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  • il y a 5 jours
Avec Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-04-25##

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News
Transcription
00:01Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:08Sandrine Rousseau et notre invitée ce matin, je suis allé un peu vite, députée écologiste, bonjour.
00:13Sandrine Rousseau de Paris.
00:14Sandrine Rousseau, vous ne deviez pas être là ce matin, et je vous en remercie parce qu'on vous a appelé, je joue carte sur table, évidemment, c'est mieux.
00:22On vous a appelé hier soir vers 22h15, vous avez dit oui, pour venir, je devais recevoir Alain Esquer, qui est le lanceur d'alerte dans l'affaire Bétarame,
00:33mais Alain Esquer est fatigué mentalement, et je le comprends, et c'est lui qui a lancé l'alerte sur Bétarame, c'est effroyable.
00:40J'ai lu le livre qu'il publie, là c'est effroyable ce qui s'est passé à Bétarame, mais vraiment effroyable, il faut lire ce livre.
00:47Et il est fatigué mentalement, et donc il a décliné mon invitation, il nous avait dit d'accord, qu'il venait, qu'il est submergé par le nombre de témoignages, submergé.
01:00Bien, donc Sandrine Rousseau, merci d'être avec nous ce matin.
01:04Je voudrais avoir un petit mot pour lui quand même, et lui dire reposez-vous, bonne santé, et c'est aussi pour vous que je suis venue,
01:09parce que vous avez le droit aussi d'avoir des moments où vous allez moins bien que d'autres,
01:13et que c'est très important aussi qu'on dise à toutes les personnes qui ont été victimes de violences, notamment dans leur enfance,
01:19que oui, on sait que c'est difficile, y compris à l'âge adulte, et qu'il y a des moments un peu moins bien,
01:23mais qu'on est tous et toutes là pour non seulement vous soutenir, mais pour suppléer si vous n'êtes plus là.
01:28Alors on va parler de la détresse psychologique avec vous, Sandrine Rousseau,
01:32parce que c'est une forme de détresse, de fatigue psychologique de la part d'Alain Esquer,
01:36mais pour Alain Esquer, mais à propos de détresse psychologique,
01:41avant de revenir sur ce qui s'est passé à Nantes, vous avez plein de choses à nous expliquer,
01:46Sandrine Rousseau, quelques mots quand même sur Bétaram,
01:50Bétaram, hier soir, nouveau témoignage de la fille, de François Bayrou,
01:57qui apparemment, sur Mediapart, affirme que son père savait ce qui s'était passé à Bétaram.
02:03Moi j'ai toujours été très surprise que la première réponse de François Bayrou
02:08aux questions au gouvernement sur Bétaram, la toute première fois,
02:12où on l'a interrogé, c'était Paul Vannier qui l'a interrogé la première fois,
02:16il a eu cette réponse qui n'a pas été interprétée comme on l'aurait dû, je pense,
02:20il a dit, oui nous savions que nous envoyons là-bas les enfants les plus difficiles pour les discipliner,
02:27c'était quelque chose comme ça qu'il a dit.
02:29Et en fait quand on dit, on envoie là-bas les enfants les plus difficiles pour les discipliner,
02:33mais qu'est-ce qu'on dit ?
02:34On dit qu'on sait que la pédagogie là-bas utilise une forme de violence, on le sait, on le sait.
02:41Alors on ne sait peut-être pas les violences sexuelles, parce que la violence sexuelle c'est toujours particulier,
02:45mais on sait la violence physique sur les enfants, on le sait,
02:48puisqu'on envoie les enfants là-bas pour les discipliner.
02:51Et donc cette première réponse n'a pas été écoutée comme elle aurait dû être écoutée, à mon sens.
02:56Parce que dès la première réponse il y avait déjà tous les éléments.
03:00Donc je ne lui fais pas le procès de savoir pour les violences sexuelles,
03:03parce que ça, on peut imaginer qu'il y ait réellement des difficultés à savoir ça particulièrement.
03:08Encore que peut-être qu'il le savait, mais peut-être qu'il ne le savait pas.
03:11Mais par contre les violences physiques, il ne pouvait pas les ignorer, c'était impossible.
03:14Comme beaucoup de parents à l'époque ne les ignoraient pas.
03:17D'ailleurs, ça transparaît dans le livre d'Anna Esquière.
03:20Exactement, et que c'était une volonté même de dresser les enfants.
03:23De dresser les enfants.
