"Si vous ne faites rien, je vais me suicider" : témoignage de Nicole dont le fils a été harcelé

Sud Radio

l’année dernière

Parlons Vrai chez Bourdin avec Nicole Sacagiu, présidente de l’association “Parle je t’écoute”.

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Transcript

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00:00 Je voudrais commencer avec un témoignage, celui de Nicole Sacajew, qui est présidente de l'association Parle, je t'écoute.

00:06 Nicole, bonjour.

00:09 - Oui, bonjour. - Merci d'être avec nous. Vous avez été, d'abord votre association, évidemment,

00:15 recueille la parole des parents et des enfants, c'est cela Nicole ?

00:20 - Oui, c'est ça, et aussi des enfants en carcel et des parents des enfants en carcel.

00:28 - Aussi des parents des enfants qui harcèlent, parce qu'on oublie toujours qu'il y a des parents qui sont confrontés à ça

00:34 indirectement, en quelque sorte, puisque leurs enfants sont accusés de harcèlement ou pratiquent le harcèlement,

00:41 malheureusement. Vous avez été témoin du harcèlement scolaire de votre enfant, vous Nicole, il était en CE2

00:47 au sein d'une école privée catholique. Racontez-nous.

00:50 - Oui, ça a commencé en grande section.

00:54 Il nous a raconté qu'il y a un petit de sa classe qui l'embête.

00:59 Nous, comme la majorité des parents, on a pensé qu'il y a des petits chameilleries et tout, on n'a pas pris au sérieux.

01:06 On a annoncé quand même, on a informé la maîtresse,

01:11 elle nous a dit qu'on n'est pas les seuls parents dans la même situation, donc elle va faire des choses, et nous on a fait confiance.

01:17 Après ça s'est arrêté un peu et avec le temps, ça a gravé.

01:22 Jusqu'au jour, pour faire court, jusqu'au jour où notre enfant nous a dit

01:26 "Maman, si vous ne faites pas quelque chose, je vais me suicider".

01:30 On a eu la chance

01:33 qu'il nous a dit ça, parce qu'on aurait pu perdre notre enfant aussi, comme ces parents qui sont en souffrance aujourd'hui.

01:41 Bien sûr qu'on a appris les choses d'avant, on a fait des démarches.

01:45 La directrice qui nous a dit, qui pleurait même

01:50 en voyant la souffrance de notre enfant.

01:53 Mais tout a changé à un moment donné, on s'est senti,

01:57 ils nous ont tourné le dos, ils promettaient de faire des choses et il n'y avait rien qui était fait.

02:03 Et on est allé plus loin avec une plainte

02:07 à la police.

02:09 La plainte qui arrivait quand même, l'inquiète,

02:13 devant le procureur, mais malheureusement elle a été classée parce que les enfants n'avaient pas de raison.

02:20 - Alors Foucault-Soler n'avait pas 13 ans, c'est cela ? - Il n'avait pas 13 ans et on n'avait pas un cadre juridique comme aujourd'hui non plus.

02:26 Il n'avait même pas des petites sanctions, rien.

02:29 Et tout ça a fini parce qu'on a eu beaucoup de pression de la part de cette école pour qu'on quitte l'école.

02:36 Et même sinon on voulait quitter parce qu'on ne pouvait plus laisser notre enfant dans ce contexte,

02:43 mais on a dit "on ne quitte pas, vous devez faire des choses".

02:47 Et la chose qu'ils ont fait c'était de mettre dehors notre propre enfant et le deuxième qui était plus petit,

02:53 qui n'avait rien à faire, donc voilà.

02:56 - Ils ont exclu l'école à exclue vos deux enfants quoi.

03:00 Tout simplement.

03:03 C'est ce qui s'est passé. Aujourd'hui Nicole, d'abord est-ce que votre enfant va bien ? C'est la première question que j'ai envie de vous poser.

03:09 - Il va bien parce qu'on a tout fait pour qu'il aille mieux.

03:13 - Et il a trouvé un cadre de vie scolaire où ça va beaucoup mieux ?

03:17 - Oui ça va beaucoup mieux, après il y a une phobie scolaire,

03:20 mais chaque entrée reste très difficile, même maintenant.

03:24 - Mais maintenant, chacun.

03:26 Merci beaucoup Nicole pour ce témoignage.