Ces vingt dernières années, l'emploi de la capacité amphibie a été fréquente et très diverse.
Avec plus de 20% de la population mondiale qui vit à moins de 30km de la mer et un besoin de mobilité permanent, ce type d'intervention reste toujours d'actualité.
Dans ce numéro, le Journal de la Défense vous invite à partir à la rencontre des spécialistes de ce domaine de la Marine nationale et de l'armée de Terre.
Avec plus de 20% de la population mondiale qui vit à moins de 30km de la mer et un besoin de mobilité permanent, ce type d'intervention reste toujours d'actualité.
Dans ce numéro, le Journal de la Défense vous invite à partir à la rencontre des spécialistes de ce domaine de la Marine nationale et de l'armée de Terre.
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00:00Un porte-hélicoptère, des véhicules blindés et des barges de débarquement rapides capables
00:20de plager sur toutes les côtes de la planète.
00:22Nous sommes au cœur d'un exercice amphibie international au large de la Norvège.
00:29En 2022, Cold Response est placé sous l'égide de l'OTAN.
00:34L'opération rassemble quelques 30 000 militaires de 27 nations.
00:38Objectif, renforcer les capacités des armées alliées et partenaires à opérer ensemble.
00:45Si les images du débarquement du 6 juin 1944 restent ancrées dans la mémoire collective,
00:52les doctrines de l'amphibie ont considérablement évolué depuis.
00:56Elles ne cessent d'ailleurs jamais de se réinventer.
00:58Ces 20 dernières années, l'emploi de cette force a été fréquente et très diverse.
01:06Avec plus de 20% de la population mondiale qui vit à moins de 30 km de la mer,
01:11et un besoin de mobilité permanent, ce type d'intervention reste d'actualité.
01:17Le journal de la Défense vous invite à partir à la rencontre des spécialistes des opérations amphibies.
01:35Nous sommes sur la base navale de Toulon où siège l'état-major en charge des opérations maritimes.
01:40Baptisé dans le cadre de l'OTAN FR Strike Force, pour French Strike Force,
01:46c'est lui qui gère notamment les interventions amphibies,
01:49un domaine dans lequel la France se positionne comme un leader européen.
01:53Une force amphibie, c'est une force interarmée qui va être capable de produire des effets tactiques sur la frange littorale.
01:59C'est une force qui se déplace de plus de 600 km par jour si nécessaire.
02:04C'est une force qui peut agir dans la profondeur, à un ordre de grandeur.
02:07C'est une centaine de nautiques à l'intérieur des terres, c'est-à-dire un peu moins de 200 km.
02:12Pour les opérations d'ampleur, la France dispose de trois porte-hélicoptères amphibies,
02:17les Mistral, Tonnerre et Dixmude.
02:21Ces bâtiments de 200 mètres de long pèsent plus de 20 000 tonnes.
02:25Ils sont servis par 200 membres d'équipage, chaque PHA,
02:29à la capacité d'accueillir jusqu'à 450 militaires et personnels de santé,
02:34mais aussi jusqu'à 16 hélicoptères.
02:39Une centaine de véhicules, dont des blindés, peuvent embarquer à bord des deux étages du hangar.
02:45Élément essentiel, le radier de 880 mètres carrés permet d'immerger 4 bateaux de transport
02:51qui peuvent tout à la fois débarquer personnel et véhicule.
02:56Tout au long de sa phase de conception et de conduite,
02:59cette manœuvre amphibie est interarmée.
03:02Dès la phase de planification, où la conception de l'idée de manœuvre se fait à la fois
03:07par les marins et par les terriens au sein d'un état-major combiné,
03:11la phase de préparation de la zone d'opération amphibie se fait également
03:15de manière coordonnée entre marins et terriens pour créer les conditions favorables
03:19à un débarquement en termes de rapport de force,
03:22en termes de destruction des menaces ennemies.
03:25Ensuite, la conduite se fait naturellement avec des moyens de l'armée de terre et de la marine,
03:30qui sont mis en œuvre depuis les portes-hélicoptères amphibies,
03:34pour le détachement de la marine et de l'armée de terre.
