SMART BOURSE - Emission du mercredi 24 mai

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Mercredi 24 mai 2023, SMART BOURSE reçoit Marie de Leyssac (Gérante allocataire, Edmond de Rothschild AM) et Kevin Le Nouail (Directeur des Investissements, Avant-Garde Investments)

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Transcription
00:00 *Musique*
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre double dose quotidienne de marché en direct sur Bsmart
00:12 chaque jour à la mi-journée 12h33h et en fin d'après-midi la grande édition
00:16 pendant une heure à partir de 17h, rediffusée à 20h sur Bsmart TV
00:20 émission que vous retrouvez chaque jour en replay sur bsmart.fr et en podcast
00:24 sur l'ensemble de vos plateformes. Au sommaire de cette édition de la mi-journée, une ambiance
00:28 un peu plus confus sur les marchés depuis quelques jours, quelques jours
00:32 après l'échéance du mois de mai qui se déroulait vendredi dernier
00:36 et un regain de volatilité, de stress, de tension qu'on peut observer
00:40 sur différentes classes d'actifs, à commencer par les marchés actions en Europe
00:44 avec un joli gap à la baisse ce matin pour les indices européens
00:48 qui retombent sur leur plus bas depuis deux mois environ, depuis la fin
00:52 du mois de mars, autour de 7250 points pour le CAC 40 parisien
00:56 qui affiche d'ailleurs une baisse un peu plus lourde que les autres indices, une baisse d'1,8%
01:00 le poids du luxe notamment a joué hier
01:04 dans cette phase de consolidation un peu appuyée qu'on peut
01:08 observer, on a vu des dégagements effectivement importants sur le secteur du luxe
01:12 venant de performances boursières évidemment spectaculaires
01:16 on peut noter également que le sujet de l'inflation continue de perturber
01:20 les marchés et les investisseurs avec une marque d'inflation au Royaume-Uni
01:24 pour le mois écoulé qui montre
01:28 une résistance encore assez
01:32 surprenante de l'inflation dans les biens au cours
01:36 du mois précédent au Royaume-Uni qui peut ébranler
01:40 peut-être certaines convictions, on pensait que l'histoire inflationniste des biens était largement
01:44 derrière nous, est-ce que c'est encore un sujet qui n'est pas totalement
01:48 réglé, ça reste pour l'instant très UK spécifique avec des mouvements
01:52 sur le marché obligataire britannique et sur le sterlin qui sont un peu plus
01:56 significatifs qu'ailleurs et puis bien sûr la question du plafond de la dette
02:00 aux Etats-Unis avec une échéance qui se rapproche et là aussi qui peut amener
02:04 un peu de tension, de peur peut-être même sur les marchés, on voit le VIX
02:08 l'indice de volatilité des marchés actions américains qui est remonté autour de
02:12 19 ces dernières heures, du côté des banques centrales
02:16 nous aurons les minutes de la Fed, le compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire
02:20 qui tenait début mai, ces minutes seront publiées ce soir et permettront peut-être
02:24 d'éclairer les investisseurs sur le concept de pause qui a été
02:28 vendue au marché par Jérôme Pouel lors de ce
02:32 meeting, est-ce que la pause équivaut à 100% à la
02:36 fin des hausses de taux ou est-ce qu'une pause est d'abord une séquence
02:40 stricte, d'attente, d'évaluation de la situation
02:44 avant de réfléchir au prochain mouvement en matière de politique monétaire
02:48 les prochaines réunions de banque centrale auront lieu mi-juin, 13 et 14 juin pour la
02:52 Fed et le 15 juin pour la banque centrale européenne, nous parlerons de tous ces
02:56 sujets avec nos deux invités en plateau qui vont nous accompagner pendant cette demi-heure
03:00 et des questions autour des stratégies d'investissement qui semblent appropriées dans ce
03:04 contexte de marché un peu confus, Marie de Layssac, Edmond
03:08 Drotschild, Asset Management et Kevin Leunewey, Avantgarde Investment seront avec nous en plateau
03:12 pendant cette émission
03:14 (Musique)
03:24 Commençons effectivement par une évaluation un peu globale de la situation
03:28 de marché en cette fin de mois de mai, Marie de Layssac est avec nous je le disais en plateau
03:32 gérante allocataire chez Edmond Drotschild, Asset Management, bonjour et bienvenue Marie. - Bonjour Nicolas
03:36 - Merci beaucoup d'être avec nous, on pourra parler spécifiquement effectivement de ce
03:40 petit retour de stress qu'on observe depuis quelques heures, depuis deux jours maintenant
