90 Minutes Info (Émission du 04/07/2023)

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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Cyril Châtelain, député NUPES, sur une France coupée en deux.
00:00:04 Au fond, Gauthier a tenu un discours pur jus, classique de la NUPES ces derniers jours.
00:00:10 Oui, et l'échange aussi juste avant entre Mathilde Panot et Elisabeth Borne, où Elisabeth
00:00:15 Borne a répété à plusieurs reprises en donnant des exemples précis que la France
00:00:18 insoumise était sortie du champ républicain.
00:00:20 Ce n'est pas une surprise, elle l'a déjà dit ce matin Elisabeth Borne face aux députés
00:00:23 de la majorité.
00:00:24 Mathilde Panot qui a été copieusement sifflée par quasiment l'ensemble, hormis la NUPES
00:00:28 évidemment, de l'hémicycle.
00:00:29 La NUPES en plus qui se désagrège, on voit que ce matin Fabien Roussel s'est désolidarisé
00:00:35 en le citant des propos de Jean-Luc Mélenchon dans une interview.
00:00:39 On pourrait aussi parler du silence un peu gêné des socialistes ces derniers jours.
00:00:43 Oui, Olivier Faure a quand même pris ses distances avec la position de la France insoumise.
00:00:47 Donc on voit bien que la France insoumise, une nouvelle fois, crée l'émoi au sein
00:00:51 même de la NUPES.
00:00:52 Parce qu'il y a une multitude d'exemples.
00:00:54 C'est vrai que la première ministre ne l'a pas cité, mais Alma Dufour qui a dit que
00:00:57 la fin justifiait les moyens en parlant des émeutes.
00:00:59 Jean-Luc Mélenchon qui a refusé plusieurs fois d'appeler au calme, qui a parlé de
00:01:03 "chien de garde" pour qualifier les macronistes qui lui demandaient d'appeler au calme.
00:01:07 La brochette de députés LFI qui, dès le premier soir des émeutes, se rend à Nanterre
00:01:11 pour visiter des commissariats, ce qui est leur droit.
00:01:13 Mais évidemment, ça participait à un agenda politique.
00:01:16 En plus, ils ont essayé d'entrer en contact avec les gardés à vue, ce qui est extrêmement
00:01:19 interdit.
00:01:20 Un de leurs députés, Carlos Martins Bilongo, qui a été agressé par les émeutiers qu'il
00:01:23 tentait de récupérer politiquement.
00:01:24 La France Insoumise gênée, qui ne condamne même pas l'agression d'un de leurs propres
00:01:28 députés.
00:01:29 Donc comme ça, je peux vous tenir à l'émission, comme ça, avec une série d'exemples où
00:01:32 la France Insoumise a joué à un drôle de jeu, voire un jeu très dangereux.
00:01:36 Alors on y reviendra, bien sûr, on commentera tout cela.
00:01:39 On va attendre les prochaines questions, voir si elles sont de la même teneur.
00:01:42 J'aimerais aussi qu'on revienne à cette rencontre qui a eu lieu aux alentours de
00:01:45 midi.
00:01:46 C'était à l'Élysée, Emmanuel Macron qui recevait 250 maires touchés pour la plupart
00:01:50 directement par les émeutes de ces derniers jours.
00:01:52 Ils ont été, vous le savez, particulièrement visés.
00:01:54 On reprendra évidemment l'exemple de Vincent Jambrain, échaudé par ces derniers jours
00:01:59 d'enfer qu'ils ont vécu, eux et une partie de leurs administrés.
00:02:03 Emmanuel Macron qui avoue d'ailleurs à cette occasion être très prudent sur le retour
00:02:07 au calme après ces nuits d'émeute.
00:02:09 Il juge quand même, quand même, que le pic est passé.
00:02:12 Alors Jean-Didier Berger, on vous a aussi invité pour cela, mais pas seulement.
00:02:16 On reviendra sur ce que vous avez vécu à titre personnel, vous et l'ensemble des
00:02:19 personnes que vous êtes amenées à diriger dans votre commune, les agents municipaux
00:02:25 aussi qui ont dû être mis à rude épreuve à ce moment-là.
00:02:27 Revenons à ce que vous a dit le président de la République ce matin.
00:02:31 Est-ce que vous avez été convaincu par le propos ? Est-ce que vous avez le sentiment
00:02:34 qu'il sait lui-même dans quelle direction il veut aller ? Et a-t-il fait des propositions
00:02:38 concrètes ?
00:02:39 D'abord, le propos du président de la République a été particulièrement court.
00:02:42 Il a duré uniquement quelques minutes en introduction.
00:02:45 Ensuite, il a donné la parole au maire dans une forme de grand débat renouvelé, avec
00:02:54 un peu une foire d'empoigne pour savoir qui allait avoir le privilège de prendre
00:02:58 la parole ou pas.
00:02:59 Et finalement, beaucoup de constats, quelques solutions.
00:03:04 Mais moi, je n'ai pas entendu de la part du chef de l'État des leçons concrètes
00:03:11 tirer directement des enseignements concrets, tirer directement de tout ce qui vient de
00:03:16 se passer et qui n'est pas totalement nouveau.
00:03:19 Il y a des communes dans lesquelles c'était plutôt inédit, mais on est sur des phénomènes
00:03:23 que malheureusement on connaît.
00:03:24 Et je crois qu'il faut très vite dépasser l'heure du diagnostic pour aller sur des
00:03:29 solutions concrètes.
00:03:30 Comment est-ce qu'on fait pour renforcer les pouvoirs donnés aux polices municipales ?
00:03:33 Parce qu'on voit que ce sont les forces effectives sur le terrain.
00:03:36 Comment est-ce qu'on fait pour redonner de l'autorité, y compris aux professeurs,
00:03:41 aux gardiens d'immeubles, à tous ceux qui sont en première ligne face à ces dérives ?
00:03:46 Et comment est-ce qu'on fait pour endiguer finalement ce sentiment de non-appartenance
00:03:52 à la nation française ?
00:03:53 Parlons franchement.
00:03:54 Si les policiers municipaux avaient été soit plus mobilisables ou mobilisés pour certaines
00:03:59 communes, soit en plus grand nombre, parce qu'on sait que c'est aussi là que le
00:04:02 babelaisse et puis il y a toujours cette rivalité aussi police municipale, police nationale.
00:04:05 On pourra revenir avec vous, Bertrand Cavalier, tout à l'heure.
00:04:08 Chacun aussi son périmètre, son rôle et son champ d'action.
00:04:11 Est-ce que vous pensez qu'on aurait pu endiguer beaucoup plus efficacement le phénomène
00:04:17 des émeutes ou ça n'aurait pas changé grand-chose, vu l'ampleur de la tâche
00:04:19 que ça a été aussi pour les agents nationaux ?
00:04:21 Moi, je peux vous dire que d'abord, l'existence de la police municipale, de la vidéoprotection,
00:04:28 c'est devenu, je pense, pour tout le monde une évidence.
00:04:32 Si on n'avait pas eu ces outils de sécurité dans notre ville, on aurait eu beaucoup, beaucoup
00:04:37 plus de difficultés à rétablir le calme et la tranquillité publique.
00:04:43 Il y a eu une parfaite coordination avec les équipes de la police nationale qui sont venues
00:04:46 nous prêter main-forte.
00:04:47 On a eu également des renforts que j'avais demandé à l'État, notamment des compagnies
00:04:52 de CRS qui sont venues prêter main-forte.
00:04:54 Mais aujourd'hui, on a besoin de donner à ces polices municipales un statut renforcé.
00:05:01 On ne peut pas continuer à avoir… Je vous donne un exemple très simple.
00:05:03 Les flashballs, j'ai écrit au ministre de l'Intérieur pour lui en parler, pour
00:05:06 lui faire la proposition de modifier ce dispositif.
00:05:09 Les flashballs des polices municipales, c'est entre 5 et 10 mètres de portée.
00:05:12 La police nationale, c'est 10 fois plus.
00:05:15 Pourquoi est-ce que la portée des flashballs dépend du statut des policiers et pas des
00:05:20 formations qu'ils ont à mettre en face ? C'est ça la question qui est posée.
00:05:24 Et donc, sur ces exemples-là, on pourrait parler également des drones, des contrôles
00:05:28 d'identité.
00:05:29 On doit donner à cette force de police qui est en première ligne sur le terrain des
00:05:33 prérogatives beaucoup plus renforcées qu'elles ne le sont aujourd'hui.
00:05:36 Bertrand Cavalier, dans la situation qu'on vit aujourd'hui, ce serait souhaitable de
00:05:40 changer un peu de paradigme et de vision des choses ?
00:05:42 Déjà, je ne pense pas que l'augmentation des pouvoirs des effectifs des polices municipales
00:05:51 va changer les choses en profondeur parce que les problèmes sont beaucoup plus profonds.
00:05:55 Mais il vous dit que c'est aussi une histoire de formation.
00:05:57 On peut avoir un dialogue avec les élus.
00:06:02 La police municipale est là dans une vocation de dialogue, de sécurité du quotidien, de
00:06:08 proximité.
00:06:09 Là, parce qu'il y a une certaine défaillance des forces d'État, on voit les polices municipales
00:06:14 qui sont en train de se durcir, demander de nouveaux moyens, demander à faire du maintien
00:06:19 de l'ordre.
00:06:20 Donc je crois qu'il y a déjà une question à se poser en la matière parce que s'il
00:06:24 y a bien une sécurité de proximité qui est assumée aujourd'hui par une force, c'est
00:06:28 bien notamment la police municipale.
00:06:31 Maintenant, si on croit qu'en augmentant les effectifs, en dotant les polices municipales
00:06:37 de nouveaux moyens, ce qui peut d'ailleurs dans certains domaines être intéressant,
00:06:41 on va véritablement répondre aux questions de fond ? Non.
00:06:45 D'accord.
00:06:46 Il a un avis très tranché sur la question.
00:06:48 Jean Messia, comment vous vous situez dans ce débat ? Est-ce que vous vous dites que
00:06:53 toutes les forces sont bienvenues quand on vit des moments aussi difficiles et puis après,
00:06:57 chacun dans une période de normalité doit retrouver son périmètre ou il faut vraiment
00:07:01 renforcer la capacité d'action des polices municipales, y compris dans l'emploi du matériel
00:07:06 cité par Jean-Diesier Berger ? Sur la première branche de votre alternative,
00:07:11 effectivement, il faut que toutes les forces soient unies lorsque le pays traverse une période
00:07:18 de troubles quasi insurrectionnels comme celle qu'il vient de traverser.
00:07:23 Maintenant, le problème, c'est aussi un problème de crédibilité.
00:07:27 C'est-à-dire que vous avez des forces qui, effectivement, appellent et alertent sur ce
00:07:33 danger depuis des décennies et surtout ces dernières années, qui n'ont jamais été
00:07:38 entendues, qui ont même parfois été vitupérées, vilipendées, traitées comme des extrémistes
00:07:44 quand ils ne sont pas criminalisés. On les accuse presque d'avoir eux-mêmes,
00:07:49 de par leurs propos, provoqué une guerre civile. Et vous avez, effectivement, une autre partie
00:07:59 des élites dirigeantes qui, elles, au contraire, a mis en place, à travers tout un tas de politiques,
00:08:05 à commencer par la politique migratoire, mais aussi la politique sécuritaire, ou
00:08:10 devrait-on dire la politique insécuritaire, ils ont mis en place les conditions, les
00:08:15 ferments, finalement, de cette colère et de ce volcan qui vient de nous exploser sous
00:08:20 le nez depuis plusieurs jours. Donc, oui, à l'Union Nationale, mais attention
00:08:26 à ce que les pompiers ne soient pas les pyromanes ou les pyromanes ne soient pas les pompiers.
00:08:33 C'est-à-dire qu'il faut aussi que ceux qui voient aujourd'hui les résultats et
00:08:37 les conséquences de leur politique puissent faire…
00:08:39 Des causes profondes.
00:08:40 Puissent faire amende honorable, puissent dire "nous nous sommes trompés et nous
00:08:43 allons corriger le tir".
00:08:44 Alors justement…
00:08:45 Évidemment, sur la police…
00:08:46 J'ajouterais une chose qui est très importante, c'est que plus les élus iront dans le domaine
00:08:48 régalien, plus ils seront vulnérables. Le maire, est-ce que le maire… je sais que
00:08:54 le maire a des pouvoirs de police, mais là, il faut être assez vigilant pour bien positionner
00:08:58 le curseur. Moi, je dis que c'est avant tout aux forces d'État…
00:09:02 Ils sont déjà vulnérables, on l'a vu ce matin.
00:09:04 Non, mais ils ne sont pas du tout indemnes…
00:09:05 Vous avez raison, mais en pratique, malheureusement, vous…
00:09:06 Des agressions.
00:09:07 Mais ces forces d'État, moi je dis simplement…
00:09:10 Si on n'a pas ces polices municipales sur le terrain pour tenir, les bâtiments publics
00:09:16 sont brûlés.
00:09:17 Oui, j'entends bien, mais comment y a-t-il…
00:09:19 Même dans des communes particulièrement calmes et tranquilles comme la mienne, quand
00:09:23 on a un débordement comme ça lié à des événements nationaux qui deviennent nationaux,
00:09:29 qui sont locaux, en l'occurrence à Nanterre, et puis qui deviennent nationaux très rapidement,
00:09:34 si on n'a pas ces forces de l'ordre sur le terrain, on ne peut pas tenir.
