Avec Jean-Baptiste Marteau, journaliste
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00:00 Sud Radio Média, 10h10h30, Valérie Exper, Gilles Gansman.
00:05 Bonjour Gilles, et bonjour Jean-Baptiste Marteau, on est ravis de vous recevoir.
00:10 Vous êtes journaliste, vous êtes l'une des figures de l'information de France 2.
00:15 Le joker des jokers.
00:16 Oui, mais vous êtes là, bien là.
00:19 Et puis aujourd'hui on va parler de ce doc formidable, vraiment diffusé en prime time sur France 2, homo en France.
00:28 Qui est évidemment en écho à la journée mondiale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie.
00:35 Je ne sais pas ce que c'est quoi la biphobie ?
00:36 Contre les bises.
00:37 Contre les bises, absolument.
00:39 C'est vrai que c'est un engagement fort de France Télévisions.
00:41 Moi j'ai regardé le doc hier et c'est vraiment formidable parce que ce sont des témoignages,
00:47 c'est mené par Vincent De Dienne, raconté par Vincent De Dienne.
00:51 Ce qui met, on l'évoquait, un peu de légèreté dans un sujet pas facile.
00:54 Et c'est témoignage qui rassemble des gens de tous âges, de toutes origines.
01:01 Et qui raconte comment ils ont vécu, comment ils vivent leur homosexualité,
01:06 depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte et puis les changements qu'il y a eu dans la société.
01:11 Et vous témoignez vous Jean-Baptiste Marteau, c'est pour ça qu'on est très heureux de vous avoir ce matin.
01:16 C'est un doc co-écrit par Vincent De Dienne et Aurélia Perrault.
01:20 C'est dur d'être gay à la télévision ?
01:22 Je ne pense pas, ça ne fait pas partie des milieux les plus difficiles.
01:26 Mais en tout cas, ça a été une crainte au début et ça a été une crainte de mes parents.
01:29 Une des premières choses quand je le dis à ma mère, c'est que je travaillais déjà,
01:33 j'ai commencé à travailler à 20 ans, elle me disait "j'espère que personne n'est au courant au travail".
01:37 Parce que la première chose qu'on a peur quand on est parent, c'est du rejet de ses enfants.
01:41 Et on sait qu'il y a plein de milieux dans lesquels c'est très difficile.
01:43 Donc je pense qu'elle avait vraiment peur que ce soit un gros handicap.
01:47 Je ne pense pas que ça l'a été pour moi, même si les remarques homophobes, on les entend partout,
01:53 y compris dans le milieu du visuel, qui est peut-être un peu plus ouvert que d'autres.
01:58 Comment vous avez réagi à cette histoire dont on a parlé hier de joueurs de foot qui ont refusé de...
02:03 Ah bon pardon, c'est dans le zapping. Bon ben on passe au zapping, à tout de suite.
02:08 Sud Radio Média, l'instant zapping.
02:12 L'opération de Noam !
02:14 Pour qu'elle ait une vraie réaction, c'est ce que j'aime, c'est faire réagir Valérie.
02:20 L'opération des maillots de football flappés du numéro arc-en-ciel à l'occasion de la journée contre l'homophobie
02:26 n'arrête donc pas d'enflammer les médias, au-delà de certains joueurs qui se sont fait porter pannes.
02:32 C'est aussi les entraîneurs maintenant qui n'ont pas été à la hauteur,
02:36 comme Eric Roy, vous savez l'entraîneur de Brest, qui trouve que c'est une mauvaise opération.
02:42 Personnellement, ça ne me pose pas de problème. Mais il y a des joueurs à qui ça peut poser problème.
02:45 Et ce n'est pas que cette année. Donc à partir de là, fais le pas dans les trois derniers matchs,
02:48 où tu as des matchs qui sont des matchs pour la survie des clubs.
02:52 Fais le mois de décembre, fais le mois de, je ne sais pas moi, ce que tu veux, en septembre.
02:55 Moi c'est très bien que la Ligue s'engage, même si je pense qu'elle doit surtout s'occuper du football.