03:37Et cette manœuvre amphibie interarmée, nous savons la faire à la fois en national,
03:41avec nos moyens propres, et en coalition avec nos alliés et nos partenaires.
03:46Les opérations amphibies peuvent prendre des formes variées.
03:50En 2006, c'est l'évacuation depuis Beyrouth de plus de 14 000 personnes,
03:55dont 11 000 ressortissent en français.
03:57Cinq années plus tard, avec l'opération Armattan en Libye,
04:01ce sont cette fois les hélicoptères de l'aviation légère de l'armée de terre
04:05qui effectuent des raids depuis le Mistral.
04:09Plus récemment, en 2017, c'est le cyclone Irma qui frappe les Antilles,
04:15et c'est un groupe amphibie qui permet de passer là où les autres ne passent plus
04:18et d'apporter à des territoires isolés, à des populations isolées, les premiers secours.
04:25Récemment, en 2020, c'est un groupe amphibie qui est déployé dans le port de Beyrouth
04:29après l'explosion qui a fait des dégâts considérables dans ce port
04:32pour contribuer à la réouverture du port de Beyrouth,
04:36qui est un véritable poumon économique pour le Liban.
04:39Ce panel de missions, au cours de cette dernière décennie,
04:42illustre bien la diversité des missions qui peuvent être confiées à un groupe amphibie
04:46et les capacités qu'il peut produire et mettre en œuvre.
04:51L'histoire des opérations amphibies est aussi ancienne que les premières guerres navales,
04:56mais un tournant se produit en 1915, à l'occasion de la bataille des Dardanelles.
05:02Les troupes franco-britanniques tentent de s'emparer du détroit du Bosphore face aux Turcs.
05:07Les moyens de débarquement sont rudimentaires.
05:10Ils n'ont quasiment pas changé depuis le XIXe siècle.
05:13Ce sont de simples chaloupes qui transportent les combattants,
05:16terriblement exposés aux feux ennemis.
05:206 juin 1944, l'assaut Overlord bénéficie de l'expertise américaine
05:25acquise dans le Pacifique à l'entre-deux-guerres.
05:284 000 chalants conduisent directement sur la plage plus de 132 000 soldats alliés.
05:33Le débarquement de Normandie est un tournant opérationnel de la Seconde Guerre mondiale.
05:39Deux mois plus tard, pour le débarquement en Provence du 15 août,
05:43les forces françaises sont cette fois bien plus conséquentes,
05:46avec notamment l'armée B, commandée par le général Delattre de Tassigny.
05:50Au total, les troupes françaises constituent le contingent le plus important,
05:54avec ses 250 000 soldats sur les 350 000 engagés pour cette opération baptisée Dragoon.
06:01Cet épisode marquant de notre histoire nationale signe la naissance
06:05d'une capacité opérationnelle française toujours aussi importante aujourd'hui.
06:09La liberté vient de la mer en 1944 et donc il y a une prise de conscience
06:13des capacités de l'amphibie, ne pas oublier qu'on a encore un empire colonial
06:17et maintenant des territoires outre-mer ou des responsabilités internationales.
06:21Et donc il y a eu un développement des forces amphibies françaises
06:24sur le modèle américain, qui est le modèle international, à partir de 1945.
06:31Alors la véritable conception des forces amphibies françaises contemporaines,
06:34c'est l'Indochine, à partir de 1947-46, où durant ce conflit vont se développer,
06:40sur le modèle américain une nouvelle fois, les concepts d'emploi de l'amphibie,
06:44c'est-à-dire qu'on apprend à prendre une plage d'assaut et combiner des moyens
06:48qui sont terrestres, maritimes, aériens, pour faire des opérations de la mer vers la terre.
06:55Alors après l'Indochine, pour en ce qui concerne la France,
06:58la seule grande opération amphibie de vive force, c'est-à-dire où on débarque
07:02sur un littoral hostile pour le prendre d'assaut, c'est l'affaire de Suez en 1956.
07:07Cette année-là, le président égyptien Nasser décide de nationaliser le canal de Suez.
