Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00:00De la communauté éducative et des jeunes ce fait, pour tout le reste, l'enquête doit se poursuivre pour qu'on sache exactement ce qui s'est passé,
00:00:09comment ça s'est passé, dans le respect des personnes et dans le sérieux d'un sujet aussi grave.
00:00:13Que vous dites les professeurs justement avec qui vous avez pu échanger ?
00:00:16Les professeurs, ils me disent trois choses. D'abord, leur stupéfaction.
00:00:21Ça, c'est le premier élément qui ressort. Vous savez, on est dans un établissement de la région qui est un établissement tranquille, qui est un établissement calme.
00:00:34C'est donc la stupéfaction qui prédomine. Et puis, leur principale préoccupation, c'est de retrouver leurs élèves, de savoir comment vont leurs élèves et de continuer à les accompagner dans les jours qui viennent.
00:00:44Merci à tous.
00:00:45Voilà, vous avez pu suivre en direct la réaction de Bruno Rotaillou, d'Elisabeth Borne et de la maire de Nantes à l'instant.
00:01:06Une grande partie de cette édition sera consacrée évidemment à cette actualité ce soir, mais pas que. Voici le sommaire.
00:01:13Vive émotion ce soir. Une lycéenne de 17 ans a été tuée. Trois autres lycéens blessés, dont un grièvement tous sont victimes d'une agression au couteau, perpétrée par un jeune homme de 15 ans, également lycéens dans le même établissement scolaire de Nantes.
00:01:29Bruno Rotaillou et Elisabeth Borne se sont exprimés ce soir. Comment a-t-on pu en arriver à un tel drame en plein jour au sein d'un lycée ?
00:01:38En cause, une dépression ? Pourquoi vouloir tuer au nom de la planète en danger ? A priori, le jeune homme a laissé un document de 13 pages évoquant une inquiétude pour la planète.
00:01:49Ce sujet sera décortiqué avec Mathieu Bocoté.
00:01:52Une jeune fille de 17 ans, partie donc en cours ce matin, préparant donc son baccalauréat, ne rentrera pas chez elle ce soir.
00:02:02Les attaques au couteau se multiplient ces derniers mois. Au sein même et devant les établissements scolaires, avant-hier, un jeune homme de 17 ans a été agressé à Reims.
00:02:13Il y a un mois, un lycéen de 17 ans a été poignardé par un autre élève devant son lycée dans le Vaucluse.
00:02:19Et la liste s'allonge. Comment peut-on s'en prendre à l'avis d'un autre ?
00:02:23Comment expliquer cette pulsion de mort chez les jeunes ?
00:02:26Comment la violence a-t-elle pu, à ce point, pénétrer le quotidien de nos enfants ?
00:02:32Le regard de Marc Menon.
00:02:33Notre chroniqueur Mystère ce soir s'arrêtera sur un sujet inédit.
00:02:37Un sujet tabou. Un sujet qui interpelle à l'heure où les Français sont appelés à faire des efforts financiers.
00:02:44Efforts de non-remboursement de soins ou de médicaments.
00:02:48Il s'agit du sujet des titres de séjour pour soins.
00:02:52Des coûts allant jusqu'à plus de 2 millions d'euros par an pour un seul étranger malade.
00:02:56Un dispositif unique au monde qui permet à un étranger malade d'être pris en charge par l'assurance maladie en France,
00:03:03même s'il n'a pas cotisé. Le coût réel de l'immigration médicale ne commence-t-il pas à peser lourd à tous les étages du système de santé ?
00:03:12L'analyse de Nicolas Pouvreau-Monti, fondateur de l'Observatoire de l'Immigration.
00:03:18Nous nous arrêterons ensuite sur les témoignages des médecins, sur les titres de séjour pour soins.
00:03:23Le journal Marianne consacre une à ce dossier hors normes.
00:03:26Avec plusieurs exemples saisissants, nous nous arrêterons donc sur les conséquences dans la vie des Français,
00:03:32le poids dans la vie politique, la lâcheté de tous devant cette réalité avec le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:03:38Et puis nous terminerons avec une information passée inaperçue.
00:03:41Renaud Camus interdit d'entrer au Royaume-Uni alors que les islamistes y sont bienvenus.
00:03:47Que comprendre ? L'édito de Mathieu Bocoté.
00:03:50Une heure avec nos mousquetaires pour parler de tous ces sujets, bien entendu, sans tabou.
00:03:56C'est la grande actualité ce soir, cette histoire tragique et cette attaque meurtrière au couteau dans un lycée de Nantes.
00:04:17On commence d'abord par les faits, avant l'analyse de notre sociologue Mathieu Bocoté.
00:04:22Avec vous, Célia Barotte, revenons sur un point de ce qui s'est passé aujourd'hui à 12h30.
00:04:27Oui, les faits se sont déroulés à la mi-journée dans un collège-lycée privé Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes.
00:04:34L'auteur des coups de couteau n'est autre qu'un élève de cet établissement qui s'en est pris à quatre élèves.
00:04:41Une jeune lycéenne de 17 ans est décédée suite à cette attaque.
00:04:45Trois autres sont blessés.
00:04:48L'un est en urgence absolue.
00:04:50Bruno Retailleau qui l'a annoncé tout à l'heure, la mobilisation des forces de sécurité intérieure.
00:04:55Une cinquantaine d'enquêteurs sont déjà mobilisés.
00:04:58Il y a eu déjà plus de 70 auditions qui vont se poursuivre puisque les élèves témoins vont être interrogés.
00:05:04Il va y avoir aussi toute une partie d'enquête dans les effets personnels de cet adolescent, une perquisition chez lui, une analyse de ses outils informatiques
00:05:13puisqu'un document de sa part a été envoyé quelque peu avant les faits.
00:05:19Il s'agit d'un document d'une dizaine de pages dans lequel il prend position contre la mondialisation, contre la société dans laquelle il vit actuellement.
00:05:30Pour l'instant, cet individu a été interpellé.
00:05:33Il va être placé en garde à vue si son état de santé est compatible avec le régime de la garde à vue.
00:05:39Une enquête qui ne fait que commencer puisque l'on va devoir connaître les circonstances exactes des faits
00:05:46et aussi les motivations de cet individu âgé de seulement 15 ans.
00:05:49Voilà pour les faits.
00:05:51Merci beaucoup Célia Barotte.
00:05:53Dans un instant au cours de l'émission, nous irons sur place avec Tanguy Hamon.
00:05:57Il y a énormément d'émotions, on l'imagine bien.
00:06:01Je me tourne vers vous, Mathieu Bocoté.
00:06:03C'est une histoire tragique tant comme il y en a beaucoup, malheureusement de plus en plus.
00:06:09Tout de suite, on pense aux propos de Bruno Rontario, il y a quelques instants,
00:06:13qui parlait de faits de société, pas de faits divers.
00:06:17Inévitablement puisque nous sommes devant une tuerie revendiquée en quelque sorte.
00:06:22Donc nous ne sommes pas devant, et là il faut être clair, nous ne sommes pas devant une violence gratuite.
00:06:26Une violence gratuite incompréhensible, devant une violence qui se déroberait à toute explication.
00:06:31Pourquoi?
00:06:32Mais parce que, par ce manifeste sur lequel je reviendrai dans un instant,
00:06:36par ce manifeste, à tout le moins on donne un cadre explicatif à cette violence pensée comme résistance.
00:06:41Ensuite, poignarder des lycéens, poignarder des collégiens comme un acte de résistance,
00:06:45ça témoigne très certainement d'un esprit qu'on pourrait dire malade.
00:06:48La psychiatrie, il y a probablement quelque chose à nous dire là-dessus.
00:06:51Mais c'est néanmoins une névrose meurtrière rationalisée.
00:06:54C'est le premier élément. Donc on n'est pas devant des violences strictement gratuites
00:06:58parce qu'elles sont justifiées par le bon.
00:07:02Ensuite, on peut dire, on est surpris parce que normalement,
00:07:05quand quelqu'un se promène dans un collège, un lycée, pour poignarder son prochain,
00:07:09normalement c'est un islamiste.
00:07:11Et là, on dit non, manifestement on n'est pas devant un islamiste.
00:07:14Ce qui nous rappelle, et c'est une marque de prudence nécessaire,
00:07:17que si l'islamisme représente la forme principale, dominante, hégémonique,
00:07:21de la violence politique dans nos sociétés,
00:07:23elle n'épuise pas cette violence qui peut prendre un autre visage,
00:07:26qui peut prendre un autre chemin.
00:07:28Par ailleurs, j'ajoute un autre élément avant d'entrer dans le manifeste.
00:07:31On dit souvent, les individus sont troublés,
00:07:35des gens qui agressent comme ça, on va dire que c'est un individu troublé,
00:07:38déséquilibré, le mot c'est déséquilibré.
00:07:40On a tellement entendu souvent l'idée qu'il y a des déséquilibrés
00:07:43qu'on en vient à rejeter cette explication,
00:07:45disant il y en a marre, déséquilibré,
00:07:47et c'est l'autre nom de la lâcheté pour ne pas nommer le terroriste.
00:07:50Mais il existe en ce monde des déséquilibrés.
00:07:53Et il n'est pas interdit de penser que ce jeune homme
00:07:55qui a poignardé son prochain, redisons-le,
00:07:57était effectivement un déséquilibré
00:07:59qui a rationalisé une pulsion meurtrière,
00:08:03je parle au conditionnel, on l'aura compris,
00:08:05qui a rationalisé une pulsion meurtrière,
00:08:07qui a rationalisé un nihilisme,
00:08:09qui a rationalisé certainement un mal de vivre,
00:08:11qui a rationalisé un désir d'anéantir son prochain
00:08:14dans une doctrine.
00:08:16Et j'en arrive au fameux manifeste
00:08:18dont on a beaucoup parlé aujourd'hui.
00:08:20– 13 pages.
00:08:21Vous l'avez lu avec attention.
00:08:22– Plus d'une fois, pour une raison simple.
00:08:25J'en entends parler, comme tout le monde,
00:08:27du manifeste aujourd'hui, avant de le lire.
00:08:30Donc, on en parle.
00:08:31Sur une autre chaîne, quelqu'un dit
00:08:32« Ah, c'est un texte décousu,
00:08:35on ne comprend pas grand-chose là-dedans,
00:08:37il n'y a absolument rien de cohérent,
00:08:38il n'y a rien de rationnel. »
00:08:39Voilà un jeune homme qui ne savait pas
00:08:40comment il s'exprimait.
00:08:41« Je lis le texte, et c'est tout le contraire. »
00:08:45À fois, il faut être sérieux.
00:08:45Donc, ça s'appelle « L'action immunitaire »,
00:08:47sous-titre « La révolte est déjà la plus grande victoire
00:08:50que nous puissions atteindre ».
00:08:52C'est un texte construit,
00:08:53c'est un texte élaboré,
00:08:55c'est un texte...
00:08:56Je ne dis pas que c'est très intelligent.
00:08:57La question n'est pas là.
00:08:57– Non, mais c'est très bien écrit.
00:08:59Très bien écrit.
00:09:00Alors, qui a-t-il parlé ?
00:09:01– Vous avez raison de le mentionner.
00:09:03C'est-à-dire, on est devant un texte,
00:09:04alors comme je ne dis pas,
00:09:04d'une originalité exceptionnelle,
00:09:06mais on pourrait dire que c'est un condensé
00:09:08de ce qu'on pourrait appeler un écologisme
00:09:11extrême, radical,
00:09:13d'extrême gauche, pourrait-on dire,
00:09:14mais puisqu'il y a des témoignages
00:09:15qui nous disent qu'on serait peut-être,
00:09:16j'ai entendu ça aujourd'hui,
00:09:18peut-être devant un hitlérien d'une manière ou de l'autre,
00:09:20mais gardons cette hypothèse au sérieux,
00:09:22mais puisque je n'ai pas vu de traces
00:09:23d'hitlérisme revendiquées dans ce texte,
00:09:24je me contente de dire le texte que j'ai devant moi.
00:09:27Et on se trouve devant un texte
00:09:28où un jeune homme,
00:09:30si c'est vraiment lui l'auteur,
00:09:31parce que franchement,
00:09:32si un jeune homme de 15 ans écrit ça,
00:09:33je dis aussi que c'est vraiment lui l'auteur
00:09:35parce qu'on verra, je devine que l'enquête
00:09:36nous éclairera un peu là-dessus.
00:09:37Mais si, il a envoyé ce texte-là, ce matin,
00:09:40ça voulait donc dire que c'est un texte
00:09:41qui voulait dire quelque chose pour lui.
00:09:44Il nous dit, d'ailleurs je cite,
00:09:45« Je tiens à préciser que ce document
00:09:47ne justifie aucun acte, dit-il. »
00:09:49Mais à la fin, je donne tout de suite,
00:09:50c'est la conclusion,
00:09:51à la fin, il dit,
00:09:52il est temps de passer de la misanthropie,
00:09:54la haine de l'humanité passive,
00:09:56à la misanthropie active.
00:09:58Donc autrement dit,
00:09:59passer à la haine active du genre humain,
00:10:02il en a témoigné aujourd'hui,
00:10:03et il en a fait preuve de ses convictions aujourd'hui.
00:10:05Donc trois grands thèmes dans ce manifeste.
00:10:08Le premier, ce qu'il appelle l'écocide globalisé.