03:00 Mais moi je veux dire personnellement, je ne suis pas content que Toulouse, il y a cinq joueurs qui ne jouent pas
03:04 parce qu'ils jouent contre Nantes là. Cinq joueurs à Toulouse qui ne vont pas jouer, parce que cette problématique les gêne,
03:08 et ils jouent contre Nantes, qui se bat avec nous pour se maintenir.
03:11 Est-ce que c'est normal ? Est-ce que c'est équitable ? Non, ce n'est pas équitable.
03:14 C'est une responsabilité de la Ligue d'avoir placé cette journée à ce moment-là dans les derniers matchs.
03:18 Lui que ces joueurs ne jouent pas, ça ne le choque pas.
03:21 Vous en avez pensé quoi ? Est-ce qu'ils doivent être punis ?
03:23 Je crois que la Fédération a annoncé qu'il n'y aurait pas de sanctions.
03:26 C'est un travail à faire en tout cas de longue date d'éducation.
03:29 Moi ce qui me choque aussi, c'est d'entendre plutôt des entraîneurs qui tiennent des propos comme ça,
03:33 qui sont censés éduquer les jeunes.
03:35 Et quand Éric Roy derrière dit "chacun son opinion",
03:38 ben non en fait, l'homophobie ce n'est pas une opinion.
03:40 C'est un délit, c'est un an de prison, c'est 45 000 euros d'amende.
03:43 Mais bon, là cette journée, c'est bien, ok, on va mettre des drapeaux arc-en-ciel,
03:49 une journée comme ça dans l'année, c'est loin d'être très suffisant.
03:52 Ce qu'il faut c'est faire un travail de fond.
03:54 Et ce que font certains comme Wissem Belkacem, l'ancien joueur professionnel,
03:57 qui témoigne aussi dans le documentaire ce soir,
03:59 c'est fondamental, c'est d'aller éduquer ces jeunes,
04:02 qui effectivement viennent de milieux, de cultures où l'homosexualité
04:05 ce n'est pas forcément une évidence.
04:06 Bon ben il faut effectivement continuer, faire bouger les mentalités.
04:10 Le football ça va, ça va être un peu plus long qu'ailleurs.
04:12 - Oui, parce qu'il n'y a pratiquement pas de joueurs qui ont parlé, il n'y en a aucun.
04:16 - Et vous entendez le témoignage, encore une fois, Wissem Belkacem,
04:18 ancien joueur professionnel, il vous dit que le football est gangréné par l'homophobie,
04:23 que c'est impossible dans un vestiaire d'être homosexuel.
04:26 Le premier joueur qui sort du placard, il va se faire lyncher,
04:30 y compris lâché par ses clubs.
04:32 - Et les stars du football ne témoignent pas.
04:34 On n'a jamais entendu ce sujet.
04:36 - Il y a aussi Griezmann, et Hugo Luris aussi, qui sont des gens qui soutiennent la lutte.
04:42 - Il y en a quelques-uns mais ils sont très très rares.
04:43 - Vous êtes déjà accouchés avec des joueurs de foot ?
04:45 - Je vais arriver.
04:48 - Restons dans le sport avec ce scandale des prix.
04:53 Alors restons dans le sport avec le scandale des prix,
04:55 une fois tirés au sort, vous êtes contents pour les Jeux Olympiques,
04:58 et puis vous découvrez à quoi vous avez le droit.
05:02 Les potentiels acheteurs ont découvert les tarifs exorbitants
05:04 pour les compétitions des Jeux Olympiques à Paris.
05:08 - Près de 1000 euros par personne pour les épreuves de natation,
05:12 plus de 600 euros pour de l'athlétisme ou de la gymnastique artistique,
05:17 et même 190 euros pour de la lutte ou du tir à l'arc.
05:20 Des prix exorbitants, et ce n'est pas le pire.
05:23 Un billet pour assister à la cérémonie d'ouverture sur les rives de la Seine
05:26 coûte 2700 euros.
05:28 - Quand j'ai vu le tarif, j'ai rigolé.
05:30 Je n'ai pas trop compris, j'ai cru que je m'étais trompé, mais non.