07:12La France et l'Angleterre forment une coalition et organisent une intervention militaire.
07:17L'opération Mousquetaire consiste notamment en un débarquement de troupes.
07:22La victoire armée est actée et l'intérêt pour le mode opératoire amphibie est à nouveau confirmé.
07:28L'influence des blocs soviétiques et américains débouche néanmoins
07:32sur un accord politique favorable à l'Egypte.
07:34De nos jours encore, l'OTAN multiplie les exercices amphibies dans une zone en particulier,
07:38c'est-à-dire l'Atlantique Nord, près des côtes norvégiennes.
07:41C'est un héritage de la guerre froide où, à l'époque, US Marines et Royal Marines britanniques
07:46s'entraînaient à débarquer en Norvège pour contre-attaquer une offensive soviétique
07:51contre ce pays membre de l'OTAN.
07:53Évidemment, dans le contexte actuel, on voit à quel point cet héritage mérite d'être réactivé.
08:05Au retour à Toulon, cette fois, nous allons à la rencontre de la flottille amphibie.
08:09L'exercice du jour est particulier.
08:12Il s'agit de travailler avec des commandos d'élite de la marine
08:16et d'exploiter leur savoir-faire en termes de discrétion et de rapidité d'intervention.
08:28Héritière des premières composantes amphibies de la guerre d'Indochine,
08:32la FLOFIB a fêté ses 30 ans en 2023.
08:36Essentielle aux opérations de projection de force des armées françaises,
08:40c'est elle qui assure avec ses 112 marins l'interface mer-terre depuis les porte-hélicoptères amphibies.
08:49Alors la flottille amphibie, c'est 4 engins de débarquement amphibie rapide,
08:538 engins de débarquement amphibie standard
08:56et pour encore quelques temps, 6 chalons de transport de matériel
09:01qui sont destinés à nous aider à accompagner la montée en puissance des EDAS,
09:05engins de débarquement amphibie standard, qui arrivent dans notre unité.
09:10Les capacités de l'engin de débarquement amphibie rapide sont multiples.
09:16C'est un engin qui est unique en son genre,
09:19parce que là, comme on peut le voir actuellement, c'est un engin qui est capable de changer de forme.
09:23C'est à la fois un catamaran, donc un navire qui est capable d'aller à des vitesses très hautes,
09:28et un chalon, donc un engin qui est capable d'aller au plus proche de la côte,
09:33aller même sur la plage.
09:36L'EDAR permet d'aller plus vite, plus loin et plus longtemps que les autres engins amphibie.
09:41Mais c'est aussi une capacité d'emport doublée.
09:46Long de 30 mètres et doté de 4 moteurs de plus de 1600 chevaux,
09:50l'EDAR est propulsé par 4 hydrojets qui lui permettent d'atteindre une vitesse de pointe
09:55de 25 à 30 nœuds à vide et de 20 nœuds à pleine charge.
09:5980 tonnes de matériel peuvent être transportées à son bord,
10:02soit 3 griffons, les véhicules blindés du programme Scorpion, de l'armée de terre
10:07ou encore un char de combat Leclerc.
10:10Un peu plus de 200 militaires peuvent embarquer sur l'EDAR
10:13et être déposés directement sur les plages.
10:17On est capable d'aller venir chercher un éloignement, une élongation de 200 000 nautiques,
10:22un peu plus de 400 kilomètres par rapport à un abri,
10:24donc soit par rapport au port hélicoptère amphibie qui nous accueille,
10:27mais aussi par rapport à un port, par rapport à la côte.
10:29Et ça grâce à quoi ? Grâce à des installations de vie qu'on a à bord.
10:33En plus d'avoir des capacités supplémentaires, notamment en emport de gasoil,
10:36on est aussi capable de vivre à bord de l'engin.
10:39On a à l'intérieur un petit poste avec dedans une sorte de chambre à coucher,
10:43un poste de repos pour pouvoir également se reposer mais aussi s'alimenter.
10:47Et donc c'est grâce à ces apports-là, ces capacités, qu'on est capable d'aller plus loin.
