SMART JOB - Emission du jeudi 11 mai

  • l’année dernière
Jeudi 11 mai 2023, SMART JOB reçoit François Vigne (Associé, Sycomore Corporate Finance) , Attika Renck (Chief People Officer, Qobuz) , William Thay (président, Le Millénaire) , Véronique Reille Soult (CEO, Backbone Consulting) , Pierre-Arnaud Bouyer (Responsable Diversité et Inclusion, Platform.sh) et Francis Massé (président, MDN Consultants)

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Transcription
00:00 (Générique)
00:07 -Bonjour à tous. Ravie de vous retrouver dans "Smart Job".
00:11 C'est tous les jours du lundi au vendredi.
00:13 Débat, analyse, expertise et vos rubriques habituelles.
00:16 Aujourd'hui, on parle de l'inclusion en entreprise.
00:20 Comment faire cohabiter plus de 30 nationalités ?
00:23 On va en parler avec Pierre-Arnaud Bouyer,
00:25 responsable diversité et inclusion chez Plateforme.sh,
00:29 une entreprise qui cartonne une entreprise de la tech,
00:31 entreprise française.
00:33 Le livre de "Smart Job", "La logotique".
00:35 Vous avez entendu parler de la logotique ?
00:38 C'est un livre, une formation inédite
00:40 pour décupler la créativité des écosystèmes.
00:43 Écrit par Francis Massé,
00:44 il est l'auteur de cet ouvrage, président de MDM Consultants.
00:47 Il sera notre invité dans le livre de "Smart Job".
00:50 Le cerclérage, les experts de "Smart Job",
00:53 comme chaque mercredi.
00:54 On va parler de cette réforme des retraites,
00:57 les retraites d'application sont arrivées au Conseil d'Etat.
01:00 On va parler de cette main tendue du gouvernement
01:03 en direction des syndicats.
01:05 On évoquera la polémique RSA,
01:06 le donnant quelques heures de travail
01:09 en échange de cette allocation.
01:11 Ca ne se passe pas forcément très bien.
01:13 Voilà le programme pour le cerclérage.
01:15 Dans "Fenêtre sur l'emploi", le chief people officer.
01:18 Quel est le nouveau rôle dans l'entreprise ?
01:21 Il avait été un peu critiqué.
01:23 On en reparlera avec Altika Renk,
01:25 qui est le directeur de l'entreprise chez Cobeuse.
01:28 C'est bien dans "Smart Job".
01:30 ...
01:38 -Bismart.
01:39 -Bien dans "Smart Job", on parle d'inclusion, de diversité.
01:45 On en parle là, très concrètement, dans l'entreprise.
01:48 Comment on peut faire coexister, cohabiter harmonieusement
01:52 plus de 30 nationalités, 47 nationalités.
01:55 On en parle avec Pierre-Arnaud Bouillet.
01:57 -Bonjour. -Ravi de vous accueillir.
01:59 Vous êtes responsable diversité et inclusion
02:02 chez Plateform.sh.
02:03 Une entreprise qui cartonne.
02:05 En un mot, vous faites du cloud, entreprise française.
02:08 Vous avez élevé plus de 120 millions d'euros.
02:11 -Oui, en fonction du taux entre 120 et 140 millions
02:14 l'année dernière, en série D.
02:16 -Ce qui est très original dans cette entreprise,
02:18 au-delà de ses résultats économiques,
02:21 c'est que c'est du full remote, 100 % remote.
02:23 -Télé-travail, 100 %. C'est bien ça ?
02:25 -Exactement. -Cette aventure du remote,
02:28 ça a démarré quand ? -L'entreprise a démarré
02:30 il y a 11 ans. Deux ans après, la plupart des équipes
02:33 étant constituées d'ingénieurs, il y avait un constat,
02:36 c'était comment faire pour allier la vie de famille.
02:39 Plus de 50 % des personnes étaient parents,
02:42 avaient des enfants ou prenaient soin de leurs parents,
02:45 et aller chercher les talents au meilleur endroit.
02:48 Ils se sont dit flexibilité horaire d'un côté,
02:51 pour les équipes qui pouvaient l'absorber,
02:53 et ils ont été 39 pays, idéalement.
02:55 -Pierre Arnaud, il y a un vrai sujet,
02:57 mais vous allez m'éclairer sur la question.
03:00 Vous portez la diversité et l'inclusion.
03:02 47 nationalités, on voit bien qu'il y a une volonté
03:05 de diversité et d'inclusion, mais il y a aussi
03:08 un côté pragmatique. On ne trouve pas
03:10 de spécialistes en France. En même temps,
03:12 si vous allez en Inde, au Maroc, dans les pays de l'Est,
03:15 vous allez les chercher. C'est de la diversité
03:18 ou du pragmatisme ? -C'est un mélange des deux.
03:21 Si on part sur le principe à la base de la discipline
03:24 diversité, équité et inclusion, l'idée, c'est d'avoir
03:27 un ensemble de principes et systèmes
03:29 pour pouvoir traiter les personnes en fonction
03:32 de leur différence de la façon la plus juste possible.
03:35 Ça peut être sur des promotions, sur autre chose.
03:38 On ne choisit pas où sont les personnes.
03:40 Ce qu'on s'est dit, c'est que comme cette discipline
03:43 a pour effet un bien-être au niveau des collaborateurs,
03:46 une augmentation de leur productivité,
03:49 ce qui est magnifique pour l'entreprise,
03:51 permet parfois de devenir leader, mais également
03:54 un effet long terme sur le sentiment d'appartenance,
03:57 voire social, puisque d'autres entreprises
03:59 peuvent tenter de faire la même chose.
04:01 On s'est dit, on alliait l'utile à l'agréable.
04:04 -Un mot sur les 47 nationalités. J'évoquais l'Inde.
04:07 Je pense que je ne me suis pas trompé,
04:09 mais 47, ça veut dire que c'est tous les continents
04:12 où vous allez recruter ? -Tout à fait.
04:14 On a divisé le monde en trois régions,
04:17 zone Europe + Moyen-Orient,
04:19 et enfin, pour terminer, l'Asie.
04:21 En fonction du business et des personnes présentes,
04:24 on va dimensionner les entités sur place
04:27 pour augmenter l'intérêt de l'entreprise.
04:30 -Tout le monde en full remote.
04:32 Entreprise française, qui est une scale-up,
04:34 qui marche très fort, on l'entend,
04:36 toutes ces personnes, vous allez les chercher,
04:39 elles sont recrutées, elles ont un contrat français.
04:42 Comment ça se passe ? Elles disent, c'est formidable,
04:45 je suis ingénieur en Inde, je vais avoir un contrat français
04:48 avec tous les droits ? -Pas exactement.
04:50 -C'est plus compliqué que ça. -Effectivement.
04:53 Notre entité principale en France va s'occuper
04:56 des personnes employées françaises,
04:58 mais aussi des contractuels dans le monde.
05:00 Ces personnes vont avoir un contrat spécifique
05:03 permettant de travailler dans des pays
05:05 où on a moins de 10 personnes.
