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Missiles, aéronefs, sous-marins, blindés, tous ces équipements doivent être expertisés et testés avant leur mise en service et pendant leur utilisation dans les armées. A travers ce numéro du Journal de la Défense, vous comprendrez comment les spécialistes civils et militaires de la Direction générale de l'armement préparent la défense de demain. Un reportage inédit dans des lieux singuliers rarement ouverts au public.

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00:00 ...
00:13 -C'est un succès, on ramène du résultat.
00:15 -Oui, surtout ça, sinon on va savoir.
00:17 ...
00:29 -Toutes ces personnes ont un point en commun.
00:31 Elles travaillent dans les centres d'expertise et d'essai
00:34 de la Direction générale de l'armement, la DGA,
00:37 une entité clé du ministère des Armées.
00:40 Dans ce journal de la Défense,
00:42 nous vous emmenons à la rencontre d'hommes et femmes
00:44 au savoir-faire unique.
00:46 Exceptionnellement, nous avons pu suivre leur travail
00:49 dans ces lieux singuliers, rarement ouverts au public.
00:52 ...
01:01 La DGA est créée par le général de Gaulle en 1961.
01:06 Un an plus tôt, la France se dote de l'arme nucléaire.
01:10 ...
01:14 La politique extérieure de la Ve République
01:16 se veut plus indépendante et plus volontariste.
01:20 De cette façon, le général de Gaulle entame
01:22 une transformation en profondeur du paysage de l'armement français.
01:26 -Nous avons décidé d'avoir ce qu'il nous faut,
01:30 et d'autant mieux et d'autant plus
01:34 que cette puissance nucléaire, comme on dit,
01:38 est liée directement à l'énergie atomique elle-même,
01:45 qui est, comme vous le savez tous,
01:48 le fond de l'activité de demain.
01:51 -La force nucléaire devient alors un enjeu stratégique
01:54 et prioritaire pour la France.
01:56 La DGA tient son socle.
01:58 Si la France fait partie des grandes puissances mondiales,
02:01 notamment sur le plan militaire, c'est parce que la DGA
02:04 a su développer des programmes d'armement ambitieux
02:07 tout en anticipant les conflits de demain.
02:09 -Ses missions, c'est d'équiper les forces armées
02:13 et de préparer le futur de notre défense.
02:16 Concrètement, c'est 10 500 hommes et femmes,
02:19 ingénieurs, civils, militaires, techniciens,
02:23 qui sont disséminés sur l'ensemble du territoire,
02:27 puisque nous avons une dizaine de centres d'expertise et d'essais.
02:31 ...
02:38 -Dans le sud de la France, un drôle d'oiseau navigue
02:41 dans les airs à proximité du Mont Ventoux.
02:44 A bord de cet avion, des personnels de la DGA,
02:47 le commandant Guillaume et l'ingénieur de l'armement Magali,
02:50 réalisent des tests en vol.
02:52 Pendant plusieurs jours, le binôme,
02:55 qui a suivi une des formations les plus exigeantes
02:58 au sein de la prestigieuse école Epner,
03:00 enchaîne les vols et en exploite les données
03:03 pour améliorer l'aéronef sur lequel il travaille, le Rafale F4.
03:06 ...
03:10 Le Rafale est un des avions de chasse
03:13 les plus problématiques de la France.
03:15 Au début des années 1980, l'armée de l'air et la marine nationale
03:18 ont besoin de renouveler leur flotte vieillissante
03:21 avec un nouvel avion de combat
03:23 capable de remplir plusieurs types de missions.
03:26 L'industriel Dassault Aviation
03:28 travaille alors sur l'élaboration de ce biréacteur.
03:31 ...
03:33 En 1991, il fait l'objet d'un vol de démonstration
03:36 à l'occasion du Salon du Bourget.
03:38 Le Rafale intègre le service actif
03:42 au début des années 2000,
03:43 avec comme 1er standard opérationnel le Rafale F1.
03:47 ...
