent
17:19et qui vont à Hiver,
17:20vous savez,
17:21on est à une frontière,
17:22à une rue de la Flandre
17:23et ils vont un petit peu plus loin,
17:25soit en Wallonie,
17:25soit en Flandre
17:26parce que,
17:27un,
17:27ils sont mieux payés
17:27et deux,
17:28la pression est moins grande.
17:29Donc,
17:30on ne peut pas faire
17:30comme si ça,
17:31ça n'existait pas.
17:32Et donc,
17:33en conclusion,
17:34je pense que,
17:35mais c'est très facile à dire,
17:36les travailleurs sociaux
17:37sont des métiers
17:40essentiels.
17:42on a fort applaudi
17:43les métiers de soins,
17:45les métiers de sécurité
17:46et à juste titre
17:47et moi,
17:47en tant qu'enseigne enseignant,
17:49les enseignants également,
17:50mais on a complètement oublié
17:51d'applaudir les assistants sociaux
17:53alors que,
17:53sous le terrain,
17:54ils étaient là
17:54et ils sont chaque fois là
17:55en première ligne
17:56lors de crise.
17:58Voilà,
17:58c'était donc la conclusion
17:59de Sébastien Lepoivre.
18:00Je rappelle que vous êtes
18:01président du CPS de Vert
18:02et nouveau président
18:04de la Fédération
18:05des CPS bruxellois.
18:06Merci d'avoir été avec nous.
18:07Avec plaisir,
18:07merci pour votre invitation.
18:08Avec plaisir.
18:09On se retrouve dans quelques instants
18:10pour la suite du Carrefour de l'Info.