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Les invités de #90minutesInfoWE débattent de l'actualité le samedi et le dimanche.

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00:00:00 Bonjour à toutes, bonjour à tous, très heureux de vous retrouver pour 90 minutes
00:00:04 info week-end.
00:00:05 Sur CNews, votre rendez-vous, toute l'actualité et les débats d'opinion avec nos invités.
00:00:10 Kevin Bossuet est avec nous aujourd'hui.
00:00:12 Bonjour.
00:00:13 Vous voyez le bienvenu.
00:00:14 Louis Morin nous a rejoint.
00:00:15 Bonjour.
00:00:16 Bonjour Lionel.
00:00:17 Et William T.
00:00:18 Bonjour.
00:00:19 William T.
00:00:20 L'actualité, les débats dans quelques instants.
00:00:21 En effet, d'abord un point sur l'information avec Trina Magdine.
00:00:24 Trois personnes sont décédées samedi dans l'Isère, deux alpinistes de 31 et 33 ans
00:00:31 ont dévissé dans la face nord du Dôme des Neiges des Écrins et un amateur de base
00:00:35 jump de 31 ans a heurté une falaise.
00:00:37 C'est un randonneur néerlandais qui a alerté les secours.
00:00:40 Les trois corps ont été évacués par un hélicoptère de la sécurité civile.
00:00:44 39 départements placés en vigilance orange ce dimanche.
00:00:48 De violents orages sont attendus sur une grande partie du nord et du sud-ouest de la France.
00:00:52 Météo France prévoit de fortes chutes de grêle, de fortes rafales de vent et une activité
00:00:57 électrique très importante.
00:00:58 Le pape François dénonce l'attaque brutale contre un lycée en Ouganda.
00:01:03 A l'occasion de l'Angelus dominical, le Saint-Père a appelé à prier pour la paix.
00:01:07 Je rappelle que l'attaque terroriste s'était produite dans la nuit de vendredi à samedi
00:01:11 près de la frontière de la République démocratique du Congo.
00:01:14 Le bilan fait état de 41 victimes, en majorité des étudiants.
00:01:18 Et pour la première partie de nos débats, retour sur la séance de dédicaces du nouveau
00:01:25 livre d'Éric Zemmour à Brest qui a dégénéré violemment hier avec des heurts devant l'hôtel
00:01:29 Océania.
00:01:30 On compte deux blessés.
00:01:31 Des militants d'extrême gauche ont manifesté contre la venue du leader de Reconquête.
00:01:35 Deux personnes ont été interpellées.
00:01:37 On revoit la séquence synthétique et on en parle avec nos invités.
00:01:41 Cassez-vous, cassez-vous, cassez-vous.
00:01:50 Cassez-vous, allez, allez, allez.
00:02:02 Des scènes malheureusement identifiables à ce qui a pu se passer ces dernières semaines,
00:02:17 voire ces derniers mois un peu partout en France dans les manifestations avec les Black
00:02:19 Lives Matter, la Sainte-Solide ou encore hier, on en reparlera d'ailleurs en Savoie.
00:02:23 Kevin Bossuet, que ce soit Éric Zemmour ou un autre politique, évidemment, ces actes-là
00:02:27 sont intolérables.
00:02:28 Évidemment que c'est intolérable ici.
00:02:30 C'est le règne de la violence.
00:02:32 Il y a une forme de romantisme de la violence et des cultures de la violence dans notre
00:02:36 société.
00:02:37 Vous savez, il y a deux types de gauche.
00:02:39 Il y a une gauche qui débat des concepts et une autre gauche qui veut les imposer et
00:02:43 qui veut ostraciser ceux qui ne pensent pas comme elle.
00:02:47 Ce qui s'est passé, ce ne sont pas de simples avectives.
00:02:50 Ce ne sont pas de simples heurts, comme j'ai pu le voir ici ou là dans la presse.
00:02:55 C'est une agression à caractère politique.
00:02:57 Le parti de M.
00:02:59 Zemmour est un parti qui est légal, qui défend des idées qui sont les siennes, mais qui
00:03:06 ont le droit d'être exprimées dans notre pays.
00:03:09 Là, qu'est-ce qu'on reproche à Éric Zemmour ? Enfin, les militants, qu'est-ce
00:03:13 que reprochent certains militants à Éric Zemmour ? D'avoir organisé une dédicace
00:03:18 et d'avoir rassemblé ses sympathisants.
00:03:20 Mais ça, c'est intolérable pour ces gens-là, qui se veulent être dans le camp du bien
00:03:25 et qui veulent bannir ceux qui ne pensent pas comme eux.
00:03:29 Et ces antifas sont une véritable gangrène dans notre société.
00:03:32 Prenons l'exemple à l'université, où vous avez des militants de l'Uni, la droite
00:03:38 universitaire, qui se font sans arrêt agresser, parfois physiquement, parce qu'ils défendent
00:03:43 des idées de droite et qu'ils luttent contre le wokisme au sein de nos facultés.
00:03:47 C'est évidemment intolérable.
00:03:49 Aujourd'hui, j'ai l'impression que quand on défend des idées de droite, on a du courage,
00:03:54 il faut vraiment de la force, parce qu'il y a en face des gens qui veulent nous faire
00:03:58 taire.
00:03:59 Et s'ils n'y arrivent pas par la voie légale, ils utilisent la voie illégale, c'est-à-dire
00:04:03 la violence, la violence physique.
00:04:04 Dans cet événement, il y avait des personnes âgées et des adolescents.
00:04:08 Est-ce que vous vous rendez compte ? Sans prendre à des gens les plus faibles.
00:04:12 C'est ça la gauche d'aujourd'hui, qu'elle l'a jetée.
00:04:14 Tout ceci est aussi au nom de la liberté d'expression, quelles que soient d'ailleurs
00:04:17 les idées politiques, qu'on soit d'accord ou pas d'accord avec Éric Zemmour.
00:04:20 Mais c'est vrai, Lourenc, c'est rarement un politique de gauche ou d'extrême gauche
00:04:23 qui est victime de ce genre de violence ou de ce genre de tentative de baillon, de baillonnage.
00:04:29 Il faut être très clair, les images qu'on a vues et les images les plus violentes n'ont
00:04:33 pas été diffusées parce que les images les plus violentes sont sur les réseaux sociaux.
00:04:37 On voit un homme qui a la tête en sang.
00:04:41 Ce sont des images qui sont absolument abominables dans un État de droit, dans un pays comme
00:04:48 la France.
00:04:49 Alors je voudrais simplement apporter une petite nuance, ce n'est pas ça la gauche
00:04:52 aujourd'hui.
00:04:53 Les antifas, ce ne sont pas des représentants de la gauche et très souvent, eux-mêmes
00:04:58 sont d'ailleurs des militants aussi contre la gauche institutionnelle, contre la gauche
00:05:04 de gouvernement, contre la gauche politique.
00:05:06 Les antifas, c'est quand même une organisation à part.
00:05:09 Est-ce une organisation politique d'ailleurs ? Est-ce qu'il y a une idéologie politique
00:05:13 derrière tout ça ? Ça ressemble plus à de l'anarchie qu'à autre chose.
00:05:18 Exactement, les antifas, on sait qu'ils sont organisés de manière… Alors ils sont suivis
00:05:22 quand même par les services de renseignement, mais ils ne sont pas toujours organisés de
00:05:26 manière très institutionnelle, ils ne sont pas toujours organisés dans des institutions,
00:05:30 dans des associations déposées.
00:05:32 Il est parfois difficile de les suivre et de les dissoudre.
00:05:35 Mais maintenant, une fois qu'on a dit ça, ce qui est scandaleux, c'est que le préfet
00:05:39 du Finistère, il savait très bien qu'il y allait avoir une manifestation politique,
00:05:44 en l'occurrence celle organisée légalement par Éric Zemmour pour sa séance de dédicace,
00:05:50 et il n'a pas su organiser la sécurité, il n'a pas su préserver la démocratie.
00:05:56 On peut quand même se poser la question dans un État de droit, à partir de quand est-ce
00:06:00 qu'on trouve ça normal qu'il puisse y avoir des échauffourées, qu'il puisse
00:06:05 y avoir des débordements, qu'il puisse y avoir des attaques en raison des opinions
00:06:09 politiques ? Il faut juste rappeler quelque chose.
00:06:12 Il faut juste rappeler quelque chose, c'est que dans le Code pénal, les discriminations
00:06:16 en raison des idées politiques sont condamnées au même titre que toute autre discrimination,
00:06:21 au même titre que les discriminations en raison de la couleur de peau, au même titre
00:06:25 que les discriminations en raison de la religion ou en raison de la sexualité.
00:06:29 Et moi je pense, si vous voulez, qu'à partir du moment où on ne fait pas respecter la
00:06:34 loi sur l'ensemble du territoire, eh bien en réalité on ne peut qu'avoir des phénomènes
00:06:41 de victimisation, d'incompréhension aussi de la part des militants d'Éric Zemmour.
00:06:46 Avant de lire la réaction d'Éric Zemmour sur son compte Twitter, et je vous cède la
00:06:50 parole Kevin Bossuet, mais je voudrais juste entendre William T sur, non pas uniquement
00:06:54 cet événement-là, mais surtout sur cette généralisation d'une certaine violence
00:07:00 politique.
00:07:01 C'est de cela dont il s'agit William T.
00:07:02 De toute façon, la violence c'est l'outil des faibles.
00:07:04 Vous êtes violent lorsque vous n'êtes pas capable de convaincre les gens par les mots
00:07:07 et par la force de vos idées.
00:07:09 Donc les crépuscules les plus violentes sont les crépuscules les plus minoritaires.
00:07:12 Et ce qui se passe en France, c'est qu'actuellement la démocratie c'est la victoire de l'aide
00:07:16 d'une majorité.
00:07:17 Pour faire adopter une loi, il faut une majorité de vote à l'Assemblée nationale.
00:07:20 Pour faire un président de la République, il faut une majorité de suffrage.
00:07:22 Or, quand vous utilisez la violence, c'est les groupes diminoritaires.
00:07:26 Donc on assiste à une tyrannie des minorités qui ne savent, qui ne pourront pas s'imposer
00:07:30 par le champ démocratique et qui essayent d'imposer leurs idées par la violence, par
00:07:34 le désordre et par le bordel.
00:07:36 On a les antifas qui attaquent Éric Zemmour.
00:07:39 Vous avez des personnes qui bloquent une construction d'une TGV à grande vitesse,
00:07:43 Lyon-Turin.
00:07:44 Vous avez des personnes qui bloquent la construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
00:07:45 Vous avez des personnes qui bloquent un processus d'adoption légale qui est la réforme des
00:07:49 retraites.
00:07:50 Donc vous avez un ensemble de personnes qui se disent, on ne peut plus imposer nos idées
00:07:53 par la victoire démocratique, par le débat d'idées.
00:07:56 Donc en fait, on n'essaye même plus de débattre, on essaye d'abattre nos adversaires.
00:08:00 Et en l'occurrence, ce qu'essayent de faire ces gens-là, c'est d'abattre leurs ennemis.
00:08:04 Vous n'êtes plus sur un champ démocratique où vous avez un challenger, un concurrent
00:08:07 à une élection.
00:08:08 Vous n'avez plus quelqu'un avec qui vous voulez débattre d'un projet ou pas, est-ce
00:08:11 que vous êtes pour ou est-ce que vous êtes contre.
00:08:12 Vous essayez d'abattre les adversaires.
00:08:14 Ce qu'essayent de faire ces personnes-là, c'est l'expression pure du totalitarisme
00:08:18 classique, c'est-à-dire que vous voyez quelqu'un et vous voulez l'abattre politiquement et
00:08:21 l'exclure du champ démocratique.
00:08:22 Ils ne veulent pas combattre les idées d'Éric Zemmour, ils veulent l'exclure politiquement,
00:08:26 ils veulent l'abattre politiquement, comme ils veulent abattre les CRS, comme ils veulent
00:08:29 abattre les forces de l'ordre, comme ils veulent abattre certaines personnalités politiques.
00:08:32 Et je rejoint tout à fait ce qui a été dit précédemment, c'est qu'ils veulent
00:08:35 exclure toutes les idées qui se représentaient traditionnellement par la droite en France.
00:08:38 Et tout ceci, Kévin Bossuet, contribue à ce que l'on appelle la crise démocratique.
00:08:43 On a beaucoup prononcé ce terme-là, notamment au sein de l'hémicycle dans l'Assemblée
00:08:46 nationale, mais c'est tout simplement aussi dans la rue, c'est devenu un mode d'expression.
00:08:50 Ah mais c'est devenu un mode d'expression, c'est-à-dire que les gens aujourd'hui sont
00:08:54 incapables d'échanger dans la pacification, ils sont sans arrêt en train de s'infronter,
00:09:00 d'être dans l'invective, et maintenant on voit apparaître des violences physiques.