03:44 sur les marchés mais reprenons peut-être la séquence depuis la dernière réunion
03:48 de la réserve fédérale américaine début mai, on a eu quand même une séquence
03:52 relativement calme sur les marchés, il ne se passait pas grand chose
03:56 jusqu'à aujourd'hui en tout cas Marie. - Oui effectivement, donc début mai on a eu
04:00 cette réunion de la réserve fédérale qui a laissé entendre
04:04 que ces décisions seraient beaucoup plus dépendantes des données
04:08 économiques et des statistiques et donc une pause
04:12 probablement à venir, on a eu la séquence des résultats d'entreprise
04:16 qui finalement était bien meilleure qu'attendu
04:20 et donc là aussi ça a amené un peu plus de sérénité sur les marchés
04:24 pas forcément une forte progression parce que les marchés avaient déjà beaucoup progressé auparavant
04:28 mais du coup depuis ces deux événements on va dire le marché
04:32 se focalise plus sur les données économiques et
04:36 la prochaine échéance qui est le relèvement du
04:40 plafond de la dette américaine. Donc en fait
04:44 on a l'impression dans sa globalité que le marché n'a pas
04:48 tellement acté ce relèvement du plafond de la dette ou en tout cas
04:52 cette évolution à venir, historiquement la volatilité
04:56 sur les marchés dans ces négociations elle arrive vraiment juste
05:00 quelques jours avant la date fatidique qui est censée être le 1er juin
05:04 après quand on regarde un peu sous la surface on a quand même
05:08 quelques éléments qui ont un peu réagi, on va trouver
05:12 les taux très courts américains, donc vraiment les échéances de
05:16 T-bills début juin, tout début juin et mi-juin on voit
05:20 une nette différence dans le taux qui marque effectivement cette défiance
05:24 on a aussi tout ce qui est coût de la protection
05:28 contre un défaut, donc les CDS américains là aussi qui ont pris de la valeur
05:32 donc ça marque bien effectivement ce point sur la négociation
05:36 de la dette et dans d'autres classes d'actifs
05:40 on peut voir le dollar, alors sur ces derniers jours peut-être que
05:44 la hausse du dollar qui continue peut être aussi un espèce de
05:48 investissement refuge et même au sein des actions
05:52 en fait, pareil ces derniers jours, pas forcément avant
05:56 mais une partie de la très forte hausse qui continue sur tout ce qui est
06:00 méga cap américaine, donc les big five, elle peut être expliquée
06:04 aussi par ce sentiment un peu de défiance sur les marchés. C'est un mouvement défensif
06:08 on peut retrouver l'idée un peu du risk off quand on voit cette poignée
06:12 de méga cap. Ces valeurs sont pas forcément un investissement
06:16 défensif en soi mais perçu comme tel on va dire par les investisseurs
06:20 donc on voit quand même que c'est un peu pris en compte et puis après
06:24 plus on approche de la date effectivement on va voir un peu de volatilité
06:28 se matérialiser. Sur l'évolution des négociations
06:32 hier, la réunion s'est terminée
06:36 sans décision et même sans
06:40 prochaine réunion prévue, donc c'est aussi ça qui a fait
06:44 un peu baisser les marchés américains hier soir
06:48 bon ça laisse un peu de doute sur
06:52 l'issue. - Oui alors évidemment, il y a toujours un petit doute
06:56 même si on commence à avoir l'habitude de ce genre de folklore, de drama
07:00 et on sera pas étonné que le drame ou le folklore se joue jusqu'au bout
07:04 peut-être entre la Maison Blanche et le Congrès
07:08 républicain démocrate etc. Alors on peut toujours passer du temps
07:12 à réfléchir au what if scénario et si le Trésor américain
07:16 ne n'aurait pas ses factures à partir du 1er juin, du 2 juin
07:20 du 8 juin etc. Il y a aussi l'idée centrale quand même
07:24 que ce plafond de la dette sera à un moment relevé, ce qui sera pas sans impact
07:28 d'ailleurs sur les marchés Marie, et c'est bien ça qu'il faut avoir en tête
07:32 c'est que du point de vue du Trésor américain, de Janet Yellen, le plafond il a déjà été atteint
07:36 depuis plusieurs mois, depuis le mois de janvier, et depuis ce moment là
07:40 le Trésor américain agit sous contrainte
07:44 obligé de tirer sur son compte courant pour dire les choses
07:48 un peu trivialement, et donc il faut s'attendre à ce que le Trésor américain
07:52 soit obligé à un moment de reconstituer
07:56 ses réserves courantes une fois que le plafond aura été relevé.