03:50 Au cours de ces 20 dernières années,
03:52 la DGA n'a eu de cesse de l'améliorer.
03:54 Le Rafale F2 succède rapidement au F1
03:58 et intègre la capacité de frappe au sol.
04:00 ...
04:03 Le F3 bénéficie ensuite d'une évolution de ses réacteurs,
04:06 d'une meilleure furtivité,
04:08 ainsi que d'une capacité d'emport de missiles dernier cri.
04:11 ...
04:12 Le chasseur est mobilisé sur plusieurs théâtres d'opération,
04:16 en Afghanistan, en Libye, au Mali et en Syrie.
04:19 ...
04:24 Cela fait 4 ans maintenant que le personnel de la DGA
04:27 travaille sur un nouveau standard, le Rafale F4.
04:31 Ces améliorations doivent permettre à l'avion français
04:34 d'entrer dans l'ère du numérique.
04:36 Depuis le début de l'année,
04:37 un 1er appareil est soumis à de nombreux tests.
04:41 ...
04:44 Sur la base aérienne d'Istre,
04:46 le personnel navigant du centre DGA Essai en vol
04:49 s'apprête justement à l'éprouver.
04:52 Ce sont des experts du domaine aéronautique
04:55 et ils explorent les limites des avions ainsi que de leurs équipements.
04:59 -Nous mettons nos pilotes ou nos personnels navigants d'essai,
05:02 qu'ils soient ingénieurs ou techniciens à bord des aéronefs,
05:06 nous les mettons dans des situations très risquées.
05:10 Donc ça leur demande et ça demande au processus qu'on met en place
05:15 de la rigueur, de l'agilité, de l'autonomie, beaucoup d'ucidité.
05:19 ...
05:20 -Nous travaillons actuellement sur l'arrivée du standard F4.1 du Rafale,
05:24 qui est le dernier standard développé.
05:25 Actuellement, on fait un focus particulier sur le viseur de casque,
05:29 qui est une des capacités nouvelles du standard F4.1.
05:31 -Donc c'est un casque porté par le pilote
05:34 qui comporte une petite lame qui vient descendre devant l'œil du pilote
05:38 et sur laquelle on vient projeter des symboles.
05:40 Donc c'est des symboles qui peuvent porter sur de la navigation,
05:45 donc des paramètres de vol, aider à se repérer dans l'espace.
05:48 Ça peut être aussi des symboles qui sont plaqués sur l'environnement.
05:51 Donc par exemple, ils vont entourer un avion dans l'environnement
05:55 ou un objectif sur le sol.
05:57 Et ça peut aussi permettre d'envoyer la direction du regard du pilote
06:01 dans le système d'attaque du Rafale.
06:03 Donc l'aéronef, c'est le Rafale B359, c'est un F4.1.
06:08 Donc pour ça, il y a une constellation de petites pastilles
06:10 qu'on pose sur la verrière, on appelle ça des fiduciales.
06:13 Les fiduciales, elles dialoguent de manière optique avec le casque,
06:16 qui a une petite caméra avec des centrales à inertie,
06:18 et ça permet comme ça de repérer en tout temps
06:21 la position de la tête du pilote dans le cockpit
06:24 et donc d'afficher les symboles correctement.
06:26 Et on va vérifier en particulier la précision de la ligne de visée du casque.
06:31 Donc on va par exemple viser des points au sol.
06:34 Donc par exemple, hier, on a visé l'antenne au sommet du Mont Ventoux.
06:37 Ensuite, dans la conduite de l'essai, vraiment dans le vol,
06:40 c'est un peu la même chose, on est absolument complémentaires.
06:42 Le pilote, lui, amène l'avion dans les points, les positions,
06:46 les éléments de vol qui sont nécessaires pour le recueil des données.
06:49 Et l'ingénieur, lui, valide ce qu'on appelle "point d'essai".