00:09:37 Et force est de constater que dans de nombreux cas, dans de nombreuses interventions, on
00:09:43 a besoin de ces forces.
00:09:45 Mais il ne vous dit pas le contraire non plus.
00:09:47 Ce sont également des cibles.
00:09:48 Je ne dis pas le contraire.
00:09:49 Et qu'on a besoin de leur donner…
00:09:50 Mais quels enseignements de fond peut-on tirer de cela ?
00:09:52 Les enseignements de fond, ils dépassent bien évidemment ces problématiques-là.
00:09:55 Mais moi, ce que je constate, c'est que si on donnait davantage de prérogatives aux
00:09:59 élus, tout le monde parle de décentralisation.
00:10:01 Mais quand il s'agit d'en faire, il n'y a plus personne.
00:10:03 Et on nous dit que oui, en théorie, c'est sûr, moi si je partage votre avis, si je
00:10:07 pouvais me passer de police municipale, je le ferais.
00:10:09 Si on me disait que partout, en tout point du territoire français, la sécurité des
00:10:13 biens des personnes est assurée par l'État, je me passerais bien de mettre plusieurs millions
00:10:17 d'euros sur cette politique de sécurité.
00:10:19 Croyez-moi, je serais tout à fait convaincu.
00:10:21 On va le laisser vous répondre en quelques secondes, et puis on va revenir à l'intervention
00:10:24 du chef de l'État.
00:10:25 La réflexion sur l'efficacité, la productivité de sécurité de notre appareil sécuritaire,
00:10:29 question qui aurait été soulevée par la Cour des comptes, cette question mérite d'être
00:10:33 posée.
00:10:34 C'est-à-dire que là, de plus en plus, les élus vont devoir assumer le poids, y compris
00:10:38 budgétaire, d'une fonction qui est évidemment régalienne.
00:10:41 C'est un véritable sujet.
00:10:43 Deuxièmement, si on n'apporte pas une réponse véritable à ce qui s'est passé, la prochaine
00:10:49 crise, tout le monde sera dépassé, y compris les polices municipales.
00:10:52 Donc je comprends très bien que dans les communes, on développe de la police municipale.
00:10:59 Moi, j'en appelle d'une part à peut-être une organisation des forces de gendarmerie
00:11:02 de police pour qu'elle soit mieux dans la vocation de police de proximité.
00:11:05 Et deuxièmement, derrière ça, il y a des enjeux majeurs qui dépassent les réponses
00:11:10 locales.
00:11:11 Bien sûr.
00:11:12 Alors Gauthier Lebray, j'aimerais qu'on revienne à cette rencontre entre Emmanuel
00:11:16 Macron et environ 250 élus ce matin.
00:11:19 Le président qui a en outre exprimé le soutien, l'estime, la reconnaissance de la nation
00:11:23 et qui surtout a dit la priorité absolue aujourd'hui, c'est un retour de l'ordre
00:11:27 durable républicain.
00:11:28 Oui, mais propose-t-il des solutions pérennes ?
00:11:31 Est-ce qu'il a compris, saisi l'urgence du moment, de l'instant ?
00:11:37 Je veux juste vous rappeler, faire une incise Nelly pour vous rappeler qu'on devait être
00:11:41 dans une période, vous savez, d'accalmie.
00:11:43 C'était les fameux 100 jours avant le 14 juillet.
00:11:46 C'était le retour au calme.
00:11:47 Il fallait fermer les plaies de la réforme des retraites.
00:11:49 Il y avait même un slogan prévu à l'occasion.
00:11:51 Vous voyez que cette séquence a été totalement balayée par ce qui s'est passé.
00:11:56 Alors oui, il a dessiné hier, parce qu'il y a eu une rencontre secrète quasiment organisée
00:12:00 au dernier moment entre le chef de l'État et les forces de l'ordre.
00:12:03 Il n'y a qu'un seul journaliste qui a eu le droit de le suivre, c'est un journaliste
00:12:05 du Parisien et qui raconte cet échange entre les policiers et Emmanuel Macron.
00:12:10 Et là, le chef de l'État a dit, je cite, "il faut sanctionner les parents financièrement
00:12:14 dès la première connerie".
00:12:15 Sauf qu'il fait une phrase ensuite pour dire qu'il ne faut pas toucher aux allocations
00:12:20 familiales.
00:12:21 Et effectivement, c'était une proposition de la droite, des Républicains, du Rassemblement
00:12:25 national de sucrer les allocations familiales aux familles de délinquants.
00:12:29 Partant de là, comment compte-il s'y prendre ?
00:12:31 Je vous pose la question.
00:12:32 On n'a pas la réponse.
00:12:33 On n'a pas la réponse à l'heure où on se parle.
00:12:34 Comment supprimer des aides aux familles sans toucher aux allocations familiales ?
00:12:39 Et il a dit quelque chose tout à l'heure face aux 240 maires.
00:12:43 Il a dit, nous avons passé le pic des émeutes.
00:12:46 Ce vocabulaire ne vous rappelle rien.
00:12:48 Le pic des émeutes est passé.
00:12:49 Mais attention à la deuxième vague.
00:12:52 C'est la vague.
00:12:53 On est dans le reflux, mais il y a la deuxième vague derrière.
00:12:55 Bon, il faut se méfier effectivement des expressions un peu à l'emporte-pièce comme
00:12:59 ça.
00:13:00 Peut-être qu'il n'y pensait pas particulièrement.
00:13:01 Mais enfin bon, on peut quand même s'interroger.
00:13:02 Ça marche pour l'inflation, ça marche pour le Covid et maintenant ça marche pour les
00:13:04 émeutes.
00:13:05 Jean Messia, un mot peut-être sur le "en même temps, on va prendre ceci ou cela, mais
00:13:11 en même temps, on ne va pas toucher à ça".
00:13:12 Alors qu'est-ce qu'on peut toucher ?
00:13:13 C'est-à-dire que le président est enfermé dans une nasse maintenant.
00:13:17 Parce qu'il ne peut pas d'un côté nous expliquer que la Seine-Saint-Denis, c'est
00:13:21 la Californie.
00:13:22 Il était récemment à Marseille pour nous présenter Marseille comme le laboratoire
00:13:27 de la société multiculturaliste qu'il théorise et qu'il met en pratique depuis
00:13:32 un certain nombre d'années.
00:13:33 Et voir en fait tous ces rêves, ou dirais-je tous ces fantasmes explosés de la sorte,
00:13:41 dans ces explosions de lave alter-identitaire et insécuritaire qui submerge notre pays
00:13:48 depuis cinq jours, c'est compliqué.
00:13:50 On ne pouvait pas dire d'un côté que pendant des années, l'immigration a été une chance
00:13:54 pour la France, une richesse pour la France.
00:13:56 Voir ce que donnent les villes à fort taux d'immigration, et si vous mettez la carte
00:14:01 des explosions récentes et des insurrections récentes sur celle de la concentration de
00:14:07 certaines immigrations, on est presque dans la décalcomanie.
00:14:10 Donc effectivement, le président voit s'effondrer son monde.
00:14:14 Et donc comment compter sur lui pour être celui qui reconstruit une France digne de
00:14:21 ce nom, qui puisse permettre d'éviter ce genre de scénario.
00:14:25 Moi, je ne lui fais pas confiance et je pense que beaucoup de Français ne lui font pas
00:14:27 confiance également.
00:14:28 Sur cette question précise Jean-Didier Berger, en tant que premier élu d'une commune assez
00:14:33 conséquente, Clamars c'est combien d'habitants ?
00:14:35 50 000 habitants.
00:14:36 Donc c'est déjà une grosse ville.
00:14:38 Vous avez, vous, à votre disposition des aides sociales.
00:14:42 Est-ce que par exemple, pour les familles de délinquants, ce serait envisageable pour
00:14:48 un maire comme vous, comme d'autres, de supprimer les aides sociales octroyées ?
00:14:53 Ça a été vu dans le cas de délinquants répétés dans des troubles à l'ordre
00:14:57 public ou au voisinage de certaines communes ?
00:15:01 Je crois qu'il ne faut exclure aucune solution qui permette de rétablir l'ordre le plus
00:15:06 en amont possible.
00:15:07 Et je pense que notre pays souffre d'une chose, c'est qu'il est devenu le pays de
00:15:11 l'absence de conséquences.
00:15:12 Quand on insulte le professeur, quand on commence à voler, quand on commence à dégrader,
00:15:18 quand on commence à commettre des faits délictueux ou davantage, il n'y a plus de conséquences.
00:15:25 Je voyais la première ministre tout à l'heure dire qu'elle appelait à une réponse pénale
00:15:28 ferme, mais j'ai l'impression d'avoir entendu cette phrase des centaines de fois.
00:15:33 La vérité, c'est qu'aujourd'hui, il faut permettre aux élus de mettre en place
00:15:38 ces politiques.
00:15:39 Je vous donne un exemple très simple sur le logement.
00:15:41 Dans la loi, il est possible d'exclure les familles de trafiquants condamnés définitivement
00:15:47 ou de fauteurs de troubles.
00:15:49 Ça a été fait à Nice, par exemple.
00:15:50 Ça a été fait à de très rares reprises, une fois à Nice, une fois à Boulogne.
00:15:54 Il y a quelques exemples, mais c'est l'arbre qui cache la forêt.
00:15:57 Dans la réalité des faits, pour mettre en place cette mesure, c'est particulièrement
00:16:01 difficile parce que la justice refuse de communiquer les condamnations devenues définitives, les
00:16:06 noms, les coordonnées, pour qu'on puisse faire appliquer ces sanctions et déposer
00:16:11 plainte pour perturbations, troubles à l'ordre public, troubles de jouissance pour les autres
00:16:16 locataires.
00:16:17 Vous ne pensez pas que ça va créer un précédent ? Vous dites que c'est extrêmement compliqué,
00:16:20 mais est-ce que ça ne peut pas entraîner autre chose ?
00:16:22 Malheureusement, ce que je constate, c'est que quand on essaye de le faire, c'est hyper
00:16:27 difficile, hyper compliqué.
00:16:28 Donc quand j'entends Emmanuel Macron dire « ah oui, mais pas les allocations », non.
00:16:31 Rien ne doit être tabou, rien ne doit être exclu.
00:16:35 On doit faire feu de tout pour rétablir l'ordre.
00:16:37 Je vous propose de retourner à l'Assemblée nationale avec une question émanant d'un
00:16:41 député du Rassemblement national, Michael Tavern.
00:16:43 Monsieur le Président, des dizaines d'années d'errements, d'idéologies, voire de soumissions,
00:16:48 voilà les causes de la situation dramatique qui touche notre pays.
00:16:51 Tous ceux qui se sont succédés au pouvoir portent une part de responsabilité dans ce
00:16:55 chaos.
00:16:56 Souvenez-vous, Emmanuel Macron avait expliqué que ce serait lui ou le chaos.
00:17:00 C'est pourtant bien sa politique qui est accouchée du chaos que nous connaissons aujourd'hui.
00:17:04 Ma question portera sur l'aspect sécuritaire de ce chaos et s'adresse au ministre de l'Intérieur.
00:17:09 L'événement tragique de Nanterre et les émeutes qui en ont découlé dans tout le
00:17:12 pays ont démontré une nouvelle fois aux yeux de millions de Français que tout était
00:17:17 prétexte à détruire, à incendier et à piller.
00:17:19 Des images insoutenables montrant des écoles, des médiathèques, des crèches, des véhicules,
00:17:24 des mairies, des transports en commun, partir en fumée, condamnant ainsi les habitants
00:17:28 des quartiers et les honnêtes gens qui en sont les premières victimes à vivre dans
00:17:32 la peur et le chaos.
00:17:33 Le chaos sécuritaire qui a touché l'ensemble de notre pays s'inscrit bien sûr dans le
00:17:38 chaos migratoire que nous subissons et contre lequel vous restez les bras ballants.
00:17:43 Malgré nos alertes depuis des années, le gouvernement continue la politique de l'autruche
00:17:48 et cette réalité vous revient en pleine figure.
00:17:51 Vous-même, monsieur le ministre, vous paraissez dépassé et déconnecté en affirmant que
00:17:56 dans la nuit de vendredi à samedi, l'intensité était moindre alors que c'était la pire.
00:18:01 Quel visionnaire ! Et je ne parle pas du piétinement au plus haut sommet de l'Etat, de la présomption
00:18:07 d'innocence de celui qui servait la République sous l'uniforme policier, face à ces prédateurs
00:18:14 barbares qui défient l'autorité de l'Etat, crachent sur la France et violentent des élus,
00:18:19 à quand ce sursaut sécuritaire pour soutenir les forces de l'ordre dans leur mission ? A
00:18:23 quand ce sursaut politique pour expulser les délinquants étrangers ? Monsieur le ministre,
00:18:28 que comptez-vous faire pour que ce chaos sécuritaire cesse et que l'autorité de l'Etat soit enfin
00:18:32 rétablie dans notre pays ?
00:18:33 Merci beaucoup. La parole est à monsieur Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur
00:18:40 et des Outre-mer.