05:33 C'est bien 2700 euros pour une personne.
05:35 Donc quand vous êtes une petite famille, ça fait quand même un budget énorme.
05:39 - C'est quand même une honte, parce que ça devrait être...
05:41 Tous les Français déjà payent des Jeux Olympiques avec leur impôt,
05:44 donc c'est la double peine.
05:45 Nous on paye les impôts, enfin, plus ceux qui habitent Paris.
05:48 Vous qui allez commenter l'équitation pour France Télévisions,
05:52 vous allez commenter cette année encore ?
05:54 - Oui, je serai à Versailles, là où se compasseront les épreuves d'équitation,
05:57 ça va quand même être magique.
05:58 - On se parlera après l'émission pour avoir des places.
06:00 - Oui, j'aimerais bien, mais même moi je n'en avais pas le droit.
06:02 - C'est vrai que vous n'avez pas le droit à avoir des places à France Télé ?
06:05 - Non, parce qu'on n'en a pas, parce qu'on a des accréditations,
06:08 pour ceux qui iront commenter, mais absolument pas de places en plus,
06:10 parce que les capacités sont très réduites.
06:12 On est diffuseurs, on n'est pas organisateurs.
06:14 Mais bon, heureusement, tout sera en intégralité
06:17 et gratuitement sur France Télévisions.
06:19 - Est-ce que vous pensez des prix ?
06:20 - Effectivement, c'est très très cher.
06:22 Il y a quelques places qui ne sont pas chères du tout, disait Tony Estanguet,
06:24 mais en fait c'est une minorité.
06:26 C'est vrai que j'ai essayé de me connecter sur la plateforme.
06:28 - C'est-à-dire que pour les sports, gymnastiques et autres,
06:31 c'est ce que disait Gilles, c'est 600, 800 euros.
06:34 - Oui, même les places les moins bien placées,
06:35 vous avez déjà plusieurs centaines d'euros pour avoir une place.
06:37 Donc il faudra le regarder sur France Télé.
06:39 - Voilà, bravo, Cocorico.
06:41 - Dans l'avion qui l'a ramené en France, vous en avez parlé dans vos débats, Valérie,
06:44 Elisabeth Born s'est exprimée au micro de quotidien
06:46 à propos des passages sur sa vie privée
06:49 dont elle a demandé la suppression dans son livre biographique qui lui est consacré.
06:53 - Je n'ai pas lu le livre en détail,
06:56 mais tous ceux qui l'ont lu me disent qu'il y a des passages
06:58 qui portent atteinte à ma vie privée,
07:01 sans aucun intérêt par rapport à ma vie publique.
07:04 Et je pense qu'à un moment donné, c'est bien de marquer les limites, en fait.
07:07 - Certains passages sur votre orientation sexuelle
07:10 ou sur votre rapport à l'alimentation, ça va trop loin ?
07:12 - Enfin, il y a des tas de passages, vous savez.
07:15 Il y a un livre qui détaille le suicide de mon père quand j'avais 11 ans,
07:18 qui détaille la relation avec mon fils, avec mon ex-mari.
07:21 Il y a des années de ça, qui parlent de mes supposés problèmes de santé.
07:26 Donc voilà, je trouve que trop, c'est trop.
07:29 - Vous avez souvent suivi les politiques,
07:31 vous avez souvent suivi le Rassemblement national,
07:34 vous avez suivi plein de gens, entre autres.
07:36 Est-ce que les hommes politiques doivent dire leur sexualité ou pas ?
07:40 - S'ils en ont envie, si c'est effectivement le choix qui est de leur, c'est bien.
07:44 Mais effectivement, ça ne doit jamais être forcé.
07:46 Et ce n'est pas parce qu'on est une personnalité publique
07:48 qu'on est obligé de parler de sa vie privée.
07:51 Il doit quand même avoir une frontière, et je pense qu'on la respecte globalement en France.
07:54 - Mais c'est la télévision, est-ce qu'elle est ouverture ?
07:57 - C'est un choix personnel.
08:00 - Oui, c'est un choix personnel.
