SMART JOB - Bien dans son job du jeudi 4 mai 2023

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Jeudi 4 mai 2023, SMART JOB reçoit Philippe Fourquet (Secrétaire Général, Portail du rebond)

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00:00 ...
00:08 Message.
00:09 -Bien dans son job, on parle des entrepreneurs
00:14 et des entreprises, et de leurs entreprises.
00:17 Certaines fois, ils traversent des passes difficiles,
00:20 ils sont obligés de mettre la clé sous la porte.
00:23 Ce sont des moments difficiles sur le plan humain,
00:25 sur le plan de l'emploi.
00:27 -Bonjour, Philippe. -Bonjour.
00:30 -Secrétaire général de Portail Rebond.
00:32 Quelques mots sur votre parcours,
00:34 parce que c'est une organisation, un collectif,
00:37 qui, chaque jour, tend la main, accompagne, aide les entreprises.
00:40 D'abord, sur vous, parce que vous venez de chez EY.
00:44 -J'étais chez EY.
00:45 -Grâce à un mécénat de compétences,
00:47 c'est très intéressant, vous basculez dans un mécénat
00:51 de compétences, vous apportez votre compétence
00:53 à un réseau associatif. Ca vous passionne tellement
00:56 que vous êtes chez EY et que vous en faites votre métier.
00:59 Comment ça s'est passé, à titre personnel ?
01:02 -A titre personnel, chez EY, j'accompagnais les entrepreneurs.
01:05 J'étais en charge des bureaux régionaux d'EY,
01:08 sur une clientèle entrepreneur, pas TPE, plutôt PME et TI,
01:11 mais toutes ces histoires d'entrepreneurs me passionnaient.
01:15 -Histoire humaine ? -Oui.
01:16 Que ce soit des entreprises familiales,
01:18 des entreprises de start-upers ou des entreprises créées.
01:22 Quand j'ai eu l'opportunité, en 2012, de croiser Philippe Rombaud,
01:26 le fondateur de 60 000 rebonds,
01:28 qui avait fait le constat, lui,
01:30 au sortir d'une liquidation de son entreprise,
01:33 qu'il n'y avait rien... -Il était seul.
01:35 -Il n'y avait rien pour accompagner les entrepreneurs.
01:39 Il a eu l'idée, à l'époque, de créer une association
01:42 pour accompagner ces entrepreneurs.
01:44 -60 000 rebonds, donc vous en êtes membre.
01:46 Aujourd'hui, un collectif, Portail Rebonds, on va en parler.
01:50 Il y a ce mot "rebond".
01:51 Il y a dans votre message l'idée que oui, on peut se casser la figure,
01:55 l'entreprise peut fermer, ce qui est le cas,
01:58 mais on peut rebondir.
01:59 -C'était ça aussi qui m'animait par rapport à votre question,
02:02 ce sentiment d'injustice et aussi de regard qu'on avait
02:06 sur ces échecs.
02:07 Injustice parce que...
02:09 ces personnes avaient osé,
02:13 avaient osé entreprendre,
02:15 et malheureusement, elles s'étaient retrouvées sur le bord du chemin.
02:19 Souvent, elles étaient stigmatisées,
02:21 considérées comme des... -Des losers.
02:24 -Des losers. -T'as fermé ta boîte,
02:26 t'as pas réussi. -T'as pas réussi.
02:28 Alors qu'en fait, quand on regarde ce sujet-là ailleurs,
02:32 et notamment dans les pays anglo-saxons,
02:34 c'est un élément de l'expérience.
02:36 L'échec est un élément de l'expérience.
02:39 L'échec, si on en tire les enseignements,
02:41 et quand on regarde des gens qui ont réussi,
02:44 ils vous disent tous qu'ils ont eu 2 ou 3 tentatives,
02:47 voire plus, qui ont échoué,
02:49 et puis même des entreprises qui sont vraiment successfoules,
02:53 ils nous disent qu'ils ont eu plein d'échecs.
