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Comment la Marine nationale s'adapte-t-elle à la menace drone ? Dans un contexte opérationnel marqué par un usage intensif de ces nouvelles armes, le Journal de la Défense vous explique comment les marins ont su se mettre en ordre de bataille, en expérimentant notamment des systèmes de défense innovants, à l'occasion d'exercices ambitieux .
De la réflexion tactique à l'intégration d'équipements de dernière génération, l'objectif est simple : se préparer aux combats de demain.

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00:00...
00:11Menace drone aérien sur Tribord,
00:15le personnel juste tenu, Grand Caboulapo, lunettes en fond.
00:22Le commandant engage la piste hostile.
00:25U.S. 500 mètres.
00:27Emporté 76 !
00:28« Des docu engagés 76, la piste hostile 11-0-3. »
00:32« Alerte 76 ! »
00:36« Deux coups de parti ! »
00:38« Alerte 76 ! »
00:49Le 19 novembre 2023, une milice yéménite, les Houthis, prend d'assaut le Galaxy Leader en mer rouge.
00:56Cette action coup de poing sur le cargo commercial va être filmée et diffusée dans le monde entier,
01:01comme en témoignent ces images.
01:06Le détournement du porte-conteneurs signe le début d'une période de perturbation du commerce maritime dans cette zone.
01:15Large d'à peine 250 kilomètres, la mer rouge forme un trait d'union entre l'Afrique et l'Asie.
01:20Un cordon essentiel qu'empruntent annuellement 20 à 25 000 bateaux, soit un navire toutes les 20 minutes.
01:27Le détroit de Bab-el-Mandem, lui, voit transiter chaque semaine environ 80 porte-conteneurs.
01:32Cet espace maritime est donc stratégique.
01:36Dès le 8 décembre 2023, la France y engage une frégate pour garantir la sûreté maritime et la liberté de navigation.
01:43Depuis, les bâtiments français se succèdent pour accompagner et protéger les navires civils dans le cadre de l'opération européenne ASPIDES,
01:50des déploiements où les attaques de missiles balistiques et de drones sont monnaie courante.
01:55Ok, arme, verrouillé, je prends les dispositions de combat.
01:58Arme à portée gênée, pare-épaule, tiens.
02:00Visuel.
02:02Jet, c'est bon, je suis pare-épaule, vert, tiens.
02:04Vert, tiens.
02:09Contact.
02:11Le commandant Verly peut en témoigner.
02:13La frégate de défense aérienne qu'il commande, le chevalier Paul, vient tout juste de rentrer de mer rouge.
02:19Pendant sa mission de plusieurs mois, son équipage de 200 marins a dû faire face à une menace inédite.
02:27On est en train de patrouiller dans le golfe d'Aden et l'état-major d'ASPIDES nous demande d'aller voir un bateau, un pétrolier.
02:35Le souillon a reporté avoir été attaqué et être dans l'incapacité de bouger.
02:42On passe le canal de Bab-el-Mandeb pour aller rejoindre le bateau, voir ce qu'il se passe.
02:46En arrivant sur sa position, on s'aperçoit qu'il y a plusieurs gros trous dans la coque au niveau de la machine.
03:04La frégate se rapproche alors du pétrolier pour être en capacité de le défendre en cas de nouvel assaut.
03:10À ce moment-là, on détecte une piste, un bâtiment qui s'approche à vitesse relativement élevée.
03:20On vient se mettre plus en protection du bateau.
03:25On fait un premier tir de ce monstre pour essayer de caractériser l'intention hostile de ce bateau.
03:32Ce qu'on ne veut pas, c'est confondre ce type de piste dangereuse avec des bateaux de pêche.
03:39La technique des outils aujourd'hui sur place, c'est d'utiliser des bateaux de pêche qui viennent droniser,
03:45chargés d'explosifs, pour s'en servir comme une bombe qui est capable de venir exploser contre la coque.
03:52On se rapproche un petit peu, on fait un deuxième tir de ce monstre, il ne se passe toujours rien.
03:57Avec nos moyens de détection optique, on a la conviction qu'il n'y a aucun marin sur cette embarcation,
04:03et donc c'est un drone.