00:18:41 Madame la Présidente, mesdames et messieurs les députés, monsieur le député, suite
00:18:50 aux événements dramatiques de Nanterre où, je crois, comme la Première ministre, j'ai
00:18:54 pu m'exprimer pour dire en effet que toute la justice et la vérité doivent être faite
00:18:58 en respectant la présomption d'innocence qui est due à tous les citoyens et donc y
00:19:02 compris aux forces de l'ordre. Je veux ici dire d'abord mon soutien aux 808 policiers,
00:19:10 gendarmes et sapeurs-pompiers blessés et évidemment à ce qu'apparaît le chef de
00:19:16 la brigade des sapeurs-pompiers de Paris. Je crois, monsieur le député, que dans un
00:19:24 moment aussi terrible pour notre pays, il ne faudrait...
00:19:30 S'il vous plaît, vous n'avez pas la parole, vous laissez monsieur le ministre répondre.
00:19:35 Il faut se rappeler, monsieur le député, que la République est un équilibre. Oui,
00:19:42 l'ordre est la fermeté. Oui, l'ordre juste, mais pas juste l'ordre. Oui, il faut écouter,
00:19:49 monsieur le député, les policiers et les gendarmes qui travaillent difficilement dans
00:19:53 tous les quartiers de la République. Je suis, je crois, le premier à les soutenir.
00:19:57 Oui, monsieur le député, il faut aussi ne pas confondre les débats. Moins de 10% des
00:20:04 4000 interpellés étaient étrangers, monsieur le député. 90% étaient français. 40 personnes
00:20:11 seulement étaient éligibles à un centre de rétention administratif. La question d'aujourd'hui,
00:20:17 c'est ceux des jeunes délinquants, pas des étrangers. Nous sommes nombreux ici, monsieur
00:20:21 le député, à être issus des quartiers, à être issus de l'immigration et à aimer
00:20:25 notre pays. Et nous ne voulons ni de la haine des policiers, ni de la haine des étrangers,
00:20:31 mais nous voulons de l'amour de la République.
00:20:33 Merci beaucoup, monsieur le ministre. Monsieur Tavern.
00:20:42 Le mépris qui vous caractérise révèle bien au grand jour votre incompétence. La seule
00:20:46 qui répondra aux preuves de sécurité, c'est Marine Le Pen. La seule qui mettra en place
00:20:50 une politique, c'est Marine Le Pen. Plus que jamais, l'urgence, c'est l'internance.
00:20:57 La parole est à monsieur Alexandre Vincentdet.
00:21:03 Monsieur Lebret, la politique reprend très vite ses droits avec cette passe d'armes.
00:21:08 C'est marrant comment l'Union nationale qui impose le moment vole vite en éclats lorsqu'il
00:21:13 s'agit de propositions diverses et variées. Il posait une question précise, ce Michael
00:21:18 Tavern, il disait "à quand l'expulsion de délinquants étrangers sous OQTF ?" et
00:21:21 de fait, même si Gérald Darmanin a dit qu'ils étaient que 10%, les OQTF dont on sait qu'elles
00:21:27 ne sont déjà pas exécutées en temps normal, là on peut effectivement s'interroger sur
00:21:33 la présence de ces individus, même s'ils ne sont que 3 ou 400, c'est déjà 3 ou 400.
00:21:38 Oui, et pas tous sous OQTF, c'était 3 ou 400 étrangers.
00:21:41 Mais de fait, il n'a pas répondu à la question.
00:21:43 Il y a eu des cas d'OQTF dans ceux qui ont pillé, saccagé, brûlé des bâtiments publics
00:21:49 ou privés. Les OQTF, ça devrait même plus s'appeler OQTF, obligations de quitter le
00:21:53 territoire français. Je rappellerais que dans les colonnes de Valours Actuelles, quand
00:21:57 il était à son premier mandat, Emmanuel Macron avait dit que l'objectif c'était de faire
00:22:01 respecter 100% des obligations de quitter le territoire français.
00:22:04 On est à 12.
00:22:05 Oui, un peu plus de 10%. Donc on en est très loin.
00:22:07 Il est revenu aussi, Michael Tavern, il faut savoir que c'est un ancien policier, il est
00:22:10 revenu aussi sur le lien qui semble parfois rompu entre Emmanuel Macron et les policiers.
00:22:15 Ce n'est pas pour rien qu'Emmanuel Macron s'est rendu dans un commissariat hier et
00:22:19 qu'avant cela, il est allé boire une bière avec des policiers de la BAC.
00:22:23 C'est parce qu'effectivement, sa prise de position à Marseille, où il a parlé d'un
00:22:28 drame inexcusable, est très mal passée du côté des forces de l'ordre.
00:22:32 Pareil pour Elisabeth Borne, lorsqu'elle répondait à des questions au Sénat, où
00:22:37 la première ministre et le président de la République semblaient condamner le policier
00:22:40 avant même que l'enquête n'ait été faite, avant même qu'un procès ait été organisé.
00:22:45 Donc c'est très mal passé du côté des forces de l'ordre.
00:22:48 C'est pour retrouver ce lien, tenter de le rafistoler, qu'Emmanuel Macron a rencontré
00:22:52 hier des policiers.
00:22:53 On sait que ça va mieux entre Gérald Darmanin et ses troupes.
00:22:56 Il est beaucoup moins discuté que son prédécesseur, par exemple Christophe Castaner, qui était
00:23:01 vraiment très très mal apprécié par les policiers.
00:23:05 Donc voilà, depuis cette déclaration d'Emmanuel Macron à Marseille, le lien entre les policiers
00:23:09 et le chef de l'État est quelque peu distendu.
00:23:12 Il en faudra plus pour rétablir ce lien ? Parce que c'est vrai qu'il a été vite
00:23:16 en besogne avec ce commentaire quand même assez malheureux, qu'il a été reproché
00:23:20 mais bien au-delà même de la police, Bertrand Cavalier.
00:23:22 Deux choses, deux retours.
00:23:25 Le premier, celui des gendarmes et des policiers.
00:23:27 J'ai deux filles qui sont en gendarmerie.
00:23:29 Elles sont face à une situation qui est de plus en plus complexe.
00:23:33 S'agissant notamment de l'immigration, elle n'est pas contrôlée dans ce pays.
00:23:40 Vous discutez avec les gendarmes et les policiers qui sont dans des missions de lutte contre
00:23:45 l'immigration clandestine.
00:23:46 Il ne faut pas être dans la polémique, il faut être dans le factuel.
00:23:50 Il y a des discours, il y a des incantations.
00:23:52 La réalité, c'est que notre pays est pour eux.
00:23:54 Notre pays est ouvert aux quatre vents des immigrations, de quelque nature qu'elles
00:23:58 soient.
00:23:59 Notre pays n'expulse pas alors que moi je vais en Afrique très souvent.
00:24:04 Ces pays sont souverains, vous ne rentrez pas comme ça.
00:24:06 Deuxièmement, s'agissant des étrangers, moi je prends très souvent le taxi.
00:24:13 Je discute beaucoup de chauffeurs de taxi qui sont d'origine étrangère.
00:24:17 Ils attendent que ce pays soit lucide et revienne à l'ordre minimum.
00:24:22 C'est le grand désordre qui caractère ce pays depuis des années.
00:24:25 Les policiers, les gendarmes sont totalement déstabilisés.
00:24:30 Quel sera le prochain rendez-vous ? Est-ce qu'on va vraiment comprendre ce qui se passe
00:24:35 ? Quant à l'immigration, ce n'est pas blâmer les immigrants de dire que notre pays
00:24:40 est à bout de souffle et qu'il doit y avoir aujourd'hui une forme de moratoire et qu'on
00:24:46 soit souverain.
00:24:47 On pourrait y revenir, mais comme vous le savez, c'est cette dépendance aussi à l'Union
00:24:52 Européenne qui fait que les frontières au sens large sont poreuses.
00:24:55 Après, on peut avoir le débat sur le retour de la souveraineté dans ces choix-là.
00:24:58 Il y a des facteurs de désordre et une partie de ces facteurs tiennent d'une part une
00:25:02 immigration totalement incontrôlée.
00:25:04 Qu'il y ait 400 étrangers parmi ceux qui ont été arrêtés, imaginez ça dans un
00:25:08 autre pays.
00:25:09 Imaginez 400 Français au Maroc.
00:25:11 Les Marocains seraient sidérés.
00:25:13 Je pense qu'on serait déjà reparti Manu.
00:25:15 Il faut quand même dire les choses.
00:25:17 On va s'interrompre quelques secondes.
00:25:19 On va retrouver Mathieu Deveze, puisqu'il est 16h passé d'une minute.
00:25:22 C'est l'heure du journal.
00:25:24 A tout de suite.
00:25:25 Bonjour Nelly, bonjour à tous.
00:25:27 Après plusieurs nuits de violence, le gouvernement répond aux députés.
00:25:30 Interpellé sur les émeutes, Elisabeth Borne a notamment ciblé Mathilde Panot.
00:25:34 Car selon la Première ministre, certains députés insoumis sont tout simplement sortis
00:25:39 du champ républicain.
00:25:40 Écoutez cette passe d'armes à l'Assemblée nationale.
00:25:42 Quand prendrez-vous au sérieux les propositions que nous vous faisons ? Êtes-vous oui ou
00:25:48 non favorables à l'abrogation du permis de tuer de la loi CASE 9 qui a provoqué l'explosion
00:25:54 du nombre de morts en cas de refus d'obtempérer ?
00:25:56 Allez-vous oui ou non créer un comité vérité et justice pour faire toute la transparence
00:26:01 sur les cas de violences policières ?
00:26:02 Allez-vous oui ou non créer un fonds d'indemnisation pour les commerçants et collectivités victimes
00:26:08 des événements de cette semaine ?
00:26:09 Comptez-vous enfin dépayser les affaires de violences policières et allonger la formation
00:26:13 des policiers ?
00:26:14 Comme vous, comme de nombreux Français, j'ai été ému et choqué par la mort d'un jeune
00:26:20 de 17 ans la semaine dernière à Nanterre.
00:26:24 Je l'ai d'ailleurs dit au Sénat très clairement dès mercredi dernier.
00:26:28 Le gouvernement a fait preuve de la plus grande transparence dans cette affaire et la justice
00:26:34 établira toute la vérité.
00:26:36 Avec votre parti, vous instrumentalisez un drame.
00:26:40 Vous refusez de condamner clairement les violences.
00:26:43 Vous refusez d'appeler au calme alors que nos policiers et nos gendarmes luttent pour
00:26:49 préserver l'ordre républicain, alors que des sapeurs-pompiers combattent des incendies,
00:26:55 alors que des maires sont aux côtés des habitants et sont la cible de violences.
00:26:59 Des mairies et des écoles sont incendiées, des magasins pillés, des élus et leurs familles
00:27:06 attaqués.
00:27:07 Et vous, vous cherchez des coupables partout, dans toutes nos institutions républicaines,
00:27:12 sauf chez les auteurs de violences.
00:27:14 Alors madame la présidente Pannot, quand vos députés rejettent tout appel au calme,
00:27:20 vous sortez du champ républicain.
00:27:22 Et dans ce contexte, Jordan Bardella s'est exprimé aujourd'hui depuis Nanterre.
00:27:26 La ville a été touchée par plusieurs épisodes de violences suite à la mort de Nahel.
00:27:31 Le président du Rassemblement national appelle notamment à une réponse répressive et sécuritaire.
00:27:36 On l'écoute.
00:27:37 J'ai d'ores et déjà entendu la Première ministre appeler de moyens supplémentaires
00:27:41 à donner à ces quartiers.
00:27:42 En fait, dans ces quartiers, on applique les mêmes recettes et les mêmes échecs depuis
00:27:45 30 ans.
00:27:46 Il y a eu un plan Marshall pour les banlieues tous les trois ans depuis 30 ans dans notre
00:27:51 pays.
00:27:52 On considère que le problème était économique.
00:27:54 Ce n'est pas parce qu'il y a de la pauvreté dans ces quartiers qu'il y a de la délinquance.
00:27:56 Le problème ici, c'est un problème d'ordre républicain et un problème culturel.
00:28:00 On a accueilli des gens à qui on a tout donné et qui se comportent aujourd'hui de manière
00:28:04 virulente et violente à l'égard de la République française.
00:28:07 Donc, il faut une réponse immédiate, une réponse répressive, sécuritaire et une
00:28:11 réponse de long terme où l'autorité doit revenir dans notre société.
00:28:13 Bruno Le Maire annonce un geste de l'État pour les commerçants touchés par les émeutes.
00:28:19 Le ministre de l'Économie était en déplacement à Arpajons.
00:28:21 C'est dans l'Essone.
00:28:22 Il a notamment rencontré des professionnels sinistrés.
00:28:25 Voici les mesures annoncées par le ministre de l'Économie.
00:28:28 Du côté de l'État, je veux vous confirmer que nous allons, sur l'ensemble des commerçants,
00:28:36 regarder comment est-ce que nous pouvons étaler les charges sociales, voire reporter
00:28:41 le paiement des charges sociales et fiscales.
00:28:43 Je vous annonce que nous avons pris la décision que pour les commerçants les plus touchés,
00:28:49 nous pourrions considérer des annulations de charges sociales et fiscales.
00:28:53 Je souhaite également que l'accompagnement soit un accompagnement personnalisé.
00:28:56 Nous avons donc décidé de réactiver les conseillers à la sortie de crise dans chaque
00:29:01 département.
00:29:02 Il suffit d'aller sur Internet, de regarder le site impôts.gouv.fr.
00:29:05 Vous avez un site dédié.
00:29:07 Le numéro de 06 du conseiller à la sortie de crise qui peut vous recevoir, vous accompagner
00:29:13 et vous conseiller.
