• l’année dernière
En 2022, les formations militaires de la Sécurité civile ont conduit 273 missions opérationnelles dont 13 à l’international. Dans ce numéro inédit, partez à la rencontre de ces sapeurs-sauveteurs en alerte permanente qui n'ont qu'un objectif "servir pour sauver" !

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00:00 ...
00:10 Musique sombre
00:13 ...
00:17 -Incendies dévastateurs, séismes meurtriers,
00:20 inondations incontrôlables,
00:22 désastres industriels, épidémies...
00:24 Sur toutes ces catastrophes naturelles,
00:26 technologiques et sanitaires,
00:28 sont mobilisés des spécialistes des interventions d'urgence
00:31 et de la gestion de crise,
00:32 les sapeurs-sauveteurs de la sécurité civile.
00:35 -La mission de ces formations militaires,
00:37 c'est d'être la force d'action de la sécurité civile.
00:40 -Un sapeur-sauveteur, c'est un serviteur,
00:43 avec cette capacité à durer dans le temps sur une intervention
00:47 et à vivre dans des conditions de rusticité parfois complexes.
00:51 ...
00:53 -Ces 1 400 militaires,
00:55 mis pour emploi auprès du ministère de l'Intérieur
00:58 montent en première ligne quand les premiers secours sont surchargés
01:01 ou que l'ampleur des dégâts frise le chaos.
01:03 Mobilisables en trois heures, en France comme à l'étranger,
01:07 ils sont en alerte permanente sur le qui-vive
01:09 pour servir pour sauver.
01:11 En 2022, les formations militaires de la sécurité civile
01:15 ont conduit 273 missions opérationnelles,
01:18 dont 13 à l'international.
01:20 Immersion au sein de ces unités uniques,
01:22 qui n'ont qu'une vocation, répondre à l'urgence.
01:25 ...
01:35 Musique de tension
01:37 ...
01:50 -Le feu est arrivé de l'autre côté.
01:52 On va essayer de le bloquer au niveau de la ligne de crête.
01:56 On va faire un établissement pour couper le feu
01:58 pour qu'il ne redescende pas, car il y a un village derrière.
02:01 -La campagne annuelle de lutte contre les feux de forêt
02:05 n'a pas encore commencé, que déjà les secours s'organisent.
02:08 L'été 2022, qui a ravagé le sud de la France,
02:11 est encore dans tous les esprits.
02:12 Au mois de juin, à 30 km de Nîmes,
02:14 se joue un exercice d'intervention pour contrer un feu fictif
02:18 niché dans la montagne, inaccessible aux moyens terrestres.
02:21 Dans la région de Sion, l'emploi des hélicoptères de l'armée de terre
02:25 pourra cheminer hommes, matériels et surtout eau
02:28 au plus proche de la zone de feu.
02:29 -On commence à se mettre en place sur notre zone de posée.
02:33 On a 2000 litres sur zone.
02:34 -Les sapeurs-sauveteurs, en coordination
02:37 avec les sapeurs-pompiers du Gard,
02:39 vont devoir dérouler plus d'un kilomètre de tuyaux
02:41 avant d'atteindre la ligne de crête.
02:43 La température dépasse les 30 degrés,
02:46 sans compter le dénivelé positif à travers la végétation,
02:49 où chaque secouriste doit porter 40 kg d'équipement.
02:52 Pendant qu'ils progresseront,
02:57 2 hélicoptères de manoeuvre continueront à les approvisionner en eau.
03:00 A chaque rotation, ces 1000 litres d'eau
03:03 sont transportés sous élingue, sous l'œil attentif
03:06 d'un hélicoptère de reconnaissance gazelle.
03:08 L'ensemble de ces moyens composent le détachement
03:11 d'intervention héliportée nationale.
03:13 -Pour en prendre petite vitesse, commencez à faire un tour de la zone.