00:10:12Donc on se retrouve devant la pensée
00:10:14de l'écologie profonde,
00:10:15cette idée que l'être humain serait
00:10:16une forme de structure,
00:10:19d'espèce parasite sur la Terre
00:10:21qui agresserait la planète,
00:10:24qui transformerait la planète
00:10:25en simple réservoir à ressources
00:10:27qu'il exploiterait jusqu'au bout,
00:10:28sans raison, sans intelligence,
00:10:30de manière brutale.
00:10:31Et la planète, qui serait un système capable
00:10:33de s'autodéfendre,
00:10:34donc on prête une rationalité à la planète,
00:10:35la planète se défendrait
00:10:37contre ceux qui l'agressent.
00:10:38Je cite,
00:10:39« La Terre est un juge impartial,
00:10:41elle n'éprouve ni vengeance ni colère,
00:10:43seulement des lois immuables.
00:10:45Si l'humanité persiste dans son hubris,
00:10:48ses mécanismes s'imposeront
00:10:49comme des corrections implacables,
00:10:51mais au prix terrible du sacrifice des innocents
00:10:54et de la destruction de cet écosystème
00:10:56si parfaitement équilibré. »
00:10:57Donc, sacralisation de la planète
00:10:59à la manière d'un système parfait
00:11:00qui peut se délivrer,
00:11:02qui peut se débarrasser
00:11:03des éléments troubles qui l'agressent,
00:11:04alias les êtres humains
00:11:05et, dans les circonstances,
00:11:07ses collègues à l'école.
00:11:09Je cite un autre élément
00:11:10qui me semble important,
00:11:10je vais aller ici,
00:11:11toujours dans la première partie
00:11:12sur l'écocide,
00:11:14il nous dit,
00:11:14« La planète va se défendre. »
00:11:16Puis, parmi les éléments
00:11:16qui vont se défendre,
00:11:17les êtres humains
00:11:18vont participer eux-mêmes
00:11:19à cette autodéfense de la planète
00:11:21contre le système qui l'agresse.
00:11:23Je cite,
00:11:24« Les formes d'action
00:11:25de ces anticorps humains
00:11:27sont variées.
00:11:28Certains adeptent des stratégies
00:11:29de retrait ou de refus symbolique,
00:11:31d'autres choisissent
00:11:32l'affrontement direct.
00:11:34Certains pratiquent l'éducation,
00:11:36d'autres la désobéissance,
00:11:37voire le sabotage.
00:11:39Il ne s'agit pas
00:11:40de juger ses tactiques
00:11:41selon une éthique juridique
00:11:42issue du système lui-même,
00:11:44mais de reconnaître
00:11:45leur fonction objective.
00:11:47Elle perturbe
00:11:47la progression de la maladie,
00:11:49elle dérange
00:11:50la normalisation du désastre. »
00:11:51Donc là, on comprend,
00:11:52je traduis,
00:11:53ça veut dire que
00:11:54quand quelqu'un décide
00:11:55de saboter,
00:11:56je ne sais pas,
00:11:57un pipeline par exemple,
00:11:58quelqu'un qui décide
00:11:59de s'en prendre
00:11:59une installation industrielle,
00:12:01quelqu'un qui décide
00:12:02d'attaquer des bassins d'eau,
00:12:03ou encore quelqu'un
00:12:03qui décide d'attaquer
00:12:04dans une école,
00:12:06je pense ce texte
00:12:07à la lumière des actes
00:12:07d'aujourd'hui,
00:12:09décide d'attaquer
00:12:09ses collègues,
00:12:11eh bien je ne peux
00:12:12m'empêcher de dire,
00:12:12voilà, il se croit, lui,
00:12:13il croit participer
00:12:14au système d'autodéfense,
00:12:15si je comprends bien.
00:12:17Deuxième partie du manifeste,
00:12:18« Violence systémique
00:12:20et aliénation sociale,
00:12:21la seconde agression ».
00:12:23Donc non seulement
00:12:24le système
00:12:24travaillerait à détruire
00:12:26la planète,
00:12:27mais il travaillerait
00:12:28à détruire les psychés,
00:12:29dit-il,
00:12:29les psychés les uns les autres,
00:12:31donc on serait dans
00:12:31un système d'abrutissement,
00:12:33de domination,
00:12:34d'écrasement total
00:12:35de l'être humain,
00:12:36et de l'or,
00:12:36l'autre nom de la révolte,
00:12:38évidemment,
00:12:39s'est décidé de s'opposer
00:12:40à ce système brutalement,
00:12:42ce qu'il fait à sa manière,
00:12:43c'est le moins qu'on puisse dire,
00:12:44mais on est dans une logique
00:12:45d'insurrection du sacré
00:12:47contre l'aliénation totale.
00:12:49Donc on est dans un discours
00:12:49qu'on s'entend un peu
00:12:50apocalyptique en quelque sorte,
00:12:52un discours apocalyptique,
00:12:53un discours de nihilisme total.
00:12:55Nous sommes écrasés
00:12:56en tout,
00:12:56partout,
00:12:57des gestes héroïques
00:12:58qui sont nécessaires
00:12:59pour nous libérer.
00:13:00C'est ce qu'on en comprend.
00:13:01Et troisième partie,
00:13:03le conditionnement social totalitaire,
00:13:06qui est la troisième agression.
00:13:07Et là,
00:13:07il y a des méditations
00:13:08sur l'art à travers ça,
00:13:09je prends la peine de le dire.
00:13:10Donc si c'est vraiment
00:13:12un garçon de 15 ans
00:13:13qui a écrit ça,
00:13:13c'est un drôle de pistolet,
00:13:14c'est un drôle de personnage.
00:13:15Et on est donc,
00:13:17il nous dit,
00:13:18il faut une émancipation totale,
00:13:19dit-il,
00:13:20je crois que l'expression
00:13:20« drôle de pistolet »
00:13:21est très québécoise.
00:13:22Oui, on sait un peu regarder.
00:13:24Drôle de pistolet
00:13:25veut dire drôle de personnage.
00:13:26Oui, j'en ai compris.
00:13:27Donc on est devant
00:13:28quelqu'un qui dit,
00:13:28nous sommes devant
00:13:29un système totalitaire
00:13:30qui veut nous écraser
00:13:32et qui dès lors,
00:13:33dès lors,
00:13:33il faut une clarté.
00:13:34Il faut le dire,
00:13:35je cite,
00:13:36avec une clarté radicale,
00:13:38cette société n'est pas réformable,
00:13:41elle est née
00:13:41d'une erreur fondamentale,
00:13:43celle de vouloir dominer la vie
00:13:44au lieu de s'y inscrire.
00:13:46Il ne s'agit pas
00:13:46d'adapter ce système,
00:13:48mais de le refuser en bloc.
00:13:50Je pourrais développer davantage,
00:13:51mais donc,
00:13:52vous comprenez l'idée.
00:13:53Donc, ce discours-là,
00:13:54je précise,
00:13:55quand on l'a,
00:13:55il dit à nul moment là-dedans,
00:13:56il faut poignarder son petit frère,
00:13:58il faut tirer une balle
00:13:59dans la tête du professeur,
00:14:00mais c'est tout un discours,
00:14:01on pourrait dire,
00:14:01de condition,
00:14:02en fait,
00:14:02c'est une version radicalisée,
00:14:05avec des conséquences violentes,
00:14:06on le voit aujourd'hui,
00:14:07du discours des écolos
00:14:08les plus radicaux.
00:14:09Les écolos anticapitalistes
00:14:10les plus radicaux
00:14:10s'expriment comme ça.
00:14:12Normalement,
00:14:12il se contente justement
00:14:13d'attaquer des bassines.
00:14:14Lui semble vouloir
00:14:16aller plus loin.
00:14:17Mais je pense que c'est important
00:14:18de dire que c'est un discours
00:14:19assez mainstream
00:14:20dans la gauche radicale,
00:14:21ce discours-là.
00:14:22Il y a un côté aussi,
00:14:23si je peux me permettre,
00:14:24pour ceux qui connaissent
00:14:24les références nord-américaines,
00:14:26il y a un côté Unabomber.
00:14:27Vous savez, Unabomber,
00:14:28c'est celui qui a envoyé
00:14:29des enveloppes avec de l'antrax
00:14:30ou des enveloppes explosives
00:14:31aux uns aux autres
00:14:31pour s'opposer à la société
00:14:33technologique, industrielle
00:14:34qui nous écraserait tous.
00:14:36Donc, Ted Kaczynski,
00:14:37qui avait été un véritable terroriste
00:14:38à sa manière
00:14:39en lutte contre la société
00:14:40industrielle et technologique.
00:14:41Voyant cela, aujourd'hui,
00:14:42j'ai pensé un peu à cela.
00:14:44Et je termine donc
00:14:45l'analyse de ce petit document.
00:14:47Donc, il faut passer
00:14:48de la misanthropie passive
00:14:49donc à la misanthropie active,
00:14:51car pour moi,
00:14:52ce n'est pas la misanthropie
00:14:53qu'il faut rejeter,
00:14:53c'est sa stérilité.
00:14:55La seule solution,
00:14:56je termine,
00:14:57ce serait peut-être d'agir,
00:14:59de refuser,
00:15:00de saboter et de protéger.
00:15:01Monsieur, aujourd'hui,
00:15:02a saboté assurément.
00:15:04Alors, vous parlez d'une société
00:15:06qui ne canalise plus
00:15:07le mal qu'elle porte en elle.
00:15:10Ça refait aussi penser
00:15:11au propos de Benoît Rentailleau
00:15:12qu'on entendra.
00:15:13On va remettre un saut son d'or
00:15:14dans un instant
00:15:15où il dit qu'on est
00:15:16devant une société
00:15:17ensauvagée,
00:15:19où il dit qu'on n'est pas
00:15:20devant un fait divers,
00:15:21où on est devant
00:15:22un fait de société,
00:15:23où il parle de restaurer
00:15:24l'autorité dans la société.
00:15:26Qu'est-ce que tout ça signifie ?
00:15:27Alors, justement,
00:15:28vous avez raison de me référer
00:15:29au fait que je parle d'une société
00:15:30qui ne canalise plus la violence.
00:15:31Je suis revenu souvent sur ça
00:15:33depuis qu'on travaille ensemble.
00:15:36C'est un élément qui me frappe.
00:15:38Une société...
00:15:38La violence est dans le cœur humain.
00:15:40La violence est dans
00:15:41toute structure sociale.
00:15:42Inévitablement,
00:15:43même la société la plus pacifiée,
00:15:44il va avoir un meurtrier,
00:15:46il va avoir un violeur d'enfant,
00:15:47il va avoir un assassin.
00:15:48Dans toutes les sociétés,
00:15:49même les plus cadrées,
00:15:50c'est inévitable.
00:15:51Ensuite, sachant que le mal
00:15:52est dans le cœur de l'homme,
00:15:53sachant que le mal traverse
00:15:55la société à la manière
00:15:55d'une tentation
00:15:56qui peut hypnotiser
00:15:57même quelquefois
00:15:58celui qui s'y croyait
00:15:59absolument étranger,
00:16:00eh bien, il faut un système
00:16:02de canalisation
00:16:03et de digue
00:16:05pour empêcher
00:16:06cette tentation du mal,
00:16:07cette tentation de la toute-puissance,
00:16:08cette tentation du nihilisme,
00:16:09cette tentation de la destruction
00:16:10de s'emparer des esprits.
00:16:12Donc, inévitablement,
00:16:13dans toute société,
00:16:14il va y avoir des bris.
00:16:15Dans toute société,
00:16:16il va y avoir des fous.
00:16:16Dans toute société,
00:16:17il va y avoir des individus
00:16:18qui vont être portés
00:16:19par un désir de détruire.
00:16:20La bête humaine
00:16:21est ainsi faite.
00:16:22Mais là où en sommes-nous,
00:16:23il arrive des moments,
00:16:24et c'est là que je rejoins
00:16:25Bruno Retailleau,
00:16:26où ce qu'il appelle
00:16:26l'ensauvagement,
00:16:27c'est que c'est une société
00:16:27où les mécanismes
00:16:28de régulation des passions,
00:16:30les mécanismes
00:16:31de régulation des pulsions,
00:16:33les mécanismes
00:16:33de régulation des désirs
00:16:34les pires,
00:16:35qu'on sait normalement canaliser,
00:16:36soit dans le sport,
00:16:38la politique,
00:16:39l'art,
00:16:39il y a bien une manière
00:16:40de canaliser le désir
00:16:41de détruire son prochain.
00:16:43Quand on n'est plus capable
00:16:44de le canaliser,
00:16:45il peut se libérer,
00:16:46et là,
00:16:46il y a une forme
00:16:47de jouissance atroce
00:16:48dans l'idée
00:16:48d'anéantir son prochain.
00:16:50C'est la possession,
00:16:51on aurait dit autrefois
00:16:52en d'autres termes,
00:16:53et je pense qu'on est devant
00:16:54une société
00:16:54qui aujourd'hui,
00:16:55les digues ont lâché.
00:16:56Donc il y a des flambées
00:16:57des rationalités,
00:16:58il y a des peurs
00:16:59apocalyptiques qui reviennent,
00:17:00il y a un caractère
00:17:01généralement dysfonctionnel
00:17:02des cadres
00:17:03de régulation sociale,
00:17:04et nous avons une société
00:17:05qui autrement dit
00:17:06banalise la violence
00:17:07qui peut frapper
00:17:08en toutes circonstances
00:17:08un coup de couteau
00:17:09un après-midi.
00:17:10Écoutons François Bayreau
00:17:11qui réagit en direct.