00:09:04 On a vu par exemple les violences contre les élus véritablement s'accroître.
00:09:11 Mais moi j'aimerais répondre à ce que disait Louis.
00:09:13 Je fais évidemment la différence entre la gauche et l'extrême gauche, mais moi ce
00:09:18 qui me gêne, c'est quand la gauche… Il y en a de moins en moins.
00:09:21 Mais moi ce qui me gêne, c'est quand la gauche ne condamne pas ce genre de choses.
00:09:25 Il y a une forme de complicité tacite.
00:09:27 Lorsqu'il y a eu les exactions à Saint-Brévin, toute la gauche moralisatrice était là pour
00:09:34 condamner à juste triste ce qui s'était passé.
00:09:37 Mais là, on n'entend rien.
00:09:38 Même une partie des journalistes de gauche dans certaines rédactions, je ne vais pas
00:09:43 citer ces journaux, mais je pense par exemple à Libération, osent dire qu'il s'agit
00:09:48 de violences qui venaient des deux côtés.
00:09:52 Mais non, là la violence vient d'un seul côté, elle vient des militants d'ultra-gauche.
00:09:58 Donc il faut quand même le dire, cette complicité tacite vis-à-vis de l'extrême gauche me
00:10:03 pose problème.
00:10:04 On est quand même dans un pays où le pacte social a été fondé autour d'une rupture
00:10:09 violente, c'est-à-dire la Révolution française et non pas d'un changement de système.
00:10:13 Et je pense que cette culture politique, on l'hérite également de cela.
00:10:16 Réponse de Louis Morin, juste après la lecture de la réaction d'Éric Zemmour sur son compte
00:10:20 Twitter, on a effectivement le sentiment que c'est cette attaque en cours qui parle de
00:10:26 triple scandale avec notamment les milices d'extrême gauche.
00:10:30 Ça, évidemment, ce sont ses propos, les antifas et puis la presse.
00:10:34 En effet, comme vient de le dire Kevin Bossuet, ou peut-être les partis politiques ou une
00:10:39 tendance politique qui semble corroborer ou valider ce qui peut se passer, ce qui s'est
00:10:45 passé notamment hier à Brest.
00:10:47 C'est vrai que c'est un téroge parce qu'on se dit que si jamais un tel événement était
00:10:51 arrivé à un parti politique de gauche, eh bien probablement qu'aujourd'hui, toute
00:10:57 la classe politique de manière unanime, mais à la fois effectivement les représentants
00:11:01 de gauche, d'extrême gauche, de droite, d'extrême droite, eh bien, feraient bloc
00:11:06 pour dire qu'il faut préserver, qu'il faut sauver la démocratie et empêcher en fait
00:11:14 toutes les attaques physiques, toutes les violences qu'il peut y avoir contre des représentants
00:11:18 politiques.
00:11:19 Et là, cette fois-ci, on a l'impression d'un silence assourdissant finalement autour
00:11:24 de cet événement.
00:11:25 Ça interroge quand même parce que normalement, on devrait vraiment avoir une réaction globale,
00:11:31 y compris même du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui pour le moment est silencieux.
00:11:35 Le préfet devrait avoir à rendre des comptes sur cet événement.
00:11:39 Et effectivement, on a un peu le sentiment, si vous voulez, qu'on laisse passer, on laisse
00:11:43 s'installer des violences à caractère politique dans l'ensemble du pays.
00:11:47 Et effectivement, le problème, c'est qu'à partir du moment où on constate que c'est
00:11:51 possible, eh bien, ça donne envie à d'autres d'eux-mêmes s'y mettre, puisqu'ils se disent
00:11:58 après tout, c'est un mode d'action tolérable, acceptable.
00:12:01 C'est comme ça que l'on peut réussir à se faire entendre.
00:12:04 Et donc, c'est finalement un phénomène de mimétisme.
00:12:07 Et cela ne concerne pas que la politique.
00:12:09 Cela rejoint de nombreux pans de notre société.
00:12:12 Et on a le sentiment que c'est la population qui décide de se faire justice elle-même.
00:12:18 Les concerts de Gérard Depardieu, à qui on reproche à juste titre, très vraisemblablement,
00:12:23 mais moi, je ne vais pas me mettre à la place du procureur ou du juge, mais de nombreuses
00:12:26 choses.
00:12:27 Les concerts de Gérard Depardieu, cette semaine, là aussi, ont vu des manifestants, des manifestantes
00:12:32 pour que justement le spectacle n'ait pas lieu.
00:12:35 Donc, c'est un mode d'expression en fait pour toute notre société et pas uniquement
00:12:39 dans le champ politique, William Tay.
00:12:41 De toute façon, vous avez un deux poids deux mesures qui est tenu par le camp du bien.
00:12:44 C'est-à-dire que si par cas vous êtes dans le bon camp, vous avez le droit d'agresser
00:12:47 des personnes.
00:12:48 Si par cas vous êtes victime et que vous êtes dans le mauvais camp, ce n'est pas grave,
00:12:50 c'est de votre faute, vous l'avez un peu cherché.
00:12:52 Je vais illustrer par plusieurs exemples.
00:12:53 Max Weber disait que l'État possédait le monopole d'aviance légitime.
00:12:57 Maintenant, ça a changé.
00:12:58 Ce n'est plus l'État qui possède le monopole d'aviance légitime, parce que vous avez des
00:13:00 policiers qui n'ont pas le droit d'entrer dans certains quartiers.
00:13:02 Ceux qui possèdent le monopole d'aviance légitime, c'est les gens d'extrême gauche
00:13:05 et d'ultra gauche qui peuvent décider qui on accepte dans le débat public, qui a le
00:13:09 droit de faire une représentation, qui a le droit d'être riche, qui a le droit d'être
00:13:12 agressé et qui a le droit d'être acquêté.
00:13:14 Lorsque vous avez des manifestants sur la réforme des retraites qui rentrent dans le
00:13:17 siège de LVMH, ils sont rentrés, personne n'a été intervenu et tout s'est bien passé.
00:13:21 Est-ce que vous avez des gens comme Mélenchon qui ont dit "c'est un scandale, le siège
00:13:25 de Bernard Arnault a été attaqué", non, personne n'a réagi.
00:13:27 Lorsque vous avez Gérard Depardieu qui se fait attaquer, c'est pas grave, il peut se
00:13:30 faire attaquer, de toute façon ça doit être un poivre de droite, donc il peut se faire
00:13:33 agresser, c'est pas grave, il a bien cherché.
00:13:34 Et pour certains qui manifestent, qui l'accusent de viol également.
00:13:39 Ensuite après quand c'est Éric Zemmour qui se fait attaquer, comme là actuellement,
00:13:43 tant pis, c'est pas grave, il n'a pas à parler, de toute façon c'est un fasciste.
00:13:45 Lorsque vous avez certaines personnes qui viennent tenir une conférence à Sciences
00:13:48 Po, comme Élisabeth Bain d'Inter ou comme d'autres personnes, c'est pas grave, ce
00:13:51 sont des fachos, ils n'ont pas le droit de s'exprimer.
00:13:52 Et donc du coup, en conséquence de ça, vous avez des gens qui décident qui a le droit
00:13:57 d'être agressé, qui a le droit d'être une victime ou pas.
00:13:59 Et en conséquence de ça, vous le déclinisez sur l'ensemble de la société.
00:14:02 Lorsque vous avez des personnes dans les dix quartiers déperdus de la République qui
00:14:05 agressent certaines personnes, vous dites "c'est pas grave, ils ont l'excuse parce
00:14:08 qu'ils sont racisés".
00:14:09 Et donc en conséquence, vous créez un deux poids deux mesures.
00:14:11 Vous avez des gens qui ont le droit d'être agressé, vous avez des gens qui n'ont pas
00:14:15 le droit de se porter victime.
00:14:16 Et à ce moment-là, on introduit une rupture entre qui est un bon français et qui n'est
00:14:20 pas un bon français.
00:14:21 Le problème, c'est que lorsque vous mettez des discriminations, qui décide d'opérer
00:14:24 ces discriminations ? Est-ce que c'est la loi qui le décide ? Est-ce que c'est la
00:14:26 majorité des citoyens qui le décide ? Non, c'est la presse de gauche, le camp du bien.
00:14:29 Et c'est le camp du bien qui va décider qui a le droit d'être agressé et qui n'a
00:14:31 pas le droit de l'être.
00:14:32 Autre exemple de revendication par la force et le chaos, des violences entre manifestants
00:14:36 radicaux et des policiers qui ont eu lieu hier, peu après le départ de la manifestation
00:14:40 non autorisée, encore une fois, contre ce projet de ligne ferroviaire au Lyon-Lyon
00:14:44 à Turin.
00:14:45 On y revient dans un instant, mais d'abord le récit d'Augustin Donadue et de Sarah
00:14:51 Fenzari.
00:14:52 Les autorités s'y étaient préparées.
00:14:54 Mais les manifestants radicaux attendus par la préfecture se sont quand même rassemblés,
00:15:00 en tête de cortège.
00:15:01 Vers 15h, un groupe de radicaux s'est constitué en black bloc, environ 300 personnes.
00:15:08 Et ils ont commencé à jeter des pierres et d'autres projectiles sur les unités de
00:15:14 force mobile qui étaient en barrage sur le pont.
00:15:17 Des sommations ont été réalisées et des gaz lacrymogènes utilisés pour maintenir
00:15:24 à distance les manifestants hostiles.
00:15:25 Les forces de l'ordre étaient pourtant mobilisées en nombre de 2000 policiers et gendarmes appuyés
00:15:30 par des drones et deux hélicoptères pour survoler la zone.
00:15:34 Rassemblés sur le pont de la rivière de l'Arc, les policiers ont été la cible de
00:15:38 nombreux jets de projectiles en provenance des black bloc.
00:15:42 Comme en témoigne cette caméra embarquée côté gendarmerie.
00:15:45 D'ailleurs, que les gendarmes sont parvenus à contenir, notamment grâce au travail effectué
00:15:53 par leurs collègues aux frontières, qui ont pu interdire l'entrée sur le territoire
00:15:58 à de nombreux radicaux venus de l'étranger.
00:16:01 "Il y a un certain nombre de bus qui ont fait marche arrière à la frontière italienne
00:16:05 et qui sont repartis de l'autre côté des Alpes.
00:16:08 Donc c'est sans doute des éléments radicaux grâce aux interdictions administratives du
00:16:12 territoire qui ne sont pas venus manifester et surtout être violents dans le cortège."
00:16:18 En marge des violences, une partie des quelques 3000 manifestants rassemblés ont traversé
00:16:23 la rivière, tenté de bloquer l'autoroute et interrompu la circulation des trains.
00:16:29 Le calme est revenu peu après 18h30.
00:16:32 12 gendarmes ont été blessés lors de ces affrontements.
00:16:35 Et le point de vue de nos invités dans un instant, mais cette question ou ces questions,
00:16:41 24h après, y a-t-il encore des manifestants sur place ? Quel est le bilan des blessés
00:16:46 parce qu'il y en a eu ? Les questions et les réponses pour Adrien Spiteril, un des
00:16:49 envoyés spéciaux CNews en Maurienne.
00:16:51 Oui le calme est revenu ici dans la vallée de la Maurienne, les manifestants participent
00:16:56 à des balades naturalistes et quittent progressivement le camp de la chapelle ce matin.
00:17:01 Des débats autour de la question de l'eau et du projet de ligne ferroviaire entre Lyon
00:17:06 et Turin ont été organisés.
00:17:08 Et puis ici devant ce centre hospitalier de Saint-Jean de Maurienne, une centaine de manifestants
00:17:13 sont venus apporter leur soutien à deux manifestants blessés hier au cours de la manifestation.
00:17:19 Des manifestants qui assurent qu'ils reviendront dans les prochains mois pour protester contre
00:17:27 ce projet de ligne ferroviaire, qui disent être frustrés de ne pas avoir pu avancer
00:17:32 davantage hier, bloqués par les forces de l'ordre.
00:17:36 Les forces de l'ordre qui continuent de sécuriser la zone et de surveiller la vallée de la
00:17:42 Maurienne.
00:17:43 Mais aucune manifestation ne semble se dessiner cet après-midi ou dans la soirée.
00:17:47 Voilà pour ce bilan.
00:17:49 On se demande véritablement, c'est ce que l'on disait Louis Morin tout à l'heure,
00:17:53 si ces casseurs ont vraiment des convictions politiques.
00:17:56 Ils sont là aussi pour s'affronter et se confronter aux forces de l'ordre.
00:17:59 Mais peut-on parler aussi de l'échec de l'État ou des institutions qui ne parviennent
00:18:04 pas à établir un dialogue ? Il est impossible de dialoguer avec ces individus.
