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1er mai, fête du travail : écoutez l'interview de Astrid Panosyan-Bouvet ministre déléguée au Travail et à l'Emploi.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 01 mai 2025.

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Transcription
00:00RTL Matin
00:02Tout de suite l'invité d'RTL Matin et Thomas vous recevez Astrid Panossian Bouvet, c'est la ministre en charge du travail et de l'emploi. Bonjour et bienvenue.
00:10Bonjour et bienvenue sur RTL, Astrid Panossian Bouvet. Est-ce que vous avez prévu d'aller déjeuner chez McDo à midi ?
00:16Non, j'ai prévu de déjeuner avec ma famille. Effectivement, vous soulignez exactement une des difficultés aujourd'hui et des besoins de clarification du 1er mai
00:25parce que McDo et les fast-food sont ouverts, comme les restaurants. Je suis venue avec des croissants dans la boulangerie à 100 m d'ici, donc elle est ouverte.
00:35Mais effectivement, on a besoin de clarification et c'est l'objet de la proposition.
00:40Elle est ouverte, mais il n'y avait que le patron qui travaillait ?
00:41Non, il y avait également des salariés. Je ne peux pas demander à l'inspection du travail de ne pas inspecter, mais je pense que c'est aussi une marque de besoin, de soutien et un besoin de clarification.
00:54Donc ce sont des croissants de la résistance ?
00:55Ce sont des croissants de la résistance ou des croissants, en tout cas, de la reconnaissance qu'il y a des gens qui ont envie de travailler dans notre pays
01:01et qui, quand ils le sont sur une base volontaire, avec un doublement de salaire, ils doivent pouvoir le faire.
01:05Parce que pour qu'on comprenne bien aujourd'hui, comme c'est un commerce considéré comme non-essentiel, les boulangers, le patron a le droit de travailler, mais il n'a pas le droit de faire autre.
01:12Et pour augmenter ce besoin de cohérence, c'est que c'est une activité qui était considérée comme essentielle pendant le Covid.
01:22Alors que les restaurants n'étaient pas, mais ils sont aujourd'hui...
01:23Vous trouvez cette règle absurde ?
01:25Je trouve qu'on a besoin, effectivement, de clarification, de clarification et de sécurisation juridique pour ceux qui veulent travailler, que ce soit employeurs et employés.
01:33Est-ce que vous souhaitez, même si vous n'avez pas le pouvoir d'empêcher les inspecteurs de faire leur boulot aujourd'hui, est-ce que vous souhaitez que ce soit une journée blanche ?
01:40Deux organisations syndicales, la CPME et l'UDEP, qui représentent les petites et moyennes entreprises, demandent qu'aucune sanction ne soit prononcée pour ce 1er mai, pour des commerçants comme cette boulanger.
01:49Et je souhaite que l'intelligence collective prévale, effectivement.
01:54Et que...
01:54Je ne suis pas en mesure, parce que vous savez, l'indépendance de l'inspection du travail, c'est quelque chose, c'est un engagement que la France a pris devant l'Organisation Internationale du Travail.
02:03Je ne souhaite... Voilà. Après, je souhaite simplement que l'intelligence collective prévale et que, pour le 1er mai 2026, on ait pu, avec Catherine Vautrin, passer, effectivement, cette proposition de loi.
02:16Parce que seule la loi peut changer cette situation un peu ubuesque.
02:19Ministre, c'est un métier essentiel ou pas ?
02:22Je l'espère.
02:23Vous n'allez pas avoir 750 euros d'amende pour être venue parler au micro ce matin ?
02:26Non, non, non, mais vous non plus.
02:27Non, moi non. On est considéré dans la liste de ceux qui peuvent et doivent travailler.
02:32Oui. Quel sens la ministre du Travail que vous êtes donne-t-elle à la fête du travail ?
02:36On entendait François Langlais qui parlait des robots qui peuvent prendre le relais.
02:39Non, c'est une fête essentielle. Le travail, c'est une valeur centrale.
02:42C'est une valeur centrale, d'abord, pour permettre de gagner sa vie, ensuite, pour pouvoir avoir le sens d'une utilité sociale, de se projeter aussi, de se projeter.
02:53Donc, c'est absolument essentiel. Et c'est une fête internationale, la fête du travail, il faut-il le rappeler.
02:58Vous avez déjà manifesté, vous, un 1er mai ou pas ?
03:00Non, je ne pense pas.
03:01Non ?
03:02Non. Ah, si, peut-être. Je crois que la manifestation en 2002, entre les deux tours...
03:09Ah, quand Jean-Marie Le Pen était aussi...
03:10Voilà, ça se déroulait le 1er mai et j'ai manifesté, effectivement, ce jour-là.
03:15Ce n'est pas tout à fait pour la fête du travail, là.
03:16Tout à fait, mais c'était l'occasion, effectivement, que l'ensemble des forces puissent se rassembler et manifester dans toute la France.
03:22Astrid Panossian-Bouvé, pour de plus en plus de Français, c'est malheureusement la fête du chômage,
03:26avec des chiffres qui sont repartis assez nettement à la hausse.