03:17 -Le détachement d'intervention héliportée nationale
03:20 est réellement un outil unique en France,
03:23 armé par des ministères des Armées
03:26 et mis pour emploi auprès du ministère de l'Intérieur
03:30 pour réaliser un appui aux sapeurs-pompiers
03:34 en renfort sur des feux totalement inaccessibles.
03:37 Dès que les moyens terrestres ne pourront pas arriver
03:40 sur un secteur du feu,
03:43 le DHS va être engagé à cet effet
03:47 et pourra réaliser une extinction sur plusieurs kilomètres.
03:50 -Grâce à la coordination des moyens aériens et terrestres,
03:54 la ligne de crête est atteinte en moins d'une heure
03:57 et le pare-feu mis en place.
03:58 -Aujourd'hui, on a pu faire une manoeuvre
04:01 conjointe avec les sapeurs-pompiers du 10 du Gard
04:04 de façon à pouvoir mettre en commun un savoir-faire.
04:07 La manoeuvre s'est très bien déroulée.
04:10 C'est un exercice de premier choix pour s'entraîner
04:12 dans la campagne estivale.
04:14 -Exercice terminé,
04:15 les sapeurs-pompiers déployés rentreront à bord de l'escape,
04:19 cette nacelle de récupération pouvant transporter jusqu'à 10 personnes.
04:22 -Allez, reviens un peu plus près.
04:24 -Je vais remonter.
04:25 -C'est stable ? -La nacelle est stable, oui.
04:29 ...
04:32 -Comme chaque été, ces sapeurs-pompiers
04:34 feront partie intégrante du groupement opérationnel
04:37 de lutte contre les feux de forêt, le dispositif GOLF.
04:40 -La sécurité civile, c'est un système, une organisation
04:43 qui mobilise différents acteurs autour d'une mission simple,
04:47 porter secours et assistance aux populations.
04:49 Face à des crises multiples, nombreuses,
04:51 les risques du quotidien et exceptionnels.
04:54 -Les tempêtes, les inondations, les tremblements de terre,
04:57 les feux de forêt sont notre coeur d'intervention régulier
05:00 au sein des formations militaires.
05:02 -Fin juin, plusieurs détachements d'intervention
05:05 des formations militaires de la sécurité civile
05:08 ont rejoint le sud de la France pour la campagne de lutte
05:11 comme ici, à Lesignan-Corbière.
05:13 Pendant trois mois, ce détachement prêtera main forte
05:16 aux services départementaux d'incendie et de secours locaux.
05:20 -Le détachement d'intervention retardant Lesignan
05:24 est composé de 57 sapeurs-pompiers.
05:26 Il a deux types de composantes,
05:28 une avec des camions-citernes feux de forêt,
05:30 une unité de fabrication retardant
05:32 et une composante groupe appui constituée de bulldozers.
05:36 La force de ce détachement, c'est sa polyvalence
05:38 et son état d'esprit militaire.
05:40 Nous sommes bien une unité militaire,
05:43 mise pour emploi en renfort de moyens départementaux,
05:45 en renfort de nos camarades sapeurs-pompiers.
05:48 -Bon, très bien. Bonjour à tous.
05:52 Vous êtes un dispositif précieux dans le SDIS de l'Aude.
05:55 Dès qu'on a besoin de vous, on s'est appelé la zone de défense
05:58 pour autoriser votre engagement le plus tôt possible.
06:01 L'idée est quand même, sur les feux,
06:03 d'avoir les moyens les plus importants sur les feux naissants,
06:07 rappeler vite et fort. C'est bien la doctrine nationale.
06:10 Depuis près de 25 ans, on a les pompiers de l'Aude
06:12 qui se sont mobilisés, mais on a surtout chaque année
06:15 une unité de sécurité civile prépositionnée dans le département
06:19 au profit de la zone de défense.
06:21 Ils vont apporter leur savoir-faire.
06:23 On sait bien que c'est des gens aguerris
06:25 qui se préparent toute l'année et qui ont des moyens spécialisés
06:28 grâce à cette unité retardant.