08:01 Après, c'est vrai qu'on se dit que quand on se présente devant les Français,
08:03 peut-être qu'on doit avoir une transparence un peu plus grande
08:05 qu'effectivement si on est dans un métier...
08:08 - Mais est-ce que la vie privée doit rester privée ?
08:10 Est-ce que vous, vous êtes choqué par le livre, par ses passages ?
08:13 Est-ce que ça va trop loin ? Est-ce qu'on a besoin ?
08:16 - Est-ce qu'on a besoin de le savoir ?
08:18 - Est-ce qu'on a besoin de le savoir ?
08:19 Et moi, je trouve qu'elle a raison d'attaquer.
08:22 - Il a raison en tout cas, mais il faut replacer les limites, effectivement.
08:25 Comme aujourd'hui, en France, heureusement, on a un respect de la vie privée
08:28 beaucoup plus grand que dans les pays anglo-saxons.
08:30 C'est une bonne chose de le rappeler parfois.
08:32 - Notez qu'il y aura Clément Bohn, qui sera dans "Les invités".
08:35 Non, ce ne sera pas Clément Bohn.
08:37 - Oui, Clément Bohn, ici le ministre des Transports,
08:38 qui va témoigner après le documentaire dans le débat.
08:40 - Et qui, effectivement, lui, a fait état publiquement de son homosexualité.
08:45 - Voilà pourquoi j'ai choisi ce son politique pour parler de Clément Bohn,
08:47 qui sera également après le débat.
08:49 Pour finir, un petit cadeau pour vous, Jean-Baptiste Marteau,
08:51 un extrait du dernier album d'Etienne Dao, c'est bien,
08:54 ce n'est pas du tout homophobe, qui était en live.
08:57 Oui, je cherchais Mylène Farmer, je ne l'ai pas trouvé.
08:59 Il était en live il y a quelques jours dans "Quotidien".
09:02 Il a présenté son EP, puisque vous avez appris ce mot-là hier, Valérie,
09:05 une chanson consacrée à l'Ukraine qui s'appelle "Le chant des idoles".
09:09 * Extrait de "Le chant des idoles" *
09:25 - Etienne Dao, tu ne m'avais jamais dit s'il était homo ou pas, par exemple.
09:29 - Ah bon ? - Ouais.
09:31 - Ah bon ? - Non, je ne pense pas.
09:33 Je ne sais pas, mais j'aime bien sa musique, en tout cas.
09:35 - Oui, moi aussi, je trouve qu'on est content de le retrouver, en tout cas.
09:38 - Et on se retrouve dans un instant avec Jean-Baptiste Marteau
09:40 pour parler de ce formidable document qui sera diffusé.
09:43 Regardez-le, surtout si vous êtes réticent,
09:47 parce que ça fait comprendre beaucoup, beaucoup de choses.
09:49 A tout de suite.
09:50 * Extrait de "Le chant des idoles" *
09:54 - L'invité du jour, c'est Jean-Baptiste Marteau.
09:56 Vous connaissez son visage, journaliste sur France 2.
10:00 Et vous êtes là pour témoigner,
10:02 pour vous témoigner d'ailleurs dans ce document que je vous conseille,
10:05 "Homo en France".
10:07 C'est diffusé à 21h10 sur France 2.
10:11 Ça fait partie des engagements forts de France Télévisions,
10:14 de la lutte contre toutes les formes de discrimination et d'exclusion.
10:18 Et c'est vrai que c'est un document qui explique,
10:23 sans juger, qui sont les homosexuels,
10:27 comment on le devient.
10:31 On ne le devient pas, justement.
10:33 Mais ça, c'est une série d'interviews.
10:36 C'est très fluide.
10:37 C'est raconté par Vincent De Dienne.
10:38 Donc il y a quelque chose d'assez léger, malgré tout.
10:41 - Il met beaucoup d'humour dans son commentaire.
10:42 - Il met beaucoup d'humour dans le commentaire.
10:44 Et on se rend compte que, quel que soit l'âge,
10:46 quel que soit le milieu social,
10:47 l'histoire, elle est quasiment toujours la même.