10:53L'EDAR peut aussi être exploité de manière agile et furtive.
10:57C'est le cas pour cet exercice, baptisé Tavelbaz, qui va se dérouler de jour puis de nuit.
11:04L'objectif est de préparer une action maritime en zone de haute intensité.
11:10À bord de semi-rigides, c'est une trentaine de recrues des commandos de la marine nationale
11:14qui embarquent sur l'EDAR.
11:17Encadrés par des chefs de groupe de la prestigieuse unité UBER,
11:21les commandos en formation vont travailler pour la première fois en conditions réelles
11:25à bord de l'embarcation rapide.
11:28L'EDAR, armé par la flottille amphibie, qui va nous déposer en mer
11:32à un point qui l'aura déterminé en avance.
11:35Et à l'issue, nos embarcations iront reconnaître une plage,
11:38qui va nous permettre d'aller à l'intérieur de la flottille.
11:41Chaque membre d'équipage est à son poste.
11:43La simulation doit être la plus réaliste possible
11:46au moment de libérer en pleine mer les commandos.
11:55Les commandos de l'EDAR sont en train de débarquer.
11:58Ils sont en train de débarquer.
12:00Ils sont en train de débarquer.
12:02Ils sont en train de débarquer.
12:04Ils sont en train de débarquer.
12:06Ils sont en train de débarquer.
12:08...
12:32Pour le moment, c'est une phase de débarquement
12:35qu'il faut répéter minutieusement.
12:39C'est à l'équipe de reconnaissance de plage de l'EDAR
12:42d'entrer en action.
12:45Elle est composée notamment de 4 plongeurs.
12:48Les ERP sont déployés en amont
12:51pour sécuriser la navigation des embarcations amphibies.
12:56Notre mission, c'est de venir en amont de la manœuvre
12:59pour effectuer une reconnaissance de la plage.
13:02On vérifie la bathymétrie, ainsi que la sortie de plage terrestre.
13:06A nos ordres, on envoie un surfliport à l'EDAR,
13:10c'est-à-dire à tous les paramètres qu'ils ont besoin
13:13pour venir plager.
13:15A ce moment-là, l'EDAR se présente
13:18ou à un autre engin de la bataillerie.
13:21Il vient, il pose la porte.
13:23Ensuite, on fait les mouvements d'embarquement,
13:26débarquement de véhicules ou personnels.
13:29Les entraînements de ce type sont réguliers
13:32et le bâtiment a été pensé et conçu pour cela.
13:35Pourtant, compte tenu des fonds marins,
13:38le plageage est toujours un moment délicat.
13:41Au-dessus de Jason, vous avez la représentation
13:44pour votre 2e plageage.
13:46Vous avez encore de la marge,
13:48vous pouvez avancer encore un peu plus sur la plage
13:51pour poser les portes.
13:55Mission réussie de jour, il faudra la renouveler de nuit.
13:59Un exercice comme ça, ça reste un exercice
14:02qui est compliqué à monter,
14:04parce qu'on a une interaction avec des commandos,
14:07avec des gens qui n'ont pas forcément cette visibilité,
14:10cette vision de l'EDAR.
14:12Et après, plager dans un endroit comme ça,
14:15à fond de falaise, avec des roches à droite et à gauche,
14:18on ne peut pas classifier ça comme un exercice facile,
14:21surtout de nuit,
14:23et pour la partie vision nocturne en infrarouge.
14:28Après le bon déroulé du débarquement,
14:30c'est au tour des moyens de défense de l'EDAR d'être testés.
14:40Nous retrouvons les commandos marines
14:42qui jouent depuis leurs embarcations le rôle d'assaillants.
14:45Notre navire va se faire attaquer,
14:47d'abord approchée par une embarcation inconnue.
14:50On va chercher à savoir ce qu'elle veut faire autour de nous,
14:53pourquoi elle navigue autour de nous,
14:55ce qui est le cas de nos opérations.
14:57Dans le cadre de l'exercice,
14:59cette embarcation ne va pas répondre à nos sollicitations.
