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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Il est 15h30, c'est votre rendez-vous 90 minutes info et je suis ravie d'être en votre compagnie dans un instant.
00:00:06 Le débat, les thèmes que nous aborderons ensemble juste après un rappel des titres.
00:00:10 Maureen Vidal aujourd'hui, bonjour Maureen.
00:00:12 Bonjour à tous, Emmanuel Macron reçoit son homologue italien Sergio Mattarella.
00:00:18 L'Elysée décrit une relation de confiance et d'amitié.
00:00:21 Au programme notamment une visite de l'exposition Naples à Paris au musée du Louvre.
00:00:24 Cette rencontre s'inscrit après une nouvelle crise entre Rome et Paris sur la question de l'immigration.
00:00:30 Le ministre délégué aux transports Clément Beaune a appelé les sociétés autoroutières à concéder une ristourne aux automobilistes pendant les vacances d'été.
00:00:37 Le groupe Vinci a annoncé qu'il allait offrir cet été 20% de remise sur le péage aux utilisateurs de chaque vacances.
00:00:43 Clément Beaune a précisé qu'il allait discuter des modalités avec les sociétés d'autoroutes la semaine prochaine.
00:00:48 Les médicaments ne sont pas des produits ordinaires.
00:00:51 L'Agence nationale de sécurité du médicament lance une campagne grand public sur leur bon usage.
00:00:56 Elle évoque un enjeu de santé majeur. D'après une étude menée en 2021, un Français sur cinq prend des doses plus fortes ou plusieurs médicaments en même temps.
00:01:03 Et au programme aujourd'hui nous parlerons de ces abayas qui fleurissent à l'école sans que les profs puissent faire respecter la loi sur la laïcité.
00:01:11 Le phénomène prend de l'ampleur. Les recteurs académiques seront d'ailleurs reçus par Papendiaï.
00:01:19 Toutes ces gamines habillées avec des abayas sont poussées. Elles vous disent en permanence qu'elles sont libres de s'habiller comme elles veulent.
00:01:26 Mais c'est le principe même de l'aliénation. On se croit libre au moment où on est totalement esclave.
00:01:32 Les paroles de l'INSEE reçues tout à l'heure par Brigitte Macron en attente de réponses sans doute, mais surtout dans le cas de la Première dame d'Empathie.
00:01:39 Eux qui estiment en avoir été cruellement privés lors de leur entretien avec Papendiaï.
00:01:44 Et puis une médiathèque, lieu de quiétude, lieu de culture aussi, tout simplement fermée car passée sous contrôle des dealers de drogue.
00:01:53 Ça se passe à Nîmes où la CRS 8 est envoyée pour tenter de faire à nouveau régner l'ordre.
00:01:58 Il faut que les effectifs soient à demeure, que la police au lieu de passer en voiture passe à pied dans le quartier.
00:02:07 Je crois qu'il faut que la police soit reconnue par les habitants. Il y a une appréhension réelle d'une balle perdue, etc.
00:02:17 Et bienvenue à nos invités du jour. Bonjour Judith Vainthrobe.
00:02:21 Bonjour Nézif.
00:02:22 Merci d'être là, grand reporter au Figaro Magazine. Bonjour Laura Lebar.
00:02:25 Vous êtes psychanalyste. Merci aussi d'avoir répondu présente.
00:02:28 Et puis j'ai plaisir à vous retrouver aussi Nathan Devers.
00:02:30 Moi aussi. Bonjour, ça faisait longtemps.
00:02:32 Je vous rappelle, s'il fallait encore le préciser, que vous êtes écrivain.
00:02:36 C'est un phénomène d'ampleur dont nos confrères du Parisien ont décidé de faire leur une aujourd'hui.
00:02:41 La recrudescence des abayas en milieu scolaire.
00:02:44 Un phénomène à relier évidemment aux centaines de signalements d'atteinte à la laïcité,
00:02:49 sans qu'on sache d'ailleurs réellement quelle part ils comportent dans les statistiques.
00:02:53 Les faits avec Mathieu Devese.
00:02:56 Sur les réseaux sociaux, elles sont nombreuses à promouvoir l'abaya
00:03:00 et à se présenter à l'école avec cette tenue religieuse islamique.
00:03:04 Le phénomène inquiète le ministre de l'Éducation,
00:03:07 car selon Pape Ndiaye, l'abaya séduit de plus en plus les jeunes musulmanes du pays.
00:03:12 Le mois dernier, 438 atteintes à la laïcité ont été recensées par les rectorats,
00:03:16 dont 56% pour port de signes et de tenues à visée religieuse.
00:03:21 Et en haut de la pile de vêtements, l'abaya, dont l'ambiguïté est source de conflits.
00:03:26 Car contrairement aux voiles dont le caractère religieux est établi,
00:03:29 les chefs d'établissement doivent interpréter l'intention de l'élève qui se présente en abaya.
00:03:35 Selon la circulaire d'application de la loi de 2004 sur les signes religieux dans les écoles publiques,
00:03:40 les signes et tenues interdits sont ceux dont le port conduit à se faire immédiatement reconnaître
00:03:45 par son appartenance religieuse.
00:03:47 Et en novembre dernier, dans un texte adressé au recteur d'académie,
00:03:51 le ministre de l'éducation précise que la loi interdit le port de tenues
00:03:55 qui par intention ont clairement un objectif de signifier ou revendiquer l'appartenance
00:04:01 ou affaire du prosélytisme religieux.
00:04:04 De leur côté, les professeurs se disent victimes de la situation
00:04:07 et dénoncent un manque de consignes claires.
00:04:10 - Nathan, toute la difficulté, malgré la loi existante,
00:04:14 c'est de trouver en quoi la tenue représente un acte de prosélytisme
00:04:17 ou d'affichage de signes religieux.
00:04:19 C'est la difficulté à laquelle le corps enseignant est confronté réellement aujourd'hui
00:04:22 parce qu'il y a beaucoup d'efforts de dissimulation et de contestation possibles aussi.
00:04:27 - Oui, tout à fait.
00:04:28 Il y a un vide juridique sur le statut de l'abaya,
00:04:31 qui est un vêtement en effet culturel teinté d'une religiosité.
00:04:36 Donc ça crée ce vide juridique-là,
00:04:38 qui participe d'ailleurs, me semble-t-il, à beaucoup de querelles,
00:04:41 parfois byzantines, qui donnent lieu aux interprétations de la laïcité.
00:04:45 Est-ce qu'on autorise tel ou tel comportement dans les piscines,
00:04:48 pas dans les piscines, les vêtements, etc.
00:04:50 Ça montre bien, me semble-t-il, qu'il y a un décalage
00:04:53 entre la législation française sur la séparation du théologique et du politique à l'école
00:05:00 et une certaine évolution d'une partie de la société.
00:05:02 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il faut quand même rappeler qu'en France,
00:05:05 c'est très important, on est le quatrième pays le moins religieux du monde.
00:05:08 Et qu'il y a dans les jeunesses, dans plusieurs communautés d'ailleurs,
00:05:13 il y a un regain de certaines pratiques, on pourrait dire orthopraxes, de la religion.
00:05:18 Que ce décalage-là crée une situation qui peut parfois être une situation de tension.
00:05:22 Ça, il faut le dire.
00:05:23 Me semble-t-il, il y a un impensé dans toute cette question-là.
00:05:26 C'est que plus, et d'ailleurs en fait qui existe depuis la querelle de 1989 sur le voile de Creil,
00:05:33 c'est que quand on a dit aux jeunes filles de ne pas venir à l'école voilée,
00:05:37 parce qu'on voulait que l'école soit un lieu républicain, de laïcité,
00:05:41 où les gens n'affirment pas leur religion, ça a eu quoi comme effet très concret ?
00:05:44 C'est qu'il y a eu une recrudescence énorme et une augmentation de gens
00:05:47 qui sont allés dans des lycées privés confessionnels.
00:05:49 Et cette augmentation, on l'a observée en 30 ans, en 40 ans.
00:05:52 Alors moi, la question que je pose toujours, elle est très simple.
00:05:55 Est-ce qu'il vaut mieux que les gens viennent "tels qu'ils sont"
00:05:58 pour citer le slogan d'un magasin de fast-food à l'école,
00:06:03 ou mieux vaut-il qu'ils aillent dans des écoles qui vont être, si vous voulez,
00:06:07 un vivier qui ressemble déjà à leur conditionnement familial, à leur conditionnement intime ?
00:06:13 Donc à mon avis, c'est là qu'il y a une forme d'équivoque dans ce genre de polémique.
00:06:16 Est-ce que vous voulez répondre, Judith, à cet aspect-là, ou en venir au vide juridique
00:06:20 et peut-être donner votre sentiment sur le fait qu'il faudrait peut-être à nouveau légiférer
00:06:24 plus clairement sur ces questions ?
00:06:26 Mais est-ce que vous comprenez un peu la subtilité de ce qu'il raconte ?
00:06:29 Ce n'est pas inintéressant, c'est vrai.
00:06:30 Je vais essayer, si c'est très subtil.
00:06:32 Alors les deux, mon général, je vais répondre aux deux.
00:06:35 Première chose, sur le vide juridique, il n'y a aucun vide juridique.
00:06:39 Il suffit de regarder sur les sites qui vendent ce genre de vêtements,
00:06:44 c'est ce qu'on appelle de la mode pudique.
00:06:46 La mode pudique, c'est de la mode islamique.
00:06:49 Et ce qui est pudique montre par défaut ce qu'il ne l'est pas,
00:06:54 c'est-à-dire les tenues de femmes occidentales.
00:06:57 Donc il n'y a pas d'ambiguïté sur le sens du vêtement, quel que soit le discours
00:07:02 de celles qui les mettent, quelles que soient même les intentions d'ailleurs.
00:07:05 Parce que j'admets tout à fait que certaines ados le fassent pour emmerder leurs parents.
00:07:12 Par exemple, ça existe, ça s'est vu, ça peut être le string, ça peut être la baïa.
00:07:16 Il se trouve que la baïa est un instrument de marquage de territoire
00:07:20 utilisé par les salafistes et par le frérisme et qu'ils mènent ce combat-là.
00:07:26 Et les filles, même quand elles ont le sentiment de ne pas partager ce combat,
00:07:31 et même quand elles affirment haut et fort "ça n'est pas mon combat,
00:07:34 je veux juste m'habiller comme je veux", sont utilisées au service de cette cause-là.
00:07:40 Première chose, donc, aucune ambiguïté, pas besoin de légiférer,
00:07:44 on ne va pas légiférer sur chaque pièce de vêtement.
00:07:47 Il y a aussi l'interdiction de montrer ses chevilles,
00:07:50 est-ce qu'on va se mettre à légiférer sur les chaussures montantes, etc.
00:07:56 La deuxième question sur...
00:07:58 Est-ce qu'il ne vaut mieux pas les laisser s'habiller comme elles le souhaitent ?
00:08:03 J'ai beaucoup étudié la question.
00:08:06 La recrudescence d'inscriptions des enfants dans des écoles privées,
00:08:10 il y a eu un pic tout de suite après 2004,
00:08:13 tout de suite après la loi d'interdiction des signes religieux ostentatoires.
00:08:17 Ensuite, c'est redescendu et les nouveaux pics,
00:08:20 enfin les pics ultérieurs, ont correspondu à d'autres événements dans le débat public.
00:08:27 Mais en fait, la loi d'interdiction des signes ostentatoires a plutôt bien fonctionné
00:08:32 et pas en jetant des dizaines d'enfants dans les mains des religieux.
00:08:35 C'est-à-dire qu'il y a un lien cause-à-effet direct en fonction d'une actualité un peu chaude.
00:08:38 Immédiate, mais il faut voir le bilan à plus long terme.
00:08:41 Et ça se régule après.
00:08:42 Laura Lebar, l'adolescence, comme elle le dit, c'est une période de contestation parentale,
00:08:47 d'affirmation de soi.
00:08:49 Est-ce que ça entre dans ce champ ou ça va plus loin et il y a de toute façon un réflexe communautariste ?
00:08:54 Je vais vous rejoindre sur justement ce côté que c'est Salafisque.
00:08:59 Concrètement, la pudeur, si j'ai envie d'être pudique quelque part, ça me regarde.
00:09:03 Dans toutes les religions, vous prenez la religion juive, la religion catholique,
00:09:06 vous prenez n'importe quelle religion, il y a une pudeur.
00:09:08 Une bonne sœur, quand elle sort de son monastère, elle s'habille normalement.
00:09:12 Elle peut mettre une jupe longue, un chemisier.
00:09:14 On n'est pas obligé de le revendiquer par un vêtement qui montre une religion.
00:09:18 Et c'est là où cette tenue peut être dérangeante.
00:09:21 C'est-à-dire que derrière l'abaya, il y a une revendication de "je fais partie de l'islam,
00:09:27 donc je ne me mélange pas".