05:07 En revanche, dans des pays où on a plus de 10 personnes,
05:10 on va créer une identité légale
05:12 avec des avantages liés aux pays en question.
05:14 On essaie souvent d'en rajouter un peu plus,
05:17 mais on essaie d'être le plus juste possible.
05:19 -Le plus juste et le plus attractif possible aussi,
05:22 puisque j'imagine que la concurrence est rude.
05:25 Vous êtes un peu le Gaulois dans les entreprises françaises,
05:28 parce que le 100 % remote, full remote total,
05:31 à ma connaissance, il n'y en a pas beaucoup qui usent cela.
05:34 Vous, qui portez cette question de l'inclusion,
05:37 c'est quoi, les avantages ?
05:39 -Alors, le fait... C'est extrêmement attractif
05:41 pour les personnes qui postulent.
05:43 Il y a deux ans, on a eu 13 000 personnes qui ont postulé.
05:47 L'année dernière, 18 000 personnes,
05:49 puisqu'en fait, ce qu'on constate,
05:51 c'est que lorsqu'on leur fait confiance,
05:53 qu'on leur donne des moyens d'avoir accès à des formations,
05:56 notamment pour celles qui font du sport ou qui sont parents,
06:00 en fait, elles ne vont pas en abuser et elles vont travailler.
06:03 Le contrat de base, c'est un contrat de confiance.
06:06 C'est pour ça que nous sommes très populaires.
06:09 -Comment ça se passe ? La cohabitation, on l'entend.
06:11 Vous ne réunissez pas les 47 nationalités
06:14 dans un grand immeuble où tout le monde parlerait l'anglais.
06:17 Je pense que tout le monde parle anglais.
06:20 Comment on fait la passerelle entre tous ces continents,
06:23 entre différentes cultures, différentes manières de travailler
06:26 et comment on arrive encore à faire entreprise
06:29 avec toutes ces différences ?
06:31 -Excellente question.
06:32 Effectivement, on a commencé par décider
06:34 que la langue de travail serait l'anglais.
06:37 Par la suite, on a mis en place des référentiels,
06:40 c'est-à-dire une bibliothèque de livres
06:42 auxquels les personnes peuvent accéder,
06:44 des suggestions, même, par mois,
06:46 pour comprendre les différences de communication interculturelle,
06:50 l'intersectionnalité, quand on manage des personnes
06:53 qui n'ont pas la même culture que la sienne,
06:55 pour ne pas mettre en place des biais
06:58 lors de promotions ou d'évaluations annuelles.
07:00 On a des budgets, pour faire du coworking
07:03 dans des pays spécifiques, des regroupements interpays...
07:06 On a des façons de créer d'autres types de liens.
07:09 L'idée, c'est de mettre en place un maximum de temps d'échange,
07:12 parfois sur des thématiques dures,
07:14 comme lors de tables rondes sur le burn-out
07:17 et la prévention de celui-ci, avec des témoignages de personnes,
07:20 la parentalité d'adolescents ou d'adolescentes
07:23 lors du mois de Pride en juin.
07:25 On a eu une table ronde récemment
07:27 sur les cultures africaines et leurs diasporas,
07:30 par exemple les populations n'yrouba,
07:32 célèbres pour leur musique, plus de 40 millions de personnes,
07:35 à dominante nomade, plus de 50 millions dans le monde,
07:38 pour que les gens aient un espace
07:40 où ils peuvent poser des questions aux autres
07:43 pour apprendre de leurs différences,
07:45 mais aussi pour ne pas être à l'aise,
07:48 ce qui garantit un espace où on peut parler de tout type de sujet.
07:51 -C'est une entreprise monde, votre entreprise.
07:54 Il y a aussi, au-delà de l'aspect purement business,
07:57 qu'on évoquait au début de l'échange,
07:59 parce qu'il y a du pragmatisme,
08:01 qu'il faut recruter, que vous grossissez,
08:04 comme effet et comme sociologie dans l'entreprise.
08:07 Les collaborateurs sont plus ouverts ?
08:09 -C'est très intéressant, parce que c'est un peu, dans certains cas,
08:13 soit on a des personnes qui souhaitent travailler
08:15 dans un contexte multiculturel ou international,
08:18 à cause d'expériences passées, d'histoire familiale,
08:21 ou même du fait d'être... -Ouvert au sujet.
08:24 -Et on va avoir des personnes qui se disent
08:26 "pourquoi pas, j'ai jamais tenté",
08:28 auxquelles elles vont poser énormément de questions
08:32 et parfois on a un dispositif d'échange,
08:34 par exemple lors de vacances,
08:36 et les personnes vont découvrir d'autres cultures.
08:39 -On peut faire entreprise, même en 100 % full remote,
08:42 avec 47 nationalités, il faut le préciser,
08:45 et vous êtes en recrutement, je m'imagine,
08:47 dans les trois parties du monde dont on a parlé.
08:50 -Tout à fait.
08:51 Les deux années précédentes, on avait un objectif
08:54 de plus de 100 personnes sur deux ans,
08:56 qu'on a accompli.
08:57 On souhaite prendre soin des collaborateurs,
09:00 et on investit sur le talent management
09:02 pour leur permettre d'être plus performants.
09:05 -L'empowerment. -Exactement.
09:07 -Pierre Arnaud, une dernière question,
09:09 c'est quoi la nationalité dominante ?
09:11 -Alors, une centaine de personnes du côté français,
09:14 une centaine de personnes du côté américain,
09:17 et après, pour le reste, c'est à peu près égal
09:20 entre Inde, Australie, Allemagne,
09:24 Canada et Angleterre, peu ou prou.
09:26 -C'est la liste des pays qui vivent,
09:29 de toutes ces nationalités qui vivent harmonieusement,
09:32 en tout cas, au sein de Plateform.sh.
09:34 Merci, Pierre Arnaud Bouillet, d'être venu nous rendre visite.
09:37 Responsable diversité et inclusion
09:39 dans cette scale-up française, faut-il le préciser,
09:42 mais entreprise monde. Merci à vous.
09:45 On tourne une page, c'est le livre de Smartjob.
09:47 Là, évidemment, on va découvrir quelque chose
09:50 dont je pense que vous n'avez jamais entendu parler,
09:53 la Logothique, c'est un livre, et on en parle avec son auteur.
09:56 Il va tout nous raconter.
09:58 ...
10:09 Le livre de Smartjob, alors, un livre avec un mot
10:13 dont vous n'avez jamais entendu parler,
10:15 je crois même qu'il n'est pas dans le dictionnaire,
10:18 la Logothique, une formation inédite
10:20 pour décupler la créativité des écosystèmes.
10:23 C'est un livre extrêmement riche et totalement disruptif.
10:27 On en parle avec Francis Massé,
10:29 vous êtes l'auteur de ce livre.
10:31 On vous connaît, vous êtes venu nous parler d'aviation
10:34 au moment de cette crise Covid,
10:36 où on disait que plus aucun avion ne décollerait,
10:39 ce qui, évidemment, est faux.
10:40 Vous avez monté l'UTA,
10:42 qui est une université particulière.