10:49 - C'est ça qui est étonnant.
10:50 C'est qu'effectivement, il y a toutes les générations qui témoignent.
10:52 Il y a des gens qui ont plus de 70 ans,
10:55 des très jeunes, moins un peu au milieu.
10:58 Et on voit effectivement ce mélange de milieux sociaux très différents,
11:01 des gens qui viennent de la campagne, de grandes villes,
11:03 toutes les générations.
11:04 Et en fait, il y a des choses qui se répètent.
11:06 Globalement, effectivement, un peu le déni, le moment de l'école,
11:09 où on essaie absolument d'être le plus transparent possible.
11:12 Surtout ne pas être repéré.
11:13 Parce qu'on sait qu'au moment où ça va savoir,
11:15 ou en tout cas au moment où on va montrer quelque chose
11:18 qui laisse à penser qu'on est peut-être homo,
11:20 là ça va être effectivement un déferlement d'insultes,
11:23 parce que l'école, on sait que c'est déjà très violent.
11:26 - C'était votre cas ?
11:27 Vous racontez qu'on disait "Marteau le PD" dans l'école ?
11:30 - Effectivement, quand je suis arrivé dans une école en 5e,
11:33 pendant quelques mois, effectivement,
11:36 je me posais des questions,
11:38 je me rendais compte qu'effectivement j'étais un peu différent,
11:40 donc j'essayais de le cacher au maximum,
11:42 de ne surtout pas être remarqué.
11:43 Un moment, ça a été le cas, quelqu'un a commencé,
11:45 et c'est toute l'école ensuite, tous les jours,
11:47 pendant trois ans, c'est toutes les insultes au quotidien.
11:51 - Et quand on rentre, on ne dit rien à ses parents ?
11:53 On l'intériorise ?
11:55 - Non, parce qu'effectivement, je savais que,
11:58 un, mes parents n'étaient pas capables d'entendre ça à cette période-là,
12:02 et surtout, moi aussi, je ne suis pas sûr.
12:04 Vous avez 13 ans, 14 ans, vous vous posez plein de questions,
12:08 vous n'êtes pas encore sûr de ce que vous êtes exactement,
12:11 c'est un cheminement, se rendre compte et accepter son homosexualité,
12:14 ce n'est pas du jour au lendemain, on se réveille en disant
12:16 "Ah ben bon, je ne suis pas hétéro, je suis homo, ok, ça va bien",
12:18 ça prend du temps.
12:19 Et moi, ça a été, je l'ai dit à 21 ans.
12:22 - Qu'est-ce qui vous a aidé à l'accepter ?
12:24 - Déjà, pendant des années, il y a le déni,
12:27 on espère changer.
12:29 Tout le monde le raconte aussi dans le documentaire.
12:31 C'est un moment très fort où à tous ceux qui interviennent,
12:33 on dit "Si vous aviez pu être hétéro,
12:35 tout le monde dit "On aurait choisi d'être hétéro".
12:37 - Évidemment, c'est l'option intérieure.
12:39 Tout est plus simple, tout est plus simple au quotidien,
12:42 du regard des autres jusqu'à être parent,
12:45 tout est plus simple.
12:47 Donc forcément, si on avait pu être hétéro,
12:49 on aurait choisi hétéro.
12:51 Et donc, on est tous dans cette même situation,
12:53 où on essaie de se dire "On va changer".
12:55 Moi, j'étais dans un milieu assez catholique,
12:58 tous les soirs, je m'endormais en priant,
13:01 en disant "Dieu fête que demain, je me réveille hétéro".
13:05 Et évidemment, on se rend compte que ce n'est pas comme ça.
13:08 Moi, pendant deux ans, milieu aussi un peu catho,
13:11 école catholique, je m'étais dit "Tiens, je vais devenir prêtre".
13:14 Non pas que j'étais complètement habité par la religion,
13:18 mais je me disais "C'est le seul échappatoire que j'ai,
13:20 comme ça, je n'aurais pas à le dire à mes parents,
13:22 je n'aurais pas à vivre cette vie".
