• l’année dernière
Avec Bruno CLAVIER, Psychanalyste et psychologue clinicien, auteur de plusieurs ouvrages, de « L’inceste ne fait pas de bruit, Des violences sexuelles et des moyens d’en guérir » et de « Ils ne savent pas…. Pourquoi la psy a négligé les violences sexuelles » - Éditions Payot.

Retrouvez Brigitte Lahaie du lundi au vendredi à partir de 14h sur Sud Radio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
-
________________________________________

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

________________________________________

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Brigitte Lahaie : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDTwSwAdULSG7Mr2gvFiyJvq

##NOEPISODE##
Transcription
00:00 14h16, Brigitte Laessu de radio.
00:04 Nous sommes avec Bruno Clavier, psychanalyste, psychologue, clinicien.
00:08 Vous avancez beaucoup sur l'inceste, vous donnez des cours,
00:14 notamment aux psychologues, pour que cette question des violences sexuelles
00:21 et des abus durant l'enfance soit un petit peu plus au fait de tous ceux
00:28 qui reçoivent des gens qui ont peut-être subi des violences
00:33 et qui ont des problèmes de santé dus à ça.
00:36 Des symptômes, des problèmes de santé physiques, psychiques, des comportements,
00:42 des choses comme l'anorexie, la boulimie, les scarifications, toutes sortes de choses terribles.
00:48 Et des tentatives de suicide, bien sûr, on a entendu tout à l'heure.
00:51 Bien sûr, parce que ce qui est important à comprendre pour ceux qui nous écoutent,
00:58 lorsqu'un adulte a des problèmes de santé, des choses qui ne tournent pas rond,
01:03 même parfois des insomnies, il peut y avoir eu des abus dans la prime enfance.
01:11 C'est comme pour les maladies, on va dire, communes, le Covid, vous avez trois symptômes,
01:16 quatre choses qui vous alertent, qui fait qu'on a envie de faire un test d'ailleurs,
01:20 on n'a plus d'odorat, on a de la fièvre.
01:22 Et là, vous avez trois choses, par exemple, trois ou quatre choses,
01:25 vous avez de l'insomnie, de l'anorexie, vous avez une maladie de la thyroïde,
01:29 une fibromyalgie, puis des comportements sexuels bizarres, des choses comme ça.
01:34 Quand on a quatre, cinq symptômes comme ça, il faudrait pouvoir être alerté.
01:37 Exactement, pourquoi ? Tout simplement parce que si on veut aller mieux,
01:41 c'est quand même important de connaître, aller à la source de ce qui fait qu'on n'y va pas bien.
01:47 Et plus on y va tôt, plus on va aller mieux vite.
01:51 C'est juste ça, et c'est donc une question de santé publique,
01:55 comme on l'a dit en introduction de cette émission.
01:58 Vous êtes avec nous Jacqueline, merci de témoigner, bonjour.
02:02 Bonjour, bonjour Madame Lahaye, bonjour Monsieur Clavier.
02:06 Oui, bonjour.
02:08 Alors vous, vous avez subi des attouchements quand vous étiez très très très jeune, je crois, c'est bien ça ?
02:14 Oui, oui, oui. Les premiers souvenirs que j'ai,
02:19 enfin les souvenirs, ce n'est pas les premiers que j'ai ressortis de mon sous-conscient,
02:25 sont finalement des attouchements, des caresses, lorsque j'étais encore un bébé.
02:33 Je me rappelle lors d'une séance en EMDR, j'ai découvert qu'il y a un gros ballon qui plonge entre mes jambes,
02:43 et puis j'ai ressenti des stimulations.
02:47 Voilà, donc ça c'était les premières choses que mes parents ont fait avec moi.
02:55 Quand vous dites vos parents, c'est-à-dire c'est à la fois le père et la mère ?
03:00 Oui, au début je pensais que c'était que mon père,
03:04 mais ma fille, elle m'a raconté lorsqu'elle avait 17-18 ans,
03:10 qu'elle avait des souvenirs, des flashs, où elle pensait avoir été abusée par ma mère.
03:19 Et à partir de ce moment-là, je me suis rendu compte aussi que,
03:24 enfin je pouvais ouvrir cette porte de souvenirs vers ma mère,
03:29 et là je me suis rendu compte que c'est finalement les deux personnes qui ont abusé de moi.
03:36 C'est intéressant parce que Jacqueline vient d'utiliser une expression que vous utilisez aussi Bruno Clavier,
03:41 une porte qui s'ouvre.
03:43 Oui, c'est ça, il y a une porte qui s'est ouverte.