00:09:28 Concrètement, ces jeunes filles, dans toutes les religions, encore une fois,
00:09:31 vous prenez des jeunes filles de confession juive, elles vont dans des écoles laïques,
00:09:34 elles ont envie de se couvrir, elles mettent une jupe longue, un chemisier,
00:09:36 et ça ne pose de problème à personne.
00:09:38 Ce qui est dérangeant dans cette revendication, ce n'est pas la pudeur...
00:09:40 - Elles n'y vont pas.
00:09:41 - Parce qu'en fait, excusez-moi, je vous interroge juste pour ça,
00:09:44 à ce niveau de religiosité, vous ne trouverez pas de filles dans les écoles publiques.
00:09:49 Elles vont dans des écoles.
00:09:51 - Alors honnêtement, dans mon cabinet, moi j'en ai pas mal.
00:09:54 Mais vraiment, ça ne se voit pas.
00:09:56 - Donc on ne s'habille pas comme les orthodoxes.
00:09:59 - On peut mettre une jupe sous le genou pour s'envier de se couvrir, un chemisier,
00:10:02 on ne verra rien.
00:10:03 Ce qui est dérangeant derrière la baïa, et c'est là où je vous rejoins,
00:10:06 c'est que finalement, on va vers "je ne me mélange pas",
00:10:09 "j'affiche clairement une appartenance à un groupe,
00:10:13 et je ne veux pas appartenir à l'autre".
00:10:15 Et finalement, on ne doit pas mettre en concurrence pudeur ou impudeur,
00:10:18 on doit plutôt se dire "finalement, l'école c'est un lieu laïque,
00:10:22 et ce que la loi demande, ce que le Coran demande, c'est de ne pas montrer mes formes,
00:10:26 il y a une autre façon de le montrer que de porter ce genre de tenue".
00:10:30 - On va faire un complément d'analyse et puis on rejoindra un enseignant à distance.
00:10:34 - Oui, c'est intéressant de faire la comparaison avec les étudiants juifs,
00:10:38 et les élèves juifs.
00:10:39 C'est vrai que la génération de mes parents, de mes grands-parents,
00:10:42 les juifs religieux allaient souvent à l'école publique,
00:10:45 le grand-arban de France, Gilles Bernheim, l'ancien grand-arban de France,
00:10:47 racontait qu'il enlevait sa kippa devant le collège,
00:10:50 donc ils allaient à l'école, et puis en échange,
00:10:53 disons qu'il y avait une certaine forme plus de souplesse, par exemple,
00:10:55 dans le fait de ne pas aller en cours le samedi.
00:10:57 Avant il y avait cours le samedi, l'école était plus compréhensive
00:11:00 sur ce genre de choses, donc des revendications, ça dépendait de chaque lycée,
00:11:03 mais globalement un élève qui disait "moi je pratique le shabbat,
00:11:05 je n'ai pas envie d'aller à l'école le samedi,
00:11:07 c'est pas pour ne rien faire chez moi, mais parce que pour des raisons religieuses",
00:11:10 le lycée avait plus tendance à comprendre, et inversement,
00:11:12 les élèves, encore une fois, faisaient bien cette distinction
00:11:15 entre la pratique qui était la leur, orthopraxe,
00:11:17 et puis le fait que quand ils arrivaient à l'école,
00:11:19 plus de kippa sur la tête, et puis plus aucun marqueur religieux.
00:11:23 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, pour reprendre ce cas des élèves juifs,
00:11:27 il y a un changement dans le fait que les juifs pratiquants
00:11:29 ont peut-être un peu moins tendance à enlever facilement la kippa
00:11:33 avant d'en rentrer au lycée, et qu'inversement,
00:11:35 les lycées publics ont moins tendance à être compréhensifs
00:11:38 face à un juif pratiquant qui demande de ne pas aller à l'école le samedi.
00:11:42 Moi je trouve ça dommage, je n'ai rien contre les lycées privés en soi,
00:11:45 mais je trouve ça dommage cette idée de généraliser les lycées confessionnels
00:11:49 parce que je trouve que c'est très intéressant d'avoir des enfants
00:11:51 de toutes les religions qui peuvent avoir une pratique parfois
00:11:54 vraiment intense de leur religion, je trouve ça intéressant à la fois
00:11:57 pour l'école et pour eux-mêmes, qu'ils puissent être dans un lycée public
00:12:00 où ils vont être à côté de gens qui sont d'autres religions,
00:12:02 qui sont athées, etc.
00:12:03 Alors un retour d'expérience avec un invité à distance,
00:12:06 c'est Maxime Repère, qui est vice-président du SNALC,
00:12:08 un syndicat de lycées et collèges.
00:12:10 Vous nous avez entendu, merci d'être parmi nous.
00:12:13 On voudrait savoir quelle est l'ampleur du phénomène.
00:12:15 Est-ce que c'est un phénomène qui est accentué d'une certaine manière
00:12:18 par la presse, parce que là on a vu la Une du Parisien ce matin,
00:12:22 ou est-ce que c'est quelque chose auquel le corps enseignant est confronté
00:12:28 et ne peut pas grand-chose, peut-être aussi par sentiment d'impuissance
00:12:33 ou par crainte de représailles dans certaines situations ?
00:12:36 Alors tout d'abord, si vous voulez, ce phénomène de l'abaya
00:12:41 et plus largement de l'atteinte à la laïcité,
00:12:44 ce n'est pas un phénomène qui va concerner une région en particulier.
00:12:51 Ce n'est pas un phénomène qui est propre à l'île de France,
00:12:53 ce n'est pas un phénomène qui est propre à Marseille,
00:12:55 parce que je sais qu'on parle beaucoup d'établissements sur Marseille
00:13:00 justement avec cette polémique.
00:13:04 C'est un phénomène que l'on peut retrouver un peu partout en France,
00:13:08 j'aimerais vous dire.
00:13:09 En Bourgogne par exemple, c'est quelque chose qui m'a été signifié
00:13:14 sur les quatre départements, y compris le département le plus rural de la région.
00:13:21 Donc voilà, ce n'est pas un phénomène isolé,
00:13:24 ça ne veut pas dire pour autant que tous les établissements de France
00:13:29 rencontrent ce problème.
00:13:32 Voilà, ça peut être très variable d'une région à l'autre.
00:13:36 Que font les profs ? Ils interceptent ces élèves à l'entrée de l'établissement
00:13:41 et ça leur signifie que ce n'est pas correct ?
00:13:43 Ou bien ils en réfèrent après coup à leur direction, à leur hiérarchie ?
00:13:48 Écoutez, déjà le premier responsable d'un collège ou d'un lycée
00:13:53 c'est avant tout le chef d'établissement.
00:13:55 Donc bien entendu, un enseignant peut faire une remarque
00:14:00 en lien justement avec signe ostentatoire et donc rappeler la fameuse loi de 2004,
00:14:08 c'est une chose, mais surtout son devoir c'est de transmettre l'information
00:14:14 au chef d'établissement qui doit à ce moment-là effectivement convoquer l'élève
00:14:19 pour lui demander le cas échéant de retirer le signe religieux ostentatoire qui est porté.
00:14:28 Avec quel succès lorsque cette demande est émise ?
00:14:33 Il y a beaucoup de défiance ?
00:14:35 Alors je n'ai pas de chiffres là-dessus, il faut se rendre compte aussi
00:14:40 que les atteintes à la publicité en parlementation,
00:14:46 mais généralement c'est minorité.
00:14:51 Merci Maxime Répert, on va être obligé de...
00:14:54 Voilà, je ne peux pas vous donner de chiffres précis.
00:14:56 D'accord, on va être obligé d'interrompre la connexion parce qu'elle est un petit peu hachée,
00:15:00 mais on a bien compris votre propos, on comprend bien aussi qu'il y a une réelle impuissance
00:15:04 des proviseurs, des principaux à faire respecter les choses,
00:15:09 ça monte tout de suite au rectorat, mais même au niveau du rectorat, qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:15:13 Le gouvernement l'a fait montre de plus de sévérité, dit on va prendre les choses en main,
00:15:18 on a encore entendu Olivier Véran à ce sujet,
00:15:22 on n'a pas l'impression qu'ils aient beaucoup d'armes en leur possession.
00:15:26 Alors d'abord sur l'ampleur du phénomène, le syndicat majoritaire chez les chefs d'établissement,
00:15:31 le SNDPEN, a fait une enquête, donc il a donné des chiffres,
00:15:38 7 lycées sur 10 sont touchés par le phénomène, et 3 collèges sur 10,
00:15:44 c'est-à-dire que c'est absolument énorme.
00:15:47 On va montrer les chiffres d'ailleurs.
00:15:49 Je ne veux pas avoir l'air d'être au courant des chiffres,
00:15:53 ça c'est les attentes à la laïcité, moi je vous parle des chiffres du syndicat
00:15:57 qui a vraiment fait une enquête dans tous les collèges et les lycées,
00:16:00 et qui voit que c'est en fait un raz-de-marée total.
00:16:04 Deuxième chose, le problème de la puissance,
00:16:08 j'ai dit et je répète que ce n'est pas un vide juridique ni un vide légal qui serait en cause,
00:16:15 en revanche c'est un certain manque de volonté de l'administration.
00:16:20 Papandyaï lui-même, avant de faire cette circulaire en novembre,
00:16:24 avait été alerté un mois après sa nomination, en juin 2022,
00:16:31 et rappelez-vous sa réponse avait été "moi je suis un scientifique,
00:16:35 j'attends qu'une étude sérieuse me prouve que le phénomène m'en vaut".
00:16:40 A la même époque, un journal publiait une note des renseignements territoriaux
00:16:46 qui disait que le phénomène est exposé partout.
00:16:50 Donc un, il faut de la volonté, deux, il faut combattre les complicités
00:16:54 chez les enseignants et chez les encadrants.
00:16:57 Le Parisien qui sort cette une raconte qu'à Marseille, à Victor Hugo,
00:17:01 il y a eu une irruption de la CGT et d'une partie de militants d'extrême gauche
00:17:08 en expédition punitive quasiment contre le responsable d'établissement
00:17:12 qui avait suspendu un surveillant qui avait dit "moi je ne fais pas la police de la laïcité".
00:17:19 Alors c'est intéressant que vous disiez ça et je vais vous faire réagir
00:17:21 mais elle me met quand même le pied à l'étrier.
00:17:23 Regardez la réaction qu'a eue Mathilde Panot pour la députée LFI qui dit ceci,
00:17:30 on a sorti son tweet "Nous traversons une crise sociale sans précédent,
00:17:33 une attaque massive des libertés sous Macron, une sécheresse ultra précoce
00:17:36 et une guerre alimentaire qui se profile mais le Parisien, note-t-elle,
00:17:39 fait sa une sur la tenue des femmes musulmanes.
00:17:41 Pour ce journal comme pour beaucoup d'autres, l'islamophobie fait vendre"
00:17:46 et elle conclut "surtout quand elle s'attaque aux femmes".
00:17:49 Est-ce que LFI ferme les yeux ou prône la liberté totale de se vêtir
00:17:53 et donc n'est plus en faveur de la laïcité aujourd'hui ?
00:17:55 Alors moi je vais aller encore plus loin que ça.
00:17:58 Je trouve que derrière la baïa il y a quand même une volonté.
00:18:02 On dirait un peu au secte, aux mormons, à tout ce qui peut être très sectaire,
00:18:05 très fermé, de refus de s'ouvrir.
00:18:08 C'est ce qui me dérange le plus.
00:18:09 Finalement on en fait une histoire d'islamisation,
00:18:12 là où moi je vais en faire une histoire de "Ok, ben t'es religieux,
00:18:16 peu importe, la religion qu'on a, elle est respectée, c'est une pratique personnelle".
00:18:19 Il faut en faire une histoire de pudeur.
00:18:21 On ne peut pas mettre quelque chose d'aussi ostentatoirement religieux
00:18:25 sans se dire que c'est pour ne pas se mélanger aux autres.
00:18:28 Je trouve ça un petit peu facile en fait.
00:18:31 Vous êtes d'accord avec cette analyse-là, Nathan Devers ?
00:18:33 C'est très intéressant comme manière de poser le sujet.
00:18:35 Parce que concrètement, quelqu'un qui, imaginons,
00:18:38 qui porte une abaya, une jeune fille à l'école,
00:18:42 pour des raisons à mi-chemin entre le religieux et en effet la revendication culturelle,
00:18:47 et qu'on vienne lui dire "enlève ton abaya",
00:18:49 quel est l'effet concret, évident ?
00:18:52 C'est un effet de crispation.
00:18:53 Quand vous allez avoir la réaction consistante à dire
00:18:56 "il faut absolument enlever immédiatement cette abaya",
00:18:59 au contraire, ça redouble le phénomène.