13:25 - Vous n'auriez pas à vivre le fait de ne pas avoir de copines
13:27 et de ne pas pouvoir les emmener à la maison.
13:28 Et vos parents ont très mal réagi.
13:31 - Oui, ça a été dur, mais il y avait beaucoup de peur et de crainte
13:37 pour l'avenir de leur enfant.
13:39 Ma maman, par exemple, a vécu dans un milieu,
13:41 quand elle était jeune, entourée de pas mal d'amis homosexuels,
13:45 elle était dans le milieu de la mode un petit peu,
13:48 et elle a vu des gens autour d'elle, qui étaient ses amis,
13:52 mais qui étaient globalement rejetés socialement,
13:54 qui étaient exclus, qui n'avaient aucun droit.
13:56 Il n'y avait pas le paxe, pas le mariage,
13:58 qui étaient traités comme des pestiférés par la société.
14:01 Et elle s'est dit "Je ne veux surtout pas que mon fils ait cette vie-là".
14:06 Et donc forcément, le premier réflexe d'un parent,
14:08 quand vous lui dites "Je suis homosexuel, j'aime les garçons",
14:10 c'est de se dire "C'est la peur, je ne veux pas que mon enfant ait cette vie-là".
14:14 - Soit marginalisé.
14:15 - Soit marginalisé, mais qu'il soit heureux.
14:16 - Est-ce que vous pensez que la guépreille, justement,
14:18 est quelque chose de bien ou de mauvais ?
14:20 Est-ce que finalement, quand les parents voient des plumes
14:23 ou des choses exubérantes, se disent "Je n'ai pas envie
14:25 que mon fils soit comme ça, par exemple ?
14:27 - Il y a effectivement une certaine caricature,
14:30 mais peut-être effectivement, ça ne représente pas
14:32 toutes les formes d'homosexualité,
14:34 mais cette guépreille, ces marges de fierté,
14:36 ça sert aussi, c'est très utile, pour s'accepter soi-même,
14:39 être fier, même les jeunes dans le documentaire témoignent
14:41 en disant "Je vais à la guépreille", en disant "Je ne suis pas tout seul,
14:44 je n'ai pas à avoir honte de qui je suis, je peux en être fier".
14:47 Et bon, si ça peut aider, c'est toujours bien de permettre
14:51 à des moments comme ça, d'ouvrir le débat en famille.
14:53 Et je pense que le documentaire ce soir va permettre ça.
14:55 Peut-être que certains vont se retrouver sur le canapé en famille,
14:58 à côté de leurs parents, et ça va ouvrir une discussion.
15:00 Peut-être juste, certains vont envoyer le lien, le replay,
15:03 en disant "Tiens, regarde ça, et on en parlera plus tard".
15:06 - Vous dites que vous avez eu beaucoup de témoignages,
15:07 vous étiez hier dans cet avou, et que vous avez eu
15:10 beaucoup de témoignages, parce que c'est encore compliqué,
15:13 même si les choses ont beaucoup progressé.
15:15 Juste sur la représentation, Gilles fait référence
15:19 à la marge des fiertés, il y a eu la cage aux folles,
15:21 il y avait la représentation, on voit des choses assez incroyables
15:25 dans le doc qui nous paraissent aberrants aujourd'hui,
15:27 la marionnette d'Amélie Mauresmo, qui est un mec en fait,
15:30 puisqu'elle avait... - Avec la voix d'un mec !
15:32 - Avec la voix d'un mec.
15:33 Et vous dites, et beaucoup disent dans le doc,
15:36 qu'on n'avait pas de modèle en fait.
15:37 - En fait, c'était ça le plus dur. - C'est ça le plus dur.