03:46 Ensuite, vous avez des souvenirs conscieux, comment dire,
03:51 là on parlait des mémoires et des souvenirs, mais ça remonte à quand, vos premiers souvenirs ?
03:57 Les premiers souvenirs, c'est-à-dire que j'avais,
04:02 ce que j'ai pu sortir pendant toutes ces années, parce que j'ai fait à peu près 40 ans de travail sur moi,
04:09 mais pas constamment, mais avec des grosses grosses, pendant un certain temps,
04:14 et les premiers souvenirs sont lorsque j'étais bébé,
04:19 ensuite j'avais 4 ans, que mon père m'utilisait pour des jeux sexuels avec son copain,
04:28 et celui-là il avait un garçon, et il finit en nous forçant à avoir des contacts sexuels.
04:36 Avec le garçon, c'est-à-dire avec le fils du copain de votre père ?
04:41 Oui, avec le petit garçon, pardon, excusez-moi, je vous entends.
04:44 Je vous en prie, avec le fils du copain de votre père, donc ?
04:47 Oui, c'est ça, de mon père.
04:49 C'est ça, oui, mais c'est bon, évidemment ce que vous avez subi est terrible,
04:55 mais je pense que vous avez déjà bien avancé pour pouvoir nous en parler comme ça.
05:00 Oui, bien sûr, parce que je me suis rendue compte après mes études, lorsque j'avais 28 ans,
05:06 j'ai été au sommet de ce que j'avais envie d'atteindre professionnellement,
05:13 à un moment donné je me suis rendue compte qu'il y a quelque chose qui tourne par où avec toi,
05:18 et grâce au livre qu'un de mes amis m'a donné, c'était le cri primal par Rianos,
05:25 je me suis retrouvée sur chaque page.
05:28 Et du coup, j'ai commencé à chercher une thérapeute,
05:33 et j'en ai trouvé une avec laquelle j'ai travaillé je crois que deux ans,
05:37 et je pense que ce travail m'a permis d'avoir finalement des enfants.
05:42 Parce que là, il y a quoi, il y a une dizaine d'années, je me suis formée en hypnose,
05:47 et en EFT, et j'ai appris par mes formateurs que normalement,
05:52 quelqu'un qui a vécu des choses comme moi ne pourrait jamais avoir des enfants,
05:56 ils n'ont pas de souvenir des personnes qui ont vécu des telles choses,
06:01 qui pouvaient avoir des enfants.
06:03 Donc là, je suis vraiment pleine de gratitude de pouvoir avoir des enfants,
06:08 parce que finalement grâce à mes enfants, j'ai pu ouvrir mon cœur,
06:14 parce qu'il était juste là, qui était fermé.
06:18 Je ne me suis pas rendue compte de ça finalement.
06:21 Donc au fur et à mesure de mon avancement dans ma vie,
06:26 dans les personnes que j'ai rencontrées,
06:28 les techniques que j'ai pratiquées, à part la psychanalyse qui m'a dit "Bien, voilà, j'ai compris au bout de sept ans,
06:38 je sais maintenant ce qui m'est arrivé, mais je suis toujours aussi triste."
06:42 Et de ce fait, j'ai rencontré le MDR et ensuite l'hypnose et le FT.
06:48 Et donc toutes ces techniques mises bout à bout,
06:52 ont fait qu'aujourd'hui je suis capable de vous parler de ça, de ma vie sans pleurer.
06:57 Et plus ou moins aussi dans l'acceptance,
07:01 parce que là, il n'y a pas encore longtemps que je me suis rendue compte,
07:05 en travaillant avec des énergies,
07:07 j'ai fait une formation en géobiologue de l'habitat et de l'habitation et de l'habitant.
07:13 Donc je commence à travailler avec ces énergies-là.
07:16 Je me suis rendue compte que finalement, c'est l'acceptance qui est hyper important pour pouvoir avancer.
07:23 Mais l'acceptance est très difficile à aborder,
07:27 parce que c'est tellement horrible ce qui m'est arrivé.
07:31 Et quand je pense aux patients que je traite maintenant,
07:34 j'ai beaucoup de contact avec des personnes victimes de violences.
07:39 Je suis contente de pouvoir les aider avec les techniques que j'ai apprises.
07:43 Donc c'est toujours la même chose.
07:45 Il y a des croyances limitantes qu'il faut traiter.
07:49 Et je ne sais pas combien d'années j'ai pensé que personne ne m'aime,
07:54 parce que mon père a dit un jour, en me violant, en disant que voilà,
07:59 par là plus personne ne va passer, personne ne va t'aimer.
08:03 Et je me suis sentie sale, parce qu'il m'a dit "tu es sale, tu es une sale femme".
08:06 Il était fou le mec.