00:19:02 Je pense que derrière ça, et d'ailleurs, moi c'est ce qui me dérange fondamentalement
00:19:05 dans ces histoires sur la laïcité,
00:19:07 c'est qu'on parle tout le temps de signes extérieurs de religion,
00:19:09 des vêtements, des pratiques, des voiles, des modes vestimentaires, etc.
00:19:13 On ne parle jamais de ce qu'il y a dans la tête.
00:19:15 Moi, à mon avis, ce qui est important, c'est ce qu'il y a dans la tête.
00:19:18 C'est une phrase de Michel Onfray avec qui je suis rarement d'accord,
00:19:20 mais il disait sur le voile "ce qui est important,
00:19:22 ce n'est pas ce que les femmes ont sur la tête, mais dans la tête".
00:19:24 Et les hommes aussi en général.
00:19:26 Et si vous voulez, me semble-t-il, on a en effet, sur les phénomènes religieux,
00:19:30 dans toutes les communautés, vous avez un regain de certaines formes de pratiques,
00:19:35 qui peuvent être des pratiques parfois beaucoup plus rigoristes,
00:19:38 beaucoup plus fermées sur la société,
00:19:40 beaucoup plus parfois aussi dans une forme d'entre-soi, ça existe partout.
00:19:43 Face à cela, me semble-t-il, la réaction, c'est d'essayer d'abord de comprendre d'où ça vient,
00:19:46 et deuxièmement, d'essayer aussi de faire en sorte que l'école,
00:19:49 le principe de l'école républicaine, c'est d'essayer d'apporter,
00:19:52 et de l'école tout court, c'est d'essayer d'apporter de l'ouverture,
00:19:54 de l'ouverture intellectuelle, de l'ouverture humaine,
00:19:56 de faire en sorte qu'on puisse avoir des amis qui sont d'autres fois,
00:19:59 d'autres cultures, d'autres origines, d'autres religions, et d'ouvrir tout cela.
00:20:02 Et à mon avis, moi je ne fais absolument pas l'apologie ni de la pratique religieuse,
00:20:08 ce n'est pas l'athée que je suis qui va vous faire l'apologie de cela,
00:20:10 ni du côté, si vous voulez, de l'affichage de ces origines culturelles
00:20:14 ou d'une revendication culturelle.
00:20:15 Mais à mon avis, il faut faire très attention avec les réactions
00:20:18 qui parfois peuvent avoir un effet totalement contre-productif.
00:20:22 Vous êtes plus sur un modèle un peu anglo-saxon,
00:20:25 qui va quand même un peu à l'encontre de la laïcité
00:20:27 telle qu'on est censé la pratiquer depuis un certain nombre d'années maintenant.
00:20:31 Est-ce que vous pensez que le modèle anglo-saxon,
00:20:34 vu les contraintes et les communautarismes plus exacerbés
00:20:38 quand même aujourd'hui en France, peut s'appliquer ?
00:20:41 Ou c'est un peu angélique de penser ainsi ?
00:20:45 C'est très intéressant comme question,
00:20:47 parce que je pense que c'est vraiment la zone aveugle de la France.
00:20:49 C'est qu'on confond laïcité et séparation du théologique et du politique.
00:20:52 La France a inventé la laïcité,
00:20:54 qui est un terme à peu près intraduisible dans beaucoup de langues d'ailleurs.
00:20:56 Et la laïcité, encore une fois,
00:20:58 je ne fais pas une critique absolue radicale, pas du tout.
00:21:00 Mais c'est vrai qu'on ne voit pas qu'il y a d'autres pays
00:21:03 qui ont une séparation du théologique et du politique.
00:21:05 Ça veut dire ce que j'appelle ça,
00:21:06 c'est-à-dire l'État garantit la liberté de conscience,
00:21:08 garantit le fait de pouvoir être athée,
00:21:10 garantit le non-prosélytisme des individus.
00:21:13 Et en effet, dans le monde anglo-saxon, vous avez ça.
00:21:15 Je suis d'accord avec vous qu'il y a des problèmes dans le modèle anglo-saxon.
00:21:17 Je n'en fais pas, je n'ai pas une vision binaire de dire
00:21:19 qu'il faudrait adopter en bloc ce modèle.
00:21:21 Mais il y a aussi quelque chose peut-être de sain,
00:21:24 c'est que vous pouvez avoir par exemple aux États-Unis,
00:21:26 vous avez des villes entières qui peuvent être des villes entièrement musulmanes
00:21:31 ou entièrement juives, avec des gens qui sont tous très pratiquants
00:21:33 d'une seule religion et qui sont résolument, viscéralement,
00:21:36 patriotes, amoureux de leur pays.
00:21:38 Ça, c'est un aspect qui est intéressant.
00:21:39 Je pense qu'il faut essayer…
00:21:40 C'est le cas en France.
00:21:41 Mais si vous voulez…
00:21:42 Est-ce que vous pouvez calquer ce modèle-là avec la France aujourd'hui ?
00:21:45 Est-ce que c'est souhaitable ?
00:21:46 Est-ce que ce serait pas d'avoir des villes entièrement juives
00:21:48 ou des villes entièrement musulmanes ?
00:21:50 Moi, ce n'est pas du tout le modèle dont je veux sur la France.
00:21:52 Mais on parlait de l'exemple du Danemark tout à l'heure.
00:21:54 D'une part.
00:21:55 D'autre part, votre argumentation occulte totalement le fait
00:22:01 qu'il y a un projet politique.
00:22:04 Quelle que soit la motivation des jeunes filles,
00:22:08 il y a un projet politique d'islamisation du monde
00:22:12 qui est écrit, qui est référencé, qui est procédé par directive, par injonction.
00:22:18 La pudeur, c'est un faux argument, en fait ?
00:22:20 C'est un marquage.
00:22:22 Le corps des femmes est un terrain de bataille
00:22:24 pour les gens qui défendent ce projet d'islamisation de la planète.
00:22:28 On n'a pas répondu sur le tweet de Mathilde Bagnol.
00:22:31 Oui, c'est vrai.
00:22:32 Il ne vous choque pas outre mesure ?
00:22:33 Il est immonde.
00:22:34 Immonde pour deux raisons.
00:22:35 Primo, ce n'est pas la tenue des femmes musulmanes.
00:22:38 D'accord.
00:22:39 C'est réduire.
00:22:40 C'est précisément ce que veulent les islamistes.
00:22:42 C'est que ne soit pas considérée comme musulmane,
00:22:44 une femme qui n'applique pas leur précepte vestimentaire notamment.
00:22:48 Deuxièmement, c'est mettre une cible sur le parisien.
00:22:52 Parce qu'on sait à quoi mène l'accusation d'islamophobie.
00:22:56 Un dernier mot sur peut-être cette question de Mathilde Bagnol.
00:22:59 Est-ce que le tweet en lui-même vous choque ?
00:23:02 Ou finalement, il est dans la veine de ce qui est devenu à l'EFI depuis quelques années maintenant ?
00:23:06 Le tweet me choque.
00:23:07 D'abord, je n'aime pas cette manière de faire de la compétition de sujets.
00:23:10 Quand on parle d'un sujet, de dire "attendez, d'ailleurs, elle ne parle pas de la guerre en Ukraine,
00:23:13 elle parle de la guerre alimentaire, mais la guerre en Ukraine, ça n'est pas intéressant".
00:23:16 Il manque que ça à l'appel.
00:23:17 C'est la stratégie de la diversion.
00:23:18 Quand on parle d'un sujet, il n'y a aucun problème à parler d'un sujet
00:23:21 et puis ensuite parler d'un autre sujet.
00:23:23 Deuxièmement, je pense qu'on peut exprimer des désaccords envers la une du parisien.
00:23:27 Mais en effet, les taxés d'islamophobie, parce qu'ils font une une sur un sujet,
00:23:30 qui est peut-être contestable.
00:23:31 Mais me semble-t-il, c'est très problématique.
00:23:33 Et juste pour préciser une chose, je me suis peut-être mal exprimé,
00:23:35 je ne fais absolument pas l'apologie du fait qu'il puisse y avoir des villes
00:23:38 où 100% des habitants ont la même religion et vivent dans l'entre-somme.
00:23:41 Mais je pense qu'on peut avoir une réflexion avec un peu plus de recul.
00:23:44 Ça veut dire quand même que la laïcité...
00:23:45 Mais sur le projet politique ?
00:23:47 Sur le projet politique ?
00:23:48 Oui, mais juste déjà sur une chose, c'est que la laïcité française...
00:23:50 C'est ça qui m'intéresse.
00:23:52 Parce que les juifs, contrairement à ce que pensent les antisémites,
00:23:55 ne sont pas au service d'un projet de judéification du monde.
00:24:00 Oui, mais alors on pourrait dire deux choses.
00:24:02 Premièrement, c'est que parfois, quand on lutte contre un adversaire idéologique,
00:24:06 en l'occurrence l'islamisme, il faut faire attention à ce que la lutte
00:24:09 qu'on va mobiliser ne nous fasse pas du mal à nous-mêmes.
00:24:11 Et juste une dernière chose que je voulais dire, c'est que le modèle de la laïcité,
00:24:14 moi je n'appelle pas à l'abandonner, mais à prendre du recul
00:24:17 pour voir qu'on n'a pas le monopole mondial de la séparation du théologique et du politique
00:24:21 qu'il y a d'autres pays qui le font, avec d'autres moyens,
00:24:23 et qu'on peut réfléchir éventuellement à quelques changements, à un changement de mentalité.
00:24:27 Alors merci, on s'arrêtera sur cette réflexion.
00:24:29 On a encore beaucoup de thèmes à aborder et une pause à marquer.
00:24:31 On revient pour parler des parents de l'INSEE, qui sont reçus par Brigitte Macron cet après-midi.
00:24:36 Et ils attendent sans doute beaucoup de cette entrevue.
00:24:40 Eux, d'autant on a senti le désappointement lorsqu'ils se sont exprimés sur l'antenne de CNews,
00:24:45 d'ailleurs c'était il y a quelques jours, à l'issue de leur entretien avec Papandia.
00:24:48 Et à tout de suite.
00:24:50 Il est 16h et le débat reprendra juste après le JT de Mickaël Dorian.
00:24:56 Bonjour Mickaël.
00:24:57 Bonjour Nelly, bonjour à tous.
00:24:58 La famille de l'INSEE reçue par Brigitte Macron,
00:25:01 ils viennent d'arriver à l'Elysée après des mois de harcèlement scolaire.
00:25:05 L'INSEE, 13 ans, s'était donné la mort le 12 mai dernier.
00:25:08 La maman de l'adolescente a confié à CNews qu'elle attendait de la Première Dame
00:25:11 plus de compassion que ce qu'elle avait pu ressentir lors de sa rencontre avec Papandia.
00:25:17 Le ministre de l'Education nationale qui était justement interrogé il y a quelques minutes au Sénat
00:25:24 sur la question des violences à l'école, je vous propose de l'écouter.
00:25:27 Les programmes d'enseignement moral et civique vont donc être revus
00:25:32 et nous allons nous assurer de leur mise en œuvre dans toutes les classes.
00:25:36 Par ailleurs, nous devons aussi nous assurer du bon niveau de formation des professeurs
00:25:42 et vous savez qu'une épreuve spécifique portant sur l'appropriation des valeurs de la République
00:25:48 dont la laïcité a été proposée et mise en œuvre pour les concours du CAPES et de l'agrégation
00:25:55 à partir de la session 2022 lors des oraux d'admission de ces concours.
00:26:01 Animes, trois personnes ont été placées en garde à vue pour faits de violences aggravées
00:26:05 sur un journaliste d'M6 dans un quartier sensible de la ville gangrénée par le trafic de drogue.
00:26:10 Une médiathèque est également restée fermée car les agents de l'établissement
00:26:14 subissent des pressions de la part des trafiquants depuis plusieurs mois.
00:26:18 On en parle avec notre envoyé spécial.
00:26:20 Bonjour, vous êtes devant l'hôtel de police d'Animes
00:26:23 où un équipage de CRS est arrivé en renfort.
00:26:27 Alors Michael, nous nous trouvons maintenant à l'intérieur de cette cité du PIS20.
00:26:34 L'équipage de police, la CRS 8, une unité spécialisée dans le maintien de l'ordre
00:26:38 dans les zones sensibles est arrivé il y a maintenant une heure à Nîmes
00:26:42 et nous avons pu l'accompagner à travers ce quartier sensible pour de nombreux contrôles.
00:26:48 Environ dix camions de CRS sont arrivés à la demande du ministre de l'Intérieur
00:26:53 pour reprendre le contrôle de cette cité sensible.
00:26:56 Vous allez comprendre pourquoi. Il y a un chiffre qui a été sorti par la procureure de la République.
00:27:01 C'est plus de 253% de condamnations pénales concernant le trafic de stupéfiants
00:27:07 en un an dans ce quartier.