15:02On va devoir réagir à ces sollicitations,
15:04puisqu'à employer la force pour la faire arrêter.
15:07Les brigadiers du bord sont à leur poste de combat.
15:10Les 2 mitrailleuses 12-7 du bâtiment sont prêtes à en découdre.
15:18Faire 3 bordettes qui vont en droite.
15:21C'est un exercice qui s'est bien passé.
15:23Je suis satisfait de voir que les brigadiers et les équipes
15:26sont toujours aussi bien entraînés,
15:28et réagissent rapidement.
15:34On a de bonnes réactions de la part des brigadiers.
15:36Pilote, manœuvrier ou encore mécano-électricien,
15:40ce sont de nombreux savoir-faire
15:42qui participent à la bonne exploitation de la flofib,
15:45issue des différentes filières de la marine,
15:47chaque membre d'équipage a reçu plusieurs semaines de formation
15:50pour rejoindre l'unité.
15:52En moyenne, les équipiers de la flotille
15:55passent près de 180 jours par an
15:57à bord des porte-hélicoptères Amphibie.
15:59Ces marins au kaki mènent leurs opérations
16:02en étroite coopération avec les unités d'assaut de la marine
16:05et de l'armée de terre.
16:08Les marins qui servent à la flotille Amphibie
16:10sont des marins polyvalents,
16:12des marins audacieux,
16:14parce qu'on n'apprend pas dans les écoles de la marine
16:16à venir butcher,
16:18il n'y a qu'à la flotille Amphibie qu'on apprend ça.
16:20Ce sont des marins un peu à part
16:22et on cultive cette différence pour avoir le coup d'avance.
16:28Le coup d'avance,
16:30c'est aussi le maître mot du domaine Amphibie
16:32qui donne aux armées françaises
16:34la capacité à entrer en premier par la mer
16:36sur un théâtre d'opération.
16:38Ces manœuvres sont intrasectables
16:42Ces manœuvres sont intrinsèquement interarmées
16:45et nécessitent une planification intégrée
16:47d'unités de l'armée de terre
16:49avec les moyens maritimes
16:51pour notamment gérer à la perfection
16:53la phase de changement de milieu
16:55et de commandement.
16:57Car une fois le débarquement commencé,
16:59c'est l'armée de terre
17:01qui assure la coordination des opérations.
17:03Dans d'autres pays du monde,
17:05les unités Amphibie sont des unités de la marine.
17:07En France,
17:09le choix a été fait de dédier
17:11des unités de l'armée de terre
17:13à l'action Amphibie avec la marine nationale.
17:15Deux brigades de l'armée de terre
17:17sont à vocation Amphibie.
17:19La 6ème brigade légère blindée
17:21dont le poste de commandement est à Nîmes
17:23et la 9ème brigade d'infanterie de marine.
17:25Le tout étant appuyé par les hélicoptères
17:27de la 4ème brigade d'aérocombat,
17:29la BAC.
17:31Le tout étant bien sûr
17:33destiné aussi à remplir d'autres missions.
17:35C'est-à-dire que la 9ème BIMA
17:37s'occupe surtout des missions d'engagement
17:39sur des théâtres très variés
17:41dont des théâtres de haute intensité.
17:43Et afin d'être le plus performant possible
17:45en opération Amphibie,
17:47les terriens s'exercent régulièrement
17:49à des modules maritimes.
17:53Maîtrise de l'élément,
17:55parcours avec obstacle,
17:57nage avec palme
17:59ou encore pilotage de bateaux semi-rigides,
18:01la panoplie est complète.
18:03Nous sommes de retour
18:05sur la terre ferme
18:07avec des militaires
18:09du 2ème régiment étranger d'infanterie
18:11qui composent quant à eux
18:13l'un des deux groupements d'aide
18:15à l'engagement Amphibie
18:17de l'armée de terre.
18:19Créés en 2015,
18:21ils interviennent en premier
18:23et de manière autonome
18:25pour apporter un appui tactique
18:27aux autres unités débarquées.