03:28Quel est votre degré d'inquiétude ? Est-ce qu'on est en train de replonger en France dans le chômage de masse ?
03:33Je pense qu'il faut être extrêmement vigilant.
03:34Alors, il y a les chiffres...
03:36Alors, on a parlé de 8% d'augmentation du taux de chômage sur le mois dernier.
03:41Il faut corriger ce chiffre. Comme vous le savez, on a absorbé tous les bénéficiaires du RSA, maintenant, qui sont inscrits au chômage.
03:50Ce ne sont quand même pas des gens qui roulent sur l'or, qui ont une situation...
03:52Non, mais justement, c'est pour ça qu'on veut mieux les accompagner, notamment par un accompagnement à France Travail.
03:57Parce qu'on a à peu près la moitié des bénéficiaires du RSA qui le sont 7 ans après leur première inscription.
04:03Donc, l'accompagnement par France Travail va les aider.
04:07Mais effectivement, hors cet enregistrement exceptionnel, on est quand même sur une augmentation de 0,8%
04:12parce qu'effectivement, augmentation des licenciements économiques, des plans sociaux, comme on a pu le voir.
04:19Mais avec quand même quelques nuances que je voudrais apporter ici.
04:24C'est que le rythme des embauches continue, continue.
04:27Donc ça, c'est un point important.
04:28Et on a toujours 430 000 emplois non pourvus à France Travail.
04:32Il y a plus d'embauches ou plus de licenciements ?
04:34Non, il y a plus d'inscriptions à France Travail.
04:37Donc l'embauche, puisque c'est à 0,8%.
04:39Mais il y a un rythme d'embauche qui reste soutenu.
04:42Ça, c'est un premier point.
04:43Et surtout, on a continué à avoir 430 000 emplois non pourvus.
04:47Et un employeur sur deux qui dit que les recrutements, c'est difficile.
04:51Est-ce que vous savez combien de postes sont en danger aujourd'hui en France ?
04:53Marc Ferraci était là en début de semaine.
04:54Il n'a pas su nous dire pour l'industrie.
04:56Est-ce que vous, vous savez combien d'emplois sont menacés aujourd'hui ?
04:58On a 600 postes chez Arcelor.
05:00On a un millier de postes menacés chez ST Microelectronics.
05:04On a appris hier que la marque de vêtements de Jennifer,
05:06qui emploie 999 salariés, était placée en liquidation judiciaire.
05:10Et on pourrait continuer.
05:11Ça représente quel volume ?
05:12Ça, je ne peux pas vous dire.
05:13Parce que c'est des annonces qui arrivent.
05:15Et ensuite, il y a des annonces qui sont faites.
05:17Mais ensuite, il y a une négociation avec les partenaires sociaux au sein de l'entreprise.
05:21Il y a aussi des autorisations qui doivent être données par les différentes administrations
05:25quand c'est des plots sociaux massifs.
05:26Donc, je ne peux pas vous donner le chiffre.
05:28Mais c'est vrai qu'il y a une augmentation en deux ans de 25% des plans sociaux en France.
05:33Donc, c'est pour ça que je dis qu'il faut être extrêmement vigilante.
05:36Et c'est pour ça qu'on met en place un certain nombre de choses.
05:38L'activité partielle de longue durée qui permet de mettre au chômage partiel
05:42le temps de la mauvaise passe et de former les salariés.
05:46Et puis, des choses extrêmement importantes.
05:48C'est pour ça que j'ai demandé aux partenaires sociaux
05:50de se remettre au travail autour de la table sur les transitions reconversion.
05:55Transition reconversion parce qu'effectivement, il y a des entreprises qui doivent fermer.
05:59Mais il faut que les employés puissent se former
06:02pour aller justement vers les boîtes qui recrutent dans le même territoire.
06:06Parce qu'elles recrutent.
06:06Ce n'est jamais simple, notamment quand on a plus de 50 ans
06:08et encore plus quand on a plus de 60 ans.
06:10Tout à fait.
06:11C'est pour ça qu'on a aussi lancé cette très grande initiative en début de semaine
06:15avec les entreprises, l'Association Nationale des DRH, les organisations patronales
06:20pour lancer l'alerte sur le maintien en emploi des plus de 50 ans
06:25et également le recrutement.
06:28Non, justement.
06:29Au moment de la réforme des retraites en 2023, on en parlait beaucoup.
06:32On disait que c'est ça qui m'a changé.
06:33La vérité, c'est que ce n'est plus de 60 ans.
06:35Regardez sur les pays européens qui ont deux fois plus de taux d'activité que nous.
06:39Je pense à l'Allemagne, je pense aux pays d'Europe du Nord.
06:42Ils se sont mis il y a 20 ans.
06:43Ils s'y sont mis il y a 20 ans.
06:44Parce que nous, en France, on était encore dans cet imaginaire de la retraite collective à 60 ans
06:49et donc se dire que, passé 50 ans, on n'a plus tout à fait sa place dans notre entreprise.