10:44 Commençons par le début. Ce livre propose
10:46 une disruption de la formation,
10:48 de la manière dont on peut accompagner
10:51 des participants à des formations.
10:53 Ce qui est intéressant, c'est que c'est une expérience
10:56 qui est en fait une expérience de l'aviation.
10:58 C'est-à-dire que vous avez été invité
11:00 de ce que vous faites déjà à l'UTA
11:02 et vous vous êtes dit de cette réalité.
11:05 Je vais en faire un concept.
11:06 Souvent, c'est l'inverse.
11:08 On fait un concept et on irradie la réalité du quotidien.
11:11 Vous êtes parti de l'inverse.
11:13 L'UTA, c'est la Logothique qui n'avait pas été inventée.
11:16 -En quelque sorte, oui.
11:18 L'UTA, c'est l'université du transport aérien.
11:21 C'est une formation professionnelle inédite,
11:23 portée par l'ENAC
11:25 et cette idée de Logothique à partir du TA.
11:28 Et tout l'écosystème du transport aérien,
11:31 la filière professionnelle de l'aéronautique
11:34 et du transport aérien
11:35 a porté cette aventure, ce nouveau concept.
11:39 C'est une formation professionnelle,
11:41 mais c'est une formation professionnelle
11:44 qui a une singularité.
11:46 C'est une formation professionnelle
11:48 au sein d'une filière professionnelle,
11:51 pas dans une entreprise unique ou une administration unique.
11:54 C'est une formation professionnelle
11:56 à l'intérieur de l'écosystème du transport aérien
11:59 et de la construction aéronautique.
12:01 -Pour donner envie à ceux qui s'intéressent à ces sujets,
12:04 il y a l'idée d'associer tous les acteurs
12:07 dans des écosystèmes, le public, le privé.
12:09 Page 96, quand même, vous nous prenez par la main.
12:12 Vous dites qu'il n'est pas aisé de présenter la Logothique
12:15 en tant que forme particulière de formation professionnelle.
12:19 On est dans la notion d'université d'entreprise,
12:22 sauf que nous sommes ici
12:23 dans une université inter-entreprise
12:25 doublée en suis d'un partenariat public-privé.
12:28 J'ai essayé de trouver la définition.
12:30 C'est ça, l'idée ? On fait tomber les murs ?
12:33 -On fait tomber les murs,
12:35 on prend dans une même conception de formation
12:38 l'ensemble des parties prenantes
12:40 d'une même filière professionnelle.
12:42 C'est facile à comprendre en termes de transport aérien.
12:45 L'écosystème du transport aérien,
12:47 ce sont les avionneurs, les motoristes,
12:50 les compagnies aériennes, les aéroports,
12:52 toute la supply chain aéronautique,
12:54 les compagnies aériennes, l'ADGAC...
12:57 -Où tout le monde se forme.
12:58 -Tout le monde se forme en même temps.
13:01 On fédère les équipes.
13:02 Ce sont des hauts potentiels,
13:04 le top du middle management,
13:06 des 4 dirigeants supérieurs.
13:08 On forme les équipes,
13:09 on les apprend à travailler ensemble,
13:11 à fédérer, à partager leurs points de vue
13:14 et à réfléchir aussi
13:16 sur l'avenir de cet écosystème.
13:19 Aujourd'hui, il y a tout un tas de thématiques
13:22 qui font que l'inter...
13:23 Cette filière est interpellée
13:28 et se pose des questions.
13:29 -Vous êtes intéressé aux enjeux de la fonction publique.
13:32 Vous y revenez, puisque vous dites
13:35 que notre modèle est, pour ne pas dire en panne,
13:37 quasiment subclaquant.
13:39 Il faut le réinventer.
13:40 Comment ? En faisant rentrer dans l'écosystème
13:43 des acteurs privés, en ouvrant la fonction publique
13:46 et ses acteurs à d'autres formes de formation.
13:49 C'est ça, la philosophie de la logotipe ?
13:51 -Oui, c'est tout à fait ça.
13:53 Le service public, c'est d'abord et avant tout
13:56 le service du public.
13:57 Donc, mettre les fonctionnaires concernés
14:00 dans un écosystème particulier,
14:02 là, en l'occurrence, la DGAC
14:03 pour l'écosystème du transport aérien,
14:06 on les met en présence de leurs homologues
14:08 dans les parties prenantes de cet écosystème
14:11 dans l'ensemble des entreprises.
14:13 C'est un partenariat public-privé.
14:15 On a fait la preuve du concept,
14:17 puisque ça fait 7 ans que l'Ecole nationale de l'aviation civile,
14:21 avec tout le secteur aérien, développe cette formation.
14:25 -Vous insistez aussi au-delà de ce sujet très organisationnel,
14:29 c'est-à-dire de faire travailler ensemble
14:31 des gens qui n'ont pas l'habitude de travailler ensemble,
14:34 vous le prouvez à l'UTA.
14:36 Vous évoquez aussi un concept écologique
14:38 de transformation de notre société.
14:41 Comment vous allez jusque-là à travers la logotipe ?
14:44 -Oui, alors là, je fais appel à deux notions clés.
14:47 C'est l'écosystème...
14:48 Un écosystème complexe innovant,
14:52 qui est porté notamment par Michel Salovkos
14:55 et beaucoup d'autres.
14:56 Michel Salovkos intervient d'ailleurs
14:59 à l'Université du transport aérien,
15:01 en sa qualité de directeur de la prospective
15:04 à l'Université catholique de Lille.
15:06 Mais cet écosystème innovant a besoin,
15:10 pour innover, d'être beaucoup plus cohérent
15:13 et de mieux se connaître dans son interne.
15:15 Il faut avoir une partie prenante, publique et privée.
15:18 Mais pour être innovant, il faut s'ouvrir à d'autres écosystèmes.
15:22 Pour s'ouvrir à notre écosystème,
15:24 il faut d'abord que lui-même soit cohérent, cohésif.
15:27 Et s'ouvrir, pour illustrer ça, c'est très simple à comprendre,
15:31 la décarbonation, aujourd'hui,
15:33 qui est absolument obligatoire,
15:35 qui est un enjeu de l'écosystème du transport aérien,
15:38 ne peut se faire que si cet écosystème
15:41 se met en contact avec l'écosystème de l'énergie.
15:44 C'est-à-dire que, en l'innovant,
15:46 l'écosystème doit être transformant,
15:48 en ce sens qu'il doit être une solution pour la société
15:51 et la société désirable que l'on souhaite pour demain.
15:55 -Merci d'être venu nous rendre visite.
15:57 La logotique, c'est un nouveau mot.
15:59 Au-delà du mot, c'est un concept extrêmement détaillé.
16:02 -On peut l'appliquer dans d'autres écosystèmes,
16:05 la santé, les médias, etc.
16:07 -Les médias, publics, privés, c'est un concept.
16:10 En fait, le système va se rebiffer, quand même,
16:13 après avoir lu votre livre, non ?
16:15 -Non, puisque ça fait 7 ans
16:17 que nous appliquons à l'université du transport aérien
16:20 cette méthode et je ne pense pas qu'on puisse...