15:39 - Faut pas oublier que moi j'ai 40 ans,
15:41 c'était pas non plus il y a 70 ans,
15:44 mais il n'y avait pas les réseaux sociaux,
15:45 il n'y avait pas internet quand j'étais ado,
15:47 et les seules représentations qu'on avait,
15:49 c'était soit quelques caricatures,
15:51 genre la cage aux folles évidemment,
15:53 dans lesquelles je me retrouvais absolument pas,
15:55 Michou, des personnages très sympathiques,
15:57 mais qui ne me représentaient pas,
15:58 dans lesquels je ne me retrouve pas,
16:00 et puis quelques téléfilms, il y en avait très peu,
16:02 mais je me souviens notamment un qui était passé sur France Télévisions,
16:05 qui montrait cette image d'un adolescent qui se cherche,
16:09 qui est rejeté par ses parents et tout,
16:11 donc à la fois je me disais, tiens, je me retrouve dans ce personnage,
16:13 mais quelle était la morale de ces téléfilms qu'on avait ?
16:16 C'était, c'est compliqué, c'est dur,
16:18 ta vie ne va pas être normale,
16:21 tu vas être marginalisé,
16:23 et la morale à la fin de l'histoire, c'était,
16:24 je sais que ma vie va être compliquée,
16:25 qu'il va falloir me battre tous les jours,
16:27 on prend ça dans la figure quand on est ado,
16:29 on fait, ouais, j'ai pas vraiment envie de ça non plus,
16:32 aujourd'hui, je pense que les choses ont évolué,
16:34 et il y a plus de représentations,
16:35 les jeunes peuvent aujourd'hui voir qu'il y a d'autres personnes
16:39 qui ont réussi à s'épanouir, à être heureux comme ils sont,
16:42 et c'est aussi pour ça que je témoigne,
16:43 je ne le fais pas,
16:44 je n'en attends rien personnellement,
16:48 ça peut juste aider certaines personnes
16:51 à s'accepter, à être heureux,
16:53 et à faire évoluer les mentalités, évidemment,
16:55 c'est le seul objectif, c'est pour ça que je le fais.
16:57 Et quand il y a des gens animateurs ou autres
17:00 qui cachent leur homosexualité,
17:02 ou qui font des publications avec une fille,
17:05 alors que vous, ça arrive encore,
17:07 est-ce que vous trouvez ça normal,
17:09 ça vous choque ou pas,
17:10 ou ils devraient dire qu'ils sont ?
17:11 C'est un peu comme, voilà,
17:13 les certaines politiques dont on parlait tout à l'heure,
17:15 c'est leur choix, moi je ne le juge pas,
17:17 je ne suis pas là pour être la police de la pensée,
17:20 s'ils ont envie de se cacher,
17:22 d'avoir telle vie dans le déni,
17:25 tant pis pour eux, c'est dommage,
17:27 c'est dommage effectivement,
17:28 parce que je ne pense pas qu'ils soient heureux,
17:29 et puis parce qu'effectivement,
17:30 ça pourrait aider certaines personnes
17:31 s'ils prenaient la parole aussi,
17:34 pour dire juste, voilà comme je suis.
17:35 Et quand vous avez vu l'affaire Palmade,
17:39 où à un moment on a assimilé drogue,
17:42 partouze et homosexualité,
17:45 parce que lui se cherchait et n'aimait pas être homo,
17:48 c'est pour ça qu'il est tombé dans la drogue,
17:49 vous vivez comment cette image
17:51 qui a été très compliquée dans la presse
17:54 par rapport à l'homosexualité ?
17:55 À chaque fois qu'on fait,
17:56 souvent quand on aborde les questions
17:57 de l'homosexualité,
17:58 on arrive dans des clichés,
18:00 qu'effectivement tous les homos
18:01 sont des pravés sexuels
18:03 qui enchaînent les partenaires
18:05 dans le plus beau pouvoir,
18:06 qui se droguent, qui se suicident,
18:08 et bien non, en fait non,
18:09 il y a la plupart des homosexuels
18:11 qui sont comme moi et d'autres,
18:13 qui sont en couple depuis longtemps,
18:15 qui sont même mariés avec des enfants,
18:16 ça arrive, tout à fait,
18:18 qui ont bientôt 4 ans,
18:19 et voilà,
18:21 c'est là la force du documentaire aussi.
18:23 J'avais peur au départ,
18:24 quand on m'a proposé le projet,
18:25 que ce soit encore,
18:27 on va sortir les clichés,
18:28 ça va être un peu caricatural.
