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Les invités de #90minutesInfoWE débattent de l'actualité le samedi et le dimanche.

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00:00 Bonjour à toutes, bonjour à tous, très heureux de vous retrouver sur CNews et merci pour votre fidélité.
00:05 L'actualité bien sûr et les débats d'opinion avec nos invités aujourd'hui.
00:08 Judith Vintrobella, bonjour, Ludovic Thoreau, Nathan Devers, Elodie Huchard, puisque nous allons parler de politique avec vous dans quelques instants.
00:17 Et notamment après que Gérald Darmanin, qui était l'invité du grand rendez-vous CNews, voulait peut-être vu ou revu tout à l'heure.
00:22 Le ministre de l'Intérieur est notamment revenu sur les violences et les affrontements entre les forces de l'ordre et les manifestants radicalisés.
00:29 Notamment aussi à Sainte-Solide, certaines réactions politiques qui mettent de l'huile sur le feu, selon lui.
00:34 Il a notamment contre-attaqué en visant l'extrême gauche et Jean-Luc Mélenchon, qui serait à l'origine de ces heurts, ou en tout cas qui continuerait à mettre de l'huile sur le feu, Elodie Huchard.
00:45 Oui, d'ailleurs le ministre de l'Intérieur s'étonne de voir un Jean-Luc Mélenchon qui tire les ficelles alors qu'il n'est pas élu.
00:50 Ça pose un problème démocratique, dit le ministre de l'Intérieur.
00:54 Il fustige aussi tout le groupe de LFI, il explique qu'ils sont rentrés à l'Assemblée nationale et que pourtant ils sont complices avec les mouvements qui terrorisent.
01:03 Il parle quand même de terreur intellectuelle, il dit quand vous entendez qu'il faut soigner les policiers, est-ce que ça n'est pas terrifiant ?
01:09 Et puis il parle aussi de cette volonté d'attaquer la République.
01:12 Alors selon lui, Jean-Luc Mélenchon serait un cynique, ce sont ses mots qu'il essaye d'avoir par la Russe qui n'a pas eu par les urnes.
01:18 Et en revanche, il fait le distinguo entre cette partie-là de la NUPS, donc plutôt les LFIst et les écolos les plus radicaux.
01:25 En revanche, il pense aussi au Parti Socialiste, il explique qu'ils sont pris en otage par la France Insoumise.
01:30 Alors ce sont des propos forts qu'il contre-attaque le ministre de l'Intérieur, Judith Ventrebe.
01:34 Il parle de terrorisme, de terreur physique et de terreur intellectuelle également. Est-ce que c'est le cas ? Est-ce qu'il ne va pas trop loin ?
01:43 Parler de gens qui considèrent que les outils de la démocratie, au premier rang desquels le suffrage universel,
01:52 peuvent et doivent être combattus par la violence en les qualifiant de terroristes, ça me paraît correspondre absolument à la définition.
02:01 En plus, Gérald Darmanin, je trouve, a pris les précautions sémantiques nécessaires pour distinguer les violents des pas violents.
02:09 Ce qui est la distinction fondamentale à opérer. Quant au magistère qu'exerce Jean-Luc Mélenchon,
02:19 alors qu'il n'est pas député sur ses troupes à l'Assemblée Nationale, c'est leur problème.
02:23 Ce qu'il dit en creux, Ludo Victorot, c'est que les agressés, ce sont les forces de l'ordre, ce sont les gendarmes, ce sont les policiers.
02:30 Oui, c'est vrai, c'est inadmissible ce qui se passe, c'est inadmissible ce que dit Mélenchon.
02:34 Mais attention, ils ont aussi rendu cette société beaucoup plus dure.
02:39 Qui donc ?
02:40 Le gouvernement. Ils ont quand même une attitude très rude vis-à-vis du peuple.
02:45 Les 49.3, traiter de n'importe quoi les gens. Après, ok, il y a l'extrême gauche, on l'a toujours su.
02:51 Et puis ils ont été élus l'extrême gauche, ils ont été élus démocratiquement.
02:53 Ce que je dis aujourd'hui, c'est que la société est devenue violente parce que c'est le deuxième quinquennat
02:57 où en fait on ne rassemble pas, mais on sépare les gens. Et à force de les séparer, ça aboutit à des choses comme ça.
03:03 Est-ce que ça justifie la violence contre les fortes normes ?
03:06 Non, non, écoutez-moi, c'est injustifiable. Je dis qu'on vit aujourd'hui dans une société qui est très dure
03:13 et de plus en plus dure et le gouvernement n'est pas un rassembleur.
03:16 Quand vous ne rassemblez pas les gens, quand vous n'avez pas des paroles de paix
03:19 et que sans cesse vous partez de guerre et de choses comme ça, vous aboutissez à que les gens fassent la guerre.
03:24 Où sont les paroles de paix depuis des années ? Où sont les moments où on peut accepter que l'autre pense différemment ?
03:29 Jamais. Quand vous pensez différemment dans ce gouvernement, vous êtes forcément l'ennemi du gouvernement.
03:34 Et c'est ça qui se passe en fait, localement.
03:36 Donc les gens qui balancent des bouteilles d'acide sur les policiers ou qui mettent des clous dans des...
03:41 Non mais écoutez, madame, je crois que vous n'écoutez pas ce que je dis.
03:43 Je ne fais que ça.
03:44 Je n'ai aucune excuse pour ces gens-là. Je vous dis aujourd'hui que le peuple et les citoyens deviennent de plus en plus durs
03:49 parce qu'en fait le reflet du gouvernement est de plus en plus dur.
03:53 Vous savez, vous avez quand même une autorité et quand même un devoir d'exemplarité
03:57 et cette exemplarité et tout ce qui est passé comme message dans le deuxième quinquennat est très dur.
04:02 Donc vous faites une société qui est dure. Il n'y a aucune excuse pour ces gens qui font la guerre. Aucune.
04:06 Néanmoins, regardez, la violence elle est partout. En dehors de ces manifestations, c'est de plus en plus dur.
04:11 La société qu'on vit aujourd'hui est quand même...
04:14 On sort quand même d'un gouvernement et de messages où on parle tous les dires.
04:17 Mais où sont les messages de paix ? Où sont les messages de paix qui sont...
04:21 Vous voulez dire que, comme l'a dit d'ailleurs une politique de LFI, que le ministre de l'Intérieur est un pompier pyromane ?
04:26 C'est ça lui de Victor Rossi, c'est ce qu'il se dit.
04:29 On a bien compris que vous ne justifiez pas la violence.
04:31 Est-ce que vous avez entendu un message de paix dans ce qu'a dit Darmanin ?
04:34 Non, mais est-ce que le fait qu'il n'y ait pas de message de paix justifie la violence ?
04:39 Mais vous n'avez pas compris, je viens de dire que ça ne justifie pas.
04:41 Vous n'avez pas révélé la même chose, vous êtes dans le 8 mai.
04:44 Est-ce que vous pensez que la parole du gouvernement depuis ce deuxième quinquennat et le précédent est une parole de paix et de rassemblement ?
04:50 Non, et je ne pense pas que ça ait la moindre influence sur la violence.
04:55 Juste un petit mot de Nathan Devers avant les informations.
04:58 Un petit mot de Nathan Devers pour avoir votre sentiment, parce qu'on a l'impression que tout le monde, que ce soit les politiques,
05:02 mais même ici en plateau, qu'on manipule de la nitroglycérine parfois avec ce sujet-là, qui est extrêmement délicat,
05:08 et tellement de société et d'actualité Nathan Devers.
05:11 Oui, mais je suis parfaitement d'accord avec Ludovic Thoreau, c'est-à-dire que,
05:14 premièrement, j'estime que c'est assez inquiétant dans une démocratie qu'on confonde des oppositions
05:20 qui ont une stratégie auto-revendiquée comme populiste, inspirée des idées de Chantal Mouffe,
05:24 qu'on confonde ça avec du terrorisme.
05:26 C'est-à-dire que cette tendance, et il faudrait faire toute une généalogie depuis six ans,
05:30 où les oppositions sont systématiquement associées à des adjectifs qui les disqualifient en tant qu'opposition.
05:36 Alors, naturellement, ce n'est pas parce qu'une opposition est une opposition qu'elle est légitime,
05:39 mais si vous voulez, cette tendance macroniste à estimer que, premièrement,
05:42 « there is no alternative », leur voix est la seule voix rationnelle,
05:45 et que toutes les autres voix, soit sont des voix qui sont irrationnelles,
05:48 soit sont des voix qui sont terroristes, si vous voulez, on fait un amalgame.