16:23 On peut l'appliquer dans d'autres écosystèmes
16:26 qui en ont besoin, car notre société est faite d'organisations.
16:29 Il faut faire évoluer toutes les organisations
16:32 et les transformer.
16:33 -Une formation inédite pour décupler la créativité
16:36 des écosystèmes, édition L'Armatant,
16:39 avec une préface de Yannick Aswad
16:41 et une postface de Michel Saloff-Coste,
16:43 auteur Francis Massé.
16:45 Merci, Francis Massé, d'avoir rendu visite.
16:47 Vous êtes à la tête de l'UTA,
16:49 l'université du transport aérien.
16:51 -A l'ENAC. -A l'ENAC.
16:53 Merci à vous. On tourne la page.
16:55 Courte pause. Les experts de Smart Job,
16:57 avec l'actualité, elle est riche.
16:59 On va parler de la main tendue d'Elisabeth Borne au syndicat.
17:03 On va évoquer les décrets d'application
17:05 qui sont au Conseil d'Etat,
17:07 les décrets de la réforme des retraites.
17:09 Le donnant-donnant, un peu de travail
17:12 en échange de l'allocation, ça ne se passe pas très bien.
17:15 On en parle avec nos experts.
17:17 ...
17:29 Le cerclérage, les experts,
17:31 la réforme des retraites et les décrets d'application,
17:34 la main tendue d'Elisabeth Borne au syndicat,
17:36 est-ce dire que c'est doucement le champ du signe
17:39 de la contestation ? Peut-être pas.
17:41 On va parler du RSA, le donnant-donnant,
17:44 c'est-à-dire quelques heures de travail
17:46 en échange de cette allocation.
17:48 Ca ne se passe pas très bien.
17:50 Quelques voix se sont élevées pour contester cette proposition.
17:53 On en parle avec mes invités.
17:55 Véronique Raïssouïte, merci d'être avec nous.
17:58 Vous êtes la CEO de Backbone Consulting
18:00 et vous avez devant vous votre dernier livre.
18:03 Il sort aujourd'hui, donc il est tout chaud des imprimeries.
18:07 "L'ultime pouvoir, la vérité sur l'impact des réseaux sociaux".
18:11 Vous ne sciez pas la branche sur laquelle vous êtes assise ?
18:14 -Pas du tout. -On est d'accord.
18:16 -C'est donner des clés de compréhension
18:18 et essayer de voir comment on sort de cette situation compliquée.
18:22 -Merci d'être là. William Thay est à mes côtés,
18:25 président du Le Millénaire.
18:26 Ravi de vous accueillir, François.
18:29 François, associé chez Sycomore Corporate Finance.
18:32 Vous êtes membre des entrepreneurs et dirigeants chrétiens.
18:35 J'ai envie de regrouper les deux.
18:37 Il y a les décrets d'application qui vont partir,
18:40 qui sont sur les bureaux du Conseil d'Etat,
18:42 pour examiner l'aspect très concret de l'application.
18:45 Et au même moment, Elisabeth Borne tend la main au syndicat.
18:49 Dans quel état d'esprit vous vous situez ?
18:51 Nous tous, et l'état d'esprit des Français.
18:54 Est-ce que vous avez le sentiment,
18:56 et commençons par Véronique,
18:57 qu'on est en train de solder ce mouvement social ?
19:00 Ou pas ? -En tout cas, pour les Français,
19:03 le fait que les syndicats rencontrent la Première ministre,
19:06 c'est plutôt une bonne nouvelle.
19:07 Les syndicats sont ceux qui sont sortis un peu gagnants
19:10 de cette séquence.
19:12 Gagnants parce que les Français ont apprécié leur alignement
19:15 et leur bon sens.
19:16 Et d'ailleurs, dans cette consultation,
19:19 c'est le maître mot, le bon sens,
19:20 en disant qu'on doit se poser la question de quoi,
19:23 quel est l'objectif, de quoi allons-nous parler,
19:26 et comment on va en parler.
19:28 Les Français sont plutôt attentifs et positifs,
19:31 il y a du mal de voix qui s'élèvent pour dire
19:33 qu'on aurait pu parler de ces sujets avant.
19:35 -On est d'accord. -C'est fait, c'est ainsi.
19:38 -Je précise que le CESE organisait,
19:41 hier et mercredi,
19:43 une grande journée autour du travail,
19:45 journée dans laquelle Sophie Binet,
19:48 le patron de la CFDT, Laurent Berger,
19:50 tout le monde était autour.
19:52 On avait l'impression qu'on préparait la réforme des retraites.
19:55 Est-ce qu'on est en train de solder le sujet ?
19:58 D'une manière, je dirais, un peu douce.
20:00 Il y a encore des ministres qui se font interpeller,
20:03 mais on a le sentiment que tout ça est en train de doucement s'atténuer.
20:07 Peut-être me trompe-je.
20:09 -Tout le monde souhaite sortir de la crise.
20:11 Ca fait plusieurs mois qu'on est dans une phase
20:14 qui est préoccupante pour la démocratie française
20:17 et pour la société.
20:18 Tout le monde cherche à en sortir.
20:20 Il faut trouver un chemin de sortie.
20:22 C'est compliqué quand il y a un rapport de force,
20:25 un jeu de rôle.
20:26 Chaque acteur essaie d'y contribuer,
20:29 et nous, aux entrepreneurs et dirigeants chrétiens,
20:31 nous sommes très favorables au dialogue social.
20:34 Nous croyons au rôle des partenaires sociaux.
20:37 Le dialogue doit enfin reprendre.
20:39 -16, 17 mai prochain, donc, en format bilatéral,
20:42 c'est du jargon de dialogue social et de syndicat,
20:44 on se voit un peu en tête à tête,
20:46 et ça évite la grande tablée où personne ne se dit rien.
20:50 C'est un peu ça, le sujet.
20:51 Dans quel état d'esprit vous vous situez ?
20:54 Vous dites que le gouvernement a plutôt réussi son coup
20:57 parce qu'il y a eu six mois de mouvement social,
20:59 ils vont renouer le dialogue sur des sujets importants
21:02 autour du travail, de la formation, des lycées professionnels,
21:06 et l'été va arriver, on n'en parlera plus ?
21:08 -Le point est mixte.
21:10 Le gouvernement a réussi à faire passer sa réforme des retraites
21:13 et la prise des décrets d'application veut dire
21:16 aux syndicats que ça ne sert à rien de manifester,
21:19 vous n'obtiendrez pas le retrait.
21:21 Le seul moyen possible, c'est le RIP.
21:23 -8 juin prochain. -Et éventuellement...
21:25 -La loi Lyot. -Et la loi Lyot.
21:27 Hormis ça, les décrets d'application sont passés,
21:30 arrêtez de manifester, on ne retirera pas la réforme.
21:33 Ensuite, les syndicats sont à la croisée des chemins.
21:36 Ils ont augmenté leur code de popularité
21:39 dans toutes les enquêtes d'opinion.