08:00 - Effectivement, depuis mi-janvier en fait, le gouvernement a mis en place
08:04 des mesures exceptionnelles pour pouvoir honorer ces paiements
08:08 et c'est en fait la date du 1er juin
08:12 donnée par Madame Yellen, c'est... on arrive au bout de ces mesures
08:16 exceptionnelles, elles ne peuvent plus... on peut plus compter sur ces mesures exceptionnelles
08:20 pour honorer les paiements.
08:24 Alors, il y a aussi cette date qui est remise en cause, donc là aussi probablement un peu de volatilité
08:28 qui peut continuer. Donc, si on se met
08:32 après, parce que c'est vrai, personne
08:36 n'anticipe... enfin, les risques d'un défaut
08:40 américain sont très très faibles. Alors, en plus d'un défaut
08:44 de crédit quasiment zéro, parce que même si elle ne peut plus honorer ses paiements,
08:48 elle honorera ses paiements d'intérêt et décalera d'autres paiements.
08:52 Mais si on se met après, en disant
08:56 au final on va arriver à trouver un accord, à ce moment-là, il va falloir
09:00 que le Trésor reconstitue ses liquidités
09:04 effectivement sur lesquelles elle a tiré pendant ces presque 6 mois
09:08 qui sont proches de zéro
09:12 et donc ça, ça va drainer de la liquidité
09:16 sur les marchés. Et on sait que les marchés financiers, l'évolution
09:20 des marchés financiers est aussi beaucoup liée à cet apport
09:24 ou ce retrait de liquidités. On l'a vu sur les
09:28 dernières années avec un apport constant de liquidités. On l'a connu
09:32 fin 2018 avec au contraire un retrait de liquidités. On avait vu cette baisse des marchés
09:36 fin 2018 un peu importante. Là, pour nous, c'est
09:40 un risque pour le mois de juin et après parce qu'on va avoir
09:44 cette reconstitution des liquidités du Trésor, aux Etats-Unis qui va
09:48 drainer de la liquidité. En même temps, on a le quantitatif tightening de la Fed
09:52 qui est toujours en cours. Et de l'autre côté de l'Atlantique, en zone
09:56 euro, on a la BCE qui va aussi retirer les TL-TRO
10:00 et là aussi c'est un gros montant. - Les banques vont rembourser toutes les liquidités
10:04 à taux très préférentiel qu'elles ont pu obtenir ces dernières années. Donc là, on parle
10:08 de plusieurs centaines de milliards peut-être de repayement attendu fin juin. - Tout à fait. On avait déjà eu une
10:12 première étape en fin d'année dernière et donc là, la seconde étape est prévue
10:16 au mois de juin. Et donc en fait, on va avoir en même temps
10:20 plusieurs sources de retrait de liquidités et donc là, ça peut
10:24 faire peser effectivement un risque sur les marchés financiers.
10:28 - Oui. Et puis, au-delà même des TL-TRO, la réduction
10:32 passive du bilan de la BCE va changer de régime à partir
10:36 de l'été et on a toujours une interrogation
10:40 sur que fera la Banque du Japon qui reste encore le dernier bastion
10:44 de politique monétaire accommodante d'achat aujourd'hui.
10:48 - Tout à fait, effectivement. Alors en fin d'année dernière, on avait eu
10:52 des phénomènes qui allaient à l'encontre de la baisse
10:56 des réserves. C'est-à-dire que déjà, si on voit en dollars, la baisse du dollar
11:00 avait permis de maintenir en dollars à peu près ses réserves et on avait
11:04 la Chine et le Japon qui allaient injecter des liquidités et notamment le Japon
11:08 pour tenir ses taux d'intérêt.
11:12 Là, elle a probablement moins besoin de le faire
11:16 et donc là aussi, ça va être des liquidités en moins qui arriveront
11:20 sur le marché ou qui n'arriveront pas sur le marché. - Ça veut dire que dans cette deuxième partie
11:24 d'année qui arrive, plus que jamais, encore, liquidités,
11:28 liquidités, liquidités, ce sera un point d'attention majeur
11:32 pour les marchés et ce sera un point clé également dans la construction
11:36 des stratégies d'investissement, Marie ? - C'est un point d'attention majeur.
11:40 Donc nous, ça nous fait effectivement conserver
11:44 une position quand même un peu prudente sur les actifs risqués.
11:48 À côté de ça, on reste quand même investis un minimum parce que
11:52 on voit que les entreprises arrivent à délivrer
11:56 des résultats et à passer cette période. Pour l'instant, elles ont toujours
12:00 effectivement ce pricing power, notamment en Europe. Et donc du coup,
12:04 on va plutôt adapter, par exemple, aux Etats-Unis.