05:51 Premièrement, en science politique, c'est un concept qui n'est pas applicable à ce genre de situation,
05:56 et deuxièmement, on a tous vécu le terrorisme, on l'a vécu notamment en 2015,
06:00 on s'en souvient, ce sont des traumatismes énormes,
06:02 et associer cela à des stratégies qui sont, par ailleurs, sans doute criticables.
06:06 Mais faire cet amalgame-là, c'est extrêmement inquiétant dans une culture démocratique.
06:10 Dernier petit mot d'Élodie Huchard, avant les informations, Élodie.
06:13 Oui, mais c'est vrai que je rejoins ce que disait Judith,
06:15 c'est-à-dire que les personnes qui sont dans la rue et qui sont aussi violentes,
06:18 comme quand même Gérald Darmanin aujourd'hui, ou le président de la République demain,
06:21 allait à la télévision ou n'importe où pour dire "voilà, on veut apaiser, on veut rassembler",
06:25 je ne suis pas sûre que ces éléments radicaux soient très sensibles au discours de l'exécutif.
06:29 Merci d'avoir fait diligence.
06:31 On se retrouve pour les débats d'opinion encore dans l'actualité,
06:33 mais d'abord un point sur les informations avec Adrien Spiteri.
06:37 L'euthanasie va-t-elle être autorisée en France ?
06:43 La convention citoyenne recommande sa légalisation ce dimanche.
06:47 Elle réunit depuis des mois des Français tirés au sort.
06:50 Les membres de la convention citoyenne seront reçus demain par Emmanuel Macron.
06:55 Le procès des attentats de la rue Copernic s'ouvre demain à Paris, 43 ans après les faits.
07:02 4 personnes avaient perdu la vie près de la synagogue à Saint-Diab,
07:06 unique accusée ne devrait pas être présente à l'ouverture des débats.
07:11 Le verdict est attendu le 21 avril.
07:14 Et puis au moins 24 personnes sont mortes aux Etats-Unis après le passage de tornades et de tempêtes.
07:20 Le sud, le centre-est et l'est du pays ont été touchés.
07:23 De nombreuses maisons et commerces ont été détruits.
07:26 Vous le voyez sur ces images dans l'Arkansas, au total 650 000 foyers sont privés d'électricité.
07:33 Autre sujet pour nos débats, cette polémique.
07:37 La Fédération française de football a décidé de ne pas autoriser d'interruption pendant les matchs du soir
07:42 pour permettre aux joueurs musulmans de rompre leur jeûne du mois de Ramadan,
07:46 alors qu'en Angleterre, en Allemagne, c'est possible.
07:49 Les deux pays ont décidé d'accorder cette faveur aux footballeurs.
07:51 Un mail a été envoyé aux arbitres pour faire respecter le règlement en France.
07:56 Thomas Bonnet.
07:57 Interrompre un match de football pour quelques minutes
08:00 afin de permettre à certains joueurs de rompre le jeûne pendant le Ramadan,
08:03 voilà une pratique source de controverses.
08:06 La Fédération française de football a adressé un mail à ses employés
08:09 pour rappeler les bonnes pratiques en la matière en indiquant que ces interruptions
08:12 allaient à l'encontre du règlement qui stipule notamment
08:15 l'interdiction des discours à caractère religieux.
08:18 Une communication assumée par Eric Borghini, le patron des arbitres.
08:22 Il ne s'agit pas du tout ni de stigmatiser, ni de polémiquer, ni de menacer.
08:26 Il s'agit simplement de faire un rappel réglementaire.
08:30 Il faut être courageux aussi et même si ce n'est pas très touchy,
08:35 si ce n'est pas très sexy, si ce n'est pas très belle,
08:39 quand la situation se présente, il faut le faire, il faut dire les choses.
08:43 Selon lui, c'est la première fois qu'un tel rappel est nécessaire
08:46 après des remontées de terrain jusqu'au dirigeant de la 3F.
08:49 Un rappel qui fait polémique, comme le montre ce tweet
08:52 de l'ancienne internationale française Sydney Gauvoux
08:55 qui s'offusque et compare avec des décisions inverses
08:58 prises notamment en Allemagne et en Angleterre.
09:01 Outre manche, les instances ont en effet décidé de manière officielle
09:04 de permettre une brève interruption pendant les matchs
09:07 pour permettre aux joueurs musulmans de rompre le jeûne après le coucher du soleil.
09:11 Et ce surdossier, Eric Borghini, le président de la commission fédérale des arbitres
09:16 que l'on a vu dans le sujet et qu'on a donc rappelé pour être en direct avec nous.
09:19 Bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation.
09:21 C'est à votre initiative que ce mail, donc cet email, a été envoyé aux arbitres.
09:26 Pourquoi demander à ce que le règlement soit à ce point scrupuleusement appliqué, Eric Borghini ?
09:33 Écoutez, la Fédération française de football est délégataire d'une mission de service public
09:39 et elle s'emplace complètement dans les lois de la République.
09:45 Et il se trouve que, contrairement à ce qui se passe en Allemagne ou en Angleterre,
09:51 où là-bas c'est le multiculturalisme qui est en vigueur,
09:58 alors que chez nous en France c'est différent.
10:01 Chez nous en France, les communautés vivent ensemble,
10:04 elles ne vivent pas les unes à côté des autres.
10:07 Excusez-moi, petit problème technique.
10:13 Donc elles ne vivent pas les unes à côté des autres,
10:15 elles vivent ensemble et c'est la grande différence entre l'Angleterre, l'Allemagne et la France.
10:20 Et nous, nous appliquons les règles de la République et en particulier la laïcité,
10:27 qui est partie intégrante de nos statuts,
10:31 puisque l'article 1er des statuts de la Fédération demande que ce principe de neutralité,
10:39 de respect absolu, de l'égalité entre tous, pardon,
10:45 il nous demande d'être à équidistance de tout le monde,
10:48 parce que le football est un sport qui rassemble,
10:51 c'est un sport qui s'est construit sur des valeurs simples,
10:55 des valeurs qui lui ont permis d'être ce sport universel
11:01 et c'est ce que nous devons faire respecter.
11:04 C'est pour ça que quand nous ont été signalés que des matchs étaient arrêtés,
11:10 je dis bien arrêtés, pour permettre une pratique religieuse en quelque sorte,
11:16 ce n'était pas possible, ce n'est pas recevable dans le football français
11:23 et donc on a rappelé la règle.
11:25 C'est ça Eric Borghini, c'est parce qu'il y a eu apparemment de la confusion,
11:28 peut-être des débordements, même si les footballeurs musulmans ne sont pas passés à table,
11:32 quand vous faites allusion à des matchs qui ont été arrêtés,
11:36 d'autant que vous autorisez très clairement la possibilité,
11:39 quand il y a un arrêt de jeu, quand il y a un remplacement,
11:42 de pouvoir, au moment de la rupture du jeûne,
11:46 de consommer, de manger un morceau ou de se désaltérer.
11:50 C'est possible cela, cela se fait, cela se fait de tout temps.
11:54 Mais absolument, si avant le match un capitaine d'équipe va voir l'arbitre
11:58 en lui disant "Monsieur l'arbitre, dans mon équipe, il y a des joueurs musulmans
12:03 qui font le ramadan, qui sont pratiquants et qui font le ramadan,
12:07 est-ce que ça pose un problème si au moment de la rupture du jeûne,
12:10 à l'heure de la rupture du jeûne, ils s'approchent de la ligne de touche
12:14 et on leur donne à boire, on leur donne à manger ?
12:17 Bien entendu, ça ne pose aucun problème, puisqu'on n'arrête pas le match pour ça.
12:23 Et ça, c'est tout à fait possible. Il n'y a absolument aucune contre-indication.
12:28 D'ailleurs, il y a beaucoup d'arrêts de jeu naturels pendant un match
12:32 où les joueurs peuvent parfaitement se désaltérer,
12:35 voir manger une barre énergétique, que ce soit au moment des remplacements,
12:39 que ce soit au moment de la célébration d'un but marqué,
12:42 que ce soit au moment d'un coup franc.
12:44 Bon, c'est des temps morts, en quelque sorte, où il est tout à fait possible,
12:50 surtout dans le football amateur, qui ne se joue pas à la même vitesse
12:53 que le football professionnel, de se rapprocher…
12:55 Pardonnez-moi Eric Borghini, on a bien compris le message d'Eric Borghini,
12:58 mais il y a des joueurs, que ce soit dans le football amateur
13:00 ou dans le football professionnel, qui aujourd'hui,
13:02 essaient de contourner un petit peu le système et le règlement en simulant des blessures,
13:07 de manière à ce que l'arbitre arrête le jeu et que donc les joueurs musulmans
13:11 puissent rompre le jeûne sur le terrain.
13:14 Ça pose un problème de règlement aussi et ça crée la confusion également, dans ce cadre-là.