03:24À l'époque c'était comme ça, oui.
03:26Absolument, et c'est ça le sujet, c'est comment on prend soin des enfants,
03:29comment on ne les dresse pas, comment on accepte les violences physiques sur les enfants,
03:32comment finalement on accepte aussi des tortures sur les enfants.
03:35Parce que ce qui est décrit dans Bétarame, c'est des tortures, ça n'est pas de...
03:38Oui, des tortures.
03:39Voilà.
03:40Comment on accepte ça ?
03:40Quand on laisse un enfant en pleine nuit, par zéro degré, en caleçon,
03:43et en t-shirt pendant des heures, jusqu'à la limite.
03:47C'est de la torture.
03:48Jusqu'à la limite, c'est de la torture.
03:50C'est de la torture physique et psychologique.
03:51On les oblige à prendre une douche froide.
03:54On les oblige à prendre une douche froide alors qu'il fait zéro degré dehors,
03:58qu'il fait quinze degrés dans les dortoirs, c'est de la torture.
04:03Et donc la question c'est, quelles sont les valeurs de ce Premier ministre ?
04:06Oui.
04:07Quelles sont les valeurs de ce Premier ministre ?
04:08Au nom de quoi finalement il a envoyé ses enfants là-bas ?
04:11Au nom de quoi il a subventionné cet établissement ?
04:14Au nom de quoi il a toujours couvert la violence physique qui pouvait y avoir ?
04:18Ou du moins comment il s'est eu sur cette violence ?
04:21Comment même il l'a validée ?
04:22Comment il l'a validée ?
04:23Puisque manifestement il validait le projet pédagogique.
04:28Donc quelles sont les valeurs de ce Premier ministre ?
04:30Est-ce que ça correspond à la France d'aujourd'hui ?
04:31La réponse est non.
04:32Bien, alors Sandrine Rousseau, il va comparaître, puis je vais changer de sujet, il va comparaître le 14 mai,
04:39dans le cadre de cette commission d'enquête parlementaire dont vous parliez, qu'est-ce que vous attendez là, le 14 mai ?
04:45Qu'on le confronte à ses contradictions.
04:48Qu'on le confronte à ses contradictions, parce qu'un établissement comme ça qui fait autant de mal à autant d'enfants,
04:53s'il a pu continuer, si ce système a pu perdurer, c'est parce qu'il y a plein de personnes qui ont soit fermé les yeux, soit validées, soit été complices.
05:04Quel est son degré en fait ?
05:06Il est complice pour vous ?
05:07Ah oui, je pense qu'il est complice, mais l'audition le dira.
05:10Pour vous il est complice ?
05:12Quand on a sa femme qui travaille dans cet établissement, quand on y met ses enfants,
05:15quand ses propres enfants ont été victimes de violences, quand on ne voit rien, quand on ne veut pas voir,
05:20on a une forme de complicité active ou passive, mais on en a une.
05:23Bien, Sandrine Rousseau, revenons sur ce qui s'est passé à Nantes.
05:26Là encore, là encore, une détresse psychologique.
05:31Justin, cet adolescent de 16 ans qui a poignardé ses camarades de lycée, une jeune fille est morte.
05:39Justin est aujourd'hui à l'hôpital, à l'hôpital psychiatrique.
05:44Donc, s'il a été placé à un hôpital psychiatrique, c'est donc qu'il y avait probablement des antécédents.
05:50Et qu'on s'est aperçu très vite qu'il souffrait, que cet adolescent souffrait.
05:58Vous êtes allé dans le cadre, vous avez mené des travaux parlementaires sur la santé psychiatrique et psychologique des Français.
06:04Et vous êtes allé à Nantes.
06:05Oui, j'ai fait une mission d'information sur les urgences psychiatriques parce que j'avais été alertée par des psychiatres sur l'état de la psychiatrie en France.
06:13Et dans le cadre de cette mission que j'ai exercée avec Nicole Dubré-Chirac, qui est une députée Renaissance.
06:19Donc, nous étions deux députés de deux groupes différents.
06:22Nous nous sommes extrêmement bien entendus sur cette mission d'information.
06:25Et nous avons constaté un état de la psychiatrie et de la pédopsychiatrie en particulier extrêmement dégradé.
06:31Extrêmement dégradé et à Nantes en particulier.
06:33Alors, je ne sais pas si cet enfant était suivi, pas suivi, s'il aurait dû être suivi.
