SMART BOURSE - Emission du mercredi 17 mai

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Mercredi 17 mai 2023, SMART BOURSE reçoit Stéphane Prévost (Directeur général, La Financière Responsable) , Alice Lhabouz (Présidente, Trecento AM) , Nicolas Brault (Directeur Associé, Hottinguer banque privée) et Alain Pitous (Senior Advisor ESG)

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Transcription
00:00 [Musique]
00:08 C'est reparti pour Smart Bourse, votre double dose quotidienne de marché en direct sur Bismarck
00:12 chaque jour à la mi-journée 12h33 et en fin d'après-midi la grande édition pendant
00:17 une heure à partir de 17h, rediffusée à 20h sur Bismarck TV, émission que vous retrouvez
00:21 chaque jour en replay sur Bismarck.fr et en podcast sur l'ensemble de vos plateformes.
00:26 Au sommaire de cette édition ce soir, la pause des marchés qui se prolonge en cette
00:31 semaine d'enjeux techniques.
00:33 Vendredi sera une journée d'échéance mensuelle sur les marchés avec l'expiration de différents
00:38 produits dérivés, contrats futurs sur indices.
00:42 Le futur CAC mai arrivera donc à expiration ce vendredi.
00:47 Très peu de volume, très peu de prise d'initiatives, ce sont quand même des séances qui se suivent
00:52 et qui se répètent de ce point de vue là avec des niveaux d'indices qui restent très
00:56 stables.
00:57 Le CAC 40 reste autour des 7400 points en cette fin de séance avec une absence de tendance
01:03 qui marque encore cette séance aujourd'hui.
01:06 Vous aurez le détail dans un instant avec les infos clés à l'intérieur de cette séance
01:10 reprise par Alex Nguyen dans un instant.
01:13 Parmi les petits mouvements de marché, on peut noter sur le marché des devises une
01:18 légère reprise du dollar depuis quelques jours maintenant.
01:22 L'euro/dollar était à plus de 1,1050 au début du mois de mai, on est plutôt du côté
01:27 de 1,08 désormais.
01:29 Qu'y a-t-il derrière cette légère reprise du dollar ?
01:32 Alors que les négociations sur le plafond de la dette se poursuivent, Joe Biden doit
01:37 livrer quelques remarques aux journalistes en fin d'après-midi sur ce sujet spécifique.
01:43 Discussion à suivre sur les enjeux de marché avec nos invités de Planète Marché dans
01:48 quelques instants et puis dans le dernier quart d'heure de Smartbourse, le quart d'heure
01:52 thématique, nous nous focaliserons sur le thème de la robotique et c'est Alice Labousse,
01:56 présidente de Trecento Asset Management qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
02:00 Mais d'abord, les infos clés du jour sur les marchés.
02:13 Avec vous, Alex Nguyen, chaque soir à 17h en direct, l'absence de tendance devient
02:18 la tendance du moment sur les marchés et pour le CAC notamment.
02:21 Et oui, la version au risque domine toujours.
02:23 On retient un indicateur aujourd'hui et il concerne la zone euro.
02:27 En avril, la croissance des prix à la consommation y a bien accéléré.
02:32 Eurostat confirme la première estimation parue au début du mois.
02:36 L'indice atteint 7% en rythme manuel.
02:38 La hausse des coûts des services et de l'énergie a compensé le ralentissement de la croissance
02:43 des prix alimentaires.
02:44 L'inflation sous-jacente a pour sa part enregistré un ralentissement inattendu.
02:49 La composante des services a continué d'accélérer.
02:52 Hors alimentation et énergie, l'indice ressort en ralentissement de 7,3% sur un an.
02:58 Sur le plan des devises, le dollar est un plus haut en six semaines face à l'euro.
03:02 L'actif profite des inquiétudes des investisseurs contre au bras de fer autour de la dette américaine.
03:07 Pour rappel, aucun accord n'a été trouvé au sortir d'une réunion à la Maison-Blanche
03:12 entre Joe Biden et l'opposition républicaine.
03:15 Parmi les mouvements du jour sur le marché américain,
03:17 Alex, on notera la hausse de l'action Tesla aujourd'hui.
03:20 Oui, l'Assemblée générale avait lieu aujourd'hui.
03:23 Et Elon Musk en a profité pour faire taire les rumeurs selon lesquelles il pourrait démissionner.
03:29 Il a aussi évoqué le développement de deux nouveaux modèles grand public.
03:33 On retient aussi la forte hausse de Target après ses résultats.
03:36 Le groupe de grande distribution a publié un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes.
03:42 A noter que les résultats de Walmart sont attendus jeudi.
03:45 Toujours aux Etats-Unis, les actions des banques régionales sont en hausse.
03:49 Pour rappel, Western Alliance Bancorp annonçait hier une hausse de 2 milliards de dollars des dépôts au 12 mai.
03:55 Son titre décolle.
03:57 Ceux de Comerica, Zions et K-Corp sont en nette hausse.
04:01 Et puis, dans le reste des valeurs cotées aux Etats-Unis, un petit mot de foot.
04:05 Un groupe qatari dirigé par le sheikh Jassim a soumis une offre améliorée pour Manchester United.
04:12 Le groupe dirigé par le Qatar propose d'acheter 100% du club.
04:16 La nouvelle de l'offre fait suite à des informations de la semaine dernière.
04:20 Informations selon lesquelles le milliardaire britannique Jim Ratcliffe est sur le point de conclure un accord pour acheter l'équipe.
04:27 Et puis sur le marché parisien, Alex, on retiendra aujourd'hui le plongeon du titre Elior.
04:32 Oui, le groupe est plombé par l'inflation pour son exercice décalé 2022-2023.
04:38 Elior a revu à la baisse ses prévisions de marge.
04:40 Son titre décrochait de 18% à l'ouverture.
04:44 Et puis, autre ambiance pour Valorec, dont le titre bondit.
04:47 Au premier trimestre, son chiffre d'affaires a progressé de 46%.
04:52 Tendance, mon ami.
04:53 Chaque soir, le résumé de la séance, les infos clés du jour sur les marchés avec Alix Nguyen, en direct à 17h dans Smartbourse sur Bismarck.
05:00 (Générique)
05:10 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
05:13 Stéphane Prévost est avec nous, le directeur général de la Financière Responsable.
05:16 Bonsoir Stéphane.
05:17 Bonsoir.
05:17 Merci beaucoup d'être là.
05:18 Merci à Alain Pitous d'être avec nous également en plateau.
05:20 Bonsoir Alain.
05:21 Bonsoir.
05:21 Senior advisor ESG et Nicolas Braud qui complètent ce trio.
05:25 Bonsoir Nicolas.
05:26 Merci beaucoup d'être là.
05:28 Vous êtes directeur associé chez Autingre, banque privée.
05:30 Nicolas, la Fed est en pause depuis 15 jours, mais le marché lui est en pause depuis quasiment deux mois maintenant.
05:36 Ça fait presque deux mois que la clôture hebdomadaire du S&P 500 se joue à 70 points près, entre 4100 et 4170,
05:44 ce qui est une variation d'à peine 1,5% sur ces clôtures hebdomadaires depuis sept semaines maintenant.
05:50 Est-ce à dire qu'il ne se passe plus rien ?
05:52 Non. Non. Franchement, j'ai l'impression que s'agissant des États-Unis, ça fait même plus de deux mois qu'on est dans une fourchette très étroite,
06:04 qu'au-delà du cas américain qui est frappant parce que c'est notre premier marché, c'est notre référence,
06:09 la volatilité dont on ne cesse de dire qu'elle peut augmenter, qu'elle va augmenter,
06:15 avec les événements de stress qu'on trouve toujours, il y en a toujours, mais là il y en a un immédiat, on y reviendra sûrement.
06:22 En fait, il n'y a pas beaucoup de mouvements. L'Europe a continué à monter en avril.
06:27 Il s'est passé des choses, je suis désolé, il y a quand même des niveaux, il y a des acquisitions.
06:33 Il va y avoir, puisqu'on est en quiet période maintenant jusqu'à début juillet, il va y avoir des tas d'événements investisseurs, des CMD, des conférences, etc.
06:43 Donc on va un peu parler de corporate, c'est vrai que la macro prend le dessus.
06:46 Côté macro, désolé, ce coup-ci il n'y a pas d'énorme surprise.
06:50 Mais je ne peux pas vous commenter l'inaction.
06:54 Ce n'est pas grave, il y a des gens qui vivent du mouvement, il y en a qui vivent plutôt du stock ou du directionnel.
07:00 La grande surprise de cette année, c'est que l'Europe a tellement bien surperformé.
07:07 Alors on ne va pas être étonné parce qu'on est européens, mais si, de notre carrière, on a rarement vu des périodes un peu durables.
07:16 C'est au moins depuis octobre dernier où l'Europe fait nettement mieux que les États-Unis.
07:24 On y reviendra peut-être par la suite pour les tendances, puisque ce qui nous intéresse aujourd'hui c'est d'essayer de dessiner des choses pour le futur.
07:33 Mais on peut se satisfaire du point de vue indiciel.
07:38 Je caricature un peu, il ne se passe rien sur les grands indices, mais comme vous dites, le marché se nourrit, il y a toujours de la dynamique, il y a toujours des informations.
07:45 Mais ce calme apparent, d'avoir une compression indicielle sur une période aussi longue, ce n'est pas souvent pour le marché américain.
07:55 Non, c'est vrai.
07:57 Mais les perfs sont bonnes.
07:59 On en déplaise à tous ceux qui nous disent que quand ça va bien, ça ne va pas durer et que la récession est inéluctable.
08:08 Est-ce que ce plateau présage quelque chose de négatif devant nous ?