13:19 Tout à fait, c'est pour ça que je crois qu'il faut rappeler le principe républicain
13:25 et être très clair sur les principes qui nous animent.
13:34 Demander à un arbitre d'arrêter le match pour faire la rupture du jeûne
13:43 et pour un arbitre accepter cette demande, dans les deux cas, c'est poser un acte politique.
13:50 Or, dans le football, et c'est très très clair, on ne fait pas de politique, pas de syndicalisme,
13:56 on ne mélange pas la religion avec le sport, on ne fait pas de discrimination,
14:02 on ne regarde pas l'orientation sexuelle des acteurs,
14:06 on est vraiment dans ce qui fait société, dans ce qui fait qu'on peut vivre ensemble,
14:12 tous ensemble, en se respectant les uns les autres.
14:14 Alors justement, Eric Borghini, pardonnez-moi, est-ce que c'est un acte politique
14:19 et est-ce que c'est le vivre ensemble quand certains entraîneurs,
14:21 je prends l'exemple d'Antoine Comboiré, l'entraîneur du FC Nantes,
14:24 demandent à ses joueurs de ne pas respecter le ramadan
14:27 ou de rompre le jeûne les jours de match pour être en forme.
14:31 D'ailleurs, il s'est passé aujourd'hui, pour le match entre Nantes et Reims,
14:35 de l'international algérien, d'un international algérien, Jaouen Hadjam,
14:39 qui a refusé de rompre le jeûne le jour du ramadan aujourd'hui.
14:44 Et donc, est-ce que vous trouvez que la démarche d'Antoine Comboiré
14:47 ou d'autres entraîneurs est intrusive ?
14:50 Qui je suis, moi, pour commenter les décisions d'un entraîneur ?
14:56 Moi, je crois que chacun doit rester à sa place, moi je reste à la mienne.
14:59 Je rappelle une règle républicaine et pour le reste,
15:05 je ne me permettrai pas de porter une appréciation sur la stratégie d'un entraîneur.
15:13 Il faut que les choses soient très claires de mon côté,
15:17 je n'interfère pas dans ce type de discussion.
15:23 Merci, en tout cas, elles existent et on avait besoin de le signaler sur l'antenne de CNews.
15:26 Merci infiniment d'avoir répondu à notre invitation, Eric Borghini,
15:29 en direct dans 90 minutes Info Weekend, bon après-midi.
15:32 Et on continue d'en débattre avec nos invités, c'est vrai.
15:35 Merci beaucoup, Ludovic Thoreau.
15:37 Nous n'avons pas la même culture que les anglo-saxons,
15:39 même que les américains ou les allemands,
15:41 qui, eux, appliquent des pauses pour que l'on puisse rompre le jeûne.
15:46 Mais pardonnez-moi, un peu comme on le fait dans les post-fraîcheurs,
15:48 quand il y a la canicule, la FIFA l'applique réglementairement.
15:52 Oui, néanmoins, je dirais qu'on accueille toutes les religions,
15:56 et ce n'est bien sûr pas à la France de se mettre ce que les religions décident.
16:00 Ce n'est pas possible, je veux dire,
16:01 parce qu'il y aura d'autres religions qui demanderont autre chose.
16:03 Si on commence à dire oui pour cette religion,
16:05 il faudra dire oui pour toutes les autres religions qui pourraient arriver.
16:08 Aujourd'hui, le sport, c'est un mélange, on est tous ensemble,
16:10 on n'est pas différenciés de par notre religion.
16:13 En faisant ça, automatiquement, vous mettez une différenciation sur le terrain
16:17 par rapport à l'appartenance à une religion.
16:19 Et ça, ce n'est pas la laïcité.
16:20 Donc, c'est clair qu'il n'est pas question de faire des pauses
16:23 par rapport à une ou une autre religion.
16:25 C'est hors de question.
16:27 Le jeu, on est tous pareils.
16:29 Et se signer, alors, quand on est catholique,
16:31 et faire le signe de croix quand on entre sur le terrain,
16:33 est-ce que c'est un signe ostentatoire et qu'il faudrait donc…
16:35 Non, ça ne modifie absolument pas le cours du jeu.
16:38 Là, vous faites un arrêt de jeu.
16:40 C'est complètement… Donc, vous changez les règles du jeu.
16:42 Maintenant, il y a des gens qui mettent des pattes de lapin,
16:44 qui font des choses, plein de choses différentes.
16:46 On ne va pas les interdire d'avoir un signe.
16:48 Ça ne modifie pas le jeu ni le résultat.
16:50 Arrêter le sport à un moment, ça peut modifier en effet le résultat.
16:52 Ça fait longtemps que je n'ai pas vu de patte de lapin dans les poches de chants des footballeurs.
16:55 Mais ça existe peut-être, vous avez raison.
16:57 Je vous fais confiance.
16:59 C'est vrai que nous n'avons pas le même rapport avec nos voisins européens,
17:02 le même rapport à la laïcité.
17:04 Donc, cela peut expliquer qu'en Angleterre ou en Allemagne,
17:06 on tolère ce genre de choses.
17:08 Judith Vintraub.
17:09 Oui, ça explique aussi qu'en Angleterre notamment,
17:12 le vivre ensemble soit devenu un mythe.
17:16 Parce qu'en fait, ce modèle communautariste permet aux communautés de vivre comme elles l'entendent,
17:21 les unes à côté des autres et pas ensemble.
17:23 Il suffit de se balader à Londres pour s'en apercevoir.
17:27 Dans certaines villes allemandes, ça commence à être pareil.
17:29 Eric Borghini a utilisé le bon mot.
17:32 C'est une offensive politique.
17:35 C'est l'islam politique qui veut marquer son territoire,
17:38 que ce soit par le voile des joueuses de foot.
17:42 Vous savez qu'il y a un mouvement en France animé par une association islamiste
17:47 qui s'appelle l'Alliance citoyenne qui milite pour que les règles de la FIFA,
17:52 la Fédération internationale de foot, qui elle, autorise les joueuses de foot voilées,
17:56 soient également acceptées par la Fédération.
17:59 Elles ne sont pas en France.
18:01 La FED résiste et vraiment, bravo à elle.
18:05 Votre sentiment, parce que là, on parle en effet non pas de décision ou d'affaires religieuses datant de Vert,
18:10 mais d'affaires politiques.
18:12 C'est une question politique dont il s'agit ici.
18:14 Quand on parle tout simplement de rompre le jeûne, quelques secondes,
18:17 ça pourrait se faire discrètement, ça se fait discrètement d'ailleurs sur les terrains de foot.
18:21 Même quand il n'y a pas de ramadan, il est possible de voir des joueurs se désaltérer
18:25 quand il y a un arrêt de jeu, par exemple.
18:28 Mais là, ça prend une dimension politique.
18:30 D'abord, regard de non footballeur, mais je me demande comment on peut faire du sport en jeûnant.
18:35 Mais c'est vraiment une regard de non sportif, de non jeûneur.
18:37 C'est possible.
18:39 Il me semble quand même que vous avez posé la question de cette comparaison
18:43 avec le monde anglo-saxon ou avec l'Allemagne, qui à mon avis est le bon angle.
18:47 C'est-à-dire que c'est vrai qu'en France, on a une vision, je dirais restrictive,
18:51 de la séparation du théologique et du politique.
18:53 Moi, il me semble que cette séparation-là, elle suppose deux choses, une sorte de contrat.
18:58 Que premièrement, l'État ne soit pas religieux.
19:01 Et que deuxièmement, du côté des religions, on accepte l'État
19:03 et qu'on ne veuille pas interférer sur la vie des autres communautés, etc.
19:07 Il me semble que là, en France, parfois, notre vision de la laïcité
19:10 aboutit paradoxalement à des querelles de jésuites.
19:13 C'est-à-dire que moi, je ne trouve pas ça très très politique
19:16 que des gens qui respectent le ramadan, qui est en plus quelque chose d'assez basique,
19:20 si vous voulez, dans la pratique musulmane.
19:22 Ce n'est pas quelque chose de très...
19:24 C'est l'un des piliers de la religion.
19:26 C'est l'un des grands piliers de la religion.
19:28 Et si vous voulez, je ne trouve pas ça scandaleux
19:30 qu'on puisse envisager de s'adapter aux religions des uns, aux religions...
19:33 - Comme on le fait en Angleterre, et comme le dit Didier Digard,
19:35 qui est un entraîneur de Nice, un entraîneur français de Ligue 1,
19:38 qui dit qu'en Angleterre, on a un esprit beaucoup plus ouvert qu'en France.
19:41 On voit ses propos.
19:42 - Oui, bien sûr, mais à mon avis, il faudrait aussi voir
19:44 que la France est un des pays les moins religieux au monde,
19:47 le quatrième pays le moins religieux au monde, le plus athée du monde.