00:17:13Il y a quelques semaines
00:17:13sur la volonté
00:17:17de bannir
00:17:18le port d'armes blanches
00:17:19dans les établissements
00:17:22et dans les lieux
00:17:22de rencontre
00:17:23pour les jeunes,
00:17:24et puis nous allons
00:17:26multiplier les contrôles
00:17:27auprès des établissements
00:17:29scolaires
00:17:30pour que ce type
00:17:32de drame,
00:17:33autant que possible,
00:17:35ce qui ne rendra pas
00:17:36la vie
00:17:37à ceux qui sont victimes,
00:17:40mais pour que ce type
00:17:41de drame...
00:17:42Je pense qu'il est
00:17:43très important
00:17:44qu'on mesure
00:17:46que le port d'armes blanches
00:17:48ne peut pas être accepté
00:17:50dans la communauté scolaire.
00:17:52la situation
00:17:55dans laquelle on se trouve
00:17:56ou le déséquilibre
00:17:58d'un jeune homme
00:18:01qui simplement
00:18:02n'arrive pas
00:18:03à trouver sa place
00:18:04entraîne la mort
00:18:06de ceux qui l'agressent.
00:18:09Cette situation-là,
00:18:10pour nous tous,
00:18:12en tout cas pour nous
00:18:12au gouvernement,
00:18:14elle ne peut pas
00:18:15être acceptée durablement.
00:18:17alors il faut faire appliquer
00:18:19les interdictions,
00:18:21il faut être certain
00:18:22que dans les établissements
00:18:24où il faut travailler
00:18:25pour que dans les établissements
00:18:27ce type d'armes
00:18:28ne puissent pas pénétrer,
00:18:30autrement,
00:18:30tout ce que nous faisons
00:18:31c'est des vœux pieux,
00:18:33c'est des mots
00:18:34qui sont des mots
00:18:37de sympathie,
00:18:39de condoléances,
00:18:40mais notre devoir
00:18:42c'est de faire en sorte
00:18:43que dans l'avenir
00:18:44ce type de situation,
00:18:46ce type de drame
00:18:47et ce type d'armes
00:18:49ne puissent plus être acceptées.
00:18:51Très concrètement,
00:18:52il y a souvent la question
00:18:53des portiques
00:18:54à l'entrée des établissements
00:18:54qui se posent.
00:18:55Est-ce que c'est une piste ?
00:18:56Oui, je pense que c'est une piste.
00:18:59Je pense que tout ce qui peut aller
00:19:01dans le sens
00:19:02de la sanctuarisation de l'école,
00:19:06c'est une notion
00:19:07que j'ai défendue
00:19:09depuis longtemps
00:19:11et il y a longtemps.
00:19:13L'école doit être préservée.
00:19:16L'école, ça n'est pas la rue.
00:19:19L'école, ça n'est pas l'affrontement
00:19:21que l'on trouve quelquefois
00:19:22dans l'espace public.
00:19:25L'école, c'est un lieu
00:19:27qui doit être considéré
00:19:29comme un lieu sacré.
00:19:31Et je vous avoue,
00:19:32je trouve infiniment triste
00:19:37qu'à chaque événement,
00:19:39nous ayons les mêmes mots.
00:19:42Que ces événements
00:19:44que nous condamnons, déplorons,
00:19:47dont nous partageons
00:19:48l'infini chagrin
00:19:50avec les parents des victimes,
00:19:52que ces événements-là
00:19:53ne puissent pas nous entraîner
00:19:55à changer d'attitude.
00:19:58Un couteau, une arme blanche,
00:20:00potentiellement dangereuse
00:20:02et même létale,
00:20:04comme on dit,
00:20:05parce qu'elle peut enlever la vie,
00:20:07ces armes-là,
00:20:09elles doivent être bannies.
00:20:10Donc, elles doivent être pourchassées.
00:20:12Tout le monde doit savoir
00:20:14qu'elles sont interdites
00:20:15et les contrôles nécessaires
00:20:17doivent être conduits
00:20:18pour que nous n'ayons pas
00:20:19de mois en mois
00:20:20à déplorer les mêmes drames.
00:20:22Vous dites qu'il y a des réponses
00:20:23politiques à apporter.
00:20:24Est-ce que c'est un appel collectif ?
00:20:27C'est un appel individuel.
00:20:29On a pu entendre
00:20:35le Premier ministre
00:20:36qui déplore
00:20:37ses armes
00:20:39au sein des établissements scolaires.
00:20:41On fera un tour de table
00:20:42dans un instant
00:20:43sur le sujet.
00:20:44D'abord,
00:20:45on va s'arrêter avec vous,
00:20:46Marc Menon,
00:20:47sur cette pulsion de mort
00:20:51que l'on peut retrouver
00:20:52chez les jeunes.
00:20:53C'est assez surprenant
00:20:54de voir qu'il y a régulièrement
00:20:56des attaques.
00:20:57Elisabeth Borne l'a souligné
00:20:58tout à l'heure.
00:20:59Bruno Rotario l'a souligné
00:21:00tout à l'heure.
00:21:01Ces attaques régulières
00:21:02de jeunes 15, 16, 17 ans.
00:21:04D'où vient, selon vous,
00:21:06comment peut-on expliquer
00:21:07dans la société
00:21:08cette pulsion de mort
00:21:09chez les jeunes ?
00:21:09À qui, normalement,
00:21:10la vie doit sourire ?
00:21:12Théoriquement,
00:21:13la vie devrait leur sourire.
00:21:14Vous avez raison.
00:21:15Mais en plus,
00:21:16on parle d'armes.
00:21:18Au départ,
00:21:18un couteau,
00:21:19ce n'est pas une arme.
00:21:20Un couteau,
00:21:21c'est pour couper
00:21:22son sandwich,
00:21:23c'est pour passer à table.
00:21:25Donc, il y a là
00:21:26un détournement.
00:21:28Il faut arrêter
00:21:28de se créer
00:21:31des sortes de fictions.
00:21:33Et à propos de fictions,
00:21:35c'est peut-être là
00:21:36le grand drame.
00:21:37Il y a un psychiatre,
00:21:38Thierry Delcourt,
00:21:40qui faisait remarquer,
00:21:41et on l'a déjà évoqué
00:21:42dans cette émission
00:21:43plus d'une fois,
00:21:44c'est le contexte
00:21:45dans lequel
00:21:46les enfants évoluent.
00:21:48Alors, de façon globale,
00:21:50et puis il y a aussi
00:21:50la période Covid.
00:21:51Il faut savoir,
00:21:52quand on regarde
00:21:53cet enfant,
00:21:54qu'il avait
00:21:5510 ans
00:21:56au moment du Covid.
00:21:58C'est ça.
00:21:58C'est-à-dire
00:21:59que la scission
00:22:02psychologique,
00:22:04psychique
00:22:04qui existe
00:22:05chez les jeunes
00:22:06avant le Covid,
00:22:09après le Covid,
00:22:10elle est patente.
00:22:11Avec le nombre
00:22:12d'intentions de suicide,
00:22:14de suicides en tant que tel,
00:22:1525% de ceux
00:22:17qui aujourd'hui
00:22:18sont en dépression
00:22:19sous traitement,
00:22:20ça prouve
00:22:21qu'il y a véritablement,
00:22:22Mathieu a raison,
00:22:23il y a des déséquilibrés.
00:22:25Mais on ne devient pas
00:22:26déséquilibré comme ça.
00:22:27Il faut bien que quelque chose
00:22:28soit à l'origine.
00:22:31Et la première origine...
00:22:32tout est bien portée
00:22:33par quelqu'un
00:22:33et par une motivation.
00:22:36Et que se passe-t-il
00:22:37aujourd'hui ?
00:22:39Combien de gamins,
00:22:40dès les premiers mois,
00:22:42on ne cesse de voir
00:22:43des reportages
00:22:44sur le sujet,
00:22:45sont là.
00:22:45avec des vidéos,
00:22:51ils sont en,
00:22:52je dirais,
00:22:53en situation
00:22:54de ne pas être capables
00:22:56de prendre conscience
00:22:58de leur environnement.
00:22:59Leur environnement,
00:23:00c'est une image.
00:23:01Leur environnement,
00:23:02c'est un dessin animé.
00:23:04Il n'y a pas de réalité.
00:23:06À partir de là,
00:23:07il y a une sorte de confusion.
00:23:09Ils commencent à grandir
00:23:10dès les premiers mois
00:23:12comme ça.
00:23:12D'ailleurs,
00:23:13il y a peu de temps,
00:23:14on envisageait
00:23:15d'interdire
00:23:16que les enfants
00:23:17puissent avoir accès
00:23:18à tous les systèmes vidéo
00:23:21jusqu'à 3 ans.
00:23:23Mais ça,
00:23:23ce n'est pas tant.
00:23:24Donc,
00:23:25à partir de là,
00:23:26il y a une responsabilité
00:23:28à avoir,
00:23:29les réseaux sociaux
00:23:30qui créent l'amplitude,
00:23:31etc.
00:23:31Pardon.
00:23:32On va revenir
00:23:33dans un instant,
00:23:34après la pub,
00:23:34on marque une pause,
00:23:35on revient sur ce sujet.
00:23:36On va faire,
00:23:37vous regardez aussi
00:23:38les réactions
00:23:38des différents politiques
00:23:39et dans un instant,
00:23:40on parlera d'un sujet
00:23:41incroyable
00:23:42dont personne ne parle
00:23:44sur le poids
00:23:45de l'immigration
00:23:46à l'hôpital.
00:23:47A tout de suite.
00:23:48Le cours réel
00:23:51de l'immigration
00:23:52qui commence à peser
00:23:53sur le système de santé,
00:23:54on en parle dans un instant
00:23:55avec Nicolas Provo-Monti
00:23:57et avec Charlotte Dornela
00:23:58sur un dossier
00:23:59très particulier ce soir.
00:24:01Mais l'actualité,
00:24:02c'est d'abord
00:24:02cette attaque
00:24:03au couteau meurtrière
00:24:04dans un lycée
00:24:05de Nantes.
00:24:07Et vous étiez en train
00:24:07de nous expliquer,
00:24:08Marc Menand,
00:24:09à quel point
00:24:09cette pulsion
00:24:10meurtrière
00:24:11que l'on voit
00:24:12chez les jeunes
00:24:13vient entre autres
00:24:14de cette déficience,
00:24:18de cette santé mentale
00:24:19en crise
00:24:19chez les jeunes
00:24:20qui avait été avertie,
00:24:21qui avait été annoncée
00:24:22au moment du Covid.
00:24:22C'est une sorte
00:24:23de brouillard,
00:24:23c'est une sorte
00:24:24de confusion.
00:24:25On ne sait pas
00:24:25si on est dans la fiction,
00:24:27si on est dans la réalité
00:24:28et de là,
00:24:29il n'y a pas
00:24:30de considération
00:24:31de soi.
00:24:32Les pédopsychiatres
00:24:33n'arrêtent pas
00:24:34de le dire.
00:24:35C'est-à-dire que le gamin
00:24:35a eu une haine
00:24:37de lui-même
00:24:37quand il arrive
00:24:40va prendre conscience
00:24:41de ce qu'il est.
00:24:42Sinon,
00:24:44c'est une sorte
00:24:44de sensation
00:24:45de présence au monde
00:24:47qui n'en est pas une.
00:24:48Vous imaginez ?
00:24:49Alors après,
00:24:50quand j'entends
00:24:50le Premier ministre
00:24:51qui dit
00:24:51« Oui,
00:24:52il faudrait mettre
00:24:53des tourniquets
00:24:53et des portiques ».
00:24:55En 2007,
00:24:57suite à ce qui s'est passé
00:24:58aux États-Unis
00:24:59ou dans un nombre
00:25:00d'événements
00:25:01terrifiants
00:25:02de jeunes
00:25:03qui agressaient
00:25:04dans les universités
00:25:05ou même
00:25:06moi,
00:25:07j'ai raconté
00:25:08dans un de mes livres
00:25:09un gamin
00:25:09de 8 ans
00:25:10qui arrive
00:25:10en 2005
00:25:12qui arrive
00:25:13à l'école
00:25:13avec un couteau
00:25:14et qui tue
00:25:14une gamine
00:25:15de 8 ans.
00:25:16Donc vous voyez,
00:25:17ce n'est pas nouveau.
00:25:19Et alors,
00:25:19à partir de là,
00:25:20ils avaient envisagé
00:25:21et ils l'ont fait
00:25:22dans certains établissements
00:25:24de mettre
00:25:25des tourniquets,
00:25:26des portiques.
00:25:27D'abord,
00:25:27c'était une panique
00:25:28impossible.
00:25:29Vous voulez faire rentrer
00:25:30800 élèves
00:25:30dans un lycée
00:25:32en passant
00:25:32le tourniquet,
00:25:33le portique,
00:25:34etc.
00:25:34Ils ont abandonné
00:25:36et ça ne changeait
00:25:37rien à la donne.
00:25:38Il faudrait plutôt
00:25:39s'interroger
00:25:40comment faire
00:25:40en sorte
00:25:41que des enfants
00:25:42aujourd'hui,
00:25:43alors il y a aussi,
00:25:44on revient à cet effet
00:25:45Covid,
00:25:46non seulement
00:25:47on n'a pas confiance
00:25:48en soi,
00:25:48mais on n'a pas confiance
00:25:49dans le monde
00:25:50et on n'a pas confiance
00:25:52dans l'avenir.
00:25:53Il y a une sorte
00:25:54de négativisme,
00:25:56une dictature
00:25:57de la négation
00:25:58de l'ensemble
00:26:00de ce qui devrait
00:26:01vous porter.