02:56 La seule différence, c'est que ces échecs-là nous ont pas tués.
02:59 -Ils cherchent l'or, la bonne route.
03:01 Votre mission à vous et vos équipes,
03:04 à la fois des bénévoles, entendons-le bien,
03:06 mais aussi des salariés, c'est quoi ?
03:09 C'est d'avoir un temps d'écoute avec eux,
03:11 d'avoir un programme d'accompagnement ?
03:14 Qu'est-ce que vous leur proposez et leur offrez ?
03:16 -Il y a plusieurs choses.
03:18 Si on regarde au niveau du portail,
03:20 c'est 4 membres à l'origine.
03:22 Donc, 60 000 rebonds, dont on a parlé.
03:25 Là, on leur propose, quand ils ont perdu leur entreprise,
03:28 un accompagnement pour leur permettre
03:30 de rebondir dans le bon.
03:32 -Il y a de la psychologie, de la santé.
03:34 On est un peu abîmés quand on a subi cet échec.
03:37 -Oui. Dans ces situations-là,
03:39 il y a un 1er travail avec des coachs,
03:41 des coachs professionnels.
03:42 Un travail sur la confiance en soi, l'estime de soi.
03:45 C'est directement lié au regard sur l'échec.
03:48 Il faut permettre aux personnes de reconstruire ce qu'on appelle
03:52 ce socle personnel.
03:53 Une fois qu'elles ont construit ça, on peut parler de rebond.
03:56 -Vous dites à chaque entreprise qui arrive démobilisée,
03:59 qui est dans un système très français,
04:02 il a échoué, vous dites qu'il y a encore possibilité
04:05 de rebondir, ou certains vous disent
04:07 "J'arrête, je redeviens salarié, c'est plus possible."
04:10 -Là, au départ, on dit rien. -On est ouvert.
04:12 -On est ouvert. Ce qui est important,
04:14 tout est possible.
04:16 Et ils vont cheminer, et peut-être qu'à un moment,
04:19 ils se rendront compte que, comme vous le dites,
04:21 ça n'était pas fait pour eux et qu'ils vont aller vers le salariat.
04:25 Quand on regarde, il y en a 50 % qui rebondissent en salariat,
04:28 50 % en entrepreneuriat chez 60 000 rebonds.
04:31 -50 % se sont leurrés en disant "je crée ma boîte"
04:34 sans avoir tous les outils. -Pas forcément.
04:36 Dans ces 50 %, vous vous doutez bien qu'en ayant connu
04:39 une liquidation, c'est compliqué de recréer une boîte.
04:42 -Juridiquement, c'est compliqué. -Il y a un certain nombre de sujets.
04:46 Ils choisissent la voie du salariat,
04:48 même s'ils ont envie de recréer une boîte.
04:51 Ils la créeront 2-3 ans plus tard. -Parce qu'ils l'ont en eux.
04:54 -Oui. -Qu'est-ce qui leur a manqué ?
04:56 Vous avez, à travers vos activités, dès le départ,
04:59 avec 60 000 rebonds, et aujourd'hui, Sportail,
05:02 vous avez déjà un tableau de bord.
05:04 Quelles sont les grandes erreurs ?
05:06 Erreurs ou pas ? -Oui.
05:07 -Qu'est-ce qu'ils font ? Les grandes typologies ?
05:10 -La première chose, c'est souvent, quand ça devient difficile,
05:14 à rester seul, à s'isoler. -On parle plus, on se replie.
05:17 -On pense qu'on va sortir la boîte de l'ornière tout seul
05:20 et qu'on porte tout sur ses épaules. -C'est une erreur.
05:23 -C'est une erreur, et c'est vrai aussi,
05:26 dans ces périodes-là, tout s'accélère,
05:29 et le temps de lever le nez du guidon,
05:31 et là, on rejoint le sujet de la santé,
05:33 fait qu'il n'est pas là, et qu'on s'enferme
05:36 dans un mode de fonctionnement qui est dangereux.