00:18:07 Au bout d'un moment, à qui la faute ?
00:18:10 Et ça pose de nombreuses questions, dont l'une qui a été soulevée tout à l'heure
00:18:14 par William T.
00:18:15 Le monopole de la violence légitime, finalement.
00:18:18 Est-ce qu'aujourd'hui il est toujours à l'État ou assiste-t-on à un déport du
00:18:23 monopole de la violence légitime vers des organisations informelles, parapolitiques,
00:18:28 internationales ?
00:18:29 Puisqu'on voit que de nombreux manifestants issus des Black Blocs, des Antifa, viennent
00:18:33 d'Allemagne ou d'Italie, comme c'était le cas sur le projet Lyon-Turin, ils ont été
00:18:38 bloqués à la frontière.
00:18:39 Ça interroge.
00:18:40 Pourquoi ça interroge ?
00:18:41 Parce que le monopole de la violence légitime, selon Max Weber qui l'a théorisé, c'est
00:18:47 ce qui permet de définir un État.
00:18:49 Donc aujourd'hui, si l'État, si la France n'a plus le monopole de la violence légitime,
00:18:54 la France n'est plus un État, n'est plus légitime en tant que telle.
00:18:58 Ça interroge quand même sur les fondamentaux, sur ce qu'on est finalement.
00:19:03 Est-on encore un État en situation de s'affirmer ?
00:19:08 Et puis finalement, ça interroge aussi, et vous l'avez souligné, sur la crise de représentation.
00:19:13 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, si vous avez des individus qui en arrivent à la violence,
00:19:19 c'est évidemment aussi en partie pour l'ambiance que cela génère chez eux, pour les émotions.
00:19:26 Parfois d'ailleurs, ce sont des individus qui sont assez proches des mouvements que
00:19:31 l'on peut constater dans le domaine du foot.
00:19:33 Ils veulent se battre, c'est aussi par goût de la violence.
00:19:36 Mais pas que.
00:19:37 Il y a aussi une crise de représentation aujourd'hui, une crise de la représentativité.
00:19:42 Et finalement, ça interroge.
00:19:43 Doit-on passer à une 6e République ? La question est ouverte.
00:19:48 Vous venez de faire la définition du hooliganisme politique.
00:19:51 Pas loin en tout cas.
00:19:52 Et alors tout ceci peut être encouragé par certains politiques.
00:19:55 Je voudrais juste vous faire découvrir ou redécouvrir le tweet de Mathilde Panot, la
00:19:59 présidente de la France insoumise à l'Assemblée nationale, à ce sujet-là, où elle dit que
00:20:05 nous sommes des milliers pour exiger l'arrêt du Grand Projet.
00:20:07 Les responsabilités de cet écocide ont des noms.
00:20:09 Et elle cite évidemment le président Macron et de grosses entreprises.
00:20:14 Ce qu'il faut savoir tout de même, et je céderai la parole à William et Kévin dans
00:20:17 un instant, c'est qu'à l'origine de ces manifestations, il y a le mouvement Soulèvement
00:20:21 de la Terre, qui lui n'a toujours pas été dissous, malgré les procédures en cours.
00:20:25 C'est assez inquiétant parce que Anthony Cortez, qui est journaliste spécialisé dans
00:20:29 l'éco-résistance, l'éco-terrorisme, explique bien ce qu'est ce mouvement et ce que le détruire
00:20:35 pourrait provoquer.
00:20:36 Les soulèvements de la Terre, d'abord, elles se basent sur un point, c'est la mise en place
00:20:41 d'un flanc radical.
00:20:42 Là, on l'a vu encore une fois, et on le voit sur différentes manifestations, c'est amener
00:20:48 des éléments radicaux, notamment venus de l'ultra-gauche, avec des éléments modérés
00:20:52 pour être craints par le pouvoir politique et amener le pouvoir politique à discuter
00:20:56 avec le flanc modéré.
00:20:58 Et là, on voit en fait deux courants se dessiner du côté des soulèvements de la Terre.
00:21:02 De nombreux agents de services de renseignement qui nous disaient qu'il y a un risque de
00:21:05 voir apparaître un phénomène des poupées russes, c'est-à-dire qu'en brisant cet élan
00:21:10 et ce mouvement que constituent les soulèvements de la Terre, on peut voir apparaître de plus
00:21:14 petits groupes éparpillés mais beaucoup plus radicaux et qui n'auront pas, quelque part,
00:21:19 l'obligation de faire des compromis avec les plus modérés.
00:21:22 Et là, on va vers un risque sécuritaire.
00:21:25 Vouloir dissoudre les soulèvements de la Terre, c'est aussi prendre le risque de baïonner
00:21:29 tout un mouvement écologiste ou en tout cas une grande partie.
00:21:32 Donc voilà, dissoudre les soulèvements de la Terre, il faut pourquoi pas lancer le débat,
00:21:37 mais ce n'est pas du tout sans risque.
00:21:38 Ce n'est pas sans risque ? Ça fait un peu froid dans le dos tout de même.
00:21:41 J'ai l'impression que nous sommes cernés, Kevin Bossuet.
00:21:44 Parce que même si on agit, si l'État agit pour essayer de dissoudre un mouvement tel
00:21:47 que celui-ci, finalement, ça pourrait provoquer faire des petits.
00:21:51 Oui, bien sûr, ça pourrait faire des petits et je pense que ça ne servirait pas à grand-chose,
00:21:56 malheureusement.
00:21:57 Regardez ce que sont en train de faire les Allemands.
00:21:59 Les Allemands sont en train de s'en prendre à des militants politiques de manière très
00:22:04 individuelle.
00:22:05 Il y a le parquet de Munich qui a ouvert différentes enquêtes.
00:22:08 Il y a par exemple un militant qui a été condamné parce qu'il a ouvert sur Internet
00:22:12 une cagnotte pour financer des actions illégales.
00:22:16 Là, on s'en prend à quelqu'un qui a un nom et je pense que c'est beaucoup plus efficace.
00:22:21 Après, je voudrais revenir sur le début du sujet.
00:22:25 C'est-à-dire quand vous avez des élus de la République qui donnent de la légitimité
00:22:32 à tous ceux qui bravent la loi.
00:22:34 Je trouve ça scandaleux.
00:22:35 On ne peut pas faire la loi la semaine et défaire les lois le week-end.
00:22:39 On ne peut pas porter l'écharpe tricolore la semaine et finalement, le week-end, légitimer
00:22:44 des actions qui ont lieu contre une décision de l'État français à travers ses préfets.
00:22:49 Ces gens jouent un jeu très dangereux et participent à la crise démocratique.
00:22:54 Madame Pannot et Madame Rousseau, par exemple, pour les citer, sont irresponsables.
00:22:58 Le maire de Lyon, le maire de Grenoble aussi ont encouragé ce mouvement hier,
00:23:02 notamment 30 secondes avant la pause pour vous laisser réagir peut-être sur le mouvement.
00:23:08 De toute façon, l'État est fort contre les faibles et les faibles contre les forts.
00:23:11 Lorsqu'il faut s'attaquer aux dealers, aux zadistes, etc.
00:23:14 et aux mouvements d'ultra-gauche et les black blocs, il n'y a jamais personne.
00:23:17 On n'est pas en capacité de dissoudre, on n'est pas en capacité de les arrêter.
00:23:19 Pourtant, ce sont les mêmes chaque année.
00:23:20 Chaque semestre, vous avez une manifestation, c'est les 500 mêmes radicaux qui viennent.
00:23:24 On est incapable de les arrêter.
00:23:25 Donc, ça veut dire que l'État choisit qui on arrête ou pas.
00:23:27 Par contre, lorsque vous avez quelqu'un qui porte mal le masque,
00:23:29 qui fume un peu trop près, etc.
00:23:31 Là, vous êtes en capacité de les arrêter.
00:23:32 Et c'est ça le problème.
00:23:33 C'est-à-dire que l'État est incapable de vouloir s'attaquer aux véritables problèmes de la société
00:23:37 qui sont ces ultra-violences, ces black blocs, etc.
00:23:39 Et par contre, on a en capacité d'emmerder les gens sur leur permis de conduire,
00:23:43 sur le gasoil et sur comment on se conduit
00:23:44 et comment est-ce qu'il faut acheter le bon ticket de caisse ou pas.
00:23:46 Et je pense que c'est la véritable injustice en France.
00:23:48 On marque une pause.
00:23:49 On se retrouve dans quelques instants.
00:23:50 Deuxième partie des débats 90 minutes Info Week-end.
00:23:53 A tout de suite.
00:23:53 Deuxième partie de nos débats dans quelques instants
00:24:00 avec une connotation politique sur ces news.
00:24:03 Mais d'abord, un point sur l'actualité.
00:24:05 Trina Magdine.
00:24:06 Emmanuel Macron au Mont-Valérien.
00:24:11 Il a présidé ce matin la cérémonie de commémoration du 83e anniversaire
00:24:15 de l'appel du 18 juin 1940.
00:24:18 Le chef de l'État s'est recueilli dans la clairière des fusillés
00:24:20 où résistants et otages furent exécutés.
00:24:23 Élisabeth Borne et le ministre des Armées Sébastien Lecornu
00:24:26 ainsi que de nombreuses autorités militaires étaient présentes.
00:24:30 Deuxième marche blanche en hommage à Lincey ce matin à Vendin-le-Vieil
00:24:34 dans le Pas-de-Calais.
00:24:35 Plusieurs centaines de personnes vêtues de blanc étaient réunies
00:24:37 pour réclamer des mesures concrètes de protection des élèves.
00:24:41 Victime de harcèlement scolaire,
00:24:42 Lincey s'est donné la mort le 12 mai dernier à l'âge de 13 ans.
00:24:46 Sa famille a porté plainte contre l'établissement,
00:24:48 le rectorat, des policiers et Facebook.
00:24:51 Dix trafiquants arrêtés au Pakistan
00:24:53 après le naufrage d'un bateau de migrants en Grèce.
00:24:55 Ils sont soupçonnés d'être impliqués dans le trafic d'êtres humains
00:24:58 qui a coûté la vie à 78 personnes.
00:25:01 Neuf personnes avaient déjà été arrêtées
00:25:02 dans la région pakistanaise du Cachemire.
00:25:05 Elles font actuellement l'objet d'une enquête pour leur implication
00:25:07 dans la facilitation de l'ensemble du processus.
00:25:13 La politique, je vous le disais pour nos débats et nos invités,
00:25:15 42% des Français ont déjà voté pour une liste
00:25:18 ou un candidat du Rassemblement national.
00:25:19 C'est ce que révèle une enquête IFOP fiduciale pour le JDD et Sud Radio.
00:25:24 Le parti de Marine Le Pen gagne en crédibilité,
00:25:26 mais apparemment suscite aussi toujours l'inquiétude.
00:25:29 Sarah Fenzari.
00:25:30 Un an après l'installation de 89 députés
00:25:35 du Rassemblement national au Palais-Bourbon,
00:25:38 le parti a du mal à se départir d'une image qui lui colle à la peau.
00:25:42 Selon une étude IFOP fiduciale pour le journal du dimanche,
00:25:45 70% des Français qualifient le parti d'extrême droite,
00:25:49 59% de raciste.
00:25:51 Pourtant, pour 28% des personnes interrogées,
00:25:54 le parti inquiète moins que la France insoumise
00:25:57 portée par Jean-Luc Mélenchon.
00:25:59 Sans doute cela est-il dû à sa chef de file
00:26:02 qui d'année en année a su lisser son image
00:26:04 et a pu s'attirer la sympathie des électeurs.
00:26:07 31% des sondés sont convaincus qu'elle appliquera son programme
00:26:11 une fois arrivée au pouvoir.
00:26:13 26% la qualifient de sincère et 24% d'honnête.
00:26:18 En revanche, le RN reste un parti de rejet
00:26:20 plus qu'un parti d'adhésion.
00:26:22 61% de ceux qui ont un jour voté pour l'un de ses candidats
00:26:26 l'ont fait en dépit du reste.
00:26:28 Une des pièces maîtresses de la stratégie du RN
00:26:31 rassemblée sur ses thématiques historiques.
00:26:34 86% des électeurs par exemple sont d'accord avec l'affirmation
00:26:38 "la France est un pays de culture chrétienne".
00:26:41 Ils sont rejoints par 82% de l'ensemble des Français.
00:26:45 Le parti continue de diviser sur certaines positions
00:26:48 plus clivantes comme le rétablissement de la peine de mort.
00:26:52 69% des électeurs sont pour, contre 50% des Français.
00:26:57 A 4 ans d'une nouvelle présidentielle,
00:26:58 le RN est plus ancré, plus crédible,
00:27:02 mais toujours en quête d'incarnation.
00:27:04 Le RN, le RN est-il devenu un parti normal ?