00:26:01Vous vous rendez compte,
00:26:02c'est l'échec total.
00:26:04Alors il faudrait peut-être
00:26:05à l'école,
00:26:07plutôt que d'envisager
00:26:08les portiques,
00:26:10d'avoir
00:26:10le sens
00:26:12de dynamiser
00:26:14les esprits
00:26:15grâce à la culture,
00:26:16grâce au théâtre,
00:26:17grâce aux mots,
00:26:18etc.
00:26:19Et de faire en sorte
00:26:20que les uns
00:26:21et les autres
00:26:22reprennent
00:26:23un appétit
00:26:24de l'existence
00:26:25alors qu'ils sont.
00:26:26Mathieu,
00:26:27tout à l'heure,
00:26:27disait
00:26:28on est en plein nihilisme
00:26:29mais oui,
00:26:30ce nihilisme,
00:26:32il s'y intègre
00:26:33eux-mêmes.
00:26:34Donc c'est un monde
00:26:35des abysses,
00:26:36un monde des abîmes.
00:26:38Santé publique France
00:26:40constate une détérioration
00:26:41de la santé mentale
00:26:43en France,
00:26:43particulièrement
00:26:44chez les jeunes
00:26:45depuis 2021,
00:26:47année de confinement
00:26:47liée au Covid
00:26:49pour conforter
00:26:50effectivement
00:26:51ce que vous disiez.
00:26:52Quelques réactions
00:26:52ensuite,
00:26:53un tour de table,
00:26:53j'ai envie d'entendre
00:26:54Charlotte aussi
00:26:54sur le sujet.
00:26:56Les réactions,
00:26:56par exemple,
00:26:57de Jean-Dane Bardella
00:26:57à vive émotion
00:26:58après l'attaque au couteau
00:26:59meurtrière commise
00:27:00dans ce lycée
00:27:02de Notre-Dame
00:27:03pensée pour la victime
00:27:04décédée.
00:27:05Merci à la communauté
00:27:06éducative et aux policiers
00:27:07qui par leur intervention
00:27:08ont probablement
00:27:09permis d'éviter
00:27:10un bilan plus effroyable.
00:27:12Mathilde Panot,
00:27:13horrifiée par l'attaque au couteau
00:27:14dans une école de Nantes.
00:27:16Nous pensons de tout cœur
00:27:17aux victimes,
00:27:18aux jeunes,
00:27:18à leurs proches,
00:27:19à toute la communauté éducative.
00:27:21Et puis Emmanuel Macron,
00:27:22c'est très rare
00:27:23qu'il puisse réagir
00:27:24sur des sujets
00:27:25comme celui-ci.
00:27:26Une adolescente,
00:27:27a perdu la vie.
00:27:29Trois autres lycéens
00:27:30sont blessés
00:27:30après une attaque au couteau
00:27:32dans un lycée de Nantes.
00:27:32J'adresse mes pensées émues
00:27:34aux familles,
00:27:36aux lycéens,
00:27:37à toute la communauté éducative
00:27:38dont la nation partage
00:27:40le choc et la peine
00:27:41par leur intervention.
00:27:42Des professeurs ont sans doute
00:27:43empêché d'autres drames.
00:27:44Le courage,
00:27:45force,
00:27:46le respect.
00:27:47Et puis,
00:27:47à le communiqué
00:27:48du Premier ministre,
00:27:49juste pour rappeler
00:27:50quelques mots
00:27:50dans la communauté
00:27:51qui est peut-être
00:27:53plus fort
00:27:53que son intervention
00:27:54que vous avez entendu
00:27:55en direct tout à l'heure,
00:27:56ce drame illustre
00:27:58une nouvelle fois
00:27:58la violence endémique
00:28:00qui existe
00:28:01dans une partie
00:28:01de notre jeunesse.
00:28:03Le Premier ministre
00:28:03en appelle
00:28:04à un sursaut collectif
00:28:05qui dépasse
00:28:06la seule mobilisation
00:28:08du gouvernement.
00:28:09Charlotte Dornelas.
00:28:10Vous avez raison,
00:28:11en effet,
00:28:11les mots du communiqué
00:28:12sont infiniment plus forts
00:28:13que cette idée
00:28:13de portique
00:28:14à l'entrée des écoles.
00:28:16Et je pense
00:28:16qu'il a fondamentalement raison
00:28:18dans la phrase
00:28:19que vous venez de lire.
00:28:19ça interroge évidemment
00:28:22un rapport,
00:28:22alors au-delà
00:28:23de la question de Nantes
00:28:24où en effet
00:28:25on va avoir des précisions
00:28:26on va dire
00:28:26à la fois sur le profil
00:28:27de la motivation
00:28:28en plus de celle
00:28:29que nous donnait Mathieu.
00:28:31Mais au-delà de ça
00:28:31on voit les sujets
00:28:32qui reviennent
00:28:33dans la violence des jeunes.
00:28:34Il y a en effet
00:28:35la question de l'éducation
00:28:36parce que le principe
00:28:37des jeunes
00:28:38nous savons
00:28:38on se pose souvent
00:28:38de la question
00:28:41de la justice
00:28:41qu'il faut appliquer
00:28:43à des actes
00:28:44de plus en plus graves
00:28:45et commis
00:28:45de plus en plus jeunes.
00:28:47Il n'en demeure pas moins
00:28:48que ces gamins ont 14 ans.
00:28:50Est-ce qu'il faut adapter
00:28:50la réponse
00:28:51parce qu'ils sont plus violents ?
00:28:52J'ai aucun problème avec ça
00:28:53mais ils sont le résultat
00:28:55de choix faits par des adultes.
00:28:57Il reste le résultat
00:28:58dans l'éducation
00:28:59dans la vie familiale
00:29:01dans le choix
00:29:02qui a été fait
00:29:03à l'école
00:29:03de l'autorité
00:29:04qui leur a été imposée
00:29:06de l'éducation
00:29:07qui a été faite
00:29:08le choix par exemple
00:29:09d'opposer en permanence
00:29:11l'éducation
00:29:11et la répression
00:29:12et la sanction
00:29:13le choix de penser
00:29:14que l'enfant
00:29:15a tout en lui-même
00:29:16qui est extrêmement insécurisant
00:29:17pour beaucoup d'enfants.
00:29:19Le choix par exemple
00:29:20de concevoir
00:29:21Mathieu nous dit souvent
00:29:22les désirs sont devenus
00:29:25des besoins
00:29:26et les besoins des droits
00:29:26ça a été
00:29:27une société entière
00:29:29s'est construite comme ça
00:29:30à partir des désirs
00:29:31d'adultes
00:29:32en s'imaginant en permanence
00:29:33que les enfants
00:29:34allaient suivre
00:29:34et allaient s'adapter
00:29:35et les enfants sont le résultat
00:29:37de tout ça en même temps.
00:29:38Donc François Bayrou a raison
00:29:39c'est une question
00:29:40extrêmement profonde
00:29:41qui se pose à nous
00:29:43pour comprendre
00:29:43la violence
00:29:44et le mal-être
00:29:46extrêmement profond
00:29:47qui touche
00:29:48de plus en plus
00:29:48d'enfants
00:29:49et le sursaut
00:29:50doit être urgent
00:29:51mais il va être
00:29:52aussi long
00:29:53et je pense qu'il faut
00:29:54qu'on en ait tous conscience.
00:29:55Et là on reprend
00:29:56les mots
00:29:56du Premier ministre
00:29:58sursaut collectif.
00:29:59Je vous propose
00:30:00d'écouter Bruno Rotaillot
00:30:01qui a eu des mots forts
00:30:02cet après-midi
00:30:04en début de soirée
00:30:04et là tout à l'heure
00:30:05lorsqu'il est arrivé au lycée.
00:30:07On ne pourra jamais
00:30:10placer un policier
00:30:11ou un gendarme
00:30:12derrière chaque élève.
00:30:13Bien sûr
00:30:13il faut faire des fouilles.
00:30:15Moi je pense que
00:30:16on tirera
00:30:17un certain nombre
00:30:18de conclusions
00:30:18mais ce que j'ai dit
00:30:20est important.
00:30:22C'est un questionnement
00:30:23beaucoup plus vaste.
00:30:24Il faut reconstruire
00:30:25l'autorité.
00:30:25On va vers une société
00:30:26d'ensauvagement.
00:30:28Cette barbarie
00:30:28y compris qui touche
00:30:29désormais les plus jeunes
00:30:30là encore
00:30:31il faut nous interroger
00:30:33et il faudra
00:30:35travailler
00:30:35évidemment
00:30:36à rebâtir
00:30:37cette hiérarchie
00:30:37cette autorité.
00:30:39Voilà ce qu'on pouvait dire
00:30:40sur ce drame
00:30:40aujourd'hui
00:30:41et je rappelle peut-être
00:30:42quelques attaques récentes
00:30:44un jeune homme de 17 ans
00:30:45qui a été agressé
00:30:47le 22 avril
00:30:47c'est-à-dire avant-hier
00:30:48devant les grilles
00:30:50du lycée
00:30:50à Reims
00:30:52le 24 février
00:30:53c'est un lycéen
00:30:54de 17 ans
00:30:55poignardé
00:30:55par un autre élève
00:30:56dans le Vaucluse
00:30:57à Nîmes
00:30:58pour chasser
00:30:59dans la cour
00:31:00et à l'extérieur
00:31:00de son établissement scolaire
00:31:02dans le Gard
00:31:02un élève de 13 ans
00:31:04a reçu
00:31:04trois coups de couteau
00:31:05dans le dos
00:31:05c'était le lundi
00:31:073 mars
00:31:07ou encore à Bagneux
00:31:08le 4 février
00:31:09un adolescent de 17 ans
00:31:11qui a été gravement blessé
00:31:12dans un lycée de Bagneux
00:31:14alors évidemment
00:31:14on n'oublie pas
00:31:15la petite Louise
00:31:16ce n'était pas
00:31:17dans un lycée
00:31:18mais on n'oublie pas
00:31:19effectivement
00:31:19toutes ses attaques
00:31:20on n'oublie pas non plus
00:31:21le jeune Elias
00:31:22qui est mort en plein Paris
00:31:24aussi
00:31:24d'une attaque
00:31:25au couteau
00:31:26que dis-je
00:31:27à la machette
00:31:28voilà ce qu'on peut dire
00:31:29sur ce dossier
00:31:30nous avons un deuxième gros dossier
00:31:32à aborder ce soir
00:31:34et qu'on va aborder avec vous
00:31:35Nicolas Pauvreau-Monti
00:31:37merci infiniment
00:31:38d'être là ce soir
00:31:39vous êtes directeur
00:31:40je rappelle
00:31:40de l'observatoire
00:31:41de l'immigration
00:31:41et de la démographie
00:31:43et vous souhaitez aborder
00:31:44donc ce sujet
00:31:44auquel le magazine Marianne
00:31:45on va voir la une
00:31:46consacre sa une
00:31:48et dans les kiosques
00:31:50aujourd'hui
00:31:51celui donc
00:31:52des titres
00:31:53de séjour
00:31:54pour soins
00:31:55on parle souvent
00:31:55de l'aide médicale d'état
00:31:57réservé aux étrangers
00:31:58en situation régulière
00:32:00mais beaucoup moins souvent
00:32:01de cette autre
00:32:02spécificité française
00:32:04pouvez-vous nous expliquer
00:32:06concrètement
00:32:07de quoi il sèche
00:32:08bien sûr
00:32:09effectivement
00:32:09les titres de séjour
00:32:10pour soins
00:32:10sont un dispositif
00:32:11qui reste globalement
00:32:12méconnu du grand public
00:32:13mais qui porte un ensemble
00:32:14d'enjeux majeurs
00:32:15tant pour le système de santé
00:32:16que pour la politique
00:32:17d'immigration
00:32:17ces titres de séjour
00:32:19ils ont été écrits
00:32:20en 1998
00:32:21sous le gouvernement
00:32:22de Lionel Jospin
00:32:23pour permettre
00:32:24à des étrangers
00:32:25malades
00:32:26ressortissant
00:32:26de pays extérieurs
00:32:27à l'Union Européenne
00:32:28d'être régularisés
00:32:29en France
00:32:30pour y bénéficier
00:32:31de soins
00:32:32gratuitement
00:32:33pour l'essentiel
00:32:33qu'ils n'auraient pas
00:32:34été en mesure
00:32:35d'obtenir
00:32:36dans leur pays d'origine
00:32:37donc c'est typiquement
00:32:39parce qu'ils ne pouvaient
00:32:39pas les payer
00:32:40évidemment quand on dit
00:32:40que c'est gratuit en France
00:32:41ça implique que c'est pris
00:32:42en charge
00:32:43par l'assurance maladie
00:32:43étant entendu
00:32:44que ces étrangers
00:32:45extra-européens
00:32:45sont souvent non cotisants
00:32:47à l'assurance maladie
00:32:48pardon
00:32:48l'assurance maladie
00:32:49c'est nous
00:32:49oui c'est ça
00:32:50l'assurance maladie
00:32:51c'est les français
00:32:52les étrangers résidents
00:32:53réguliers
00:32:53qui cotisent
00:32:54suivant leur statut
00:32:55professionnel
00:32:56alors ces titres
00:32:57effectivement
00:32:58ne doivent pas être
00:32:58confondus
00:32:58avec l'aide médicale
00:32:59d'état
00:32:59qui est réservée
00:33:00aux étrangers
00:33:00en situation irrégulière
00:33:02sous condition de ressources
00:33:03les types de séjour
00:33:04pour soins
00:33:04et l'AME
00:33:04ça fait partie
00:33:05d'un ensemble
00:33:06de dispositifs spécifiques
