L'édito de Mathieu Bock-Côté : «Comment sortir du terrorisme intellectuel ?»
L'édito de Mathieu Bock-Côté : «Comment sortir du terrorisme intellectuel ?»
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00:00 Revenons à Gérald Darmanin.
00:02 Sa dénonciation du terrorisme intellectuel suffira-t-elle pour le faire reculer?
00:08 Non. Alors, il est bien de le nommer.
00:10 Pour une fois, on n'est pas dans la dénonciation des casseurs,
00:13 on n'est pas dans la dénonciation des violences.
00:16 Gérald Darmanin a le courage de nommer, dans les circonstances,
00:19 qui est l'auteur de ces violences, qui est l'auteur de ces violences à répétition,
00:24 donc d'extrême-gauche ou d'ultra-gauche.
00:26 Très bien. Mais j'aimerais dire, courage camarade Darmanin,
00:30 encore un effort pour être véritablement réactionnaire.
00:33 De quelle manière?
00:35 Eh bien, il doit se demander désormais quels sont les lieux institutionnels,
00:40 dans l'université souvent, dans l'école aussi, dans les médias,
00:43 qui justement légitiment ce terrorisme intellectuel, le pratiquent au quotidien.
00:48 Ces lieux où finalement, il y a une petite terreur qui ne dit pas son nom,
00:52 qui règne, qui fait en sorte que si vous tenez des propos pro-policier,
00:55 vous ne ferez jamais carrière à l'université en sociologie,
00:57 en sciences politiques et ainsi de suite.
00:59 Si dans les médias, dans le service public, vous considérez finalement que les braves,
01:03 ce ne sont pas qu'une collection de miliciens malveillants au service du pouvoir,
01:07 mais des gens qui font leur travail dans le cadre du maintien de l'ordre aujourd'hui,
01:10 eh bien non, vous ne ferez pas carrière dans le service public.
01:12 Je peux multiplier les exemples.
01:14 Donc, il y a un espace pour réussir à combattre le terrorisme intellectuel,
01:18 pour reprendre la formule de Darmanin, ce qu'il faudrait, c'est condamner
01:21 ceux qui le légitiment, ceux qui le théorisent, ceux qui le pratiquent au quotidien
01:25 et qui créent cet environnement.
01:26 Ça implique de poser la question de l'école, qui est souvent un lieu d'endoctrinement,
01:29 quoi qu'on en dise, et ça implique finalement, finalement, de rompre
01:32 avec le principal héritage de cette gauche radicale, de cette gauche idéologique,
01:37 c'est cette manie de toujours extrême-droitiser tout ce qui passe.
01:40 Le jour où la droite n'aura plus peur de se faire extrême-droitiser,
01:43 le jour où avant de dire quelque chose, elle ne se demandera pas
01:45 « est-ce que ça fait le jeu du Rassemblement national ? »
01:48 le jour où avant de poser une action, elles ne se demanderont pas
01:50 « mais qu'est-ce qu'on va dire de nous si on dit ça ? »
01:52 alors là, la contre-attaque contre le terrorisme intellectuel sera véritablement engagée.
01:57 - Jean Darmanin a été critiqué, justement, après ce terme,
02:04 par Manuel Bompard notamment, qui dit qu'il fait le jeu de l'extrême-droité, évidemment.
02:08 - Ça, c'est l'argument du siècle.
02:10 - Et puis, à noter, vous avez parlé de la BRAV, à noter aussi, par exemple,
02:14 qu'il y aura deux pétitions pour la BRAV-M contre la BRAV-M.
02:19 La pétition contre la BRAV-M est très relayée,
02:23 et la pétition pour garder, maintenir la BRAV-M est cachée, dissimulée.
02:28 On n'ose pas en parler.
02:30 Si on la met en avant, on est critiqué.
02:33 C'est quand même assez stupéfiant aussi.
02:36 - Je vous prends cinq secondes pour faire référer au texte dont on parlait la semaine dernière,
02:39 Olivier Vial, du CERU, vous savez, le centre d'études qui s'intéresse aux radicalités.
02:42 - C'est très passionnant.
02:44 "L'offensive anti-police légitimée par des universitaires".
02:47 On voit comment le discours anti-police, dans ce cas le plus radical, le plus violent,
02:50 est légitimé par des universitaires bien en chair,
02:53 des universitaires reconnus et respectables à ce qu'on dit.
02:57 Dans l'université même, dans ce pouvoir clérical nouveau, on a ça.
03:00 Ça mérite d'être plus.
03:02 Sur Atlantico, ça vient d'être publié.
03:04 "L'offensive anti-police légitimée par des universitaires".
03:06 ♪ ♪ ♪
03:09 [SILENCE]