06:30 -Nous, on a une spécificité, la pose de tout ce qui est retardant,
06:34 ce produit un peu rougeâtre.
06:35 C'est un produit qu'on va venir poser de façon préventive
06:39 à des feux de forêt. Ca nous permet de créer des barrières
06:42 que, quand le feu arrivera dessus,
06:44 ça permettra de réduire sa propagation
06:46 ou de l'atténuer totalement.
06:48 -Prépositionnés dans le département de l'Aude
06:50 pour intervenir au plus vite,
06:52 il n'est pas question pour autant de rester inactifs et d'attendre.
06:56 -Pour l'ensemble des 33 ici, Caudalie 33,
06:59 on prend départ de feu, donc direction plein nord.
07:03 ...
07:08 -33 de 333, donc feu dévié, il part sur 332.
07:11 ...
07:13 -OK, j'ai vu la projection, j'ai vu le feu.
07:16 ...
07:18 -Aujourd'hui, le but, c'est s'entraîner en conditions réelles.
07:21 On utilise des scénarios qu'on a déjà vécus
07:24 pour les reproduire et s'entraîner dessus.
07:26 -Dans les différents départements, notamment la zone sud,
07:30 c'est une zone à risque et stratégique
07:32 par l'autoroute et les différents accès
07:34 qui nous permet de partir très rapidement
07:36 sur la partie est et la partie ouest de la zone sud.
07:39 -En plus de ses entraînements réguliers,
07:42 le détachement d'interventions retardants
07:44 quadrille au quotidien sa zone d'action
07:46 en coordination avec les moyens de secours et de sécurité locaux.
07:50 Le but, toujours être en mouvement pour intervenir au plus vite,
07:54 mais aussi être visible et dissuader toute tentative de mise à feu.
07:57 ...
07:59 -Si on met de côté l'année 2022,
08:00 qui a été une année à tout point de vue exceptionnelle,
08:03 l'année 2020-2023 a été une saison de feu
08:06 raisonnablement active.
08:07 Il y a eu 30 % de départs de feu en plus qu'en 2021.
08:10 Mais parce que nous avions les moyens
08:13 et des moyens mis au service d'une stratégie éprouvée,
08:16 nous avons pu avoir un bilan tout à fait maîtrisé.
08:19 -Un été 2023 qui reste sans commune mesure
08:22 avec celui que les sapeurs-sauveteurs
08:25 ont connu l'an dernier, en Gironde notamment.
08:27 Musique de tension
08:29 ...
08:32 A la mi-juillet, deux feux simultanés
08:34 allaient plonger le massif des Landes de Gascogne dans les flammes.
08:38 Au total, c'est 25 000 hectares qui sont réduits en cendres.
08:41 L'ampleur et la durée de ces feux restent gravées dans les esprits.
08:45 -Alors, 2022 a été exceptionnel.
08:47 J'ai été engagé avec mon détachement plus de 14 fois
08:51 dans plusieurs départements,
08:53 et notamment en Gironde, à Londiras.
08:55 -Et ça a duré tout l'été.
08:57 Tout l'été, constamment, on s'arrêtait jamais.
08:59 On venait à partir sur plusieurs feux,
09:02 on est resté jusqu'à 11 jours de sûche.
09:04 -Un méga-feu, ça se voit à des kilomètres.
09:06 C'est très impressionnant.
09:08 Nous, on est arrivés de nuit à un brouillard épais,
09:11 mais on voyait pas plus de 5 m au niveau des véhicules,
09:14 on voyait vraiment à peine les gyrophares.
09:16 Il faut se dire qu'au niveau de la forêt des Landes,
09:19 c'est l'épin qui faisait entre 20 et 25 m,
09:22 et quand ça prenait en cime, vous rajoutez 5-6 m de flammes en plus.
09:25 On se déplaçait en regardant la ligne au sol,
09:28 parce que c'était hyper compliqué.