00:33:07pour ces étrangers
00:33:08extra-européens
00:33:09non cotisants
00:33:10il y a aussi
00:33:10la protection universelle
00:33:12maladie
00:33:12dont bénéficient
00:33:13les demandeurs d'asile
00:33:14il y a le dispositif
00:33:15dit des soins
00:33:16urgents et vitaux
00:33:17qui concernent aussi
00:33:18les étrangers irréguliers
00:33:19comme l'AME
00:33:19mais ceux d'entre eux
00:33:20qui ne remplissent pas
00:33:21les critères
00:33:21pour avoir l'AME
00:33:22par exemple
00:33:23parce qu'ils sont en France
00:33:23depuis moins de 3 mois
00:33:25ce dispositif
00:33:26de titre de séjour
00:33:27très concrètement
00:33:28c'est un étranger
00:33:29qui dépose une demande
00:33:30en ligne
00:33:30sur le site
00:33:31du ministère de l'Intérieur
00:33:32il va joindre
00:33:33un certain nombre
00:33:34de documents
00:33:34dont un certificat médical
00:33:36de son médecin
00:33:37cette demande
00:33:38qu'il dépose
00:33:39elle est ensuite
00:33:39instruite par l'OFI
00:33:40l'OFI c'est l'Office
00:33:41français de l'immigration
00:33:42et de l'intégration
00:33:43qui va analyser son dossier
00:33:44demander des compléments
00:33:45et au bout du compte
00:33:46le collège des médecins
00:33:47de l'OFI
00:33:48va rendre un avis
00:33:49favorable ou non
00:33:50à la demande de l'étranger
00:33:51et au bout du compte
00:33:52c'est le préfet
00:33:53qui va décider
00:33:54librement
00:33:55en théorie
00:33:56d'accorder ou non
00:33:57un titre de séjour
00:33:58à cet étranger malade
00:33:59étant entendu
00:33:59que s'il le refuse
00:34:01il peut évidemment
00:34:01être attaqué
00:34:02devant le tribunal administratif
00:34:03et être condamné
00:34:04comme ça arrive souvent
00:34:05sur les 8 dernières années
00:34:07il y a eu plus de 200 000 demandes
00:34:08environ 220 000 demandes
00:34:10de titre de séjour
00:34:11pour soi en France
00:34:11avec un taux d'avis favorable
00:34:13qui est supérieur
00:34:14à la moitié
00:34:14c'est 58%
00:34:15alors concrètement
00:34:17qui sont les étrangers
00:34:18qui bénéficient
00:34:19de ce titre de séjour
00:34:19pour soi
00:34:20les principales nationalités
00:34:22sur ces dernières années
00:34:22ce sont d'abord
00:34:23les algériens
00:34:24puis les ressortissants
00:34:26ivoiriens
00:34:27camerounais
00:34:27guinéens
00:34:28on note aussi
00:34:29une forte poussée
00:34:30des demandeurs
00:34:30en provenance de Géorgie
00:34:31ces dernières années
00:34:32demandeurs géorgiens
00:34:33qui sont souvent amenés
00:34:34par des filières mafieuses
00:34:35c'est notamment traité
00:34:36dans le dossier de Marianne
00:34:38les pathologies concernées
00:34:39elles sont diverses
00:34:40mais il y a trois cas
00:34:41qui sont les plus fréquents
00:34:42l'ensemble des maladies infectieuses
00:34:44notamment le VIH SIDA
00:34:45donc ça ça concerne souvent
00:34:46des ressortissants
00:34:47d'Afrique subsaharienne
00:34:48les troubles mentaux
00:34:49et du comportement
00:34:50qui sont aussi très fréquents
00:34:51donc là les algériens
00:34:52sont la principale nationalité
00:34:53demandeuse
00:34:54et puis enfin
00:34:55les cancers et les tumeurs
00:34:56qui sont aussi
00:34:57des traitements lourds
00:34:58et qui suscitent souvent
00:34:59cette demande
00:35:00de titre de séjour pour soi
00:35:01L'existence de séjour pour soi
00:35:06suscite des débats politiques
00:35:09croissants depuis plusieurs mois
00:35:11une proposition de loi
00:35:12avait été déposée
00:35:13il y a quelques semaines
00:35:13à l'Assemblée nationale
00:35:15par le député Éric Poget
00:35:18pour demander la suppression
00:35:19de cette catégorie
00:35:21de titres de séjour
00:35:22pourquoi ce dispositif
00:35:23concentre-t-il désormais
00:35:25autant de critiques ?
00:35:26Il faut dire que ce dispositif
00:35:27il soulève trois grandes questions
00:35:29au-delà du fait que c'est un système
00:35:30français unique au monde
00:35:31qui va bien au-delà
00:35:32des obligations européennes
00:35:34communes en la matière
00:35:34Unique au monde ?
00:35:35Unique au monde
00:35:36Absolument unique au monde
00:35:37La Belgique a un système
00:35:38légèrement comparable
00:35:39mais le nombre de demandes
00:35:39est absolument sans comparaison
00:35:41La première question
00:35:42c'est une question
00:35:43de transparence financière
00:35:44c'est-à-dire qu'on ne sait pas
00:35:46aujourd'hui
00:35:46combien coûte ce dispositif
00:35:48de titre de séjour pour soi
00:35:49les dépenses qui lui sont associées
00:35:51sont noyées
00:35:52dans le budget global
00:35:53de l'assurance maladie
00:35:54on sait néanmoins
00:35:55grâce au rapport
00:35:56de l'Office français
00:35:57de l'immigration
00:35:57et de l'intégration
00:35:58que les traitements en question
00:35:59sont par définition
00:36:00des traitements lourds
00:36:02coûteux
00:36:02parfois innovants
00:36:03donc spécialement coûteux
00:36:04et qui sont bien souvent
00:36:06prescrits pour toute la durée
00:36:07de vie du patient
00:36:07Pour citer un seul exemple
00:36:09qui est présent
00:36:10dans le dernier rapport
00:36:11de l'OFI
00:36:11L'OFI mentionne le cas
00:36:13d'un ressortissant
00:36:13d'Europe centrale
00:36:14hors Union Européenne
00:36:15âgé de 37 ans
00:36:16qui est en France
00:36:17depuis 2015
00:36:18et qui est porteur
00:36:19d'une hémophilie
00:36:20d'un type particulier
00:36:20c'est une hémophilie
00:36:21B congénitale
00:36:22il est traité
00:36:23par un médicament
00:36:24qui s'appelle
00:36:25le Novocène
00:36:25donc ça prend la forme
00:36:26d'une injection quotidienne
00:36:28et le coût journalier
00:36:29de ce traitement
00:36:29c'est 6200 euros
00:36:31donc sur une année
00:36:32journalier
00:36:32donc pour un seul patient
00:36:34ce patient étranger
00:36:35sur une année
00:36:35le coût de son titre
00:36:37de séjour pour soins
00:36:38pour le seul traitement
00:36:39médicamenteux
00:36:39on ne prend pas en compte
00:36:40les éventuels séjours hospitaliers
00:36:41dépasse les 2 millions d'euros
00:36:432,2 millions d'euros
00:36:44on pourrait multiplier
00:36:45les exemples de ce type là
00:36:46de traitements
00:36:47dont le coût annuel
00:36:48dépasse plusieurs centaines
00:36:49de milliers d'euros
00:36:50au-delà de cette question financière
00:36:52il y a une question grave
00:36:53d'accès aux soins
00:36:54et même disons-le parfois
00:36:56de perte de chance
00:36:57pour les patients ordinaires
00:36:58que ce soit des patients français
00:36:59ou des patients étrangers
00:37:01qui résident ordinairement
00:37:02et régulièrement
00:37:03sur le territoire national
00:37:04pour prendre un exemple frappant
00:37:07qui est celui
00:37:07des grèves de rein
00:37:08on sait qu'en 2023
00:37:10il y a eu 1900 demandes
00:37:11de titre de séjour pour soins
00:37:12qui faisaient mention
00:37:13d'un problème
00:37:14d'insuffisance rénale grave
00:37:15besoin en dialyse
00:37:17besoin de grève de rein
00:37:18explicitement
00:37:18lorsque la demande
00:37:20est acceptée
00:37:21le bénéficiaire
00:37:22du titre de séjour
00:37:22est placé sur la liste
00:37:23nationale d'attente
00:37:24commune à tous les gens
00:37:26qui demandent une greffe
00:37:26or on sait qu'il y a une pénurie
00:37:28de greffons de rein en France
00:37:30et que globalement
00:37:31sur tous les types d'organes
00:37:32il y a hélas
00:37:32500 à 600 patients
00:37:33qui meurent chaque année
00:37:34en France
00:37:35faute de greffe
00:37:36on pourrait multiplier
00:37:37les exemples sur d'autres pathologies
00:37:38en 2023
00:37:39l'OFI a donné
00:37:40une centaine d'avis favorables
00:37:41pour des titres de séjour pour soins
00:37:43qui se prévalaient
00:37:44de troubles autistiques
00:37:45au sens large
00:37:46or on sait qu'en France
00:37:47il y a un énorme problème
00:37:48de prise en charge
00:37:48des autistes
00:37:49il y a à peine un tiers
00:37:50des familles
00:37:51d'enfants autistes
00:37:52qui sont pris en charge
00:37:53correctement
00:37:53et c'est ce qui fait d'ailleurs
00:37:54que souvent ces familles
00:37:55se déportent vers des solutions
00:37:57à l'étranger
00:37:57en Belgique
00:37:58ou en Suisse
00:37:59on pourrait multiplier
00:38:00les exemples de ce type là
00:38:02l'OFI fait mention
00:38:03par exemple
00:38:03des services pédiatriques
00:38:04d'un certain nombre
00:38:05de spécialités
00:38:06notamment en hématologie
00:38:07je me permets de citer
00:38:08le rapport de l'OFI
00:38:09à ce sujet
00:38:09les places d'hospitalisation
00:38:11dans ces services spécialisés
00:38:12sont peu nombreuses
00:38:13la sur-sollicitation
00:38:14par des patients étrangers
00:38:15entraîne une dégradation
00:38:17de l'offre de soins
00:38:18tant sur le nombre
00:38:19de places disponibles
00:38:20que sur la planification
00:38:21des soins
00:38:22et la qualité des soins
00:38:23et ça nous renvoie
00:38:24finalement à une troisième question
00:38:25qui est celle
00:38:26de l'iniquité de ce système
00:38:27c'est-à-dire qu'on a
00:38:29le cas de figure
00:38:30d'étrangers extra-européens
00:38:31non cotisants
00:38:32qui reçoivent
00:38:34des prestations coûteuses
00:38:35de l'assurance maladie
00:38:36sans limite de durée
00:38:37sans plafond de dépense
00:38:38c'est un peu le même genre
00:38:40de sujet que l'AME
00:38:41de ce point de vue là
00:38:42là où par exemple
00:38:43un ressortissant français
00:38:45qui n'est pas inscrit
00:38:45à la sécurité sociale
00:38:46par exemple
00:38:47un expatrié
00:38:48qui revient en France
00:38:49ou un travailleur frontalier
00:38:50ne bénéficiera lui
00:38:52pas de ces systèmes
00:38:53de prise en charge
00:38:54intégrale des soins
00:38:54tout simplement
00:38:55parce qu'il ne remplit pas
00:38:56le critère
00:38:57qui consiste à avoir
00:38:58une nationalité étrangère
00:38:59On va continuer
00:39:02à en parler
00:39:02dans un instant
00:39:03avec Charlotte
00:39:04mais poursuivons
00:39:05malgré toutes ces difficultés
00:39:08n'y a-t-il pas
00:39:09au moins une justification
00:39:10humanitaire
00:39:11à l'existence
00:39:12de ce dispositif
00:39:14les étrangers
00:39:14qui en bénéficient
00:39:15ne risquent-ils pas
00:39:17ne risquerait-il pas
00:39:18tout simplement
00:39:19de perdre la vie
00:39:20si tel titre
00:39:22de séjour en France
00:39:23ne leur était pas
00:39:24accordé
00:39:24là ça touche
00:39:25on est dans un sujet
00:39:26un peu délicat
00:39:27Bien sûr
00:39:28en tout cas
00:39:29ça n'est pas systématiquement
00:39:30le cas
00:39:31loin sans faux
00:39:31pour prendre des exemples
00:39:33parmi les pathologies
00:39:34les plus fréquentes
00:39:35on évoquait le cas
00:39:36du VIH SIDA
00:39:37aujourd'hui
00:39:38le coût moyen annuel
00:39:40d'une trithérapie
00:39:41en Afrique
00:39:41c'est de l'ordre
00:39:41de 65 euros par an
00:39:42il existe
00:39:44dans la quasi-totalité
00:39:45des pays africains
00:39:46des programmes gratuits
00:39:47de prise en charge
00:39:47des soins
00:39:48et qui sont notamment
00:39:48financés par les institutions