19:49 Et peut-être que c'est un pays qui est un peu aveugle aux faits religieux en tant que tel.
19:53 - Tout autre chose, maintenant, dans l'actualité,
19:55 cette actualité qui va toujours vide.
19:57 - C'est vrai qu'on aimerait s'apesantir et passer un petit peu plus de temps sur les sujets.
20:00 Je vous comprends, Judith Wintrom, mais vous allez pouvoir intervenir
20:03 sur le sujet des trottinettes qui vous passionnent, je le sais.
20:05 Les Parisiens sont invités à se prononcer sur l'avenir
20:08 de ces trottinettes en libre-service dans la capitale.
20:10 C'est un référendum local qui est proposé par la mairie de Péry et par Anne Hidalgo.
20:15 Les avis sont très partagés.
20:17 Mathieu Deveze et Jean-Laurent Constantini.
20:20 - Pour ou contre les trottinettes en libre-service ?
20:24 C'est la question à laquelle répondent aujourd'hui les Parisiens
20:27 lors d'un référendum organisé par la mairie.
20:29 Et certains ont fait leur choix.
20:31 - Je suis très contre. - Pourquoi ?
20:33 - Pourquoi ? Parce qu'il y a juste un irrespect des personnes.
20:36 Ils circulent sur les trottoirs, ils circulent dans tous les sens.
20:39 Ils circulent à deux sur les trottinettes, ils mettent pas de casque.
20:42 Je trouve que c'est très dangereux, c'est très difficile de traverser les routes avec les enfants.
20:45 - D'abord, ça donne une allure moche à Paris.
20:47 Et puis, surtout, je pense qu'ils n'y font pas attention du tout.
20:50 - Pour une régulation, mais pas pour une interdiction.
20:53 - Je suis contre la politique d'Hidalgo.
20:55 Donc, comme elle est pour les trottinettes, comme elle veut interdire les trottinettes,
20:59 par esprit de contradiction, moi, je suis contre.
21:02 Un vote suivi avec grand intérêt par les opérateurs et les fabricants.
21:07 Selon eux, les trottinettes répondent à un véritable besoin des Français.
21:10 - Pour des trajets courts, pas chers.
21:13 Et donc, compte tenu du contexte économique dans lequel on vit,
21:18 ce sont des solutions de tous les jours pour des gens
21:21 qui n'ont pas forcément les moyens de se déplacer en voiture ou en transport en commun
21:26 pour accéder tous les jours à leur lieu de travail.
21:30 Les Parisiens peuvent voter jusqu'à 19h, puis les résultats seront connus dans la soirée.
21:34 Si le contrôle emporte, les 15 000 trottinettes en libre-service dans la capitale
21:38 disparaîtront à la fin du mois d'août.
21:41 Paradoxe de ce scrutin, de ce référendum, qui se déroule alors que le dimanche,
21:46 notamment, les grandes artères de Paris sont fermées pour accueillir les piétons,
21:49 les touristes, mais aussi aujourd'hui, le Marathon de Paris.
21:51 Avec des milliers de coureurs dans les rues et des axes fermés partout,
21:54 et dans le métro bien sûr, pour des raisons de sécurité sans doute.
21:57 Judith Orr, pas facile de se déplacer pour voter, on est d'accord.
22:00 On va voir tout de même comment cela se déroule avec vous, Maureen Vidal.
22:03 Vous êtes à la mairie du 13e arrondissement de Paris.
22:06 Déjà, y a-t-il du monde ?
22:08 - Eh bien oui Lionel, il y a énormément de monde ici à la mairie du 13e arrondissement de Paris.
22:15 Les parisiens se sont déplacés pour venir voter au référendum organisé
22:19 sur l'usage des trottinettes en libre-service sur la capitale.
22:22 Alors, pour ou contre ? De ce que l'on entend,
22:24 ce "pour" défend plutôt la liberté de mobilité, le système écologique des trottinettes électriques
22:29 et le substitut au transport en commun aussi, pour aller au travail par exemple.
22:33 Les "contre" eux vont plutôt privilégier la sécurité.
22:35 Selon eux, les trottinettes sont dangereuses et vont trop vite,
22:38 sortent souvent des zones prévues à leurs usages.
22:40 Je vous laisse d'ailleurs écouter quelques parisiens.
22:43 Vous allez voir que les avis ne sont pas tous tranchés.
22:46 - J'ai voté pour les trottinettes en libre-service dans la capitale.
22:49 Le soir, souvent, y a plus de transport en commun.
22:52 En fait, y a un vrai déficit de transport en commun.
22:54 Et la première raison pour laquelle on prend les trottinettes, c'est celle-ci.
22:57 - Parce qu'il y a des avantages et des inconvénients,
22:59 en particulier les incivilités pour les inconvénients.
23:01 Et les avantages, c'est vrai qu'au niveau de la mobilité,
23:03 en particulier pour les jeunes, y a pas de moyens de locomotion dans Paris.
23:06 C'est quand même hyper pratique, donc je sais pas encore.
23:08 - Moi, je suis contre.
23:09 Aujourd'hui, on voit beaucoup de trottinettes électriques déjà qui vont très vite
23:12 et qu'on voit régulièrement rouler sur les trottoirs.
23:15 Y a un vrai risque.
23:16 - Alors, les votes seront clos ce soir à 19h.
23:19 À 21h30, nous aurons les résultats.
23:21 Et si jamais le contre l'emporte,
23:23 les 15 000 trottinettes parisiennes disparaîtront à la fin août.
23:27 - Merci, Maureen Vidal, avec Sacha Robin pour les images.
23:31 C'est jusqu'à 19h pour le scrutin.
23:33 Et donc, on a vu qu'il y avait beaucoup de monde, cet après-midi,
23:35 en tout cas, dans les rues de Paris et devant les mairies de Paris,
23:37 où l'on peut voter.
23:38 Peut-on encourager la mobilité douce, Ludovic Thoreau ?
23:41 Et écologique, en chassant les voitures de la ville,
23:44 mais en se passant de trottinettes électriques,
23:46 qui sont, et on verra les chiffres dans quelques instants,
23:49 un mode de locomotion extrêmement pratique
23:52 et paradoxalement plus sûr que le vélo ou le scooter, par exemple.
23:56 - La trottinette est victime de son succès,
23:57 mais n'oublions pas que ce sera seulement...
23:59 On enlèvera les trottinettes, en fait,
24:01 qui sont sous contrat avec la mairie de Paris.
24:03 Ça n'enlèvera pas le problème, en fait,
24:05 des trottinettes qui n'ont pas le droit de rouler sur le trottoir et qui le font.
24:08 En fait, il y a eu tellement une masse de trottinettes
24:09 qui est arrivée dans cette capitale et partout,
24:11 c'est qu'on n'a pas su réglementer.
24:13 Et c'est la problématique.
24:14 Il y a eu 3 décès, 450 décès.
24:16 Il faut réglementer.
24:18 Je vous rappelle quand même que c'est Mme Galgaud
24:20 qui a choisi de mettre ses trottinettes.
24:21 - Oui.
24:22 - Et là, en fait, elle a fait l'appel au peuple
24:23 sur un référendum pour dire ce qu'elle a décidé n'est pas bon.
24:25 C'est un peu paradoxal.
24:27 Elle dit c'est bon pour la ville de mettre des trottinettes.
24:29 Elle dit au peuple, dites-moi oui ou non, si j'ai bien choisi.
24:32 Bon, le peuple va choisir,
24:33 mais s'il y a plus de votants là pour les trottinettes
24:35 que pour une élection municipale,
24:38 on pourra se poser des questions.
24:39 Ça, c'est une chose certaine.
24:40 Parce que quand je vois ces queues, je suis assez surpris.
24:43 Maintenant, c'est aussi le côté référendum local.
24:46 Est-ce que s'il y a une grosse participation,
24:48 ça ne poussera pas les gens localement,
24:50 dans les mairies, dans les EPT,
24:52 à faire des référendums locaux ?
24:54 Comme on n'a pas pu faire celui du référendum sur la...
24:56 - La réforme des retraites.
24:58 - Tout à fait.
24:59 - Faisons-le dans les mairies.
25:00 - On n'arrive plus à le faire au niveau national.
25:01 - Au niveau local.
25:02 - Mais on n'arrive plus à rien faire au niveau national
25:04 alors que le peuple pourrait le demander
25:06 vu le pourcentage qui voulait plus cette réforme.
25:08 Peut-être que les élus locaux vont faire des référendums.
25:10 - Juste un petit mot par rapport à la communication
25:12 de la mairie et d'Anne Hidalgo
25:14 autour des trottinettes électriques.
25:15 En effet, ça avait été validé plus vite d'ailleurs que l'Evelyde.