12:08 On a eu effectivement un fort rallye des méga-cap américaines
12:12 de tout ce qui est technologie, etc. Probablement sur un mouvement
12:16 de défiance ou d'anticipation de récession
12:20 et puis aussi sur tout ce qui est intelligence artificielle
12:24 qui est sur le devant de la scène. Mais là, pour le coup,
12:28 on pense qu'on est allé un peu loin et surtout sur les derniers jours, en fait, on a vu un écart
12:32 se creuser entre l'évolution des taux et l'évolution de ces valeurs
12:36 qui normalement est assez lié.
12:40 Et donc cet écart est probablement dû effectivement
12:44 à peut-être une petite défiance. - C'est ce que vous disiez, l'idée d'un refuge.
12:48 - Et ça, pour le coup, notamment lorsque la situation
12:52 sera réglée, on doit pouvoir revoir un retour
12:56 de ce point de vue-là et un resserrement. Donc plutôt de la prudence sur les très grosses capilles,
13:00 les très grosses capitalisations américaines et donc essayer d'investir
13:04 sur... Il y a un indice par exemple, la SP500 Equal Weight
13:08 qui lisse ces effets de capitalisation et qui pour nous a
13:12 un certain intérêt actuellement. - Et qui donne une vision assez différente de celle qu'on peut avoir
13:16 du marché américain quand on regarde la SP500 avec le poids de ses méga-caps.
13:20 - Ça permet de rester investie sur ses valeurs et en même temps de profiter
13:24 d'une remise à niveau. - Sur le marché obligataire,
13:28 qu'est-ce qu'on fait ? C'est-à-dire qu'on a vu quand même à un moment
13:32 on s'est dit "pose = future baisse de taux", on a vu
13:36 les taux courts quand même qui ont pas mal rebaissé
13:40 à un moment et puis on voit le mouvement tout de suite en sens inverse.
13:44 On est encore dans l'idée qu'il y a des risques de contre-pieds importants sur ce marché obligataire.
13:48 - Oui, tout à fait. Donc en revanche, nous on reste
13:52 quand même persuadés qu'on ne reverra pas
13:57 des anticipations de hausse des taux des banques centrales
14:01 et notamment de la Fed comme on l'avait avant la crise bancaire régionale
14:05 où les investisseurs se posaient la question de savoir si la Fed allait pas monter
14:09 ses taux jusqu'à 6%. Donc ça pour le coup pour nous c'est derrière nous.
14:13 Et donc du coup les taux sont quand même un peu capés à la hausse
14:17 et quand on a des mouvements de hausse de taux comme ça, pour nous c'est plutôt une opportunité
14:21 pour aller chercher de la duration et remettre un peu de duration dans les portefeuilles.
14:25 Déjà un, c'est un rendement qui n'est pas inintéressant
14:29 sur ces niveaux-là et en plus ça reste un investissement qui est protecteur.
14:33 On l'a vu dans les quelques phases de crise sur les banques régionales
14:37 en mars et début mai.
14:41 Quand on a un mouvement un peu risk-off,
14:45 les taux réagissent à la baisse et sont vraiment protecteurs
14:49 dans une construction de portefeuille. - Même si on voit que dans un moment
14:53 comme aujourd'hui, la corrélation n'est pas forcément totale.
14:57 - Non, non parce qu'effectivement le marché en train de se poser des questions
15:01 - Voilà c'est ça, le marché reste sous tension quand on a une correction des actifs risqués.
15:05 - Il reste des tensions donc il faut y aller peut-être progressivement
15:09 mais à moyen terme pour nous
15:13 c'est un investissement qui a du rendement intéressant et qui est protecteur
15:17 en cas de crise. - Est-ce que s'éloigner un peu dans une idée
15:21 de diversification de l'épicentre américain fait
15:25 de plafond de la dette etc. en regardant dans les émergents
15:29 bien sûr ou au Japon également qui revient sur le devant de la scène
15:33 on a fait les gros titres avec le retour du Top X, du Nikkei sur des niveaux qu'on n'avait plus vus
15:37 depuis les Walkman Sony. Est-ce que c'est des
15:41 endroits où il y a de l'intérêt pour y être aujourd'hui ?