00:29:14 La SNCF a été condamnée à une amende de 1000 euros.
00:29:18 Elle a été reconnue coupable de négligence dans l'affaire du chat écrasé par un TGV.
00:29:22 C'était en gare de Montparnasse.
00:29:24 Le 2 janvier dernier, le chat Neko avait échappé à l'attention de sa maîtresse qui s'apprêtait
00:29:29 à quitter Paris pour Bordeaux.
00:29:30 L'animal s'était réfugié sous le train.
00:29:32 Et malgré les demandes des propriétaires pour retarder le départ, le train était
00:29:36 reparti en écrasant le félin.
00:29:38 Tout de suite, votre chronique sport et du tennis.
00:29:42 On va prendre la direction de Wimbledon.
00:29:43 Alors que non, on ne dit pas de JT Sport.
00:29:46 Tout de suite, 90 minutes info.
00:29:47 Merci beaucoup.
00:29:50 Vous me faites des surprises, cher Mathieu Deveze.
00:29:55 Merci.
00:29:56 On est toujours avec nos invités, Jean Messia, Jean-Didier Berger, maire de Clamart et Bertrand
00:30:01 Cavalier, expert en sécurité.
00:30:03 Je vous propose de repartir à l'Assemblée nationale où la séance de questions au gouvernement
00:30:06 est assez explosive.
00:30:08 Voici Antoine Léaumont pour la NUPS.
00:30:09 Après avoir menacé les pouvoirs législatifs et judiciaires, c'est un nouveau cap qui est
00:30:16 franchi.
00:30:17 Quand rappellerez-vous à Alliance que la police n'est pas là pour donner des ordres,
00:30:20 mais pour servir et obéir ? La vérité, c'est que vous êtes paralysés par la peur.
00:30:25 Vous avez peur de finir comme M.
00:30:27 Castaner limogé en 48 heures pour avoir dénoncé les clés d'étranglement.
00:30:31 Vous avez peur de fermer la cagnotte de la honte lancée par un raciste pour récompenser
00:30:35 le meurtrier de Nahel.
00:30:36 Vous avez peur que la police se retourne contre vous après l'avoir utilisée pour
00:30:39 faire passer en force votre réforme des retraites.
00:30:42 Voilà ce qui arrive quand on fait reposer l'autorité de l'État, non sur l'adhésion,
00:30:46 mais sur la répression.
00:30:47 Cette peur paralyse votre action.
00:30:49 Cette peur est celle qui vous empêche d'agir quand l'ONU dénonce le racisme dans la police.
00:30:54 Mais vous n'y est, ce racisme est la présidente.
00:30:56 Macroniste de l'Assemblée dit que la police exerce sa mission d'une façon merveilleuse.
00:31:01 Au nom de Tahsir, Gabriel, Samy, Kivi, Gangali, Mohamed, si jeunes de ma circonscription,
00:31:07 âgés de 13 à 17 ans, je veux vous parler de cette merveille.
00:31:10 Ferme ta gueule tête de chien, tu veux qu'on t'encule ou quoi ? Ces propos sont ceux de
00:31:14 policiers à ces jeunes gens.
00:31:16 Ils vous choquent ? Tant mieux, peut-être que vous allez réagir.
00:31:20 Le code de déontologie dit que le policier doit se comporter d'une manière exemplaire
00:31:25 qui inspire en retour respect et considération.
00:31:28 Pensez-vous que ces insultes inspirent respect et considération ? Pensez-vous que quand ces
00:31:33 syndicats policiers parlent de "sauvage", de "nuisible" et de "guerre", ils emploient
00:31:37 autre chose qu'un vocabulaire raciste ? Car la guerre, c'est contre un ennemi de l'intérieur.
00:31:42 Il n'existe pas en République d'ennemis de l'intérieur.
00:31:46 Le racisme est un délit, c'est le poison de la République.
00:31:49 Quand allez-vous limoger et punir les policiers racistes qui salissent l'uniforme de leurs
00:31:54 collègues républicains ? Quand allez-vous faire justice aux jeunes comme Taissir qui
00:31:57 résume, eux, leur attachement à la République par une phrase simple "On est tous français,
00:32:02 on doit avoir les mêmes droits" ?
00:32:03 - Richard Ferrand: Merci. La parole est à monsieur Gérald Darmanin,
00:32:10 ministre de l'Intérieur et des Outre-mer.
00:32:14 - Gérald Darmanin: Merci. La parole est à monsieur Gérald Darmanin,
00:32:24 ministre de l'Intérieur et des Outre-mer.
00:32:30 Monsieur le député, il ne faut pas tout confondre.
00:32:37 Un policier a été mis en examen. Tous les policiers n'ont pas été mis en
00:32:41 examen. Des délinquants de certains quartiers
00:32:48 ont mis à sac des villes. Tous les habitants des quartiers n'ont
00:32:52 pas mis à sac les villes. Les policiers ont été mis à sac des
00:32:58 villes. Des syndicats de police émettent des
00:33:04 communiqués. Non, monsieur le député, le ministre
00:33:07 de l'Intérieur ne corrige aucun communiqué d'aucun syndicat, qu'il
00:33:11 vienne de FO, de la CGT ou d'Allianz. Une cagnotte a été ouverte, il faut la
00:33:19 fermer. Non, monsieur le député, il appartient,
00:33:22 comme pendant les gilets jaunes, comme pendant les attentats, à la
00:33:26 justice de notre pays et notamment au tribunal de grande instance, de
00:33:30 pouvoir fermer cette cagnotte. Monsieur le député, faites mentir la
00:33:36 phrase de Jacques Brel. Vous n'êtes pas des révolutionnaires,
00:33:40 vous êtes des petits révoltés. Soyez au rendez-vous de la République.
00:33:44 - Laëtitia Saint-Paul: Merci beaucoup, monsieur le ministre.
00:33:50 La parole est à madame Marie-Noëlle Battistel pour le groupe
00:33:53 socialiste. - C'était la punchline de Gérald Darmanin
00:33:57 à l'adresse d'Antoine Léaumant, qui n'est pas sans rappeler les punchlines
00:34:00 de Jean Messiaen. Il vous a un peu volé cette punchline.
00:34:02 Vous n'êtes pas des révolutionnaires, vous êtes des petits révoltés.
00:34:06 En gros, il parlait d'une violence systémique supposée de la police,
00:34:10 Antoine Léaumant, et Gérald Darmanin lui répond en disant "vous êtes en
00:34:14 train de faire des amalgames". Un policier a été mis en examen, pas des
00:34:18 policiers. - Rien de nouveau sous le soleil du
00:34:20 côté de la France insoumise. L'amalgame contre la police fait par
00:34:25 les députés insoumis ou par leur leader qui n'a plus de mandat ne date
00:34:29 pas d'hier. Antoine Léaumant, ça a été du
00:34:34 côté de la France insoumise celui qui a eu l'un des discours les plus
00:34:37 radicaux. Il faisait partie de cette fameuse
00:34:40 branchée de députés qui, dès le premier soir des émeutes, est allé
00:34:44 visiter des commissariats, notamment à Nanterre, faire la tournée des
00:34:48 commissariats. C'est leur droit mais c'était évidemment pour récupérer ce
00:34:51 qui se passait à Nanterre. Ensuite, sur ces réseaux sociaux, il a eu
00:34:54 beaucoup de mal à condamner les pillages quasiment en les justifiant de
00:34:58 manière sociale comme l'a fait Sandrine Rousseau. Donc voilà, on était dans
00:35:01 une séquence purement politique entre le ministre de l'Intérieur et le
00:35:04 député LFI. - Jean-Didier Berger, est-ce que vous
00:35:08 dépleurez, vous trouvez ça un peu lamentable qu'on en soit aujourd'hui à
00:35:13 ce degré de débat après tout ce qu'on a vécu ? C'est-à-dire qu'on a l'impression
00:35:16 qu'on est toujours au degré zéro de la réflexion et que personne, sur le
00:35:19 plan même de l'idéologie, ne se remet en question ? - C'est vraiment plus que
00:35:22 dommage. Je veux dire, il n'y a pas de solution concrète d'apporter et je vois
00:35:27 que finalement on en est encore à des désaccords sur le diagnostic alors
00:35:31 qu'aujourd'hui, dans la tête des Français, le diagnostic, il est fait. Ils
00:35:36 ont vécu ces émeutes sur le terrain, ils savent exactement de quoi ils en
00:35:40 retournent. Donc ce qu'on attend des politiques, c'est de faire ces
00:35:44 changements profonds. Gérald Darmanin dit "vous n'êtes pas des révolutionnaires,
00:35:48 vous êtes des petits révoltés" mais Emmanuel Macron a été élu sur la base
00:35:52 d'un bouquin qui s'appelait "Révolution". François Hollande a été élu sur un
00:35:57 slogan qui était "le changement c'est maintenant". Nicolas Sarkozy a été élu
00:36:01 sur le programme de la rupture. Où sont ces changements ? La vérité, c'est
00:36:08 qu'il y a une espèce de contre-nation qui est en train de se mettre en place
00:36:10 avec des gens qui ne sont pas français, avec des gens qui contestent
00:36:14 l'autorité, celle du professeur, celle du policier, celle de l'État en général
00:36:18 qui veulent aller tuer des élus, brûler des mairies, brûler des écoles et
00:36:24 qui finalement, même jusqu'à la langue, la langue française est remise en
00:36:27 cause, même institutionnellement, avec cette histoire d'écriture inclusive.
00:36:30 Donc cette contre-nation, si on la laisse se développer, si on n'applique pas
00:36:34 des solutions concrètes, et quand on parle de ça, on a l'impression qu'on est
00:36:37 à 15 000 pieds au-dessus du sol, mais c'est par des solutions extrêmement
00:36:40 concrètes sur le terrain qu'on va réussir. On parlait tout à l'heure
00:36:43 armement des polices municipales, des drones, on peut reparler aussi des
00:36:47 suppressions d'allocations, des questions de logement, de rénovation urbaine
00:36:51 pour casser les quartiers dans lesquels il y a le plus de difficultés pour
00:36:54 reconstruire, amener de la vraie mixité. Certains le font, d'autres, on sent
00:36:58 encore à dire que non, qu'il n'y a pas de difficultés là-dessus.
00:37:01 La fracture Jean-Messiah est-elle si forte, si grande que le lien est rompu
00:37:09 et qu'on en est à une France vraiment divisée en deux aujourd'hui ?
00:37:13 Une certaine vision de la France qui est complètement polarisée de part et d'autre ?
00:37:19 Encore une fois, cette situation ne tombe pas du ciel. Ce n'est pas un phénomène
00:37:23 météorologique qui a coupé la France en deux. Qui a coupé la France en deux ?
00:37:28 A la vérité, ce sont des politiques savamment orchestrées, encouragées,
00:37:35 soutenues sur le long terme, visant à travers notamment au tournant des années 80,
00:37:39 le regroupement familial et le dévoiement de tout un tas d'autres instruments
00:37:45 comme par exemple le droit d'asile, à faire venir le maximum de personnes
00:37:49 en famille, des peuples entiers, donc à la fin...
00:37:52 Donc vous remontez ça au mitterrandisme, les années 80 ?
00:37:55 Oui, mais ça s'est poursuivi par la suite. Ce n'est pas Emmanuel Macron
00:37:58 qui a mis ça en cause, ce n'est pas François Hollande qui a mis ça en cause
00:38:01 et encore moins Nicolas Sarkozy alors qu'il avait été élu justement là-dessus.
00:38:05 Donc ça, c'est la première chose. Quand M. Darmanin dit que la majorité
00:38:09 de ceux qui ont été arrêtés sont français, évidemment, mais ce sont des français
00:38:13 d'origine immigrée parce que l'immigration qui dure depuis une quarantaine d'années
00:38:18 s'est accompagnée aussi d'une folle politique de naturalisation qui en réalité
00:38:23 a accordé la nationalité française à des personnes qui n'avaient strictement
00:38:26 rien à voir avec la France. Et donc nous avons en quelque sorte
00:38:30 créé des générations spontanées de français qui ne se sentent pas d'allégeance.
00:38:34 On a vu d'ailleurs dans les émeutes récentes, mais pas que, des gens brûlaient
00:38:38 le drapeau français. Alors on nous dit que ce sont des gens qui sont déracinés,
00:38:42 ils ne savent pas où ils habitent. Excusez-moi, vous avez vu combien
00:38:45 de drapeaux algériens brûlez-vous ? Ou combien de drapeaux palestiniens ?
00:38:48 Donc c'est bien que le drapeau français pose problème, pas d'autres drapeaux.
00:38:52 Quand vous avez l'ambassade d'Algérie qui communique en disant "nos ressortissants
00:38:55 algériens" en parlant de ceux que les macronistes s'acharnent à appeler
00:38:59 des français, on voit bien qu'il y a quand même un hiatus extrêmement profond.
00:39:04 Et enfin, sur la prise de parole de M. Léaumont, qui parle les yeux exorbités,
00:39:10 quasiment les culs mollèvres, transpirant de haine, une haine contre la France,
00:39:15 une haine nationale, d'ailleurs qu'il répercute de son électorat,
00:39:18 parce qu'une partie de son électorat est dans cette haine-là.
00:39:21 Donc quand il parle de cagnotte de la haine, mais qui est-il pour dire cela ?