00:27:09 Donc voilà, vous le voyez, de nombreux renforts sont arrivés dans cette cité.
00:27:12 Des contrôles ont été réalisés pendant une heure
00:27:14 et un point presse devait être réalisé dans quelques minutes.
00:27:17 La réforme des retraites à présent est direction l'Assemblée nationale.
00:27:22 On va retrouver Élodie Huchard. Bonjour Élodie.
00:27:25 Alors aujourd'hui dans l'hémicycle, c'est la loi de programmation militaire qui est examinée
00:27:29 mais ce qui occupe l'esprit c'est surtout le vote ou l'absence de vote
00:27:33 demain autour de la proposition de loi du groupe Lyot.
00:27:37 Oui évidemment et ça occupe tous les groupes.
00:27:41 D'un côté la majorité évidemment, de l'autre l'opposition.
00:27:44 Chacun est en train de se positionner en ce qui concerne demain.
00:27:48 Yael Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, va déclarer que la brogation de cette réforme
00:27:53 ainsi peut-être que d'autres mesures sont irrecevables.
00:27:55 Il n'y aura donc pas de débat ni de vote sur cet article du côté de la majorité.
00:28:00 Même Olivier Véran nous le disait tout à l'heure en compte-rendu du Conseil des ministres.
00:28:03 Un amendement à 15 milliards par an ça n'existe pas.
00:28:06 Yael Braun-Pivet rappelle simplement qu'un chat est un chat.
00:28:08 Du côté de l'opposition, notamment du groupe Lyot évidemment et de la gauche,
00:28:12 on dénonce un déni de démocratie.
00:28:14 Éric Coquerel, président de la commission des finances, qui n'était pas d'accord avec cette décision.
00:28:18 Et puis petit changement du côté des Républicains, ces derniers,
00:28:21 qui expliquent que même s'ils avaient voté une motion de censure, certains,
00:28:24 la dernière fois après le 49-3, ils ne le feront pas cette fois.
00:28:28 Ils expliquent que ça y est, le petit jeu a assez duré, qu'ils ont montré qu'ils étaient contre cette réforme,
00:28:32 que maintenant ils ont envie de passer à autre chose.
00:28:34 On imagine donc évidemment que demain la situation sera très tendue ici à l'Assemblée nationale.
00:28:39 Merci beaucoup Élodie Huchard.
00:28:41 Dans l'actualité également, pour faire face au manque d'eau,
00:28:43 certaines communes prennent des mesures à grâce, notamment dans les Alpes-Maritimes.
00:28:48 L'eau risque de coûter plus cher cet été.
00:28:51 L'agglomération a mis en place une tarification saisonnière dans le but de faire baisser la consommation.
00:28:57 Concrètement, la redevance de l'eau devrait augmenter de 20%.
00:29:00 Écoutez la réaction des habitants.
00:29:02 C'est aberrant. On se bat pour les prix et puis tout augmente de tous les côtés.
00:29:08 Il n'y a pas que l'eau qui augmente, il y a tout.
00:29:11 Il y a quelque chose d'injuste dans la démarche, même si effectivement,
00:29:15 il faut protéger la planète et essayer de consommer moins d'eau.
00:29:20 20% me paraît énorme, mais ça ne résoudra pas le problème.
00:29:24 Parce que ceux qui peuvent payer l'eau, ceux qui ont les moyens,
00:29:28 ils continueront à avoir des belles pelouses.
00:29:30 Par contre, le cadre moyen qui a sa petite pelouse devant chez lui,
00:29:35 lui, il ne va pas l'arroser parce qu'il ne pourra pas se le permettre.
00:29:38 Et voilà, c'est la fin de ce journal. L'actualité continue sur CNews.
00:29:41 Bon après-midi en compagnie de Nelly Denac et la suite de 90 minutes Info.
00:29:46 Merci beaucoup, Michael.
00:29:47 Et je vous dis à demain pour vos nouveaux rendez-vous de l'actualité.
00:29:51 Toujours en compagnie de Laura Lebar, Nathan Devers
00:29:53 et Judith Vintrobe sur ce plateau.
00:29:55 On va parler de la maman de Lindsay, dont vous avez aperçu l'image tout à l'heure
00:29:59 arrivant à l'Elysée accompagnée de son avocat, parce qu'elle est reçue
00:30:03 par Brigitte Macron, une rencontre qui doit débuter en ce moment même.
00:30:07 Tant de questions sans réponses.
00:30:09 Et il faut dire que l'entrevue avec Papendiaïe n'a pas franchement aidé.
00:30:14 Ils ont été très déçus et je pèse mes mots.
00:30:16 Jeanne Cancard, bonjour. Vous êtes sur place.
00:30:19 Un rendez-vous prévu pour une heure.
00:30:21 Est-ce qu'on peut imaginer une réaction à la sortie ?
00:30:24 Oui, Nelly, c'est prévu. On vient de voir justement la maman de Lindsay
00:30:31 accompagnée de son avocat rentrer à l'instant dans le palais de l'Elysée.
00:30:34 Ils prendront bien la parole à la sortie pour nous dire ce qui ressort de cet entretien.
00:30:38 Il y a plusieurs choses que cette mère de famille attend.
00:30:41 On a pu échanger avec elle il y a quelques minutes.
00:30:44 Elle nous a dit qu'elle attendait avant tout davantage de compassion,
00:30:47 davantage d'empathie que celle qu'elle a pu ressentir ce lundi.
00:30:50 Elle a sorti de son rendez-vous avec le ministre d'éducation nationale Papendiaïe.
00:30:55 Elle avait dit, je cite, qu'elle n'avait pas trouvé le ministre sincère
00:30:59 dans les propos qu'il avait pu tenir.
00:31:01 Et ce qu'elle veut aujourd'hui, c'est que Brigitte Macron prenne finalement à bras le corps
00:31:05 cette problématique, ce drame, la problématique du harcèlement scolaire.
00:31:08 D'ailleurs, hier, la première ministre Elisabeth Borne a annoncé
00:31:12 que la lutte contre le harcèlement scolaire serait la priorité de la rentrée 2023.
00:31:16 Mais voilà ce que nous expliquait la mère de Lindsay.
00:31:18 C'est qu'elle ne veut pas seulement des paroles.
00:31:20 Elle veut concrètement des actes, des actions.
00:31:22 Elle attend aussi que la responsabilité de l'éducation nationale soit prise
00:31:26 et non pas que la responsabilité soit, je cite, "collective",
00:31:29 comme avait pu le dire le directeur académique de l'Île.
00:31:32 Enfin, il faut savoir que cette maman nous a confié
00:31:34 qu'elle a hésité longtemps avant de venir ici.
00:31:37 Jusqu'au dernier moment, elle a hésité à annuler cet entretien avec Brigitte Macron
00:31:41 puisqu'elle n'en ressentait pas forcément la force.
00:31:43 D'ailleurs, quand on a voulu tout à l'heure lui poser quelques questions à notre micro,
00:31:46 elle n'en avait pas encore le courage.
00:31:48 Une réaction qu'on attend à la sortie de ce rendez-vous
00:31:51 puisque cette mère nous dit qu'aujourd'hui, elle veut continuer le combat
00:31:54 pour sa fille, pour la mémoire de sa fille,
00:31:56 mais aussi pour tous les autres élèves qui subissent
00:31:58 et qui sont victimes de harcèlement aujourd'hui en France.
00:32:00 Merci beaucoup pour cette présentation.
00:32:02 On vous retrouvera sans doute à la sortie tout à l'heure.
00:32:05 Laura Lebar, c'est une question de caractère.
00:32:07 C'est-à-dire qu'on peut être ministre et, en tant que personne,
00:32:10 ne pas savoir trouver les mots.
00:32:12 Il est manqué cruellement de compassion quand même, cet homme,
00:32:16 face au drame d'une famille endeuillée.
00:32:18 On le rappelle depuis quelques jours seulement.
00:32:19 Je vais parler déjà des parents, de la maman.
00:32:22 Elle a ressenti ça, c'est qu'on lui a fait ressentir.
00:32:25 Donc je ne vais certainement pas mettre en doute le manque de compassion.
00:32:28 Quand on ressent quelque chose, a priori cette maman n'est pas folle,
00:32:31 c'est qu'elle l'a ressenti.
00:32:32 Maintenant, dans quelle posture elle est ?
00:32:34 Moi, c'est ça que je trouve très difficile pour la maman
00:32:36 et qui vraiment, j'espère, pourra lui donner de la force.
00:32:39 Elle attend quelque chose.
00:32:40 Il faut imaginer, elle a perdu sa fille, elle a lancé des signaux d'alerte.
00:32:43 On attend un mois pour être reçue.
00:32:46 Elle est encore dans un espoir.
00:32:47 Aujourd'hui, elle se redéplace dans l'espoir,
00:32:49 alors qu'on aurait dû venir à elle bien avant
00:32:51 parce qu'elle est reçue un mois après.
00:32:53 Et donc, finalement, ce que je trouve très difficile,
00:32:56 on est presque dans des jeux d'emprise
00:32:58 où toutes les attentes qu'elle va avoir, finalement, ne sont jamais entendues,
00:33:03 où elle a le sentiment d'un manque de compassion,
00:33:05 elle aurait certainement simplement besoin d'humanité.
00:33:08 Je trouve qu'il y a un manque d'humanité dans tout ça.
00:33:11 Je la trouve très, très forte de continuer à combattre
00:33:13 puisque de toute façon, il n'y a rien qui peut ramener sa fille.
00:33:16 Maintenant, ça fait partie des étapes de deuil.
00:33:18 Elle est dans ce combat-là.
00:33:20 À un moment donné, la colère va laisser place à la tristesse
00:33:22 et elle pourra enfin avancer.
00:33:24 Mais effectivement, le fait qu'elle ne se sente pas écoutée,
00:33:27 entendue, respectée dans ce qu'elle a ressenti par manque de compassion,
00:33:30 je pense que c'est extrêmement difficile
00:33:32 et je la salue d'avoir la force de retourner aujourd'hui.
00:33:34 Judith, c'est quand même un peu scandaleux ce qui se passe en ce moment.
00:33:37 Pourquoi un peu ? C'est complètement scandaleux.
00:33:40 Ce qui est complètement scandaleux, c'est la déclaration de Papandyaï.
00:33:44 La première déclaration publique, c'est un échec collectif.
00:33:48 Le suicide de Lindsay est un échec collectif.
00:33:51 Si c'est la faute de tout le monde, c'est la faute de personne.
00:33:54 Donc un ministre qui ne dit pas, c'est tout à fait entendable
00:33:59 qu'il y ait plusieurs niveaux de responsabilité qui n'aient pas été assumés
00:34:04 et qu'effectivement il faille enquêter sur les responsabilités de chacun.
00:34:10 Mais ministre de l'Éducation nationale, c'est d'abord vous le responsable
00:34:14 et on dit c'est d'abord ma faute.
00:34:16 On ne dit pas c'est un échec collectif.
00:34:18 C'est trop facile de se retrancher à un collectif.
00:34:20 C'est trop facile et d'ailleurs la mère de Lindsay, c'est bien cette déclaration-là qu'elle pointe
00:34:24 quand elle se plaint de ne jamais avoir été entendue.
00:34:28 Le plus important étant qu'elle n'a pas été entendue avant
00:34:33 alors qu'elle avait tiré toutes les sonnettes d'alarme
00:34:35 jusqu'à écrire une lettre à Emmanuel Macron.
00:34:38 Brigitte Macron la reçoit aujourd'hui, c'est trop tard,
00:34:42 mais je fais confiance à l'empathie de la femme d'Emmanuel Macron
00:34:48 qui a montré qu'elle était sensible au sujet et qu'elle savait parler des choses contrairement.
00:34:54 Mais c'est vrai que Papa Ndiaye, on n'a jamais l'impression qu'il soit bouleversé
00:35:00 par ce qu'il dit quand il fait des déclarations.
00:35:04 C'est la faute à pas de chance, il y a des gens qui ne montrent pas.
00:35:07 Mais là en plus, il a fait une déclaration extrêmement malheureuse.
00:35:10 Un mot très court, c'est surtout qu'il a attendu un mois entre le décès de Lindsay
00:35:14 de recevoir cette maman.
00:35:16 C'est-à-dire que chaque jour d'attente est une souffrance supplémentaire.
00:35:20 Donc quand elle arrive, elle arrive encore plus d'attente
00:35:23 et elle entend que c'est un échec collectif.
00:35:25 Ce n'est pas possible en fait.
00:35:26 Est-ce que c'est vraiment la rencontre avec le ministre qui va lui permettre d'apaiser sa peine et sa douleur
00:35:31 ou c'est vraiment l'attente de réponse pour que ça ne se reproduise plus ?
00:35:34 Parce que souvent les parents disent ça en fait, ils veulent surtout qu'il y ait des actes concrets.