08:14 Pas forcément.
08:16 Ce n'est pas du tout le scénario dans lequel j'interviens auprès de vous depuis quelques mois.
08:23 Aujourd'hui, on a un mouvement en Europe qui satisfait toutes les attentes puisque ça les dépasse.
08:31 On peut l'expliquer, surtout à posteriori.
08:34 Il serait logique, il serait sain, raisonnable de dire « Ok, maintenant on pose ».
08:44 D'autant que le marché avait joué plus que les commentaires et le narratif le fait que la Fed allait probablement cesser,
08:54 avec la dernière hausse des taux, son cycle de resserrement monétaire.
08:57 En fait, depuis ce moment-là, le dollar se reprend.
09:02 C'est vrai.
09:03 Depuis ce moment-là, c'est beaucoup trop tôt.
09:06 Mais les taux longs américains ne baissent plus.
09:09 La courbe se pantifie un peu.
09:10 Ne baissent plus.
09:12 Il y a des raisons, ça donne envie de vendre un peu la nouvelle.
09:16 En attendant, on peut voir le chose comme toujours à moitié vide.
09:20 Que cache ce calme apparent ?
09:23 Ces volumes qui sont faibles.
09:25 Et puis on peut voir le verre à moitié rempli.
09:27 Le marché fait un travail incroyable.
09:29 Il ne veut pas baisser.
09:31 Et pourtant, ce n'est pas faute de l'alimenter en scénario de risque multiple.
09:36 Donc non, plutôt lecture positive.
09:39 En tout cas, ce n'est pas forcément négatif d'avoir un temps de pause comme ça sur le marché.
09:44 Le truc qui ne va pas, c'est qu'on ne cesse de lire et d'imaginer des scénarios qui sont difficiles.
09:53 On est payé pour ça.
09:54 Mais personne, personne, personne, donc je ne vais pas m'en faire la pôtre,
09:58 mais personne nous dit qu'on est au début d'un boule market.
10:02 Personne.
10:03 Et si, puisqu'il y a beaucoup de gens qui nous parlent de l'histoire.
10:07 En Europe, on est dedans depuis le mois d'octobre.
10:09 Non, mais le début d'un boule market.
10:11 Je ne dis pas que c'est un scénario.
10:13 Je dis juste que c'est une question qu'on va peut-être amener à se poser à un moment donné.
10:18 Parce que la classe action a des cartes à jouer dans l'environnement dans lequel on est.
10:23 Comment vous regardez ce long plateau du marché américain, en l'occurrence du S&P 500 ?
10:27 Alain, est-ce que c'est un peu comme l'histoire du vélo ?
10:29 Vous connaissez bien.
10:30 Non, mais la mécanique, il faut pédaler pour avancer.
10:33 Et puis quand on s'arrête de pédaler, on avance de moins en moins vite.
10:36 On ralentit.
10:37 À un moment, on s'arrête.
10:39 Et l'étape d'après, c'est on tombe.
10:41 Jusqu'à ce qu'on puisse repérer.
10:42 Mes souvenirs de vélo, c'est ce que j'en ai.
10:43 Oui, c'est exactement ça.
10:45 Bravo, bravo.
10:46 C'est super bien décrit.
10:47 Alors, je ne vais pas redire ce qui vient d'être dit.
10:52 Mais en fait, on vient de traverser une période.
10:56 Donc je pense qu'en début d'année, beaucoup de gérants ont été relativement positifs.
11:00 Je parle des allocataires.
11:01 Les gérants actions, c'est un peu différent.
11:03 Bon, il peut y avoir des biais.
11:04 Mais un gérant allocataire a été plutôt positif.
11:06 Je pense qu'ils ont été un peu surpris par le mouvement et ont pris quelques profits.
11:10 Et objectivement, il y a trop de risques à ne pas être dans ce marché.
11:15 Sur la partie equity, il y a trop de risques à ne pas être dans ce marché.
11:17 Donc vendre maintenant, c'est difficile.
11:19 Remettre la sauce alors qu'ils viennent de vendre quasiment sur les mêmes niveaux,
11:23 voire un petit peu en dessous, bon...
11:25 C'est les niveaux de février.
11:27 L'indice World MSCI, c'est les niveaux de février.
11:30 Ça avait vraiment flambé au début.
11:31 Donc c'est assez délicat.
11:32 Et on vient de traverser la période des résultats.
11:35 Donc la macro, c'est quand même assez indécis.
11:38 Donc l'équilibre, il est là.
11:41 Mais là où je rejoins Nicolas, c'est qu'en fait, on est peut-être effectivement...
11:45 J'entends tellement de gens négatifs, avec tellement d'histoires négatives.
11:49 Et moi le premier, enfin si vous voulez lister tous les trucs négatifs...
11:52 La liste des risques, elle est longue comme le bras.
11:53 Oui, on la connaît tous.
11:54 Je suis même embêté.
11:56 Je me fais chambrer quand je mets des trucs sur Twitter.
11:58 On me dit "Ah, t'es négatif et tout".
12:00 Mais non, mais de temps en temps, obligé de parler du niveau du...
12:02 Ça fait partie du métier de regarder les risques quand même.
12:04 C'est normal.
12:05 Donc voilà.
12:06 Et c'est vrai qu'il y a beaucoup de cash à investir dans ce marché.
12:10 C'est-à-dire qu'on voit beaucoup d'investisseurs qui ont des munitions dans tous les sens.
12:14 Donc effectivement, si on commençait à avoir des bonnes nouvelles...
12:18 Parce qu'il y a ça aussi.
12:19 C'est-à-dire qu'il y a un scénario qui s'est inscrit dans beaucoup d'esprits,
12:24 qui est que l'inflation, peu ou prou, ça va se calmer.
12:27 Qu'à un moment donné, la Fed va arrêter de monter ses taux.
12:29 Qu'à un moment donné, on ne va plus avoir cette guerre à nos portes.
12:33 Qu'à un moment donné, la BCE va se calmer.
12:35 Qu'à un moment donné, la liquidité va arrêter de baisser sur le marché.
12:39 Donc pourquoi vendre maintenant ?
12:40 Ah ouais, c'est un réservoir de bonnes nouvelles pour demain, ça.
12:43 C'est ça. Et puis après, les gérants, quand ils ont une valeur en portefeuille qui vaut 25,
12:47 qui a un bon résultat, ils ne vont pas la vendre à 26 pour la racheter à 24 ou à 28.
12:54 Donc pourquoi... Si elle est belle, c'est une belle valeur.
12:56 Vous êtes confiant, vous étiez confiant au début d'année, vous avez allégé un petit peu.
13:00 Bon, vous n'allez pas continuer de vendre.
13:02 Parce que qu'est-ce que vous faites avec cet argent après ? C'est toujours pareil.
13:05 Je ne sais pas, le cash est bien rémunéré aujourd'hui, par exemple.
13:07 C'est un narratif central de beaucoup d'investisseurs, de stratégistes aujourd'hui.
13:12 4-5% sur du cash américain, ça se passe.
13:15 Oui, mais c'est ça aussi qui est...
13:17 Alors peut-être que les gens qui sont dans la banque privée pourront en dire plus que moi.
13:20 Moi, je vois des familier office, des trucs comme ça, je vois ce qu'ils font.
13:23 C'est-à-dire que les investissements un peu plus rentables, un peu plus...
13:28 - Sophistiqués. - ...concis, sophistiqués,
13:30 c'est un des produits obligataires à échéance pour figer des taux de rendement.
13:34 Et c'est effectivement plutôt pas mal.
13:36 Et puis, ce sont des gens qui ont un pouvoir d'achat, on va dire,
13:39 qui arrivent à se faire respecter sur les prix, qui arrivent à faire des produits structurés
13:44 et qui peuvent être très intéressants.
13:45 Vous pouvez refaire du capital garanti, ce qui n'était plus possible dans de bonnes conditions avant.
13:51 Donc, on voit beaucoup de clients privés qui sont intéressés par ce genre de choses.
13:54 Mais cet argent-là qui va sur ce type de produit, il ne vient pas des actions.
13:59 Il vient du monétaire, du cash pur et dur, qui renforce un petit peu.
14:03 Alors après, il y a toutes ces histoires aux États-Unis, c'est un peu un marché à part.
14:05 Mais en Europe, c'est un peu ce qu'on constate.
14:07 C'est l'argent qui va dans ces produits-là, c'est de l'argent qui vient du contrat en euro,
14:12 qui vient du cash mal rémunéré, quand même. C'est mieux rémunéré.
14:16 - Oui, sous-rémunéré. - Voilà, c'est ça.
14:17 Et il y a vraiment une réflexion là-dessus.
14:20 C'est même amusant de voir des gens qui ne sont pas hyper sophistiqués qui font ce genre de mouvements.
14:24 Donc voilà. Et quand vous êtes investi en actions, pareil.
14:27 Moi, je vois des clients très longue durée. Vous leur dites « on va arbitrer ».
14:33 Ça n'a aucun sens. Ils sont investis.
14:37 Et puis en plus, ils voient aussi que les belles valeurs qu'ils ont achetées,
14:41 des valeurs de croissance – désolé de le dire, parce que je sais qu'il y a des discussions régulièrement
14:45 autour de ce plateau, j'entends des gens qui sont sur la value, je plaisante –
14:49 mais les valeurs de croissance que vous avez depuis 10 ou 15 ans, allez les vendre ?
14:54 Pour les racheter à combien ? Pour les racheter 100 balles plus chères dans 18 mois.
14:58 Donc, sauf crise économique majeure, et puis on l'a repoussé, la crise économique.
15:02 On parlait d'un armée indique. - Donc il y a tout pour ne pas bouger, quoi, en fait.