09:30 -On se dégorge, ça pique les yeux, on respire des fumées.
09:33 -C'est long, c'est éprouvant.
09:35 Maintenant, on a un système qui nous permet
09:37 de pouvoir nous relever entre nous, tenir dans la durée.
09:40 -Quand on est face à des sinistres exceptionnels,
09:43 il peut y avoir des moments de doute.
09:45 Maintenant, dans ces moments-là, on est entraînés, on est formés,
09:49 et c'est justement là où toute notre formation
09:52 et notre état militaire, avec la cohésion,
09:54 la chaîne de commandement qui fait notre force,
09:57 nous permet de tenir sur le terrain et de mener la mission à bien.
10:00 -C'est l'année 2022, à l'occasion de la saison feu très difficile
10:03 que nous avons connue en France.
10:05 Heureusement, nous avions les formisques
10:08 pour venir appuyer les sapeurs-pompiers civils
10:10 pour lutter contre les feux que nous avons connus
10:13 dans le Sud-Est et le Sud-Ouest.
10:15 C'est les qualités militaires que les formisques ont
10:18 et portent très haut, mais qui sont mises au service
10:21 d'une mission civile.
10:22 -Pour l'année 2022, c'est plus de 220 interventions,
10:25 aussi bien sur le territoire national qu'à l'étranger.
10:28 -Au cours des trois années,
10:30 les forces armées de l'Etat en matière de sécurité civile,
10:33 ces formations militaires sont relativement récentes.
10:36 Aux origines des sapeurs-sauveteurs,
10:38 un drame qui remonte à 1959, la rupture du barrage de Malpassé.
10:41 -C'est en pleine nuit que se produisit la tragédie.
10:44 Les 50 millions de mètres cubes d'eau
10:46 retenus dans le lac long de 10 km
10:48 ont déferlé comme un mur de 5 m de haut à travers la vallée
10:52 à la vitesse de 70 km/h.
10:54 En 7 minutes, tout était consommé.
10:58 -Plus de 50 millions de mètres cubes d'eau ravagent la ville
11:02 de Fréjus et son agglomération,
11:03 causant la mort de plus de 400 personnes.
11:06 Face à l'ampleur des dégâts,
11:08 des militaires du 7e Régiment du génie d'Avignon
11:10 sont appelés en renfort pour soutenir les secours civils dépassés
11:14 par l'ampleur de la catastrophe.
11:16 Cette combinaison de secours donnera l'idée
11:18 au 1er des Français, le général de Gaulle,
11:21 de créer une force militaire experte des catastrophes naturelles,
11:25 les formations militaires de la sécurité civile actuelle.
11:28 En 1974, elles sont composées d'un état-major basé à Paris
11:31 et de 3 unités d'instruction et d'intervention
11:34 de la sécurité civile réparties sur le territoire,
11:37 entre Le Var, le Réloir et la Corse.
11:40 Mais pour devenir un expert de la gestion des crises,
11:43 il faut sans cesse se former et entretenir ses savoir-faire.
11:46 Chez les sapeurs-sauveteurs,
11:48 la formation interne a une place centrale.
11:50 En 2022, 360 stages ont été dispensés
11:54 à plus de 4 700 stagiaires,
11:56 comme Mélanie, cette jeune sergent de 25 ans.
11:59 Chef de groupe en section d'intervention,
12:01 elle participe à un stage de sauvetage des bléments,
12:04 un apprentissage nécessaire pour effectuer
12:07 de la recherche sous décombre suite à un séisme ou une explosion.
12:10 -Pourquoi vous vous équipez ?
12:12 -Je m'équipe parce que je vais partir en manoeuvre.
12:15 Le départ, on l'a prévu à 20h.
12:17 Je m'équipe pour partir un peu en avance avant le briefing.