21:41 Avant, c'était au même niveau qu'un parti politique.
21:44 Maintenant, ils ont une utilité pour les Français.
21:47 Comment ils utilisent leur capital politique
21:49 en vue d'obtenir quoi ?
21:51 Est-ce qu'ils vont dans une posture révolutionnaire
21:54 ou dans une posture démocratie classique ?
21:56 Un syndicat doit être un intermédiaire
21:59 entre les Français, le pouvoir politique...
22:01 -Véronique disait qu'ils avaient montré
22:03 des capacités pacifiques, des coûts...
22:06 -Soit on reste sur la culture révolutionnaire classique
22:09 qu'on a obtenue depuis les congrès de la SFI,
22:11 soit ils sont dans une posture plutôt nordique,
22:14 à l'allemande ou scandinave,
22:16 pour obtenir leur capital politique
22:18 pour avoir des obtentions et des avancées pour les salariés.
22:22 -Ce n'est pas un syndicalisme du XXIe siècle.
22:24 C'est la question que je pose. -Pour le service.
22:27 -Pourquoi ils ont intérêt à le faire ?
22:29 Premièrement, les manifestations conduisent
22:32 à une radicalisation de la violence.
22:34 Ils seront jugés responsables, comme lors du 1er mai.
22:37 Si vous continuez comme ça, les casseroles à l'aide,
22:40 vous aurez plus de violence et les syndicats seront responsables.
22:44 Le 2e point, c'est qu'ils doivent justifier leur utilité.
22:47 Ils ont obtenu un capital politique.
22:49 Ce n'est pas pour obtenir des avancées pour les salariés.
22:52 -Vous n'êtes pas d'accord ? -Le 3e point,
22:55 c'est que le gouvernement a intérêt à négocier avec eux
22:58 et leur donner quelques gains. Emmanuel Macron est obligé
23:01 de passer l'étape et de pas donner de moralisme.
23:04 -Du gain ou du grain. On dit souvent "du grain à moudre".
23:07 Il faut donner au syndicat du grain à moudre.
23:10 Vous n'êtes pas d'accord ? -C'était juste sur les syndicats.
23:13 Ils n'ont pas été tenus responsables du 1er mai.
23:16 Après, oui, il va falloir qu'ils transforment.
23:19 Je ne sais pas si ça sera un syndicalisme moderne ou pas.
23:22 Une partie de l'opinion va continuer à être un peu insatisfaite.
23:26 Le vrai sujet, on le sort très abîmé.
23:28 -Un bruit de fond. -Et on le sort très abîmé.
23:30 Il y avait déjà une défiance des Français
23:33 envers les politiques.
23:34 Là, la défiance est énorme.
23:36 -Elle est garde
23:38 du président de la République, qui n'arrive pas à redresser sa cote.
23:41 -C'est compliqué. Surtout, les sujets
23:44 que vous souhaitiez aborder aujourd'hui,
23:46 la défiance est systématiquement là.
23:49 Dès que vous annoncez des chiffres,
23:51 il y a une défiance sur la réalité de ce que vous annoncez.
23:54 Dès que vous menez un début de négociation,
23:56 il y a une défiance sur la réalité de votre sincérité.
24:00 La défiance risque d'être très compliquée pour le gouvernement.
24:03 -Projet de loi lycée professionnel France Travail,
24:06 on évoque l'idée d'un débat sur l'immigration,
24:09 qui fait écho à notre émission sur le travail,
24:12 parce qu'il y a un débat autour du travail de cette immigration choisie.
24:16 C'est pas encore officiel.
24:17 Les décrets d'application arrivent au Conseil d'Etat.
24:20 Les choses deviennent très concrètes.
24:22 On en sait un peu plus.
24:24 4 bornes d'âge, auparavant, il y en avait 2.
24:27 On en sait plus sur quand on a commencé à 16 ans.
24:30 Vous vous rappelez, ça avait été le débat.
24:32 On savait pas, à l'Assemblée, si c'était 16 ans, 18 ans.
24:35 Concrètement, vous, chez les entrepreneurs
24:38 et dirigeants chrétiens, qu'est-ce que vous dites ?
24:41 Vous la soutenez, la réforme ? -Non.
24:43 -Je vais pas vous piéger. -Vous ne me piégez pas.
24:46 -On devient concret.
24:47 -Il faut rentrer dans le concret.
24:49 "Concret", c'est dire "difficulté".
24:51 On voit bien les difficultés.
24:53 Le 1er septembre, les salariés en congé, etc.
24:55 Il y a eu plein de difficultés à gérer.
24:58 C'est notre quotidien.
24:59 Nous, nous sommes pour une réforme des retraites.
25:02 Nous considérons que cette réforme de retraite
25:05 a été mal menée.
25:06 Elle a malheureusement abîmé le dialogue social
25:09 et le pays. Cette réforme est nécessaire.
25:11 Il y a un problème de financement et de vieillissement.
25:14 Il y a énormément de choses à faire.
25:16 Nous soutenons la réforme des retraites.
25:18 Il faut avancer au service des salariés
25:21 et de la société.
25:22 -Je voudrais associer 2 sujets.
25:24 Vous travaillez les sujets avant de venir.
25:26 Il y a l'emploi salarié dans le privé
25:29 qui progresse toujours un tout petit peu.
25:31 Je trouve que c'est un chiffre très intéressant.
25:34 Et puis, au même moment, une polémique émerge,
25:37 un début de polémique autour de ce RSA,
25:39 revenu de solidarité actif,
25:41 qui était en fait une allocation
25:43 qui est versée sans contrepartie.
25:45 C'était la règle.
25:46 Les départements géraient financièrement
25:49 cette allocation. Elle avait un coût assez lourd
25:51 pour les départements. Sauf que là,
25:54 dans le cadre de la réforme de France Travail,
25:56 Olivier Dussopt, Thibault Guillouis,
25:59 évoquent l'idée d'un donnant-donnant.
26:01 Je me tourne vers vous,
26:02 parce que le millénaire,
26:04 vous êtes un think tank gaulliste social.
26:06 Vous dites quoi ? Il y a gaulliste et il y a social.
26:09 Vous êtes plutôt pour le donnant-donnant
26:12 sans contrepartie.
26:13 -Il faut faire des réformes
26:15 pour que plus le pays est fort, plus on augmentera
26:17 le pouvoir d'achat et moins on aura de chômage.
26:20 On n'est plus sur le même cycle économique depuis 2008
26:23 que ce qu'on avait avant.
26:25 Vous aviez 3 cycles économiques.
26:27 45-79, le cycle canésien classique,
26:29 battu en brèche par les deux chocs pétroliers.
26:32 82-08, le cycle néolibéral,
26:33 où vous aviez toujours la même chose.
26:35 L'augmentation du taux d'emploi était intimement corrélée
26:39 à la croissance économique.
26:40 -On continue à croire ça.
26:42 On nous dit régulièrement qu'on attend la croissance
26:45 pour recréer de l'emploi.
26:46 -C'est pas exact.