00:39:50internationales
00:39:51lorsque le titre
00:39:52de séjour étranger malade
00:39:53a été créé
00:39:53à la fin des années 90
00:39:54c'était notamment
00:39:55pour prendre en charge
00:39:56ces malades du SIDA
00:39:56à l'époque
00:39:57une trithérapie
00:39:58ça coûtait
00:39:5810 000 dollars par an
00:39:59heureusement
00:40:00on a fait beaucoup
00:40:00de progrès
00:40:01à la fois dans les traitements
00:40:02et dans l'accès aux soins
00:40:02et donc ces patients
00:40:03ne sont pas en danger de mort
00:40:04aujourd'hui
00:40:04il y a deux fois plus
00:40:06de patients pris en charge
00:40:07pour des traitements
00:40:08VIH SIDA
00:40:09au Cameroun
00:40:09qu'en France
00:40:09donc c'est un système
00:40:10qui existe dans les pays d'origine
00:40:11c'est vrai aussi
00:40:12pour les dialyses
00:40:13c'est-à-dire que
00:40:13la plupart des pays d'origine
00:40:15des demandeurs
00:40:16pour cause d'insuffisance rénale
00:40:17proposent des programmes
00:40:18de dialyse
00:40:19qui sont gratuits
00:40:20donc plus globalement
00:40:21et c'est notamment soulevé
00:40:22par la médecin en chef
00:40:24de Lofi Tanlulang
00:40:25dans cet excellent dossier
00:40:26de Marianne cette semaine
00:40:27le titre de séjour pour soins
00:40:29est devenu
00:40:30une voie parmi d'autres
00:40:31de régularisation
00:40:32un canal d'éclairation
00:40:34à part entière en France
00:40:35au-delà des questions
00:40:36humanitaires et sanitaires
00:40:37qui justifiaient sa création
00:40:38et c'est pourquoi sa pertinence
00:40:40mérite pour le dire publiquement
00:40:41d'être interrogée
00:40:42Canal de régularisation
00:40:44merci en tout cas
00:40:46d'avoir un peu
00:40:47mis le coup de pied
00:40:49un coup de pied
00:40:51dans ce dossier
00:40:52qu'on va poursuivre
00:40:53avec Charlotte
00:40:53parce que Charlotte
00:40:54on a vu comment
00:40:55Nicolas Pouvont-Monti
00:40:56il a dressé
00:40:57je suis en train de penser
00:40:58pardon je suis en train de penser
00:40:59à un Français
00:40:59qui est en train de nous regarder
00:41:00qui se dit que
00:41:01je n'arrive pas à rembourser
00:41:02mes soins dentaires
00:41:03pardon
00:41:04mais on peut quand même
00:41:06se poser la question
00:41:07de ce deux poids
00:41:08de mesure
00:41:09et à qui on demande
00:41:09aujourd'hui
00:41:10de faire des efforts
00:41:10Charlotte
00:41:11on va regarder ça
00:41:12avec vous
00:41:12on peine à comprendre
00:41:13comment nous en sommes
00:41:14arrivés là
00:41:15et quelle est la réalité
00:41:17de ce poids
00:41:18sur l'hôpital
00:41:19sur la question spécifique
00:41:21en effet du titre
00:41:21de soins
00:41:22dont vient de nous parler
00:41:24Nicolas
00:41:24il y a eu une extension
00:41:25du domaine de couverture
00:41:27de ce titre
00:41:28donc on l'accordait
00:41:29initialement
00:41:30Nicolas le disait
00:41:31parce que la maladie
00:41:32était incurable
00:41:33qu'il y avait un danger
00:41:33de mort immédiat
00:41:34et donc on accueillait
00:41:35ces personnes
00:41:36et par ailleurs
00:41:36les flux n'étaient
00:41:37évidemment pas
00:41:37du même ordre
00:41:40et il n'y avait pas
00:41:41les réseaux sociaux
00:41:42pour créer des vocations
00:41:43tous les jours
00:41:43enfin vous voyez
00:41:44le monde évolue aussi
00:41:45par rapport à la question
00:41:46migratoire
00:41:47et l'extension
00:41:48du domaine de couverture
00:41:49de ce titre
00:41:50pour soins
00:41:51s'est élargie
00:41:52pour les raisons
00:41:53habituelles
00:41:53c'est la jurisprudence
00:41:54des tribunaux
00:41:55administratifs
00:41:56qui n'a cessé
00:41:57de repousser
00:41:58les frontières
00:41:59législatives
00:42:00initialement posées
00:42:01qui étaient floues
00:42:02parce qu'on n'imagine
00:42:03jamais ce qu'elles
00:42:03vont devenir
00:42:04et les juges administratifs
00:42:05ont parfois
00:42:06de l'imagination
00:42:07alors en l'occurrence
00:42:09c'est le concept
00:42:10flou de bénéfice
00:42:11effectif du soin
00:42:13qui est régulièrement
00:42:14invoqué dans les décisions
00:42:15de la justice
00:42:16administrative
00:42:17le bénéfice effectif
00:42:18c'est oui peut-être
00:42:19ça existe dans votre pays
00:42:20oui peut-être
00:42:20que c'est pas cher
00:42:21mais voilà la situation
00:42:22de ce monsieur là
00:42:2365 euros par an
00:42:24oui d'accord
00:42:25c'est remboursé
00:42:25mais il faut faire la démarche
00:42:27et c'est compliqué
00:42:27et peut-être qu'en fait
00:42:28c'est mieux en France
00:42:29c'est ça le bénéfice effectif
00:42:31c'est que vous pouvez dire
00:42:32oui mais ça existe
00:42:33et l'accès est gratuit
00:42:35il y aura toujours une raison
00:42:36pour que le bénéfice
00:42:36ne soit pas réellement effectif
00:42:38dans le pays d'origine
00:42:39alors dans son dossier
00:42:41le journal
00:42:41un bon dispositif
00:42:43unique au monde
00:42:44évidemment
00:42:44le journal
00:42:46donne un exemple
00:42:47extrêmement saisissant
00:42:48vous allez très rapidement
00:42:50comprendre
00:42:50comment évolue
00:42:51la jurisprudence
00:42:52il s'agit d'une mère
00:42:53de famille
00:42:54qui est originaire
00:42:55qui est de Djibouti
00:42:56cette femme a 5 enfants
00:42:58dont 3
00:42:59qui sont nés en France
00:43:00et elle réclame
00:43:01un titre étranger malade
00:43:03donc ce titre
00:43:03de séjour pour sien
00:43:04pour soin
00:43:05pardon
00:43:05pour faire
00:43:06une PMA
00:43:07procréation médicale assistée
00:43:10afin d'avoir
00:43:11donc son 6ème enfant
00:43:12les médecins
00:43:14de l'OFI
00:43:15qui sont donc chargés
00:43:17de l'évaluation
00:43:17de sa demande
00:43:18refusent
00:43:19en disant qu'elle ne répond pas
00:43:20aux critères
00:43:21elle
00:43:22cette femme
00:43:22saisit la justice
00:43:23administrative
00:43:24donc elle apporte son dossier
00:43:26pour faire une PMA
00:43:27vous conviendrez avec moi
00:43:28qu'il n'y a pas de maladie
00:43:29très directement
00:43:31enfin pas de maladie
00:43:32que guérisse la PMA
00:43:34on va dire
00:43:34ni d'urgence vitale
00:43:36liée
00:43:36à cette maladie
00:43:38et puis elle a déjà
00:43:395 enfants
00:43:39et elle a déjà 5 enfants
00:43:41on essaie de comprendre
00:43:41et les juges
00:43:43du tribunal administratif
00:43:44examinent le dossier
00:43:45et eux considèrent
00:43:46que son désir d'enfant
00:43:47donc ils examinent
00:43:49le désir d'enfant
00:43:49de cette femme
00:43:50il doit être pris en charge
00:43:52parce que
00:43:53la technologie nécessaire
00:43:55à la pratique
00:43:56de la PMA
00:43:56ne lui est pas accessible
00:43:58à Djibouti
00:43:59donc il n'y a pas
00:44:00de bénéfice
00:44:01effectif
00:44:02de cette PMA
00:44:03et donc de réponse
00:44:04à son désir
00:44:05de 6ème enfant
00:44:07et le dossier
00:44:08va plus loin encore
00:44:09entre guillemets
00:44:10puisque
00:44:10comme 3 de ses enfants
00:44:12sont déjà nés en France
00:44:14ils lui permettront
00:44:16probablement
00:44:16de devenir français
00:44:17un jour
00:44:17d'être naturalisé
00:44:18par le biais
00:44:19de ses 3 enfants
00:44:20avec tous les droits
00:44:22qui en découlent
00:44:23notamment celui
00:44:23qu'elle demande
00:44:24et Lofi juge donc
00:44:26qu'il est vain
00:44:26de passer devant
00:44:27le Conseil d'Etat
00:44:28puisque c'est la perte
00:44:29du dossier
00:44:29assurée
00:44:30vous voyez comment
00:44:31fonctionne la chose
00:44:32vous examinez une situation
00:44:33vous trouvez toujours
00:44:34un moyen de répondre oui
00:44:35et petit à petit
00:44:36la jurisprudence
00:44:37s'élargit considérablement
00:44:39et je pense qu'il est
00:44:40important de comprendre
00:44:41que c'est notamment
00:44:42cette réalité là
00:44:44qui se cache derrière
00:44:45la pauvreté de nos débats
00:44:46qui est à chaque fois
00:44:47qu'on interroge
00:44:48la question de savoir
00:44:49est-ce qu'on a un système
00:44:50adapté
00:44:50on nous répond
00:44:51vous voulez une pandémie
00:44:52de choléra
00:44:52c'est à peu près
00:44:54la réaction systématique
00:44:56il y a une confusion
00:44:57entretenue
00:44:57Nicolas nous rappelait
00:44:58les différents dispositifs
00:45:00qui existent
00:45:01plusieurs sont uniques
00:45:02évidemment en France
00:45:04et c'est cette réalité là
00:45:05qui parfois se cache
00:45:06derrière ces systèmes
00:45:07ces dispositifs
00:45:09et c'est également
00:45:10cette réalité là
00:45:11qui parfois
00:45:11et trop souvent
00:45:12se cache derrière
00:45:13un hôpital largement débordé
00:45:15ce qui pèse évidemment
00:45:16sur tout le monde
00:45:17mais qu'est-ce que cela change
00:45:19au quotidien de l'hôpital
00:45:20justement
00:45:20comprendre ce poids
00:45:23alors il y a également
00:45:23des témoignages
00:45:24qui sont donnés
00:45:24des témoignages de médecins
00:45:26et qui méritent d'être entendus
00:45:27parce que vous allez voir
00:45:28que les médecins parlent
00:45:29non pas parce qu'ils ont vu
00:45:30une fois quelque chose
00:45:31qui les a choqués
00:45:32mais c'est devenu
00:45:33tellement lourd
00:45:33dans leur quotidien
00:45:34qu'ils finissent
00:45:35par parler
00:45:36pourquoi ?
00:45:37parce que le risque
00:45:38c'est l'effondrement
00:45:38de tout un système
00:45:39de santé
00:45:40et il faut quand même
00:45:41avoir à l'esprit
00:45:42que si le système
00:45:43français de soins
00:45:44s'effondre
00:45:46les français n'y auront
00:45:47plus droit
00:45:48or c'est eux
00:45:48qui l'ont alimenté
00:45:49qui l'ont permis
00:45:50depuis des années
00:45:51mais même les étrangers
00:45:52n'y auront plus accès
00:45:53puisqu'il n'existera plus
00:45:54donc c'est au détriment
00:45:55d'absolument tout le monde
00:45:56et premièrement
00:45:57de ceux qui sont légitimes
00:45:58à réclamer un système
00:45:59de soins debout
00:46:00vu ce qui leur a coûté
00:46:01depuis des années
00:46:03et qui cotisent eux
00:46:04et qui cotisent évidemment
00:46:05pour cela
00:46:06alors vous avez d'abord
00:46:08le témoignage
00:46:08d'un néphrologue
00:46:09qui est en Ile-de-France
00:46:10et qui raconte
00:46:12qui dit un bangladais
00:46:13donc il prend un exemple
00:46:14il dit un bangladais
00:46:14par exemple un jour
00:46:15demande un certificat
00:46:16pour compléter
00:46:17son titre de soins
00:46:18Nicolas nous a expliqué
00:46:19il faut un certificat médical
00:46:21pour faire sa demande
00:46:22de titre
00:46:22et il explique
00:46:24à cette néphrologue
00:46:25qu'il a très mal au rein
00:46:26seulement elle se rend compte
00:46:27dans son dossier
00:46:28je dis elle
00:46:28c'est peut-être il d'ailleurs
00:46:29mais elle se rend compte
00:46:30dans son dossier
00:46:31que cet homme
00:46:33c'est le septième hôpital
00:46:34qu'il consulte
00:46:35c'est la septième consultation
00:46:36qu'il demande
00:46:37en disant
00:46:37j'ai très mal au rein
00:46:38et à chaque fois
00:46:39les consultations aboutissent
00:46:40à la même chose
00:46:40il n'y a pas de maladie rénale
00:46:42donc il essaye
00:46:43une fois de plus
00:46:44pourquoi ?