25:17 L'Evelyde en mairie de Paris.
25:19 Et maintenant, il y a apparemment la volonté
25:21 de retirer ces trottinettes en libre-service.
25:23 Une étude, selon le magazine Society,
25:26 a été commandée d'ailleurs par la mairie de Paris.
25:28 Et celle-ci a mis plusieurs mois à être publiée
25:31 sans en faire une véritable publicité.
25:33 Que dit cette étude, notamment sur l'accidentologie
25:36 en constante augmentation ?
25:38 En fait, c'est faux.
25:39 En 2022, il n'y a pas eu un seul décès
25:42 lié aux trottinettes en libre-service à Paris.
25:45 Le nombre d'accidents en trottinette
25:46 est 20 fois plus faible que pour les scooters.
25:48 C'est une étude AXA réalisée à partir de données de sinistre
25:51 entre 2019 et 2022.
25:54 Donc, il y a une volonté, d'une certaine manière,
25:56 de faire dégager ces trottinettes en libre-accès,
25:59 Judith Vintraub.
26:00 Pour quelle raison ?
26:01 Fondamentalement, on l'ignore.
26:03 Déjà, il y a une volonté d'obtenir,
26:06 alors qu'Anne Hidalgo est dans les tréfonds
26:08 de l'impopularité,
26:11 un référendum local où le "oui"
26:15 devrait l'emporter assez nettement.
26:18 Là, je prends des risques puisque le scrutin n'est pas terminé.
26:21 Mais en gros, vous avez 15 000 utilisateurs
26:24 de trottinettes et tout le reste,
26:26 que ça emmerde.
26:27 Parce que les trottinettes, effectivement,
26:29 se comportent extrêmement mal.
26:31 Et de ce point de vue-là,
26:32 Ludovic Thoreau a absolument raison.
26:34 La question posée n'est pas la bonne.
26:36 Il faudrait demander carrément
26:38 "Est-ce qu'il faut que les trottinettes
26:40 respectent la loi ?"
26:41 Ce serait amusant, mais ce serait...
26:43 C'est déjà très réglementé,
26:44 avec des petites matriculations.
26:46 Oui, sauf que ça n'est pas du tout appliqué.
26:48 Si on devait aligner tous les trottinettes
26:49 qui sont sur les trottoirs à 25 euros,
26:51 on se ferait de l'argent.
26:52 Il y a très peu qui sont arrêtés.
26:54 Il est difficile.
26:55 On ne peut pas mettre un policier
26:56 derrière chaque trottinette, aussi, Ludovic Thoreau.
26:57 C'est ça le problème.
26:59 Entre un policier et un chauffeur.
27:00 Enfin, je n'ai pas vu beaucoup de trottinettes arrêtées.
27:01 Moi, je n'en ai jamais vu.
27:02 Alors, franchement...
27:03 Parce qu'elles vont trop vite.
27:04 C'est pour ça.
27:05 Et pourtant, limité à 20 km/h.
27:07 Excusez-moi, la comparaison
27:08 avec un scooter est stupide.
27:09 Une trottinette, c'est 20 km/h.
27:11 Un scooter, 70 km/h.
27:12 Évidemment qu'il y aura moins de...
27:13 Mais il n'y en a pas.
27:14 Ça n'a rien à voir.
27:15 Pour le coup, il n'y en a pas.
27:16 Nathan Devers, votre regard
27:17 sur cette situation,
27:18 qui peut paraître un peu ubuesque
27:20 ou franchement détaché de la réalité.
27:23 Les trottinettes, c'est un sujet très parisien,
27:25 même s'il y en a en libre-service également
27:27 dans d'autres grandes villes.
27:29 C'est un sujet que je trouve très symptomatique,
27:30 au contraire, et très intéressant.
27:32 D'abord, sur les trottinettes.
27:33 Moi, à titre personnel, je connais deux personnes
27:34 qui sont handicapées à vie
27:36 d'un accident de trottinette.
27:37 Et qui conduisaient normalement.
27:39 Ce n'était pas des...
27:40 Ah, des conducteurs.
27:41 Oui, qui étaient sur une trottinette.
27:42 Donc, je pense que c'est un moyen de locomotion
27:44 qui est quand même extrêmement dangereux
27:46 pour des questions évidentes d'équilibre.
27:48 C'est très, très difficile de garder son équilibre
27:49 quand on est debout
27:50 et qu'on va à une certaine vitesse.
27:51 On ne peut pas regarder à la fois le sol et le vent.
27:53 Enfin, bon, bref.
27:54 Premièrement.
27:55 Deuxièmement, il me semble aussi
27:56 que la plupart des utilisateurs de trottinettes
27:58 ne sont pas des gens qui sont passionnés
27:59 par la trottinette,
28:00 mais qui ont constaté que l'état
28:01 des transports en commun à Paris
28:02 est une catastrophe.
28:04 Donc, si vous voulez, me semble-t-il,
28:05 ce qu'il faut, c'est réfléchir aux conditions
28:07 du succès des trottinettes.
28:08 Et à mon avis, le vrai sujet,
28:10 ce serait de faire un référendum
28:11 sur les transports en commun,
28:12 sur éventuellement la question de la voiture,
28:14 sur la question des embouteillages,
28:16 sur toutes ces questions du déplacement
28:18 qui sont devenues extrêmement compliquées
28:20 à Paris et dans d'autres villes.
28:21 Pour rétablir la libre circulation des véhicules
28:23 dans le centre de Paris,
28:24 ce qui est loin d'être le cas
28:25 puisqu'il y a un projet
28:26 qui va être mis en place dans quelques semaines
28:28 où les grands axes de Paris,
28:29 s'il en reste encore,
28:30 seront totalement fermés à la circulation.
28:33 Et ce n'est pas les ZF.
28:35 Ça s'appellera... Ah oui.
28:37 Non, non. Rien à voir avec les ZF
28:38 et votre voiture, avec la vignette.
28:39 Avec les zones APC.
28:40 Non, non, non.
28:41 Ce ne sont pas les zones à faible émission.
28:42 C'est vraiment le choix
28:44 de faire que Paris devienne piéton,
28:46 tout simplement, et chasser les voitures.
28:47 On aura l'occasion d'en parler, sans doute, sur CNews.
28:49 On marque une pause et d'autres débats à venir.
28:51 À tout de suite.
28:52 90 minutes Info Week-end,
28:57 toujours en compagnie de Judith Vintrobe,
28:59 de Ludovic Thoreau,
29:00 de Nathan Devers
29:01 et d'Adrien Spiteri pour les infos.
29:03 La sous-préfecture de Brest, prise pour cible,
29:10 elle a été visée par deux tentatives d'incendie.
29:13 L'une hier soir, l'autre ce matin.
29:15 Aucune victime ni aucun dégât n'est à déplorer,
29:18 selon le procureur de la République.
29:20 L'enquête a été confiée au service local
29:22 de la police judiciaire.
29:24 C'est un ouf de soulagement pour de nombreux pêcheurs.
29:28 Aucune interdiction de la pêche de fond
29:30 ne sera imposée dans les aires marines protégées.
29:33 Cela concerne tous les États membres de l'Union européenne.
29:37 Inquiets, de nombreux pêcheurs
29:39 s'étaient mobilisés ces derniers jours en France.
29:42 Et puis des milliers de Polonais se rassemblent aujourd'hui.
29:46 Ils manifestent pour défendre la réputation de Jean-Paul II.
29:49 Mort en 2005, l'ancien pape polonais a récemment été accusé
29:53 d'avoir dissimulé des crimes pédophiles
29:55 lorsqu'il était archevêque.
29:57 Cette marche a été organisée
29:59 par des organisations et milieux catholiques.
30:02 La dernière partie de 90 minutes Info.
30:07 Week-end, les débats.
30:08 Et ce sondage, cette enquête, plus exactement,
30:10 72% des Français sont pessimistes pour l'avenir de la France.
30:14 C'est ce que révèle cette enquête de l'IFOP.
30:16 Pour le JDD, une majorité de la population
30:18 est réservée quant au bilan de l'exécutif,
30:20 notamment depuis 2017.
30:22 C'est en fait en ligne avec la grogne,
30:24 avec la colère, Nathan Devers,
30:26 et aussi peut-être avec l'état d'esprit des Français actuellement.
30:30 Tout le monde en a marre, non ?
30:32 Vous ne pensez pas que tout fout le camp aujourd'hui
30:35 et que les Français s'en rendent compte ?
30:37 Je pense que dans ce pessimisme se cache une forme,
30:40 à mon avis, il y a deux choses.
30:42 Trois choses.