15:04 - Il y a tout pour ne pas bouger. Et puis les munitions, elles sont là, quand même.
15:08 Donc le scénario d'un marché qui fait 20% et sur lequel tout le monde va courir
15:14 parce qu'on l'aura raté, il est... Voilà. C'est « sell in, man go away ».
15:18 - C'est Planète boule-market, ce soir, Stéphane Prévost.
15:22 - Non, mais allons-y sur le risque à la hausse, puisqu'on parle de risque.
15:26 Est-ce qu'il y a une probabilité non nulle d'un risque à la hausse encore dans ce marché avec...
15:30 Il va falloir qu'on en parle. Avec le plafond de la dette, un stress bancaire
15:34 et des défaillances en série dans les banques régionales américaines
15:37 qui ne sont pas complètement interrompues aujourd'hui, un ralentissement américain...
15:40 - Ça s'abstent, quoi. - Non, mais je suis d'accord. Pour l'instant, tout va bien.
15:44 Un ralentissement américain qui nous amène quand même vers une destination
15:46 qui sera proche d'un atterrissage à zéro, voire d'une petite récession.
15:52 Enfin voilà, tous ces éléments, ils sont encore à consommer devant nous, quand même.
15:56 - Oui, mais il y a... Enfin vous vous souvenez, moi, j'étais...
15:58 En fin d'année dernière, j'étais quand même assez positif.
16:00 On en avait parlé sur ce plateau. Et je pense qu'il fallait remettre du risque.
16:04 C'est ce qu'on avait fait. Et il vient de nous en apprimer.
16:06 Mais il y avait un excès de pessimisme.
16:08 Effectivement, manquait de visibilité sur l'impact sur l'inflation.
16:11 Aujourd'hui, on a des signaux. Alors il y a encore du chemin à faire.
16:15 L'inflation va rester élevée. On sait qu'en Europe,
16:17 on verra vraiment fin d'année des niveaux d'inflation baisser.
16:21 Donc ça, ça va quand même rassurer le marché.
16:23 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que les banques centrales réussissent leur pari, finalement,
16:28 un an, un an et demi après, après avoir changé quand même beaucoup
16:31 et nous avoir raconté pas mal d'histoires et changé de position plusieurs fois.
16:36 Il y a une espèce de crédibilité. Mais ça, c'est un soutien du marché quand même assez important.
16:41 C'est que le scénario de soft landing est quand même le plus crédible.
16:45 1% aux États-Unis de croissance, 1% en Europe en moyenne.
16:49 Pas de raison aujourd'hui de tomber, sauf événement imprévu, en géopolitique, en récession.
16:55 Je suis désolé de vous contredire, Grégoire, mais aujourd'hui,
16:57 ce n'est pas le scénario central, la récession, y compris aux États-Unis.
17:01 Il y a une résilience, mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'inquiétude derrière.
17:05 Je le dirai après. Mais donc un scénario macroéconomique meilleur,
17:09 des résultats qui n'étaient pas mauvais, un discours plus accommodant de Banque centrale,
17:13 vous avez 15%. Et surtout, je sais que nous, l'année dernière a été une année difficile
17:18 pour les valeurs de qualité de croissance, où malgré des résultats remarquables,
17:22 pas un seul warning des sociétés qui relevaient leurs gagnants systématiquement,
17:26 le marché n'en voulait pas et on avait sous-performé.
17:29 Il y a eu ce rapportage.
17:30 Pour quelques raisons quand même. Il y avait un petit ajustement de valorisation à faire.
17:33 Oui, par rapport à 21.
17:34 Et sur les fondamentaux, rien n'a changé.
17:36 Mais sur la base des fondamentaux, on est retombé sur des multiples attractifs
17:39 et des valorisations qui étaient intéressantes.
17:43 Mais bien sûr, il y a des moments où il y a des excès de valorisation
17:45 et des excès de sous-valorisation dans le marché.
17:48 Non, on est rentré dans une période où sur le plan macroéconomique,
17:54 on pourrait avoir une espèce de calme plat et de régime de croissance mou.
17:59 Ça veut dire quoi ?
18:00 Mou mais stable.
18:01 Mou mais stable.
18:02 Et la question c'est, après 2024, comment les choses vont se passer ?
18:08 Est-ce qu'on va retrouver une capacité à l'œuvrer de la croissance
18:12 dans les différentes grandes zones économiques ?
18:14 Alors, il y aura les plans de relance, il y a peut-être des plans structurels, etc.
18:18 Mais ils ne se déclenchent pas.
18:19 Il y a des plans de relance en Europe qui sont prévus depuis deux ou trois ans
18:22 sur la transition énergétique, etc.
18:23 On ne les voit pas encore beaucoup arriver dans les chiffres.
18:26 Aux États-Unis, c'est un petit peu pareil.
18:28 Mais quel est le potentiel finalement de croissance des économies
18:31 et quelle va être l'agilité des entreprises là-dedans
18:33 avec leur business model à accompagner cette croissance ?
18:36 Ça veut dire quoi ?
18:36 Ça veut dire que pour nous, c'est une bonne nouvelle
18:40 en tant que stockpicker, sélectionneur de valeur,
18:42 et plus particulièrement sur la qualité.
18:44 Et donc, avec ce biais croissance, c'est vrai que si vous achetez le marché
18:49 avec un ETF, les valorisations ne sont pas très élevées,
18:51 les primes de risque ne sont pas non plus forcément très attirantes.
18:54 Ça veut dire que le potentiel de performance n'est peut-être pas là.
18:58 Mais si vous achetez du stockpicking,
19:01 là, il y a un terrain propice pour nous à générer de la performance.
19:03 Probablement.
19:05 Il y a de la dispersion dans ce marché ?
19:07 Il y a beaucoup d'inefficiences, ou en tout cas des poches d'inefficiences
19:10 qui sont vraiment intéressantes aujourd'hui ?
19:11 À notre sens, il y a des valeurs très attractives aujourd'hui
19:13 qui ont du pricing power, qui ont montré dans les résultats
19:15 qu'elles continuent à accélérer en croissance organique.
19:17 Et qui sont mal jugées par le marché ?
19:19 Et qui ne sont pas forcément bien vues par le marché, absolument.
19:22 Et l'autre point, c'est que cette agilité,
19:26 on a effectivement, comme on a fait l'essentiel de la hausse des taux,
19:32 on a effectivement un terrain, un facteur plus propice
19:35 pour retrouver des conditions de marché,
19:37 je vais dire, peut-être plus raisonnables.
19:38 Je crois que les stockpickers,
19:41 tu me diras si je me trompe Stéphane,
19:43 mais j'ai l'impression que dans votre type de stockpicking,
19:46 il y a la détection des upsides.
19:50 Et je pense que le filtre utilisé par les gérants
19:54 qui font de la finance durable est plutôt intéressant.
19:57 C'est-à-dire qu'en fait, je pense qu'on est dans des marchés d'accident.
19:59 C'est-à-dire qu'en fait, les gens qui ont pris des risques,
20:02 on regarde les SVB et autres,
20:04 c'est quelque part, il y a des problèmes de gouvernance dans ces boîtes-là.
20:06 Il y a des pays où il y a des problèmes de gouvernance.
20:09 Je ne vais pas faire la liste, mais une petite liste quand même,
20:10 on va en parler sur les émergents.
20:13 Il y a cette habitude à détecter aussi,
20:17 parce que le stockpicking, c'est ça aussi, les indices.
20:20 C'est-à-dire que les indices font un truc global,
20:22 ça écrète un peu les plus et les moins.
20:24 Mais un gérant stockpicker, il a aussi cette capacité,
20:27 alors pas tout le temps, et des fois ça ne marche pas,
20:28 mais globalement, ça marche plutôt quand vous faites vraiment ce filtre finance durable.
20:32 Et je trouve que ça se retrouve dans les taux et dans les actions.
20:34 C'est-à-dire que c'est une capacité,
20:36 parce que le spread de dette, il est dû souvent à des problèmes de gouvernance.
20:40 Et c'est des choses qui sont vraiment bien détectées par l'ESG.
20:43 Donc, je pense que c'est aussi un bon marché pour ça.
20:47 Parce que des accidents, il y en a quelques-uns quand même,
20:49 si vous voulez, casinos et machins.
20:51 Mais casinos, un gérant finance durable, il achète ça.
20:53 Oui, mais on connaît le dos.
20:54 Oui, d'accord.
20:55 Oui, mais OK, mais...
20:56 Il y a aussi le scénario macro,
20:58 mais il y a des phénomènes de tendances long terme.
21:00 C'est-à-dire qu'il y a quand même aussi dans le marché
21:01 des compartiments spécifiques avec des tendances lourdes de fonds
21:04 sur lesquels on peut s'appuyer.
21:06 Donc, simplement, c'est vrai qu'on va avoir un peu trois jambes dans le portefeuille.
21:11 Un cycle plutôt résilient, un cycle plutôt défensif,
21:13 puis une partie un peu plus cyclique.
21:15 Et en ce moment, ce qui est cyclique, c'est là où on a de la visibilité.
21:18 Et surtout, on l'a bien vu dans les résultats,
21:21 le marché est très discriminant sur la capacité à protéger les marges.
21:25 Regardez ce qui se passe aujourd'hui sur Allure,
21:26 il y a de la croissance organique,
21:27 mais il n'y a pas de marge, il n'y a pas de rendabilité.
21:30 Mais je crois encore que dans la période que l'on a face à nous,
21:34 sur le stock picking, le critère va rester la dette,
21:36 le profil de croissance,
21:37 mais surtout d'avoir des business model avec des marges élevés.
21:40 Parce que vous êtes forcément capable, par une différenciation,
21:43 de les protéger et de les maintenir dans la durée.