06:52 Est-ce qu'il a eu, oui ou non, tous les résultats qui étaient nécessaires
06:55 pour ensuite pouvoir passer à la suite et pouvoir avoir tout ce qu'il nous faudra
06:58 au debriefing pour pouvoir exploiter le maximum de chaque vol d'essai.
07:01 C'est un casque avec lequel on adore voler.
07:04 Pourquoi ? Parce qu'il démultiplie les capacités vraiment du rafale
07:08 en intégrant l'œil du pilote ou du navigateur dans le système d'un rafale.
07:13 Et résultat là sur la 6.3 gauche,
07:21 sur 45 degrés, grosse variation en place avant.
07:26 Un des essais intéressants de l'été, j'ai un tel timing,
07:30 on va regarder s'il peut passer les choses.
07:32 Et pour la place arrière, grâce.
07:34 Être ici aujourd'hui en salle d'écoute, ça nous permet d'avoir les retours à chaud
07:38 des pilotes, de pouvoir répondre en direct aux questions qu'ils peuvent avoir
07:41 et donc de gagner beaucoup de temps et de créer des liens de confiance aussi
07:45 avec les pilotes et la DJI.
07:48 En vol, ça ne s'est pas passé exactement comme on pensait.
07:54 Donc l'industrie a été dans la salle d'écoute et c'était précieux en vol
07:57 de pouvoir discuter avec lui, de lui expliquer ce qu'on voyait
08:00 pour qu'il puisse diagnostiquer le souci, peut-être nous donner des clés
08:03 pour essayer de contourner le problème ou pas.
08:05 Notre travail, c'est de réduire ce nombre d'inattendus,
08:08 de les cartographier et à terme, surtout de les améliorer
08:12 et de les corriger s'ils doivent l'être, pour pouvoir poursuivre la campagne
08:15 et par la suite fournir une capacité pleinement opérationnelle aux forces.
08:19 Guillaume et Magali vont continuer les essais jusqu'à maîtriser les risques
08:24 avant la livraison de ce rafale F4 aux armées.
08:28 Les savoir-faire de DGA Essais de Missiles
08:31 permettent de réaliser des tests sur des engins balistiques.
08:34 Un des équipements spécifiques du rafale F4,
08:38 c'est le missile Mika nouvelle génération.
08:41 Le missile qui est employé par les forces sur le rafale,
08:46 il va falloir qu'il puisse l'utiliser en toute sécurité
08:49 et pour ce faire, il va falloir vérifier que le missile, sa structure
08:53 est capable de supporter cette pression.
08:56 Il est capable de supporter cet effort d'éjection
08:58 appliqué par le lance-missile situé sous le rafale.
09:01 Et c'est cette éjection, avec toutes les contraintes associées
09:04 que nous allons réaliser justement dans cette tour de chute.
09:08 Il y a deux façons de propulser le missile Mika nouvelle génération,
09:12 soit en boudelle ou bien sous le fuselage du rafale.
09:16 Sur le site Gironde, ingénieurs et techniciens s'affairent
09:21 au tour du banc d'essai EB3, une tour de 21 mètres de haut
09:25 qui permet de simuler la chute d'un missile.
09:28 La grande particularité qu'offre cette tour,
09:30 c'est d'avoir des grilles très solides permettant d'éviter
09:34 aux spécimens, par exemple à un propulseur,
09:37 de s'échapper de l'air, si toutefois il venait à être initié.
09:41 Donc ça, c'est des infrastructures qui sont très appréciées
09:43 par nos partenaires industriels, puisque toute la sécurité
09:46 d'emploi des spécimens en essai est garantie par l'expertise de la DGA.
09:50 Cet essai, il a nécessité une grosse phase de préparation en amont,
09:54 un an et demi à peu près, de définition d'un portique
09:57 qu'on a fixé dans la tour de chute dans laquelle on travaille.
10:00 C'est un essai de dériscage, c'est-à-dire qu'on le fait en amont
10:03 avec une maquette avant de passer sur l'essai avec un propulseur actif
10:07 pour essayer de trouver des solutions à tous les problèmes
10:10 qu'on peut avoir en amont sur cet essai.