15:45 - Il y a effectivement quelque chose qui se construit au Japon
15:49 ils avaient eu des chiffres économiques un peu décevants
15:53 fin d'année dernière et là on voit vraiment la réouverture qu'ils ont mis en place
15:57 fin d'année dernière, c'est finalement intéressant. - Et oui c'est récent. - Prendre l'ampleur
16:01 et se développer. En plus ils profitent aussi finalement de la réouverture chinoise
16:05 parce que les touristes peuvent revenir au Japon
16:09 et donc on a vu sur les chiffres les PMI hier
16:13 qui étaient très forts et même contrairement aux autres zones géographiques
16:17 au Japon ça a progressé et sur le manufacturier et sur les services
16:21 donc il y a effectivement une dynamique positive de ce point de vue là
16:25 il y a une réforme du marché
16:29 du marché boursier japonais
16:33 le Tokyo Stock Exchange qui pousse les entreprises à faire
16:37 un peu plus de retour à l'actionnaire et qui a pour but de faire monter la valorisation
16:41 des entreprises japonaises parce qu'effectivement elles sont moins valorisées que sur les autres
16:45 marchés que ce soit et surtout qu'aux Etats-Unis donc ils pensent qu'il y a
16:49 un potentiel pour redonner de la traie à ce marché et donc il y a quelque chose
16:53 qui se construit à très court terme vu la hausse qu'on a eue ces deux semaines
16:57 on pourrait profiter d'un retour pour investir
17:01 - Mais c'est pas juste tactique, il y a quelque chose qui se construit
17:05 - En revanche avec une croissance qui tient vraiment, une inflation qui est forte
17:09 on va avoir le retour sur le doigt de la scène de cette discussion
17:13 sur le Yield Curve Control et la Banque du Japon et là on aura probablement
17:17 je pense que ce qui les a retenus c'est peut-être que la croissance avait du mal
17:21 à redémarrer, là si on a l'inflation et la croissance ils vont avoir plus de marge de manœuvre
17:25 pour agir là-dessus donc peut-être plutôt
17:29 on a eu une petite sous-performance de la value au Japon
17:33 avec les autres marchés ces derniers temps donc peut-être plutôt value japonaise
17:37 donc plutôt Topix que Nikkei si on veut rentrer dans les tendances
17:41 et sur un retour de marché
17:45 - Merci beaucoup Marie, merci pour votre éclairage sur la situation du moment
17:49 sur les marchés, Marie de Lessaque, gérante à locataires chez Le Monde Rothschild Asset Management
17:53 Poursuivons la discussion sur le plan des marchés et de l'investissement avec Kevin Lenoir
18:07 directeur des investissements d'Avangard Investments avec nous en plateau, bonjour Kevin
18:11 - Bonjour Grégoire - Ravis de vous retrouver, je vous laisse reprendre peut-être les éléments
18:15 d'analyse qui vous intéressent dans la discussion qu'on a pu avoir avec Marie
18:19 un point qu'on n'a pas forcément détaillé c'est la partie un peu macro
18:23 avec une lecture très très difficile, on l'a esquissé d'un mot
18:27 mais on a un grand écart entre le monde manufacturier industriel
18:31 quand on regarde les niveaux d'enquête réalisés auprès des entreprises
18:35 on voit que le monde des services qui au moins se stabilise à haut niveau
18:39 voire continue d'accélérer, on peut parler même d'un segment un peu booming
18:43 de l'économie aujourd'hui de part et d'autre de l'Atlantique
18:47 ce qui fait que sur les marchés un investisseur qui a envie d'être baird riche
18:51 il va trouver des éléments pour l'être, un investisseur qui a envie de rester constructif
18:55 il trouvera également des arguments solides en face
18:59 pour continuer de l'être, situation particulière
19:03 très particulière, un excellent résumé à priori en effet et je m'entends tout à fait sur ce qui a été dit avant
19:07 il est clair qu'on est aujourd'hui dans une phase qui est quand même
19:11 si on doit tirer un premier bilan de ces premiers mois ça reste quand même assez euphorique
19:15 de ce qui s'est passé, mais vous avez raison de tirer un point c'est que même aujourd'hui
19:19 avec le brouillard que l'on a vis-à-vis de la dette et ce qui a été dit, on a des marchés
19:23 qui restent relativement scotché sur de beaux niveaux. Le marché achète en effet
19:27 deux hypothèses à mon avis, le premier c'est évidemment sur la croissance, vous évoquez la macro
19:31 plutôt des anticipations de bonne tenue si ce n'est
19:35 de légère accélération européenne depuis le début de l'année, on avait eu l'occasion d'en parler, et même aux Etats-Unis
19:39 de soft lending, d'atterrissage en douceur. Pourquoi pas, là-dessus on peut