00:27:11 Peut-il le devenir ?
00:27:14 Je ne sais pas si ça devient un parti normal,
00:27:16 c'est un parti un peu spécifique sur la scène politique française,
00:27:19 c'est un parti qui a toujours été rejeté.
00:27:21 Ils sont construits comme ça lors de la fondation par Jean-Marie Le Pen.
00:27:24 Et du coup, ce que montre ce sondage, c'est qu'ils bénéficient de ça aussi,
00:27:27 dans la mesure où beaucoup de Français se disent
00:27:29 "comme c'est le seul parti qui n'a pas gouverné la France,
00:27:31 c'est le seul parti qui n'a pas coulé la France depuis les années 80,
00:27:33 comme la France, on ne peut pas dire que ça a été la grande expansion,
00:27:35 la grande croissance économique, la prospérité à tous les niveaux,
00:27:40 l'assurance de la sécurité dans toutes les rues et dans tous les villages de France,
00:27:43 bon voilà, comme les résultats ne sont quand même pas terribles,
00:27:46 beaucoup de Français se disent "au niveau local, au niveau départemental,
00:27:49 au niveau régional, surtout au niveau de la France,
00:27:50 donc au niveau de la présidence de la République,
00:27:52 l'État a été mal géré depuis une quarantaine d'années,
00:27:54 et comme on regarde quel parti n'a pas géré,
00:27:56 quel parti n'a pas été au pouvoir, on se dit "et que le Rassemblement national
00:27:59 qui aujourd'hui n'a jamais été au pouvoir ?
00:28:00 Jean-Luc Mélenchon a déjà été sénateur socialiste,
00:28:02 il a même été ministre de L'Honnel-Jospin,
00:28:04 et ensuite, après toutes les autres formations politiques,
00:28:06 ont désormais participé de près ou de loin au pouvoir,
00:28:08 et du coup, beaucoup de Français, 42% se disent "on va voter pour eux,
00:28:11 parce que c'est le seul qui n'a pas été mouillé dans le fait
00:28:16 que la France, notre pays, a été coulé".
00:28:17 Ensuite, après, est-ce que pour autant, ça en fait un parti normal ?
00:28:20 Non, pour plusieurs raisons.
00:28:21 La première, c'est que historiquement, il y a toujours une méfiance
00:28:24 de beaucoup de Français à l'égard de l'origine du parti politique.
00:28:27 Est-ce que Marine Le Pen tient un discours d'extrême droite ?
00:28:29 Non, pour autant, il n'y a pas très longtemps,
00:28:31 Erdogan a été élu, il a commencé comme un laïcard,
00:28:33 et aujourd'hui c'est le patron de l'islamisme dans le monde.
00:28:36 Donc, est-ce qu'on peut véritablement croire que Marine Le Pen
00:28:38 ne mènera pas une politique d'extrême droite,
00:28:39 voire plus loin, une fois qu'elle sera au pouvoir ?
00:28:41 Les Français se disent "on peut voter pour elle,
00:28:43 et on peut se faire anacher après".
00:28:43 Ça s'est déjà arrivé, et d'ailleurs, ils ont voté pour certains partis,
00:28:46 et ils se sont fait anachés après.
00:28:47 Ensuite, après, deuxième point, c'est que le parti de Marine Le Pen,
00:28:50 au niveau des compétences, au niveau de son organisation,
00:28:52 n'est pas structuré comme les autres.
00:28:53 C'est-à-dire qu'il n'est pas structuré d'un point de vue démocratique.
00:28:56 Lorsque vous élisez le patron des Républicains...
00:28:58 Pourquoi n'est-il pas structuré d'une manière démocratique ?
00:28:59 En fait, quand vous choisissez le patron des Républicains,
00:29:01 il est élu.
00:29:02 C'est-à-dire qu'Éric Ciotti a dû faire face à un suffrage
00:29:04 par rapport à Pradié, par rapport à d'autres personnes.
00:29:05 Pardon, mais la démocratie interne dans les partis politiques...
00:29:07 Mais je vais y arriver.
00:29:08 Au parti socialiste, Olivier Faure a été élu,
00:29:10 comme à l'époque François Hollande.
00:29:11 Vous avez des chefs qui sont élus démocratiquement,
00:29:13 auxquels les militants, les adhérents, les électeurs,
00:29:15 choisissent un candidat à l'élection présidentielle,
00:29:18 et un président de parti.
00:29:19 Là, pour choisir le président du parti ORN,
00:29:21 il faut les lire à Montretout.
00:29:22 Donc, c'est cinq personnes qui le choisissent,
00:29:23 et il fait un bulletin de vote au sein de la famille Le Pen,
00:29:25 de près ou de loin.
00:29:26 Est-ce que c'est mieux que le bourrage d'urne du parti socialiste ?
00:29:29 Je le dis très honnêtement, puisque ce sont carrément
00:29:30 des membres du parti socialiste qui l'ont dit,
00:29:33 pour l'élection de leur secrétaire national au président.
00:29:35 Ça veut dire que, moi, ce que je pense,
00:29:36 à différents autres partis, parce que c'est la question
00:29:38 qui est posée, lorsque vous vous appelez Lionel Rousseau,
00:29:41 lorsque vous vous appelez Kevin Bossuet,
00:29:42 lorsque vous vous appelez Louis Morin,
00:29:43 vous pouvez devenir patron du parti socialiste,
00:29:45 vous pouvez devenir patron des Républicains.
00:29:46 Mais si vous n'êtes pas marié à un Le Pen ou à une Le Pen,
00:29:48 est-ce que vous pouvez devenir patron du RN ?
00:29:50 Je ne suis pas totalement sûr.
00:29:51 Je vais vous faire réagir.
00:29:53 Kevin Bossuet d'abord et Louis Morin ensuite.
00:29:55 On a l'impression, à travers les propos de William Té,
00:29:57 que le RN est toujours prisonnier de son passé,
00:30:01 et du Front National.
00:30:02 Oui, enfin, tout à l'heure, William défendait les gens
00:30:06 qui se revendiquaient du camp du bien.
00:30:07 Alors là, il est en plein dedans.
00:30:09 Il n'y a pas de problème, vous avez votre brevet en camp du bien.
00:30:13 Bravo William.
00:30:14 Évidemment que ce parti, qui a été fondé en 1972,
00:30:17 a été fondé dans un contexte particulier,
00:30:20 dans un contexte particulier,
00:30:22 avec des gens qui se revendiquaient, par exemple,
00:30:24 de l'anti-Gaulliste, ou qui ont pu avoir un rôle
00:30:27 au cours de la Seconde Guerre mondiale,
00:30:29 qui est un petit peu, enfin voilà, qui est compliqué.
00:30:32 Mais depuis, quand même, le parti a évolué.
00:30:35 Marine Le Pen a fait le ménage.
00:30:37 Il y a quand même eu un renouvellement des cadres,
00:30:40 un renouvellement des militants.
00:30:42 Et quand William disait que pour diriger le parti,
00:30:44 il faut s'appeler Le Pen, d'accord,
00:30:47 ce parti a été dirigé par Jean-Marie Le Pen,
00:30:50 par Marine Le Pen, mais j'ai cru comprendre
00:30:52 qu'aujourd'hui, ce parti était dirigé par un homme
00:30:54 qui s'appelle M. Bardella.
00:30:57 Jordan Bardella, qui est à la tête du parti,
00:31:02 et qui n'est pas un Le Pen.
00:31:04 La vérité, c'est que ce qui gêne William,
00:31:06 c'est que ce parti est en train de se dédiaboliser.
00:31:11 Ce parti est en train de gagner en crédit.
00:31:14 Regardez ce qu'est en train de faire
00:31:15 le Rassemblement national au sein de l'Assemblée nationale,
00:31:18 avec des gens comme Sébastien Chenu.
00:31:20 Il travaille, il bosse, il ne crée pas de problèmes.
00:31:24 Il travaille sur un projet qui est très précis.
00:31:26 Donc forcément, il progresse dans la société.
00:31:29 Je comprends que William ne soit pas d'accord avec ça,
00:31:32 mais c'est quand même une réalité.
00:31:33 Alors William, pour répondre après,
00:31:34 c'est de la parole à Louis Morin, puisque William,
00:31:36 vous avez été interpellé.
00:31:38 Apparemment, vous vous êtes mis dans une case.
00:31:40 Donc si vous voulez prendre votre carte au RN, allez-y,
00:31:42 bardez-la, vous la donnerez volontiers.
00:31:44 Donc faites ce que vous voulez.
00:31:46 Ensuite, après, le premier point,
00:31:48 je vais essayer de répondre dans l'ordre.
00:31:49 Est-ce qu'on a le droit de porter une critique
00:31:51 sur un parti politique ?
00:31:52 Je pense qu'on a été capable ici,
00:31:53 et c'est la tradition des Pays des Lumières,
00:31:55 de porter un esprit de cruant.
00:31:56 La réponse de William, c'est que oui.
00:31:57 Et même à travers le sondage.
00:31:58 Évidemment, évidemment.
00:31:59 Donc moi, j'essaye de formuler un point de réflexion
00:32:01 sur est-ce que c'est un parti comme les autres ?
00:32:02 Visiblement, si 70 % des Français
00:32:04 trouvent que c'est un parti d'extrême droite,
00:32:05 je ne sais pas si c'est un parti comme les autres.
00:32:07 Si il y a 60 % des Français
00:32:08 qui trouvent que c'est un parti raciste,
00:32:09 je ne sais pas si c'est un parti comme les autres.
00:32:10 Je ne sais pas si c'est cool d'être raciste en France
00:32:12 lorsque vous prétendez à diriger la présence
00:32:14 de la République française.
00:32:15 Ensuite, après...
00:32:15 On note qu'il fait moins peur que la France insoumise
00:32:17 aujourd'hui au regard des Français aussi.
00:32:18 Moi, je pense que la France insoumise
00:32:19 est un parti spécifique aussi.
00:32:21 Quand vous regardez Jordan Bardella,
00:32:23 il a quand même été lié conjugalement avec une Le Pen.
00:32:26 Donc, donc, donc...
00:32:27 Alors, Louis Morin.
00:32:28 Il faut être choisi, il faut être choisi,
00:32:29 Marie-Hélène.
00:32:29 Louis Morin.
00:32:30 Marie-Hélène Le Pen.
00:32:30 Et c'est ce qui fait que ce n'est pas un parti comme les autres.
00:32:32 Oui, la réponse de Louis Morin.
00:32:34 Les arguments sont intéressants,
00:32:35 la réponse de Louis Morin.
00:32:35 Notamment ceux, évidemment, relatifs au racisme
00:32:38 ou à la perception du racisme
00:32:39 qu'il peut y avoir des Français
00:32:41 envers le Rassemblement national.
00:32:43 Mais s'il y en a bien un, honnêtement,
00:32:45 qui n'a aucune valeur dans les arguments
00:32:47 que vous avez pu étayer,
00:32:48 c'est celui sur la démocratie interne des partis politiques.
00:32:51 On sait très bien qu'il n'y a jamais,
00:32:53 il n'y a quasiment jamais eu de démocratie interne
00:32:56 dans tous les partis politiques.
00:32:58 Toutes les élections internes sont toujours manigancées,
00:33:00 manipulées de près ou de loin,
00:33:01 parfois de manière absolument visible,
00:33:04 parfois de manière cachée.
00:33:05 Mais ça a toujours été le cas
00:33:06 et on se souvient très bien du simulacre
00:33:09 de démocratie interne qu'il y a pu y avoir
00:33:10 chez les Républicains
00:33:11 au moment de l'élection François Fillon,
00:33:14 Jean-François Copé.
00:33:14 Enfin, souvenez-vous, avec la cocoe,
00:33:16 la connard qui venait
00:33:18 pour dénoncer les irrégularités ici et là,
00:33:21 dans tous les sens.
00:33:22 Enfin, la démocratie interne
00:33:23 dans les partis politiques en France,
00:33:25 ça n'a jamais réellement existé.
00:33:27 Voilà. Maintenant, une fois qu'on a dit ça...
00:33:29 Ça ne nous rassure pas.
00:33:30 Une fois qu'on a dit ça, ça ne nous rassure pas
00:33:31 parce que si tous les politiques
00:33:33 agissent de cette manière-là à l'interne,
00:33:35 que font-ils quand ils sont au pouvoir ?
00:33:37 Louis Morin.
00:33:38 La question est très intéressante, en effet,
00:33:40 sur le Rassemblement national,
00:33:42 qui s'est dédiabolisé maintenant depuis 10 ans.
00:33:46 Le premier qui a participé à cette dédiabolisation,
00:33:48 c'était Florian Philippot
00:33:49 lorsqu'il était vice-président du Rassemblement national,
00:33:52 enfin du Front national,
00:33:53 même aux côtés de Marine Le Pen.