10:12 Afin de simuler un tir de rafale en haute altitude,
10:15 le Mika nouvelle génération est placé dans un congélateur
10:18 jusqu'à atteindre une température négative extrême.
10:23 Quelques heures plus tard, le missile est sorti de son caisson réfrigérant.
10:27 Les équipes DGA ont 30 minutes pour réaliser l'essai.
10:31 Dans ce laps de temps très court, les techniciens accrochent le missile
10:35 au lanceur. Ils placent un matelas en dessous
10:38 pour ne pas endommager la maquette.
10:41 L'alerte est donnée et tout le personnel se replie
10:44 à plus d'un kilomètre de distance.
10:47 Si j'enlève les bouchons, je peux envoyer des gens dans la tour.
10:51 Si je mets les bouchons, je ne peux plus les envoyer dans la tour.
10:55 Ça bloque vraiment, c'est vraiment une barrière de sécurité.
10:58 Les éléments qui retiennent mon attention,
11:01 c'est notamment les bouchons de sécurité, qui sont un élément indispensable
11:05 pour que mes personnels soient en sécurité pendant les actions dans la tour.
11:09 On fait un essai d'éjection, donc on a quand même des risques,
11:12 que la maquette l'arrive à chuter.
11:14 Les bouchons permettent, quand ils sont mis,
11:17 qu'il n'y ait pas d'ordre qui puisse être passé
11:20 par les équipes MBDA pour éviter qu'il y ait un problème.
11:24 Il faudrait peut-être un tout petit peu redresser en rotation vers la gauche.
11:29 Les caméras ultra-rapides situées tout autour du dispositif
11:33 doivent permettre d'exploiter à distance les données de l'essai.
11:37 C'est l'objectif principal.
11:39 3, 2, 1, tape, mur.
11:48 C'est pour ça que je ne veux pas prendre de risque.
11:51 Le digue manip peut s'en conclure.
11:54 On s'est rendu compte que nos caméras ultra-rapides
11:57 n'enregistraient pas quand on envoyait l'ordre d'enregistrement.
12:01 Ces caméras sont des mesures prioritaires
12:04 car elles permettent de reconstituer la trajectoire du missile
12:08 une fois qu'il est éjecté.
12:10 En coordination avec la responsable d'essai et les autres équipes,
12:14 on a décidé de ne pas aller au tir tant que ce problème n'était pas résolu.
12:18 C'est une des mesures très importantes pour nous
12:21 pour analyser les performances du missile.
12:24 On aurait préféré tirer ce matin.
12:26 Après, ça fait partie de l'essai.
12:28 On va investiguer cet après-midi
12:30 et on va essayer de trouver d'où vient le souci
12:33 pour pouvoir aller à l'essai de manière optimale.
12:36 Journée difficile pour Floriane et ses équipes.
12:39 Mais c'est leur persévérance qui enrichit les protocoles de test.
12:46 Quelques jours plus tard, tous les capteurs de mesure sont fonctionnels.
12:50 L'essai va à son terme
12:52 et donne des informations précieuses
12:54 quant à l'éjection du missile par le Rafale F4.
12:57 Sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan,
13:04 les militaires se préparent à accueillir un nouvel avion de chasse.
13:08 Il s'agit du Rafale F4
13:11 sur lequel le binôme de DGA Essai en vol a effectué des tests
13:15 et le magali vient livrer au centre d'expertise aérienne militaire, le CEAM.
13:20 On travaille en équipe constituée
13:23 et la preuve en est, comme vous avez pu le voir,
13:26 il y a le conseiller DGA du général commandant le CEAM
13:29 qui est en ce moment dans mon bureau
13:31 et avec qui on échange au quotidien
13:34 pour avancer sur de nombreux dossiers
13:36 parmi lesquels figure le standard F4 du Rafale.
13:41 Désormais, les personnels navigants du centre d'expertise aérienne militaire
13:46 vont pouvoir réaliser des tests opérationnels.