00:39:26 Elle est où l'indécence ? Parce que si on veut extrémiser tous les propos,
00:39:32 on peut aussi dire que la cagnotte qui a été montée pour la famille de Nahel,
00:39:35 c'est une cagnotte pour un délinquant. On va où avec ce genre de raisonnement ?
00:39:39 Moi, je n'ai pas parlé de la cagnotte de la famille de Nahel.
00:39:42 Je la respecte, je trouve ça normal. Mais pourquoi, pourquoi ces deux poids
00:39:46 de mesure, pourquoi s'acharner contre tout ce qui est français,
00:39:49 s'acharner contre tout ce qui défend la France et prendre systématiquement
00:39:53 fait et cause pour tout ce qui soit nous est étranger, soit nous est ennemi ?
00:39:57 La France insoumise porte une lourde responsabilité dans cette haine
00:40:01 anti-nationale qui couvre et qui explose dans notre pays.
00:40:04 Bertrand Carrelé, propos très durs à l'encontre des policiers.
00:40:07 Est-ce que ça vous révolte ou vous êtes à peine surpris quand vous entendez
00:40:09 comme ça des espèces de petits extraits de témoignages entendus
00:40:15 par des députés LFI de ce qui leur remonte du terrain,
00:40:19 sans d'ailleurs que ce soit prouvé, c'est juste des "on dit, on nous a dit que si, que ça".
00:40:23 Après, c'est un peu facile de jeter comme ça les choses et les gens en pâture.
00:40:27 Ou est-ce que vous trouvez que vraiment, là, on est dans du clientélisme patent ?
00:40:31 Il peut y avoir des petites dérives individuelles qui peuvent être expliquées
00:40:36 également par le fait que ces membres des forces de l'ordre sont dans un contexte extrêmement difficile.
00:40:41 Ils subissent une pression, ils sont insultés.
00:40:44 Le moindre contrôle aujourd'hui est un véritable défi en soi.
00:40:47 Je parle au travers des retours que j'ai.
00:40:50 J'ai une fille qui est solitaire, elle me dit en 10 ans, les choses se sont vraiment dégradées.
00:40:55 C'est très dur.
00:40:56 Une journée solitaire aujourd'hui, c'est l'insulte systématique.
00:41:00 C'est avec certains individus, surtout quand on est une femme gendarme ou policier,
00:41:04 ça devient très compliqué.
00:41:06 Ça n'excuse en rien certains dérapages individuels.
00:41:10 Oui, j'allais dire que c'est aussi le rôle des policiers de rester mani-ani,
00:41:14 mais imperturbable en toute chose.
00:41:16 Non, non, mais il faut certes mieux former les policiers,
00:41:22 également les gendarmes, parce qu'ils sont dans un contexte de plus en plus difficile.
00:41:25 Maintenant, je reviens à ce que disait M. le maire.
00:41:28 Vous avez un révélateur premier, c'est celui de l'éducation nationale.
00:41:32 De voir les conditions dans lesquelles évoluent les professeurs,
00:41:36 qui sont contestés dans l'enseignement de la France, dans l'enseignement de nos valeurs fondamentales.
00:41:41 Un exemple très simple, qui est à relier avec tout le reste, c'est l'hépatie.
00:41:48 Dans combien de lycées, cette mémoire ne peut pas être assumée ?
00:41:54 Donc on est aujourd'hui dans une situation qui est extrêmement préoccupante.
00:41:59 Il ne faut pas s'arrêter à ces faits, à ces pièges, etc.
00:42:02 Il faut l'analyser dans le fond.
00:42:04 Donc, ça fait des années que la République s'est abandonnée.
00:42:09 Quand on parle de quartier de rencontre et d'être républicaine, faisons-la !
00:42:14 Ça veut dire qu'on utilisera tous les leviers, mais il faut les reconquérir.
00:42:17 Et commençons par reconquérir 2, 3, 4, 5, pour montrer que la République est puissante.
00:42:21 On parlera aussi de l'aspect financier, parce qu'il y a déjà débat autour d'un énième plan banlieue,
00:42:26 ou plan de la ville.
00:42:29 Certains disent que ça suffit, on a déjà injecté tellement d'argent
00:42:31 que finalement ça ne porte pas réellement ses fruits sur le terrain.
00:42:34 Exemple à Marseille, puisque ça a été une poudrière dans la foulée même de la visite d'Emmanuel Macron.
00:42:38 Puisqu'on parle de l'autorité des professeurs, Jean-Denis Berger,
00:42:40 on peut aussi parler de l'autorité des maires, dont on voit qu'elle est bafouée semaine après semaine.
00:42:44 Ça a commencé avec des petites incivilités.
00:42:46 Vous vous souvenez, c'était Bron qui avait un peu lancé les hostilités,
00:42:51 avec ses rodéos, avec ses incivilités lors des mariages.
00:42:54 Et puis ça a été crescendo, là on atteint vraiment le fond.
00:42:57 Comment revoir le statut des maires ? Comment le renforcer aujourd'hui ?
00:43:00 D'abord, il y a tout un tas de protections, tout un tas de reconnaissances
00:43:07 qui sont accordées aux fonctionnaires et qui ne sont pas accordées aux élus.
00:43:11 La première des choses à faire, ce serait d'aligner le statut des élus sur celui des fonctionnaires.
00:43:15 Il faut savoir qu'un maire n'est pas la personne la mieux payée de sa mairie.
00:43:21 C'est en fonction du nombre d'administrés aussi.
00:43:23 Mais même, quel que soit le nombre d'administrés,
00:43:26 les fonctionnaires sont toujours bien mieux rémunérés que les élus,
00:43:30 et les élus bien mieux considérés que les fonctionnaires.
00:43:32 Donc déjà, antérimer ce statut.
00:43:34 Ça c'est une première chose.
00:43:35 Deuxième chose, pour les élus, comme pour les professeurs, comme pour les policiers,
00:43:39 il doit y avoir davantage de conséquences lorsqu'on touche à une personne dépositaire de l'autorité publique,
00:43:45 une personne qui représente les institutions.
00:43:47 Je ne dis pas parce que je le suis, je dis parce que c'est essentiel pour la République.
00:43:52 Si on ne montre pas qu'il y a des conséquences lorsqu'on s'attaque à des symboles,
00:43:56 à des représentants des institutions, alors c'est la porte ouverte à toutes les autres dérives.
00:44:02 Donc il y a des mesures très simples, très concrètes à prendre.
00:44:05 Et aujourd'hui, je pense que parmi tous les élus qui étaient présents autour du président de la République ce midi,
00:44:10 il y a beaucoup d'élus qui partageaient cette conviction,
00:44:12 qu'on nous a parlé cent fois du statut de l'élu,
00:44:16 que jamais rien n'a changé de façon significative,
00:44:21 et qu'aujourd'hui c'est vraiment une occasion forte de parvenir à faire quelque chose sur ces sujets.
00:44:27 Gauthier Lebray, c'est d'autant plus vrai que cette histoire du statut et du délit renforcé,
00:44:33 enfin je veux dire de la condamnation renforcée en cas d'agression d'élus,
00:44:36 ce débat il avait déjà cours quelques jours, quelques semaines,
00:44:39 on en parlait déjà sur le plateau, avant que les émeutes n'interviennent.
00:44:42 Complètement, à cause de ce qui s'est passé pour le maire de Saint-Brévin,
00:44:46 qui lui avait fait le choix de démissionner contrairement à Vincent Gendrin,
00:44:49 qui avait globalement, le contexte était bien sûr différent,
00:44:51 mais globalement il lui est arrivé la même chose, puisqu'on s'en est pris à ses deux véhicules,
00:44:53 et à sa maison, les deux véhicules qui avaient complètement brûlé,
00:44:56 et sa maison qui était en partie calcinée.
00:44:58 Donc lui avait fait le choix de démissionner, puisqu'il y avait sa femme aussi dans cette maison,
00:45:01 et donc il avait fait le choix avec son...
00:45:03 Mais là la NUP, ça avait été prompt à réagir, et pour cause ?
00:45:06 Ah bah ça correspondait mieux à l'engin d'appel politique de la NUPES,
00:45:09 puisque effectivement il s'agissait d'un centre pour demandeurs d'asile,
00:45:13 très contesté par la droite de la droite,
00:45:16 vous aviez eu l'ultra droite dans les rues de Saint-Brévin,
00:45:19 venue manifester à plusieurs reprises des tracts de reconquête contre le maire.
00:45:23 Donc oui, là la NUPES était en première ligne,
00:45:25 il y avait même eu une manifestation organisée sur place,
00:45:29 récupérée par la NUPES,
00:45:30 à laquelle le maire avait décidé de ne pas participer,
00:45:32 parce qu'il trouvait que la récupération politique était trop grossière une nouvelle fois.
00:45:36 Donc oui, ça correspondait mieux effectivement à la grille idéologique de la France Insoumise,
00:45:40 qui était plus prompte à réagir que lors des émeutes.
00:45:42 C'est une grille idéologique qui se fragmente.
00:45:45 Moi je crois que c'est intéressant de suivre M. Ruffin,
00:45:48 qui se démarque quand même.
00:45:50 Et il n'est pas le seul, on parlait aussi de la NUPES tout à l'heure.
00:45:53 Aujourd'hui, ce qui était censé être dans ce pays,
00:45:56 c'est que se dégage un socle assez large au plan politique,
00:46:00 qui véritablement se décide à prendre les problèmes, les traités au fond,
00:46:04 y compris le problème de l'immigration.
00:46:06 Quand on dit qu'il y a 20% d'étrangers, plus 25% dans les prisons,
00:46:10 ces gens qui refusent le pacte social, le pacte français,
00:46:14 ils retournent chez eux.
00:46:16 Donc lorsque des familles, j'ose le dire,
00:46:19 je voyage beaucoup à l'étranger,
00:46:23 lorsque des familles refusent de respecter les lois du pays,
00:46:28 on invite ces familles à retourner, si elles sont étrangères,
00:46:32 à retourner à leur pays d'origine.
00:46:34 La puissance d'un État, ça se traduit par des mesures très simples,
00:46:39 précises et qui sont exemplaires,
00:46:41 et qui sont attendues d'ailleurs par la plupart d'étrangers qui arrivent en France.
00:46:45 Je termine dernière chose.
00:46:47 On repart à l'Assemblée, s'il vous plaît.
00:46:49 Je terminerai votre propos tout à l'heure, pas de problème.
00:46:51 Question de Tom Aménager, député RN du...
00:46:53 Ah non, c'est la réponse à nouveau de Gérald Darmanin
00:46:55 à Benjamin Lucas, qui a eu un droit de réponse.
00:46:57 Vous savez ça, ça se passe parfois en deux temps.
00:46:59 Question, réponse, droit de réponse,
00:47:01 et puis petite estocade à la fin, généralement, du ministre qui a été interpellé.
00:47:05 On va peut-être retourner dans l'hémicycle,
00:47:07 en attendant la question de Tom Aménager.
00:47:09 Les quartiers populaires ont besoin de sécurité,
00:47:11 et le nier, c'est laisser les habitants des quartiers populaires
00:47:13 voter Rassemblement National,
00:47:15 alors qu'ils se votaient à gauche depuis très longtemps.
00:47:17 Merci beaucoup, monsieur le ministre.
00:47:19 La parole est à monsieur Tom Aménager,
00:47:23 pour le Rassemblement National.
00:47:25 Merci, madame la présidente.
00:47:29 Comme ceux qui les ont précédés,
00:47:31 Emmanuel Macron et son gouvernement font, une fois encore,
00:47:33 la terrible démonstration de leur incapacité totale
00:47:35 à protéger les Français du chaos
00:47:37 qui frappe notre pays.
00:47:39 Je me souviens des propos du candidat Emmanuel Macron,
00:47:41 qui expliquait que ce serait lui ou le chaos.
00:47:43 C'est pourtant bien sa politique
00:47:45 qui a accouché du chaos que nous connaissons aujourd'hui.
00:47:47 Ma question portera sur l'aspect économique de ce chaos,
00:47:49 et s'adresse au ministre de l'Economie et des Finances.
00:47:51 Dans la nuit de jeudi à vendredi,
00:47:53 la ville de Montargis, où je suis élu,
00:47:55 a été victime de véritables scènes de guerre.
00:47:57 Dans cette commune de 14 000 habitants,
00:47:59 pourtant épargnés par les émeutes de 2019,
00:48:01 trois immeubles ont été détruits, ravagés par les flammes.
00:48:03 80 commerces vandalisés et pillés
00:48:05 par des hordes de jeunes racailles.
00:48:07 Plus aucun territoire n'est donc désormais
00:48:09 à l'abri de l'ensauvagement.
00:48:11 A Montargis, comme dans de nombreuses petites villes,
00:48:13 c'est tout un tissu commercial
00:48:15 qui est aujourd'hui à l'arrêt.
00:48:17 Dans un contexte économique difficile,
00:48:19 après la crise sanitaire,
00:48:21 le gouvernement a décidé de faire
00:48:23 un plan de réduction des taxes
00:48:25 pour les personnes âgées.
00:48:27 Le gouvernement a décidé de faire
00:48:29 un plan de réduction des taxes
00:48:31 pour les personnes âgées.
00:48:33 Le gouvernement a décidé de faire
00:48:35 un plan de réduction des taxes
00:48:37 pour les personnes âgées.
00:48:39 Le gouvernement a décidé de faire
00:48:41 un plan de réduction des taxes
00:48:43 pour les personnes âgées.