21:45 À propos de marge, Nicolas, encore un bon trimestre de résultats ?
21:49 Un de plus ?
21:50 Alors la progression des profits est quasi nulle,
21:53 voire peut-être légèrement négative en séquentielle,
21:55 mais en niveau de bénéfice par action...
21:59 Grégoire, vous savez parfaitement qu'il y a l'absolu
22:04 et le relatif par rapport aux attentes.
22:07 Or, la récession, ça fait 18 mois qu'elle est prévue,
22:11 mais la récession des profits, ça fait bien 10 mois,
22:15 au moins depuis l'été dernier.
22:17 Cette récession de profits ne se matérialise pas.
22:20 Et pourtant, il y a eu des écueils.
22:23 Qu'est-ce qui fait cette confiance dans la classe d'actifs action ?
22:27 Je pense que dans un monde de possible retour durable d'inflation,
22:32 avec des variations,
22:35 l'inflation n'est pas l'ennemi,
22:36 ni du chef d'entreprise, ni de l'actionnaire.
22:40 Deux, il y a des opportunités sur les obliques, indiscutablement.
22:44 Il y a des choses même sans risque
22:46 qui méritent l'attention et une allocation d'actifs.
22:51 Mais le rendement constaté 5 mois plus tard de cette classe d'actifs,
22:59 c'est bien, mais...
23:02 C'est pour patienter.
23:02 Il y a aussi des risques.
23:05 Alors, je ne vais pas aller dire,
23:07 je ne vais pas aller jusqu'à dire qu'il y a moins de risques
23:10 sur les actions que sur les obligations,
23:12 mais je crois que le couple rentabilité/risques
23:15 est plutôt en faveur des actions.
23:17 Pour revenir sur les profits,
23:20 il y en a eu des écueils.
23:21 Supply chain, trop de stocks, trop de hausses des prix.
23:27 Je vais casser la machine, casser les volumes, cannibaliser.
23:32 Pour l'instant, le sujet des stocks,
23:35 ça va être un sujet sur lequel on pourra peut-être trancher
23:37 au prochain semestriel au mois de juillet.
23:40 Mais on voit que l'étape qui a été franchie au mois d'avril
23:42 sur le premier trimestre, les boîtes gèrent bien ça.
23:45 L'économie a l'air de très bien gérer ses stocks.
23:49 Parce que des stocks, il y en avait.
23:50 Non seulement, il y a eu un à-coups dans la conjoncture
23:53 avec des entreprises qui continuent à produire,
23:57 mais en plus, on était en déficit de tout.
24:00 Donc, on a fait des doubles commandes,
24:02 des triples commandes dans certains segments.
24:04 Donc, ce sujet-là est pas mal géré.
24:06 Pricing power, en fait, la hausse des prix,
24:09 on ne va pas confondre avec le pricing power.
24:12 Ce n'est pas juste la capacité, le pétrole monte,
24:14 donc je monte mes prix.
24:15 Ce n'est pas aussi simple que ça.
24:16 - Le pouvoir de fixation des prix, le pricing power.
24:19 - Je pense depuis un moment qu'en fait, le pic pricing power
24:24 est derrière nous, mais il n'en demeure pas moins
24:27 que pour l'instant, on ne voit pas là-dessus non plus d'erreurs fatales.
24:33 De même qu'en matière d'acquisition, c'est très raisonnable.
24:37 Il y a de nouveau des acquisitions stratégiques.
24:39 D'ailleurs, je note à prix élevé, Sartorius, on en a parlé la dernière fois,
24:43 la Eden Redière, c'est quand même...
24:45 Certaines sortent du bois,
24:47 mais j'ai peu de cas en tête d'entreprises qui ont fait
24:50 l'acquisition de trop il y a 24 mois, dont elles payent les conséquences
24:56 maintenant que les taux sont élevés et que le coût de la dette est élevé.
24:59 Donc, ce Monde Corporate, il fait un sacré job.
25:02 Donc, on a envie...
25:05 Moi, j'ai envie d'être un peu plus inquiet que d'habitude,
25:07 mais la réalité, c'est que je n'y arrive pas vraiment
25:10 parce que la substance est qualitative,
25:13 puisqu'on a des histoires à raconter avec l'angle d'Alain sur la gouvernance,
25:17 sur... On est nombreux à aimer la soutenabilité de la croissance.
25:22 - On a vu aussi quand même dans cette période de publication de résultats,
25:26 au-delà des chiffres et des attentes, les réactions de marché.
25:28 Et c'est vrai que c'est hyper asymétrique.
25:31 C'est-à-dire qu'une boîte... C'est des chiffres sur le marché américain,
25:34 mais ça doit se retrouver en Europe.
25:36 Une boîte qui publie bien mieux que les attentes, mieux que les attentes,
25:39 le price action, c'est zéro. C'est déjà intégré par le marché.
25:45 Une boîte qui publie juste en ligne ou en dessous, là, c'est sanction lourde.
25:49 - Mais ça, c'est la réaction d'avril par rapport à un marché qui a anticipé
25:55 et qui ne s'enthousiasme pas.
25:57 - C'est plutôt sain. - Mais extrêmement sain.
25:59 - Mais enfin, prenons le luxe, puisque, comme de bien entendu,
26:03 maintenant, tout le monde est convaincu que c'est le luxe.
26:04 Mais entre Kering et Hermès, on ne joue pas dans la même catégorie.
26:08 Et pourtant, Kering est un groupe de très grande qualité.
26:11 - Estée Lauder, L'Oréal, ça m'a marqué aussi.
26:13 - Vous aimez bien L'Oréal. - Oui, oui. Et même Estée Lauder.
26:16 - Et même Estée Lauder, mais j'ai été frappé.
26:17 Je n'avais pas en tête qu'il y avait deux histoires très différentes
26:21 pour presque ce duopole de géants de la cosmétique.
26:23 - Donc le marché fait un travail de sélectivité au sein même d'un secteur.
26:29 Là, on parle d'acteurs qui sont vraiment comparables.
26:31 Donc, il y a des tas de sujets qui sont très intéressants derrière.
26:36 La prémiumisation, le winner taxi-tall de la tech,
26:40 qui a bercé les dix dernières années, c'est l'acteur pionnier
26:45 qui a la plus grosse taille, qui a le plus de moyens d'investir,
26:48 d'attirer les meilleurs talents. Dans le luxe, c'est ça.
26:53 Les meilleurs emplacements, les meilleurs créateurs,
26:56 le marketing le plus offensif, et puis l'envie du consommateur mondial,
27:01 puisque tout le monde est pessimiste, le consommateur aussi d'ailleurs.
27:04 Individuellement, il est pessimiste.
27:06 Ça se voit dans les urnes, ça se voit dans des tas d'enquêtes.
27:08 Mais en revanche, se faire plaisir et acheter de la qualité,
27:13 c'est quelque chose qu'on continue à percevoir.
27:16 - Au point... - Polarisation.
27:17 - Oui, mais ça m'a même fasciné parce que dans le luxe,
27:20 on a l'habitude de ce genre de situation.
27:23 Dans l'aérien, les patrons d'Air France KLM, de Delta Airlines, de Lufthansa,
27:27 ils n'en reviennent pas.
27:28 Le trafic, la reprise du trafic first et business a été plus forte,
27:32 plus rapide que la reprise du trafic siège éco-classique.
27:37 Et ce n'est pas le voyage d'affaires, c'est le tourisme, le loisir.
27:40 - Non, ne regardez pas. - Non, mais ce que je veux dire,
27:41 c'est que ces mecs-là n'en reviennent pas.
27:44 - La qualité du vélo. - Le problème, c'est qu'ils sont en train
27:46 d'extrapoler la tendance en disant c'est structurel.
27:49 En tout cas, ça va durer des années.
27:51 Et donc, quand ils recommandent des avions, ils disent remettez-nous
27:54 des firsts et des business.
27:54 On avait pendant depuis 10 ans, c'était que low cost partout.
27:58 On réduisait les lignes de firsts et de business à Pau de Chagrin
28:01 dans les vols moyen long courrier.
28:02 Maintenant, ils en remettent.
28:04 Alors, je ne sais pas, est-ce qu'ils sont dans une fuite un peu,
28:08 dans une fuite en avant d'une tendance qui va à un moment arriver à son terme ?
28:12 Je n'en sais rien, mais bon.
28:14 - Ce n'est pas un phénomène nouveau, mais je pense qu'il se mondialise.
28:17 On le voit, il touche aujourd'hui de nouvelles géographies.
28:20 Mais ce n'est pas un phénomène véritablement nouveau.
28:23 Cette capacité à entretenir une désirabilité
28:26 que l'on retrouve dans le luxe, dans le premium.
28:28 - Ce n'est pas Emirates ou Qatar Airways,
28:30 enfin Lufthansa et Air France, avec tout le respect que l'on leur doit.
28:33 - Après, on peut discuter d'Air France,
28:35 parce qu'ils se sont content de chercher sur un vrai positionnement.
28:37 - Ça fait des années qu'ils cherchent à adresser les segments low cost, etc.
28:41 Transavia, etc. Ils n'y arrivent pas.
28:43 - Regardez, Michelin, ce n'est pas faire du...
28:45 - Et là, ils se retrouvent avec une demande pour des firsts et des business.
28:47 - Michelin, c'est ne faire que du pneu premium, par exemple.
28:48 - Et le seul moyen de tenir les concurrents à distance,
28:50 c'est de faire des acquisitions sur le segment moyen du marché.
28:53 Mais la stratégie de différenciation,
28:54 demander aux ingénieurs de Michelin de faire un pneu low cost,
28:57 ils ne sauront pas vous le faire.