13:49 Autrement dit, ils vont véritablement évaluer
13:52 ce dont ce nouveau Rafale F4 est capable pour le combat aérien.
13:56 Les améliorations qui sont apportées par le standard F4-1
14:05 nous permettent d'avoir une meilleure connaissance de la situation tactique,
14:09 de mieux nous adapter,
14:11 ça nous permet aussi de mieux communiquer avec nos armements
14:14 et enfin d'être mieux protégés.
14:17 DGA et CEAM en vol vont inviter des personnels de mon équipe
14:20 à venir voler pour faire des vols de constat,
14:22 des vols dans lesquels on va mettre l'avion dans une situation opérationnelle.
14:27 Le but étant qu'on puisse faire une photographie du développement de l'avion,
14:31 savoir où il en est,
14:33 et éventuellement discuter avec les industriels
14:35 des derniers ajustements, des modifications
14:37 qui seraient vraiment nécessaires pour aller jusqu'à la qualification sereinement.
14:41 En quoi est-ce un confort pour nos forces de première ligne ?
14:45 Eh bien c'est que chacun son métier.
14:47 Elles n'ont pas du tout à se soucier de la fiabilité du matériel,
14:51 de ses capacités, de comment les utiliser au mieux.
14:54 Tout ça a été fait en amont,
14:56 à la fois par les équipes de la DGA
14:58 et puis par nous, CEAM, qui vont fournir le mode d'emploi.
15:02 Tout ce qu'on fait, c'est pour l'utilisateur final qui est le militaire.
15:07 C'est pour ça qu'on travaille beaucoup avec les centres d'expérimentation des armées
15:09 parce que c'est le lien naturel entre le système qu'on finit de qualifier
15:12 et le système qu'eux vont récupérer ensuite pour faire des évaluations opérationnelles.
15:16 Cet appareil est sorti d'usine.
15:19 Mais qu'en est-il des anciens rafales ?
15:22 Jusqu'à quand pourront-ils voler ?
15:24 Quelles sont leurs limites ?
15:26 Pour trouver des éléments de réponse à ces défis techniques,
15:29 la DGA utilise des structures innovantes.
15:32 Nous avons un rôle et une mission de maîtrise d'ouvrage,
15:36 essentiellement technique, parce que nos projets ont une prédominance technique
15:40 et d'innovation très forte.
15:42 Ce sont des projets ambitieux techniquement.
15:44 Notre défi, c'est de pouvoir intégrer des innovations technologiques à cycle très court
15:50 dans des opérations à cycle très long.
15:52 Je pense que l'innovation technologique fait partie de l'ADN de la DGA.
15:55 C'est à Toulouse, berceau de l'aéronautique,
16:00 depuis que Clément Hadder a inventé le premier aéronef,
16:04 que la DGA a implanté son centre d'essais technique aéronautique.
16:07 Dans ce centre sont testés tous types d'avions civils et militaires,
16:12 dont le rafale, mais également les équipements de vol.
16:16 Parmi eux, le casque que portent les navigants.
16:19 C'est un élément crucial.
16:21 En raison des contraintes physiques exercées lors d'une éjection de cockpit,
16:26 la moindre modification des équipements, même infime,
16:29 peut avoir de grosses conséquences sur la sécurité du personnel à bord.
16:34 Ce qu'il faut comprendre, c'est que quand on s'éjecte sur un rafale,
16:37 on va subir une accélération de 10 à 20 g,
16:39 et donc le poids du casque va prendre une importance.
16:42 Pour mener à bien ces tests,
16:45 le centre d'essais technique aéronautique
16:47 peut compter sur une technologie quasi unique au monde.
16:50 On se trouve ici dans l'installation d'essais Windblast,
16:54 une soufflerie impulsionnelle qui reproduit le choc aéronautique
16:58 quand le pilote va passer la verrière.
17:00 On est au sein de la soufflerie,
17:02 et c'est ici même qu'on va piloter ces essais.