00:48:45 Le gouvernement a décidé de faire
00:48:47 un plan de réduction des taxes
00:48:49 pour les personnes âgées.
00:48:51 Le gouvernement a décidé de faire
00:48:53 un plan de réduction des taxes
00:48:55 pour les personnes âgées.
00:48:57 Monsieur le ministre, nos commerçants
00:48:59 ont ras-le-bol, ils sont en colère.
00:49:01 Comprenez leur ras-le-bol.
00:49:03 Le ras-le-bol de ceux qui se lèvent tôt pour aller travailler,
00:49:05 qui font vivre nos centres-bourgs,
00:49:07 et qui ont vu leurs outils de travail
00:49:09 détruits en une nuit
00:49:11 par de jeunes sauvages.
00:49:13 Le ras-le-bol de ceux qui financent
00:49:15 par leur travail et avec leurs impôts
00:49:17 les aides sociales dont bénéficient
00:49:19 certains parents de ces casseurs.
00:49:21 Monsieur le ministre, que comptez-vous faire
00:49:23 pour venir en aide aux commerçants
00:49:25 et pour éviter ce nouveau chaos économique
00:49:27 dans nos territoires?
00:49:29 Merci beaucoup, monsieur le député.
00:49:31 La parole est à monsieur Bruno Le Maire,
00:49:33 ministre de l'Economie, des Finances,
00:49:35 de la Souveraineté Industrielle et Numérique.
00:49:37 Madame la présidente,
00:49:39 mesdames et messieurs les députés,
00:49:41 monsieur le député Ménager,
00:49:43 en cinq jours, ce sont plus de 1000 commerces
00:49:45 qui ont été saccagés,
00:49:47 pillés,
00:49:49 pour certains, incendiés.
00:49:51 Tous ces actes,
00:49:53 sans exception,
00:49:55 sont inqualifiables,
00:49:57 injustifiables et inexcusables.
00:49:59 J'étais ce matin à Arpajon
00:50:01 avec la ministre en charge
00:50:03 des PME, Olivia Grégoire,
00:50:05 et nous avons d'abord ressenti
00:50:07 l'émotion profonde des commerçants,
00:50:09 mais leur confiance aussi,
00:50:11 notre capacité à répondre
00:50:13 à leurs besoins d'indemnisation,
00:50:15 comme nous l'avons fait tout au long
00:50:17 de toutes les crises que nous avons traversées
00:50:19 depuis plusieurs années.
00:50:21 Les entrepreneurs, les commerçants,
00:50:23 nous ne les laisserons jamais tomber.
00:50:25 Cela fait trois jours
00:50:27 que nous négocions avec les assureurs
00:50:29 des demandes précises auxquelles les assureurs
00:50:31 ont répondu. Ils étendront le délai
00:50:33 d'indemnisation et de dépôt de plainte,
00:50:35 ils permettront d'avoir
00:50:37 des réductions de franchise pour les
00:50:39 commerçants indépendants qui ont été les plus touchés,
00:50:41 et ils apporteront des réponses
00:50:43 simples et rapides à l'ensemble
00:50:45 des commerçants.
00:50:47 S'agissant
00:50:49 de l'Etat, monsieur le député,
00:50:51 j'ai annoncé ce matin que non seulement
00:50:53 nous étions prêts à reporter,
00:50:55 à étaler les charges sociales et fiscales,
00:50:57 mais pour les cas les plus graves,
00:50:59 à Montargis ou ailleurs, nous annulerons
00:51:01 les dettes sociales
00:51:03 et fiscales des commerçants
00:51:05 qui ont été touchés. Mais je tiens à dire
00:51:07 que la première demande de tous
00:51:09 les commerçants, partout sur le territoire,
00:51:11 qui aujourd'hui sont inquiets,
00:51:13 ont peur pour leur commerce, ont peur
00:51:15 pour leurs activités, c'est la fermeté,
00:51:17 c'est l'autorité, c'est la sécurité,
00:51:19 c'est ce à quoi s'emploient le ministre de l'Intérieur
00:51:21 et le ministre de la Justice,
00:51:23 et vous avez compris que la ligne du gouvernement
00:51:25 défendue par la Première Ministre est claire,
00:51:27 le rétablissement, partout sur le territoire,
00:51:29 de l'autorité de l'Etat.
00:51:31 (Applaudissements)
00:51:33 Merci beaucoup, monsieur le ministre.
00:51:35 La parole est à madame Naïma Moutio
00:51:37 pour le groupe Horizon.
00:51:39 Bruno Le Maire,
00:51:41 sollicité ici par un député
00:51:43 Rassemblement National, en l'occurrence
00:51:45 aménagé, député du Loiret,
00:51:47 et si je ne m'abuse, c'est la circonscription
00:51:49 montargiste qui a été
00:51:51 sévèrement touchée par les émeutes.
00:51:53 Alors, Éric Doré de Matel nous a rejoint
00:51:55 le service ECO, bonjour Éric.
00:51:57 Évidemment, ce coût économique
00:51:59 est phénoménal.
00:52:01 Je crois que c'est Geoffroy Roux-de-Bézieux
00:52:03 qui lui-même l'évaluait ce matin
00:52:05 à 1 milliard d'euros, mais ça c'est
00:52:07 une estimation, comme toute l'estimation,
00:52:09 il faudra aussi affiner le chiffre.
00:52:11 Alors, il y a le rôle des assureurs
00:52:13 et de ce point de vue, on l'a bien compris
00:52:15 qu'ils joueraient le jeu en étendant
00:52:17 les délais et de dépôt de dossiers
00:52:19 et d'indemnisation.
00:52:21 La réduction des franchises, oui, mais
00:52:23 Thomas Ménager lui disait en réponse
00:52:25 "Que va faire l'État ?" parce que c'est la question.
00:52:27 Que va faire l'État ? Et là, il est donc
00:52:29 question, si j'ai bien compris, de reporter
00:52:31 et d'étaler des charges, voire d'annuler
00:52:33 des dettes sociales et fiscales. J'ai une question très simple.
00:52:35 Certains sont proches, aujourd'hui,
00:52:37 de déposer le bilan.
00:52:39 750 commerces touchés, ça veut dire
00:52:41 que l'étalement ou l'annulation
00:52:43 même des dettes ou des charges pour certains
00:52:45 ne permettra pas de reprendre une activité pérenne.
00:52:47 On est d'accord.
00:52:48 C'est-à-dire que les commerces, déjà, souffrent énormément en France.
00:52:50 Vous avez vu, il y a des centres-villes
00:52:52 qui sont désertifiés.
00:52:54 Vous avez aujourd'hui une vacance
00:52:56 commerciale, comme on dit, qui augmente.
00:52:58 Et c'est vrai que les commerçants se battent pour maintenir
00:53:00 leur activité vraiment,
00:53:02 aujourd'hui, vivante.
00:53:04 Ils essayent de tenir le coup.
00:53:06 Alors là, ça tombe très très mal. Et d'ailleurs, vous avez raison
00:53:08 d'avancer les chiffres, puisqu'on a eu tout à l'heure le chiffre
00:53:10 de France Assurance, qui est l'organisme
00:53:12 central de l'assurance, des assureurs.
00:53:14 Il y a déjà eu 5800
00:53:16 dépôts de dossiers,
00:53:18 vous voyez, concernant les dégâts.
00:53:20 Ça représente, tenez-vous bien,
00:53:22 249 millions d'euros
00:53:24 de coûts pour les
00:53:26 5-6 000 premiers dossiers reportés.
00:53:28 Vous voyez ce que ça représente.
00:53:30 Alors là, aujourd'hui, l'État
00:53:32 revient un petit peu au "quoi qu'il en coûte".
00:53:34 Alors, ce n'est pas l'expression employée
00:53:36 ce matin, c'est "quoi qu'il arrive".
00:53:38 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que "quoi qu'il arrive,
00:53:40 oui, vous serez indemnisé". C'est-à-dire que
00:53:42 la perte d'activité,
00:53:44 c'est l'activité, vous savez, si vous n'avez pas aujourd'hui
00:53:46 une garantie perte d'exploitation,
00:53:48 vous perdez tout.
00:53:50 Tous les commerces n'ont pas cette perte d'exploitation.
00:53:52 Donc ça veut dire que si vous n'êtes pas, si je vous comprends bien,
00:53:54 si vous n'êtes pas assuré à plein, et pour tous les
00:53:56 cas de figure, et celui-ci, évidemment,
00:53:58 a été quand même assez relativement
00:54:00 imprévisible, pas à ce degré-là,
00:54:02 vous serez quand même indemnisé.
00:54:04 L'État met la pression sur les assureurs pour faire quelque chose.
00:54:06 Vous avez par exemple le BPCE, les assureurs,
00:54:08 ce matin, qui ont dit "on fera une franchise minimum".
00:54:10 Mais d'autres qui, pour l'instant, réfléchissent.
00:54:12 Donc c'est quand même très flou.
00:54:14 Il faut bien voir que l'aide aux commerçants
00:54:16 est extrêmement floue. Il y aura les cases de vitres
00:54:18 remboursées, mais perte d'activité,
00:54:20 ça c'est autre chose.
00:54:22 Jean Messiaen, dans un instant, je vous donne la parole.
00:54:24 Puisqu'il est 16h30, on va quand même se rafraîchir la mémoire
00:54:26 en ce qui concerne l'actu. Ce qu'on a raté
00:54:28 pendant les questions au gouvernement,
00:54:30 c'est avec Somaïa Labidi. C'est parti, c'est à vous.
00:54:32 [Musique]
00:54:34 Les résultats du BAC sont tombés.
00:54:36 84,9% des bacheliers ont décroché leur diplôme.
00:54:38 Ils étaient plus de 700 000 candidats
00:54:40 à le passer cette année.
00:54:42 Et malgré un léger recul des admissions,
00:54:44 le gouvernement se félicite
00:54:46 d'un regain de sélectivité.
00:54:48 Un record pour les demandes d'asile en Europe.
00:54:50 Près d'un million de demandes
00:54:52 ont été enregistrées en 2022
00:54:54 dans les pays européens.
00:54:56 Soit le niveau le plus élevé depuis 2016.
00:54:58 Les demandeurs d'asile sont des hommes
00:55:00 dans ce pays.
00:55:02 Les demandeurs d'asile sont des hommes
00:55:04 dans 71% des cas et sont
00:55:06 principalement originaires de Syrie,
00:55:08 d'Afghanistan, de Turquie,
00:55:10 du Venezuela ou encore de Colombie.
00:55:12 Et puis, Google
00:55:14 écope d'une amende de 2 millions d'euros
00:55:16 en France. Une sanction liée
00:55:18 au manque d'informations sur son moteur de recherche
00:55:20 mais aussi sur son magasin
00:55:22 d'applications Google Play Store.
00:55:24 Depuis les contrôles, le géant de la tech
00:55:26 a corrigé une partie des manquements
00:55:28 sanctionnés.
00:55:30 Jean-Méssiaen, on revient
00:55:32 à cette idée de l'indemnisation.
00:55:34 C'est vrai que l'État sait faire depuis
00:55:36 le Covid mais sauf qu'on nous disait il y a encore quelques semaines
00:55:38 "Pardon mais les caisses sont vides."
00:55:40 Alors où va-t-on trouver cet argent ?
00:55:42 Dans la poche des Français.
00:55:44 C'est ça qui est scandaleux si vous voulez.
00:55:46 C'est que je m'étonne que
00:55:48 tout ce petit monde
00:55:50 qui irrigue la politique et les médias
00:55:52 soit
00:55:54 pris de convulsions
00:55:56 apoplectiques à la vue d'une cagnotte
00:55:58 de 1 million d'euros mais n'a aucun mot
00:56:00 à dire sur 1 milliard
00:56:02 d'euros de dégâts.
00:56:04 1 milliard d'euros de dégâts.
00:56:06 D'ailleurs ces dégâts
00:56:08 touchent quoi ? Ils touchent évidemment
00:56:10 des commerçants, ils touchent aussi des infrastructures
00:56:12 publiques qui ont été
00:56:14 chèrement financées par la politique de la ville
00:56:16 c'est-à-dire par les Français.
00:56:18 En réalité qu'est-ce qui se passe ?
00:56:20 On a effectivement des minorités
00:56:22 ou même des groupes
00:56:24 qui sont plus minoritaires
00:56:26 parce que quand on est obligé de mobiliser
00:56:28 45 000 forces de l'ordre
00:56:30 on est un peu plus qu'une minorité
00:56:32 qui brûlent des médiathèques
00:56:34 municipales, des bibliothèques municipales
00:56:36 des cinémas, des mairies
00:56:38 et qui ensuite vont venir se plaindre
00:56:40 une fois que tout aura été mis par terre
00:56:42 que ces quartiers sont abandonnés et qu'il n'y a rien à faire
00:56:44 et que les jeunes s'y ennuient.
00:56:46 Donc on est chez les fous.
00:56:48 Pourquoi les Français
00:56:50 devraient-ils financer
00:56:52 ceux qu'ils ont déjà financé
00:56:54 et qui périodiquement
00:56:56 sont détruits par les mêmes populations ?
00:56:58 Prenons une loupe
00:57:00 sur les dégâts
00:57:02 occasionnés par les émeutes.
00:57:04 Vous savez Lyon a été une des villes
00:57:06 sans doute avec Marseille et Paris
00:57:08 les plus touchées par le passage des émeutiers.