12:21 -Un séisme de 6.2 a eu lieu le 21 mai
12:25 à 3h58 du matin,
12:27 épicentre à l'ouest de la ville de Velleron,
12:30 pour 7 km.
12:31 Nous dénombrons à 20h
12:34 535 disparus,
12:36 390 morts
12:38 et 1 143 blessés.
12:40 -Ils vont partir pour combien de temps ?
12:43 -Ils partent pour une séquence de 6 heures.
12:46 Ils partiront ensuite se reposer 6 heures.
12:48 Une autre équipe viendra les relever.
12:50 Le but est de travailler dans la durée sur ce rythme.
12:54 -En sauvetage des bléments,
12:56 plus le temps passe, plus le bilan peut s'alourdir.
12:59 A la tête d'un groupe de 7 sapeurs-sauveteurs,
13:02 Mélanie a 6 heures devant elle
13:03 pour secourir le plus de victimes possible,
13:06 piégée dans cet ancien complexe hôtelier désaffecté.
13:09 Un terrain d'entraînement idéal.
13:11 -Sur ton secteur, tu as une poche de survie en R-1.
13:15 -D'accord.
13:16 -C'est au niveau d'une boîte de nuit.
13:18 Il y a pas mal de voix, de gens qui appellent à ce niveau-là.
13:22 Cependant, viens, on va faire la reconnaissance.
13:24 Les 2 entrées de la boîte sont effondrées et c'est instable.
13:28 -D'accord.
13:29 -J'ai vu une ouverture que tu vas pouvoir essayer d'exploiter
13:33 pour atteindre la boîte.
13:34 Il y a eu un effondrement, un bloc de béton est tombé dessus.
13:38 Si tu arrives à dégager, tu peux te faire un accès là.
13:41 Le problème, c'est que t'as pas d'engins de TP.
13:43 À chaque fois que tu casses, tu perds.
13:45 Mets-toi au travail de suite avant que la nuit tombe.
13:48 C'est une course contre le monde qui s'engage.
13:51 Il va falloir aller chercher la fin.
13:53 -Le groupe d'intervention s'engage.
13:55 Les sapeurs-sauveteurs vont perforer
13:57 cette plaque de béton de 20 cm d'épaisseur.
14:00 -Celle-là, elle est bien restée dessus.
14:02 -Il est là !
14:03 Il est là !
14:04 -Arrêtez, s'il vous plaît, monsieur.
14:06 -4 personnes.
14:07 -Il est là ! Il est là !
14:09 ...
14:12 -On est en train de partir pour le type de R-1,
14:14 mais je me dis que j'ai le reste de l'équipe en stand-by.
14:17 -Ouais. Faut pas que tu restes trop le nez dedans.
14:21 Tu prends un peu de recul, t'observes la situation.
14:23 Tu vois que t'as 2 mecs qui travaillent
14:25 et d'autres qui font pas grand-chose.
14:28 -Tu peux commencer l'appel.
14:30 -Mélanie revoit sa stratégie.
14:32 Des victimes pourraient se trouver dans les étages du bâtiment.
14:35 ...
14:37 -C'est les secours ! On va à la toilette !
14:39 ...
14:43 -Vous avez une victime ? Je suis à ce point de contacter.
14:46 ...
14:49 -Monsieur ! Monsieur !
14:50 S'il vous plaît, vous m'entendez ?
14:52 -Dans ce lax de temps,
14:53 les sapeurs-sauveteurs sont venus à bout de la plaque de béton.
14:57 ...
14:59 -Vous pouvez vous lever ?
15:01 Allez, avancez doucement, comme tout à l'heure.
15:03 ...
15:07 -On vient d'évacuer plusieurs victimes.
15:09 On en a évacué 3 déjà, qui étaient au R-1.
15:12 On a fait un percement assez long.
15:14 On a réussi à les atteindre.
15:16 Là, on va aller sur une manip
15:17 au niveau du R+4. On va mettre un dispositif de poulie,
15:20 une manoeuvre aérienne, pour évacuer une personne à plat
15:23 qui a un trauma enraché.
