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L'édito de Mathieu Bock-Côté : «Education sexuelle : l'école fait-elle son travail ?». 

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Transcription
00:00 Les parents, Mathieu Bocote, évoquent des enfants traumatisés.
00:04 Mais quelle forme prennent ces cours ?
00:06 À quoi ressemble cette formation sexuelle aux enfants ?
00:09 On veut tout savoir.
00:10 Avant d'en arriver justement à ce dérapage,
00:13 à ces dérives évoquées par SOS Éducation,
00:15 il faut en revenir sur la nature de ce qu'on appelle aujourd'hui
00:18 l'éducation à la sexualité à l'école.
00:20 C'est une obligation depuis 2001.
00:22 Ça fait partie du programme pédagogique depuis 2001.
00:25 Mais on pourrait dire que selon les autorités,
00:30 c'était jusqu'à tout récemment l'enfant pauvre de la formation.
00:32 En gros, dès lors qu'on avait une minute à prendre quelque part,
00:35 on apprenait sur cette éducation.
00:36 On disait qu'il y avait probablement d'autres choses à enseigner à l'école
00:38 que ce qu'ils appellent l'éducation à la sexualité.
00:41 Septembre 2022, Papandiaï annonce qu'il donnera une grande importance à la chose,
00:46 qu'il veut en faire un élément central de son action comme ministre.
00:51 Il nous explique qu'elle ne doit plus passer à la trappe.
00:53 Et il y revient d'ailleurs, soit dit en passant, en mars,
00:56 donc il y a quelques semaines à peine,
00:58 en disant qu'il faut véritablement lui accorder toute son importance.
01:01 D'autant que trois associations ont saisi le tribunal administratif de Paris
01:09 pour demander la pleine application de la loi qui rendait ces cours obligatoires.
01:15 Les associations Syllaction, SOS Homophobie et le Planning familial.
01:20 Trois associations qui disent que ces cours sont nécessaires
01:23 et le ministère pour l'instant n'y donne pas assez d'importance,
01:28 il faut prendre cela au sérieux.
01:29 Alors, vous me demanderez, mais qu'est-ce que l'éducation à la sexualité à l'école?
01:33 Qu'est-ce qu'on entend par ce terme?
01:35 Une chose en fait qui revient constamment quand on se penche sur la question,
01:39 c'est que ce n'est plus ce qu'on pourrait appeler le traditionnel cours de biologie.
01:42 En fait, on présente toujours le cours de biologie comme si c'était une forme de savoir dépassé
01:48 et inutile et qui n'était plus pertinent aujourd'hui.
01:50 Peut-être d'ailleurs, c'est pour cela qu'on croit que les hommes et les femmes n'existent plus aujourd'hui.
01:53 Dès lors qu'on congédie la biologie, on peut s'imaginer que les hommes et les femmes n'existent plus.
01:57 Je laisse de côté le mauvais esprit.
01:58 Pardonnez-moi, vous donnerez l'école aussi. Quel âge aussi?
02:01 Oui, ça c'est important.
02:02 Vous allez voir, ça commence tôt.
02:04 Donc, quel est l'objectif de ce cours?
02:06 Alors, quand on s'intéresse au ministre, les objectifs qu'il nous donne de l'éducation à la sexualité,
02:12 réduction des nombres de grossesses précoces,
02:15 la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles,
02:18 mais aussi la lutte contre les discriminations, les violences sexistes et sexuelles et les LGBT-phobies.
02:25 Quand c'était annoncé qu'il y aurait un retour justement de ces cours,
02:29 un conseil ministériel, c'était reporté je crois par France Info, j'espère ne pas me tromper,
02:33 disait qu'il fallait aussi que ça contribue à une lutte contre les préjugés de genre.
02:37 Et là, notamment, l'argument suivant, les garçons sont trop souvent élevés dans un idéal de force de virilité.
02:45 Ah bon?
02:46 Quand on a encore tendance à associer les filles à la douceur ou à la soumission,
02:52 expliquait donc un conseil ministériel dans le dossier.
02:55 Donc, on comprend, c'est intéressant, la définition de l'éducation à la sexualité évolue.
03:00 D'abord, ce qu'on pourrait dire, c'est la biologie de base, ce qui ne serait peut-être pas inutile.
03:03 Ensuite, on nous explique que sa provocation de lutter contre les préjugés sexistes,
03:09 les grossesses précoces, donc des questions de santé publique, on peut comprendre l'utilité.
03:12 Bien sûr.
03:13 Et puis, on pourrait ajouter, je le dirai à la fin, tout ce qui touche à la pornographie,
03:16 même si c'est peu évoqué.
03:17 Peut-être.
03:18 Mais on pourrait.
03:19 Mais là, très rapidement, on bascule.
03:20 Donc, la lutte contre les stéréotypes de genre.
03:22 Quand on s'intéresse aux associations qui ont exigé une plus grande importance pour l'éducation à la sexualité,
03:28 là, ça va encore plus loin dans la fonction et la mission qu'on accorde à cette éducation à l'école.