26:48 Quand vous regardez la crise sanitaire,
26:50 on était en récession économique,
26:52 et pourtant, le taux de chômage s'est maintenu
26:55 grâce aux dispositifs, sur un échelon mixte.
26:58 -Grâce à de l'aide publique.
26:59 -Et le rythme néolibéral.
27:01 Le point essentiel, c'est comment on fait
27:04 pour permettre à ces gens-là de revenir à l'emploi durablement.
27:07 Il y a plusieurs données dessus.
27:10 Il y a des gens au chômage conjoncturellement.
27:12 La plus importante sur laquelle s'attaquent
27:15 tous les gouvernements, c'est le chômage structurel.
27:18 Le chômage structurel est composé par différents facteurs.
27:21 Le premier, c'est que vous avez des personnes
27:24 qui sont en incapacité de revenir dans l'emploi,
27:27 soit par manque d'envie, soit parce qu'ils ne peuvent pas
27:30 revenir dans les conditions d'emploi.
27:32 Il y a une partie où on doit faire de l'industrialisation,
27:35 car ce sont des métiers manuels à haute valeur ajoutée.
27:39 -Vous êtes en verre d'eau.
27:40 -Est-ce qu'il faut, en échange de cette allocation
27:43 de l'argent public, dire à ces salariés
27:45 "On vous remet doucement sur le chemin du travail ?"
27:48 -Il y a deux raisons pour lesquelles il faut le faire.
27:51 La première, c'est que vous créez un décalage
27:54 entre l'intérêt de rester en aide sociale
27:57 et ceux qui prennent des métiers salariés.
27:59 Revenir sur l'emploi devient plus intéressant et plus attractif
28:03 pour les métiers, y compris un SMIC et 1,6.
28:05 Le deuxième point, c'est que ces personnes-là,
28:08 quand ils vont revenir dans l'emploi,
28:10 ils vont revenir dans un cadre normal,
28:12 être habitués à travailler.
28:14 -Vous en pensez quoi ? J'ai l'économiste
28:16 Michael Zemmour qui avait lancé le débat sur les 1 200 euros.
28:20 Il s'est fait connaître sur cette question.
28:22 Il dit que ça coûtera une fortune de donner de 15 à 20 heures
28:26 d'activité à chaque allocataire du RSA.
28:28 Martin Hirsch, le créateur, dit que c'est un non-sens
28:31 car on dévoie la philosophie du RSA.
28:33 Qu'en pensez-vous ? L'opinion est plutôt favorable
28:36 à l'idée du donnant-donnant ? -L'opinion, globalement,
28:39 est plutôt favorable, en tout cas, les classes moyennes.
28:42 Les gens qui ne sont pas concernés par le RSA
28:45 considèrent que c'est une bonne nouvelle.
28:47 Pour autant, il y a pas mal de témoignages,
28:50 en particulier du contrat d'engagement jeune,
28:52 de jeunes qui suivent ces contrats et disent que c'est bien.
28:56 -Ca fonctionne. -Aussi, des choses.
28:58 Mais, globalement, les mots qui ressortent le plus
29:01 quand j'essaie de regarder les commentaires,
29:04 c'est "travail gratuit", "bénévolat",
29:06 "bien-fait", "beaucoup autour de la culpabilité".
29:09 Globalement, les gens qui connaissent bien le sujet,
29:12 en particulier dans les fameux territoires ou régions,
29:15 je sais plus comment dire... -Territoires, c'est la mode.
29:18 -Disent que ça n'est pas du tout faisable,
29:21 que c'est très compliqué et que la probabilité
29:23 que ça puisse se déployer reste compliquée.
29:28 Mais oui, l'opinion est plutôt positive.
29:30 Mais là encore, il ne va pas falloir faire des promesses
29:34 qui ne sont pas suivies et souvent, c'est vécu comme un sujet de sanction.
29:37 -Le gouvernement s'appuie sur le modèle
29:40 du contrat d'engagement jeune, des jeunes lénites accompagnés,
29:43 suivis par l'émission locale, qui permet à des jeunes de reprendre.
29:47 Martin Hirsch dit "transformer un allocataire
29:50 "en une main-d'oeuvre sans droit est une régression sociale".
29:53 -Il faut aller au-delà des déclarations
29:56 et surtout par rapport à ce problème d'intégration.
29:59 Ça fait 30 ans qu'on dit qu'il faudrait...
30:01 On a dit pour le RMI, pour le RSA,
30:03 il faut intégrer les gens dans le travail.
30:06 Nous sommes tous favorables.
30:07 Il faut aller dans la pratique.
30:09 Il faut encadrer, former, trouver les emplois.
30:12 Donc aller au-delà des annonces pour aller dans le détail des choses
30:16 et permettre à tous ces salariés ou ceux du monde du travail
30:20 d'y rentrer.
30:21 C'est notre rôle, sachant que le vrai objectif,
30:24 c'est que le RSA n'existe plus,
30:26 car tout le monde est en activité.
30:28 Le vrai objectif, c'est de continuer
30:31 pour éviter que les gens restent en dehors du marché du travail.
30:34 -Thibault Guilluit, qui vient régulièrement sur ce plateau,
30:37 qui est aujourd'hui le haut-commissaire
30:40 qui va prendre les rênes de France Travail,
30:43 a déjà lancé 18 expérimentations sur des territoires.
30:46 La Seine-Saint-Denis a bloqué.
30:48 Mais sur le fond, il y a quand même l'idée
30:50 qui renvoie à l'idée d'une société de la cistana,
30:53 qu'on essaie de battre en brèche
30:55 par l'idée qu'en faisant quelques heures d'un travail...
30:59 -C'est un peu comme un exemplar, je le concède.
31:01 Ca remet aussi l'être humain dans une forme de dignité.
31:05 -Je vois deux choses.
31:06 La première, c'est que les citoyens
31:08 n'ont plus le même rapport par rapport à la solidarité nationale.
31:12 La solidarité n'est plus atteint droit,
31:14 ça doit être contributif.
31:16 Vous contribuez pour votre retraite
31:18 et vous recevez une prestation d'échange.
31:21 Le deuxième, c'est que vous avez,
31:23 avec l'argent public qui se raréfie depuis une dizaine d'années,
31:27 des gens sans contrepartie.
31:28 Du coup, il faut les obliger à travailler.
31:31 Cette obligation ne doit pas être vue comme une punition,
31:34 mais comme une chance pour ces personnes-là.
31:37 -Ce dépend comment c'est emballé.
31:39 -Toutes les personnes qui sont chefs d'entreprise
31:42 connaissent la chose.
31:43 Quand une personne part pendant 6 mois ou 3 mois
31:46 et qu'elle arrête une activité, elle a toujours un coût d'entrée.
31:50 C'est pareil sur le marché du travail.
31:52 C'est difficile de se lever
31:54 et de pouvoir se réappliquer, se reprendre les bonnes habitudes.
31:57 -Et reprendre contact avec le monde du travail.
32:00 -Il ne faut pas le voir comme une punition,
32:02 mais comme une opportunité pour eux
32:04 de pouvoir se réintégrer dans un milieu social.