00:35:38 C'est un peu de chaque chose.
00:35:39 C'est comme des pierres pour monter une maison.
00:35:42 Si vous attendez un mois, il y a encore plus de colère, il y a encore plus de tristesse,
00:35:45 il y a encore plus d'amertume.
00:35:47 Elle va attendre encore plus.
00:35:49 Donc forcément, plus on laisse du temps, moins ça joue en la faveur de la cicatrisation.
00:35:53 Nathan Devers, dans ces conditions, Pop India peut-il rester ?
00:35:57 Est-ce qu'on l'imagine rester à la faveur d'un prochain remaniement ?
00:36:01 Ça commence à faire beaucoup.
00:36:04 Moi d'abord, j'ai été vraiment, je tiens à dire, que j'ai trouvé déchirante la conférence de presse de la maire de l'INSEE.
00:36:09 Je trouve qu'elle a une parole qui était extrêmement forte.
00:36:12 Et que ce qui s'est passé, alors je ne sais pas comment appeler ça, échec collectif ou pas,
00:36:15 mais en tout cas, ce qui s'est passé, si les faits sont avérés,
00:36:18 il y aura une enquête qui va établir très précisément la chronologie de ce qui s'est passé.
00:36:22 Mais pour l'instant, manifestement, à en croire l'avocat et les éléments que nous avons,
00:36:26 c'est quand même absolument scandaleux.
00:36:29 C'est-à-dire qu'il y a eu une situation de harcèlement, comme le souligne l'avocat,
00:36:33 extrêmement rare, où contrairement à la plupart des cas,
00:36:36 l'enfant victime, l'INSEE, parlait.
00:36:39 Et elle n'était pas en train de se mûrer dans le silence, elle parlait, elle le disait,
00:36:42 elle a porté plainte, elle l'a dit à tout le monde qu'il y avait un problème très grave,
00:36:46 et tous les signaux ont été lancés et en face, il n'y a rien eu.
00:36:50 Et ça, c'est extrêmement grave.
00:36:52 La responsabilité n'en revient pas personnellement à Papendia,
00:36:55 il serait un peu démagogique de dire ça,
00:36:57 elle ne s'est pas au ministre de l'Éducation de s'occuper de ça,
00:37:00 mais elle en revient à l'institution de manière générale, si vous voulez,
00:37:03 et il faudra montrer très précisément qui a fait quoi, qui aurait pu faire...
00:37:07 Il y a quand même 4 plaintes qui sont déposées, y compris une contre le principal du collège.
00:37:10 Bien sûr.
00:37:11 Il y a quelque chose de l'ordre de la non-assistance à personne en danger.
00:37:14 On a entendu le témoignage du beau-père qui disait, il était à côté,
00:37:17 à dire au fond, ce n'est pas dans le périmètre de mon établissement scolaire,
00:37:22 mais en tant que citoyen, vous êtes tenu de porter secours à quelqu'un en souffrance.
00:37:25 Oui, moi les mots que j'ai employés, c'était de dire que l'INSEE, elle est morte d'une meute.
00:37:29 Quand une meute se crée dans un collège, dans une institution, dans une école,
00:37:33 l'institution doit faire son autocritique.
00:37:36 Et que parfois, on peut se demander, non pas de manière judiciaire,
00:37:39 je ne veux pas risquer un procès en diffamation en disant ça,
00:37:41 mais de manière morale, quand quelqu'un qui a le pouvoir d'arrêter une meute ne fait rien,
00:37:46 est-ce qu'il n'y a pas une forme de complicité morale vis-à-vis de cette meute ?
00:37:49 Donc ça, c'est très important, à mon avis, à souligner.
00:37:51 Maintenant, je pense, et je ne dis ça pas du tout pour défendre Papendiaï, ce n'est pas le sujet,
00:37:55 mais je pense que ce serait faire un peu d'iversion,
00:37:57 de mettre la responsabilité sur la tête de Papendiaï.
00:38:00 Là, on voit bien qu'il y a un problème institutionnel, manifestement,
00:38:03 on verra ce que dira l'enquête, mais manifestement, peut-être un proviseur,
00:38:06 peut-être d'autres gens, peut-être apparemment la police aussi,
00:38:08 qui n'avait pas réagi quand il y avait eu des plaintes,
00:38:11 et donc il y a un problème institutionnel.
00:38:13 Et si vous voulez prendre un fusible, que ce soit Papendiaï ou M. Dupont ou M. Tartampion,
00:38:18 prendre un fusible en disant "c'est de sa faute parce qu'il était tout en haut et c'est lui qui aurait dû changer"...
00:38:22 Ce qui arrive dans d'autres domaines.
00:38:24 Oui, mais à mon avis, c'est faire un peu l'autruche de croire que c'est ça.
00:38:26 Parce que si vous voulez, c'est presque, entre guillemets, c'est presque plus grave
00:38:29 que si c'était juste le ministre qui avait été incompétent.
00:38:31 C'est que en dessous du ministre, il y a manifestement des gens qui n'ont pas réagi.
00:38:34 Et c'est beaucoup plus grave, parce qu'un ministre à remplacer, c'est un ministre à remplacer.
00:38:37 En revanche, dire que dans une institution, il y a plein de gens qui n'ont rien fait...
00:38:40 Ce qui est avéré, c'est que ça ne réglera pas le problème de fond.
00:38:42 Voilà.
00:38:43 Le ministre n'est pas là pour faire respecter justement ces plaintes-là.
00:38:46 Est-ce que ce n'est pas son job ?
00:38:48 Finalement, on ne peut pas dire qu'un dirigeant qui ne fait pas respecter ses règles n'est pas responsable.
00:38:52 Bien sûr que oui.
00:38:54 Non mais des factaux dans la pyramide des raisons.
00:38:56 Judith, je vous propose d'écouter, parce qu'ils veulent aller un petit peu plus loin, avancer quand même sur ces questions.
00:38:59 Il faut dire que ça a été l'hécatombe, parce qu'on parle de l'INSEE depuis tout à l'heure,
00:39:02 pour cette actualité de sa maman.
00:39:04 On pourrait aussi parler de Maëlys, son amie.
00:39:07 D'une autre Maëlys qui voulait en finir eux.
00:39:10 Également, on pourrait parler de ce petit garçon qui s'est donné la mort il y a quelques jours aussi,
00:39:15 âgé de seulement 10 ans.
00:39:17 Écoutez ce qu'Olivier Véran propose en matière de lutte contre le harcèlement à côté de la rentrée.
00:39:21 Un nouveau plan 2024-2027 qui sera mis en place à partir du mois de septembre
00:39:27 et qui vous sera présenté dans le détail, parce que je pense que c'est fondamental
00:39:30 que vous ayez communication de toutes les actions qui doivent être conduites,
00:39:34 qui parlera de la formation des professionnels pour détecter et agir avec efficacité
00:39:39 contre toutes les situations de violence, qu'elles soient numériques, morales, physiques, sexuelles.
00:39:45 Qui prévoira de déployer des actions éducatives de prévention à grande échelle
00:39:49 pour sensibiliser les adultes, mais aussi les enfants, sur les différentes formes de violences.
00:39:54 Est-ce qu'on peut raisonnablement lui faire confiance sur le fait qu'on va mettre des choses en œuvre ?
00:39:58 On peut espérer.
00:40:00 Ça reste assez flou quand même.
00:40:02 Oui, pour l'instant c'est flou, mais attendons de voir le contenu du plan.
00:40:06 Ce qu'il y a à mon avis, je trouve la formation tout à fait indispensable,
00:40:11 parce que dans les réponses dilatoires ou le fait de nier le problème,
00:40:17 il y a sans doute une part d'incompétence et de manque de formation.
00:40:22 Mais ça ne remplace pas le courage.
00:40:24 Et comme Nathan le disait, le moins important c'est une meute face à un individu.
00:40:30 Il faut que le responsable de l'établissement ait le courage de prendre parti pour l'individu
00:40:35 et pas pour le plus grand nombre.
00:40:37 C'est-à-dire qu'il accepte d'en subir les conséquences,
00:40:40 parce que les parents des gamins fauteurs de troubles, les gamins harceleurs,
00:40:47 bien sûr ne seront pas contents si leurs enfants subissent les conséquences de leurs actes.
00:40:52 Donc ils vont se plaindre, mais on connaît d'ailleurs le comportement,
00:40:56 pas tous, mais de la plupart des parents d'enfants harceleurs dans ce genre de situation.
00:41:01 "Mon petit chéri n'a pas pu faire ça" ou alors "c'est la victime qui a provoqué ce phénomène".
00:41:08 Il y a même les parents complices, dans cette affaire d'Insee, on a vu qu'un majeur a été...
00:41:13 Donc pour affronter ça, il faut que le chef d'établissement soit courageux.
00:41:18 Alors j'aimerais qu'on verra si dans le courant de l'été, on en sait un petit peu plus sur ce plan de lutte,
00:41:23 ce plan d'attaque pour tenter de contrer le phénomène.
00:41:26 J'aimerais qu'on revienne d'une certaine manière aux problématiques liées à l'immigration
00:41:31 qu'on a beaucoup abordé ces derniers jours, avec l'exemple du Danemark,
00:41:34 le Danemark où toute la droite se rend à tour de rôle pour tenter de prendre au long,
00:41:40 de s'inspirer, de faire des propositions, sans qu'on sache vraiment si on peut adopter le même schéma.
00:41:46 Le Danemark a durci de manière drastique les conditions d'éligibilité à l'immigration,
00:41:51 ça ne date pas de hier, mais ça a été encore renforcé, et les chiffres sont là.
00:41:55 Il y a une baisse assez conséquente de l'immigration dans ce petit pays,
00:42:00 mais il va plus loin encore dans une mesure contestée par les populations concernées.
00:42:04 Pour lutter contre ce qu'ils appellent des "ghettos urbains communautaires",
00:42:07 il impose maintenant des quotas de population par quartier.
00:42:11 Il ne faut, et ça peut choquer à nos oreilles françaises,
00:42:15 pas plus de 30% d'une population non-occidentale,
00:42:19 c'est-à-dire que le propos est entièrement assumé, dans un même quartier d'ici à 10 ans.
00:42:23 À titre de comparaison, jusqu'ici, cette proportion voulue était de 50%,
00:42:28 c'est-à-dire qu'on a encore réduit les critères,
00:42:32 et il entreprend à cet égard des changements d'urbanisme assez drastiques,
00:42:37 avec des ensembles immobiliers qui disparaissent tout simplement, et des destructions d'immeubles.
00:42:42 Sur place, une de nos équipes, Régine Delfort pour le commentaire.
00:42:45 Ici, nous sommes dans un des quartiers nord de Copenhague, considéré comme un ghetto.
00:42:50 En 2018, le gouvernement danois a décidé à adopter un plan anti-ghetto,
00:42:55 et les habitants ici sont obligés de quitter leur appartement,
00:42:59 une décision qui est mal vécue par eux, notamment par Hicham.
00:43:02 Je ne sais pas ce que les hommes politiques pensent de nous,
00:43:07 mais les gens habitent ici depuis longtemps, et ils ne méritent pas ce genre de choses.
00:43:14 Ce bâtiment et le bâtiment 2 ont été vendus.
00:43:22 Soit on accepte la compensation qu'ils nous proposent,
00:43:26 soit on doit quitter le quartier et se débrouiller seul.
00:43:29 Le gouvernement s'est donné jusqu'à l'année 2030 pour éradiquer tous les ghettos du Danemark,
00:43:37 avec pour objectif intégrer cette population issue de l'immigration,
00:43:41 un projet très ambitieux selon Mohamed.
00:43:44 Je pense que c'est une bonne décision qui va dans la bonne voie.
00:43:47 Si ça doit marcher, ça marchera.
00:43:49 Mais je pense que certaines personnes, spécialement les danois de l'ancienne génération,
00:43:53 ne sont pas ouverts à la mixité, ce qui est compréhensible.
00:43:57 Ils vont devoir s'ouvrir à d'autres langues et à d'autres cultures,
00:44:00 et ça serait dur de mélanger deux cultures différentes,
00:44:03 spécialement pour les premières générations de migrants avec les danois.
00:44:07 Les ouvriers sont en train de poser des blocs de béton pour empêcher l'accès ici à ce quartier,
00:44:15 malgré la résistance des habitants où ils ont pu mettre des banderoles
00:44:20 où on peut lire "stop à la discrimination".
00:44:23 Ces habitants vont devoir quitter au plus tard, au 31 octobre, ce quartier.
00:44:28 Ça a suscité beaucoup de réactions, des poursuites aussi,
00:44:32 il faut le dire, de la part des personnes concernées.
00:44:34 C'est-à-dire que bon, ça ne passe pas chez tout le monde, quand même,
00:44:37 cette mesure assez drastique.
00:44:39 Est-ce que ce serait applicable dans un pays comme la France ?