30:43 Premièrement, à l'échelle géopolitique mondiale,
30:46 il est très clair qu'il y a des pays
30:48 qui sont en voie de développement,
30:49 qui sont en émergence,
30:50 qui sont en train de dévorer l'avenir à pleines dents,
30:52 et que la France, à certains égards,
30:54 n'est pas du tout dans cette dynamique.
30:56 On pourrait juste prendre un tout petit symptôme,
30:58 mais qui je trouve très intéressant,
30:59 l'architecture.
31:00 L'architecture reflète extrêmement bien
31:02 la manière dont un pays se projette.
31:03 En Europe, jusqu'à la fin du 19e, début 20e,
31:05 c'est là qu'on avait les monuments
31:07 les plus hauts du monde.
31:08 Ensuite, ça a été les États-Unis.
31:09 Maintenant, ce n'est même plus aux États-Unis,
31:10 c'est essentiellement en Asie du Sud-Est,
31:12 dans les Émirats, etc.
31:13 Donc ça, c'est très clair,
31:14 ça montre bien quels sont les pays
31:15 qui demandent l'avenir
31:16 et quels sont les pays
31:17 qui sont dans une forme, disons, d'immobilité.
31:19 Deuxièmement, c'est vrai que politiquement,
31:22 nous sommes dans une situation
31:23 où, me semble-t-il,
31:25 quelle que soit l'avis que les gens peuvent avoir
31:27 sur la réforme de la retraite,
31:28 même ceux qui sont pour,
31:29 c'est vrai qu'avoir ça comme horizon indépassable
31:32 des prochaines années,
31:33 comme grand projet pour le pays,
31:34 une réforme qui est une réforme quand même
31:36 extrêmement comptable
31:37 et qui n'a pas de grands enjeux,
31:39 c'est le deuxième aspect.
31:41 Et troisièmement, c'est vrai que nous avons traversé des crises.
31:44 Alors la France n'est pas le seul pays,
31:45 mais des crises qui ont quand même, je pense,
31:47 profondément, d'abord abîmé,
31:48 mais surtout fatigué le pays.
31:49 Je pense qu'il y a une fatigue.
31:51 Une véritable fatigue
31:52 et la contestation de la réforme des retraites
31:54 n'a pas contribué uniquement peut-être
31:56 à cette estimation
31:58 ou au sentiment que la majorité des Français
32:00 soit pessimiste, Ludovic Thoreau.
32:02 Surtout qu'en pleine crise du Covid, d'accord,
32:04 où avant on ne sortait pas,
32:06 là on a pris plus 16 points de négatif.
32:08 C'est-à-dire au moment où il y avait le Covid,
32:10 là on a pris plus 16 points.
32:11 Mais Nathan a raison,
32:12 il y a le côté mondial,
32:13 il y a le côté européen aussi,
32:14 si on descend d'un cran,
32:15 et on arrive à la France.
32:16 Moi, tous les gens que je vois,
32:17 que je vois au cabinet des plus anciens
32:18 et voire comme moi,
32:19 je me dis, qu'est-ce qui a été mieux depuis 50 ans ?
32:21 Dans quel domaine on s'est amélioré ?
32:24 On a dû vivre ensemble ? Pas sûr.
32:26 Qu'est-ce ? L'absenté ? Pas sûr.
32:28 Mais qu'est-ce qui va mieux ?
32:30 Et les gens, ils le voient au quotidien, ce qui se passe.
32:32 Donc c'est normal qu'ils répondent à ce niveau-là.
32:34 C'était mieux avant ?
32:35 Mais ce n'est pas de la nostalgie.
32:37 Mais excusez-moi, moi j'ai vécu une période,
32:39 en effet, je crois qu'on vivait mieux et plus heureux.
32:42 On n'avait pas peur en sortant dans la rue,
32:44 là maintenant la peur est installée dans ce pays.
32:46 Partout. On a peur de ci, on a peur de ça,
32:48 on a peur de tout.
32:49 Excusez-moi, l'ambiance aujourd'hui dans ce pays
32:51 ne s'est pas améliorée depuis 50 ans.
32:53 La façon de vivre ensemble ne s'est pas améliorée.
32:55 Donc les sentiments,
32:56 ce n'est pas même le long de sondage.
32:58 Si vous posez des questions aux plus anciens,
33:00 ils vous diront mais qu'est-ce qui se passe ?
33:02 On marche sur la tête et c'est la réalité en fait.
33:04 Donc c'est normal.
33:05 Et à chaque fois on dit,
33:07 pourvu que nos enfants soient assez armés pour affronter cela,
33:10 est-ce qu'ils vont être assez armés pour affronter ça ?
33:12 Voilà en fait les mots.
33:14 La réponse est non, Ludovic Toureau.
33:15 69% des Français dans cette enquête
33:17 estiment que leurs enfants vivront moins bien.
33:19 C'est exactement ça.
33:20 Ils se disent nous on en est sortis,
33:22 pour les plus âgés,
33:23 mais comment ils vont faire qu'on ne va pas être là ?
33:25 Est-ce qu'ils vont être assez forts pour affronter tout cela,
33:27 toute cette violence à la fois psychologique et réelle ?
33:30 L'avenir sera forcément moins rose,
33:32 donc on va tous mourir, Judith Vintrogne.
33:34 De toute façon, je peux vous le dire, on va tous mourir.
33:36 C'est vrai ?
33:37 Mais dans quelles conditions ?
33:38 Est-ce qu'on va mourir malade ?
33:39 C'est ça aussi ?
33:41 Non, ce sondage révèle surtout la lucidité des Français.
33:45 Effectivement, le sentiment, l'espoir
33:48 que les enfants aient un avenir meilleur que les parents,
33:52 il n'existe plus.
33:54 Et quand on regarde ce que fait l'école
33:57 pour réduire les inégalités sociales,
34:00 qui sont quand même le premier motif d'échec professionnel,
34:06 enfin le premier obstacle à une réussite professionnelle,
34:09 disons, même si la vie et le bonheur ne se résument pas au travail,
34:13 on s'aperçoit que l'école aggrave les inégalités.
34:17 Non seulement elle ne les corrige pas,
34:19 mais elle aggrave les inégalités sociales.
34:21 Comment voulez-vous que les gens soient optimistes de la même façon ?
34:25 La France ne cesse de se désindustrialiser.
34:28 La France ne cesse de diminuer dans le classement de richesse par habitant.
34:34 Il y a des raisons objectifs à notre déclin.
34:37 Et de ce point de vue-là, exceptionnellement chaud,
34:39 je serais d'accord avec Nathan,
34:41 cette réforme des retraites ne peut pas être l'horizon radieux
34:45 vers lequel il faut regarder pour que tous les problèmes se résolvent.
34:49 Et c'est le terme même de "changement",
34:51 le mot "changement" qui suscite une contestation croissante,
34:54 Nathan Auvert, seul dans le sondage, dans l'enquête,
34:56 55% des sondés lui attribuent une connotation positive
34:59 contre 80% lors de l'élection d'Emmanuel Macron en 2017.
35:02 Alors, est-ce qu'il y a une part de responsabilité
35:04 de l'exécutif d'Emmanuel Macron dans cette étude ?
35:08 Et le fait que les Français aient peur du changement aussi aujourd'hui,
35:11 peut-être qu'on n'en avait pas peur à l'époque
35:13 qu'appréciait bien Ludo Victorot, il y a quelques années.
35:17 C'est extrêmement intéressant parce que c'est vrai qu'en 2017,
35:20 ce qui s'est joué, ça a été un moment incroyable à analyser,
35:24 c'est-à-dire qu'il y a eu une forme d'excitation presque messianique
35:28 dans la croyance en un changement,
35:33 mais changement qui était présenté de manière absolument indéterminée.
35:36 Peut-être que si Emmanuel, je caricature,
35:38 mais peut-être que si Emmanuel Macron a été élu,
35:40 c'est parce qu'il a dit "penser printemps"
35:42 et que les gens avaient envie de se dire "on va avoir un nouveau pouvoir".
35:44 Il n'y a pas longtemps, je regardais l'archive du soir du deuxième tour de 2017
35:48 sur les plateaux de télévision, etc.
35:50 Et les représentants de l'REM disaient "on va changer les visages".
35:54 Ils ne disaient pas "on va changer les idées",
35:56 c'était vraiment "on va changer les visages".
35:58 Et c'est vrai qu'il y a eu cette excitation-là de se dire
36:00 "on rentre dans un autre monde".
36:02 Et en fait, manifestement, quand un changement est présenté
36:04 de manière absolument indéterminée, c'est-à-dire une révolution
36:06 mais qui est vide, des nouveaux visages mais qui ont les mêmes conseillers
36:09 que ceux d'avant, etc.
36:11 En fait, on se dit "ce changement-là, la notion même de changement,
36:14 perd tout sens".