17:04 Cette soufflerie a été mise en service dans les années 90.
17:08 Elle comptabilise plus de 3 500 essais,
17:11 ce qui représente près d'une centaine par an.
17:14 Aujourd'hui, on a vu un casque de vol rafale standard.
17:27 On a déjà qualifié le standard F4
17:30 avec le viseur de casque Thales.
17:32 C'est quelque chose de key.
17:34 Notre installation était au cœur des essais
17:36 associés à la qualification de ce nouveau dispositif.
17:39 On se doit d'avoir une réponse technique
17:41 pour répondre aux enjeux d'aujourd'hui,
17:43 mais surtout aux enjeux futurs.
17:45 On a décidé de développer un banc d'essais
17:47 qu'on associe au Windblast.
17:49 C'est un rail d'éjection positionné devant la soufflerie
17:52 qui va reproduire la composante ascensionnelle de l'éjection
17:55 dans ses premiers instants.
17:57 C'est unique au monde, par son architecture technique,
18:00 je motive le jour, je travaille pour la survie des pilotes de chasse.
18:03 C'est comme ça que je l'explique aux gens.
18:05 J'ai à cœur de bien faire mon métier.
18:08 Autre spécificité de ce site,
18:10 les hôles Concorde et Airbus.
18:12 La cellule essai fatigue
18:14 éprouve les avions en soumettant un vieillissement accéléré des ailes,
18:18 parfois même jusqu'à la rupture,
18:20 pour vérifier les marges de sécurité.
18:22 Les industriels vont mesurer leur système
18:25 juste pour voir que ça marche.
18:28 Nous, on va prendre ces systèmes et les pousser
18:31 jusqu'au moment où ça ne marche plus,
18:33 pour voir jusqu'où on peut aller.
18:35 L'idée, ce serait d'aller regarder
18:39 comment on peut faire
18:42 pour démonter un vérin
18:45 qui est à l'extrados et au plus près d'un plan de chure.
18:48 La modélisation de cette structure en 3 dimensions autour du rafale
18:53 a demandé 4 ans de travail aux ingénieurs du bureau d'études.
18:57 Ensuite, les techniciens ont créé la structure métallique
19:00 et peuvent désormais la modifier.
19:02 C'est le vérin, le BIRC Z2, qu'il faut que vous démontiez.
19:09 Regardez ce qu'il va falloir démonter en amont
19:12 pour pouvoir sortir le vérin.
19:14 Je m'entoure de tous les acteurs nécessaires
19:17 au bon fonctionnement de l'essai.
19:19 Dès qu'on en charge un essai,
19:21 on monte une équipe projet,
19:23 qui sont le bureau d'études,
19:25 qui sont l'entité montage, l'entité hydraulique,
19:28 l'entité pneumatique, le pilotage de l'essai,
19:31 les mesures en essai.
19:33 Je suis le chef d'orchestre de toutes ces entités qui viennent intervenir.
19:37 Pour répondre aux demandes d'essai,
19:39 les techniciens hydrolysiens peuvent se rendre dans la cathédrale,
19:42 un parc à vérins,
19:44 où ils vont piocher parmi les 1 500 pièces entreposées.
19:47 On m'a demandé un vérin d'une course de 2 m comme celui-ci
19:51 pour un autre essai.
19:53 Le service à côté, le service montage,
19:55 va le récupérer pour pouvoir l'installer.
19:57 C'est un parc très riche.
19:59 On peut répondre à différentes demandes.
20:01 En tant qu'hydrolytien, on peut répondre à tous les efforts possibles.
20:05 Pour le bureau d'études, les différents ingénieurs
20:08 peuvent avoir un catalogue très varié.
20:10 Sur un petit calibre, on a pour 2 ou 3 heures
20:13 des plus gros calibres qui vont prendre plus de temps.
20:16 Ça prend en compte le côté,
20:18 ce qui va être réparation, déjouant, nettoyage,
20:21 et le test, comme là, avec cette machine,
20:23 qui rallonge un peu le temps.