00:44:42 Alors les quotas de logement, ça peut se faire en contournant la loi, j'imagine.
00:44:47 Je rappelle que nous avons assisté en France à plusieurs manifestations de maires maghrébines
00:44:54 qui demandaient des établissements scolaires où il y ait plus de blancs
00:44:59 pour que leurs enfants puissent goûter au choix du mélange et ne soient pas ghettoisés.
00:45:04 Donc je ne vois pas ce que ça a de choquant de tenir le discours dans l'autre sens.
00:45:09 Personne ne veut de quartier, et donc tout ce qui s'en suit, lycées, services de santé, etc.,
00:45:19 qui soit à 99%, qui s'adresse à 99% à un public non français en France.
00:45:28 C'est pas pour ça que les immigrés sont venus, la plupart,
00:45:31 et les Français n'en veulent pas, et je participe à ce refus.
00:45:37 D'autant que ce qu'on comprend, c'est qu'il s'agit quand même de les reloger ailleurs.
00:45:41 Il y a beaucoup d'hommes et femmes politiques à droite, y compris chez LR,
00:45:45 qui prônent plus de diversité urbaniste, enfin urbanistique, Nathan Devers.
00:45:53 Franchement, c'est presque drôle, la belle affaire d'avoir un gouvernement de gauche
00:45:58 qui fait reculer l'extrême droite, c'est magnifique,
00:46:00 ils appliquent le programme de l'extrême droite en plus hard encore, c'est merveilleux.
00:46:05 C'est pas drôle, mais c'est tellement contradictoire que ça,
00:46:09 que si on en oubliait que c'était réel et que c'était juste dans une fable de Kafka,
00:46:14 on trouverait ça hilarant.
00:46:16 Dans les faits, évidemment que tout le monde est pour la diversité,
00:46:19 évidemment que tout le monde est pour la mixité,
00:46:21 mais quand on commence à avoir comme raisonnement de dire
00:46:25 "nous allons compter dans les populations, les gens qui sont non-occidentaux",
00:46:29 alors sur la base de quels critères ?
00:46:31 Vous savez, je ne vais pas faire un point Godwin,
00:46:33 mais on a pu se poser ce genre de questions en 1935,
00:46:36 dans une ville qui s'appelait Nuremberg, où on a fait des lois...
00:46:38 Donc vous venez de faire un point Godwin.
00:46:39 Bien sûr, je viens de faire un point Godwin, et je le fais,
00:46:42 où on commence à dire "alors est-ce que c'est les grands-parents,
00:46:45 est-ce que ça se joue sur trois générations, deux générations, etc."
00:46:47 Quand on commence à mettre les doigts dans ce genre d'engrenage,
00:46:51 de compter des gens, de les classer par ethnie,
00:46:54 de dire qui est occidental, pas occidental, etc.,
00:46:57 on sait que ça finit pas bien.
00:46:59 Alors ensuite, quand je dis ça, ça ne veut pas dire
00:47:02 qu'il ne faut pas en effet avoir une vraie réflexion d'urbanisme.
00:47:05 Et ça, à mon avis, c'est le seul point qui est intéressant à retenir,
00:47:08 c'est qu'en effet, et ça c'est un aspect majeur
00:47:11 que les Français au 19e siècle avaient parfaitement compris,
00:47:14 c'est que la manière dont on construit des villes,
00:47:16 c'est la manière dont on va...
00:47:17 On construit même sur le plan architectural, j'entends,
00:47:19 c'est la manière dont on va engendrer demain
00:47:21 des problèmes socio-économiques, des problèmes d'enfermement,
00:47:24 en effet, d'isolement, des problèmes de délinquance,
00:47:29 des problèmes de fractionnement sociétaux.
00:47:31 - On l'a bien vu en France.
00:47:33 - Oui, et toute l'architecture des années 50, des années 80,
00:47:36 de construction de grands ensembles,
00:47:38 qui reposait sur des utopies sociales,
00:47:40 parce que ces gens-là n'étaient pas du tout des personnes machiavéliques,
00:47:43 c'était au contraire, ils se pensaient être les héritiers lointains d'Haussmann
00:47:46 qui allaient créer des utopies sociales.
00:47:48 - Et sortir les gens des bidonvilles.
00:47:49 - Et ils ont fait exactement...
00:47:50 Oui, sortir les gens des bidonvilles.
00:47:51 - C'était ça, à la base.
00:47:52 - Tout à fait, et ils ont construit des ensembles
00:47:55 qui ont participé au fractionnement et à la ghettoïsation.
00:47:58 Donc cet aspect-là, il faut réfléchir dessus.
00:48:00 Mais compter les Occidentaux et les Non-Occidentaux, ça, non.
00:48:02 - Et comment on fait ?
00:48:03 - C'est ce critère-là qui pose problème.
00:48:06 Laura Lebar, il nous reste quelques secondes.
00:48:08 - Très rapidement, quelque chose que vous avez dit qui était intéressant,
00:48:10 c'est qu'effectivement, il y a la question de pourquoi on immigre dans un pays.
00:48:13 À un moment donné, je m'immigre dans un pays,
00:48:14 je dois aussi saisir la chance de pourquoi je suis venue dans ce pays.
00:48:17 Et au lieu de plutôt, encore une fois, se cliver, se déchirer, se partager,
00:48:21 je pense qu'effectivement, il faut penser aux fondations,
00:48:24 de la chance que c'est d'être ici,
00:48:26 plutôt que de ghettoïser, de s'enfermer.
00:48:28 Je pense qu'il faut penser à l'ouverture d'esprit.
00:48:30 - Je vous propose de marquer une petite pause
00:48:32 et puis on reviendra pour parler de cette médiathèque
00:48:34 d'un quartier sensible de Nîmes qui ferme
00:48:37 parce que les employés municipaux exercent leur droit de retrait
00:48:42 face aux attaques et à la mainmise des dealers de drogue sur le quartier,
00:48:49 des checkpoints répétés, un lieu non sécurisé,
00:48:53 au point qu'on a envoyé aujourd'hui la CRS 8,
00:48:55 elle vient d'arriver, on en parle avec nos envoyés spéciaux sur place.
00:48:58 - On souhaite de retourner avant de reprendre le débat avec nos invités.
00:49:05 Place à l'info avec Maureen Vidal à nouveau.
00:49:08 - La loi de programmation militaire a été adoptée par l'Assemblée nationale
00:49:15 visant à fixer la stratégie budgétaire des armées jusqu'en 2030.
00:49:18 Celle-ci prévoit de mobiliser 413 milliards d'euros, un montant en hausse.
00:49:22 Prochaine étape, l'examen au Sénat.
00:49:24 Le gouvernement espère promulguer le texte avant le 14 juillet prochain.
00:49:27 Le champion du monde français 2018 N'golo Kanté,
00:49:30 en fin de contrat avec Chelsea,
00:49:32 rejoint Karim Benzema au club saoudien Al-Ittiyad.
00:49:35 Selon une source interne au club, Kanté a signé un contrat de trois ans.
00:49:38 Évacuation massive dans le sud de l'Ukraine.
00:49:42 24 localités ont été inondées après la destruction partielle du barrage de Khakovka.
00:49:46 La ville de Kersenne a été fortement touchée.
00:49:48 Plus de 40 000 personnes risquent d'être inondées.
00:49:51 Les autorités évacuent d'ailleurs plus de 17 000 d'entre elles.
00:49:53 Les autres sondent sur le territoire sous contrôle russe.
00:49:56 Vladimir Poutine dénonce un acte barbare de l'Ukraine.
00:49:59 - Merci beaucoup. On va parler de cette médiathèque
00:50:04 dans un quartier dissensible de Nîmes, dans le Gard, qui a été fermé.
00:50:08 A cause du trafic de drogue, les agents de cette médiathèque
00:50:11 qui subissent depuis plusieurs mois des pressions de la part des trafiquants,
00:50:14 les autorités ont décidé de réagir aujourd'hui.
00:50:16 Il se trouve que la CRS 8 était en route vers le Gard.
00:50:20 Elle est arrivée en renfort cet après-midi.
00:50:22 Le résumé, Vincent Farandège, L'Orpara.
00:50:25 En plein cœur d'un quartier sensible de Nîmes,
00:50:28 cette médiathèque est désormais fermée jusqu'à nouvel ordre.
00:50:32 Depuis six mois, le secteur est de plus en plus gangréné par le trafic de drogue.
00:50:37 Les dealers ont pris possession du quartier,
00:50:40 à tel point que les agents de la médiathèque ont exercé leur droit de retrait fin mai.
00:50:45 - Pour arriver, travailler le matin, passer des checkpoints avec des fouilles,
00:50:49 des personnes des fois cagoulées, armées,
00:50:52 des intrusions dans la médiathèque de personnes
00:50:56 venant les prendre en photo ou les filmer,
00:50:59 ce qui faisait générer une peur de plus en plus importante.
00:51:02 - Les autorités ont ainsi décidé de fermer l'établissement
00:51:06 pour protéger les 18 agents qui y travaillent.
00:51:08 Les syndicats de police demandent plus de moyens à long terme
00:51:12 pour lutter efficacement contre les points de deal.
00:51:15 - Pour l'heure, quand on a des agressions et des points de deal
00:51:18 qui renaissent immédiatement après des points qui sont tombés,
00:51:22 on peut parler d'échec dans un premier temps en tout cas.
00:51:25 Mais espérons qu'on va nous donner les moyens pour continuer les efforts que nous menons.
00:51:29 - Les habitants espèrent que les renforts de police
00:51:32 permettront la réouverture de la médiathèque.
00:51:35 - La CRS 8 est donc arrivée en début d'après-midi avec plusieurs camions.
00:51:41 Le plan d'Armanin, Judith Vintrobes, ça marche.
00:51:45 Ils nous disent, à grand renfort de communication,
00:51:48 qu'on envoie des effectifs ponctuellement,
00:51:51 sauf qu'on voit assez vite que ces points de deal se reconstituent.
00:51:55 Il y a des pertes de territoire dans les petites et moyennes villes,
00:51:58 on le voit, qui ne sont jamais franchement regagnées.
00:52:01 C'est ça le vrai problème.
00:52:02 - La fermeture de cette médiathèque, c'est une défaite terrible.
00:52:05 - Symboliquement.
00:52:06 - Symboliquement pour l'état de droit, pour la France.
00:52:10 Vraiment, c'est abominable.
00:52:12 Mais en même temps, je comprends tout à fait
00:52:14 les gens qui travaillent dans cette médiathèque.
00:52:16 C'est des conditions absolument insupportables.
00:52:19 On ne peut pas forcer qui que ce soit à travailler dans ces conditions.
00:52:23 Ce qui est frappant, c'est que le témoignage du maire de Nîmes,
00:52:27 Jean-Paul Fournier,
00:52:28 c'est qu'à chaque fois qu'il a appelé à l'aide le ministre de l'Intérieur,
00:52:33 les ministres de l'Intérieur d'ailleurs,
00:52:35 parce que ça dure depuis plusieurs années,
00:52:37 ont organisé des opérations de police ponctuelles,
00:52:43 comme vous le disiez, et que ça a recommencé.
00:52:46 Donc la seule solution, c'est une antenne de police
00:52:49 qui ne bouge pas et qui soit là pour veiller sur ce quartier.
00:52:53 Mais la multiplication des points de deal partout en France...
00:52:57 On ne peut pas mettre une CRS 8 dans tous les quartiers.
00:53:01 Je vous propose d'écouter Alain Lorgias,
00:53:04 il est président du comité de quartier de Pisse 20,
00:53:06 il connaît bien le phénomène,
00:53:08 et il a un discours qui peut surprendre.
00:53:10 Si on peut l'entendre ?
00:53:16 Il faut que les effectifs soient à demeure,
00:53:24 que la police, au lieu de passer en voiture,
00:53:27 passe à pied dans le quartier.
00:53:29 Je crois qu'il faut que la police soit reconnue par les habitants.
00:53:35 Dans tout ce secteur, ils ne vivent pas dans la peur,
00:53:40 mais disons, il y a une appréhension réelle d'une balle perdue, etc.
00:53:45 On ne sait jamais.
00:53:47 De la police à pied, maintenant de vert,
00:53:50 la police à pied, les lieux de culture,
00:53:52 on nous dit souvent qu'il faut réinvestir les lieux de culture,
00:53:56 remettre des médiateurs, des agents éducatifs,
00:54:01 les fameux MJS, les maisons de la jeunesse,
00:54:04 à l'époque qu'on a perdu à mesure que le temps passait.
00:54:10 On voit que ça ne marche pas,
00:54:12 parce que quand on crée des lieux plus apaisés
00:54:14 pour que les gens se rencontrent,
00:54:16 visiblement, ça ne prend pas tellement.
00:54:18 C'est tout le symbole de la fermeture de cette médiathèque.
