Emmanuel Macron "prendra la parole dans quelques jours", annonce le député Renaissance de Paris Sylvain Maillard

  • l’année dernière
Sylvain Maillard, député Renaissance de Paris, est l'invité du 18h20 franceinfo de Jean-François Achilli, le 13 avril 2023.

Category

🗞
News
Transcript
00:00 - Bonsoir à vous Sylvain Maillard. - Bonsoir Jean-François Killy.
00:02 - Vous avez entendu les chiffres de la mobilisation parisienne, nous attendons les chiffres nationaux.
00:07 Comment jaugez-vous cette douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites ?
00:12 Vous dites quoi, baroude d'honneur ou forte mobilisation ?
00:16 - Écoutez, il y a encore du monde dans la rue, c'est clair, mais évidemment beaucoup moins que dans les mobilisations précédentes.
00:22 On prend acte du fait qu'il y a des contestations, qu'il y a des manifestations, qu'il y a des grèves.
00:27 On l'a toujours dit, on attend la décision du Conseil constitutionnel demain,
00:31 et si elle est favorable, comme nous l'espérons, la loi sera promulguée.
00:35 - Vous ne pouvez pas dire essoufflement, etc. Vous êtes prudent, vous attendez quoi ?
00:39 - Je crois qu'il n'y a pas à pavoiser, ni à s'inquiéter, c'est une manifestation, on entend la contestation, on le sait,
00:48 on la connaît, on constate juste qu'il y a moins de monde que dans les manifestations précédentes.
00:52 - Vous dites "nous attendons demain", enfin tout le monde attend demain cette décision du Conseil constitutionnel,
00:58 si les syndicats poursuivent le mouvement en dépit d'une validation éventuelle par les SAH, est-ce que ce serait responsable à vos yeux ?
01:05 - Je crois qu'il y a un temps démocratique, le temps démocratique va normalement se terminer demain soir,
01:13 c'est-à-dire que le Conseil constitutionnel va, je l'espère en tout cas, valider la loi qui a été adoptée par le Sénat et par l'Assemblée nationale,
01:21 et donc il est normal qu'elle soit ensuite promulguée par le président de la République,
01:24 et qu'on puisse surtout travailler avec les organisations syndicales, avec les partis des oppositions,
01:30 pour construire le travail derrière, c'est-à-dire les textes du "travailler mieux", de faire en sorte qu'on puisse améliorer la situation,
01:38 que l'on a entendu aussi dans les manifestations, des gens qui disent "j'ai envie d'avoir plus de sens dans mon travail,
01:43 gagner plus d'argent, le partage de la valeur", je crois que les syndicats ont bien travaillé dessus,
01:48 les syndicats patronaux et salariaux ont vraiment bien travaillé sur une ANI, ce qu'on appelle une ANI,
01:53 donc une conférence nationale interprofessionnelle, un accord, et donc nous voulons le traduire dans la loi.
01:59 - Vous espérez en finir avec la réforme, mais enclencher d'autres sujets qui ne sont d'ailleurs connexes,
02:04 mais ce n'est pas ce que disent les opposants, la CGT, notamment la NUPES,
02:09 considérant que cette décision du Conseil constitutionnel ne constituait pas une fin en soi.
02:15 - Écoutez, c'est leur responsabilité, il y a un parcours démocratique d'un projet de loi,
02:21 nous arrivons à la fin de ce parcours démocratique et il est normal de travailler pour les Français,
02:26 on a besoin de travailler aussi pour les Français, d'améliorer leurs conditions de travail,
02:30 d'améliorer leurs revenus, et donc il nous faut se mettre autour de la table.
02:35 - Mais vous y voyez, Sylvain Maillard, un déni des institutions de ce pays ?
02:38 - Je ne vais pas juger, je pense qu'ils sont aussi dans leur logique,
02:43 moi je suis dans la logique constitutionnelle, nous avons travaillé sur un texte,
02:47 le Sénat, l'Assemblée nationale, il a été adopté, et donc nous attendons la validation définitive par le Conseil constitutionnel.
02:54 Je pense qu'à un moment il faut rester dans le cadre constitutionnel,
02:57 ce sont nos règles qui s'imposent à l'ensemble des acteurs, à l'ensemble des Français.
03:02 - Vous avez entendu la réponse aujourd'hui dans les cortèges de Sophie Binet,
03:05 interrogée sur les propos de la veille du président Emmanuel Macron,
03:08 qui promet aux syndicats un échange qui permettra, dit-il, d'engager la suite et de tenir compte du verdict du Conseil.
03:15 Voici ce qu'a répondu la numéro 1 de la CGT.
03:17 - J'avais envie de dire lol, en fait, c'est-à-dire, bon, on sait bien que tout d'un coup il a envie de rencontrer les syndicats,
03:23 sachant que ça fait un mois qu'on lui a demandé un rendez-vous et qu'il nous l'a refusé.
03:27 Le problème c'est l'ordre du jour, c'est que nous, l'ordre du jour du rendez-vous avec Emmanuel Macron,
03:31 c'est le retrait de cette réforme des retraites.
03:34 Là, en fait, il nous propose un hors-sujet et donc nous, on n'ira pas pour parler de questions
03:39 qui ne sont pas dans la mobilisation aujourd'hui, à savoir le retrait de cette réforme des retraites.