36:15 Peut-être y a-t-il eu aussi une mutation chez l'individu,
36:18 le profil de l'individu et l'individu lui-même.
36:22 Je pose cette question, enfin, ce n'est pas moi qui la pose,
36:24 vous allez comprendre en quelques instants.
36:26 Être un homme blanc, hétérosexuel, de plus de 50 ans,
36:30 est-ce problématique de nos jours ?
36:32 C'est la thèse volontairement provocatrice de l'écrivain Frédéric Beigbeder.
36:35 Dans son dernier ouvrage, il développe ses thématiques
36:38 autour du rapport homme-femme notamment
36:40 et de la déconstruction qui serait, selon lui,
36:43 souhaitée par les féministes.
36:44 Élément de réponse avec Florent Féraud et Thomas Bonnet.
36:47 L'homme blanc hétérosexuel de plus de 50 ans est-il devenu une victime ?
36:51 C'est en tout cas la thèse développée par l'écrivain Frédéric Beigbeder
36:54 dans son dernier livre, sous forme de confession.
36:57 Critiquer le mâle blanc hétéro de plus de 50 ans,
36:59 c'est être raciste 4 fois.
37:01 Dans son style "Bien à lui", Beigbeder met les pieds dans le plat
37:04 et dénonce le traitement réservé aux hommes comme lui,
37:07 aujourd'hui pris pour cible par ceux qu'il qualifie de "woke".
37:11 "Je m'adresse aux hétérophobes du monde entier,
37:14 vous n'avez pas le monopole de la victimisation."
37:17 Une prise de position volontairement provocatrice.
37:19 Mais qu'en pensent les principaux intéressés ?
37:22 "Je pense comme lui qu'il y a une attaque en règle actuellement
37:25 par certaines personnes, on va dire le mouvement wokiste
37:29 contre le mâle blanc de plus de 50 ans,
37:32 mais on est très à l'aise parce que pour l'instant
37:35 on est encore majoritaire, donc il n'y a pas de problème."
37:38 "Je n'ai pas ce sentiment d'être stigmatisé en aucune façon,
37:42 mais je suis le premier à regretter un certain nombre
37:45 de phénomènes qui agitent la société."
37:48 Même question, mais à des personnes plus jeunes cette fois.
37:51 "Je ne vois pas pourquoi, parce que c'est toujours les "noirs"
37:55 qui ont subi du racisme, mais je ne vois pas pourquoi
37:59 on voudrait inverser les rôles et dire que c'est les blancs
38:01 alors que pas du tout finalement."
38:03 Un débat qui est donc loin d'être tranché,
38:05 mais que les propos de Beigbeder vont sans doute contribuer à relancer.
38:09 La question qu'on peut se poser, Frédéric Beigbeder,
38:12 va-t-il trop loin ou dit-il finalement un fond de vérité
38:16 estimé par beaucoup de celles et ceux qui nous regardent ?
38:18 Les hommes blancs de plus de 50 ans ont-ils encore un avenir ?
38:21 Ludovic Thoreau.
38:23 "J'espère qu'ils ont un avenir parce que j'ai plus de 50 ans,
38:25 je suis un homme blanc hétérosexuel,
38:27 donc j'espère pouvoir avoir un avenir.
38:29 Maintenant, comme il a dit, c'est une provocation.
38:31 Est-ce que moi je me sens pratiquement visé ?
38:34 Non, dans ma vie quotidienne, je ne suis pas visé
38:36 parce que j'ai ces critères-là.
38:37 Maintenant, il faut vivre ensemble, on a tous des différences, d'accord ?
38:39 Mais c'est vrai que comme des fois il y a une exagération d'un côté,
38:42 il répond par cette exagération pour neutraliser.
38:45 Mais je ne pense pas que ma catégorie d'homme soit en difficulté aujourd'hui."
38:49 Pas opprimé ?
38:50 "Non, je ne me sens pas vraiment opprimé.
38:52 Jusqu'à présent, ça a été. J'assume totalement ces quatre critères."
38:55 Les rapports hommes-femmes ont-ils changé néanmoins ?
38:57 C'est ce que dit à encreux Frédéric Beigbeder dans son ouvrage.
38:59 "Oui, tout à fait. Il dit que #MeToo a été nécessaire et utile,
39:05 mais il ajoute que c'est une bombe atomique à la disposition de toutes les femmes
39:11 et que c'est un miracle que si peu de femmes s'en servent.
39:15 Parce qu'effectivement, l'homme blanc de plus de 50 ans est en position d'accuser.
39:20 On se souvient, il y a quelques années, d'Evergreen, cette fac américaine
39:25 qui avait instauré une journée sans blanc,
39:29 qui imposait aux blancs présents de s'excuser d'être blanc.
39:34 On n'est pas dans le fantasme, là. On est dans la réalité.
39:37 En France, ici et maintenant, vous avez des crimes dans le service public de l'audiovisuel
39:46 si vous traitez des sujets qui concernent des minorités.
39:51 Il y a tout un tas de critères. Mais en tout cas, traiter de l'homme blanc de plus de 50 ans
39:56 n'est pas un motif de prime dans la part variable des directions de rédaction
40:02 du service public de l'audiovisuel.
40:05 Donc oui, il y a une discrimination à l'œuvre.
40:08 Elle est même réglementée dans des textes et elle est même financière."
40:13 C'est un ensemble. Il y a quatre catégories dans la description de Frédéric Beigbeder.
40:18 Si on les prend une par une, avez-vous le sentiment, Nathan Devers,
40:21 qu'il y a un racisme anti-homme en France, un racisme anti-blanc,
40:25 un racisme anti-hétérosexuel et un racisme anti-quinquagénaire ?
40:29 "Non, je ne dirais pas ça. Je n'ai pas lu le dernier livre de Frédéric Beigbeder d'abord."
40:34 Il vient de sortir.
40:36 "Oui, il vient de sortir. J'ai lu tous ses autres livres.
40:38 Et c'est vrai que souvent, quand un livre sort, les formules qui peuvent en être retenues
40:42 dans les médias portent souvent moins sur le livre que sur la manière dont l'auteur parle
40:45 de son livre dans les médias, sorte de commentaire du commentaire où le livre est le grand oublié.
40:49 Mais c'est vrai que Frédéric Beigbeder, ce que je trouve très intéressant chez lui,
40:53 c'est qu'il a incarné, je dirais, dans ses œuvres de jeunesse,
40:56 il a incarné toute une forme d'esprit libertaire, festif, mais festif au sens non superficiel du terme,
41:03 festif au sens profond, au sens d'un rapport à la nuit, d'un rapport à l'existence,
41:07 d'un rapport à autrui, d'un rapport au langage. Il a incarné ça.
41:11 Et il a incarné cette époque. Et ses derniers livres, je pense notamment à "L'homme qui pleure de rire",
41:14 il y a des scènes très très belles où il est la nuit dans des boîtes de nuit
41:17 et il sent bien que la fête qu'il observe n'est pas tout à fait la fête dont il a fait l'apologie
41:23 et n'est pas tout à fait la fête dans laquelle il se sent dans son élément.
41:26 Donc pour répondre à votre question, je pense que tout cet esprit-là,
41:30 Beigbeder, ce n'est pas mai 68 du tout, mais ce n'est pas les mêmes époques,
41:33 mais bon, c'est disons, c'est peut-être la même parenthèse historique,
41:36 tout cet esprit-là, il y avait quelque chose de formidable là-dedans qui était l'esprit libertaire
41:40 et il y avait ensuite des oubliés de cet esprit libertaire.
41:43 "Me Too" par exemple a été un moment où on a dit "mais regardez ce qui se passe derrière cet esprit libertaire".
41:48 Et là où Frédéric Beigbeder, sa parole mérite vraiment d'être entendue,
41:51 c'est qu'à mon avis, il faut retrouver un esprit libertaire aujourd'hui.
41:54 Il ne faut surtout pas tomber dans une forme de puritanisme.
41:57 Frédéric Beigbeder par exemple, pendant le coronavirus, avait tenu des propositions
42:00 tout à fait courageuses sur l'épidémie et les gens avaient dit que c'était un bobo dandy
42:04 - Quelles étaient-elles ces positions en substance ?
42:06 - C'était des positions libertaires, estimant qu'on ne peut pas mettre en suspens
42:11 toute la liberté et la richesse de l'existence au profit de la simple survie biologique.
42:15 Les gens l'avaient accusé juste de vouloir boire des coups le soir, etc.
42:18 alors que ce n'était pas du tout l'enjeu.
42:19 Et donc je pense que derrière ça, il y a une défense chez lui de l'esprit libertaire qu'il faut entendre.
42:24 - Même s'il aime bien boire des coups.
42:25 - Même si, par ailleurs.
42:27 - Et qu'il a écrit sur ses propres excès.