15:25 -Levez, levez, levez !
15:27 ...
15:29 -OK.
15:30 ...
15:33 -Après 6 heures d'effort,
15:35 Mélanie est parvenue avec son groupe à extraire 10 victimes.
15:38 Un bilan positif pour son instructeur.
15:41 -Encore, encore !
15:42 -Autant de victimes sorties en si peu de temps,
15:44 c'est relativement bien.
15:46 Les points améliorés qu'elle avait par rapport à hier
15:50 ont été améliorés aujourd'hui.
15:52 On voit la marge de progression, c'est encourageant pour la suite.
15:55 J'ai pu participer au trauma inter
15:57 qu'il y a eu en Haïti en 2010.
15:59 Le travail était de faire de la recherche en décombre.
16:02 Le raisonnement reste le même, c'est de travailler au plus vite
16:05 pour récupérer un maximum de victimes.
16:07 ...
16:10 -Le 12 janvier 2010, un tremblement de terre de magnitude 7
16:14 frappe Haïti, ce petit pays des Caraïbes.
16:16 L'épicentre du séisme se situe à 25 km de sa capitale,
16:20 Port-au-Prince.
16:21 On dénombre plus de 280 000 morts,
16:24 300 000 blessés et 1,3 million de sans-abris.
16:27 Face à l'urgence, les sapeurs-sauveteurs français
16:30 sont déployés en première ligne.
16:32 La recherche en décombre n'attend pas.
16:34 -On est arrivés les premiers là-bas,
16:36 donc il y avait tout à faire.
16:38 On a eu la chance de trouver des vivants.
16:40 C'était le chaos.
16:41 Haïti, pour reprendre les chiffres,
16:43 c'était presque 250 000 morts, 300 000 blessés.
16:46 Donc c'était le chaos, c'est le mot.
16:48 Tout était à terre, tout était désorganisé.
16:51 Enfin, voilà, je vous laisse imaginer
16:54 un petit peu le décor.
16:56 Ouais, c'était pas évident.
16:58 Les sapeurs-sauveteurs, on a porté notre pierre,
17:01 on a sorti des vivants.
17:02 Et sur la mission, les sapeurs-sauveteurs
17:05 sortent 14 victimes du séisme.
17:07 La chance est là, mais effectivement,
17:09 on se prépare toute l'année pour des missions comme ça.
17:12 Notre job, c'est d'être prêts,
17:14 être prêts à intervenir pour des catastrophes de ce type.
17:17 Et en plus, en ayant la chance de pouvoir sauver des vies,
17:20 c'était un épanouissement professionnel incroyable.
17:24 On donne tout, on donne tout pour cette mission.
17:26 C'est très dur.
17:28 On s'inscrit vraiment dans ça, à servir pour sauver.
17:30 -Ce que je constate, c'est que depuis quelques années,
17:33 on est quand même confrontés à une récurrence
17:36 de catastrophes plutôt majeures, importantes.
17:40 On l'a vu sur des feux de forêt catastrophes l'année dernière,
17:44 on l'a vu sur l'apparition de cyclones, de tempêtes,
17:47 d'une violence extrême.
17:48 On le voit par la récurrence de trolls à monter à nos portes.
17:52 Et nous nous préparons le plus possible
17:54 et le plus sérieusement possible, de manière professionnelle,
17:57 pour y faire face et pour pouvoir secourir
18:00 et porter une assistance à toutes les populations
18:02 qui en auraient besoin.
18:04 -C'est la plus belle et la plus noble des missions.
18:07 Cette capacité à porter le meilleur de ces deux,
18:10 le meilleur de la culture militaire
18:12 et le meilleur des acteurs du secours,
18:15 et cette capacité à mélanger, à allier ces deux cultures,
18:20 c'est ce qui fait vraiment le prix et la valeur des formisques.