20:25 On découvre de nouvelles choses, c'est vraiment enrichissant.
20:28 -A présent, le vérin défectueux est réparé
20:31 et les essais peuvent se poursuivre.
20:33 Régulièrement, la DGA et l'industriel réalisent des inspections.
20:38 -Bonjour, Mme. -Bonjour.
20:40 -Ça va ? -Bien. Et toi ?
20:42 -Je contrôle le bord d'attaque du rafale.
20:46 C'est les rivets qui sont tout le long.
20:49 On utilise des ultrasons qui permettent d'aller dans la matière,
20:52 comme les échographies.
20:54 Je vais vérifier si les fixations ne sont pas cassées.
20:57 -Ce rafale était neuf quand il est arrivé.
21:00 Mais après le travail de la cellule et ses fatigues,
21:03 il se retrouve aujourd'hui être le plus vieux de la flotte.
21:06 -Nous avons la nécessité de maintenir
21:08 une feuille de route crédible pour l'aviation de chasse française.
21:11 Tout ceci montre que c'est un travail en continu avec l'industrie
21:15 pour pouvoir arriver à avoir des équipements
21:19 qui nous permettent d'éviter les ruptures de capacité opérationnelle.
21:24 Le rafale est un excellent avion.
21:26 J'ai toute confiance qu'il sera capable d'aller au-delà de son potentiel.
21:30 Ça donne de la souplesse, ça donne une flotte riche
21:34 qui permet d'attendre les nouveaux systèmes
21:37 qui arriveront à l'horizon 2035-2040.
21:40 -A cette échéance, le rafale n'appontera certainement plus
21:44 sur le porte-avions Charles de Gaulle,
21:46 mais bien sur un autre mastodonte des mers.
21:50 Initialement installé à Paris, au coeur de l'actuel ministère des Armées,
21:55 DGA Technique Hydrodynamique, désormais situé en Normandie,
21:59 est un des plus vieux centres d'essai.
22:02 Il a participé à la construction de nombreux navires
22:05 grâce à des moyens uniques en Europe.
22:08 -Nous sommes au sein du bassin de traction Émile Barillon,
22:11 qui est un bassin de environ 600 m de long, 15 m de large, 7 m de profondeur
22:15 où on teste différentes maquettes à l'intérieur.
22:18 De par ses dimensions et ses caractéristiques,
22:20 ce bassin est quasi unique en Europe
22:22 et parmi les meilleurs du monde en termes de performance.
22:25 -En fait, c'est un bassin de traction,
22:27 c'est-à-dire que c'est une énorme piscine
22:30 au-dessus de laquelle il y a une plateforme
22:32 qui peut rouler sur des rails le long de la piscine
22:35 et qui tracte des maquettes comme celle-ci.
22:37 -Sur ce bassin navigue à faible vitesse
22:40 un engin de près de 11 m de long.
22:42 Il s'agit de la maquette du prochain porte-avions nouvelle génération.
22:46 Afin d'étudier sa manœuvrabilité,
22:49 la maquette est bardée d'une multitude de capteurs de mesure
22:52 et de plusieurs hélices.
22:54 -La vie d'une hélice, ça commence dans le bureau de l'ingénieur
22:58 quand on reçoit le cahier des charges.
23:00 Toute la phase de conception, on transforme,
23:03 on crée la géométrie, on la transforme pour qu'elle soit adaptée.
23:07 Une fois que c'est figé, ça part ici, chez nous,
23:10 au bureau d'études qui sort les plans de l'hélice
23:13 et qui ont une géométrie bien propre
23:16 pour que ce soit exploité par les techniciens et ouvriers.
23:19 Et c'est eux qui vont fabriquer à l'échelle réduite une hélice
23:23 pour qu'on puisse les tester ici.
23:25 -Ici, vous avez une des pales qui va venir construire l'hélice.