03:43 - La numéro 1 de la CGT qui répond lol au président de la République.
03:47 - Écoutez, je laisse cette façon de s'exprimer à la secrétaire générale de la CGT.
03:52 Moi, j'ai aucun commentaire à faire là-dessus. Je ne sais pas si c'est...
03:57 - Pas de commentaire.
03:58 Emmanuel Macron rattrapé aux Pays-Bas, Sylvain Maillard, par des manifestants qui rappellent à son bon souvenir
04:06 la réforme des retraites. Les oppositions à la dite réforme, il ne peut plus se déplacer sans être, on va dire,
04:13 accueilli par des opposants. Est-ce que le président, désormais, est empêché ?
04:19 - Non, je pense tout simplement à LFI qui s'organise avec quelques-uns à l'étranger.
04:24 Je pense tout simplement que c'est important, d'abord, que le président de la République ait fait ce déplacement aux Pays-Bas.
04:32 C'était attendu, une visite d'État, on ne l'avait pas eue depuis une vingtaine d'années.
04:35 C'est un pays important pour nous, d'autant plus depuis que l'Angleterre est partie.
04:39 - Pour la prise de hauteur, c'est un peu raté, reconnaissez-le.
04:41 - Je pense que c'est plutôt réussi. C'est une visite d'État qui a été réussie.
04:45 Après, si on s'arrête toujours sur l'image de 2 ou 3 personnes qui brandissent un panneau ou qui crient à travers...
04:53 - C'est dommage de réduire une relation extrêmement importante entre les Pays-Bas et une visite d'État entre les Pays-Bas et le président de la République
05:01 uniquement à 2 ou 3 personnes dont vous ne connaissez pas le nom, ni moi non plus, qui vont juste perturber une cérémonie.
05:07 - Sylvain Maillard, le président qui était populaire jusque-là, dégringole dans les enquêtes d'opinion.
05:14 Je sais bien qu'il ne faut pas gouverner avec des sondages.
05:17 Les sondages sont toujours bien quand ils sont positifs et il faut s'en détourner quand ils ne sont pas bons.
05:22 Mais c'est un signe tout de même. Vous êtes un macroniste de la première heure, vous l'étiez en 2016-2017.
05:27 C'est quand même un moment un peu inédit dans son parcours.
05:32 - C'est extrêmement difficile de porter cette réforme des retraites. Nous le savions, nous l'avons senti déjà dès la campagne présidentielle.
05:40 Dès nos campagnes législatives, c'était évidemment une mesure. C'était la mesure difficile à porter.
05:45 On sait que c'est profondément impopulaire parce que demander un effort supplémentaire à tous les Français qui le peuvent,
05:51 c'est, dans l'histoire des réformes, ce qu'il y a de plus compliqué à porter.
05:56 Mais il nous semble important, il nous semble que c'est nécessaire de faire en sorte d'avoir des pensions, des cotisations qui payent les pensions à un long terme.
06:04 Et donc on accepte, et je vais vous terminer là-dessus Jean-François Ackilly, nous acceptons cette impopularité.
06:09 Ça ne veut pas dire qu'on ne veut pas se battre pour améliorer dans le temps qui vient. Nous acceptons parce que nous pensons que c'est essentiel pour la France et pour nos retraités.
06:17 - Vous défendez la réforme des retraites et c'est bien normal. Vous ne trouvez pas que le lien, aujourd'hui, entre le président de la République et les Français, ce lien est altéré, abîmé ?
06:26 - C'est toujours difficile de porter ce type de référent. Donc ce qui est essentiel, c'est que la voix du président soit entendue et que surtout que le CAP soit réaffirmé.
06:35 Il va prendre la parole dans les jours qui viennent. Il l'avait promis lors de l'entretien de 13h il y a quelques jours.
06:44 Je n'ai pas la date, mais il va, je crois, retracer un CAP, réexpliquer le sens de l'action que nous menons depuis des années, mais aussi l'action que nous allons mener dans les semaines qui viennent.
06:55 Oui, je crois que c'est important et je crois que les Français l'attendent. Cette prise de parole aura lieu dans le spa de Londres dans les jours qui viennent.
07:01 - Et vous attendez, vous, peut-être un changement d'équipe, un remaniement ? Tout le monde parle de ça. Ce sera le mot de la fin.
07:05 - Vous savez, je pense que l'important, c'est le CAP et, au fond, d'avoir la majorité, ce qui est le cas, unie, pour pouvoir porter les réformes.
07:14 - Avec Elisabeth Borne, vous souhaitez la voir rester à Matignon.
07:16 - Oui, c'est à moi de décider, mais j'ai confiance. Et le groupe Renaissance, que je préside aux côtés d'Aurore Bergé, a confiance vraiment dans Elisabeth Borne.
07:26 Donc, oui, nous souhaitons, mais en même temps, l'essentiel, c'est de porter une politique. Et donc, nous attendons, évidemment, la fin de cet épisode avec le Conseil constitutionnel.
07:37 - Rendez-vous demain. Merci à vous, Sylvain Maillard, député de Paris, premier vice-président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, d'avoir répondu à nos questions dans le 11 juin France Info.

Recommandée