05:39 -Vous faites un focus particulier dans "Portail Rebond"
05:42 sur ce volet. -Avec Amarok, oui.
05:44 -Ca veut dire quoi ? Des gens qui rentrent en dépression ?
05:47 Des gens qui peuvent tomber malade ?
05:49 -C'est la dépression, burn-out,
05:51 un burn-out, on peut tomber malade.
05:53 Et ils ont, si vous voulez,
05:56 une difficulté, par cette fatigue extrême,
06:00 à être lucides par rapport à la situation de leur entreprise,
06:04 et aussi à être efficaces.
06:06 Au bout d'un moment, dans ce burn-out,
06:08 on met trois fois plus de temps pour faire une tâche.
06:11 Donc, c'est le premier actif de l'entreprise,
06:14 la santé du dirigeant, surtout sur une petite entreprise,
06:17 3-4 salariés.
06:18 Ca, c'est important, c'est une première cause.
06:21 Ce qu'on voit aussi, ne pas s'entourer et s'isoler.
06:24 La deuxième cause, souvent,
06:26 c'est ne pas gérer suffisamment bien sa trésorerie.
06:29 Euh...
06:30 Souvent, le chef d'entreprise peut s'en remettre
06:33 à son expert comptable.
06:35 Mais le chef d'entreprise doit être un mouton à cinq pattes.
06:38 -Il faut qu'il regarde les comptes. -Et le cash.
06:41 Et ça, souvent, on peut faire du chiffre d'affaires,
06:44 mais si on l'encaisse pas,
06:46 s'il y a des délais très longs pour l'encaisser,
06:49 ou si on a une ardoise, si je peux prendre l'expression,
06:52 là, votre entreprise peut être vite en difficulté.
06:55 Voir même si vous mettez vos oeufs dans le même panier,
06:58 un client qui représente 40 % de votre chiffre d'affaires
07:01 et qui ne paye pas.
07:02 -Je retiens dans notre échange, 50 %,
07:05 même s'ils repartent dans le salariat,
07:07 ont quand même, au fond d'eux, cette petite lumière
07:10 qui dit "tu vas la recréer un jour".
07:12 -30 % d'entre eux. -Ca veut dire
07:14 qu'on a un esprit d'entreprise en France.
07:16 -Exactement. Et puis, la deuxième chose
07:19 qui est intéressante dans ce qu'on dit,
07:21 c'est qu'ils nous disent tous, quand ils recréent,
07:25 "je ne recruterai plus",
07:26 parce qu'ils ont été, et on le comprend,
07:29 très traumatisés par la fermeture de leur boîte
07:32 et le licenciement de leurs collaborateurs.
07:34 Quand on les regarde à 5 ans, ils ont créé 3 emplois.
07:37 -Je voudrais indiquer cette application,
07:40 parce qu'il y a un numéro vert,
07:42 une structure très ramifiée,
07:43 un numéro vert, le 0805 691 880,
07:47 24 heures sur 24. -Exact.
07:49 -Une appli, ça, c'est important,
07:51 téléchargez l'appli, ce qui vous permettra
07:54 d'accéder au portail du rebond.
07:56 Vous remerciez pour l'engagement que vous avez
07:58 en direction de ces femmes et ces hommes
08:01 qui rebondissent pour un certain nombre d'entre eux.
08:04 -Souvent, on dit, vous parliez de mon parcours chez Youaï,
08:07 on vient pour apporter, essayer de donner.
08:10 -On reçoit beaucoup. -C'est énorme.
08:12 C'est ça qui donne de l'énergie.
08:14 -Merci, Philippe Fourquet,
08:15 secrétaire général de Portail, en rebond,
08:18 une appli et un numéro vert.
08:20 Allez sur le site internet de Portail.
08:22 On tourne une page, c'est le livre de Smart Job,
08:25 comme chaque semaine. Tiens, la reconversion,
08:27 ce qui fait écho avec les chances que l'on vient d'avoir,
08:31 c'est possible à 30, 40, même à 50 ans.
08:33 On en parle avec son auteur.

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