00:33:55 Et le paradoxe, c'est qu'aujourd'hui,
00:33:57 c'est lui qui est davantage diabolisé
00:33:59 que le Rassemblement national tel qu'il est devenu.
00:34:03 Exactement, puisque Marine Le Pen
00:34:05 a fait le ménage d'un certain nombre de cadres
00:34:08 lorsqu'elle a repris en main le Front national.
00:34:10 Et on se souvient, à l'époque,
00:34:13 de la querelle que cela avait généré avec le père.
00:34:16 Tout le monde disait qu'elle voulait tuer le père,
00:34:18 justement, de manière à pouvoir,
00:34:20 eh bien, notabiliser son parti, le dédiaboliser.
00:34:24 Avec l'élection en 2022, 88 députés ont été élus.
00:34:29 Effectivement, c'est un score très élevé
00:34:31 pour le Rassemblement national.
00:34:34 Et on voit bien que les consignes ont été passées
00:34:37 pour que le comportement soit irréprochable
00:34:40 de la part des députés du Rassemblement national
00:34:43 à l'Assemblée nationale.
00:34:44 Tous sont toujours tirés à quatre épingles,
00:34:46 toujours avec la cravate,
00:34:49 au moment même où les députés LFI
00:34:52 ou les députés de la NUPES
00:34:53 arrivent parfois en t-shirt dans l'hémicycle.
00:34:55 Il y a véritablement la volonté de se notabiliser,
00:34:58 de montrer qu'ils sont à même,
00:35:00 qu'ils sont organisés pour incarner le pouvoir.
00:35:03 Alors qu'il y a quelques années,
00:35:04 eh bien, le premier, les simples candidats
00:35:06 qui pouvaient se trouver,
00:35:08 parce que ce n'était pas simple de trouver pour eux
00:35:10 des candidats dans chacune des 577 circos,
00:35:13 eh bien, il y avait des candidats...
00:35:14 - Il faut bien porter le costume alors,
00:35:15 pour pouvoir adhérer au Rassemblement national.
00:35:18 - Bien sûr, la vie fait le moine.
00:35:19 Non, non, évidemment.
00:35:20 On se souvient qu'il y a quelques années,
00:35:22 on trouvait des casseroles sur chaque candidat,
00:35:24 ou presque, que le Front national pouvait présenter.
00:35:26 Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
00:35:28 Marine Le Pen a participé,
00:35:30 effectivement, a réussi à faire une grande part
00:35:33 de cette dédiabolisation.
00:35:35 Et finalement, la question qui va se poser,
00:35:37 c'est, on sait aujourd'hui que Jean-Marie Le Pen
00:35:40 n'est pas très bien portant.
00:35:42 Est-ce que la mort potentielle de Jean-Marie Le Pen,
00:35:45 qui arrivera un jour ou l'autre dans les années qui viennent,
00:35:48 est-ce que cela permettra, eh bien,
00:35:50 au Rassemblement national de passer encore une étape
00:35:53 dans sa dédiabolisation ?
00:35:55 Est-ce qu'il va falloir encore passer par un changement de nom ?
00:35:57 Est-ce que le nom Le Pen incarne, là aussi,
00:36:00 eh bien, quelque chose qui peut les empêcher
00:36:02 d'arriver au pouvoir ?
00:36:03 On voit bien que, finalement, toutes ces questions-là
00:36:05 sont des questions centrales et qu'ils y travaillent,
00:36:07 parce que, vous l'avez dit tout à l'heure,
00:36:09 mettre Jordan Bardella à la tête du parti politique
00:36:13 du Rassemblement national, ce n'est pas anodin.
00:36:15 - En effet, nous sommes le dimanche 18 juin,
00:36:17 ça ne vous a pas échappé.
00:36:18 Emmanuel Macron a présidé aujourd'hui
00:36:19 la cérémonie de commémoration du 83e anniversaire
00:36:22 de l'appel du 18 juin 1940.
00:36:25 Il était au Mont-Valérien, dans les Hauts-de-Seine,
00:36:27 aujourd'hui, avec la Première ministre Elisabeth Borne,
00:36:29 le ministre des Armées Sébastien Lecornu.
00:36:31 Il y avait aussi des autorités militaires qui étaient présentes.
00:36:35 Important, William T, d'honorer ce rendez-vous,
00:36:37 politiquement parlant, symboliquement, historiquement.
00:36:40 Bien sûr, c'est indéniable, mais aussi politiquement parlant,
00:36:43 surtout quand on se revendique du gaullisme.
00:36:45 - Ah bien, évidemment, mais moi, je pense que le problème
00:36:47 qu'on a sur les commémorations, c'est qu'on y vient
00:36:50 uniquement pour donner des légions d'honneur,
00:36:53 pour mettre des petites médailles et uniquement lire un discours.
00:36:55 Je pense que les commémorations doivent être utilisées
00:36:58 en vue d'un objectif de récit national.
00:37:00 C'est-à-dire, qu'est-ce qu'on en tire comme enseignement
00:37:02 sur le 18 juin ?
00:37:02 Quels sont les enseignements du gaullisme ?
00:37:04 Quels sont les enseignements de l'appel du général de Gaulle ?
00:37:06 Est-ce qu'aujourd'hui, Emmanuel Macron,
00:37:08 qui commémore l'appel du 18 juin,
00:37:09 s'inscrit dans l'héritage du général de Gaulle ?
00:37:12 Lorsque le général de Gaulle dit "la France a perdu une bataille,
00:37:14 mais n'a pas perdu la guerre",
00:37:16 est-ce qu'Emmanuel Macron s'inscrit dans cet héritage-là ?
00:37:18 Est-ce que lorsqu'il poursuit une politique au niveau de l'Union européenne,
00:37:21 au niveau de la grandeur française, au niveau de l'histoire française,
00:37:23 au niveau de la francophonie, de son histoire et de ses valeurs,
00:37:25 est-ce qu'il mène cette politique-là ?
00:37:26 Vous répondez oui ou vous répondez non ?
00:37:27 Actuellement, je suis très mitigé, et le sait aussi, je pense.
00:37:30 C'est pour ça qu'il essaie de changer éventuellement le Premier ministre.
00:37:32 Mais la question est plus large que celle-ci.
00:37:34 C'est de se dire, est-ce qu'on est capable de pouvoir revenir
00:37:37 à l'origine du fondateur de la Ve République ?
00:37:39 Est-ce qu'on est capable d'établir un récit ?
00:37:41 Est-ce qu'on est capable de se dire que la France,
00:37:43 qui a fait partie des cinq premières puissances du monde
00:37:44 depuis plus de mille ans, est capable de rayonner,
00:37:46 de porter un message, un idéal, et de devenir un phare dans le monde,
00:37:50 et de pouvoir prospérer de nouveau ?
00:37:51 Non pas qu'il se positionne par rapport aux États-Unis,
00:37:53 par rapport à la Chine, par rapport à l'Allemagne,
00:37:55 mais que ce soient les autres pays qui se positionnent par rapport à nous.
00:37:57 Est-ce qu'on est capable d'avoir de la lucidité
00:37:59 et de pouvoir réussir de nouveau des exploits dans la France qui vient ?
00:38:02 Moi, je me rappelle tout ce que disait le général de Gaulle.
00:38:04 Le général de Gaulle disait "Il y a une seule France, la France qui se bat,
00:38:07 celle qui résiste, la seule France qui vaille, celle de la France éternelle".
00:38:10 Est-ce qu'Emmanuel Macron est dedans ?
00:38:11 Il a quatre ans pour changer de politique.
00:38:13 Beaucoup de politiques, en tout cas, se revendiquent du général de Gaulle
00:38:15 aujourd'hui, quelles que soient d'ailleurs les idées ou les tendances.
00:38:19 Le 18 juin, c'est une date importante, bien sûr, dans notre histoire.
00:38:21 Ce n'est pas à vous que je vais dire ça, Kévin Bossuet,
00:38:23 mais on a posé la question aux Français.
00:38:25 Et vous allez voir, c'est assez partagé.
00:38:26 Savent-ils vraiment ce que représente le 18 juin ?
00:38:29 Voici la réponse.
00:38:30 Ça ne me parle pas.
00:38:33 Non, ça ne me dit rien du tout.
00:38:35 Peut-être c'est pour la retraite ou un truc comme ça.
00:38:37 Je ne fais pas d'erreur, non ?
00:38:38 Ce n'est pas l'armée 6, c'est le...
00:38:40 Non, je ne m'en rappelle plus.
00:38:41 Ah bah oui, quand même.
00:38:42 Ah bah ouais.
00:38:42 Avec le général de Gaulle, quand même.
00:38:44 Le général de Gaulle qui appelle à la résistance.
00:38:47 C'est l'appel de Hausse de Gaulle ?
00:38:48 Parfait.
00:38:49 Ouais, ouf.
00:38:50 Je suis pas un culte, alors.
00:38:52 C'est le général de Gaulle qui a été réfugié à Londres,
00:38:55 qui a appelé les forces françaises à se mobiliser pour traiter la résistance
00:38:58 et ne pas reconnaître le gouvernement de Pétain.
00:39:01 Kévin Bossuy, il y en a certains qui ont suivi les cours d'histoire,
00:39:04 quand même, en tout cas, qui se souviennent de leurs cours d'histoire.
00:39:07 Oui, là, je crois que je vais devoir faire plein d'heures supplémentaires
00:39:10 au sein de ma salle de classe.
00:39:11 Tant mieux pour vous !
00:39:12 Il y a beaucoup de travail, quand même, à réaliser.
00:39:15 Non, mais moi, quand je vois ce micro-totoir, ça m'estomaque.
00:39:18 Pour moi, ça fait partie de la décivilisation.
00:39:21 Parce que je suis désolé, ne pas savoir à quoi fait référence
00:39:25 le discours du général de Gaulle du 18 juin,
00:39:28 c'est ne pas connaître notre histoire.
00:39:30 Ce n'est pas connaître une partie de notre identité,
00:39:33 une partie de notre civilisation.
00:39:35 La France libre, c'est quand même important.
00:39:38 Quand le général de Gaulle crée la 5ème République,
00:39:41 il s'appuie sur les valeurs,
00:39:44 les valeurs de la France libre, les valeurs de la résistance.
00:39:46 Et voir aujourd'hui des gens, finalement, ignorer cela,
00:39:50 ça me pose problème.
00:39:50 Comment voulez-vous que les Français soient fiers de leur histoire,
00:39:54 soient fiers de leur pays,
00:39:55 savent se situer dans l'histoire et dans l'espace
00:39:59 quand ils ignorent un fait de cet acabit ?
00:40:02 Et moi, ce qui me pose problème,
00:40:03 c'est quand les hommes politiques instrumentalisent.
00:40:06 Charles de Gaulle est instrumentaliste, le Gaulliste.
00:40:08 Je suis désolé, aujourd'hui,
00:40:10 plus personne n'est véritablement Gaulliste.
00:40:13 Je suis professeur d'histoire,
00:40:14 mais j'accorde une importance évidemment au passé,
00:40:17 mais j'ai l'impression que la France vit surtout dans le passé
00:40:20 parce qu'elle a peur de son avenir,
00:40:22 parce qu'elle a peur de son identité,
00:40:23 parce qu'elle voit bien qu'elle est en plein déclin.
00:40:26 Essayons évidemment de voir ce qui a été bien dans le passé,
00:40:30 mais construisons l'avenir sur de nouvelles bases.
00:40:32 Le général de Gaulle, c'était il y a des années.
00:40:34 Enfin, passons à autre chose.
00:40:36 Alors, passons à autre chose,
00:40:37 même si le général de Gaulle revient inexorablement
00:40:40 dans les discours, dans les hommages.
00:40:41 En effet, il a marqué l'histoire,
00:40:43 ça, il faut l'admettre et le recommettre.
00:40:45 Avant de passer à un tout autre sujet,
00:40:47 cette image-là, est-ce Gaulliste ?
00:40:49 Le président Macron, qui adore le sport,
00:40:50 qui était dans les vestiaires du Stade Toulousain hier,
00:40:53 c'est du rugby, qui a remporté le championnat de France
00:40:55 du top 14.
00:40:56 Et vous allez le voir, l'image,
00:40:59 insolite, en effet, mais il avale une bière
00:41:03 cul-sec.
00:41:04 Alors, Louis Morin, c'est Gaulliste ou c'est Chiracien ?
00:41:06 - Voilà, ça vous allez me dire. - Voir une bière...
00:41:07 Gaulliste, je sais pas, mais Chiracien, assurément.
00:41:10 Non, finalement...
00:41:11 Est-ce qu'un président peut faire ça ?
00:41:13 Oui, oui, oui, oui.
00:41:14 Évidemment, un président peut quand même partager
00:41:17 la joie qu'il peut y avoir chez des supporters
00:41:20 lorsqu'il y a une victoire.