00:54:22 En effet, la tentation serait très grande
00:54:25 de dire que la médiathèque, c'est la solution au trafic de drogue,
00:54:28 ou que c'est le remède, ou ce qui permettrait d'empêcher l'apparition.
00:54:32 C'est pour que les gens agachent aujourd'hui.
00:54:34 En effet, ça se comprend intellectuellement,
00:54:37 mais ce qu'on observe aujourd'hui, me semble-t-il,
00:54:39 dans un grand nombre d'endroits,
00:54:41 c'est l'apparition d'autorités qui fonctionnent exactement comme des mafias.
00:54:44 Ce sont des mafias françaises,
00:54:45 alors peut-être un peu moins violentes que les mafias napolitaines,
00:54:48 mais mafias, c'est-à-dire économie parallèle, économie illégale,
00:54:52 recruter des gens très jeunes, 14, 15, 16 ans,
00:54:56 en leur faisant faire en quelque sorte un pacte Faustien,
00:54:58 en leur disant "Voilà, tu as 16 ans,
00:55:00 on va te donner 3000 euros par mois,
00:55:01 tu gagneras sans doute jamais ça de toute ta vie",
00:55:03 puisque c'est ça l'argument derrière,
00:55:04 c'est même si tu vas à l'école, même si t'es sage,
00:55:06 même si tu fais tes devoirs, ça ne sert à rien,
00:55:08 parce que de toutes les manières,
00:55:09 tu ne gagneras jamais à 40 ans ce que tu vas gagner avec nous à 15 ans,
00:55:12 et à partir de là, on met le doigt dans l'engrenage,
00:55:14 on finit soit en prison, soit mort dans un règlement de compte,
00:55:16 soit... voilà.
00:55:18 Et en effet, toutes les réponses, je suis d'accord avec vous,
00:55:21 c'est que malheureusement, alors évidemment,
00:55:23 on voit la police arriver,
00:55:24 on ne va pas dire que ce n'est pas bien les CRS,
00:55:26 mais en effet, c'est une réponse decisive,
00:55:29 c'est-à-dire qu'immédiatement après leur départ,
00:55:31 les points de deal reviendront,
00:55:33 que s'ils arrêtent un petit vendeur qu'ils le mettent en prison,
00:55:35 immédiatement après, le vendeur est remplacé.
00:55:37 Donc si vous voulez, tout ça ne sert fondamentalement à rien.
00:55:40 Donc me semble-t-il, il y a peut-être deux interrogations
00:55:43 qu'il faut essayer d'avoir.
00:55:44 La première, c'est sur quel vide s'est construit le plein
00:55:46 de ces autorités mafieuses,
00:55:47 et en effet, sur un vide général de l'État,
00:55:49 pas seulement les médiathèques,
00:55:50 mais je pense plutôt à la question de l'école,
00:55:52 c'est-à-dire qu'en effet, quand il y a une école
00:55:54 qui se passe dans...
00:55:55 peut-être qui n'est pas à la hauteur de ce qu'elle devrait être,
00:55:58 ça crée aussi un climat pareil.
00:56:00 Et deuxièmement, moi je pense qu'il y a quelque chose
00:56:01 d'extrêmement important, qui va peut-être vous surprendre,
00:56:04 c'est la question de la drogue.
00:56:06 Je pense qu'il faut un grand débat public,
00:56:07 très sérieux sur la drogue.
00:56:08 - Sur la dépénalisation ?
00:56:09 - En général.
00:56:10 Moi, je n'ai pas de dogme là-dessus,
00:56:12 je précise que je n'en consomme pas,
00:56:13 parce que souvent les gens qui veulent ouvrir des débats
00:56:15 sont intéressés là-dedans, sont jugés partis,
00:56:17 mais on est un des pays les plus grands consommateurs d'Europe
00:56:20 en matière notamment de cannabis.
00:56:22 Si on inclut alcool, tabac, etc.,
00:56:24 on est un des pays les plus drogués au monde.
00:56:26 On a une législation qui est extraordinairement dure,
00:56:29 ce qui crée un décalage complètement invraisemblable
00:56:32 entre une législation dont tout le monde sait
00:56:34 qu'elle n'a pas de sens,
00:56:35 et que tout le monde sait,
00:56:36 en justice compris,
00:56:37 tout le monde sait bien que les consommateurs de drogue
00:56:39 continueront à acheter de la drogue,
00:56:41 quoi qu'il en soit,
00:56:42 et qu'il y aura toujours des trafiquants de drogue en France,
00:56:44 quoi qu'il en soit,
00:56:45 et qu'on n'a jamais éradiqué les trafics de drogue en France.
00:56:47 Donc à mon avis, il faut réfléchir là-dessus.
00:56:49 Encore une fois,
00:56:50 ce n'est pas nécessairement le dogme de la dépénalisation,
00:56:52 mais en tout cas, le dogme, me semble-t-il,
00:56:54 d'ouvrir ce débat et de poser le problème à cette échelle
00:56:56 qui est à mon avis l'échelle principale.
00:56:58 - Beaucoup vous disent que si vous dépénalisez,
00:57:00 les drogues dites douces sont la porte ouverte
00:57:03 à des drogues plus dures, à une consommation qui change au fil du temps.
00:57:06 Il y a une corrélation quand même.
00:57:08 - On a déjà, en termes de santé publique,
00:57:10 on a déjà un trafic de cocaïne qui commence à rattraper
00:57:14 en vitesse de croisière.
00:57:20 - Donc vous pensez régler un problème
00:57:22 et vous laissez un autre au perdu.
00:57:23 - Mais cela dit, moi je suis d'accord avec Nathan
00:57:25 sur la nécessité de poser ce paradoxe,
00:57:28 alors ce genre de débat, je ne sais pas,
00:57:30 mais en tout cas, on ne peut pas être le pays
00:57:32 où la loi la plus contraignante est la consommation la plus importante.
00:57:35 - Laura Lebar, votre regard sur ces questions.
00:57:39 - Je vais répondre sur plusieurs plans.
00:57:41 D'abord, sur le plan de la drogue, il faut comprendre
00:57:43 qu'on est aussi le premier pays consommateur d'antidépresseurs.
00:57:46 Donc il y a quand même une culture,
00:57:47 que la drogue soit légale ou illégale,
00:57:49 ça reste des drogues, ça reste des substances,
00:57:51 c'est un psychoactif.
00:57:52 Il y a quand même une culture en France de la fuite du problème.
00:57:55 Et je pense que fondamentalement,
00:57:58 qu'on veuille éradiquer quelqu'un qui prend des antidépresseurs,
00:58:01 qui est sous anaxe, qui prend le volant,
00:58:02 il met autant en danger ses enfants
00:58:04 que quelqu'un qui a fumé un joint.
00:58:05 Ça, c'est la première des choses.
00:58:06 La deuxième des choses quant à ce qu'on observe
00:58:08 concernant ces cités, ces ghettos qui sont pris par des mafias.
00:58:12 C'est des choses qu'on observait il y a 25 ans aux Etats-Unis, d'accord,
00:58:15 qui aujourd'hui ont beaucoup chuté.
00:58:17 Effectivement, il y avait des scanners.
00:58:18 Moi, j'ai vécu là-bas, j'ai connu ça.
00:58:20 C'est des gangs organisées
00:58:21 et ce n'est pas seulement les 3 000 euros par mois qu'on leur promet.
00:58:23 On leur promet une carrière mafieuse.
00:58:26 Et ça, c'est ce qu'on voit grandir.
00:58:28 Ça fait plusieurs années que je suis là-tête,
00:58:30 trois ans que je dis la même chose sur les plateaux.
00:58:32 Aujourd'hui, il faudrait que l'État trouve un système
00:58:34 pour combattre un système mafieux.
00:58:35 On n'est plus face à des dealers, on est face à des gangs.
00:58:38 Il faut avoir conscience que ces personnes-là sont armées,
00:58:41 sont dangereuses et que c'est des gangs.
00:58:43 Et l'État doit les combattre comme telles.
00:58:46 Oui, mais enfin bon, ça veut dire qu'il y a des têtes pensantes
00:58:48 et c'est ceux-là qu'on n'arrive pas à retrouver la plupart du temps.
00:58:50 Il faudrait se rendre à l'étranger
00:58:52 pour certains pays, peut-être revoir les accords bilatéraux
00:58:57 en les conditionnant peut-être à l'arrêt de l'exportation
00:59:01 de ces substances.
00:59:02 C'est ça le vrai problème aussi.
00:59:03 Bien sûr, les pays producteurs doivent être partie prenante.
00:59:07 Sinon, ça ne sert strictement à rien.
00:59:09 Allez, on va s'interrompre à nouveau
00:59:10 et puis on reviendra pour parler de la réforme du plein emploi
00:59:13 présentée aujourd'hui.
00:59:14 Ça soulève un certain nombre de questions
00:59:16 et de levées de boucliers aussi à gauche
00:59:18 parce que le RSA, par exemple, serait conditionné.
00:59:22 Il y a cette idée qu'on a quand on est allocataire RSA
00:59:27 ou demandeur d'emploi, des droits, mais également des devoirs.
00:59:31 Et on va en débattre ensemble.
00:59:33 Je vous propose de parler de la réforme du plein emploi
00:59:40 qui a été présentée aujourd'hui en Conseil des ministres,
00:59:43 qui est prévue a priori pour entrer en vigueur en début 2025.
00:59:47 Alors, allocataire RSA, demandeur d'emploi,
00:59:49 la nouveauté, c'est ce contrat d'engagement qu'ils auront à signer.
00:59:52 Ce qu'on comprend, c'est qu'évidemment,
00:59:53 il y aura toujours ces droits sociaux,
00:59:55 mais également maintenant un peu plus de devoirs.
00:59:58 C'était le sens de la prise de parole d'Olivier Dussopt.
01:00:00 On l'écoute.
01:00:01 L'objectif est d'aller vers 15 à 20 heures d'activité,
01:00:05 de formation, d'activité d'insertion,
01:00:07 d'accompagnement vers l'emploi.
01:00:08 Il ne s'agit pas, nous l'avons déjà dit,
01:00:10 ni de travail gratuit, ni de bénévolat obligatoire,
01:00:13 mais bien d'accompagnement
01:00:14 qui peut avoir des caractéristiques très particulières,
01:00:17 puisque la loi dira que les contrats d'engagement
01:00:20 doivent respecter et tenir compte de la qualification,
01:00:22 de l'âge, de l'état du marché du travail,
01:00:25 du bassin d'emploi dans lequel on vit,
01:00:27 des questions de mobilité,
01:00:28 pour déterminer un parcours le plus partagé possible.
01:00:30 Alors oui, ça ne va se faire aucun par cas,
01:00:32 en fonction du bagage éducatif, des contraintes.
01:00:35 Il y a des gens qui ont un handicap aussi social à faire valoir,
01:00:40 mais tout de même, c'est une mini-révolution pour la réinsertion
01:00:43 que ce côté un peu donnant-donnant.
01:00:47 Oui, ce ne serait ni révolution au niveau de l'État,
01:00:51 mais dans les départements,
01:00:53 puisque ce sont les départements qui s'occupent de gérer le RSA,
01:00:57 certains ont déjà demandé des contreparties,
01:01:01 à titre plus ou moins expérimental d'ailleurs.
01:01:04 Je ne suis pas convaincue de l'efficacité de cette mesure,
01:01:09 parce qu'il me semble que le gros problème du RSA,
01:01:12 c'est de mélanger des gens qu'on n'arrivera plus jamais,
01:01:16 ou qu'on n'arrivera jamais à insérer dans le marché du travail,
01:01:20 parce qu'ils sont handicapés,
01:01:21 parce qu'ils en sont psychologiquement incapables,
01:01:24 et qu'une société riche comme la nôtre peut et doit aider,
01:01:29 avec des gens qui ont subi un accident de la vie,
01:01:32 et qui sont temporairement en crise.
01:01:34 Et ce mélange-là, c'est un vice de construction du système,
01:01:38 parce que du coup, tout le monde est tiré vers le bas,
01:01:41 je ne vous parle même pas des fraudeurs,
01:01:44 qui devraient être détectés et réprimés beaucoup plus fermement,
01:01:49 par une mesure qui ne figure pas dans le texte dont on parle,
01:01:54 qui est d'obliger les caisses d'assurance maladie
01:01:58 à mettre en commun avec les départements,
01:02:00 les données sur le patrimoine, la composition de la famille,
01:02:05 etc., etc., tout ce qu'on peut fausser
01:02:08 quand on veut bénéficier indument du RSA.
01:02:11 Si on en parle plus largement, Nathan Devers,
01:02:14 la gauche est quand même vent debout sur cet accès sous condition,
01:02:17 comme elle aime à le dire.