00:57:10 Lyon qui n'a donc pas été épargnée
00:57:12 et notamment par de nombreux pillages
00:57:14 ça s'est passé sur la presse qu'il le lion
00:57:16 si vous connaissez un peu la configuration de la ville.
00:57:18 Alors comment et dans quel état d'esprit
00:57:20 les commerçants sont-ils désormais ?
00:57:22 Par Olivier Madinier avec Corentin Brio.
00:57:24 Après un week-end d'émeute et de violence à Lyon
00:57:28 il est maintenant l'heure pour les commerçants
00:57:32 de faire l'état des lieux des dégâts.
00:57:34 Constater, porter plainte,
00:57:36 protéger le magasin, sécuriser.
00:57:40 Donc il y avait pas mal de travail.
00:57:44 Entre les dégradations et les pillages
00:57:46 les commerçants sont en colère
00:57:48 mais ne veulent pas se laisser abattre.
00:57:50 L'idée c'est de ne pas rester proscrit comme ça
00:57:52 et de passer à la vitesse supérieure.
00:57:54 Donc là on est en train de remettre en place
00:57:56 un petit peu le magasin, ce qui peut être.
00:57:58 On a tout déveillé samedi en fin de journée.
00:58:00 Une remise en route rapide nécessaire
00:58:02 pour accueillir les prochains clients
00:58:04 de la meilleure manière possible.
00:58:06 On a notre site internet qui est actif
00:58:08 et donc du coup on est venu ce matin
00:58:10 et on commence à préparer les commandes
00:58:12 pour que pour les gens qui commandent en ligne
00:58:14 ce soit le plus transparent possible.
00:58:16 De la même façon même si malheureusement
00:58:18 le matériel ne sera pas dans les vitrines
00:58:20 on va essayer de rouvrir de demain pour pouvoir accueillir nos clients.
00:58:22 Au total, plus d'une cinquantaine de boutiques
00:58:24 ont été pillées ce week-end à Lyon.
00:58:26 On voit, c'est le désespoir pour ces gens
00:58:32 qui ont été touchés parce qu'ils sont un peu seuls
00:58:34 avec leur épreuve.
00:58:36 C'est ça au final, une fois que les caméras sont passées
00:58:38 c'est eux qui vont nettoyer
00:58:40 et qui ne peuvent pas ouvrir pendant des semaines.
00:58:42 Moi je m'interroge juste,
00:58:44 Lyon, on est vraiment dans l'hyper-centre.
00:58:46 C'est la rue la plus commerçante,
00:58:48 la rue de la République qui a été touchée en partie.
00:58:50 Comment se fait-il qu'on n'ait pas
00:58:52 pardon mais, quadrillé, cloisonné,
00:58:54 bloqué l'accès à cette rue en plein...
00:58:56 On l'a bien fait pour les Champs-Élysées
00:58:58 à Paris il y a quelques nuits.
00:59:00 Pourquoi on n'est pas capable de le faire sur une ville comme Lyon ?
00:59:02 Déjà c'est très intéressant.
00:59:04 Est-ce qu'on s'était concentré sur les quartiers et pas les centres-villes ?
00:59:06 Remarquez déjà que les troubles aujourd'hui
00:59:08 ne se limitent plus à la périphérie.
00:59:10 C'est-à-dire que maintenant,
00:59:12 ces phénomènes se développent dans le centre.
00:59:14 C'est extrêmement, je dirais, parlant.
00:59:18 C'est-à-dire que vous avez des zones périphériques
00:59:20 qui sont déstabilisées,
00:59:22 qui sont maintenant régies par un nouvel ordre
00:59:24 qui se repose à l'ordre républicain,
00:59:26 à notre vision de l'individu,
00:59:28 à la vision du monde,
00:59:30 qui refuse notre histoire,
00:59:32 parce que c'est ça qu'il faut dire.
00:59:34 Je ne dis pas que toutes les populations,
00:59:36 en tout cas, sont dans cette démarche-là,
00:59:38 mais nous sommes face à des zones
00:59:40 qui sont en sécession ouverte,
00:59:42 sécession culturelle.
00:59:44 D'ailleurs, je vais revenir à votre question,
00:59:46 mais... - Je ne la perds pas de vue,
00:59:48 ne vous inquiétez pas. - Il y a des dizaines
00:59:50 de casernes de gendarmerie et de commissariat
00:59:52 qui ont été attaquées.
00:59:54 Dans ce qui s'est passé, il y a une dimension éminemment politique.
00:59:56 Deuxièmement,
00:59:58 le phénomène a été massif,
01:00:00 et les forces de l'ordre
01:00:02 n'ont pas pu tout tenir.
01:00:04 C'est-à-dire que, comme vous dites,
01:00:06 on contrôle, mais pour contrôler un quadrilatère
01:00:08 d'un kilomètre sur un kilomètre
01:00:10 et un kilomètre carré,
01:00:12 il faut trois escalons de gendarmerie mobile
01:00:14 ou trois CRS.
01:00:16 Donc la priorité a été donnée notamment
01:00:18 au centre de gravité,
01:00:20 je veux dire, administratif, les préfectures,
01:00:22 à certains bâtiments, et on n'a pas pu
01:00:24 tout tenir, ce qui signifie que
01:00:26 la prochaine crise, parce qu'elle viendra,
01:00:28 si on ne prend pas des mesures de fond,
01:00:30 eh bien, ce sera un chaos
01:00:32 beaucoup plus important. Vous prenez Montargis,
01:00:34 que vous dites, Lyon, etc.,
01:00:36 mais la ville de Montargis, le centre,
01:00:38 il a subi des véritables scènes de guerre,
01:00:40 c'est-à-dire que vous avez plusieurs maisons qui ont brûlé
01:00:42 et les policiers et gendarmes
01:00:44 n'ont pas pu... - Oui, par rapport à la taille de la ville,
01:00:46 c'est quand même l'exemple qui a été le plus frappant.
01:00:48 - Est-ce que l'on prend conscience
01:00:50 de ce qui s'est passé de son ampleur ?
01:00:52 C'est-à-dire que les gendarmes et les policiers
01:00:54 ne pouvaient pas être partout, donc il y a des choix
01:00:56 opérationnels qui ont été faits, ce qui pose
01:00:58 une question de fond sur l'avenir
01:01:00 de notre pays. - Revenons au chiffrage, Eric.
01:01:02 C'est vrai, on disait...
01:01:04 Le patron du MEDEF, quand même,
01:01:06 qui dit que c'est 1 milliard, mais le patron du MEDEF,
01:01:08 il est dans son rôle, il parle des entreprises privées.
01:01:10 C'est vrai qu'on n'a pas du tout, du tout évalué,
01:01:12 et je pense qu'on est bien en-dessous du compte,
01:01:14 les dégâts matériels sur les écoles,
01:01:16 il y en a une dizaine qui sont parties en fumée,
01:01:18 mais plus d'une centaine qui ont été
01:01:20 vraiment copieusement attaquées,
01:01:22 les commissariats, les mairies,
01:01:24 - Médiathèque. - Ça va peut-être être
01:01:26 même 3 fois, 4 fois la facture initiale, en fait.
01:01:28 - On a des centres d'insertion,
01:01:30 vous avez des tramways qui ont brûlé,
01:01:32 vous avez des bus, vous avez des abribus
01:01:34 qui ont été cassés, des caméras de vidéosurveillance,
01:01:36 on a tiré dessus avec des fujis à pompe,
01:01:38 quand même, c'est quand même assez sidérant.
01:01:40 Donc c'est vrai que c'est un coût
01:01:42 qui sera supporté par la collectivité,
01:01:44 et quand c'est la collectivité qui paye,
01:01:46 c'est l'impôt. Alors c'est de l'impôt,
01:01:48 vous savez qu'aujourd'hui, il n'y a plus de taxes
01:01:50 d'habitation, mais c'est pour ça d'ailleurs
01:01:52 que les villes aujourd'hui ont des difficultés,
01:01:54 elles ont du mal à boucler leur budget.
01:01:56 La taxe foncière, pour ceux qui sont propriétaires,
01:01:58 va augmenter partout, ça c'est sûr
01:02:00 qu'il y a un dérapage considérable,
01:02:02 mais oui, ça aura un coût, d'ailleurs il y a un sondage
01:02:04 qui a été fait, je l'ai écouté tout à l'heure.
01:02:06 Alors on va y revenir, là vous êtes d'effort à plaider.
01:02:08 Vous avez remarqué que la loi de
01:02:10 congégration militaire, là on discute
01:02:12 à un milliard près, mais les millions
01:02:14 d'années en compagnie, où c'est un budget limité,
01:02:16 qui est supporté
01:02:18 par la collectivité territoriale,
01:02:20 là on ne dit rien, on est sur des incohérences complètes.
01:02:22 Jean Messia, il parle
01:02:24 de l'impôt. Alors, je sais que la notion
01:02:26 de consentement à l'impôt a disparu
01:02:28 dans notre pays depuis quelques années,
01:02:30 et d'autant plus que maintenant,
01:02:32 je l'ai vécu aussi à travers des échanges
01:02:34 Twitter ces derniers jours, c'est vrai,
01:02:36 on me le rappelait
01:02:38 assez fréquemment, avec le prélèvement
01:02:40 à la source, cette notion-là disparaît.
01:02:42 Vous n'avez plus le droit de regard, si j'ose dire,
01:02:44 sur le prélèvement.
01:02:46 Comment faire pour faire
01:02:48 passer une addition qui sans doute
01:02:50 sera réfutée, refusée
01:02:52 par énormément de Français le moment
01:02:54 venu ? Mais en fait,
01:02:56 les économistes
01:02:58 à travers les 20 dernières
01:03:00 années ont démontré, je pense notamment
01:03:02 au courant du Public Choice,
01:03:04 ont démontré qu'il y avait un lien
01:03:06 très fort entre le niveau d'imposition
01:03:08 d'une part, et d'autre part
01:03:10 le consentement à l'impôt.
01:03:12 Et deuxièmement, entre
01:03:14 le niveau d'imposition
01:03:16 et ce à quoi l'argent sert. Alors
01:03:18 évidemment, vous allez me dire, les économistes
01:03:20 enfoncent une porte ouverte, c'est assez souvent
01:03:22 le cas, mais en tout cas, ils l'ont
01:03:24 théorisé par des études économétriques
01:03:26 extrêmement... - Mais est-ce qu'en tant que citoyen,
01:03:28 on n'est pas censé avoir un droit de regard
01:03:30 sur ce à quoi est affecté l'impôt ?
01:03:32 - Non, en fait, parce que le problème... Enfin, on a le droit
01:03:34 de regard bien sûr, parce que c'est l'exercice... - On ne l'a pas vraiment, on ne sait pas trop.
01:03:36 - C'est l'exercice budgétaire annuel
01:03:38 dans lequel on a d'un côté toutes les recettes et de l'autre côté
01:03:40 toutes les dépenses. Donc tout ça est très transparent, surtout
01:03:42 dans un état de droit comme le nôtre. Donc c'est pas ça tellement
01:03:44 la question. La question, si vous voulez,
01:03:46 c'est que, comment dirais-je,
01:03:48 les Français
01:03:50 en ont marre de
01:03:52 payer pour des choses
01:03:54 qu'ils n'ont pas en fait directement
01:03:56 décidées, voyez ?
01:03:58 Et là, en l'occurrence, c'est
01:04:00 exactement le cas.
01:04:02 Mais, encore une fois,
01:04:04 l'impôt, le propre de l'impôt, et je termine là-dessus,
01:04:06 le propre de l'impôt, c'est
01:04:08 qu'il est autoritaire.
01:04:10 Parce qu'en fait, pourquoi par exemple, on finance
01:04:12 les lampadaires publiques
01:04:14 avec l'impôt et non pas en fonction de l'expression
01:04:16 des besoins des citoyens ?
01:04:18 C'est parce que, en fait, l'expression des besoins des citoyens,
01:04:20 tout le monde a intérêt à minimiser ses besoins
01:04:22 pour payer le moins possible.
01:04:24 Donc, c'est là que l'État intervient pour installer
01:04:26 l'éclairage public et imposer
01:04:28 autoritairement l'ensemble des citoyens
01:04:30 à travers l'impôt
01:04:32 pour pouvoir payer et régler la facture.
01:04:34 Donc, toute forme de résistance à l'impôt, je parle des impôts
01:04:36 qu'on paye directement, comme la taxe financière,
01:04:38 serait punissable
01:04:40 d'une sanction ?
01:04:42 Bien sûr, parce qu'en fait, le financement de ce qu'on appelle
01:04:44 les biens collectifs, je ne parle pas des
01:04:46 autres biens et services qui, eux,
01:04:48 font l'objet des processus marchands habituels,
01:04:50 le financement des biens collectifs
01:04:52 se fait par l'impôt. Et le consentement
01:04:54 à l'impôt, il est obligatoire. On ne peut pas dire,
01:04:56 quand on reçoit sa feuille d'impôt, dire "je ne paye pas".
01:04:58 Donc, on est d'accord qu'on n'aura pas le choix, le moment venu ?
01:05:00 On n'a pas le choix. Donc, le gouvernement pourra l'imposer.
01:05:02 Par contre, après, il faut voir ce qu'il y a derrière, parce que
01:05:04 toutes les révolutions ont démarré par l'impôt.