00:41:21 Enfin, très sincèrement,
00:41:23 c'est pas une image choquante, bien au contraire.
00:41:25 Non, non, non.
00:41:26 Il est aussi, effectivement, dans la représentation.
00:41:29 Et que le chef de l'État soit heureux, soit content,
00:41:32 partage finalement des moments aussi de bonheur,
00:41:36 de plaisir en cas de victoire, honnêtement,
00:41:39 je le comprends et je m'insurgerai du contraire,
00:41:44 si vous voulez.
00:41:44 Il était omniprésent lors de la Coupe du monde de football
00:41:47 aussi avec l'équipe de France, on se souvient,
00:41:48 et donc présent, même s'il y a eu quelques sifflets
00:41:50 qu'on entendait au Stade de France
00:41:52 lorsque, lors du protocole, il a salué
00:41:54 les joueurs de Toulouse et les joueurs de La Rochelle.
00:41:57 Avant la fin de cette deuxième partie de 90 minutes Info,
00:41:59 un tout autre sujet avec ces violences sanglantes
00:42:02 sur fond de rivalité liées au trafic de drogue
00:42:05 qui sont à la hausse à Marseille,
00:42:06 avec déjà 23 morts depuis le début de l'année.
00:42:08 Aujourd'hui, des familles de victimes, des habitants
00:42:11 se rassemblent dans le centre-ville de Marseille
00:42:13 pour que cela cesse.
00:42:14 L'Orpara, vous êtes sur place pour ces news.
00:42:17 Que se passe-t-il ?
00:42:18 Ce rassemblement a-t-il lieu déjà ?
00:42:20 Et les gens sont-ils venus de nombreux ?
00:42:22 Écoutez, c'est assez rare pour être souligné.
00:42:28 Ce sont les soeurs, les cousines, les tantes, les frères,
00:42:31 les oncles qui se sont rassemblés aujourd'hui
00:42:33 au pied de la porte d'Aix, en plein centre de Marseille,
00:42:37 pour revendiquer plus de moyens pour la justice
00:42:41 et plus de moyens pour la police.
00:42:43 Vous voyez les banderoles pour nos morts et pour nos blessés.
00:42:46 Vous avez une autre banderole qui, malheureusement,
00:42:48 les jeunes femmes viennent de se mettre à l'ombre
00:42:50 parce qu'il fait très chaud dessus.
00:42:52 On peut y lire "justice".
00:42:54 Ce que demandent ces familles, c'est que les affaires
00:42:57 qui sont liées aux victimes de leur famille
00:43:01 avancent judiciairement.
00:43:03 L'une d'entre elles m'expliquait tout à l'heure
00:43:05 qu'en fait, son frère qui est décédé depuis plus de 7 ans,
00:43:08 il n'y avait toujours pas de procès annoncé,
00:43:10 il n'y avait toujours pas de coupable ciblé
00:43:14 et elle craignait qu'il y ait un non-lieu à la clé.
00:43:16 Ce n'est pas la première fois que ce collectif
00:43:18 "Stop aux assassinats dans nos quartiers" se rassemble,
00:43:22 mais cette fois, vu qu'à Marseille,
00:43:23 on est à près de 20 morts depuis le début de l'année,
00:43:26 des morts liées au règlement de compte.
00:43:29 Alors ici, on ne veut pas parler de règlement de compte.
00:43:31 Une victime est une victime, mais liée en tout cas
00:43:33 au trafic de stupéfiants.
00:43:35 Ces familles veuillent marquer le coup.
00:43:36 Il y a aussi quelques élus locaux, des élus de LFI,
00:43:41 mais il y a surtout des gens qui ont décidé
00:43:43 de briser l'OMERTA, de sortir des quartiers
00:43:46 et de venir affirmer cette volonté
00:43:49 qu'enfin, leurs proches qui sont tombés sous les balles
00:43:53 soient pris en compte par la justice et par la police.
00:43:56 Merci Laure Parra, merci pour ces précisions
00:43:58 en direct de Marseille.
00:43:59 C'est vrai qu'il y a eu des victimes collatérales
00:44:01 également au-delà des règlements de compte.
00:44:02 On se souvient notamment d'une maman
00:44:04 qui avait pris une balle perdue et qui avait décédé
00:44:08 après ces agressions et ces violences.
00:44:12 En effet, c'est honorable, Louis Morin.
00:44:15 En effet, ce qui se passe, ce rassemblement,
00:44:18 la volonté que cela change.
00:44:20 Mais est-ce que malheureusement, ce n'est pas un coup d'épée dans l'eau ?
00:44:22 Parce que c'est tellement ancré,
00:44:24 le trafic de drogue est tellement ancré dans les cités à Marseille.
00:44:26 Et puis la réalité, est-ce que c'est la priorité
00:44:29 aujourd'hui des pouvoirs publics ?
00:44:31 Il y a bientôt 10 ans, en 2014,
00:44:33 j'interviewais Jean-Claude Godin, qui était maire de Marseille,
00:44:36 et je lui posais la question, justement,
00:44:39 déjà des règlements de compte.
00:44:40 Et il me répondait, vous savez, les règlements de compte,
00:44:44 les homicides, ça attriste surtout les familles,
00:44:46 mais pas tellement les Marseillais.
00:44:47 Sous-entendu, ce n'est pas vraiment notre priorité.
00:44:50 Notre priorité, c'est de faire en sorte que les cités marseillaises
00:44:56 ne soient pas des zones de non-droit.
00:44:58 C'était ça, la priorité.
00:44:59 Mais le règlement de compte, aujourd'hui,
00:45:02 force est de constater que ce n'est pas la priorité
00:45:04 d'éviter que des mafieux, ou en tout cas que des criminels
00:45:10 qui sont des barons de la drogue s'entretuent.
00:45:12 Parce que ça les arrange bien.
00:45:14 Voilà, c'est une réalité.
00:45:15 Et aujourd'hui, on a des quartiers entiers
00:45:17 qui sont des zones de non-droit à Marseille,
00:45:19 où la police ne rentre plus, où la police ne peut plus rentrer.
00:45:22 Parce que c'est organisé pour ça.
00:45:24 C'est-à-dire que vous avez des guetteurs qui mettent
00:45:28 en plein milieu, dès que la police arrive, des tas d'ordures.
00:45:31 Et finalement, la police ne peut pas pénétrer.
00:45:34 Ils sont pris à partie tout de suite.
00:45:36 Voilà, c'est une réalité.
00:45:37 Ce sont des zones de non-droit.
00:45:38 C'est un constat, mais pourquoi ça ne peut pas changer ?
00:45:40 On est dans un état de droit absolument.
00:45:41 Pourquoi ça ne change pas ?
00:45:42 On n'y est plus dans un état de droit absolument partout
00:45:46 sur l'ensemble du territoire.
00:45:47 Il y a des quartiers entiers où malheureusement,
00:45:50 les réseaux de drogue sont tellement puissants,
00:45:53 sont tellement organisés, sont tellement armés,
00:45:55 avec des armes de guerre, qu'il n'est pas possible
00:45:58 de reprendre ces quartiers par la force publique traditionnelle,
00:46:01 classique que sont les policiers.
00:46:03 Il y a eu le débat, souvenez-vous,
00:46:04 et ça fait même maintenant une décennie qu'il y a le débat.
00:46:06 Faut-il envoyer l'armée dans les cités ?
00:46:09 Précision.
00:46:09 Un jour ou l'autre, la question nécessitera d'être posée en ces terres.
00:46:14 Précision de Laure Parra, en direct de Marseille.
00:46:17 Laure, vous connaissez bien la ville, en effet, et ce dossier,
00:46:20 donc vous pouvez peut-être apporter quelques informations
00:46:22 supplémentaires sur ce point.
00:46:23 Deux choses par rapport à la réaction de votre invité.
00:46:30 C'est vrai que ces quartiers sont considérés par une majorité
00:46:32 comme des quartiers de non-droit.
00:46:34 En revanche, on ne peut pas dire clairement que la police
00:46:36 n'y rentre pas ou ne peut y rentrer.
00:46:38 Pour avoir suivi des équipages de police, on peut y rentrer.
00:46:41 Ce qui est compliqué, c'est la vie des habitants au quotidien,
00:46:44 puisqu'il y a des chèques-ponts qui se font fouiller.
00:46:46 Et je ne vous parle même pas de tout ce qui est médecine
00:46:48 ou tout ce qui est intervention d'infirmières
00:46:51 pour rentrer dans ce type de quartier.
00:46:52 C'est très difficile.
00:46:54 Et vous avez évoqué l'époque de Jean-Claude Godin.
00:46:56 Je la connais bien puisque je suis correspondante à Marseille depuis 2003.
00:46:59 Ce que je peux souligner également, c'est qu'à l'époque de Jean-Claude Godin,
00:47:02 les quartiers Nord étaient ignorés par la municipalité.
00:47:05 La nouvelle municipalité essaye de faire bouger les lignes.
00:47:08 Mais c'est compliqué parce qu'il y a une histoire derrière
00:47:10 qui s'est ancrée dans l'ADN de cette ville.
00:47:14 Et donc, ce que disait votre invité est très juste.
00:47:17 On a laissé faire.
00:47:18 Mais se laisser faire, les habitants qui sont là
00:47:21 et les gens que vous voyez là ont envie que ça change.
00:47:23 Merci pour ces précisions, Laure Parra.
00:47:25 Et en effet, si la police peut entrer dans les cités,
00:47:28 c'est toujours très compliqué.
00:47:29 C'est sans doute ce que voulait dire aussi Louis Morin,
00:47:31 c'est-à-dire que les policiers sont caillassés.
00:47:32 Il y a des confrontations, des provocations.
00:47:34 C'est toujours très tendu, en effet.
00:47:36 Voilà pourquoi on parle de ces quartiers perdus de la République
00:47:38 où le trafic de drogue, finalement, est merchandisé
00:47:42 avec les entrées, les sorties qui sont contrôlées
00:47:44 par les différents chouffes, les guetteurs, et notamment, au conclure.
00:47:48 Évidemment, la police peut rentrer,
00:47:50 mais un équipage de police secours n'arrivera pas seul dans la cité.
00:47:54 Ils arrivent en civil.
00:47:55 Ils sont obligés d'arriver en civil, soit dissimulés,
00:47:58 soit en très grand nombre, pour ne pas réussir à faire une opération.
00:48:04 Il faut l'autorisation de ceux qui tiennent la cité, on a bien compris.
00:48:06 On marque une pause.
00:48:07 D'autres débats à venir sur l'antenne de CNews.
00:48:09 À tout de suite.
00:48:10 98 Infos, la troisième partie,
00:48:17 et la dernière partie d'ailleurs, de nos débats avec Kevin Bossuet,
00:48:20 Louis Morin et William T.
00:48:21 Et un point sur l'actualité avec Katrina MacDine.
00:48:24 44 départements placés en vigilance orange ce dimanche.
00:48:30 De violents orages sont attendus en fin d'après-midi
00:48:33 sur une grande partie du nord et du sud-ouest de la France.
00:48:36 Météo France prévoit de fortes chutes de grêle et de fortes rafales de vent
00:48:40 pouvant dépasser les 80 km/h.
00:48:43 Retour au calme après les tensions dans la manifestation contre le lion thurin.
00:48:47 Hier, des échauffourées ont eu lieu dans la vallée de la Morienne
00:48:49 entre les opposants à la ligne ferroviaire et les forces de l'ordre.
00:48:53 Le bilan fait état d'une cinquantaine de blessés graves,
00:48:55 dont deux pronostics fonctionnels engagés.
00:48:58 Aujourd'hui, place aux tables rondes, aux colocs et aux assemblées.
00:49:02 Le secrétaire d'État américain Anthony Blinken est arrivé à Pékin.
00:49:06 Il a rencontré le ministre chinois des Affaires étrangères
00:49:08 avec l'espoir d'apaiser les tensions bilatérales.
00:49:11 Les deux hommes se sont serrés la main sans faire de commentaire.
00:49:14 L'objectif de cette visite est d'amorcer un dégel diplomatique
00:49:17 et de maintenir un dialogue pour gérer de façon responsable
00:49:20 la relation sino-américaine.
00:49:22 Et pour nos débats, à présent, une deuxième marche blanche
00:49:28 en hommage à l'INSEE organisée par sa famille et ses proches.
00:49:31 Aujourd'hui, elle s'est déroulée dans la ville de Vendin-le-Vieil,
00:49:34 dans le Pas-de-Calais.
00:49:35 Vous savez, cette jeune fille, l'INSEE, victime de harcèlement scolaire,
00:49:38 s'est donnée la mort le 12 mai dernier, à l'âge de 13 ans.
00:49:41 Sa mère et son beau-père ont annoncé avoir déposé plainte,
00:49:44 notamment contre le collège.