18:29 Et donc j'ai rencontré Aurélia Perrault,
18:30 la réalisatrice, longuement,
18:31 on s'est parlé pendant plusieurs heures,
18:33 et j'ai été touché par sa démarche,
18:35 et je savais qu'elle n'allait pas
18:37 être dans la caricature,
18:38 jamais dans le cliché.
18:39 Et d'ailleurs, il n'y a pas de cliché.
18:40 Non, pas du tout,
18:41 c'est très sincère, très juste,
18:43 et ce qu'on découvre aussi
18:46 pour les hétérosexuels,
18:48 c'est qu'on est comme ça,
18:50 on ne devient pas homosexuel.
18:51 Et c'est vrai,
18:52 je vois une auditrice,
18:53 et je ne sais pas ce que vous voulez répondre,
18:54 juste éduquer la société, ok,
18:56 mais ce n'est pas imposé à tout prix.
18:58 Donc il y a une crainte aussi,
19:00 de la part de certains,
19:01 en disant, voilà,
19:02 vous nous imposez ce modèle aujourd'hui,
19:04 vous voulez que tout le monde
19:06 soit homosexuel.
19:07 Mais évidemment pas,
19:08 et moi je n'impose rien du tout.
19:09 Je dis juste,
19:10 mais en fait, je veux être comme tout le monde.
19:12 On a voulu prendre juste les mêmes droits,
19:14 le mariage en a été un,
19:16 le même respect,
19:17 moi je ne demande à personne,
19:18 effectivement,
19:19 je n'impose aucun modèle,
19:20 il n'y a pas de lobby,
19:21 il n'y a pas que ce soit,
19:22 je demande juste à tout le monde,
19:24 un peu de tolérance.
19:25 Oui, mais par rapport à notre auditrice,
19:26 c'est vrai qu'il n'y a pas une pub maintenant,
19:29 que ce soit pour un yaourt ou autre,
19:30 on voit un couple homo,
19:32 on a l'impression que
19:33 ça devient un modèle,
19:35 et c'est peut-être ça aussi
19:37 qui peut choquer,
19:39 d'une sur-représentation
19:41 pour faire du commerce,
19:43 ou pour...
19:44 Oui, j'ai pas l'impression qu'on soit encore
19:45 d'une sur-représentation,
19:46 quand vous voyez tout,
19:47 effectivement,
19:48 les couples qui sont même dans les fictions et tout,
19:49 ils sont évidemment très majoritairement hétérosexuels,
19:51 et c'est normal,
19:52 ils sont le reflet de la société.
19:53 En fait, juste de la tolérance,
19:56 du respect,
19:57 les mêmes droits que tout le monde,
19:58 c'est tout.
19:59 Et voilà, soyez tolérants.
20:00 Franchement, à regarder ce soir,
20:01 parce que, même si vous êtes hostiles,
20:04 parce qu'il y a des commentaires,
20:05 hier, quelqu'un m'a posté,
20:07 "Que feriez-vous si votre enfant est homosexuel ?"
20:10 Certains ont dit, "Je le vire, je le renie."
20:13 Et, regardez,
20:15 écoutez ces gens qui vous parlent,
20:17 et puis les lesbiennes, on n'en a pas parlé,
20:18 qui étaient totalement invisibles,
20:20 qui étaient caricaturées,
20:21 et qui se rendent compte aujourd'hui.
20:22 Il y a un couple formidable de jeunes filles
20:23 qui se rencontrent avec un formidable.
20:25 Et le témoignage d'Angèle, qui est fort aussi.
20:27 Oui, il y a Angèle, effectivement,
20:28 et puis la séquence d'Inès, qui est formidable.
20:30 On ne va pas en dire plus sur cette série américaine
20:34 que tout le monde connaît.
20:35 Donc, regardez ce soir ce document formidable
20:37 d'Aurélia Perrault et de Vincent De Dienne.
20:39 Merci, Jean-Baptiste Marteau,
20:41 d'avoir été avec nous.
20:42 Tout de suite, Jean-Jacques Bourdin.