03:33 SOS Homophobie demande, par exemple, que l'éducation à la sexualité
03:38 permette de déconstruire les stéréotypes et les idées reçues qui forment le terreau des LGBTIphobies,
03:46 particulièrement à l'école.
03:48 Reste à voir ce qu'on entend par ce terreau d'idées reçues.
03:50 Le planning familial va un peu plus loin.
03:52 Le planning familial, vous savez, c'est ce qui considère qu'un homme peut être enceinte.
03:55 C'est une information parmi d'autres.
03:57 Considérer qu'il faut contribuer, cette éducation doit faire en sorte qu'on puisse éviter de contribuer
04:04 à reproduire un système binaire.
04:07 Un système binaire, c'est un système fondé sur l'existence de l'homme et de la femme.
04:11 C'est important, d'autant que ces sujets, comme homo-bisexualité, asexualité, transidentité
04:17 et questionnement autour de l'identité de genre, polyamour, font partie de la réalité des jeunes.
04:23 Le planning familial, toujours, veut aller encore plus loin.
04:26 Il veut, je cite, « interroger les rapports sociaux de sexe, la hiérarchie entre les sexualités,
04:32 les normes et les tabous, ce qui permettrait, ajoute-t-on, d'élargir le champ des possibles. »
04:38 Alors, quelle forme prend l'éducation à l'asexualité à l'école?
04:41 Il y a différentes formes possibles.
04:42 Il peut y avoir l'infirmière qui s'en occupe, il peut y avoir l'enseignant ou l'enseignante qui s'en occupe.
04:46 Il peut y avoir aussi des associations qui prennent en charge la formation.
04:50 Quelles formes ces cours, surtout donnés par les associations, peuvent prendre?
04:55 Comme je dis, il y a plusieurs formes possibles.
04:57 Généralement, ça commence avec une séquence où on définit les termes.
05:03 Pardon, avant d'aller dans le dur, ce sont des associations qui viennent à l'école.
05:09 Comme je dis, les cours, cette formation est assurée par plusieurs pôles possibles.
05:13 Il y a plusieurs manières de porter cette éducation à l'asexualité.
05:18 À partir de quel âge?
05:19 J'y arrive. Ça peut commencer très tôt, ça peut aller jusqu'à assez tard.
05:22 Soyez patient.
05:24 On va par exemple diffuser un film.
05:26 On va prendre la peine de définir quelques termes.
05:29 Sexisme, racisme, LGBTI, phobie.
05:32 Ensuite, on va avoir une discussion avec les élèves pour déconstruire les idées reçues.
05:36 À la fin, il va y avoir une méthode qui nous vient de Scandinavie.
05:41 J'ai appris ça.
05:42 On va mettre une série de questions, des petits papiers blancs, des questions pour les élèves.
05:46 Là, le formateur va avoir la responsabilité de répondre à toutes les questions qui sont posées,
05:50 quelles qu'elles soient, toujours dans cette logique de déconstruction des stéréotypes.
05:55 On pourrait se demander simplement, est-ce que c'est véritablement la fonction de l'école d'aller aussi loin
05:59 dans cette définition étendue de l'éducation à l'asexualité?
06:02 On peut se demander s'il y a des dérives.
06:05 Vous venez de parler de SOS Éducation.
06:10 On en a parlé justement, qui ont écrit une lettre au ministre de l'Éducation.
06:14 Quelle forme a pris leur mise en garde, justement?
06:16 Oui, mise en garde, dérive, ça fait raison, c'est le bon terme, je crois, mise en garde.
06:20 SOS Éducation nous en informe.
06:22 C'est une lettre envoyée de six pages et qui raconte une de ces séances qui se passe en février,
06:27 en janvier-février 2023.
06:31 Il y a quelque chose d'un peu étonnant.
06:33 En gros, ce sont des enfants autour de 10 ans.
06:37 Là, on va avoir un cours d'éducation à l'asexualité qui est ambitieux dans son mandat.
06:43 La séance est présentée, les enfants sont censés poser des petites questions.
06:47 Et là, l'infirmière est en charge de poser des questions.
06:51 Les enfants sont traumatisés.
06:53 Ils vont rapporter ça à leurs parents.
06:54 Je donne ce qu'ils ont rapporté à leurs parents pour qu'on donne une idée du contenu de cet enseignement improbable.
07:00 J'espère que ça s'audra un peu grossier au Grivoire ou à tout le moins inadapté, inapproprié.
07:05 Je m'en excuse à l'avance.
07:07 Mais si les enfants peuvent entendre?
07:08 Je précise.
07:10 Malheureusement.
07:11 C'est ce qui se disait à l'école.
07:13 Alors, et voici les réponses apportées par l'infirmière aux élèves d'environ 10 ans.
07:17 Pour le plaisir, une fille suce le pénis du garçon.
07:21 Le garçon suce le vagin de la fille et peut avaler quelque chose.
07:25 Pour le plaisir, la fille peut caresser délicatement les testicules du garçon.
07:30 On peut faire le sexe dans les fesses et dire aux parents de vous vacciner contre le papillon.
07:37 C'est précis à tout le moins.
07:39 [Musique]
07:42 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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