28:58 Donc, et ce n'est pas l'image de la marque,
29:01 et ce n'est pas ce qui permet à la marque d'avoir ce pricing power sur le marché.
29:05 Et quand même le marché a des volumes qui baissent,
29:07 que ce soit sur le remplacement ou sur la vente,
29:09 vous maintenez vos prix.
29:11 Et donc, vous voyez, tout ça est une stratégie industrielle
29:14 qui se regarde avec un positionnement
29:16 et qui se travaille sur la chaîne de valeur dans la durée,
29:18 au niveau de chaque entreprise.
29:20 Et c'est ça qui est fondamentalement intéressant.
29:22 Donc, cette polarisation, en fait, est liée...
29:25 D'abord, je pense qu'il y a des taux d'épargne élevés.
29:27 Il y a aussi un effet post-Covid qui est toujours là,
29:30 qui est toujours puissant, les gens en veulent consommer.
29:31 - Les épargnes excessives, du surstock.
29:33 - Oui, et puis, il y a aussi...
29:36 Peut-être que je vais consommer moins au global,
29:38 peut-être que je vais faire des arbitrages,
29:39 mais ce que je vais consommer, je veux de la qualité,
29:42 je veux quelque chose d'un peu plus premium.
29:44 Je le perçois comme ça aujourd'hui,
29:46 mais c'est un vrai phénomène.
29:48 Ce qui est clair, c'est que ça devient mondial.
29:50 - Oui, et puis, la question qui reste ouverte,
29:52 c'est quelle est la longévité ou la persistance
29:54 de ces arbitrages de consommation,
29:57 ces différents comportements.
29:58 Est-ce que c'est un one-off parce qu'on est encore
30:00 dans l'inertie Covid, le rattrapage, etc.,
30:03 ou est-ce que ça peut être plus structurel ?
30:05 Pour les patrons de compagnies aériennes, c'est la question.
30:07 - Oui, pour LVMH, c'était la question il y a 10 ans.
30:10 Vous vous souvenez ?
30:11 Toutes les fameuses secrétaires chinoises
30:12 qui avaient un sac Vuitton,
30:13 n'allaient plus acheter de sac Vuitton en Europe.
30:15 La désirabilité a été maintenue et entretenue.
30:18 - Je pense que c'est aussi lié avec le vieillissement
30:20 des populations.
30:21 Quand on vieillit, on fait des arbitrages
30:24 et ces arbitrages sont plutôt hédonistes que...
30:27 - On a besoin de voyager en force, toi.
30:29 - Non, c'est un peu exagéré.
30:31 C'est fou, mais je pense que pour beaucoup de gens,
30:35 ils préfèreront manger deux fois de la très bonne viande
30:38 par semaine plutôt que d'en consommer une moyenne
30:40 tous les jours.
30:41 Tout ça, c'est des trucs qui sont mis en place aussi.
30:44 C'est quelque chose qu'on ressent plus en vieillissant.
30:47 - C'est intéressant, les économistes des agences de notation,
30:49 il y a un grand papier dans l'EFT sur ce sujet-là,
30:51 les notations des pays souverains,
30:54 leur analyse commune, c'est de dire
30:57 que la démographie, c'est quelque chose de très lent,
30:59 effectivement, mais c'est quand même des tendances...
31:01 - Très puissantes.
31:02 - Très puissantes, de fond, irrémédiables.
31:05 Et là, même si c'est lent, la démographie,
31:08 c'est en train de prendre en pleine face
31:11 les effets du vieillissement.
31:12 On est à un moment un peu clé, quand même,
31:14 sur les quelques années qui viennent,
31:15 où on va vraiment ressentir le mouvement du paquebot,
31:18 pour dire les choses.
31:19 - Tout à fait.
31:20 - Nicolas ?
31:21 - Peut-être réagir à différents points
31:23 que vous avez évoqués, tous les trois.
31:26 Sur le luxe, spécifiquement,
31:29 puisque c'est un des domaines où on a
31:31 des acteurs de classe mondiale,
31:33 nous-mêmes, probablement, les meilleurs,
31:35 en tout cas, les Italiens le disent,
31:37 ça doit être vrai.
31:38 - Il dit ça, les Italiens, ils disent ça.
31:40 - Dans le domaine du luxe.
31:41 Après, il y a des groupes français
31:43 qui sont propriétaires de marques italiennes, bien sûr.
31:46 Ce qui est très frappant depuis quelques années,
31:49 et je reprends le propos de Stéphane,
31:51 partout, les jeunes, ça leur parle.
31:57 Les jeunes Chinois, Chinoises,
32:00 les jeunes Japonais, les jeunes Américains.
32:03 L'Américain, il y a encore 15 ans,
32:05 le luxe, c'était une grosse voiture 12 cylindres,
32:08 une chambre dans un vrai hôtel et une croisière.
32:12 Ce n'était pas ce luxe tel qu'on le fabriquait
32:15 avec l'identité, on va dire, européenne.
32:18 Deux, sur le transport aérien,
32:20 il y a quand même un absent, pour l'instant,
32:24 de marques, c'est l'Asie.
32:27 Il y a un trafic intra-chinois
32:30 qui a repris, déjà depuis un moment,
32:32 enfin là de nouveau, déconfinement, réouverture,
32:36 on voyage à l'intérieur.
32:38 Il y a un très grand trafic en Inde,
32:41 mais le trafic intra-asiatique reprend,
32:45 et en dehors, pour des raisons de visa,
32:48 de prix de billets, de plein de choses,
32:50 ou de volonté politique, de pas trop laisser partir les gens,
32:52 je ne sais pas, mais en tout cas,
32:54 il y en a encore beaucoup sous le pied.
32:57 En termes de volume,
32:59 si vous avez aimé le trafic
33:02 entre l'Europe et les Etats-Unis,
33:04 alors entre l'Asie et le reste du monde,
33:06 c'est puissance 3, 4.
33:09 Donc facteur d'interrogation et d'espoir.
33:13 Après, dans l'ensemble asiatique,
33:15 il y a plein de nuances.
33:18 C'est sûr que la Chine n'est pas au niveau
33:20 de la reprise qu'on en attendait.
33:23 C'est confirmé par les entreprises qui opèrent là-bas ?
33:25 Mis à part le luxe ?
33:27 Ce qui est confirmé par les entreprises,
33:31 ce qui est déjà énoncé depuis 6 mois par les entreprises,
33:34 c'est une très grande sélectivité,
33:37 ou distinction, ou contraste,
33:39 de très gros contrastes, selon les secteurs.
33:42 Il y a des gens qui disaient
33:45 "ne vous attendez pas à un grand retour".
33:47 Certains disent maintenant que l'Etat n'a pas joué
33:49 le même rôle en Chine que chez nous,
33:52 à injecter des liquidités,
33:54 donc il n'y a pas la même réserve d'épargne.
33:56 Je pense qu'il y a un phénomène fondamental
33:59 de perte de confiance interne.
34:02 Ça va se lire dans pas mal de choses.
34:05 Il n'y a pas les filets de sécurité qu'on a ?
34:08 Nous, on a vu un peu le Japon,
34:11 Taïwan, la Corée,
34:13 vous pouvez relancer,
34:15 non, les infrastructures, ça ne marche pas,
34:17 tout ça, vous pouvez relancer, ça ne marche pas,
34:19 ce n'est pas ça qui va faire repartir la croissance.
34:21 C'est soit de l'innovation,
34:23 soit un "game changer",
34:25 artificialité new gen,
34:27 ça c'est un sujet qui est macro,
34:29 pas juste parce que ça nous fatigue un peu l'AI,
34:32 mais tellement on en parle,
34:34 c'est un vrai sujet de productivité.
34:36 - Bien sûr.
34:38 - Pardon.
34:40 - Non, Alain, puisqu'on parle de l'Asie,
34:42 je voulais qu'on dise un mot du Japon, justement,
34:44 puisque plus de 30 ans après
34:47 l'éclatement de la bulle historique japonaise,
34:50 années 80,
34:52 vous vous souvenez, comme tout le monde,
34:54 Alain, la musique était bonne, la vie était douce,
34:56 et donc le Japon se payait 100 fois les bénéfices,
34:59 c'était le roi du monde,
35:02 le Japon était le roi du monde.
35:04 - Avec des méthodes, c'était le Tankan, c'est ça ?
35:06 - Oui, bien sûr, l'enquête, ça c'est l'enquête.
35:08 - Non, il y avait le Kanban.
35:10 - Oui, oui, le "Lean Management".
35:12 Juste pour dire, la news du jour, c'est que le Topix,
35:14 donc l'indice large japonais,
35:16 total return, dividendes réinvestis,
35:18 même s'il ne verse pas beaucoup de dividendes,
35:20 ça a cumulé, ça est au plus haut historiquement.
35:23 - Oui, alors je pense que,
35:25 ça ne date pas d'hier,
35:27 je pense que les réformes structurelles
35:29 du Premier ministre précédent
35:31 ont fini par peser un petit peu,
35:33 enfin aider, peser, ça n'est pas négatif,
35:35 mais ça a fini par être un peu
35:37 rentré dans les mœurs du business japonais,
35:40 donc ça c'est plutôt pas mal,
35:42 la gouvernance a un peu changé, un peu,
35:44 alors c'est à la japonaise,
35:46 on y va progressivement,
35:48 mais en tout cas, la machine est en route sur ce plan-là,
35:51 donc ça c'est un élément factuel,
35:54 le retour aux actionnaires est meilleur qu'avant,
35:57 c'est-à-dire qu'avant on thésaurisait,
35:59 maintenant on a toute tendance à investir
36:02 et distribuer un peu plus,
36:04 donc c'est pas ça, mais c'est quand même déjà
36:06 beaucoup mieux qu'avant,
36:08 et puis il y a notre petit hirondelle Berkshire Hathaway
36:11 qui est venu acheter en disant,
36:13 en expliquant les raisons pour lesquelles il a acheté.