18:33Sur le camp des Garrigues,
18:35à proximité de Nîmes,
18:37ce sont de nouvelles recrues
18:39du GAEA
18:41qui sont en formation.
18:43L'exercice s'effectue à balles réelles.
18:51Des soldats
18:53qui sont recrutés parmi les meilleurs
18:55dans le régiment,
18:57donc ils sont sélectionnés
18:59pour leur aptitude physique,
19:01leur capacité à s'approprier
19:03des moyens technologiques
19:05assez poussés,
19:07à prendre des décisions
19:09en étant isolés,
19:11à tenir aussi dans la durée.
19:13C'est la mise en commun
19:15de l'ensemble de ces spécialités,
19:17artillerie pour guider des avions,
19:19pour guider des appuis,
19:21santé, transmission,
19:23combat d'infanterie,
19:25combat en zone urbaine,
19:27déminage, fouilles spécialisées.
19:29Le GAEA Amphibie
19:31est une unité composée
19:33de 150 militaires.
19:35Ici, ils sont issus
19:37de différentes spécialités
19:39de la 6e brigade légère blindée.
19:49Son objectif,
19:51reconnaître et renseigner le terrain
19:53en amont du débarquement
19:55du reste des troupes.
19:57Il y a des modes d'action
19:59mis en oeuvre par le GAEA
20:01comme des actions commando.
20:03Par exemple, se laisser dépasser
20:05pour aller détruire des objectifs
20:07à haute valeur ajoutée,
20:09que ce soit un PC,
20:11un poste de commandement,
20:13un nœud logistique important
20:15ou des objectifs de ce type,
20:17une batterie solaire,
20:19pour pouvoir conquérir
20:21la supériorité aérienne.
20:23L'ensemble de ses missions
20:25sont des séquences
20:27qu'il faut travailler
20:29à l'aide de scénarios improvisés.
20:37Durant la formation,
20:39l'accent est porté
20:41sur le niveau de tir et de combat.
20:43Comme ils vont travailler
20:45dans des petits groupes,
20:47on ne peut pas se permettre
20:49d'avoir quelqu'un qui,
20:51parce qu'il n'est pas combattant
20:53d'être homogène au sein du groupe,
20:55quelle que soit la spécialité,
20:57et être un combattant avant tout.
20:59On demande beaucoup d'autonomie
21:01à l'équipier qui va travailler
21:03à un niveau bien au-dessus
21:05de celui qu'on lui donnerait
21:07dans une compagnie de combat,
21:09je parle pour l'infanterie.
21:11On travaille directement
21:13sous les ordres du chef de corps,
21:15donc ça nous demande une rigueur
21:17et une implication totale.
21:19L'amphibie, c'est aussi
21:21un des objectifs de l'équipe.
21:23En pleine campagne,
21:25à quelques kilomètres de la Rochelle,
21:27des véhicules du 1er Régiment
21:29d'Infanterie de Marine
21:31jouent au chat et à la souris.
21:33Basé à Angoulême,
21:35le 1er RIMA est qualifié
21:37pour toutes les missions
21:39de combat blindé
21:41ou de renseignement en amphibie.
21:43Après un débarquement fictif
21:45pour travailler le milieu côtier,
21:47l'exercice se poursuit
21:49dans les terres.
21:51Deux groupes de plusieurs engins
21:53interprètent successivement
21:55les rôles d'assaillants
21:57et de défenseurs.
21:59La discrétion est de mise,
22:01il faut voir sans être vu.
22:03Il faut essayer
22:05de casser les formes.
22:07Le véhicule a des formes
22:09très carrées, très angulaires.
22:11On essaie de camoufler comme ça.
22:13On essaie de prendre aussi
22:15forcément des feuillages,
22:17des arbres qui viennent
22:19de la zone où on se camoufle.
22:21Si on se camoufle avec des fougères
22:23alors qu'on est dans une forêt
22:25où il n'y a pas de fougères,
22:27ça va dénoter, ça va pas faire propre.
22:29Globalement, c'est casser les formes,
22:31prendre du local, des couleurs.