18:24 -Tremblements de terre, feux de forêt, inondations,
18:27 pleinement engagés sur tous ces fronts,
18:29 au cours de leurs 50 années d'existence,
18:32 les sapeurs-sauveteurs ont aussi dû faire face
18:34 à de nouvelles menaces,
18:36 notamment industrielles et sanitaires.
18:38 -Situation, vous venez d'être déclenché
18:40 pour un accident, un déversement de liquide toxique
18:43 au sein d'une usine.
18:45 C'est un employé qui aurait, lors du transport
18:48 d'une cuve de 1 m3 de produits, eu un accident,
18:50 la cuve se serait renversée.
18:52 -Ces jeunes sapeurs-sauveteurs
18:54 participent à un stage de deux semaines.
18:56 L'objectif, devenir chef d'équipe d'intervention
18:59 en milieu chimique.
19:00 -J'envoie un premier binôme de reconnaissance
19:03 en tenue intégrale, avec appareil respiratoire isolant.
19:06 -Les tenues jaunes qu'on voit.
19:08 -Ces tenues sont étanches au gaz.
19:10 L'objectif, c'est d'aller faire une reconnaissance
19:13 de la zone et d'identifier, de localiser la fuite.
19:15 -Le premier binôme s'engage pour expertiser la situation.
19:20 Ce sont les yeux du lieutenant sur la zone à risque.
19:23 -Est-ce que vous avez une idée du volume
19:26 de ces déversés ?
19:27 -Oui.
19:28 -Nous avons un équilibre de 2 m3,
19:32 c'est à moitié rempli.
19:34 -Le caporal Tanguy reste en retrait.
19:36 Il fait partie de l'équipe d'intervention en formation.
19:40 -Notre mission, c'est d'obturer une bouche d'égout
19:42 d'environ 30 cm.
19:43 Pour ça, on va mettre un boudin gonflable
19:46 et on va y aller en binôme.
19:47 -Le risque d'explosion est ici secondaire.
19:51 On reste bien sur un risque toxique en principal.
19:53 Votre mission, limiter au maximum les dégagements gazeux
19:57 qui s'écoulent dans les égouts.
19:58 ...
20:02 -En matière de risque chimique, chaque geste compte.
20:05 Pas question d'être contaminé ou d'être vecteur de contamination.
20:08 -Celui que vous voyez en tenue orange,
20:10 c'est le SAS-MAN.
20:11 Le SAS, c'est ce que vous voyez ici.
20:13 Ca va être le SAS d'entrée et de sortie de la zone dangereuse.
20:16 La zone dangereuse se situe à partir du SAS.
20:19 Au-delà, on doit être contrôlé par le SAS-MAN,
20:22 qui va vérifier que les équipements de protection
20:24 en égout sont bien mis,
20:26 qu'il n'y ait pas de chutes possibles,
20:28 bien hermétiques,
20:29 pour que les binômes s'engagent en sécurité.
20:32 -Avec un équipement avoisinant les 25 kg,
20:34 sans compter la chaleur et le manque de visibilité
20:36 de ces tenues étanches, la manoeuvre est éprouvante.
20:39 ...
20:47 -Chef de comic, ici Binomater.
20:49 Donc, après la pose du couvre-égout,
20:52 on est à zéro PPM. Parlez.
20:54 ...
20:56 -Je suis pour exporter, donc on retourne au SAS.
20:58 -Il fait assez chaud dans la tenue, je pense que ça se voit.
21:02 -C'est pas la manoeuvre en elle-même qui est dure,
21:04 parce que mettre un boudin dans un trou,
21:06 c'est le port des équipements de protection individuelle.
21:10 On voit rien à l'intérieur, on s'entend pas.
21:12 C'est pour ça qu'on a un système de transmission
21:15 pour communiquer, mais c'est difficile.
21:17 -Vous allez être amené, quand vous serez certifié,
21:20 à opérer où ? Dans quel contexte ?