04:05On commence le feu avec notre armement de petit calibre, parce qu'on est à distance assez faible,
04:10on est en dessous du kilomètre, donc au 20 mm à la 12.7.
04:15Le tir se prolonge jusqu'à ce qu'on détruise l'embarcation.
04:20L'équipage du second nous rappelle, ils sont extrêmement inquiets, ils ont été extrêmement impressionnés par cette séquence.
04:27Ils sont dans l'incapacité de remettre en oeuvre leur moteur principal,
04:30parce qu'une des roquettes qui les a immobilisés est venue se planter dans leur moteur,
04:35qui est complètement hors service, et donc ils nous demandent de les évacuer.
04:41Ce que le chevalier Paul fera, tout en restant extrêmement vigilant.
04:51C'est l'esprit de l'équipage qui nous permet de faire en sorte qu'il y en a qui soient plus en repos,
04:57et d'autres plus dans une période d'attention, pour avoir en permanence quelqu'un prêt à agir et à mettre en branle l'équipe.
05:04Pour avoir une petite anecdote, le marin qui a tiré à la 12.7 et qui a fait but,
05:09c'est un marin qui avait été formé la semaine d'avance sur cette arme,
05:14qui avait fait un premier tir technique de validation, et c'était son premier tir.
05:18C'est lui qui a, tout seul, conduit le tir, changé les munitions plusieurs fois, et réussi à faire but sur cette arme.
05:24Ça veut dire que notre système de formation, notre système d'organisation, il marche bien.
05:28Notre système de commandement marche bien.
05:31Notre système d'armes, je pense, peut être amélioré,
05:37que ce soit en guerre électronique, brouillage, le rage, en armes de petit calibre.
05:43Pour le reste, je pense que c'est un domaine de lutte compliqué qui émerge, finalement, depuis le théâtre en Ukraine.
05:49On a vu d'autres nations y être confrontées. Nous, on y est confronté depuis peu.
05:54On n'a pas été confronté à la saturation, et je pense que c'est quelque chose auquel il faut réfléchir.
06:02Des inquiétudes que la Marine nationale a anticipées en adaptant sa préparation opérationnelle dès le début de son engagement en mer Rouge.
06:11Quelques semaines après cette action de feu, elle a d'ailleurs décidé d'éprouver une partie de sa flotte au cours d'un exercice.
06:18Et les marins ont vu les choses en grand.
06:20Leur idée ? Faire appel à l'armateur français Sihol, spécialisé dans la conception de navires autonomes.
06:28À quelques jours du début de l'entraînement, notre équipe a pu assister aux essais de la dernière pépite de la société sur la côte d'Azur.
06:36Le système-là est un système opérant dans lequel on a un drone qui est actif.
06:40Et ce drone, c'est une plateforme qui fait une dizaine de mètres de long et 6 tonnes, et qu'on utilise pour faire de la surveillance et de la protection de zone.
06:49Une technologie de pointe qui a poussé les militaires français à faire une proposition surprenante à l'entreprise.
06:56La marine nationale nous a demandé de répondre aux besoins très importants d'entraînement face aux nouveaux types de menaces qu'on voit apparaître,
07:06en particulier sur le théâtre ukrainien ou en mer Rouge, par des attaques de navires de surface, de navires autonomes de surface,
07:13qui sont des technologies assez poussées et que nos adversaires utilisent pour attaquer des navires de commerce et éventuellement les navires de notre flotte.
07:20Pour cela, la marine nous a demandé de créer un système d'entraînement leur permettant de tester jusqu'au bout du bout leur capacité à lutter contre ce genre de menaces.
07:29Et vous verrez, il s'agit de drones beaucoup plus petits, beaucoup plus agiles, beaucoup plus discrets,
07:34et qui ont un but d'entraîner à l'ultime difficulté de se battre contre des drones adverses.
07:40Nous les suivons dans leur hangar où l'entreprise achève de mettre sur pied les différents types de plastrons pour la marine.
07:46L'objectif, c'est d'avoir quelque chose qui va ressembler aux menaces qu'ils vont avoir au quotidien.