32:07 -34 % de ceux qui pourraient bénéficier de cette allocation
32:10 par leur revenu, par la faiblesse de leur revenu,
32:13 ne vont pas chercher l'allocation.
32:15 Ce sont des familles, des individus.
32:18 Ca dit quelque chose de notre société.
32:20 On est aussi dans des modèles
32:22 extrêmement bien pensés dans l'hémicycle,
32:24 mais qui sont des usines à gaz.
32:26 On voit que 34 % n'y vont pas.
32:28 -Quand on regarde les motivations pour lesquelles ils n'y vont pas,
32:32 c'est qu'ils ne comprennent pas les démarches à effectuer,
32:35 voire ne pensent pas être dedans.
32:37 Il y a une réalité aussi,
32:38 c'est que souvent, les gens pensent que ça ne va pas durer.
32:42 C'est beaucoup d'enquiquinement de papier.
32:44 -Donc je le fais pas. -Oui, ça ne va pas durer.
32:47 Quand les choses s'installent, ils commencent à bouger.
32:50 -C'est le reflet d'une bureaucratie très particulière.
32:53 -C'est très bureaucratique. -Vous allez y reprendre.
32:56 -Hier, sur une autre radio,
32:58 un de vos confrères a fait un commentaire,
33:00 hier matin, à 7h40, très précis, du détail, je dirais,
33:04 de la formulaire de l'RSA.
33:05 J'avais jamais été voir ce qu'on est à dire.
33:08 -C'est très compliqué. -Extrêmement.
33:10 C'est kafkaïen, c'est totalement bureaucratique.
33:13 C'est pour ça que des gens n'y accèdent pas.
33:15 Il faut dépasser le stade de la bureaucratie
33:18 et trouver des emplois.
33:19 -Vous parlez d'un revenu universel, plus simple.
33:22 Ce débat est posé. -C'est un autre débat.
33:25 -Il est concomitant.
33:27 Il est concomitant.
33:28 Pour subvenir aux besoins essentiels et vitaux,
33:31 certains évoquaient, pendant la campagne présidentielle,
33:34 un revenu universel.
33:35 Je pense à Benoît Hamon. -Non.
33:37 -Ce qui peut être plus pratique que le revenu universel,
33:41 c'est l'allocation unique, où vous mettez toutes les aides ensemble.
33:44 Vous parlez de tous les deux du problème du bureaucratique.
33:48 Il faut que les aides soient simplifiées
33:50 à hauteur de 2/3 du SMIC ou à 3/4 du SMIC,
33:53 qui soient délivrées automatiquement.
33:55 Il y a plusieurs choses dans ces 34 %,
33:57 il y a un problème de diplôme.
33:59 Les personnes qui ne demandent pas,
34:01 souvent, un niveau de qualification moins élevé.
34:04 C'est marqué dans le rapport de l'adresse de cette année,
34:08 un problème géographique.
34:09 Les endroits où vous avez un problème d'accession au RSA
34:13 sont sur les déserts médicaux, sur la diagonale du vide.
34:16 Vous avez un service public,
34:18 vous créez une inégalité.
34:19 Pour battre tous ces éléments,
34:21 ne mettez-vous pas un droit et un devoir
34:24 qui est, on vous demande un échange,
34:26 on vous demande de contribuer,
34:28 mais en échange, on vous simplifie la vie
34:31 pour accéder à cette allocation unique plus facilement ?
34:34 -Vous êtes chef d'entreprise,
34:36 alors, évidemment, Véronique, là aussi,
34:38 mais si le gouvernement vous dit qu'il faut rentrer
34:41 dans le concret, il faut que chaque chef d'entreprise
34:45 ait le droit d'accueillir un allocataire
34:47 pour une vingtaine d'heures par semaine,
34:50 est-ce que vous dites, chez les entrepreneurs
34:53 et les dirigeants chrétiens, oui, on le fait ?
34:55 C'est aussi un geste de solidarité.
34:57 -On ne fait pas ça pour faire plaisir au gouvernement.
35:01 On est là pour gérer à sa place la solidarité.
35:03 On est là pour créer de la richesse
35:05 et pour créer des emplois au service des entreprises.
35:09 -Il faut bien les mettre.
35:10 -Nous accueillons des stagiaires, des personnes en situation
35:14 et nous faisons tout pour être plus inclusifs.
35:16 On n'est pas pour remplacer l'Etat,
35:18 et l'Etat ne doit pas nous refiler la pâte à tueur.
35:22 On est là pour créer la richesse et l'Etat
35:24 et nous permettre de mieux intégrer l'ensemble des salariés.
35:28 -On peut se disputer pour conclure,
35:30 mais la chose concrète va arriver,
35:32 c'est-à-dire, concrètement,
35:34 quelles entreprises accueillent ces allocataires ?
35:37 Est-ce que c'est que la fonction publique territoriale et d'Etat ?
35:41 Les entreprises ne sont pas mêlées.
35:43 -C'est bien ça. Les discussions, les gens sont d'accord
35:46 sur le principe oui, voire même plutôt favorable.
35:49 Il y a des commentaires qui disent qu'ils ont essayé
35:52 et que les entreprises ne sont pas si ouvertes que ça,
35:55 que la qualité des boulots proposés...
35:57 Comme vous le disiez, c'est compliqué de se remettre
36:01 dans le circuit.
36:02 Arriver à convaincre un chef d'entreprise
36:04 que sur ses 20 heures, je serai peu performant...
36:07 -Il y a un rôle de tuteur. -Et pour les entreprises,
36:10 c'est compliqué. Pour les petites et moyennes entreprises,
36:13 c'est le gros du tissu économique français.
36:15 Consacrer du temps à quelqu'un, on n'a pas toujours le temps,
36:19 les moyens, l'énergie, et même des typologies de travail
36:22 qui correspondraient à la réalité des besoins.
36:24 -Il faut demander aux partenaires sociaux
36:27 de se mettre autour de la table.
36:28 Ils sont les meilleurs à permettre et de voir ce qui est possible.
36:32 -On en saura plus dans les bilatérales.
36:34 L'ultime pouvoir, je ne veux pas qu'on se quitte
36:37 sans avoir parlé de ce livre,
36:39 mais on a parlé du CERF,
36:41 Véronique Reil-Soult, spécialiste de ces sujets,
36:44 puisqu'elle vient régulièrement nous éclairer.
36:47 C'est une analyse, quoi, inquiétante ?
36:50 -Non, positive.
36:51 -Positive ! Je voulais comprendre.
36:53 -Il y a quand même un peu d'angoisse en mes positifs.
36:56 -Merci, William Taye, président de Le Mélinaire,
36:59 merci à François Ving, entrepreneur,
37:01 psychomore corporate et dirigeant chrétien,
37:04 un des membres éminents de cette association.
37:06 Merci à vous trois. On tourne une page.
37:09 On s'intéresse au chief people officer.
37:11 C'est le métier qui monte, le couteau suisse des entreprises.
37:14 Tout le monde cherche son chief people officer.
37:17 On en parle, c'est dans "Fenêtres sur l'emploi".
37:20 Générique
37:21 ...