19:43 éventuellement s'entendre, même si sur l'aspect américain on a plutôt un biais récessif
19:47 nous concernant, on peut y revenir. Le deuxième point et c'est celui qui me semble
19:51 pour le coup paradoxal, qui ne nous fait pas fuir du marché mais qui nous fait être prudent
19:55 c'est sur les taux évidemment, on en a évidemment beaucoup parlé, globalement aujourd'hui
19:59 la pause des taux, notamment de la Fed, nous semble être
20:03 un bon scénario aujourd'hui, on entend relativement ça, par contre la pause
20:07 de taux ne veut pas dire, n'est absolument pas un prélude à la baisse, or
20:11 aujourd'hui on a la sensation quand on regarde non seulement les dots mais aussi
20:15 malgré tout les différents scénarios qui nous sont proposés, que le marché achète encore une baisse
20:19 de taux, et ça c'est même plus que paradoxal, c'est quasiment
20:23 dystopique puisque ça ne fonctionne pas avec le premier point, la première hypothèse non récessive
20:27 aujourd'hui sur ces niveaux d'inflation, comme vous le dites
20:31 sur ces niveaux d'activité, on a du mal à imaginer aujourd'hui que la banque
20:35 centrale ait une velléité mais même un intérêt à rabaisser les taux
20:39 et donc de ce point de vue là, il y a quelque chose encore une fois qui est
20:43 j'enlève dystopique mais en tout cas paradoxal. - Oui c'est le cas, votre idée c'est que
20:47 le ralentissement de l'économie américaine, ok
20:51 mais très progressif, très graduel, en tout cas un ralentissement qui ne serait pas
20:55 suffisant et suffisamment rapide pour être cohérent
20:59 avec des baisses de taux peut-être dès l'automne du point de vue de la Réserve fédérale américaine ?
21:03 - Non parce que la vue que je vous donne c'est plutôt celle du marché. - D'accord. - Aujourd'hui nous
21:07 concernons, en fait j'ai quasiment la sensation qu'il faut écouter soit le
21:11 fixed income mais c'est relativement classique, très pessimiste historiquement, ou l'equity comme d'habitude
21:15 très optimiste. Je dois avouer que globalement nous on penche
21:19 beaucoup plus du côté du fixed income dans le sens où globalement on achète encore une fois
21:23 un environnement récessif américain. Environnement récessif ne veut pas dire environnement critique
21:27 on le dit assez régulièrement, ça peut être une récession type 2001 avant
21:31 évidemment World Trade Center qui est relativement soft et qui permet simplement
21:35 justement un recadrage des taux, notamment une repentification, ce qu'on a pu aujourd'hui.
21:39 - On a vu à un moment un début de mouvement de repentification qui a été tout de suite
21:43 stoppé avec le 2 ans qui est revenu à 4,40 hier
21:47 effectivement, un 10 ans autour de 3,75.
21:51 Qu'est-ce qui vous fait pencher à ce stade sur le plan macro pour un biais
21:55 récessif comme vous le dites, côté américain, horizon fin d'année peut-être ?
21:59 - Horizon fin d'année absolument, globalement aujourd'hui on sent des niveaux
22:03 assez euphoriques, vous l'avez spécifié, et aujourd'hui quand
22:07 on regarde finalement les pôles, on voit très bien en effet que les pôles de production sont en excellente
22:11 santé et encore une fois on ne peut que se féliciter de voir cela, on voit les résultats et
22:15 on voit les anticipations. Quand on voit du côté de la consommation évidemment ça se passe là aussi
22:19 plutôt bien, on a toujours ce biais mais peut-être reste une erreur sur
22:23 la fin entre guillemets de la sur-épargne qui aujourd'hui nous effraie, c'est-à-dire qu'on sait qu'aujourd'hui on a pu
22:27 encaisser un choc inflationniste fort du fait de l'épargne
22:31 et c'est absolument bienvenu pour évidemment les investisseurs
22:35 mais aussi pour les épargnants très clairement, on se demande jusqu'à quel niveau justement
22:39 on va avoir cette fin entre guillemets de surplus entre guillemets d'optimisme
22:43 possible. Alors ça, ça nous fait clairement douter, c'est une approche qui est totalement macro
22:47 et on écoute la micro comme vous le dites, on a très clairement envie aujourd'hui de rester boule.
22:51 C'est ça qui est perturbant, j'écoutais le promoteur immobilier américain, alors c'est plutôt du haut de gamme
22:55 Tall Brothers hier qui pillait ses résultats, non seulement les résultats sont stratosphériques
22:59 mais la demande est strong. Absolument. Dans un marché
23:03 immobilier où on a des yeux inquiets en permanence, des taux de
23:07 mortgage à 7% où tout le monde se dit attention ça va être la fin du monde etc.