36:15 - Il a toujours eu le Japon Warren Buffett,
36:17 il a toujours eu les trading houses japonaises,
36:19 mais là il veut en mettre encore plus.
36:21 - Il a remis un gros paquet, il y a 4 mois, un truc comme ça,
36:24 que des valeurs qui ont fait 30-40%.
36:27 - Tous les activistes anglo-saxons sont en train de revoir,
36:30 enfin certains, Eliot notamment,
36:32 il rouvre des bureaux au Japon.
36:34 - Voilà, donc ça c'est des éléments plutôt positifs,
36:37 puis ça redonne un accès à ça,
36:39 puis alors après il y a un autre point,
36:41 on parlait de relatif et d'absolu,
36:43 c'est-à-dire que quand vous êtes investisseur à locataire
36:45 et que vous devez les mains attachées,
36:47 être obligé d'acheter de l'Asie,
36:49 la Chine, pas facile, l'Inde, pas facile du tout,
36:54 pas mal de pays d'Asie qui sont en pleine croissance
36:57 et qui sont un peu mieux, pas facile du tout, du tout,
37:00 donc refaire un peu de Japon,
37:02 qui lui bénéficie par ses connaissances et par sa traction,
37:06 ses investissements à droite à gauche,
37:08 il profite aussi de ce dispatch américain
37:10 qui va un peu partout en Asie,
37:12 qui leur profite, aux japonais aussi,
37:14 c'est-à-dire qu'ils ont des usines un peu partout en Asie,
37:16 donc ils profitent de ça et puis eux,
37:18 ils peuvent dire "nous on est là sur place, venez chez nous" etc.
37:20 donc ils profitent de tout cet environnement.
37:23 Après, les aléas, on les connaît, c'est le Yen,
37:26 ça va un peu mieux que ça n'a été,
37:29 c'est quelque chose que je regarde quand même depuis tout le temps
37:32 et la tendance n'est quand même pas très favorable.
37:34 – On était à 150 en octobre, enfin à l'automne.
37:36 – Oui, ça va un peu mieux.
37:37 – Le Yen est revenu un peu, oui c'est ça.
37:39 – Un peu mieux, bon, effectivement, ça va,
37:41 par rapport aux excès de l'époque,
37:43 à ce moment-là, tout le monde montait ses taux,
37:45 le monde entier montait ses taux, pas eux,
37:47 parce que le déclenchage, le débouclage des positions…
37:53 – De carrières.
37:54 – Oui, ça aurait pu être un sacré truc quand même.
37:57 Donc ils sont passés un peu au travers de ce truc-là,
37:59 mais ça reste quand même quelque chose qui est dans les esprits.
38:01 – Ils n'ont pas craqué, la bloge n'a pas craqué.
38:02 – Et puis on parlait des problèmes démographiques,
38:05 le Japon, démographiquement, c'est quand même pas ça.
38:07 Alors après, pour le business,
38:09 c'est peut-être pas forcément gênant à très court terme,
38:11 on peut peut-être aller taper les plus hauts historiques de l'époque,
38:14 je ne sais pas, mais voilà,
38:16 donc c'est une des raisons pour lesquelles, en relatif…
38:18 – Non mais ce que je veux dire, c'est que c'est quand même…
38:21 – Oui, c'est intéressant.
38:22 – Le marché G7, c'est peut-être la 5ème économie mondiale,
38:25 en pipe par habitant, c'est peut-être encore mieux,
38:27 je veux dire, c'est moins de 5% dans les indices mondiaux,
38:30 c'était 45% il y a 30 ans,
38:32 je veux dire, pour une économie de cette taille-là, oui.
38:36 – Oui, mais ils avaient ramené aussi énormément de choses.
38:38 – Ah non mais bien sûr, bien sûr,
38:39 ce que je veux dire, c'est que c'est complètement sous-investi,
38:42 pour un investisseur global, c'est du satellite aujourd'hui le Japon.
38:45 – Oui, mais il y a un truc qui était marrant,
38:47 c'est que vous regardiez Sony vs Apple en 90, 95, je ne sais plus comment…
38:52 – Ça existe, Apple en 95 ?
38:53 – Non, au début d'Apple, quelques années après le début d'Apple,
38:57 bon, il valait mieux avoir du Sony que du Apple,
38:59 10 ans après, ce n'est pas la même musique,
39:01 alors 20 ans après, vous regardez un peu le truc, c'est quand même…
39:04 donc tout ça, ça se retrouve à un moment donné quelque part, ça c'est…
39:07 – C'est quoi les leçons du Japon Stéphane, je ne sais pas,
39:10 on en parle beaucoup en ce moment, je trouve qu'il y a toujours un truc fascinant quand même.
39:13 – En EG, c'est très différent, figurez-vous, il y a beaucoup d'indicateurs,
39:16 la société japonaise est une société qui, sur un certain nombre de thématiques sociales,
39:22 le handicap, la diversité, a une conception fondamentalement différente de la vision occidentale.
39:29 – La gouvernance en général ?
39:30 – La gouvernance aussi en général, absolument.
39:32 Donc par exemple, vous savez, on a un fonds sur le handicap,
39:36 pour sélectionner les qualités d'entreprise, il n'y a pas de données handicap au Japon.
39:40 Le handicap n'a pas d'existence dans la société civile quotidienne directe,
39:46 ça ne veut pas dire qu'on ne traite pas les problématiques de cette population,
39:50 mais c'est presque une vie à part, et donc c'est une conception totalement différente.
39:54 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que l'ISR et le SG,
39:58 chez nous ça suppose la proximité dans notre méthode, dans notre façon de le faire,
40:03 et tout ne franchit pas les frontières et les cultures.
40:07 Et donc c'est un peu loin de nous le Japon en termes extra-financiers.
40:10 – Et par temps là, vous dites quoi ? C'est intéressant comme réflexion, ça veut dire quoi ?
40:13 Le filtre SG, on ne peut pas le tordre dans tous les sens pour l'appliquer à un marché, puis à un autre, etc.
40:22 On a une méthode, un modèle propriétaire comme le vôtre,
40:25 ce n'est pas quelque chose qu'on essaye d'appliquer à la sauce japonaise,
40:29 à la sauce chinoise, à la sauce américaine.
40:31 – Sur les problématiques sociales, les problématiques sociétales,
40:34 vous allez être obligés de vous adapter, d'adapter votre modèle,
40:37 de regarder les critères différemment.
40:39 – Bah oui.
40:40 – Et il faut faire attention à la dictature du chiffre derrière les indicateurs.
40:43 L'approche qualitative va être fondamentalement différente.
40:46 Et là, ne serait-ce que prenez l'Europe et les États-Unis,
40:51 allez chercher de la donnée sociale sur les sociétés américaines,
40:55 levez-vous tôt, parce que je regarde encore les rapports, même récemment.
41:01 – On l'a pas la même, c'est-à-dire qu'aux États-Unis,
41:04 il y a une facilité à mesurer par catégorie raciale ou ethnique,
41:09 on mesure le chômage des Afro-Américains, on mesure le chômage des Latinos,
41:14 c'est des données publiques, statistiques, il n'y a pas de problème.
41:17 Nous en France, c'est homme-femme au sein du conseil d'administration,
41:20 c'est ça la donnée diversité.
41:22 – Ne comprenne pas la discrimination positive, notre approche par exemple,
41:25 que l'on a et qui est particulièrement française.
41:28 Donc si vous voulez, tout ça pour revenir sur le…
41:30 – Les boîtes de tech américaines sont plus ouvertes ?
41:33 – Oui, parce qu'elles sont plus récentes, plus modernes.
41:36 – C'est générationnel aussi.
41:38 – Oui, c'est générationnel.
41:39 – Stéphane, pour conclure, sur le…
41:41 – Non, non, je vous disais qu'on ne peut pas transposer les choses de cette façon-là.
41:46 En tout cas, si on le pratique avec une analyse interne, au préalable…
41:50 – Et donc le SG au Japon, c'est quelque chose qui ne vous parle pas ?
41:53 – On-progress.
41:54 – Non, c'est on-premier.
41:55 – Oui, oui, oui, ça sera peut-être un jour on-process,
41:58 mais ça demandera une approche fondamentalement différente.
42:01 – Les votes au Japon, les votes en Chine, on ne parle pas de la même chose.
42:05 Mais après, si on revient au truc relatif absolu,
42:08 c'est-à-dire que si vous comparez les boîtes européennes,
42:10 une boîte française, vous comparez Schneider,
42:12 n'importe quelle boîte chinoise ou japonaise,
42:16 vous n'achèteriez jamais autre chose que du Schneider, si vous faites ça.
42:20 Mais si vous êtes sur un prisme plus asiatique pour faire vos investissements,
42:24 moi je pense que le Japon, c'est nettement mieux que tous les pays qu'on a…
42:27 – C'est la meilleure option du moment.
42:28 – Ah bah oui.
42:29 – Sur le Japon, Nicolas.
42:30 – Stéphane, laissez entendre ça.
42:34 Le SG, c'est très bien quand on l'inscrit dans la culture locale.
42:39 On n'a pas de leçons à donner aux Japonais
42:42 en matière d'importance qu'on donne au corps social.
42:47 Il y a des tas de sujets au Japon où travailler à 70, 80, 90 ans,
42:53 on a une place dans la société.
42:55 Après, homme-femme, on peut faire tout ce qu'on veut, ça ne bouge pas.
43:01 Les égalités, l'inégalité de traitement entre le plus payé et les salaires,
43:06 c'est un pays beaucoup plus social que nos sociétés à nous, européennes.