01:02:19 Est-ce qu'elle a raison de dire,
01:02:21 ce n'est pas normal qu'on stigmatise encore plus ces gens
01:02:24 qui pour beaucoup sont ou des décrocheurs sociaux,
01:02:26 ou des décrocheurs scolaires,
01:02:28 qui sont un petit peu coupés du monde dans lequel nous on évolue ?
01:02:32 Oui, alors en économie, il y a un concept vraiment d'ailleurs de gauche,
01:02:35 pas spécialement français,
01:02:36 qui est la notion de programme conditionnel
01:02:38 qui a été appliqué dans des pays moins développés économiquement.
01:02:41 Le programme conditionnel,
01:02:42 par exemple, toute la politique de Lula au Brésil,
01:02:44 c'était ça, la bolsa familia,
01:02:46 donc c'est de donner des aides sous condition,
01:02:48 mais ce n'était jamais des conditions de travail.
01:02:51 Donc c'était par exemple condition de vaccination des enfants,
01:02:54 condition de scolarisation des enfants, etc.
01:02:57 Évidemment, on n'en est pas là en France,
01:02:59 mais ce que je veux dire,
01:03:00 c'est que présenté,
01:03:01 parce que c'est présenté un petit peu de cette manière,
01:03:03 cette réforme du RSA,
01:03:04 c'est de nous dire on va faire une aide conditionnelle,
01:03:06 c'est le contraire de ce concept historique
01:03:09 du programme conditionnel.
01:03:10 Premièrement.
01:03:11 Deuxièmement, moi, le désaccord fondamental
01:03:13 que j'aurais avec la politique économique d'Emmanuel Macron,
01:03:17 c'est que, me semble-t-il,
01:03:18 elle a une seule obsession,
01:03:20 qui est l'obsession du plein emploi,
01:03:21 l'obsession de faire reculer le chômage.
01:03:23 Alors ça, évidemment, sur le papier,
01:03:24 on n'est pas très loin.
01:03:25 personne ne va dire qu'on est contre.
01:03:27 Mais, me semble-t-il,
01:03:28 il y a deux impensées dans cette politique.
01:03:30 Le premier, c'est qu'on ne se pose jamais la question,
01:03:33 on est tellement obsédé par la quantité d'emplois à créer,
01:03:35 qu'on ne se pose pas la question de la qualité.
01:03:38 Et peut-être que l'augmentation quantitative de l'emploi
01:03:40 va de pair avec une diminution qualitative.
01:03:43 C'est-à-dire que tous ces emplois qu'on crée
01:03:45 sont des emplois de plus en plus précaires,
01:03:47 de moins en moins valorisés,
01:03:48 économiquement, intellectuellement, psychologiquement.
01:03:51 C'est le modèle américain.
01:03:52 C'est le modèle américain.
01:03:53 Et d'ailleurs, là, ce qui est en train de se passer,
01:03:55 c'est concrètement,
01:03:56 alors j'ai vu qu'Olivier Dussopt ne veut pas employer
01:03:58 le mot travail, il dit que c'est accompagnement, etc.
01:04:01 Mais concrètement, c'est de l'emploi précaire,
01:04:03 c'est de l'emploi mal payé, c'est de l'emploi dévalorisant.
01:04:06 Donc c'est fondamentalement cette logique-là.
01:04:08 Le deuxième un pensé, me semble-t-il,
01:04:10 c'est que, alors là, on prend un peu de recul,
01:04:12 mais à mon avis, on est en train d'assister
01:04:15 à une révolution du monde du travail.
01:04:16 On a tous été marqués par l'apparition de Chajipiti,
01:04:19 par l'intelligence artificielle.
01:04:20 On voit bien que dans les décennies qui s'ouvrent,
01:04:22 les gens vont moins travailler, qu'on le veuille ou non.
01:04:24 C'est ainsi, exactement de la même manière
01:04:26 qu'au 19e siècle, la révolution industrielle
01:04:28 a bouleversé le travail manuel.
01:04:30 Là, on va vers ça, vers le travail intellectuel,
01:04:32 notamment dans le tertiaire.
01:04:33 Donc si vous voulez, me semble-t-il,
01:04:35 cette idéologie du plein emploi a peut-être
01:04:38 un petit peu de retard, ou peut-être qu'elle est anachronique
01:04:40 par rapport à la réalité de notre temps.
01:04:43 - Mais attend, on ne peut pas dire que les gens
01:04:45 vont moins travailler comme ça globalement.
01:04:47 Il y aura un travail humain, ne serait-ce que
01:04:49 à cause du vieillissement de la population,
01:04:51 que vous ne pourrez pas confier à Chajipiti.
01:04:55 Et heureusement, ça va se faire de manière très évoluée.
01:04:57 - Chajipiti est au service de l'humain.
01:04:59 - Il y aura un nouveau modèle de rémunération aussi,
01:05:01 parce que le travail ne sera pas le même.
01:05:03 Laura Lebar, en guise de conclusion,
01:05:05 il nous reste quelques minutes encore.
01:05:07 - Alors, Chajipiti est au service de l'humain.
01:05:09 Il ne faut pas penser que l'intelligence artificielle
01:05:12 va dominer l'humain.
01:05:14 À un moment donné, c'est à l'humain d'apprendre à s'en servir,
01:05:16 parce que l'intelligence artificielle,
01:05:18 elle ne pourra jamais avoir la finesse,
01:05:20 les connexions neuronales d'un être humain.
01:05:22 Les métiers de demain, effectivement, ne sont pas
01:05:24 les métiers d'aujourd'hui.
01:05:25 Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas d'emploi,
01:05:26 ça veut simplement dire qu'ils seront différents.
01:05:28 Et je pense que c'est vers ça qu'il faut tendre.
01:05:30 - Souvenez-vous, il y a 20 ans, on disait à Internet
01:05:32 que ça allait être la fin du monde.
01:05:34 - C'est ça.
01:05:35 - Le boulot...
01:05:36 - Depuis il y a quelques centaines d'années,
01:05:38 on détruisait les machines à tisser,
01:05:40 parce qu'on disait que ça allait détruire
01:05:42 de l'emploi d'ouvriers.
01:05:44 - Alors...
01:05:45 - Effectivement, ça a détruit,
01:05:46 mais ça l'a remplacé par autre chose.
01:05:48 - Oui, mais quand même...
01:05:49 - Tout péteur, destruction, création.
01:05:51 - Oui, mais quand même, les progrès technologiques,
01:05:53 globalement, depuis plusieurs siècles,
01:05:55 ça a détruit le fonctionnement du temps de travail.
01:05:57 - Oui, c'est sûr.
01:05:58 - Je ne suis pas en train de dire
01:05:59 que les gens ne travailleront plus,
01:06:00 mais on pourrait plutôt réfléchir, à mon avis, en ce sens.
01:06:02 - Oui, la fameuse semaine de 4 jours.
01:06:04 - Mais en tout cas, se poser ces questions...
01:06:06 - Il y a un débat encore autour de ça.
01:06:08 On entendait encore Jean-Luc Mélenchon hier dire
01:06:10 "bosser, bosser, bosser, les Français n'en veulent plus".
01:06:12 Je ne sais pas si on peut l'étendre au monde entier, mais...
01:06:14 - Oui, mais le débat intelligent, à mon avis,
01:06:16 se tiendrait plus à l'organisation
01:06:18 qu'au volume de travail.
01:06:20 - L'organisation du temps de travail.
01:06:22 - Il y a une interview du ministre du temps libre,
01:06:24 de François Mitterrand,
01:06:26 qui a fait une interview, il n'y a pas longtemps,
01:06:28 dans Le Point, absolument passionnante,
01:06:30 où il dit "une erreur de la gauche, c'est qu'elle valorise
01:06:32 le temps libre, mais elle ne voit pas que le temps libre,
01:06:34 ça doit être un temps qui n'est pas un temps de paresse,
01:06:36 ça doit être un temps d'épanouissement".
01:06:38 - Absolument, ou d'entraide.
01:06:40 - Pourquoi le travail ne serait pas un temps d'épanouissement aussi ?
01:06:42 Moi, c'est un peu ce qui me dérange dans ces débats,
01:06:44 c'est que finalement, on ne parle jamais
01:06:46 de l'épanouissement dans le travail,
01:06:48 parce que quand on s'épanouit, on ne compte pas ses heures
01:06:50 et on a l'idée que le travail est une alienation aussi sociale.
01:06:54 Enfin, je veux dire, c'est peut-être quelque chose d'ancré
01:06:56 depuis le début du XXIe siècle.
01:07:00 - Depuis le marxisme.
01:07:02 - Depuis le marxisme, on va dire.
01:07:04 Je vous propose de faire un petit détour par Rome,
01:07:06 avant de nous quitter,
01:07:08 on va prendre des nouvelles du pape François,
01:07:10 avec notre correspondante Natalia Mendoza.
01:07:12 Bonjour Natalia.
01:07:14 Le pape François qui est opéré sous anesthésie générale
01:07:16 pour contrer un risque d'occlusion intestinale,
01:07:18 alors ça pose beaucoup de questions.
01:07:20 La première, c'est, est-ce que quelqu'un assure l'intérim
01:07:22 dans ces cas-là ?
01:07:24 - Pour l'instant, le siège apostolique
01:07:32 reste dans les mains du pape François,
01:07:34 même s'il se trouve à l'hôpital.
01:07:36 Selon des sources de cet hôpital,
01:07:38 l'intervention chirurgicale est en cours.
01:07:40 Il s'agit d'une opération intestinale,
01:07:42 une incision de l'abdomen
01:07:44 avec un médecin chirurgical.
01:07:46 "C'est une incision de l'abdomen
01:07:48 avec la pose d'une prothèse,
01:07:50 une intervention nécessaire",
01:07:52 dit le Vatican à cause du risque
01:07:54 d'occlusion intestinale.
01:07:56 Le communiqué du Saint-Siège précise
01:07:58 que François souffre d'une hernie
01:08:00 qui provoque des syndromes
01:08:02 occlusifs récurrents,
01:08:04 douloureux et en voie d'aggravation.
01:08:06 L'opération se déroule
01:08:08 sous anesthésie générale.
01:08:10 François devra rester
01:08:12 hospitalisé pendant
01:08:14 plusieurs jours. Ce n'est pas le premier
01:08:16 souci de santé du souverain
01:08:18 pontife. Le pape de
01:08:20 86 ans a été
01:08:22 déjà opéré en 2021.
01:08:24 Il a subi une lourde opération
01:08:26 du colon. 33 cm
01:08:28 d'intestin lui ont
01:08:30 été retirés. François souffre
01:08:32 également de problèmes aux genoux
01:08:34 qui l'ont contraint ces derniers mois
01:08:36 à utiliser une canne ou un fauteuil
01:08:38 roulant pour se déplacer. En mars dernier,
01:08:40 il a été hospitalisé pendant
01:08:42 trois jours à cause d'une infection respiratoire.
01:08:44 - Merci beaucoup Nathalia.
01:08:46 Evidemment, Judith,
01:08:48 en quelques secondes, on se pose
01:08:50 quelques questions parce que il a des problèmes récurrents.
01:08:52 On nous a dit même quand il avait été
01:08:54 intronisé, il était déjà
01:08:56 souffrant. C'est-à-dire que c'est un homme
01:08:58 qui depuis 10 ans, 15 ans,
01:09:00 est déjà dans une santé un peu fragile.
01:09:02 - Et puis avec son prédécesseur, on a découvert qu'un pape
01:09:04 pouvait démissionner ou en tout cas
01:09:06 être en retraite quand il
01:09:08 estimait ne plus être en capacité de les exercer.
01:09:10 - On aura peut-être des surprises.
01:09:12 Nathan Devers, quelques secondes pour commenter cette actualité
01:09:14 dont vous parlerez d'ailleurs avec
01:09:16 Pascal Praud
01:09:18 et ses invités ce soir.
01:09:20 - Quel métier christique !
01:09:22 C'est vrai, ce spectacle de la
01:09:24 souffrance papale qui augmente
01:09:26 d'année en année, c'était la fin de vie de Jean-Paul II.
01:09:28 C'est comme une sorte d'imitation
01:09:30 de la passion.
01:09:32 - Un petit commentaire en quelques secondes ?
01:09:34 - On a peur de lui souhaiter une très bonne santé.
01:09:36 Et puis voilà, je pense qu'il arrive au fait de faire un bon rétablissement.
01:09:38 - En tout cas, ce qu'on a compris, c'est qu'il n'y avait pas d'intérim.
01:09:40 Donc le sort des catholiques
01:09:42 repose encore entre ses mains
01:09:44 pour les quelques heures où il sera hospitalisé.
01:09:46 Merci beaucoup, à demain pour de nouvelles aventures.
01:09:48 Dans un instant, c'est Yoann Usaï qui prend la main.
01:09:50 Watchline, excellente fin d'après-midi et début de soirée sur CNews.
01:09:52 A bientôt.
01:09:54 À bientôt. - Merci à vous.