42:29 - Il est dans le monastère maintenant de plus en plus souvent.
42:31 Et il dit qu'il lâche les boîtes de nuit.
42:33 - Très bien, donc à lire Frédéric Beigbeder et on continuera en débattre bien sûr.
42:36 Pour terminer cette émission, une actualité, une actualité grave qui remonte tout de même,
42:40 mais il y a le devoir de mémoire.
42:41 43 ans après l'attentat à la bombe contre la synagogue de la rue Copernic à Paris,
42:45 qui a fait 4 morts et des dizaines de blessés, c'était en octobre 1980,
42:49 le procès s'ouvre demain en France sans l'unique accusée.
42:53 Hassane Diab, une victime âgée de 13 ans à l'époque des faits témoigne.
42:57 Clémence Barbier.
43:00 Ce vendredi 3 octobre 1980, jour de sa bat mitzvah, Corine Adler s'en souviendra toute sa vie.
43:07 Vers 18h35, en plein office, la verrière de la synagogue rue Copernic à Paris
43:12 s'écroule au milieu des 320 fidèles.
43:15 A l'extérieur du bâtiment, une bombe vient d'exploser.
43:18 - Donc on a décidé de sortir de la synagogue et là dans la rue,
43:23 c'était vraiment une vision de guerre, d'apocalypse, de carnage.
43:29 Des voitures en feu, des corps par terre.
43:32 L'attentat fait 4 morts et 46 blessés.
43:35 Corine Adler, 13 ans à l'époque, n'a aucun suivi psychologique.
43:38 - Il y avait un attentat, on était sous le choc et on n'en parlait plus
43:42 et la vie reprenait, même si on avait des séquelles.
43:46 En 2018, faute de preuves suffisamment probantes,
43:49 l'unique suspect d'origine libano-canadienne, Hassane Diab,
43:53 est libéré après 4 ans de détention.
43:56 - C'est important que le procès ait lieu, qu'il existe.
44:00 Ce n'est pas pensable qu'un attentat terroriste reste sans rien.
44:08 Le renvoi aux assises d'Hassane Diab a finalement été ordonné
44:12 3 ans plus tard. Le procès s'ouvre ce lundi,
44:15 mais l'universitaire, qui a toujours clamé son innocence,
44:18 ne sera pas présent.
44:20 - C'est vrai que dans cette affaire, il y a encore énormément de points
44:23 qui restent en suspens. Il y a encore beaucoup de zones d'ombre.
44:26 On espère que ce procès pourra faire la lumière sur tout cela.
44:29 - La raison pour laquelle Hassane Diab ne sera pas à son procès,
44:32 c'est qu'il vit librement au Canada, où il jouit du prestige universitaire
44:39 que lui donne son doctorat de sociologie auprès d'un certain milieu intellectuel
44:46 et de certaines associations, au premier rang desquelles Amnistie internationale,
44:50 qui le considère comme un martyr de la justice française.
44:53 La raison pour laquelle il a bénéficié d'un non-lieu, comme c'est dit
44:58 dans votre sujet, en 2018, c'est qu'en fait, il avait été arrêté au Canada
45:06 par le juge Trévidique, enfin, sur demande du juge Trévidique,
45:10 puis extradit en France, puis emprisonné, et qu'il s'est eu pendant 3 ans.
45:16 Pourquoi ? Parce que c'était toujours le juge Trévidique qui suivait son dossier
45:21 et qu'il attendait que ce juge-là, qui a été d'énergie,
45:27 qui n'a jamais lâché cette enquête malgré les difficultés,
45:32 soit décisé de son cas, ce qui arrive parce qu'il y a un turnover dans la justice
45:38 et que les juges ne sont pas nommés à vie dans leur position.
45:43 Et dès que Trévidique a été remplacé, l'accusé s'est mis à parler
45:50 et à sortir des témoins qui se rappelaient très très bien.
45:54 Donc, en 2018, l'attentat est en 80, on était déjà presque 40 ans
46:00 après l'attentat, des gens qui se rappelaient très très bien
46:02 ce qu'ils faisaient ce jour-là, dont l'accusé n'avait pas du tout parlé
46:07 pendant sa détention, puisqu'il ne disait rien.
46:09 Et pouf, il sort 5 témoins qui disent "oui, oui, je me rappelle très bien
46:12 ce que je faisais ce jour-là".
46:13 Du coup, le parquet fait appel de la décision de non-lieu
46:18 et c'est grâce au succès de cet appel qu'aujourd'hui ce procès a lieu.
46:23 Je vous conseille un livre formidable qui raconte tout ça de Clément Weyrenal,
46:28 chroniqueur judiciaire, Clément Weyrenal était aussi celui
46:32 qui avait découvert le mur des cons dans les locaux du syndicat de la magistrature.
46:37 Il a refait toute l'enquête et il montre à quel point énormément de gens,
46:43 je le dis très vite mais il le détaille, voulaient en France d'abord
46:47 que ce soit un attentat de l'extrême droite, des néo-nazis,
46:52 on était à quelques mois de la campagne présidentielle
46:55 et l'arrivée au pouvoir de François Mitterrand, tout ça a été instrumentalisé
46:59 et au contraire refusait la réalité, à savoir que cet attentat
47:04 était lié à un mouvement pro-palestinien.
47:06 On le voit d'ailleurs, rue Copernic, l'enquête sabotée de Clément Weyrenal,
47:09 le livre que vous recommandez pour en savoir un peu plus sur cette affaire
47:12 dont le procès commence demain, et c'est nécessaire.
47:16 43 ans de même, c'est ça qui est insensé.
47:19 Il y a sûrement des personnes qui ont disparu ou qui étaient présentes dans cet attentat
47:22 et vous le disiez très bien, le problème c'est qu'à un moment, des personnes,
47:25 et son ex-femme a dit qu'il était à Beyrouth au même moment,
47:27 sauf qu'on a trouvé un passeport en Italie où il était passé par l'Espagne
47:31 qui est le commando qui est parti.
47:33 Donc voilà, ce procès doit avoir lieu, parce que tout procès avec des décès
47:37 et des blessés doit avoir lieu, c'est pour que la famille puisse entendre
47:40 la culpabilité ou la non-culpabilité de quelqu'un, il ne sera pas là.
47:43 Donc voilà, ça va être jugé sans sa présence, on verra bien ce qu'il en sort,
47:47 mais c'est vrai qu'au bout de 43 ans, on peut aussi fabriquer des témoignages.
47:50 Donc en l'absence du principal accusé, on ne peut pas faire la lumière
47:53 sur tous les points d'enquête, c'est ça qui est dommageable ?
47:56 Il y aura un jugement, on verra bien ce qui sort de ce jugement,
47:58 après au moins on a un coupable.
48:00 Ce qui est pire dans un attentat, c'est quand il n'y a pas de coupable.
48:03 En fait, il n'y a pas d'attentat, il n'y a pas de coupable,
48:05 c'est comme si ça n'existait pas, c'est mort et c'est blessé.
48:07 Et on peut comprendre ce besoin de justice, de résilience,
48:10 mais de justice également à travers cette affaire Nathan Devers.
48:13 Oui, je ne connaissais pas l'historique exact des dernières années
48:15 que vous avez rappelées, je lirais le livre parce qu'en effet, c'est incroyable,
48:19 mais c'est vrai qu'il y a une chose qui doit être associée au souvenir
48:22 de cet attentat, c'est la phrase de Raymond Barr sur les Français innocents.
48:26 En disant, il avait dit que cet attentat avait coûté la vie à des Français innocents,
48:31 sous texte, si la bombe avait explosé.
48:33 C'est un attentat qui visait des Juifs et qui a frappé.
48:36 Des Français innocents.
48:37 Sa phrase était encore pire.
48:38 Et pourquoi ? Parce qu'en fait, il y avait un office,
48:41 comme le raconte cette dame qui y était, puisque c'était sa Batminspa,
48:44 et qui a traîné, parce que les rabbins ça traîne toujours.
48:47 Et du coup, ça a explosé alors que les fidèles étaient toujours
48:50 à l'intérieur de la synagogue.
48:51 Merci pour ces précisions.
48:52 Il avait maintenu ses propos après sur France Culture, très longtemps après,
48:55 donc il n'avait pas vu le problème de la phrase.
48:57 Ils seront restés dans la mémoire collective, puisque vous vous les rappelez,
48:59 ici sur ce plateau en direct.
49:00 Merci de nous avoir accompagnés, merci à tous les trois.
49:02 L'actualité continue bien sûr sur centaines de CNews.
49:05 Punchline dans quelques instants avec Eliott Deval,
49:07 et on se retrouve bien sûr sur cnews.fr.
49:10 Merci.
49:11 Merci.

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