00:46:44parce que cet homme
00:46:45depuis trois ans
00:46:46bénéficie de l'aide médicale d'Etat
00:46:49donc il est en situation irrégulière
00:46:50il bénéficie de l'aide médicale d'Etat
00:46:52c'est à dire
00:46:53qu'il ne paye rien
00:46:54donc à cette reprise
00:46:55il exige un scanner
00:46:57ce qui coûte extrêmement cher
00:46:58évidemment au système de soins
00:47:00et à cette reprise
00:47:01on lui
00:47:02comment dire
00:47:03on lui fait cet examen
00:47:05ce qui coûte très cher
00:47:06pas à lui
00:47:06mais à nous
00:47:07et à la fin
00:47:08la réponse est toujours la même
00:47:10donc en l'occurrence
00:47:11il n'y a aucune maladie rénale
00:47:13donc ce médecin
00:47:14refuse
00:47:15et là je cite
00:47:16trois hommes
00:47:17étaient avec ce monsieur
00:47:18qui sont restés une heure et demie
00:47:19dans mon bureau
00:47:19j'avais peur
00:47:20elle explique elle-même
00:47:21qu'ils sont accompagnés
00:47:23certains disent
00:47:23on est directement menacés
00:47:24parfois par les passeurs
00:47:25qui ont promis tellement grand
00:47:27notamment sur le terrain de santé
00:47:28que ça devient une menace
00:47:30donc menace sécuritaire
00:47:31qui s'ajoute au poids
00:47:33et dit-elle
00:47:35je la cite au mot près
00:47:37des appels de la sorte
00:47:38j'en ai dix fois par jour
00:47:40je ne sais pas si on réalise bien
00:47:42des appels de la sorte
00:47:43c'est à dire des personnes
00:47:44qui veulent le certificat
00:47:46pour appuyer leur demande
00:47:48de titre pour soins
00:47:49alors évidemment
00:47:51les problèmes sont en cascade
00:47:52les demandes sont de plus en plus
00:47:53nombreuses
00:47:54et par ailleurs
00:47:56et c'est ce que disait Nicolas également
00:47:57il y a souvent le prétexte
00:47:59de l'inexistence
00:48:00du système de dialyse
00:48:01dans le pays d'origine
00:48:01et elle dit
00:48:03ce qui est faux
00:48:03elle prend l'exemple du Maroc
00:48:05en disant
00:48:05il y a un système de dialyse
00:48:06et il y a des médecins
00:48:07qui sont très bons au Maroc
00:48:08et pourtant
00:48:09je vois arriver des Marocains
00:48:10qui font ce titre-là
00:48:11et en France
00:48:13elle évoque évidemment
00:48:14ce problème de manque de greffons
00:48:15c'est quand même grave
00:48:16d'autant que les étrangers
00:48:17qui sont parfois
00:48:18dans des situations médicales
00:48:20moins bonnes
00:48:21on va dire
00:48:21qu'un patient
00:48:22qui est suivi en France
00:48:22depuis longtemps
00:48:23passe parmi les premiers
00:48:25à pouvoir bénéficier
00:48:27de cette grève de reins
00:48:28là je pense que
00:48:29personne ne contestera
00:48:30l'idée d'une injustice
00:48:31absolument majeure
00:48:32et dans lequel
00:48:34la vie
00:48:34de tous les patients
00:48:35qui sont examinés
00:48:36sont en danger
00:48:37de la même manière
00:48:38donc il faut bien choisir
00:48:39que la préférence
00:48:40soit systématiquement étrangère
00:48:41peut-être vécue
00:48:42très légitimement
00:48:44comme une injustice
00:48:44j'ai une dernière question
00:48:45pour vous
00:48:46mais Nicolas
00:48:46réfléchissez peut-être
00:48:47à est-ce que finalement
00:48:50ça représente beaucoup
00:48:51dans le système de santé
00:48:52ou pas
00:48:53peut-être qu'on parle
00:48:54vous avez parlé
00:48:54qu'on peut aller jusqu'à
00:48:552,2 milliards
00:48:57pour un malade
00:48:582,2 millions
00:48:58ce qui est déjà énorme
00:48:59oui pardon
00:49:00millions
00:49:00qu'est-ce que ça représente
00:49:02en tout
00:49:03dans le système de santé
00:49:05est-ce que c'est beaucoup
00:49:06ou pas
00:49:06vous me répondez
00:49:07non non réfléchissez
00:49:07répondez-moi
00:49:08d'abord Charlotte
00:49:09oui je poursuis
00:49:10je vais faire plus vite
00:49:11sur les autres témoignages
00:49:12vous avez un oncologue
00:49:14qui est cette fois-ci
00:49:14dans le grand ouest
00:49:15par ailleurs
00:49:16ils ne sont pas tous
00:49:16au même endroit
00:49:17qui explique
00:49:18le phénomène
00:49:18des arrivées d'étrangers
00:49:19dure depuis des années
00:49:20et il prend l'exemple
00:49:22de l'oncologie pédiatrique
00:49:24en disant
00:49:24c'est une oncologie
00:49:25qui est extrêmement spécialisée
00:49:27hyper spécialisée
00:49:28et nous avons en France
00:49:30nous prenons en charge
00:49:31un très petit nombre
00:49:32de patients
00:49:32Dieu merci
00:49:33j'ai envie de dire
00:49:34il y a 2500 cancers d'enfants
00:49:36nouveaux chaque année
00:49:38donc il explique
00:49:39très simplement
00:49:40que dans un service
00:49:41hyper spécialisé
00:49:42prévu pour un cas
00:49:44raisonnable
00:49:45pour un nombre
00:49:46raisonnable de cas
00:49:47vous avez 3
00:49:484 dossiers seulement
00:49:50qui arrivent
00:49:50dans un service
00:49:52et évidemment
00:49:53le service entier
00:49:54ne peut pas suivre
00:49:56et je cite encore
00:49:58du bouche à oreille
00:49:59renforcé par les
00:50:00réseaux sociaux
00:50:01la France est un pays
00:50:02très généreux
00:50:02l'Etat fait beaucoup
00:50:03l'une de nos difficultés
00:50:05en plus de cette prise en charge
00:50:06qui est connue
00:50:07par le biais des réseaux sociaux
00:50:08donc en effet
00:50:09de l'attractivité
00:50:10du modèle français
00:50:11c'est la prise en charge
00:50:13continue ce médecin
00:50:14la prise en charge sociale
00:50:16des familles
00:50:16parce que quand l'enfant
00:50:17vient
00:50:18obtient le titre de soin
00:50:19et soigné
00:50:20la famille
00:50:20il faut organiser
00:50:21le logement
00:50:22les repas
00:50:23vous voyez le poids
00:50:24que tout ça représente
00:50:25on a un interne
00:50:26en chirurgie orthopédique
00:50:27il est en Ile-de-France
00:50:28et qui explique
00:50:29alors lui il dit
00:50:30le rapport avec les étrangers
00:50:31est désormais quotidien
00:50:32il cite essentiellement
00:50:33le Maghreb
00:50:33la Libye
00:50:34et la Syrie
00:50:34et alors là
00:50:35il donne un autre exemple
00:50:36le soir
00:50:37toutes les urgences du jour
00:50:39sont examinées
00:50:40pour programmer
00:50:40les opérations du lendemain
00:50:42seulement
00:50:42les places sont limitées
00:50:44dans le bloc opératoire
00:50:45donc qu'est-ce qui se passe ?
00:50:46il dit
00:50:47il n'y a pas de transfert
00:50:48d'étrangers
00:50:49vers les hôpitaux privés
00:50:50c'est impossible de le faire
00:50:51les étrangers ne peuvent pas
00:50:52être transférés
00:50:53vers les hôpitaux privés
00:50:54donc
00:50:55les français
00:50:56y sont transférés
00:50:57et ces français
00:50:58qui bénéficient
00:50:59de la sécurité sociale
00:51:00se retrouvent
00:51:01je le cite
00:51:02obligés de mettre
00:51:03la main à la poche
00:51:04pour leurs examens
00:51:05on ne leur laisse pas
00:51:06le choix
00:51:06donc vous avez
00:51:08des français
00:51:08qui arrivent à l'hôpital
00:51:09et on leur dit
00:51:10vous allez aller dans le privé
00:51:11vous allez payer vos soins
00:51:12parce que les étrangers
00:51:13ne peuvent pas
00:51:14être transférés
00:51:15dans le privé
00:51:15et on ne peut pas
00:51:16non plus leur demander
00:51:17d'argent
00:51:17en raison
00:51:18de leur situation
00:51:19et il y a également
00:51:20le témoignage
00:51:22de cette directrice
00:51:23du service médical
00:51:24de l'OFI
00:51:24qui l'a été
00:51:25pendant 8 ans
00:51:25et qui dit très clairement
00:51:26je vais la citer
00:51:27ce sera plus clair
00:51:28ce ne sont plus seulement
00:51:29des étrangers
00:51:30en situation irrégulière
00:51:31présents depuis un certain temps
00:51:32sur le territoire
00:51:34mais des patients étrangers
00:51:35qui arrivent en France
00:51:36parce qu'ils sont
00:51:37à la recherche
00:51:38d'un traitement innovant
00:51:39ou trop cher
00:51:40dans leur pays d'origine
00:51:41donc du principe
00:51:43de pronostic vital
00:51:44imminent
00:51:45et engagé
00:51:46on est passé
00:51:47à la recherche
00:51:48et ce sont ces termes
00:51:49de l'amélioration
00:51:50de la qualité de vie
00:51:51pour des maladies chroniques
00:51:52au détriment
00:51:53des français
00:51:53qui ne parviennent plus
00:51:55à se faire soigner
00:51:55comme ils devraient l'être
00:51:56en raison du système
00:51:58qu'ils ont eux-mêmes
00:51:59et qu'ils continuent
00:52:00eux-mêmes
00:52:00à soutenir aujourd'hui
00:52:01qu'est-ce que ça représente
00:52:04cette dépense
00:52:04dans le système
00:52:06global de santé français
00:52:08alors la dépense globale
00:52:10associée à ce dispositif
00:52:11on l'a dit
00:52:11elle est difficile à estimer
00:52:12là où la difficulté
00:52:14se pose de manière spécifique
00:52:15c'est que ces titres
00:52:16de séjour pour soins
00:52:16se concentrent
00:52:18comme l'a dit Charlotte
00:52:18sur des pans du système
00:52:19de santé
00:52:20qui sont déjà sous tension
00:52:21c'est-à-dire que c'est le cas
00:52:22du système de greffe
00:52:23c'est le cas de la psychiatrie
00:52:25on l'a dit
00:52:25les troubles psychiatriques
00:52:27et mentaux
00:52:27c'est la deuxième cause
00:52:28de demande
00:52:29de titres de séjour pour soins
00:52:30les titres de séjour pour soins
00:52:32comme l'AME
00:52:33comme l'ensemble des dispositifs
00:52:34qu'on vient d'évoquer
00:52:35ont cette particularité
00:52:36de rajouter un degré de tension
00:52:38sur des éléments
00:52:40du système de santé français
00:52:41qui sont déjà
00:52:41dans une crise endogène
00:52:43finalement propre
00:52:43pourquoi personne
00:52:45ne cherche à évaluer
00:52:46cette dépense
00:52:47alors l'office français
00:52:49de l'immigration
00:52:49et de l'intégration
00:52:50réclame régulièrement
00:52:51une évaluation de ce type
00:52:52dans chaque rapport
00:52:53remis au parlement
00:52:54c'est demandé
00:52:55et jusqu'à présent
00:52:56il n'y a eu aucune réponse
00:52:57il faut aussi citer le travail
00:52:58de beaucoup de parlementaires
00:52:58sur cette question
00:52:59en tout cas de quelques-uns
00:53:00Eric Poget
00:53:01Véronique Louvagie
00:53:02qui a produit
00:53:03pendant plusieurs années
00:53:04des rapports sur ce thème
00:53:05qui a exigé des réponses
00:53:06sur le coût global
00:53:06du dispositif
00:53:07et qui ne les a jamais obtenues
00:53:09donc il y a une question
00:53:09de transparence démocratique
00:53:10à laquelle le gouvernement
00:53:11ne pourra pas tarder
00:53:13sans délai
00:53:14ne pourra pas tarder
00:53:15sans limite à répondre
00:53:16Mathieu je sens
00:53:17que vous mondissez
00:53:17sur votre chaise
00:53:18depuis quelques instants
00:53:19je note en fait
00:53:21c'est l'inversion
00:53:22du principe de solidarité
00:53:23c'est-à-dire
00:53:23ceux qui ont contribué
00:53:24historiquement et au présent
00:53:26à ce système de solidarité
00:53:27n'y ont pas accès
00:53:28pour que ceux qui n'y ont pas
00:53:29contribué
00:53:29puissent y avoir accès
00:53:30je crois qu'on appelle ça
00:53:31aujourd'hui la justice sociale
00:53:33alors déjà en plus
00:53:35il faut replacer ça
00:53:37dans les conditions de vie
00:53:38qui sont celles de ces gens
00:53:40dans leur pays
00:53:41tout à l'heure
00:53:42Charlotte parlait
00:53:43du choléra
00:53:44il y a toutes ces maladies
00:53:45infectieuses
00:53:45qui sont liées
00:53:46aux installations
00:53:47qui n'existent même pas
00:53:50où les eaux
00:53:51sont contaminées
00:53:53et diffusent
00:53:55ces maladies
00:53:55donc
00:53:56il faudrait d'abord
00:53:58que ces gouvernements
00:53:59et que l'on agisse