06:38Je ne sais pas et je ne veux pas faire de conclusions trop rapides.
06:42Je voudrais d'abord, en premier lieu, avoir des paroles très fortes pour les victimes, pour leurs proches.
06:49Avoir des pensées, avoir une solidarité pour toutes les personnes qui sont victimes de ce drame, y compris la communauté enseignante.
06:56Maintenant, je voudrais aussi dire que derrière les couteaux, il faut voir les enfants.
06:59Il faut voir les enfants.
07:00Et qu'aujourd'hui, les enfants en France vont extrêmement mal.
07:04Je le pose de manière très forte.
07:06Ils vont très mal.
07:08Très mal.
07:09Le taux de suicide ou de tentative de suicide chez les jeunes femmes, de 9 à 20 ans, a augmenté de 570%.
07:21570% depuis 2006.
07:24C'est-à-dire qu'en fait, c'est un enjeu de santé publique majeure.
07:27Les garçons, eux, ont aussi des gestes auto-agressifs, mais aussi, ils renvoient l'agressivité à l'extérieur.
07:33Un fait de société, un ensauvagement de la société.
07:36Ce n'est pas un ensauvagement, c'est juste que les enfants ne vont pas bien.
07:41Ils ne vont pas bien, nos enfants ne vont pas bien.
07:43Et une société dans laquelle les enfants ne vont pas bien, c'est une société toute entière qui ne va pas bien.
07:49Et il y a trois raisons majeures.
07:51Quand on interroge les psychiatres, les pédopsychiatres, il nous sort trois raisons majeures.
07:55La première, c'est les violences intrafamiliales, notamment pendant le Covid.
07:59Donc, violences sexuelles et violences physiques.
08:01La deuxième, ce sont les réseaux sociaux avec TikTok, qui, notamment TikTok, qui, je rappelle, a une influence extrêmement toxique sur la psyché.
08:10Il faut interdire TikTok.
08:10Je pense qu'il faut le réguler.
08:12Le réguler en Chine, on n'a pas le droit d'être sur TikTok plus de 40 minutes.
08:17Alors que c'est un réseau chinois et international.
08:20Parce qu'il y a le TikTok chinois et le TikTok pour le reste du monde.
08:24Oui, et je pense qu'il faut vraiment réguler l'accès à TikTok.
08:27Parce que si vous avez des pensées suicidaires, l'algorithme de TikTok vous envoie des images sombres,
08:32vous envoie des posts qui vous incitent encore à aller encore plus mal, en fait.
08:40Donc, on a un problème avec les réseaux sociaux.
08:42Et puis, la troisième chose, c'est la crainte pour leur avenir, que ce soit sur le plan écologique ou sur le plan géopolitique.
08:49Et ça, il faut l'entendre aussi.
08:50C'est-à-dire qu'en fait, il ne se voit pas d'avenir.
08:53Il ne se voit pas d'avenir.
08:53Mais il a laissé un manifeste, ce jeune Justin, dénonçant un écocide globalisé.
09:01Enfin, c'est un peu fumeux.
09:0313 pages, peut-être que ça a été pris.
09:05Bon, enfin, bon.
09:07Et il parle du système.
09:08Moi, j'en ai assez qu'on parle sans cesse du système.
09:10Je ne sais pas ce que ça veut dire, le système.
09:12C'est quoi le système ?
09:14Non, mais là, vraiment, un enfant comme ça, qui est capable d'écrire 13 pages complètement nébuleuses,
09:21en parlant de la violence, manifestement, il avait, d'après ce que j'ai lu,
09:26a eu quand même des propos...
09:29Oui, on percevait chez lui une espèce d'attirance toxique vers la violence, vers des...
09:36Toute forme de violence et d'extrémisme.
09:39Un enfant comme ça aurait dû être...
09:41On aurait dû avoir des signaux d'alerte.
09:46Ces signaux d'alerte auraient dû être interprétés.
09:48On aurait dû avoir déjà une mise en place de quelque chose autour de cet enfant.
09:53C'est-à-dire, est-ce qu'il a vu un infirmier scolaire ?
09:55Est-ce qu'il a vu un médecin scolaire ?
09:56Est-ce qu'il a vu un médecin...
09:57Un psychiatre, un pédopsychiatre ?