23:11 Bon, le promoteur, un des plus gros promoteurs américains dit non on n'a pas assez de logements
23:15 on est en pénurie et la demande est très très forte, les gens veulent acheter
23:19 encore aujourd'hui. Absolument, mais il ne faut pas oublier que l'effet non pénurie
23:23 ne veut pas dire non plus l'effet non critique, c'est à dire qu'il y a un certain moment où on peut tomber
23:27 dans un univers de grande pénurie entre guillemets, enfin de pénurie
23:31 mais malgré tout basculer en environnement récessif et on le voit ne serait-ce déjà dans
23:35 certaines anticipations bénéficiaires, on est quand même du côté récessif.
23:39 Sur le plan de l'investissement, comment on gère effectivement cette situation
23:43 de prudence mais sans être totalement dans un schéma critique
23:47 comme vous dites Kevin, en termes de rendement
23:51 où est-ce qu'on a envie d'aller chercher du rendement, où est-ce que les primes de risques
23:55 paraissent confortables aujourd'hui pour
23:59 essayer 1) de préserver le capital et de le préserver face
24:03 à l'inflation, c'est toujours un peu l'objectif. Absolument,
24:07 de temps en finalement si on regarde le court terme, très concrètement je pense qu'on n'a pas envie de rester
24:11 sur de l'action, ça ne nous empêche pas de le faire parce qu'on est plutôt sur un positionnement moyen terme.
24:15 A court terme, pour reprendre le point des primes de risques, si on regarde
24:19 aujourd'hui sur un environnement européen, éventuellement ça peut paraître plus attractif. On prend un cas
24:23 qu'on doit être sur des primes de risques entre 400 et 500 bips, pourquoi pas,
24:27 on va les mettre à court terme nous concernant. On est globalement
24:31 en territoire positif évidemment, on va y revenir sur les Etats-Unis, c'est pas le cas, ou en tout cas on est vraiment
24:35 à la lisière mais en Europe on y est, malgré tout si on tire le trait depuis 2005
24:39 globalement, on est clairement sur des niveaux qui sont bas. Donc aujourd'hui le risque
24:43 paie moins, même en Europe, et surtout le risque coûte cher. Donc
24:47 ça laisse pas de place à la déception, tant mieux, on a vu les dernières publications, elles se sont très bien passées
24:51 donc ça donne de l'eau au moulin mais on le voit évidemment, même si les valorisations
24:55 dans l'ensemble ne sont pas tendues, on a des "poches" de tensions qui se voient sur les deux dernières séances.
24:59 Aux Etats-Unis c'est encore plus particulier, on est sur
25:03 des primes qui sont déprimées pour ne pas dire proches de zéro, on est au plus bas là depuis 2005
25:07 ça s'explique évidemment par la courbe de taux qui est éminemment intéressante
25:11 pour les investisseurs. Donc globalement si on se positionne à court terme, pas d'action.
25:15 Il n'empêche, concernant la réponse, c'est qu'on conserve nous nos positions
25:19 actions de grande qualité. On peut y revenir, il y a sûrement une peur entre guillemets
25:23 aussi de se tromper quand on voit la qualité de la micro, mais on conserve nos positions
25:27 quality, nos positions pricing power, évidemment on les reste en magasin
25:31 le grand tournant depuis le début d'année c'est le fixed income. Et globalement
25:35 ça sur un environnement plus court terme, même si on peut redéfinir le court terme
25:39 le fixed income pour nous a fait son grand retour dans les portefeuilles.
25:43 De quelle manière ? Parce que c'est vrai que c'est vaste comme univers.
25:47 Non mais justement c'est très intéressant au delà du bond zarback
25:51 on préfère être court, le plus court possible en duration
25:55 est-ce qu'on est prêt à aller chercher un peu plus loin sur la courbe de la duration
25:59 aujourd'hui ? Est-ce qu'on préfère de la dette
26:03 publique ou est-ce qu'on préfère de la dette d'entreprise
26:07 et si oui de quelle catégorie ? Comment on peut affiner un petit peu
26:11 justement cette stratégie sur le fixed income ? - Je ne vais pas faire exception, d'habitude je vais vous répondre un peu de tout, tout dépend où on va.
26:15 - Ouais, ouais, dépend du profil et de l'horizon.
26:19 - Il y a un vrai changement, on a commencé depuis le début d'année pour reprendre ce fil là, plutôt sur du corporate
26:23 donc sur de l'obligation d'entreprise, européenne, investment grade, on ne tombe pas
26:27 dans le high yield, les spreads d'aujourd'hui sont... - Trop serrés ? - Trop serrés, alors
26:31 on a un mouvement qui peut redevenir attractif mais aujourd'hui en fait
26:35 le risk/reward par rapport à du investment grade, notamment sur la tranche triple B
26:39 si vous voulez encore plus de qualité ça peut se rediscuter, mais sur la tranche triple B ça peut nous suffire.