07:51Ici, vous pouvez voir une cible aérienne, moteur turbine, type de cible aérienne facile à trouver sur le marché
08:01et que des menaces envers les flottes françaises pourraient mettre en œuvre contre nos moyens.
08:09Là, c'est l'ALBA, cible qui va être téléopérée, qu'on va catapulter à partir d'un de nos navires.
08:15Là, on est à Toulon, ça sera le Vienne Rebelle qui sera utilisé, catapulté et opéré par un de nos membres d'équipage
08:23pour la commander et effectuer la mission de menace envers les moyens français qui seront sur l'exercice.
08:31Et juste derrière, les surprenants drones de surface autonome.
08:35On s'est intéressés à des logiques qui sont de dire que ces navires-là, ils ont besoin d'être difficiles à détecter,
08:41besoin d'être difficiles à identifier avant de tirer dessus et difficiles à abattre.
08:45Et donc, pour ça, qu'est-ce qu'on a fait ?
08:47On est partis très rapidement de plateformes existantes, des jetskis.
08:51Vous voyez là, trois jetskis.
08:53On va attaquer avec des meutes de cinq jetskis à la fois.
08:56Et à partir de ces jetskis, on les a transformés en drones.
09:00On les a sabrés à Radupont, on a tout enlevé.
09:02C'est très simple, on a tout enlevé.
09:04Vous voyez, il n'y a plus de commandes, il n'y a plus de guidons, il n'y a plus rien.
09:06On leur a créé un système anténaire qui leur permet de communiquer avec le système de pilotage.
09:11On leur a embarqué toute une électronique leur permettant de détecter leurs cibles,
09:16de les viser et d'aller au contact des navires de la marine.
09:21Une prouesse à laquelle nous allons pouvoir assister.
09:32Nous avons rendez-vous à huit heures sur la Lorraine.
09:37Vous êtes parallèle, ok.
09:39Ce matin-là, la frégate multimission à capacité de défense aérienne renforcée
09:44quitte une nouvelle fois son port d'attache pour une semaine d'entraînement avec trois autres navires.
09:49Admise au service actif il y a un an,
09:52elle fait partie des unités de combat de premier rang de la Marine nationale.
09:59Dans quelques heures, ces 150 membres d'équipage
10:02vont être confrontés à l'exercice de lutte anti-drone Wildfire,
10:05un moment clé dans leur préparation opérationnelle,
10:08un ultime test avant leur départ en mission.
10:13Les derniers marins embarqués, le bâtiment va pouvoir jouer ses premières gammes.
10:18Au central opération, chacun guette la menace,
10:22prêt à dérouler sa partition sous l'œil d'un chef d'orchestre aux allures de chef de guerre.
10:28Tous docu, la piste d'intérêt possible drone suspect est actuellement à 1,57 km, distance 4 nautiques.
10:36La piste à 900 mètres.
10:47Le drone hostile est actuellement traité par brouillage.
10:50Trébord 68 nautiques, 280 pieds, en éloignement.
10:56Et tandis que la première menace aérienne est écartée grâce au brouillage,
10:59le BOR fait décoller son hélicoptère de combat naval pour suivre une piste de surface.
11:05Connu pour son aptitude à se fondre dans l'environnement,
11:08à observer et à libérer son agressivité au moment voulu,
11:11le Caïman est un acteur majeur de la lutte anti-drone aérien ou de surface.
11:16L'avantage de l'hélicoptère, c'est qu'on peut traiter la menace beaucoup plus loin que le bateau.
11:21Et comme les drones n'atteignent pas directement et ne menacent pas directement le moyen aérien,
11:26on déporte le système d'armes de la frégate à 10, 15, 20 nautiques du bateau,
11:33ce qui donne vachement plus de préavis en termes de tir.
11:37En fait, il faut vraiment voir l'hélicoptère comme un système d'armes du bateau qui va être déporté.
11:41On l'envoie en éclaireur sur l'avant de la frégate pour éclairer l'avant de la frégate,
11:46détecter ce qui s'y passe, passer au radar de veille panoramique à 360 degrés du Caïman
11:52et ensuite, on peut être amené à traiter la menace.