10:00En fait, aujourd'hui, cette tendance que l'on a à ne pas prendre soin de nous-mêmes,
10:07à ne pas être attentif à notre santé, qu'elle soit physique ou mentale,
10:12particulièrement chez les enfants,
10:14eh bien, en fait, on laisse des enfants en détresse s'enfoncer dans la détresse.
10:17On laisse des enfants devenir violents, ou violents contre eux-mêmes,
10:22ou violents contre la société.
10:23Mais en fait, c'est notre responsabilité à tout cela qui est posée.
10:27C'est-à-dire, pourquoi cet enfant, pourquoi les signaux qu'il a posés n'ont pas été interprétés ?
10:32Pourquoi cet enfant, on ne lui a pas tendu la main, peut-être,
10:37à la hauteur de sa souffrance et de sa maladie ?
10:40Eh bien, c'est ça que je voudrais poser.
10:42Alors oui, il y a un sujet autour de la violence,
10:44et du coup, de ce que ça génère sur les autres,
10:47mais il y a aussi un problème de santé.
10:48Deveux-t-il cette violence, selon vous, dans notre société ?
10:52Là, je recevais hier Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste,
10:58et il disait, mon slogan, mon slogan pour 2027, ce sera travailler tous.
11:05Travailler tous.
11:06Donc, il faisait l'éloge du travail.
11:08Vous reprenez cette éloge du travail ?
11:10Non mais là, c'est un gamin, donc on ne va pas le faire travailler.
11:15Non mais, oui, mais, oui, j'oublie Nantes.
11:18Non mais, j'oublie Nantes.
11:19D'accord, t'as pas un autre sujet.
11:21Travailler tous, c'est un autre sujet, mais travailler tous, ça veut dire,
11:24travailler tous, ça veut dire, ça veut dire, mobilisons-nous,
11:27enfin, parce que vous n'êtes pas totalement sur la même ligne.
11:31Déjà que Fabien Roussel travaille sur les slogans pour 2027,
11:35je ne sais pas si c'est vraiment la priorité, là, mais bon.
11:38Imaginons que nous parlions de 2027 dans la situation actuelle,
11:41ce qui est quand même très compliqué.
11:43Travaillons, aujourd'hui, le travail est source de souffrance
11:48pour 44% des Français et Françaises qui travaillent.
11:52Il y a 25% des salariés qui se disent en souffrance psychique extrême, extrême.
11:58Donc, je veux dire, aujourd'hui, la question, c'est comment on travaille,
12:02pourquoi on travaille, quel est le sens du travail, qu'est-ce qu'on fait,
12:05comment on se préserve au travail, comment on a des conditions de travail
12:09qui nous permettent d'être épanouis dans un travail,
12:14mais aussi d'avoir un temps hors travail qui nous permet de nous reposer.
12:18C'est pour ça que moi, j'avais posé le droit à la paresse,
12:21parce qu'on est dans une société...
12:22C'est vraiment très contradictoire avec ce que dit Fabien Roussel.
12:26Mais j'espère pas, parce que quand on parle de droit à la paresse,
12:31on dit qu'en fait, on travaille d'autant mieux qu'on a le temps de se reposer,
12:34qu'on a le temps de voir ses proches, qu'on a le temps de faire bien les choses,
12:38qu'on a du temps pour soi.
12:40Et aujourd'hui, c'est peut-être ce qui nous manque le plus, du temps pour nous-mêmes.
12:45Encore une fois, on parle de santé mentale, mais on va bien quand on a du temps pour nous-mêmes.
12:49Et donc, on est dans une société, et on le voit avec Trump, Musk,
12:53qui nous conduisent à être dans du toujours plus, de la croissance, de l'extractivisme.
12:58Là, j'ai vu que Trump voulait aller extraire des ressources des profondeurs de l'océan,
13:05qu'il voulait annexer le Groenland, ça fait plusieurs mois qu'on le sait.
13:07Il y a 85% des coraux qui sont en train de disparaître.
13:11Pourquoi ? Parce qu'en fait, on est dans quelque chose où on va chercher l'argent
13:15plutôt que nos conditions mises.
13:17Et c'est vrai pour le travail, comme pour la planète.
13:21Il faut désindustrialiser ?
13:23Non, il ne faut pas désindustrialiser, mais il faut se poser cette question fondamentale
13:27de quoi on a besoin.
13:29De quoi on a besoin, vraiment ?
13:31Et qu'est-ce qui est superflu dans notre consommation ?