26:43 Du triple B aujourd'hui, duration 3 ans
26:47 globalement on reste dans cette duration là, on insiste beaucoup là-dessus, pourquoi ? Parce qu'on a
26:51 plutôt envie de passer le cap justement à inflationniste et on se dit qu'on redéfinira les choses soit
26:55 si les spreads se retendent, en Europe ils sont un peu plus tendus mais ce n'est pas suffisant encore une fois
26:59 même sur le investment grade, soit éventuellement si on a une redéfinition inflationniste
27:03 ça c'est encore autre chose. Donc européen, corporate, investment grade, 3 ans ça fonctionne
27:07 très bien, enfin ça fonctionne très bien en tout cas, c'est pas la panacée mais depuis le début
27:11 d'année on arrive à traiter certains papiers, il faut aller le chercher souvent en direct, c'est la
27:15 difficulté, 450, 480 sur des bons papiers double B aujourd'hui
27:19 donc ça reste pas ridicule - Pas très loin de l'inflation encore - Comme ça, exactement
27:23 surtout parce qu'on considère encore une fois que d'ici la maturité on aura
27:27 revu les anticipations inflationnistes, c'est pour ça que ça nous convient. Donc ça, ça peut aller, aller plus long
27:31 duration aujourd'hui non parce qu'on n'a pas du tout envie d'avoir de sensibilité - Au taux -
27:35 beaucoup moins en tout cas, on a fait du zéro coupon déjà sur la duration courte
27:39 donc on se remet quand même un peu de sensibilité mais on a quand même une tendance à faire et de la
27:43 duration inférieure à 5 ans si on doit déborder en 3 ans avec quand même du
27:47 coupon pour s'éviter des mouvements de taux trop violents. La vraie
27:51 différence par rapport à il y a quelques semaines c'est un retour dans nos portefeuilles, ça a été très débattu
27:55 sur du 10 ans américain, en tout cas du position longue américaine en portefeuille, non couverte
27:59 précisons-le - Dans quel objectif ? - Ça a été dual
28:03 - Parce que 3,75 oui c'est bien mais il n'y a pas besoin d'aller sur du
28:07 10 ans américain pour trouver du 3,75 vous le disiez - Absolument
28:11 Non, le point c'est que globalement il était dual, il était de repartir également sur un peu de dollars
28:15 J'allais dire il y a deux pattes, la première c'est la patte dollar qui nous effrayait
28:19 aussi pour se mettre sur du 10 ans, même pour avoir un FR backbond ça ne suffit pas
28:23 quand on était sur des niveaux qui étaient des niveaux proches de la parité
28:27 il est clair que prendre du dollar en portefeuille non couverte, non. Un retour
28:31 à un 10, un 11, on s'est reposé la question. Donc globalement aujourd'hui ce que vous avez
28:35 c'est qu'on considère qu'on a un déport sur un an qui pourrait même aller jusqu'à un 12
28:39 même le déport à un 12 en fait on ne paye avec le coupon, donc potentiellement déjà
28:43 on a amorti ce premier choc là. Il y a ensuite un autre effet qui nous intéresse
28:47 beaucoup plus, c'est évidemment l'effet de protection de nos portefeuilles. Globalement
28:51 on a parlé de prime de risque, aujourd'hui on conserve des positions equity
28:55 non couvertes dollar c'est évident, par contre aujourd'hui commencer à réintégrer
28:59 du dollar parce qu'on a un scénario, on juge que c'est cohérent. Encore une fois dans un scénario à la 2001
29:05 on ne peut pas faire une année sur ce scénario là, un scénario à la 2001
29:09 globalement sur un 10 ans, maturité constante mais peu importe
29:13 on arrivera aujourd'hui à aller chercher entre 5 et 7%
29:17 sur des périodes relativement courtes. Donc globalement on prévient nos investisseurs
29:21 qu'on ne pourra certainement pas gagner sur les deux tableaux, c'est assez évident mais en effet couverture
29:25 ça nous convient et surtout étant donné qu'on avait plutôt couvert des positions equity il y a quelques mois
29:29 on n'est pas mécontent de réintégrer du dollar dans de la clientèle privée.
29:33 Merci beaucoup Kevin, très clair, précis. Merci beaucoup d'avoir été avec nous
29:37 tous les deux en plateau. Kevin Lenouhaille, directeur des investissements d'Avangard Investments
29:41 et Marie de Lessac je le rappelle, gérante allocataire chez Le Monde Rothschild Asset Management
29:45 Voilà pour cette édition de la mi-journée de Smart Bourse, on se retrouve à 17h en direct sur Bsmart.
29:49 [Musique]

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