23:30 Si on veut utiliser de la machine-outil,
23:34 on risque de créer des arrêtes
23:37 ou de manger la forme beaucoup plus vite qu'on le souhaiterait.
23:42 Et moins l'eau viendra accrocher sur le propulseur.
23:45 Il est vraiment nécessaire de travailler manuellement
23:48 plutôt que d'utiliser une machine-outil.
23:53 Cet outil, c'est un outil qui est fabrication maison.
23:57 C'est une transmission de savoir-faire.
23:59 Et pour gratter, on n'a pas trouvé d'équivalent dans le commerce.
24:02 Une fois toutes ces étapes terminées,
24:04 on va aboutir à un résultat comme celui-ci, le polymiroir.
24:09 On est bien sur une surface lisse et homogène.
24:13 -J'ai toujours été frappé par la complémentarité
24:18 entre les ingénieurs qui vont faire
24:21 des choses extrêmement techniques, pointues, sophistiquées,
24:24 et des artisans d'exception qui, du point de vue de la technique,
24:28 vont faire des choses extrêmement pointues et sophistiquées.
24:31 C'est l'alliance des deux qui nous permet de faire des choses
24:35 qui sont relativement uniques.
24:37 -En plus des futurs standards à FAL,
24:39 le porte-avions nouvelle génération
24:41 accueillera à son bord des drones de combat.
24:44 Tous ces éléments collaboreront et communiqueront ensemble.
24:47 C'est ce que la DGA appelle l'hyperconnectivité.
24:50 Et le SCAF, pour système de combat aérien du futur,
24:54 en sera un des piliers.
24:56 -Pour vous donner une idée, le porte-avions nouvelle génération,
24:59 quand il sera mis à la mer, en 2036 ou 2037,
25:02 on ne sera plus à la 5G.
25:03 On va être peut-être à la 15G ou aux communications quantiques.
25:06 On doit préserver de la place dans ces opérations
25:09 pour intégrer ces innovations qu'on ne connaît pas encore.
25:12 Le combat collaboratif, c'est l'avenir du combat
25:15 dans tous les domaines, naval, terrestre, aérien.
25:18 Le système de combat aérien du futur, c'est quoi ?
25:21 C'est un avion de nouvelle génération
25:24 qui est entouré d'aéliers dronisés, robotisés,
25:27 qui vont communiquer entre les capteurs, les effecteurs,
25:30 qui vont pouvoir s'échanger de l'information.
25:33 -Grâce notamment au plateau de simulation SCAF
25:36 et laboratoire connectivité,
25:37 la DGA permettra aux forces opérationnelles
25:40 d'avoir une meilleure perception du champ de bataille dans son ensemble.
25:43 En effet, la gestion et le partage de flux d'informations
25:46 de plus en plus importants
25:48 sont également des enjeux majeurs pour les armées.
25:51 Ces hommes et femmes, qu'ils soient ingénieurs, militaires
26:00 ou techniciens ouvriers, font preuve d'audace
26:04 et de recours à l'innovation pour assurer la sécurité des armées.
26:06 Et cet objectif est atteint en grande partie
26:09 à travers l'implication de la dizaine de centres d'expertise
26:12 et d'essai de la DGA.
26:14 -Si on n'avait pas nos centres d'essai,
26:16 nos centres d'expertise et d'essai,
26:18 puisqu'il y a beaucoup d'experts techniques
26:20 qui sont à l'intérieur de ces centres,
26:22 on ne pourra pas réaliser cette mission
26:24 aussi bien qu'on la fait aujourd'hui.
26:26 Donc ces centres d'essai, c'est le gage
26:28 de l'autonomie stratégique de la France en matière de système d'armes.
26:32 -La DGA a désormais à contrer de nouvelles menaces,
26:34 dans les champs cyber et cognitifs,
26:36 dans les grands fonds marins ou encore dans l'espace.
26:39 De nouvelles zones de conflictualité
26:41 que la DGA a également investies avec toujours un seul objectif,
26:45 préparer la défense de demain.
26:47 ...
26:59 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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