13:33Qu'est-ce qu'on prend, qu'on utilise, qu'on jette comme ça,
13:36et qui n'a aucune valeur en fait, et qui détruit à la fois des vies et de la planète ?
13:40C'est pour ça que vous avez dit que l'aviation n'est pas une industrie d'avenir ?
13:43Ça n'a aucun rapport ou c'est un rapport ?
13:45Mais ça a un rapport parce que l'aviation fait partie de ces industries qui nous menacent,
13:50qui menacent notre avenir véritablement,
13:53parce que ça émet énormément de carbone,
13:55et que le carbone que ça émet a un pouvoir radiatif qui est beaucoup plus fort.
14:00Mais ça permet aussi à des dizaines de milliers de personnes de vivre,
14:03des centaines de milliers.
14:04Absolument, mais bien sûr,
14:06mais c'est précisément l'orientation de notre système économique que l'on doit interroger,
14:11c'est-à-dire que si on a un système économique qui préserve la planète
14:16et qui préserve nos conditions de travail,
14:17ça veut dire qu'on travaille un peu moins, mais qu'on travaille mieux,
14:20ça veut dire qu'on travaille dans des secteurs qui sont moins carbonés que l'aviation,
14:24mais ça veut dire qu'on crée des emplois.
14:26Moi, je prends par exemple l'agriculture, mais je pourrais prendre d'autres industries,
14:31enfin prenons n'importe quel secteur en réalité, mais même l'aviation.
14:35C'est-à-dire, si on travaille correctement, si on fait des choses qui sont durables,
14:40et bien à la fin, on a non seulement des métiers qui sont plus riches,
14:46mais aussi on a des activités qui sont plus intensives en main-d'oeuvre.
14:50Et là, courir via l'aviation, on se souvient qu'à la sortie du Covid,
14:55l'aviation avait bénéficié de plusieurs milliards pour essayer de faire un avion vert,
15:00tout cela est une forme de fiction dont il faut que nous sortions,
15:04c'est-à-dire qu'il n'y a aucune technique, il n'y a aucun progrès technique qui nous sauvera aujourd'hui.
15:09Ça peut améliorer nos conditions de vie, ça peut résoudre quelques problèmes,
15:13mais ça ne nous sauvera pas dans la difficulté.
15:15– Si, je crois au progrès technique, mais pas pour sauver la planète.
15:19– Pas pour sauver la planète.
15:20– Non, parce qu'en fait, aujourd'hui, c'est à la fois une question de carbone,
15:24c'est à la fois une question de biodiversité.
15:26La biodiversité s'effondre, les coraux sont en train de blanchir.
15:29– Oui, quand je ne voulais pas des éoliennes qui décapitent les oiseaux.
15:31– Non, mais attendez, vous avez vu à Montpellier.
15:34– Ça n'est pas de la même ampleur, ça n'est pas de la même ampleur.
15:38Et par ailleurs, il y a des études contradictoires sur les éoliennes.
15:42Et encore une fois, entre un avion et une éolienne, il n'y a pas photo.
15:46Il n'y a pas photo, c'est tout.
15:47Et je sais que quand je parle de ça, l'aviation, j'ai vu,
15:51j'ai reçu des tonnes de mails me disant « mais vous êtes folle, vous êtes dangereuse ».
15:55Bon, outre le fait que je ne suis pas folle et que quand bien même,
15:57je le saurais que ça participe de la santé mentale et qu'il faut qu'on l'entende.
16:01Ça fait partie d'enlever la discrimination sur les personnes qui ont des souffrances psychiques.
16:07Donc, ça n'est pas une insulte, première chose.
16:10Mais deuxième chose, interrogeons-nous sur ce dont nous avons besoin.
16:13Est-ce que nous avons besoin aujourd'hui de mettre nos milliards sur de l'aviation
16:15ou est-ce que nous avons besoin de mettre nos milliards sur des services de proximité,
16:19sur du service public, sur de la santé, sur de l'isolation des logements ?
16:23– Soyons concrets, nous avons peut-être besoin de mettre des milliards dans notre défense.
16:29– On a doublé le budget de la défense, on l'a doublé.
16:33On a voté une loi d'orientation sur la défense, on a doublé.
16:36– Vous l'avez voté ?
16:37– On a doublé le budget.
16:38On est le pays d'Europe qui mettons le plus sur notre défense.
16:42– Ça suffit, là ?