12:02Dans ce cas, c'est un tir d'avertissement plutôt convaincant sur un des jets qui dronisaient de la société Sea-Haul.
12:09La complexité est différente entre un drone aérien et un drone de surface.
12:12Pour un drone aérien, ça va plutôt être la prise et l'acquisition du visuel,
12:16puisque la cible est petite et en l'air, donc dans la 3D, il faut chercher dans de la 3D.
12:21Une fois qu'on a acquis le visuel, la destruction est faisable sur une petite cible, encore une fois.
12:27Pour le drone de surface, la complexité, c'est qu'il peut embarquer jusqu'à 500 kg d'explosifs.
12:31Donc là, il y a une vraie menace pour l'hélicoptère,
12:34d'où l'emploi d'une mitrailleuse de calibre 12,7 mm pour augmenter la distance de tir.
12:39La difficulté, ça va justement être de respecter cette distance pour ne pas risquer l'équipage et l'hélicoptère.
12:46Le soir même, le Caïman abat du premier coup un drone aérien.
13:09Derrière des périodes de calme apparent, le bâtiment est toujours en éveil, surtout en période d'exercice.
13:25Les entraîneurs de la force d'action navale, reconnaissables à leur brassard jaune, y veillent particulièrement.
13:30Le rôle de la division entraînement est à la fois de synthétiser tous les savoir-faire,
13:35de monter les équipages au meilleur niveau,
13:39mais aussi, derrière, de pouvoir développer les tactiques qui, demain, feront le succès sur l'état d'opération.
13:47Dans ces exercices, ce que nous recherchons, c'est de permettre aux équipages de développer leur capacité d'innovation tactique
13:53et leur audace face aux menaces qu'ils pourraient rencontrer.
13:58Au cours de Wildfire, nous soumettons les bateaux à un large champ de drones
14:04qu'ils soient aériens, de surface ou sous-marins,
14:07et nous donnons une totale liberté aux équipages pour pouvoir développer les modes d'action qui feront la victoire demain.
14:23Dans le CO, on est un peu comme une équipe.
14:25Chacun va remonter ses informations et essayer de faire le tri dans ce qui est important.
14:30Comme c'est parfois des missiles ou des drones qui vont assez vite,
14:34ça va être de juger très vite une perception de missiles ou de drones avant que ce soit trop tard.
14:46Pour faire face à l'accroissement des menaces en mer,
14:48les FREM et les frégates de défense aérienne bénéficient désormais du système de détection Paseo XLR de Safran,
14:55conçu pour assurer une identification optique à très longue distance.
15:04Cet équipement a été décidé en un temps très court,
15:07un mois à peine entre les premiers retours d'expérience des attaques outils et son installation.
15:12Il est désormais un atout de taille pour contrer les esseins de drones.
15:17On a plus d'une dizaine de drones à détruire.
15:20Et donc là, on a pu s'entraîner sur les menaces saturantes avec des menaces surface et des menaces air simultanées.
15:27Et donc là, ça permet de mettre en tension tout ce qui est prise de décision.
15:35Ça nous permet d'avoir des actions réflexes.
15:37En mer, l'engagement de la Lorraine, c'est fait à une heure du matin.
15:42Donc quand on vient de se réveiller, c'est compliqué.
15:45C'est les actions réflexes qui vont faire la réussite.
15:48Il y a des automatismes à mettre en place.
15:50Et ça vient au fil du temps, en s'entraînant progressivement.
15:55Et puis ça permet derrière de gagner aussi cette confiance mutuelle entre nous qui nous permet de gagner.
16:04Dans l'après-midi, le combat reprend et cette fois, les quatre frégates de l'exercice évoluent en navigation serrée.
16:10À trois ans au 400 mètres l'une de l'autre.
16:13Toutes doivent se coordonner pour neutraliser en quasi-simultané les différentes menaces en l'air ou sur l'eau.
16:19La piste dans le 278 à une distance de 9 nautiques.
16:27À l'optique de se lever.
16:301300 mètres.
16:321200 mètres.
16:341500 mètres.
16:40Engagé décaporté.
16:42Un engagement aux allures de bataille navale qui a suscité le plus vif intérêt des hauts gradés de la marine.