08:08 Mais au fur et à mesure de mon avancement et des techniques que je pratique,
08:16 je me suis rendue compte que tout cela a aussi un aspect transgénérationnel.
08:24 Et quand je travaille avec mes patientes qui ont vécu des choses encore pires que moi,
08:31 que j'ai vécues, en travaillant sur le transgénérationnel,
08:38 pour que les personnes se rendent compte que ce n'est pas actuellement
08:42 qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans votre vie,
08:44 mais dans la vie de votre grand-mère, dans la vie de votre mère.
08:47 - Oui, bien sûr, c'est important.
08:49 - Je voulais juste dire quelque chose par rapport aux auditeurs,
08:53 parce que vous citez des choses et les auditeurs ne sont pas forcément au courant.
08:57 Vous avez dit le MDR, le FT, des choses comme ça.
09:00 Ce que je voudrais dire, c'est que,
09:02 il est évident quand il y a des incestes, des violences sexuelles,
09:06 qu'il faut une thérapie par la parole,
09:08 mais on s'est aperçu que ce n'est pas suffisant.
09:10 C'est ce que vous dites vous-même.
09:12 Ce n'est pas suffisant.
09:14 C'est indispensable par la parole, mais ce n'est pas suffisant.
09:17 - Non, ça ne suffit pas.
09:18 - Et donc il faut des techniques qui vont gérer l'émotionnel
09:21 et qui vont un peu enlever des défenses
09:24 qui peuvent très bien rester en psychanalyse, par exemple.
09:27 Surtout quand il n'y a pas de souvenir, ou pas complètement.
09:32 Donc les techniques que vous citez, il y en a d'autres.
09:34 Mais vous voyez, il y a l'hypnose, le MDR, le FT, il y a d'autres techniques.
09:40 C'est pour l'auditeur, que les auditeurs se rendent compte
09:43 qu'il faut justement presque beaucoup d'outils.
09:46 Beaucoup d'outils différents, c'est ce que vous nous dites.
09:49 - Oui, c'est ça.
09:50 Parce que je me suis rendue compte en travaillant sur moi
09:54 et en travaillant avec mes femmes, qui font aussi un travail extraordinaire
10:00 parce qu'elles ont envie de s'en sortir.
10:02 Il faut accéder à la clé de la boîte dans laquelle le trauma est enfermé.
10:13 Et ça, on ne l'arrive que par le corps.
10:16 Parce que je travaille aussi avec la méthode de Fellenkreis
10:19 que j'ai appris il y a 50 ans.
10:21 Et il y a aussi cette histoire d'ouvrir cette boîte
10:27 grâce à l'émotion qui bloque la mémoire.
10:31 - Oui, ce qui est important aussi peut-être Jacqueline à transmettre,
10:35 c'est qu'il y a des moments où en effet c'est par la parole qu'on va passer un petit cap
10:39 et puis après c'est par le corps, après c'est par l'émotion.
10:42 Et ce sont des caps qu'on passe comme ça
10:44 et puis de temps en temps il est nécessaire de reconstituer le puzzle.
10:48 - C'est un travail de longue haleine, on le dit depuis le début de l'émission
10:52 et visiblement vous en savez quelque chose.
10:57 - Oui bien sûr, c'est-à-dire qu'on commence à un moment donné
11:00 et on ne sait pas du tout.
11:01 Je me rappelle lorsque j'avais 29 ans, j'ai commencé.
11:05 Et je me suis dit "Mais bon Dieu, si j'avais su à cette époque-là
11:09 combien d'années il me fallait pour me reconstruire telle que je suis actuellement
11:16 et je suis hyper contente d'arriver à ce niveau-là
11:19 mais il y avait sur cette route-là énormément de choses que j'ai dû dépasser
11:28 et garder l'espoir et garder aussi la croyance et avoir confiance en moi.
11:34 Mais ça je ne me suis pas rendu compte parce qu'il y a...
11:37 Je pense que chacun, et puis quand je vois les femmes avec lesquelles je travaille,
11:41 il y avait toujours quelqu'un dans ma vie et dans leur vie
11:45 qu'il y a quelqu'un qui leur a donné la main et puis j'ai pris la main.
11:49 Et les autres aussi, c'est ça qui est important.
11:52 - Oui Jacqueline, mais je crois qu'il y a aussi cet élan,
11:56 cette énergie qui reste parfois très enfouie en chacun de nous
12:01 mais il y a ça aussi qui parfois...
12:04 Et à ce moment-là, on va croiser sur le chemin quelqu'un qui va nous tendre la main.
12:13 - Merci Jacqueline, en tout cas merci de votre témoignage.
12:16 On continue bien sûr dans un instant avec vous sur Sud Radio 0826 300 300.

Recommandations