16:43– Non, je ne dis pas que j'en sais pas, enfin, si, je sais que ça suffit ou si ça ne suffit pas.
16:48Mais là, je veux dire, maintenant, il y a une défense européenne à mettre en place,
16:52ça n'est pas à la France de faire l'essentiel des efforts.
16:54voilà, et qu'on n'aura pas, on est dans une espèce de fuite en avant
17:00qui nous met en danger, mais de vie ou de mort.
17:04Enfin, je veux dire, il faut quand même s'en rendre compte.
17:07Donc, quand est-ce qu'on a une forme de…
17:08– Je vous sens exaspéré, je vous sens…
17:10– De pacifisme.
17:11– Je vous sens presque au bord d'un burn-out.
17:15– Ah non, non, je ne suis pas du tout en burn-out.
17:16– Ah bon, d'accord.
17:17– Non, non, je ne suis pas en burn-out.
17:18– Non, alors ça va, ça va.
17:19Non, parce que je vous sens exaspéré par le monde dans lequel vous vivez, là, aujourd'hui.
17:25– En fait, je veux dire, c'est Trump, Musk et Poutine qui vont décider de notre avenir,
17:29en fait, c'est ça le sujet aujourd'hui, alors que, vraiment, l'avenir de nos enfants
17:33est aujourd'hui en danger et qu'on suit, mine de rien, l'idéologie de ces gens-là.
17:39C'est-à-dire qu'on est sur du travailler plus, sur de la croissance, sur de l'extractivisme,
17:44on va aller se séparer, on va aller partager l'Ukraine parce que ça a des ressources,
17:48pour continuer notre système de consommation tel qu'il est.
17:51On n'a plus aucun sens dans nos vies, plus rien ne fonctionne.
17:54Il y a des territoires où il n'y a plus un psychiatre.
17:57Il y a des territoires où il faut plusieurs mois pour avoir un rendez-vous avec un spécialiste.
18:01Il y a des gens qui font des centaines de kilomètres pour aller avoir un scanner
18:04et ils attendent plusieurs mois.
18:06Aujourd'hui, il y a des gens qui perdent des chances de vie parce qu'ils n'ont pas de scanner ou d'IRM à temps.
18:11Et en fait, là, on est en train de se dire que c'est l'aviation la priorité,
18:15alors qu'il n'y a pas de médecin dans certains territoires.
18:18Plus rien ne fonctionne.
18:19Il n'y a plus un service public qui fonctionne dans certains territoires.
18:22Et là, on se trompe totalement de priorité quand on met des milliards
18:26sur des secteurs comme l'aviation, l'intelligence artificielle,
18:30alors que les gens ont besoin juste de vivre correctement dans leur territoire.
18:33C'est ça qui m'énerve, M. Bourdain.
18:35Je sens que vous êtes...
18:37Sandrine Osso, j'ai deux, trois questions.
18:39Sur ArcelorMittal, est-ce qu'il faut désindustrialiser ?
18:42Est-ce qu'il faut, je ne sais pas moi, nationaliser ?
18:44Est-ce qu'il faut...
18:46Ça fait partie des solutions qui sont sur la table,
18:49que l'État s'engage davantage.
18:51S'engage ?
18:51Oui.
18:51Au capital ?
18:52Oui, au capital de ces industries.
18:54Si on estime qu'elles sont prioritaires nationalement,
18:58et bien que ce sont des priorités nationales,
19:00et ArcelorMittal produit des choses qui sont absolument indispensables
19:05dans notre secteur, dans notre industrie,
19:08et bien que l'État s'engage à nationaliser,
19:11enfin entre au capital,
19:13et permettre comme ça d'orienter les décisions qui sont prises,
19:15mais aussi de mettre de l'argent dans de l'investissement
19:19sur ces industries-là,
19:21et bien peut-être que ça fait partie des solutions
19:23que nous devrions regarder bien plus attentivement
19:25plutôt que d'aller vers un libéralisme sans fin,
19:29qui fait qu'on prend l'argent public
19:32quand il s'agit de diminuer les impôts des grandes entreprises,
19:36de diminuer les cotisations sociales
19:38qui affaiblissent par exemple le système des retraites,
19:41mais par contre, l'argent public ne sert pas
19:43quand il s'agit de sauver des emplois.
19:44Peut-être que c'est cela la solution.
19:46Bon, Sandra Nonso, j'ai deux ou trois questions.