43:11 Nous ne parlons même pas des Américaines.
43:13 Après, sur le plan financier, l'intérêt d'être curieux sur le Japon,
43:18 c'est que si nous retournons dans une période durable d'inflation,
43:24 voilà un pays qui depuis le 1er janvier 1990 lutte contre la déflation.
43:31 Donc, on a beaucoup.
43:34 C'est un game changer.
43:36 C'est une nouveauté.
43:37 – Pour l'instant, c'est transitoire.
43:38 – Potentiellement majeure.
43:39 – Officiellement, c'est transitoire.
43:40 – Non, mais sinon, dans une allocation d'actifs,
43:45 voilà un pays qui… c'est un vrai changement pour eux.
43:48 D'autre part, dans un monde qui est instable, c'est un pays super stable.
43:53 D'ailleurs, c'est son défaut aussi, c'est que ça ne change pas beaucoup.
43:57 Parfois, ça te donne l'impression de changer.
43:59 Parfois, c'est pour de vrai.
44:01 Mais globalement, ce pays a une structure géographique, culturelle,
44:06 de fantastique stabilité.
44:10 – Et en même temps, on peut assassiner un Premier ministre comme Shinzo Abe.
44:14 – Non, mais je veux dire, c'est aussi ça…
44:16 – Stabilité, ça ne veut pas dire un monde idéal.
44:18 – Ça ne veut pas dire non-violent.
44:19 – Qui n'est pas dur, qui est non-violent.
44:20 Mais c'est quand même un océan de stabilité.
44:22 Regardez, je ne sais pas quoi, moi, l'épargne.
44:26 30 années sans croissance.
44:31 Vous avez vu des sujets majeurs sur le plan social ?
44:34 Non, donc ça a un prix.
44:36 C'est très différent de l'autre côté de la mer, la Chine, de chez nous.
44:40 Et donc, en effet, vous avez raison, il faut qu'on passe du temps et de l'énergie
44:45 à essayer de comprendre s'il faut en acheter.
44:47 – Je me dis, ils achètent tellement de notre dette,
44:49 qu'on peut de temps en temps leur rendre un peu hommage,
44:51 ou en tout cas, prendre quelques minutes pour s'intéresser à eux
44:54 et trouver les ressorts positifs qu'on peut avoir sur ce marché.
44:58 – Ils sont moins exposés aux aléas climatiques aussi
45:00 que les autres qui souffrent beaucoup en ce moment.
45:02 – Ah ouais ? Qui font tout ça ?
45:04 – Non, non, ça d'accord, mais le réchauffement climatique,
45:06 l'Asie, c'est quand même en ce moment…
45:09 – Ah, c'est une partie protégée ?
45:10 – C'est une catastrophe, quoi.
45:11 Ils sont à la mer, déjà, donc ça limite un peu les…
45:14 Le reste de l'Asie, c'est terrible en ce moment.
45:16 On n'en parle pas trop, mais c'est une catastrophe.
45:18 – On s'arrêtera là pour ce soir. Merci beaucoup.
45:20 – Finir pour une note négative.
45:21 – Messieurs, oui, on a commencé avec le boule-market,
45:23 l'idée d'un boule-market séculaire, donc on s'arrête là-dessus.
45:27 Merci beaucoup, messieurs Alain Pithous, seigneur advisor ESG,
45:29 Stéphane Prévost, DG de la Financière Responsable,
45:31 et Nicolas Braud, directeur associé chez Autungr,
45:33 banque privée qui a été les invités de Planète Marché ce soir.
45:36 [Générique]
45:46 – Le dernier quart d'heure de Smart Bourse,
45:48 chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
45:50 Le thème ce soir, c'est celui de la robotique,
45:53 un thème qui est adressé chez Trecento Asset Management
45:56 avec une stratégie dédiée justement à la robotique.
45:59 Et la présidente de Trecento AM est avec nous en plateau, Alice Labousse.
46:03 Bonsoir Alice. – Bonsoir Nicolas.
46:04 – Ravie de vous retrouver, merci beaucoup d'être là.
46:06 Alors on va parler d'un cas spécifique avec vous,
46:08 qui est une boîte américaine qui s'appelle ServiceNow,
46:10 mais on parlait beaucoup du Japon avec les invités juste avant,
46:13 on en parle beaucoup aujourd'hui parce que le Topix,
46:15 dividende réinvesti, a atteint un nouveau plus haut historique
46:19 après 30 ans et plus d'agonie boursière sur ce marché japonais,
46:23 post-éclatement de la bulle de 90.
46:27 Pour la robotique, on cherchait les atouts du Japon,
46:32 aujourd'hui, dans le monde, en 2023.
46:34 Bon, la robotique, j'imagine que c'est forcément un segment
46:37 où les Japonais ont encore des atouts à faire valoir.
46:39 – Et c'est peu de le dire. – Et c'est peu de le dire.
46:41 – En fait, les Japonais ont été parmi les premiers
46:43 à développer des solutions robotisées,
46:45 à la fois dans la robotique industrielle,
46:47 donc des robots qui viennent accompagner les ouvriers
46:49 sur les chaînes de production,
46:51 qui viennent robotiser les chaînes de production
46:53 et on sait qu'ils ont des leaders mondiaux,
46:55 des sociétés qu'on appelle Fanuc ou Yaskawa
46:57 où vous avez des millions de mètres carrés,
46:59 en fait, vous voyez même des robots
47:01 qui fabriquent des robots industriels,
47:03 donc c'est assez extraordinaire, ils sont à la pointe dans ce domaine-là,
47:06 mais aussi dans les robots compagnons,
47:08 vous savez que c'est eux qui ont développé les premiers robots compagnons
47:10 et ça va même parfois plus loin,
47:12 c'est-à-dire qu'en fait, vous avez des professeurs,
47:14 notamment le grand professeur qui est très connu
47:16 en matière de robotique à l'université d'Yaskawa,
47:19 il a créé son double,
47:21 alors pas un double numérique comme M. Mélenchon,
47:23 mais en fait,
47:25 c'était pour la petite blague,
47:27 mais en fait un double robotisé
47:29 avec même, on dirait de la vraie peau,
47:31 et il envoie son double par avion,
47:33 parfois faire des conférences à sa place
47:35 et pourtant il lui ressemble complètement.
47:37 - Vous y croyez, ça, ces robots compagnons ?
47:39 C'est très nippo-japonais ?
47:41 - Je pense qu'il va bien falloir qu'on trouve des solutions
47:43 au vieillissement de la population mondiale,
47:45 qui va s'occuper des personnes âgées,
47:47 d'avoir des robots compagnons sympathiques,
47:49 et en France, on développe,
47:51 par exemple Buddy, le petit robot Buddy,
47:53 qui est très bien,
47:55 et qui aujourd'hui s'adresse plutôt à des enfants,
47:57 mais qui à terme, pourra tout à fait
47:59 travailler avec des personnes âgées.
48:01 Donc je pense que ça n'est pas que japonais,
48:03 et que ça va répondre à une problématique de main d'oeuvre,
48:05 de toute façon, il va falloir trouver des solutions.
48:07 - Bon, on est dans la séquence Japon,
48:09 si vous suivez Smart Bourse tous les jours,
48:11 ça fait déjà quelques semaines, quelques mois,
48:13 qu'on est dans une séquence Japon,
48:15 on verra jusqu'où ce comeback se traduit sur le plan boursier,
48:17 mais en tout cas, on est en plein dedans.
48:19 Le cas dont vous nous parlez aujourd'hui,
48:21 Alice, alors, on est dans la robotique,
48:23 ou l'automatisation,
48:25 mais plutôt appliquée au domaine des services,
48:27 de l'entreprise, c'est ça ?
48:29 - En fait, c'est vrai que souvent, quand on parle de robotique
48:31 et d'intelligence artificielle, on pense aux robots,
48:33 donc aux robots industriels, aux robots médicaux,
48:35 par exemple, aux transports autonomes,
48:37 mais on a tendance à oublier un énorme phénomène
48:39 de développement qu'on appelle la robotique de service.
48:41 Alors on vit tout ça un peu,
48:43 quand on communique avec notre prestataire de téléphonie,
48:45 ou avec notre banque,
48:47 maintenant vous avez des espèces de répondeurs
48:49 pseudo-intelligents qui sont censés vous accompagner.
48:51 - Le robot advisor dans la gestion,
48:53 c'est quelque chose qu'on connaît aussi.
48:55 - Effectivement, la gestion d'actifs vit un énorme boom
48:57 des robots advisors,
48:59 les hommes vont-ils être remplacés par des robots ?
49:01 En tout cas, c'est sûr que dans l'industrie du service
49:03 et dans le service aux entreprises,
49:05 l'automatisation de ce qu'on appelle le workflow,
49:07 donc du travail en entreprise,
49:09 c'est un sujet qui est colossal,
49:11 en très forte croissance,
49:13 et là on va parler du leader mondial,
49:15 ServiceNow, une société américaine,
49:17 presque 100 milliards d'euros de capitalisation boursière,
49:19 7 milliards et quelques de chiffres d'affaires,
49:21 donc côté au Nasdaq,
49:23 et c'est une société qui représente
49:25 quand même 45% des parts de marché mondiales
49:27 en matière d'automatisation
49:29 du fameux workflow,
49:31 donc de l'organisation au sein des entreprises.
49:33 Alors qu'est-ce que ça veut dire,
49:35 cette automatisation, robotisation ?