21:22 -Pour nous, ça peut être des missions en France,
21:25 en France métropolitaine ou à l'étranger,
21:27 pour diverses missions.
21:29 -Vous avez des exemples ?
21:30 -On est partis au Liban en 2020 sur l'explosion au port de Beyrouth.
21:34 Il y a eu une intervention à risque chimique
21:36 au niveau du port sur les conteneurs.
21:38 ...
21:40 -Le 4 août 2020, deux explosions ravagent le port
21:43 de la capitale libanaise.
21:45 235 personnes sont tuées et 6 500 sont blessées.
21:48 En moins de 24 heures, les sapeurs-sauveteurs français
21:51 interviennent sur une mission de sauvetage des bléments,
21:54 mais également pour leur savoir-faire
21:56 en matière de risque chimique.
21:58 L'explosion a fait sauter un hangar
22:00 contenant entre 400 et 600 tonnes de nitrate d'ammonium,
22:03 utilisé généralement comme engrais,
22:05 mais aussi comme matière explosive.
22:07 -On est arrivés en pleine nuit, là-bas.
22:10 On a dû monter le camp. En parallèle,
22:12 une première équipe a été au niveau des silos sur le port,
22:15 qui sont intervenues pour faire des reconnaissances de surface
22:18 pour voir s'il y avait des victimes.
22:20 Là, c'était vraiment un très gros chaos,
22:23 beaucoup d'agitation, de tensions dans l'air.
22:26 En parallèle, une deuxième équipe est intervenue
22:28 au niveau des conteneurs avec des produits chimiques
22:31 pour mettre en sécurité les conteneurs et éviter les fuites.
22:34 -Dans ces conteneurs, il y avait des cuves de produits chimiques.
22:38 On fait en sorte que les produits ne viennent pas se mélanger.
22:41 Il peut y avoir des réactions violentes.
22:44 L'objectif, c'était de retirer les cuves des conteneurs endommagés,
22:47 notamment les cuves qui pouvaient fuir un peu,
22:50 les retirer, les rincer, les décontaminer comme possible
22:53 et les remettre ensuite dans des conteneurs intacts,
22:56 de manière à éviter tout ce risque lié aux mélanges des produits.
23:01 C'était une mission assez compliquée,
23:03 de part ce qu'on pouvait voir ou faire,
23:07 mais on sentait qu'on était utiles.
23:10 On en ressort toujours plus grands humainement, techniquement.
23:14 On est tout le temps dans la préparation de l'opérationnel,
23:18 dans l'objectif d'y aller.
23:19 -J'ai commandé des soldats de l'armée de terre combattants.
23:23 Je commande aujourd'hui des sapeurs-sauveteurs,
23:25 secouristes, sauveteurs.
23:27 Ce qui unit les deux,
23:28 l'ancrage, l'ADN qui unit les deux,
23:31 c'est le service.
23:32 C'est le service à autrui.
23:34 -C'est à ça que servent les Formics.
23:36 C'est le couteau suisse de la sécurité civile.
23:39 C'est l'excellence de la sécurité civile
23:42 portée au secours des populations en France et à l'étranger.
23:45 -Dans un monde de plus en plus en proie à ces nouvelles menaces
23:48 et face à une nature déréglée,
23:50 les sapeurs-sauveteurs doivent peut-être plus qu'auparavant
23:54 être prêts à l'engagement pour répondre à ces catastrophes
23:57 qui ne préviennent pas, comme on l'y bit récemment.
24:00 Leur militarité, alliant rusticité et sens de la planification,
24:03 combinée à leur connaissance du milieu du secours civil,
24:06 en font un maillon essentiel de la chaîne du secours français.
24:10 Preuve de leur nécessité,
24:11 une nouvelle unité d'instruction et d'intervention
24:14 de la sécurité civile devrait voir le jour en 2024.
24:17 Avec un but, répondre à l'urgence
24:19 pour servir pour sauver.
24:21 ...

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