19:48Demain, ce sont les obsèques du pape François,
19:52alors vous avez rendu hommage au pape,
19:54une pensée et à tous les catholiques du monde,
19:56une pensée à toutes et tous les catholiques du monde,
20:01mais vous dites quand même,
20:03j'en ai un peu ras le bol de cette papa-folie,
20:07comment je pourrais l'appeler cette nom ?
20:11Je trouve que mettre les drapeaux en berne,
20:13c'est pas respectueux de la loi de 1905
20:19de séparation de l'Église et de l'État.
20:21Alors certes, c'était un chef d'État étranger du Vatican,
20:23mais ça n'est pas respectueux.
20:26On peut avoir une pensée très forte pour les catholiques,
20:28on peut comprendre ce que dit cette mort pour plein de personnes.
20:35Il n'y a pas de problème avec ça,
20:37c'est le respect de la foi individuelle et au contraire.
20:41Mais par contre, que l'État s'engage comme ça,
20:44à ce point-là, dans un deuil national,
20:47parce que les drapeaux en berne, c'est une forme de deuil national,
20:50pour moi, c'est ne pas être au bon endroit,
20:53c'est ne pas être à la bonne distance.
20:55Je rappelle que quand on a séparé l'Église et de l'État,
21:00l'État, on l'a fait pour une raison,
21:02c'est que l'État devait être à équidistance de toutes les religions,
21:06que l'État devait être le garant d'une équité,
21:09d'une égalité de traitement de tous les citoyens,
21:12quelle que soit leur religion.
21:14Et en fait, c'est très important de le poser,
21:15parce que ça permet de laisser la religion là où elle doit être,
21:19c'est-à-dire dans une foi personnelle et privée,
21:24mais elle ne peut pas être une religion d'État.
21:27C'est vrai pour toutes les religions, ça, Sandrine Rousseau.
21:29C'est vrai absolument de toutes les religions.
21:31Bien, je termine avec le commentaire de Marine Tondelier,
21:34après son élection.
21:36Je veux bien, encore une fois, qu'on m'explique que tout va mal,
21:38au sein d'Europe Écologie,
21:40enfin, d'Europe Écologie, des écologistes, pardon,
21:43qu'il y ait des gens qui soient déçus,
21:45et en particulier Sandrine Rousseau, c'est possible,
21:47mais ça ne m'empêche pas de dormir.
21:48Très bien qu'elle dorme bien.
21:51Il n'y a pas de problème.
21:53Moi, je dis juste que, quand même,
21:54j'ai une petite inquiétude pour notre parti.
21:56Je le pose de manière très tranquille,
21:59mais j'ai une petite inquiétude pour notre parti,
22:01parce que je trouve que la manière dont s'est déroulé ce congrès,
22:05alors évidemment, ça ne va pas révolutionner ni la France ni le monde.
22:09Non, il y a eu 6 000 votants, je crois, ou 7 000 votants.
22:10Mais c'est ça, il y a eu 6 000 votants sur 200 000 sympathisants,
22:13ce qui est très faible et qui devrait nous interroger.
22:16Et puis, quand on est aussi critique de la Vème République,
22:19de sa personnification,
22:21de la concentration des pouvoirs dans les mains d'une seule personne,
22:25eh bien, je pense que nous devrions avoir un contre-modèle
22:28à l'intérieur de notre parti,
22:29ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
22:31C'est un parti dans lequel il y a une forme
22:33de concentration des pouvoirs, de personnification
22:37et d'absence de contre-pouvoirs,
22:41qui n'est pas totalement respectueux de la démocratie
22:45telle que nous la pensons à l'extérieur.
22:47Et donc, je dis juste, mais avec beaucoup de tranquillité,
22:49que ça n'est pas le parti que j'ai connu et que...
22:53Vous allez le quitter ? Vous pourriez le quitter ?
22:55Non, non, non, enfin, pour l'instant,
22:57ce n'est pas la question, mais en tous les cas,
22:58je voudrais juste qu'on revienne à nos fondamentaux,
23:01qui sont que l'écologie a aussi été
23:02une autre manière d'être en démocratie
23:05et que nous devrions retrouver ça,
23:07parce que finalement, c'était
23:08une bonne manière d'être en démocratie.
23:11Merci Sandrine Rousseau d'être venue nous voir ce matin.
23:14Il est 8h58, vous êtes sur l'antenne de Sud Radio.
23:18Christine Bouillaud, juste après les infos de 9h.

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