49:37 Je me suis dit qu'on allait essayer de prendre un exemple,
49:39 c'était peut-être une bonne idée,
49:41 donc en fait, imaginez,
49:43 vous recrutez quelqu'un dans votre entreprise,
49:45 et il faut lui acheter un nouvel ordinateur,
49:47 donc il faut imaginer des grosses entreprises,
49:49 on ne parle pas des petites TPE,
49:51 où vous avez plusieurs services.
49:53 Bon, il va falloir que le manager
49:55 de cette nouvelle personne valide
49:57 le fait qu'il ait un nouvel ordinateur,
49:59 il va falloir que la comptabilité valide le paiement,
50:01 il va falloir que le service achat
50:03 achète ce fameux ordinateur,
50:05 il va falloir que le RH dise "ah oui, oui,
50:07 le RH, il a vraiment besoin de cet ordinateur",
50:09 vous avez besoin que le service IT
50:11 de l'entreprise configure l'ordinateur,
50:13 et le problème des entreprises à l'ancienne,
50:15 c'est que tout fonctionne en silo,
50:17 c'est-à-dire que chacun travaille de son côté
50:19 dans chaque division.
50:21 Chaque département travaille de son côté.
50:23 Exactement, alors que là,
50:25 l'avantage de l'optimisation de ce qu'on appelle le workflow,
50:27 c'est justement de trouver une solution
50:29 pour créer une espèce de cohérence dans l'action,
50:31 donc de gagner fortement en productivité
50:33 et en communication
50:35 pour chaque tâche, en fait,
50:37 entre les différents services d'une entreprise.
50:39 Et donc ça, ça paraît peu,
50:41 mais en fait, ça s'applique à plein, plein, plein de domaines
50:43 et plein de sujets dans l'entreprise,
50:45 et c'est en explosion majeure.
50:47 On estime que le marché mondial en question
50:49 d'ici à 2025, ce sera 220 milliards,
50:51 donc au niveau mondial,
50:53 c'est absolument énorme,
50:55 et là, on parle du leader mondial.
50:57 Et pour la petite histoire, en fait,
50:59 celui qui a créé cette société était fort intelligent
51:01 parce qu'il l'a d'abord développé tout seul,
51:03 comme un grand, il a fait rentrer des fonds privés,
51:05 donc des fonds de private equity,
51:07 il a signé des gros clients comme
51:09 McDonald's, la Deutsche Bank,
51:11 donc il avait quand même déjà des belles références,
51:13 et puis il s'est rendu compte
51:15 qu'il n'était pas à lui-même
51:17 de réussir l'expansion mondiale de cette entreprise,
51:19 donc il est allé chercher l'ancien patron
51:21 de PayPal, qu'il a mis à la tête
51:23 de la société, qui a introduit
51:25 la société, alors que vous sachiez, quand même,
51:27 14, je ne vais pas vous dire de bêtises,
51:29 18 dollars en 2012, introduction en bourse,
51:31 bon, ben là, on est à 463 dollars,
51:33 donc c'est une jolie performance,
51:35 et entre-temps, c'était monté même
51:37 plus haut, puisque avant l'année dernière,
51:39 vous vous souvenez que l'année dernière n'a pas été l'année du siècle
51:41 pour tout ce qui est... - Pour les valeurs de croissance ? - Pour les valeurs de croissance !
51:43 C'était même monté jusqu'à
51:45 700 dollars, donc la bonne nouvelle, c'est qu'on peut
51:47 l'acheter à un prix un peu plus raisonnable
51:49 qu'il y a une certaine époque, et ils sont même
51:51 allés plus loin, après le CEO de PayPal,
51:53 ils sont allés chercher le CEO
51:55 de SAP, alors c'est quelqu'un de très connu
51:57 qui s'appelle Bill McDermott, je ne sais pas
51:59 si vous voyez avec des grosses lunettes noires, parce qu'il a eu
52:01 un problème à un oeil, il est très connu
52:03 et il développe cette entreprise,
52:05 80% des entreprises, des 500
52:07 plus grosses entreprises américaines, travaillent
52:09 avec eux. - D'accord. - Donc c'est pour vous donner
52:11 à peu près... - Un leadership présent. - A peu près
52:13 l'enjeu. Ils estiment, malgré le
52:15 ralentissement, parce que j'imagine que vous allez me poser des questions
52:17 évidemment sur l'éventuelle
52:19 récession qui va diminuer potentiellement
52:21 les investissements des entreprises,
52:23 malgré cela, eux estiment que
52:25 jusqu'à au moins 2026, ils vont faire
52:27 20% de croissance annuelle de chiffre
52:29 d'affaires en organique, ça veut dire...
52:31 - Vous avez dit que c'est la productivité, c'est la clé.
52:33 C'est la clé. Toutes les boîtes veulent être
52:35 plus productives, qu'il y ait une récession ou pas.
52:37 - Exactement, et les boîtes se disent
52:39 même si je réduis globalement mes
52:41 investissements, compte tenu du contexte, du marché
52:43 adressable, qui est peut-être un petit peu moins intéressant
52:45 qu'il l'était à une époque, je vais
52:47 quand même investir sur ce qui va me
52:49 permettre de gagner en productivité
52:51 et peut-être de moins dépendre constamment
52:53 de mes employés avec toute ce fameuse
52:55 prise de pouvoir des employés dans les entreprises et autres.
52:57 - C'est quoi leur barrière à l'entrée ?
52:59 C'est une boîte de logiciel, c'est du SAS, aujourd'hui on connaît bien
53:01 le modèle économique de ce genre de société.
53:03 C'est quoi leur barrière à l'entrée ?
53:05 Au-delà du fait qu'ils sont leaders
53:07 aujourd'hui en termes de part de marché,
53:09 de gains de clients, etc.
53:11 Mais qu'est-ce qui fait technologiquement
53:13 leur barrière à l'entrée ?
53:15 Parce que
53:17 on imagine que c'est un sujet qui intéresse
53:19 plein d'autres sociétés de logiciel,
53:21 cette question. - Alors il y a deux points importants.
53:23 Un, ils ont développé ce qu'on appelle
53:25 une interopérabilité,
53:27 ça veut dire que si vous utilisez leur logiciel,
53:29 vous pouvez le brancher
53:31 sur d'autres logiciels.
53:33 Donc il n'y a pas de cannibalisation avec
53:35 les autres logiciels. Les autres en question,
53:37 ça peut être SAP,
53:39 ça peut être Salesforce,
53:41 pour les outils LCRM, les outils de suivi client,
53:43 ce genre de choses. Donc ça,
53:45 c'est pas mal parce que c'est pas si simple que ça
53:47 de trouver une solution interopérable.
53:49 Technologiquement, c'est pas si simple.
53:51 Deuxièmement, ils ont créé une app
53:53 pour leurs clients.
53:55 Parce qu'au début, ils venaient vraiment de l'IT,
53:57 donc ils favorisaient et développaient
53:59 l'IT dans les entreprises. Mais en fait,
54:01 maintenant, ils s'adressent à plein de segments de l'entreprise.
54:03 Donc on peut aller chercher, par exemple,
54:05 si vous avez signé avec eux juste pour optimiser
54:07 votre secteur IT,
54:09 il suffit de cliquer et vous pouvez avoir
54:11 en plus, je sais pas, pour les RH,
54:13 des solutions pour la compta, pour les achats,
54:15 même pour les sales maintenant.
54:17 Et donc du coup, ça veut dire que
54:19 en organique, c'est-à-dire en chiffre d'affaires,
54:21 ne serait-ce que sur leurs clients actuels,
54:23 en fait, ils vont pouvoir grandir parce qu'ils
54:25 proposent de nouveaux produits grâce à cette application.
54:27 Donc je dis pas qu'il n'y a pas des concurrents,
54:29 bien sûr, que c'est un marché qui l'est,
54:31 donc tout le monde est assez chaud pour y aller.
54:33 Mais en tout cas, eux, sont quand même
54:35 bien avancés en la matière et très bien dirigés.
54:37 - Ça vaut combien une boîte de logiciel
54:39 aujourd'hui, après la bulle
54:41 de 2021
54:43 sur ce secteur ? - Après l'éclatement ?
54:45 - On payait ça, quoi, les boîtes de logiciel ?
54:47 - C'était à peu près 20 fois, 10 fois le chiffre d'affaires,
54:49 ou plus, même, à certains moments ?
54:51 - C'était 20 fois le chiffre d'affaires.
54:53 En 2021. 20 fois, c'est beaucoup.
54:55 20 fois, c'est beaucoup, beaucoup.
54:57 Alors là, on est à 9,4 fois, donc finalement...
54:59 - Le chiffre d'affaires ? Ah oui, moins de 10 fois le chiffre d'affaires.
55:01 - Ça reste quand même significatif.
55:03 - Oui, bien sûr. - C'est pas cher.
55:05 - 10 fois les ventes, oui, c'est beaucoup.
55:07 - Mais disons que c'est quand même 2 fois moins cher que ce que ce ne fut à une époque.
55:09 Or, ça reste un indispensable de la croissance
55:11 à venir des entreprises.
55:13 Donc, à ce prix-là, acheter le leader mondial
55:15 bien dirigé et bien branché
55:17 sur toutes les bonnes sociétés mondiales,
55:19 c'est pas une mauvaise idée.
55:21 - Merci beaucoup, Alice. Merci d'être venue nous parler
55:23 de la robotique de service,
55:25 effectivement, avec ce cas d'investissement
55:27 ServiceNow, coté sur le marché américain
55:29 au Nasdaq.
55:31 Alice Lhabouz, présidente de Trecento Asset Management,
55:33 qui était l'invité du quart d'heure thématique de Smart Bourse
55:35 ce soir. Voilà pour cette émission.
55:37 On se retrouve après un week-end
55:39 un peu prolongé,
55:41 lundi à 12h30 en direct sur Bsmart.
55:43 (générique)
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