00:49:46 Et sa maman s'est exprimée aujourd'hui.
00:49:49 Elle espère que les choses vont changer pour d'autres enfants
00:49:52 qui sont victimes de harcèlement scolaire.
00:49:53 On l'écoute.
00:49:54 C'est un souffle d'espoir qui accompagne cette marche blanche
00:49:58 en l'honneur de cette fille, étincelante, l'INSEE, ma fille,
00:50:03 qui ne nous oublieront pas et qui continue de vivre dans mon cœur.
00:50:08 Notre combat contre le harcèlement à l'école et contre ce prologement,
00:50:15 le harcèlement sur les réseaux sociaux, commence.
00:50:18 Et nous ferons tout pour que ce déchaînement de haine
00:50:22 et de violence qui anéantit tant d'enfants
00:50:24 et qui accable tant de familles cesse enfin.
00:50:26 Parce qu'il n'y a rien de plus sacré que nos enfants.
00:50:30 Nous devons tous faire pour protéger,
00:50:33 pour les protéger.
00:50:34 Nous sommes tous responsables, les parents d'abord,
00:50:36 à travers l'éducation que nous donnons à nos enfants.
00:50:39 Déclaration très émouvante, comme à chaque fois, bien sûr,
00:50:43 Kévin Bossuet, mais déclaration aussi très courageuse,
00:50:45 puisque c'est la deuxième marche blanche.
00:50:48 La maman prend la parole encore une fois.
00:50:51 Je le répète avec beaucoup de courage.
00:50:53 Et il est essentiel pour continuer à lutter contre ce fléau d'enfants
00:51:00 qui se donnent la mort et qui sont harcelés.
00:51:03 Et pour ça, il faut rester dans le champ médiatique.
00:51:04 Voilà pourquoi il y a eu cette marche blanche encore aujourd'hui.
00:51:07 Bien sûr, enfin, le harcèlement scolaire n'est pas quelque chose de marginal.
00:51:11 Ça touche environ 10% des élèves tous les ans.
00:51:15 Est-ce que vous vous rendez compte de l'ampleur ?
00:51:17 Et c'est vrai qu'on en parle seulement quand il y a des drames
00:51:21 comme celui de l'INSEE.
00:51:22 Donc cette maman a envie, je pense, que la mort de sa fille,
00:51:27 ce n'est pas beau ce que je vais dire, mais serve à quelque chose,
00:51:30 entre guillemets, que plus jamais il y ait dans nos établissements
00:51:34 des élèves harcelés qui le disent et qui soient livrés à eux-mêmes.
00:51:39 Et moi, en tant que membre de l'Éducation nationale,
00:51:42 évidemment que ce témoignage m'a alerté.
00:51:45 Il y a deux, trois semaines, sur Midi News le samedi,
00:51:48 on avait Elian Potier qui avait été invité, qui était victime de harcèlement.
00:51:53 Il nous racontait qu'il avait alerté un petit peu tout le monde.
00:51:56 Et finalement, on avait minoré, on avait déprécié ses dires.
00:52:00 Et il a eu du mal véritablement à s'en sortir.
00:52:04 Il a eu évidemment des séquelles par la suite pour se reconstruire.
00:52:08 Je pense que le ministère a conscience du problème.
00:52:11 Le ministère agit. Il y a la mise en place, par exemple, du programme Phare.
00:52:15 Je pense que ce qu'il faut changer, c'est les mentalités au quotidien,
00:52:18 dans nos établissements scolaires.
00:52:20 Parfois, il y a des enseignants qui sont hyper mobilisés sur cette question.
00:52:23 Parfois, dans d'autres établissements, on ne fait pas suffisamment le nécessaire.
00:52:27 Et surtout, ce qu'il faut dire, c'est la chose suivante.
00:52:31 Le harcèlement scolaire, c'est une forme de discrimination.
00:52:35 Et une discrimination en groupe, souvent, on s'en prend à quelqu'un
00:52:38 parce qu'il est gros, parce qu'il est blanc, parce qu'il est petit,
00:52:42 parce que... pour une caractéristique première.
00:52:46 Et ça devient finalement une discrimination qui prend de l'ampleur.
00:52:50 Et souvent, on a tellement de ce genre de choses
00:52:52 qu'on a tendance à banaliser ce fait-là.
00:52:55 Vous, en tant que professeur, avez-vous déjà observé des faits de harcèlement scolaire ?
00:53:00 Parce que les enfants, dans les collèges, même dans les lycées,
00:53:05 sont très sévères avec leurs petits camarades.
00:53:09 Mais bien sûr, on l'observe.
00:53:10 C'est cruel.
00:53:11 Mais c'est cruel.
00:53:12 Mais le plus dur, c'est de le déceler, parce que souvent,
00:53:15 les élèves n'osent pas le dire, ont peur des représailles.
00:53:19 Et il y a quelque chose d'un peu particulier dans le phénomène du harcèlement.
00:53:22 Souvent, les victimes se sentent coupables.
00:53:24 Pourquoi on s'en prend à moi ?
00:53:26 Peut-être que j'ai mal agi à un certain moment,
00:53:28 peut-être parce que je n'ai pas le bon comportement.
00:53:31 Et ces gens s'enterrent dans le silence,
00:53:33 parfois dans l'échec scolaire,
00:53:34 et parfois, cet élève nous fait signe.
00:53:36 "Monsieur, il y a un problème."
00:53:38 Et on n'était pas attentif à ce moment précis, et on passe à côté.
00:53:42 C'est pour ça qu'il faut former les enseignants, véritablement,
00:53:46 à voir quand il y a du harcèlement,
00:53:48 à savoir déceler les harcèlements,
00:53:50 et ensuite, finalement, à le traiter.
00:53:52 Et on peut le traiter avec l'ensemble de la communauté éducative.
00:53:55 Moi, quand j'ai un doute sur le harcèlement de tel ou tel élève,
00:53:59 tout de suite, évidemment, j'en informe la principale,
00:54:03 j'en informe l'assistante sociale,
00:54:05 j'en informe l'infirmière,
00:54:07 et on essaye de traiter cela à la racine.
00:54:09 Et il y a quelque chose qui est mis en place dans certains établissements
00:54:11 qui fonctionne très bien, c'est la méthode Picasse.
00:54:14 C'est-à-dire que quand vous prenez un phénomène de harcèlement très tôt,
00:54:19 que vous convoquez ceux qui harcèlent,
00:54:21 et que vous essayez de les faire parler,
00:54:23 vous essayez de leur faire comprendre qu'ils sont en train de dériver
00:54:26 vers des choses qui peuvent avoir des conséquences catastrophiques,
00:54:29 souvent, le harcèlement cesse.
00:54:31 Donc voilà, il faut une grande conscience nationale,
00:54:33 parce que nos élèves doivent être contents de venir en cours,
00:54:36 ils ne doivent pas venir en classe.
00:54:38 La peur au ventre, ça, ce n'est pas possible.
00:54:40 Juste une réaction, Louis Morin, avant de passer à un autre sujet,
00:54:43 parce que c'est vrai, cette manifestation encourage la dignité
00:54:45 de la maman et de la famille, ils sont très importants.
00:54:48 Je crois que c'est important aussi de montrer ces images.
00:54:50 Ce n'est pas du voyeurisme, c'est vraiment pédagogique
00:54:55 pour sensibiliser la jeunesse, c'est-à-dire les enfants
00:54:58 qui pourraient être harcelés, mais les harceleurs également.
00:55:01 Et on imagine la peine et le désarroi, bien évidemment,
00:55:03 de la famille de la petite Lindsay.
00:55:06 Ce qu'il faut savoir, c'est que les chiffres sur le harcèlement
00:55:08 sont absolument alarmants.
00:55:10 Un quart des enfants connaissent le harcèlement,
00:55:13 sont victimes de harcèlement au cours de leur scolarité.
00:55:16 700 000 enfants par an, c'est le chiffre,
00:55:20 on estime que 700 000 enfants par an sont harcelés.
00:55:23 16% des décès chez les jeunes sont dus au suicide.
00:55:28 Comment ne pas voir un lien de cause à effet, si vous voulez,
00:55:30 bien évidemment, entre le harcèlement et le suicide ?
00:55:34 C'est une évidence.
00:55:34 Alors, vous l'avez dit tout à l'heure, Kevin Bossuet,
00:55:37 il faut tout d'abord constater, repérer,
00:55:40 savoir repérer les cas de harcèlement.
00:55:42 Mais ce qu'on constate, c'est que dans l'actualité,
00:55:46 il y a un certain nombre de cas où les familles disent,
00:55:48 voilà, on a essayé de prévenir.
00:55:50 On a essayé de prévenir tout le monde.
00:55:51 On a essayé de prévenir l'administration.
00:55:53 Ils n'ont rien fait.
00:55:54 On a essayé de prévenir le professeur principal.
00:55:56 Il n'a rien fait.
00:55:57 Voilà, ils ont essayé et rien n'est fait par la suite.
00:56:01 Pourquoi ? Parce que très souvent, lorsqu'on veut s'attaquer
00:56:05 au harcèlement, on est confronté à des logiques,
00:56:08 à la fois administratives, qui sont extrêmement contraignantes.
00:56:13 Vous avez des dirigeants d'établissements qui
00:56:15 aimeraient bien pouvoir exclure un élève,
00:56:17 sauf que s'ils excluent un élève,
00:56:19 ils vont devoir récupérer un autre,
00:56:21 d'un autre établissement.
00:56:22 C'est comme ça que ça fonctionne.
00:56:23 Ils connaissent leurs élèves.
00:56:25 Ils connaissent leurs éléments perturbateurs.
00:56:27 Ils savent les failles de leurs élèves.
00:56:30 S'ils font partir un élément perturbateur,
00:56:33 ils se disent "Ok, lui, on sait qu'on va s'en débarrasser,
00:56:36 mais qu'est-ce qu'on va recevoir ?
00:56:37 Un élève qu'on ne connaît pas, qui sera potentiellement
00:56:40 percuté par ça."
00:56:41 On ne fait pas ça aux doigts mouillés, évidemment.
00:56:43 Il faut sanctionner l'élève perturbateur.
00:56:45 Évidemment, on est d'accord.
00:56:46 Il faut changer la règle en la matière de manière à ce que,
00:56:49 tant pis si ces élèves-là doivent faire 50 km de plus par jour,
00:56:56 tant pis pour eux, ils devront trouver des solutions
00:56:59 par eux-mêmes pour continuer une scolarité,
00:57:01 mais en tout cas, que les victimes ne soient plus obligées,
00:57:04 elles, de partir des établissements.
00:57:06 Parce qu'aujourd'hui, c'est encore la règle, malheureusement.
00:57:08 Dans quelques instants, nous partirons à Marseille,
00:57:11 puisque le château de ma mère, enfin le château de Marcel Pagnol,
00:57:14 plus exactement, célèbre, avec le roman puis le film
00:57:18 "Le château de ma mère" est en danger.
00:57:20 C'est-à-dire que le petit-fils de Marcel Pagnol pourrait perdre
00:57:23 la gestion de ce château.
00:57:26 Mais avant cela, une information qui est passée un peu inaperçue.
00:57:29 J'aimerais vous faire réagir, William T, puisque le remboursement
00:57:32 des soins dentaires va baisser en France.
00:57:34 Et du coup, il va faire augmenter le prix des complémentaires santé.
00:57:37 C'est-à-dire qu'à partir d'octobre, la prise en charge
00:57:39 des soins buccodentaires par l'assurance maladie va passer
00:57:41 de 70 à 60 %.
00:57:43 C'est un surcoût de 500 millions d'euros.
00:57:45 Tout de même, ça fait un peu d'économique.
00:57:47 Les mutuelles, les instituts de prévoyance vont devoir
00:57:50 répercuter les assureurs aussi.
00:57:51 On se demande si demain, les soins dentaires ne vont pas devenir
00:57:54 un produit de luxe en France.
00:57:57 Je pense que petit à petit, on va assister sur un déremboursement
00:58:01 des soins progressifs.
00:58:02 C'est inévitable.
00:58:04 C'est ce qu'on appelle, c'est mis en place avec ce qu'on appelle
00:58:06 les objectifs de long dame, c'est-à-dire la stabilité
00:58:07 des dépenses de sécurité sociale.
00:58:09 Ce qui s'est passé, c'est de dire que les dépenses de sécurité
00:58:12 sociale sont indexées sur les cotisations des travailleurs.
00:58:14 C'est-à-dire que c'est votre travail, c'est votre travail,
00:58:16 Louis Morin, c'est votre travail, Kevin Bussier, qui permet de travailler,
00:58:18 de financer le budget de la sécurité sociale.