16:49Mais également de l'armée de l'air et de l'espace.
16:52La lutte anti-drone est un enjeu dans tous les milieux.
16:55Ces exercices d'ampleur sont devenus essentiels mais aussi très scrutés.
17:00C'est très important parce que ça correspond à l'intensité que mes marins vont trouver sur les théâtres d'opération sur lesquels ils seront engagés.
17:08Il faut un entraînement difficile pour que finalement la guerre soit facile.
17:13Et puis parce qu'il faut qu'on accélère dans l'expérimentation de nouveaux modes d'action, de nouvelles solutions matérielles
17:19pour être capable par exemple de dénier l'accès à des drones en brouillant, pour être capable de leurrer des télécommandes.
17:25Donc il y a plein de solutions que nous testons qui s'avèrent extrêmement efficaces et qui nous permettront de mieux assurer notre mission.
17:32En effet, si des missiles antiaériens à terre ont déjà été utilisés pour contrer des drones en mer rouge,
17:37l'état-major cherche dorénavant activement des moyens de réponse plus proportionnés.
17:42Vous avez raison, je profite de ces exercices pour tester des missiles qui sont plus légers,
17:47qui coûtent moins cher et qui sont même parfois plus adaptés pour intercepter le genre de menace que constitue le drone aérien.
17:56En parallèle de l'engagement des frégates, un Jaguar du 1er Régiment étranger de cavalerie,
18:01chargé sur un engin de débarquement amphibie rapide, lui aussi placé sous menace drone, a également ouvert le feu.
18:13Entraîner toutes les unités employées dans différents types d'opérations pour améliorer leur rapidité de réaction, c'était aussi ça l'enjeu de Wildfire.
18:22En mer, il ne faut jamais sous-estimer son ennemi.
18:25Donc faible ou fort, quand on regarde ce qui se passe en mer noire, on se dit qu'effectivement,
18:31avec des moyens à bas coût, la marine ukrainienne est capable de causer des dégâts assez sévères à la marine russe.
18:41Moi, ma responsabilité en tant que commandant de la force d'action navale, c'est de préparer mes bâtiments à ce que ça ne leur arrive pas.
18:49A contrario, ce sont des exercices qui me permettent de réfléchir à la manière dont mes bâtiments peuvent intégrer dans leur mode d'action
18:57des drones offensifs pour lutter contre l'adversaire.
19:01Les unités de la Marine nationale auront été confrontées au total à près de 35 drones aériens et une douzaine de drones de surface.
19:09Sur la flotte de drones qu'on a présenté, 3 ont été détruits, 2 ont disparu.
19:13Et celui-ci qu'on a pu récupérer, il a été tiré par un tir de 20 millimètres qui l'a traversé de part en part, touché ici, touché à l'étrave également.
19:21Et du coup, il est devenu non fonctionnel, il a partiellement coulé et il s'est immédiatement arrêté parce que la balle a incroyablement touché la valise électronique principale dans laquelle il y a le calculateur.
19:31Des drones détruits qui sonnent presque comme une réussite et qui suscitent l'envie d'aller encore plus loin.
19:37Bien entendu, on a d'autres idées. Alors les autres idées vont être de pousser encore plus dans ces retranchements la Marine nationale.
19:45Pour quelles raisons ? Pour les amener à lutter sur ce qui sera leur menace d'après demain.
19:49Vous présentez les idées, je vous dirais non, principalement parce qu'elles sont hautement confidentielles et parce qu'elles vont quelque part mettre en lumière ce que sont les faiblesses de la Marine nationale.
19:59Toute marine a des faiblesses. Nous, on va viser à rentrer dans la tête d'épingle qui nous permettra d'avoir une menace encore plus forte.
20:07L'intention est de les voir gagner.
20:11Penser le coup d'après, c'est un des objectifs d'Euronaval, un salon biannuel devenu la référence mondiale du naval de défense.
20:18Dans les allées, le domaine de la lutte anti-drone est au cœur des préoccupations.
20:23Pour les industriels et la DGA, la Direction Générale de l'Armement, c'est aussi l'occasion de faire le point sur les solutions qui vont arriver dans les forces.