00:54:00sur ces gouvernements
00:54:01pour faire en sorte
00:54:02que la population
00:54:03a des conditions de vie
00:54:03à peu près acceptables
00:54:04oui en tout cas
00:54:05il faudrait peut-être
00:54:06qu'ils cotisent aussi
00:54:07quand même
00:54:07oui non mais déjà
00:54:08oui parce que
00:54:09ils sont malades
00:54:10parce que
00:54:11voilà ce qu'on pouvait dire
00:54:13sur ce dossier
00:54:14et sur ce système
00:54:16inédit
00:54:17unique au monde
00:54:18ce système français
00:54:20avant votre dernier sujet
00:54:22Mathieu Bocoté
00:54:23on va faire un point
00:54:24avec Tanguy Hamon
00:54:25qui est sur place
00:54:27au lycée de Nantes
00:54:28puisque c'était
00:54:29le gros sujet
00:54:30d'actualité
00:54:30de ce soir
00:54:31avec cette lycéenne
00:54:33de 17 ans
00:54:34qui a été tuée
00:54:35par un jeune de 15 ans
00:54:37un jeune lycéen
00:54:38trois autres sont blessés
00:54:39dans un grièvement
00:54:40où en est-on ce soir
00:54:42avant de refermer
00:54:42cette édition
00:54:43et avant Mathieu Bocoté
00:54:44Tanguy
00:54:45oui bonsoir Christine
00:54:49il était midi 30
00:54:50passé de quelques minutes
00:54:51tout à l'heure
00:54:52lorsque la police
00:54:53a reçu un appel
00:54:54indiquant qu'une attaque
00:54:55au couteau
00:54:56s'était déroulée
00:54:56dans le lycée
00:54:57Notre-Dame de Toute Z
00:54:58les policiers
00:54:59se sont donc rendus sur place
00:55:01et ont découvert
00:55:02cet élève
00:55:03âgé de 15 ans
00:55:03qui venait
00:55:04d'être maîtrisé
00:55:05par un membre
00:55:06du personnel
00:55:07de l'établissement scolaire
00:55:08il avait avec lui
00:55:09deux couteaux
00:55:10dont un couteau de chasse
00:55:11qu'il a visiblement
00:55:12utilisé
00:55:13contre ses victimes
00:55:14une jeune fille
00:55:15de 17 ans
00:55:16vous l'avez dit
00:55:16a été retrouvée
00:55:17morte
00:55:18dans ce lycée
00:55:19trois autres élèves
00:55:20ont été blessés
00:55:21dont un qui se trouve
00:55:22toujours en urgence
00:55:23absolue
00:55:24selon nos informations
00:55:26l'auteur des faits
00:55:27n'était connu
00:55:27ni de la justice
00:55:28ni de la police
00:55:30il est décrit
00:55:30comme dépressif
00:55:31ayant des idées
00:55:32suicidaires
00:55:33il a d'ailleurs
00:55:34demandé aux policiers
00:55:35qui l'ont interpellé
00:55:36de lui tirer dessus
00:55:37il partageait
00:55:38nous a-t-on dit également
00:55:39des vidéos
00:55:40extrêmement violentes
00:55:41sur toutes sortes
00:55:42de sujets
00:55:43à ses amis
00:55:44il a également
00:55:45envoyé un mail
00:55:47aux élèves
00:55:48avant son passage
00:55:49à l'acte
00:55:50un mail
00:55:50un manifeste
00:55:51a-t-il décrit
00:55:52qu'il était
00:55:53extrêmement sombre
00:55:54et qui décrivait
00:55:55l'état du monde
00:55:56un monde très mauvais
00:55:58selon lui
00:55:58un monde très mauvais
00:56:00selon lui
00:56:00merci beaucoup
00:56:01Tanguy Hamon
00:56:02pour ces précisions
00:56:03et cette vive émotion
00:56:04sur place
00:56:05du côté des parents
00:56:08d'élèves
00:56:08notamment
00:56:09et toutes nos pensées
00:56:09vont à la famille
00:56:10de cette jeune fille
00:56:12de 17 ans
00:56:13tuée au lycée
00:56:15aujourd'hui
00:56:15Mathieu Bocoté
00:56:16dernier sujet
00:56:17Renaud Camus
00:56:18est l'écrivain
00:56:18dont on ne doit
00:56:19jamais prononcer le nom
00:56:20donc on n'a pas prononcé
00:56:21son nom ce soir
00:56:22mais on voit
00:56:22qui c'est
00:56:23celui qui a cru voir
00:56:25à l'oeuvre
00:56:26dans notre époque
00:56:27ce qu'il appelle
00:56:27le grand remplacement
00:56:28on ne doit pas non plus
00:56:29parler de grand remplacement
00:56:31voilà
00:56:32sauf pour être maudit
00:56:32mais son mauvais soir
00:56:34s'est radicalisé
00:56:35ces derniers jours
00:56:35quand on a appris
00:56:36que le Royaume-Uni
00:56:37refuse de le laisser
00:56:38entrer sur son territoire
00:56:39que comprendre ?
00:56:40Alors c'est une histoire
00:56:41assez amusante
00:56:42donc Renaud Camus
00:56:43vous l'avez dit
00:56:43c'est celui qui a cru
00:56:44voir en notre temps
00:56:45plusieurs sont d'accord
00:56:47avec lui
00:56:47dont on le conteste
00:56:48l'idée d'un grand remplacement
00:56:50globalement
00:56:50une submersion migratoire
00:56:52telle
00:56:52qui fait en sorte
00:56:53que les peuples européens
00:56:54deviennent minoritaires
00:56:55dans leur pays
00:56:55avoir d'être remplacés
00:56:57à terme
00:56:57je note que cette expression
00:56:59a été
00:57:00diabolisée
00:57:01par la presse de gauche
00:57:03globalement
00:57:03mais bien au-delà
00:57:04de la presse de gauche
00:57:05maintenant on ne parle plus
00:57:06de grand remplacement
00:57:06on parle de théorie
00:57:07conspirationniste et raciste
00:57:09du grand remplacement
00:57:09pour être certain
00:57:10qu'on comprenne
00:57:11que c'est très mal
00:57:12donc la possibilité
00:57:14d'extrême droite
00:57:14oui vous avez raison aussi
00:57:15on peut trouver
00:57:16d'autres termes antisémites
00:57:17de temps en temps
00:57:17donc vous avez compris
00:57:18c'est l'expression
00:57:19qu'on ne doit jamais mentionner
00:57:20quoi qu'il en soit
00:57:20Renaud Camus
00:57:21pour cela
00:57:22est considéré par certains
00:57:24comme un homme
00:57:24qui a vu
00:57:25avant les autres
00:57:26et il est donc invité
00:57:27au Royaume-Uni
00:57:28pour faire une conférence
00:57:29devant un petit parti politique
00:57:31le Homeland Party
00:57:32qui est un parti assez radical
00:57:34bon mais quoi qu'il en soit
00:57:35il est invité
00:57:35pour faire une conférence
00:57:37il doit envoyer
00:57:38une autorisation
00:57:39de voyage électronique
00:57:40le TA
00:57:40pour entrer sur le sol
00:57:42du Royaume-Uni
00:57:43et là
00:57:44on lui refuse
00:57:45cette autorisation
00:57:46sous prétexte
00:57:47qu'il n'est pas considéré
00:57:48comme propice
00:57:49au bien public
00:57:50Renaud Camus
00:57:52et son discours
00:57:52n'est pas considéré
00:57:53comme propice
00:57:54au bien public
00:57:55ça va compromettre
00:57:56soit dit en passant
00:57:57son invitation
00:57:57à un débat
00:57:58qu'il devait avoir
00:57:59à l'Oxford Union
00:58:01un peu plus tard
00:58:02cette année
00:58:02alors ce qui est intéressant
00:58:04à travers cela
00:58:05c'est qu'on peut apprécier
00:58:06ou non Renaud Camus
00:58:07on peut penser
00:58:08qu'il a raison
00:58:08qu'il a tort
00:58:09on peut penser
00:58:09qu'il s'exprime correctement
00:58:10sur le sujet
00:58:11ou qu'il est trop radical
00:58:11on peut penser
00:58:12tout ce qu'on veut
00:58:12mais il s'exprime
00:58:14pacifiquement
00:58:15alors qu'est-ce qu'on voit
00:58:16donc il critique
00:58:17un phénomène de société
00:58:18les britanniques disent
00:58:19non tu n'entres pas
00:58:20mais les britanniques
00:58:22accueillent régulièrement
00:58:23cela dit des prêcheurs islamistes
00:58:25accueillent régulièrement
00:58:26des militants islamistes
00:58:27accueillent régulièrement
00:58:28des gens qui ont participé
00:58:29à un certain chaos
00:58:30dans le pays
00:58:30et qui ont participé
00:58:31à la fanatisation
00:58:32et à l'islamisation
00:58:33de la société britannique
00:58:34et eux évidemment
00:58:35on les accueille positivement
00:58:37on ne considère pas
00:58:38qu'il faut les bloquer
00:58:39à la frontière
00:58:40donc de ce point de vue
00:58:41Renaud Camus
00:58:42ne doit pas passer
00:58:43la frontière
00:58:44mais les islamistes
00:58:45eux sont
00:58:46les bienvenus
00:58:47c'est le génie du Royaume-Uni
00:58:49alors justement
00:58:49quoi comprendre
00:58:50par rapport
00:58:50à ce deux poids deux mesures
00:58:52et ces islamistes
00:58:52qui ont le doigt
00:58:53de rentrer
00:58:54et pas Renaud Camus
00:58:55il faut se demander
00:58:56ce que devient
00:58:56le Royaume-Uni
00:58:58avec presque
00:58:58un pays laboratoire
00:58:59en matière
00:59:00de basculement démographique
00:59:01dans un multiculturalisme
00:59:03autodestructeur
00:59:04les Royaumes-Unis
00:59:05c'est le pays
00:59:06du scandale de Telford
00:59:07dont on a parlé
00:59:08sur ce plateau
00:59:08assez souvent
00:59:09le scandale de Telford
00:59:10l'exploitation sexuelle
00:59:12sur le mode
00:59:13de l'esclavage sexuel
00:59:14de jeunes filles
00:59:15de la classe ouvrière blanche
00:59:17par des gangs pakistanais
00:59:18on en a parlé
00:59:19donc le Royaume-Uni
00:59:20c'est non seulement
00:59:20le pays qui a connu ça
00:59:21mais c'est surtout
00:59:22le pays qui a tout fait
00:59:23pour qu'on n'en parle pas
00:59:24pour imposer la loi du silence
00:59:26sur ce phénomène
00:59:27pendant des années
00:59:28si vous parliez
00:59:29de cette réalité
00:59:29vous étiez raciste
00:59:30le Royaume-Uni
00:59:31c'est aussi le pays
00:59:32qui a connu
00:59:33on le sait
00:59:33l'été passé
00:59:34le massacre
00:59:35de fillettes
00:59:37et c'est le pays
00:59:38où on a décidé
00:59:39de sanctionner
00:59:40ceux qui se sont indignés
00:59:41par des tweets
00:59:42quelquefois rageurs
00:59:43on a décidé de sanctionner
00:59:45ceux qui se sont indignés
00:59:46du massacre
00:59:46des fillettes
00:59:48parce que critiquer
00:59:49le multiculturalisme
00:59:50ou l'islamisation
00:59:50même de manière brutale
00:59:51c'était plus grave
00:59:52finalement
00:59:53c'était ce qu'il fallait
00:59:54sanctionner
00:59:55le Royaume-Uni
00:59:56c'est le pays
00:59:57il ne faut pas l'oublier
00:59:58qui à l'origine
00:59:58à l'origine
00:59:59a trouvé avec Enoch Powell
01:00:00celui qui a dénoncé
01:00:01le premier
01:00:02l'immigration massive
01:00:03et ses conséquences
01:00:03en Occident
01:00:04mais c'est le pays
01:00:05qui a inventé
01:00:05la diabolisation
01:00:06de ceux qui critiquent
01:00:08l'immigration massive
01:00:09avec Enoch Powell
01:00:09alors pour terminer
01:00:11cette chronique
01:00:12je vais citer
01:00:13Renaud Camus lui-même
01:00:14qui a fait un tweet
01:00:15sur le fait
01:00:15qu'il ne pouvait pas
01:00:17entrer sur le territoire
01:00:18britannique
01:00:19donc je le citerai
01:00:20oui je vais le temps
01:00:20de le citer très bien
01:00:21oui oui pardon
01:00:21il nous dit
01:00:23vous comprendrez
01:00:24le clin d'oeil
01:00:24à Bois-Dame Sansal
01:00:25je serais bien allé
01:00:27en Angleterre
01:00:28malgré l'interdiction
01:00:29mais ça m'ennuierait
01:00:30de donner au président
01:00:31Macron
01:00:31et à son ministre
01:00:32des affaires étrangères
01:00:33le souci
01:00:34d'un deuxième écrivain
01:00:35français octogénaire
01:00:36et cancéreux
01:00:37emprisonné
01:00:38dans un pays musulman
01:00:39parlant du Royaume-Uni
01:00:41vous savez
01:00:42Gillivan
01:00:43s'avait dit
01:00:43si ça continue
01:00:44le Royaume-Uni
01:00:46sera le premier
01:00:46pays musulman
01:00:47avec l'arme nucléaire
01:00:48il se trompait d'ailleurs
01:00:49il y avait le Pakistan
01:00:49mais cela dit
01:00:50vous comprendrez
01:00:51ce que devient
01:00:52le Royaume-Uni
01:00:52à travers cette double référence
01:00:54quoi qu'il en soit
01:00:55il n'est pas le bienvenu
01:00:56et je pense qu'il n'est même
01:00:57pas le bienvenu
01:00:57dans son propre pays
01:00:58on appelle ça
01:00:59le sens de la liberté
01:01:00d'expression
01:01:00dont parlait Keir Starmer
01:01:01récemment
01:01:02Merci mon cher Mathieu
01:01:04Merci à Nicolas
01:01:06Merci Charlotte
01:01:07Merci Marc
01:01:08Tout de suite
01:01:09Pascal Proleur
01:01:10des produits
01:01:10Merci à tous