00:58:20 Comme il y a de moins en moins d'actifs, comme la réforme des retraites,
00:58:22 en conséquence, les taux de remboursement vont devenir plus faibles
00:58:25 parce que surtout, vous avez une population qui est de plus en plus âgée
00:58:27 qui demande beaucoup plus de soins.
00:58:28 Donc, inévitablement, la question qui se pose, c'est comment on va faire
00:58:31 pour assurer aux Français tous les soins ?
00:58:34 Là où il y a une difficulté, c'est que les dépenses de santé
00:58:36 regroupent à peu près en complet 300 à 400 milliards d'euros.
00:58:40 Donc, on a de l'argent.
00:58:41 La question, c'est comment l'argent est utilisé.
00:58:43 33% de ces dépenses de santé sont faites pour les dépenses administratives,
00:58:46 d'infrastructures, etc.
00:58:47 Une autre partie de ces dépenses sont assurées pour financer les soins
00:58:51 de personnes qui sont immigrées.
00:58:52 Et donc, du coup, les Français qui travaillent se posent la question,
00:58:55 comment ça se fait que nous qui travaillons avons moins de droits
00:58:58 que des personnes qui viennent d'arriver en France ?
00:59:00 Et ce sont ça les véritables injustices.
00:59:02 Si par cas vous déremboursez les soins,
00:59:04 pourquoi est-ce que vous ne déremboursez pas les soins
00:59:05 de personnes qui ne contribuent pas au système de santé ?
00:59:07 Pourquoi est-ce que les personnes qui travaillent,
00:59:10 qui payent leurs impôts, qui payent leurs cotisations,
00:59:12 ont moins de droits que des personnes qui ne travaillent pas ?
00:59:14 Et c'est ça les véritables injustices françaises.
00:59:16 Lorsque vous travaillez, lorsque vous êtes dans la classe moyenne,
00:59:18 vous avez moins de droits que quelqu'un qui bénéficie du RSA.
00:59:20 Lorsque vous êtes dans la classe moyenne,
00:59:21 vous avez moins de droits que quelqu'un qui vient d'arriver
00:59:22 sur le territoire français, qui bénéficie de l'AME, de la CMU, etc.
00:59:25 Et ce sont ça les véritables injustices.
00:59:27 Moi, je pense que ce n'est pas une question de dépenses et de moyens,
00:59:29 c'est une question de répartition et comment on utilise l'argent
00:59:31 pour savoir à qui ça profite.
00:59:33 - Cette information, à présent, pour terminer cette émission
00:59:36 qui choque les Marseillais.
00:59:37 Le petit-fils de Marcel Pagnol ne sera plus le gestionnaire
00:59:41 du fameux château de Mamère.
00:59:42 Le château de Mamère, c'est le château de la Busine à Marseille,
00:59:45 mais il a été rendu célèbre avec le livre et avec le film de Marcel Pagnol.
00:59:49 C'est un lieu culturel marseillais, directement lié à l'histoire de sa famille.
00:59:53 Il y a une pétition qui a été lancée car la mairie a choisi un autre gestionnaire.
00:59:56 Le choix va être soumis au vote en Conseil municipal le 30 juin.
01:00:00 En attendant, les soutiens se multiplient.
01:00:02 On va en parler, mais d'abord, reportage de Laure Parra.
01:00:06 - Le château de la Busine est le célèbre château de Mamère
01:00:09 du roman éponyme de Marcel Pagnol.
01:00:12 Il pourrait être rebaptisé le château de la discorde.
01:00:15 Suite à la décision de la mairie de Marseille d'évincer l'équipe gestionnaire
01:00:19 des lieux présidé par le petit-fils de l'écrivain.
01:00:22 - Je suis triste.
01:00:24 C'est le château que mon grand-père a acheté.
01:00:26 Il voulait faire la cité du cinéma.
01:00:29 Il n'a pas pu parce que, ne voulant pas collaborer avec l'occupant allemand,
01:00:34 eh bien ceux-ci ont réquisitionné le château et la libération.
01:00:37 En ayant la responsabilité de ce château,
01:00:39 j'ai essayé de le monter le plus haut possible
01:00:43 pour rendre hommage à Marcel, à son oeuvre.
01:00:45 - Écarté pour être remplacé par le centre de la culture ouvrière
01:00:48 alors que les comptes sont exemplaires
01:00:50 et que le lieu reçoit chaque année 80 000 visiteurs.
01:00:53 Un choix incompréhensible pour ce Marseillais.
01:00:56 - Je trouve que c'est scandaleux parce que Pagnol fait partie
01:00:59 du patrimoine de Marseille et de la France.
01:01:04 Enlever ça, je ne comprends pas.
01:01:06 Une décision politique maladroite pour les élus locaux.
01:01:10 - C'est une erreur politique majeure.
01:01:12 - Nouvelle fois, la gauche et l'extrême gauche
01:01:15 pour le coup, balaient nos traditions provinciales.
01:01:18 La ville de Marseille se défend.
01:01:19 Dans un communiqué, elle assure que le patrimoine de Marcel Pagnol
01:01:23 sera préservé.
01:01:26 - Le patrimoine marseillais, le patrimoine de Marcel Pagnol,
01:01:28 l'héritage, l'histoire en danger.
01:01:30 François Thomasot, journaliste et écrivain marseillais, est avec nous.
01:01:34 Merci d'avoir accepté notre invitation, François Thomasot.
01:01:37 Avant de vous demander d'ailleurs votre sentiment,
01:01:39 votre point de vue, ce qu'il faut défendre, signer la pétition
01:01:42 notamment pour que cela reste dans le giron,
01:01:45 dans l'héritage de Marcel Pagnol, ce fameux château de la Busines.
01:01:48 Il faut rappeler que le château de la Busines, c'est l'histoire
01:01:51 de l'enfance de Marcel Pagnol.
01:01:52 C'est ce qu'il raconte dans "La gloire de mon père"
01:01:54 et "Le château de ma mère".
01:01:58 - Oui, mais alors ce qu'il faut dire aussi, c'est que le château
01:02:01 n'appartient pas à Nicolas Pagnol.
01:02:02 Il appartient à la mairie de Marseille et c'est justement
01:02:06 pour cette raison que c'est la mairie qui décide qui va le gérer.
01:02:10 Alors, c'est vrai qu'il y a tout un passé Pagnol autour du château
01:02:13 de la Busines.
01:02:13 Quand la mairie l'a racheté, il était à l'abandon,
01:02:16 il était en ruine et il y a eu tout un projet.
01:02:19 Il y a eu beaucoup de temps pour le réhabiliter.
01:02:21 Et c'est vrai que dans cette réhabilitation du château de la Busines,
01:02:24 du château de ma mère, Nicolas Pagnol et la structure
01:02:27 qui le dirige ont joué un rôle important.
01:02:29 D'où l'incompréhension aujourd'hui.
01:02:32 Est-ce que vous avez le sentiment que l'héritage de Marcel Pagnol
01:02:34 est bafoué, qu'on ne laisse pas à son petit-fils
01:02:38 la possibilité de gérer et que finalement, sa mémoire perdure
01:02:42 encore une fois et son œuvre également ?
01:02:45 C'est un sujet très compliqué parce qu'on a deux logiques
01:02:47 qui s'affrontent et qui sont toutes les deux logiques par définition.
01:02:51 C'est-à-dire que vous avez une équipe municipale qui a été élue
01:02:55 récemment et qui a donc des choix à faire du point de vue culturel.
01:02:59 Ces choix, en effet, on en avait conscience.
01:03:02 Et il est évident que les choix que la nouvelle municipalité va faire
01:03:06 vont être un petit peu plus proches politiquement de ses options.
01:03:10 D'ailleurs, l'adjoint de la culture, Jean-Marc Coppola,
01:03:13 qui est membre du Parti communiste français, l'a dit clairement dans un communiqué,
01:03:17 le nouveau délégataire est plus proche des objectifs de la mairie.
01:03:21 Mais on comprend par ailleurs que Nicolas Pagnol se sent désavoué
01:03:25 alors qu'il a mené pendant 10 ans une gestion exemplaire.
01:03:28 Donc on est dans deux cas de figure qui se défendent l'un comme l'autre,
01:03:32 d'où la compréhension.
01:03:34 Et le patrimoine marseillais ou le patrimoine de Pagnol,
01:03:37 l'histoire de Pagnol qui risque d'être bafouée, François Thomasot.
01:03:41 Il faut rappeler aussi que dans ce château...
01:03:44 Allez-y, François, allez-y.
01:03:45 C'est a priori pas le cas.
01:03:49 Jean-Marc Coppola, donc l'adjoint de la culture,
01:03:51 est un homme de consensus.
01:03:52 Il a déjà eu pas mal de mailles à partir avec des acteurs culturels locaux
01:03:56 qui étaient liés un petit peu à l'ancienne municipalité.
01:03:58 Il y a eu au sein de la mairie...
01:04:00 La nouvelle mairie a aussi besoin de faire des actes symboliques.
01:04:03 Je ne dis pas qu'on veut tuer le père et tuer Pagnol,
01:04:05 mais en tout cas dans l'explication que donne Jean-Marc Coppola,
01:04:10 il n'est absolument pas question, a priori, de retirer à la busine le côté Pagnol.
01:04:17 Au contraire, la nouvelle association qui va prendre en charge,
01:04:20 si le vote a lieu dans ce sens, le château de la busine,
01:04:24 a pour mission également de continuer à entretenir le patrimoine Pagnol.
01:04:29 Je pense que Nicolas Pagnol, en l'occurrence, est un petit peu victime de son nom.
01:04:34 Il est aussi peut-être victime, malheureusement pour lui,
01:04:36 de désacquaintances politiques quand il prête.
01:04:38 Il est considéré, à toi de voir raison, comme lié un petit peu à la droite marseillaise
01:04:43 et donc il y a certainement derrière aussi qu'on le veuille ou non,
01:04:46 des arrières-pensées politiques.
01:04:47 C'est un éclairage intéressant.
01:04:49 En tout cas, le patrimoine est là, l'héritage est là
01:04:51 et ce château de la busine est toujours là.
01:04:53 Il sera préservé avec le petit-fils ou pas, François Tommaso.
01:04:57 On rappelle que ce château a été très important symboliquement dans l'enfance,
01:05:01 la vraie enfance et pas uniquement dans le livre de Marcel Pagnol
01:05:05 et que c'est un château qu'il a racheté pour y créer une cité du cinéma à l'époque
01:05:09 parce que Pagnol était un génie, un génie de la littérature,
01:05:12 mais aussi un génie du cinéma.
01:05:15 Tout à fait.
01:05:15 Alors là où il faut absolument rendre hommage à Nicolas Pagnol
01:05:19 et à la structure qu'il a dirigée, c'est que ce lieu, en 2013,
01:05:23 quand il se retrouve aux manettes, a très peu de fréquentation.
01:05:26 Il y a eu déjà énormément de bisbis politiques autour de cet endroit
01:05:29 pour savoir qui allait le diriger, comment et pourquoi.
01:05:32 Mais il y a eu un axe qui a toujours été suivi,
01:05:35 c'est celui d'en faire un lieu, un haut lieu du cinéma marseillais,
01:05:38 sachant que Marseille a une vocation,
01:05:40 et c'est le cas aussi d'ailleurs de la nouvelle municipalité,
01:05:42 de devenir la capitale des tournages en France.
01:05:45 Et la busine s'articulait parfaitement dans ce projet
01:05:48 et dans ce domaine-là, l'équipe sortante entre guillemets a fait du bon boulot.
01:05:52 Mais je pense que d'ailleurs, y compris Jean-Marc Coppola et la nouvelle municipalité,
01:05:55 le reconnaissent. Ils estiment, eux, qu'il faut passer à autre chose.
01:05:59 Et ils ont choisi aussi, disent-ils, un projet qui est moins cher,
01:06:03 ce que conteste Nicolas Pagnol.
01:06:05 Mais c'est vrai que la busine est devenue à Marseille, un haut lieu du cinéma.
01:06:09 Est-ce que ça va le rester ?
01:06:11 A priori, si on en croit les engagements pris par la nouvelle municipalité, peut-être.
01:06:16 On l'espère en tout cas, et je recommande la lecture de l'œuvre de Marcel Pagnol
01:06:19 et de l'œuvre également de François Thomasot, qui nous a accompagnés.
01:06:23 Très, très bon romancier de Polard, également.
01:06:25 François Thomasot est très influencé par Marseille.
01:06:27 Merci de nous avoir accompagnés.
01:06:28 Et merci à tous les trois également, parce que le temps qui nous est imparti
01:06:31 vient de s'achever à l'instant.
01:06:33 Mais l'actualité continue sur CNews, bien sûr.
01:06:35 90 minutes Info, c'est fini.
01:06:37 Punchline, dans quelques instants, avec Olivier de Caron-Flech.
01:06:40 Et on se retrouve sur cnews.fr.
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