20:32On développe une nouvelle munition d'artillerie pour le canon rapid-fire de KNDS et de Thales qui va démultiplier les capacités de ce canon contre les menaces aériennes.
20:45On a aussi des munitions de soft-kill qui, elles, vont leurrer ou brouiller la menace.
20:51Par exemple, cet été, on a acheté en un temps record, on a acheté en un mois, la solution Skyjacker de Safran, qui est une solution de brouillage d'orages GNSS.
21:01Le principe, c'est d'envoyer une onde avec les antennes en direction d'une menace.
21:07Le récepteur GPS ou GNSS de cette menace va être leurré, c'est-à-dire qu'il va synthétiser une position fausse qui sera déterminée par l'émetteur du signal.
21:22Pour la Marine nationale, c'est très intéressant puisque c'est un effecteur qui permet de dérouter des menaces, des drones, des missiles ou des drones de surface, par exemple, de leur trajectoire.
21:36Et à partir de réglages un petit peu fins, on arrive à contrôler l'endroit où on va les déporter ou les faire s'écraser, par exemple.
21:45Un système qui va pouvoir se coupler avec les capteurs déjà existants comme le Paseo, un des produits phares du salon que la société Safran améliore déjà avec un soupçon d'intelligence artificielle.
21:56Le système possède des capacités intrinsèques qui sont déjà excellentes pour l'identification, mais du fait des perturbations atmosphériques, l'IA va être là au niveau du traitement d'image pour le faire ressortir.
22:08Donc vous avez ici sur la partie gauche, la partie droite, une partie non traitée. Donc il y a un peu plus de bruit. Et sur la partie centrale, l'image traitée.
22:15Le système permet grâce à l'IA d'avoir une qualité de détection, de sortir des informations qu'on n'aurait pas forcément.
22:22Améliorer les réponses, les rendre plus performantes rapidement, voici en quelques mots la feuille de route de l'équipe France.
22:29On a vraiment changé de temps de cycle et de cadence. Néanmoins, le travail qui reste à faire est important parce que la menace est elle-même évolutive.
22:37Donc il faut sans arrêt l'upgrader. Et il y a aussi l'autre aspect qui est très important, c'est l'économie.
22:43C'est-à-dire que ça a été disputé dans un certain nombre de médias, c'est-à-dire qu'il faut se défendre contre les drones.
22:49Nos plateformes navales ont une très grande valeur. Néanmoins, il faut pouvoir être dans une guerre d'usure où les munitions, les objets, les effecteurs ont un coût économique acceptable par rapport à la mission.
23:07Et pour se préparer au pire, la DGA est maintenant dotée d'une capacité d'anticipation stratégique.
23:13Il s'agit d'éviter la surprise stratégique dans les domaines de la science et de la technologie.
23:20En identifiant les technologies de rupture, on va pouvoir, un, se prémunir contre les menaces futures.
23:27Et d'autre aussi, c'est le pendant de la pièce, identifier des opportunités pour nos futurs programmes et pour nos futurs systèmes.
23:34Comme cette arme à énergie dirigée par exemple.
23:38On travaille sur ces nouvelles technos qui présentent des intérêts exceptionnels en termes de traitement de la menace, en termes d'armes anti-saturation.
23:48Parce qu'un tir laser, on peut en faire plusieurs.
23:52Ça a un coût à chaque tir qui est très faible par rapport à un missile ou même par rapport à de l'artillerie.
24:00Et donc ça permet de traiter un grand nombre de menaces assez rapidement.
24:04On a déjà une solution qui arrive et qui a été achetée par la DGA cet été.
24:09On va continuer à progresser dans ces feuilles de route pour gagner en puissance, pour gagner en efficacité sur ce type de produit.
24:16Face à la multiplication et au durcissement des zones de crise, la Marine nationale a intensifié sa préparation opérationnelle en la rendant plus réaliste et exigeante.
24:26Avec les industriels et la Direction générale de l'armement dans son sillage, elle a également dû s'adapter à l'évolution constante des modes d'action.
24:34Un seul objectif pour tous, développer des systèmes de défense prêts à contrer les menaces de demain.

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