37:31 "Fenêtres sur l'emploi", vous en avez entendu parler,
37:34 vous en recherchez, les chief people officers.
37:37 Tout le monde veut son chief people officer.
37:40 Un nouveau rôle dans l'entreprise, un poste très recherché.
37:43 On en parle avec Atika Renk. Bonjour, Atika.
37:45 -Bonjour. -Ravie de vous accueillir.
37:48 Ca tourne très bien. Vous êtes chief people officer
37:50 chez Cobus. -C'est ça.
37:52 -Avant de parler de votre métier,
37:54 Cobus, c'est quoi ? -Cobus, c'est une plateforme
37:57 de streaming et de téléchargement de musique haute qualité
38:00 qui propose également un contenu éditorial
38:04 réalisé par nos experts musiques.
38:07 -Votre métier, dans ce contexte fun,
38:09 de la musique, du streaming, c'est un environnement très sympa.
38:12 Pourquoi on dit "chief people officer"
38:15 et pourquoi on ne dit pas "DRH" ?
38:17 C'est quoi, la différence ? J'ai le sentiment
38:19 que les compétences que vous avez sont beaucoup plus larges
38:22 que celles d'un DRH. -Alors, pas tellement, finalement.
38:26 Aujourd'hui, on a plutôt décidé de changer un peu l'intitulé.
38:32 D'une part, parce que Cobus est une boîte internationale.
38:35 On est présente dans 26 pays.
38:37 On a également des collaborateurs qui sont dans d'autres pays.
38:42 Et donc, notre langue de travail, c'est l'anglais.
38:45 -Donc, plus facile d'utiliser "chief people officer".
38:48 -Exactement. Et dans "chief people officer",
38:52 on a rajouté la dimension "people".
38:54 Donc, la dimension... Aujourd'hui, on ne parle de personne.
38:58 On ne parle pas de ressources humaines,
39:00 un peu abstraites. -C'est contesté, ce mot ?
39:03 -C'est contesté, parce que, finalement,
39:05 c'est plus le même métier qu'on a connu il y a 20 ans.
39:08 Aujourd'hui, le poste de DRH, c'est vraiment gérer
39:12 les individus, donc les personnes, dans un collectif.
39:16 -J'avais le sentiment que dans l'intitulé
39:18 de "chief people officer", on va le dire beaucoup,
39:21 dans cette rubrique, c'est un petit côté
39:23 un peu plus couteau suisse, en capacité d'être plus réactif
39:27 que le DRH n'a pas. Je sais pas si vous voyez ce que je veux dire.
39:31 La porte est un peu plus fermée, parfois, chez le DRH,
39:34 et très ouverte chez le chief people officer.
39:37 Me trompe-t-il ? -Pas du tout.
39:38 On est très opérationnel, justement.
39:41 Encore une fois, je pense que le métier de DRH a changé.
39:44 C'est pour ça qu'on l'appelle comme cela.
39:46 -Vous avez une formation DRH, on est d'accord ?
39:49 -J'ai eu une formation RH. -Psychologie, finance.
39:52 -Psychologie. Aujourd'hui, il y a des écoles
39:54 qui existent et qui sont super, d'ailleurs.
39:57 -C'est vrai. -Et qui apprennent le métier de RH,
40:00 parce que, finalement, avec mon cursus,
40:02 j'ai appris au travers de mes expériences.
40:04 Mais, finalement, j'ai toujours considéré
40:07 que le métier de DRH était un métier opérationnel,
40:10 de terrain, parce qu'il faut écouter,
40:14 il faut être à l'écoute.
40:15 -Vous nous dites, dans la jeune génération
40:18 que vous incarnez, on est un peu...
40:20 On a quitté le délégué du personnel
40:22 ou le monsieur qui était dans le bureau au XXe siècle.
40:25 On quitte doucement le mot "DRH" pour arriver à quoi ?
40:28 Quel est le profil de ce chief people officer ?
40:31 Plus ouvert, plus au contact ?
40:33 Comment vous définiriez votre fonction et votre métier ?
40:37 -Alors, je dirais plus ouvert, certainement,
40:40 puisque plus dans le contact, comme vous le dites si bien,
40:43 et également plus agile.
40:45 C'est un mot à la mode qui existe depuis...
40:48 Après Covid.
40:49 Enfin...
40:50 Et pour le coup, c'est vraiment ce qu'on attend
40:53 d'un chief people officer, c'est d'avoir cette agilité
40:56 qui permet d'avancer.
40:58 On est dans un monde qui est tout le temps
41:00 en pleine transformation, et donc d'accompagner
41:03 les équipes en ce sens et de réorganiser
41:05 à chaque fois les équipes pour que...
41:09 -Athika, dans les fonctions que vous portez,
41:12 il y a la formation, mais aussi le recrutement.
41:15 Un chief people officer, c'est celui qui va avec ses équipes.
41:18 J'imagine que vous avez une équipe avec vous
41:21 qui est allée recruter, qui est allée onboarder,
41:23 qui va aussi parfois se séparer de collaborateurs.
41:26 Ça reste des fonctions classiques du chief people officer ?
41:30 -Ca reste des fonctions classiques du chief people officer,
41:33 du préboarding, de l'onboarding,
41:35 de l'avis du salarié au sein même de l'entreprise
41:38 et ensuite du départ du salarié.
41:40 -Question chez Cobus, vous êtes une jeune entreprise,
41:43 jeune, dynamique, rattachée directement au CEO.
41:46 Comment ça se passe ? Vous êtes dans le COMEX.
41:49 Comment se passe votre relation avec la direction ?
41:53 -Eh bien, justement, c'est un point que j'ai pas relevé au départ.
41:58 Le chief people officer, il est chief.
42:00 Donc aujourd'hui, on note bien que le DRH,
42:03 c'est un des bras droits de la direction.
42:06 Et donc, je fais partie du CODIR,
42:08 tout comme le chief marketing officer.
42:12 -Et quand vous allez faire une dernière question
42:15 des dîners en ville entre collègues,
42:17 vous dites "chief people officer"
42:19 quand vous avez des DRH en school,
42:21 et vous dites "je suis DRH".
42:23 Vous gardez votre terme anglais ou vous dites DRH ?
42:26 -Ca dépend, si je discute avec des collègues français ou anglophones.
42:30 -Evidemment. Donc, vous êtes en tout cas
42:32 officiellement chez Cobus le chief people officer,
42:35 la chief people officer.
42:36 Merci à Tika Reing d'être venue nous rendre visite
42:39 pour ce premier passage télé.
42:41 C'est un vrai plaisir de vous accueillir.
42:43 C'est la fin de notre émission. Merci de votre fidélité.
42:47 Merci évidemment pour tous vos messages que nous lisons.
42:50 Merci à toute l'équipe. Merci à Raphaël, à la réalisation.
42:53 Merci à Mathieu, au son, et à l'équipe de programmation,
42:56 Nicolas, Jucha et Alexis, évidemment.
42:59 Merci à vous. Je serai là demain. D'ici là, portez-vous bien.
43:02 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
43:05 ...

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