01:05:06 C'est vrai. Ça s'est passé aussi aux États-Unis
01:05:08 avec le Petit Parti.
01:05:09 Il faut qu'on oublie une chose importante, c'est que
01:05:11 la TVA est payée par tout le monde. On peut dire que la TVA
01:05:13 c'est une sorte d'impôt. En revanche, l'impôt sur le revenu,
01:05:15 vous parliez des salaires, vous savez qu'il y a
01:05:17 presque 60% des Français qui ne payent pas
01:05:19 d'impôt sur le revenu. Donc, c'est porté
01:05:21 par 40% des Français seulement.
01:05:23 L'impôt sur le revenu, sur les salaires,
01:05:25 peut-être que ces personnes qui dégradent
01:05:27 les villes ne sont pas soumises, ne sont pas assujetties
01:05:29 à l'impôt sur le revenu.
01:05:30 Je vous propose de nous interrompre quelques secondes
01:05:32 et puis on reviendra, il nous reste une dernière micro-partie.
01:05:34 Et ce sera un petit peu
01:05:36 le prolongement de ce qu'on se disait à l'instant.
01:05:38 Ce sondage, qui est riche d'enseignements,
01:05:40 vous avez quelque peu évoqué à l'instant, cher Éric,
01:05:43 sur ce qu'on est prêt à payer
01:05:45 pour la reconstruction des banlieues
01:05:47 à l'échelle nationale. A tout de suite.
01:05:49 La suite est presque fin maintenant
01:05:54 de 90 minutes info et vous l'avez vécu
01:05:56 chez nous tout à l'heure, cette séance
01:05:58 très mouvementée, il faut le dire, dans l'hémicycle.
01:06:00 Ainsi, cette nouvelle passe d'armes,
01:06:02 c'était il y a quelques minutes à peine.
01:06:04 On aimerait vous faire revivre la réponse
01:06:06 apportée par le garde des Sceaux.
01:06:08 Éric Dupond-Moretti a une question
01:06:10 de Nadej Abou-Mangoli.
01:06:12 Elle est députée LFI de Seine-Saint-Denis.
01:06:14 La question portait sur ces jeunes
01:06:16 qui ont été interpellés et lui parle
01:06:18 de leur présence même dans les rues
01:06:20 le soir des émeutes.
01:06:22 Les parents qui laissent traîner leur monde
01:06:24 de 11 ans, 12 ans, 13 ans dans les rues
01:06:26 alors qu'ils devraient être chez eux,
01:06:28 à leur domicile,
01:06:30 ils méritent qu'on les rappelle
01:06:32 à leur responsabilité.
01:06:34 Vous êtes la France
01:06:36 incendiaire !
01:06:38 Incendiaire !
01:06:40 Et à force de dire
01:06:42 que les policiers sont des meurtriers,
01:06:44 que la justice ne vaut rien,
01:06:46 qu'on peut aller impunément
01:06:48 cramer des commissariats
01:06:50 et des tribunaux,
01:06:52 vous donnez un merveilleux
01:06:54 exemple aux enfants dont vous
01:06:56 voudriez vous faire les défenseurs.
01:06:58 Jean-Michel,
01:07:00 on peut quand même évoquer cette responsabilité
01:07:02 légale, on ne parle même pas
01:07:04 de responsabilité financière mais légale.
01:07:06 De la même manière, on le sait tous,
01:07:08 quand on s'interroge sur nos
01:07:10 pré-ados, nos ados, etc.,
01:07:12 je crois que jusqu'à un certain âge, 14 ou 15 ans,
01:07:14 on n'a pas le droit de laisser son enfant seul
01:07:16 à la maison,
01:07:18 où il est quand même un tant soit peu protégé.
01:07:20 Visiblement, cette obligation légale,
01:07:22 elle ne vaut pas pour tout le monde.
01:07:24 Une fois n'est pas coutume, je tiens quand même à souligner
01:07:26 que je n'enlèverai pas une virgule à l'admonestation
01:07:28 d'Eric Dupond-Moretti.
01:07:30 C'est suffisamment rare pour la Souligny.
01:07:32 Voilà, exactement.
01:07:34 Là, en l'occurrence, il a raison. Le rôle que joue
01:07:36 la France insoumise est un rôle
01:07:38 extrêmement malsain,
01:07:40 extrêmement, comment dirais-je,
01:07:42 même contre-productif.
01:07:44 Vraiment, la France incendiaire,
01:07:46 c'est exactement le mot qui leur convient.
01:07:48 S'agissant des enfants,
01:07:50 moi je m'étais déjà exprimé à plusieurs reprises sur cette question,
01:07:52 en réalité, vous avez
01:07:54 des cas extrêmement
01:07:56 divers. C'est-à-dire qu'on ne peut pas
01:07:58 traiter sur un plan d'égalité la mère
01:08:00 qui élève seule des ados
01:08:02 qui ont trois têtes de plus qu'elle
01:08:04 et qu'elle est obligée de travailler, malheureusement,
01:08:06 pour subvenir à leurs besoins.
01:08:08 Donc là, je veux dire,
01:08:10 il y a quand même une petite problématique.
01:08:12 Alors, si l'ado, effectivement,
01:08:14 commet des illégalités
01:08:16 ou commence une trajectoire délictuelle,
01:08:18 il appartient, effectivement,
01:08:20 d'immédiatement que l'État
01:08:22 le prenne en charge, par la voie judiciaire,
01:08:24 par la voie
01:08:26 de la sanction pénale.
01:08:28 Et effectivement, là,
01:08:30 ça soulage aussi d'une certaine façon
01:08:32 la mère de cet ado qui est hors de contrôle.
01:08:34 Après, vous avez aussi des familles
01:08:36 qui participent
01:08:38 à la délinquance
01:08:40 de leurs enfants,
01:08:42 qui sont aussi des grands adolescents,
01:08:44 qui sont parfois des trafiquants de drogue, c'est tout ce qu'on appelle
01:08:46 les nourrisses, ceux qui gardent la drogue, vous savez,
01:08:48 l'économie de la drogue irrigue
01:08:50 parfois des quartiers entiers, avec des gens qui
01:08:52 font le guet, des gens qui cachent la drogue...
01:08:54 - Oui, on sait qu'il y a une forme de complaisance, voire même de complicité,
01:08:56 mais vous savez, en fait, les choses ne sont pas si simples.
01:08:58 Les quatre figures
01:09:00 dont on parle sont extrêmement variées
01:09:02 et il faut être très prudent quand on en parle.
01:09:04 - Est-ce que vous faites partie de ceux qui se sont dit, quand même,
01:09:06 dans la foulée des événements,
01:09:08 où sont les pères ?
01:09:10 - Bien sûr, d'ailleurs,
01:09:12 votre journaliste,
01:09:14 Amaury Bucault, a fait un excellent
01:09:16 compte-rendu, justement, des séances
01:09:18 au tribunal. Il n'y a, effectivement,
01:09:20 que des femmes en accompagnement
01:09:22 de leurs jeunes,
01:09:24 qui, eux, sont dans le box d'accusés.
01:09:26 Exactement. Les pères, excusez-moi,
01:09:28 le père a été tué, en quelque sorte,
01:09:30 on a tué le père, c'est une société qui a tué le père
01:09:32 à partir de mai 68.
01:09:34 Elle l'a tué philosophiquement,
01:09:36 d'abord, psychologiquement,
01:09:38 et ensuite, le père,
01:09:40 effectivement, les pères sont absents.
01:09:42 Et quand ils sont là, on leur interdit
01:09:44 de jouer leur rôle de père, parce que
01:09:46 l'autorité, d'une manière générale,
01:09:48 que ce soit l'autorité
01:09:50 paternelle, ou l'autorité
01:09:52 de la police, ou dans l'autorité...
01:09:54 Tout ce qui représente l'autorité dans la société
01:09:56 a été décapité.
01:09:58 Le nom du père NOM,
01:10:00 eh bien, on lui a dit
01:10:02 "Nom au père NON".
01:10:04 Bertrand Cavalier, retour d'expérience
01:10:06 sur le terrain de cette autorité
01:10:08 parentale. Non, mais vraiment, est-ce qu'il y a
01:10:10 une vraie défaillance de pères qui sont absents, soit parce
01:10:12 qu'ils ont fui, désertés, soit parce qu'ils
01:10:14 sont, eux-mêmes, débordés ou dépassés
01:10:16 par des adolescents qui sont devenus
01:10:18 agressifs, peut-être même envers leur propre famille,
01:10:20 dans certains cas ?
01:10:22 Je rejoins ce qui vient d'être dit,
01:10:24 c'est-à-dire qu'il y a déjà, au départ,
01:10:26 un problème philosophique, sociétal.
01:10:28 Vous lisez l'univers contestationnaire,
01:10:30 il est intéressant de voir ce que des sociologues,
01:10:32 des politologues, ont écrit
01:10:34 dans la foulée de mai 68. Alors, ils ont
01:10:36 subi les foules de la DOXA du moment,
01:10:38 et ces gens-là ont bien dit qu'il y avait
01:10:40 actuellement, qu'il y avait à l'époque,
01:10:42 une éviction, d'ailleurs, du révolutionnaire. Le révolutionnaire,
01:10:44 il construit, le contestataire,
01:10:46 il détruit, il fait de table rase.
01:10:48 Ce qui veut dire qu'il y a
01:10:50 deux phénomènes qui se croisent.
01:10:52 D'une part, la parentalité, la verticalité
01:10:54 a été détruite
01:10:56 en Occident. Deuxièmement,
01:10:58 ces familles, je me souviens,
01:11:00 je parle par exemple de Méru, et je voyais ces femmes
01:11:02 d'origine africaine qui élevaient seules leurs enfants.
01:11:04 Donc tout ça, je dirais,
01:11:06 c'est le télescope.
01:11:08 Et j'aimerais qu'on finisse juste sur ce sondage
01:11:10 que vous évoquiez, d'ailleurs, sur la reconstruction des banlieues.
01:11:12 L'État doit-il continuer à donner des subventions aux banlieues ?
01:11:14 Près d'un Français sur deux dit non.
01:11:16 Et 48% pour être précis.
01:11:18 Ce qui est intéressant,
01:11:20 juste si on regarde en fonction des appartenances politiques
01:11:22 à gauche ou à droite,
01:11:24 vous allez voir, le ratio est
01:11:26 complètement inversé, c'est-à-dire que
01:11:28 défavorable à droite a une écrasante majorité de 73%.
01:11:30 Ce qui devient favorable
01:11:32 à gauche, c'est effectivement
01:11:34 pas très surprenant dans le contexte.
01:11:36 Éric, vous l'évoquiez tout à l'heure, ce sondage.
01:11:38 Oui, et c'est surtout important de voir
01:11:40 que les plans banlieues successifs,
01:11:42 qui ont coûté des milliards, n'ont pas servi à grand-chose.
01:11:44 Aujourd'hui, quand vous interrogez
01:11:46 les associations de banlieues,
01:11:48 les maisons, les HLM, les logements ne sont plus au niveau,
01:11:50 il n'y a pas la sécurité,
01:11:52 il n'y a plus d'insertion possible,
01:11:54 vous n'avez plus assez d'éducateurs,
01:11:56 il n'y a plus ces surveillants,
01:11:58 qui avaient les îlotiers, comme on dit autrefois.
01:12:00 Vous avez même la Caisse des dépôts,
01:12:02 elle m'a raconté qu'elle est obligée de payer
01:12:04 des agents de sécurité pour faire
01:12:06 les règlements, pour même parfois expulser
01:12:08 des personnes qui ne payent plus.
01:12:10 C'est vraiment aujourd'hui extrêmement compliqué.
01:12:12 Depuis Bernard Tapie, ça remonte, vous vous rendez compte,
01:12:14 à François Mitterrand, il y a une trentaine d'années,
01:12:16 on peut dire que ça n'a pas servi à grand-chose.
01:12:18 Mais certains se demandent où est passé l'argent.
01:12:20 - Mais souvenons-nous,
01:12:22 vraiment cet exemple poignant,
01:12:24 de personnes à Marseille,
01:12:26 dont les appartements sont squattés par des Nigérians,
01:12:28 donc c'est des gens de tous les pays,
01:12:30 et l'État est totalement défaillant.
01:12:32 Mais prenons conscience
01:12:34 du délabrement de notre pays.
01:12:36 Et ce délabrement,
01:12:38 il relève d'une responsabilité collective
01:12:40 et d'une responsabilité politique.
01:12:42 Je dis bien que si on ne prend pas...
01:12:44 Bon, l'UPS, quand ils disent
01:12:46 qu'il faut de la police de proximité, certes,
01:12:48 mais comment réinstaller
01:12:50 de la sécurité de proximité dans ce contexte-là ?
01:12:53 Et là, l'État ferait bien
01:12:55 de concentrer ses efforts et montrer
01:12:57 qu'il est capable de reconquérir républicainement
01:12:59 3, 4, 10 quartiers.
01:13:01 Commençons par le début.
01:13:02 - Merci beaucoup, c'est le mot de la fin.
01:13:04 Merci encore Jean-Métien pour votre présence,
01:13:05 ainsi qu'à Éric, bien sûr, d'être descendu de la rédaction.
01:13:07 Merci Bertrand Cavallier, à très bientôt.
01:13:09 On se rejoint dans quelques secondes pour passer le flambeau.
01:13:12 À Laurence, Laurence Ferrer, à tout de suite.
01:13:14 [Musique]