06:53Tant pour les employeurs que pour les salariés.
06:56Ça, ça doit vraiment changer parce que c'est un gâchis humain, économique immense.
07:00Je reviens sur les chiffres du chômage.
07:01On est à 8,7% pour la catégorie A.
07:04Il y a un système qu'on appelle, on ne peut pas le voir, la contracyclicité à partir de 9% de chômage
07:09et qui est censé assouplir les règles quand il y a plus de chômage.
07:13Les règles, peut-être allonger la durée d'indemnisation, peut-être augmenter le montant.
07:19Ça, c'est en réflexion, ça pourrait venir ou pas si le chômage continue à augmenter ?
07:23On pourrait changer les règles d'indemnisation du chômage ?
07:25Pour l'instant, il y a un accord qui a été signé par les partenaires sociaux en novembre dernier
07:30qui change les règles d'assurance chômage, qui va mieux protéger notamment ce qu'on appelle les primo-arrivants,
07:35les jeunes qui s'inscrivent, dont on voit que le taux de chômage augmente, parce que ce sont les premiers qui sont touchés.
07:40Et ça, on va le voter à l'Assemblée nationale et au Sénat au mois de juin.
07:43Donc la priorité, c'est d'abord de transposer ce qui a été négocié par les partenaires sociaux au mois de juin au Parlement.
07:49Mais pas de meilleure indemnisation prévue pour l'instant ?
07:51Pour l'instant, la priorité, c'est de vraiment voter les changements de règles qui ont été décidés par les partenaires sociaux,
07:57qui sont gestionnaires sur le régime d'assurance chômage, dès juin prochain.
08:00Les jeunes, vous le disiez, sont très touchés par cette hausse du chômage.
08:03Dans ce contexte, est-ce qu'il est bien raisonnable de réformer l'apprentissage ?
08:06Avec une conséquence, ça coûtera plus cher aux entreprises.
08:09Vous allez casser une dynamique qui marche et ça va amplifier encore le chômage de moins de 25 ans.
08:15Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le patronat, ça.
08:17Alors le patronat, je les ai rencontrés hier, parce que précisément, on a présenté le résultat des concertations
08:22avec les partenaires sociaux de la réforme du financement de l'apprentissage.
08:25Et le retour est plutôt positif.
08:27Moi, je n'ai pas de problème à dire que l'apprentissage, aujourd'hui, doit aussi se focaliser vers les métiers d'avenir,
08:43les besoins, là où sont les entreprises.
08:45Mais est-ce que c'est bien là qu'il faut faire des économies, aujourd'hui ?
08:48Justement, moi je dis que sur le financement de l'apprentissage, mais je le dis avec les entreprises,
08:53je dis avec les partenaires sociaux, quand on redonne du pouvoir aux branches pour décider
08:58quelles sont les formations qui doivent être prioritaires, ça permet de faire des économies aussi,
09:02parce qu'on se dit que les formations et les orientations, là où est l'insertion des jeunes,
09:08eh bien c'est là qu'on finance et on finance moins les formations vers les métiers moins demandés.
09:14Et même chose, je vais vous donner un autre exemple.
09:16Avant, on finançait de la même manière une formation qui est présentielle,
09:19avec les plateaux techniques, carrossiers, garagistes, fleuristes, pâtissiers,
09:24et la formation 100% distancielle.
09:26Alors que le modèle économique n'est pas le même, le coût n'est pas le même.
09:29Je n'ai aucun problème, là aussi, à faire une différenciation dans le financement de l'apprentissage.
09:33Bon, on voit que vous vous battez, vous avez de l'énergie, Astrid Panot s'embrouvé.
09:36François Bayrou, il y en a peut-être un peu moins,
09:38surtout quand il regarde le dernier sondage qui a été publié par le Figaro Magazine.
09:41Le Premier ministre est tombé à 14% de Français qui lui font encore confiance.
09:45Est-ce que c'est un problème aujourd'hui ? 14% ?
09:49Moi, je ne regarde pas les sondages.
09:51Non, je ne regarde pas les sondages, je regarde ce qui est...
09:54C'est dommage, vous avez été assez sincère jusque-là dans mon interview.
09:56Non, je ne regarde pas les sondages, je n'ai pas vu le sondage du Figaro Magazine.
10:00Je vous dis, 14%.
10:01Je ne le regarde pas parce que, moi, ce qui m'intéresse d'abord,
10:04c'est la capacité aujourd'hui à faire des choses.
10:08On a une immense responsabilité, on a l'honneur de servir nos compatriotes aujourd'hui.
10:13Il y a d'abord un budget qui a été stabilisé,
10:15il y a la loi sur les narcotrafic,
10:18il y a la loi agriculture qui était très demandée par nos exploitants agricoles.
10:21Voilà, on continue, on continue.
10:23Donc, je pense qu'il faut arrêter de se focaliser sur les sondages et le court terme
10:27et regarder la situation d'ensemble de notre pays.
10:29Merci Astrid Panossian Bouvet d'être venu.
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