22:33Le but, c'est de se fondre dans l'environnement.
22:35Une fois installé sur place,
22:37c'est rester immobile et faire le moins de bruit possible.
22:39Observateurs aux aguets,
22:41les lunettes de dernière génération
22:43aident au repérage des positions adverses.
22:45Pour être le plus efficient possible,
22:47des spécialistes du 11e régiment
22:49d'artillerie de marine
22:51se sont greffés au dispositif.
22:53On a besoin de matériel
22:55qui va nous permettre d'extraire
22:57les coordonnées.
22:59Ici, par exemple, j'ai une jumelle JMLR
23:01et elle va être couplée
23:03avec un GPS dagger
23:05qui va me permettre d'extraire des coordonnées
23:07relativement précises pour les transmettre
23:09à l'arrière.
23:11Fin d'exercice pour les blindés
23:13mais l'entraînement n'est pas terminé pour autant.
23:15Nous allons réaliser
23:17une infiltration en véhicule
23:19puis pédestre
23:21pour la dernière partie de l'infiltration
23:23pour être le plus discret possible.
23:25Puis à partir d'une cache
23:27qu'on aura localisée,
23:29on va pouvoir récupérer du matériel
23:31pour faire un franchissement en Tibi.
23:33Ici, le moyen utilisé sera des kayaks.
23:35On va s'infiltrer par la mer
23:37afin d'essayer de prendre du renseignement
23:39sur une position ennemie qui aurait été localisée
23:41dans la zone industrielle de la Rochelle.
23:476h du matin, dans une brume omniprésente,
23:49l'unité passe en mode furtif.
23:55Les treillis ont fait place
23:57aux combinaisons néoprènes.
24:11Malgré les nuits courtes,
24:13passées parfois à bord des véhicules blindés,
24:15une partie des troupes
24:17s'apprête à pagailler
24:19pour près de deux heures.
24:21L'idée du Général-Commandant de l'Imbima
24:23c'est de l'amphibie agile.
24:25On pense amphibie,
24:27on voit tout de suite Overlord
24:29et des gros bâtiments de débarquement,
24:31des PHA de la Marine Nationale.
24:33Mais l'amphibie, c'est aussi être capable
24:35d'affronter le milieu maritime,
24:37de connaître un peu le fonctionnement
24:39des marées, des vents,
24:41de la météo, de l'orientation en mer.
24:43Et toutes ces choses-là,
24:45ça ne s'apprend pas dans une salle.
24:47Donc c'est bon de le faire aussi sur le terrain
24:49avec les moyens les plus légers qu'on ait,
24:51c'est-à-dire des kayaks.
24:53En amphibie,
24:55s'adapter à l'environnement
24:57constitue un savoir-faire
24:59qu'il faut développer en permanence.
25:01Le milieu littoral,
25:03c'est quand même un milieu assez particulier,
25:05qui est souvent assez découvert,
25:07qui peut être marécageux.
25:09Le changement de milieu,
25:11il peut être compliqué parce qu'on a aussi des falaises.
25:13On apprend aussi à survivre
25:15dans ce milieu maritime
25:17puisqu'on peut être amené à durer plusieurs jours.
25:19Donc on a des gens qui sont spécialisés
25:21dans le domaine de la survie
25:23et qui vont être capables de nous apprendre
25:25à se nourrir,
25:27notamment avec ce qu'on trouve sur le terrain.
25:31Les composants de l'amphibie
25:33sont nombreux.
25:35L'opération est orchestrée
25:37par un état-major qui se renouvelle
25:39et s'inspire des doctrines les plus récentes.
25:41Avec ses quelques
25:4320 000 kilomètres de côte autour de l'Hexagone
25:45et des départements et territoires
25:47d'outre-mer, la France
25:49possède un savoir-faire reconnu en la matière
25:51qui lui confère un rôle
25:53important au sein de l'OTAN.
25:55Dans le contexte géopolitique
25:57actuel et avec
25:59les risques accrus de catastrophes naturelles,
26:01les forces amphibies
26:03demeurent on ne peut plus d'actualité.