Les invités de #90minutesInfoWE débattent de l'actualité le samedi et le dimanche.
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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue sur le plateau de 90 minutes info week-end.
00:00:04 Sur CNews, encore une forte actualité sociale sur fonds de réforme des retraites.
00:00:08 Aujourd'hui avec nos invités, Georges Fenech, bonjour.
00:00:11 Soyez le bienvenu, Ludovic Thoreau, bonjour.
00:00:14 Et William Té, bonjour.
00:00:16 Merci d'être là pour nous accompagner dans les débats.
00:00:18 Mais d'abord, on va faire un point sur l'actualité avec Mathieu Devese.
00:00:21 La grève contre la réforme des retraites se durcit dans les raffineries.
00:00:27 La CGT a annoncé hier la mise à l'arrêt de la plus grande raffinerie du pays.
00:00:31 Il s'agit du site Total Energy de Gonfreville-Lorchers, c'est en Seine-Maritime.
00:00:35 Cette mise à l'arrêt prendra plusieurs jours et ne devrait pas provoquer
00:00:38 de pénurie de carburant immédiate dans les stations-services du pays.
00:00:43 Eux aussi sont en grève contre la réforme des retraites, les contrôleurs aériens.
00:00:46 Et dans ce contexte, l'aviation civile demande l'annulation de 30% des vols à Paris-Orly
00:00:51 et 20% à Marseille demain.
00:00:53 La direction prévient qu'en dépit de ces mesures préventives,
00:00:56 des retards sont néanmoins à prévoir.
00:00:58 Vladimir Poutine s'est rendu cette nuit à Mariupol,
00:01:01 une ville ukrainienne du Donbass dévastée par les bombardements.
00:01:04 Il s'agit de sa première visite dans une zone conquise depuis le début de la guerre.
00:01:08 Et selon des images diffusées par la télévision publique russe,
00:01:11 Vladimir Poutine a notamment consulté un rapport sur les travaux de reconstruction
00:01:15 de cette ville portuaire.
00:01:16 La réforme des retraites encore et toujours et la mobilisation qui se métamorphose,
00:01:22 mais qui maintient la pression.
00:01:23 Les manifestations organisées par les syndicats sont nombreuses un peu partout en France,
00:01:27 avec des tensions dans certaines villes et pas seulement à Paris,
00:01:30 ou parfois des actions sauvages ou isolées.
00:01:33 Mathilde Ibanez.
00:01:34 La pression de la rue s'est fait ressentir partout en France.
00:01:39 Suite à l'appel de plusieurs syndicats, les Français sont descendus dans la rue.
00:01:44 Comme à Marseille, où plusieurs centaines de personnes ont répondu présents.
00:01:47 Cette réforme n'a pas réussi à être votée à l'Assemblée nationale.
00:01:51 La majorité de la population est contre.
00:01:53 À Nantes, une manifestation pacifique s'est déroulée,
00:01:57 mais a rapidement tourné à l'échauffeuré entre les manifestants violents
00:02:00 et la police entière émeute.
00:02:02 Au Havre, un millier de personnes se sont regroupées dans le calme,
00:02:08 place de l'hôtel de ville, pour protester à nouveau contre la réforme du gouvernement.
00:02:13 Aujourd'hui, le peuple est dans la rue pour manifester son mécontentement.
00:02:16 Macron, il n'écoute pas le petit peuple.
00:02:18 11e 49.3 en un mois, un mois et demi, c'est beaucoup trop.
00:02:23 Il sert à quoi nos parlementaires ? C'est de la dictature quasiment.
00:02:26 C'est sous un climat éruptif à Paris que de nombreux manifestants
00:02:30 ont envahi le centre commercial des Halles.
00:02:32 Avant de déambuler dans la galerie commerciale,
00:02:37 puis dans les couloirs du métro et du RER.
00:02:39 Scandant, 49.3, ça ne passera pas, la retraite à 60 ans.
00:02:47 Et la menace bien sûr de reprise de ce genre d'incident ou de violence,
00:02:51 pourquoi pas ce soir à Paris.
00:02:52 Hier, 169 interpellations dans tout le pays, 122 à Paris.
00:02:56 Alors c'est vrai que toute sorte de violence est intolérable, William T,
00:02:58 mais il semble que celle-ci, désormais, est portée par un autre profil d'individu.
00:03:04 Traditionnellement, dans les manifestations, c'est plutôt les Black Blocs
00:03:07 qui font les actes de violence.
00:03:08 Là, ce qu'on voit depuis le 49.3,
00:03:10 c'est qu'une partie des manifestants se sont radicalisés.
00:03:13 C'est-à-dire qu'on voit des manifestations un peu partout,
00:03:15 ce n'est plus uniquement aux mêmes endroits.
00:03:16 Donc ça veut dire que le profil n'est plus exactement le même.
00:03:18 Vous avez des jeunes qui affrontent la police, c'était le cas à la place de la Concorde.
00:03:22 Et vous avez tout type de nouvelles personnes
00:03:24 qui sont manifestants pour la première fois ou pour la deuxième fois
00:03:27 et qui viennent habituellement.
00:03:28 Ce que vous aviez habituellement lors des Gilets jaunes, etc.
00:03:30 Vous avez les cortèges habituels,
00:03:31 vous avez toujours les professionnels de la manifestation qui venaient,
00:03:33 les Black Blocs qui débarquaient pour piller, etc.
00:03:36 Plus éventuellement quelques racailles qui faisaient leur course à Paris.
00:03:38 Là, vous n'avez pas exactement ce cas-là.
00:03:39 Et la question qui se pose pour Emmanuel Macron et pour la suite,
00:03:42 c'est est-ce que ça va empirer ?
00:03:44 Est-ce que ça va s'arrêter avec le vote de lundi ?
00:03:46 Ou est-ce que ça va s'amplifier si par cas la motion de censure est rejetée ?
00:03:49 Ce qui est probable.
00:03:50 Et donc du coup, il est probable qu'on arrive sur un épisode
00:03:52 non pas exactement comme les Gilets jaunes,
00:03:54 mais similaire avec des actes de violence en France
00:03:57 jusqu'à la promulgation de la loi Minima.
00:03:58 Voilà, parce que dans ce cadre-là et de Victor Haut,
00:04:00 on a le sentiment que les manifestants,
00:04:01 ou en tout cas celles et ceux qui manifestent
00:04:04 et qui ne sont peut-être pas des habitués de ce genre de mouvement,
00:04:07 mais parfois de manière violente également,
00:04:10 y trouvent seulement la seule issue pour exprimer leur colère.
00:04:13 Tout le monde connaît le proverbe "Qui sème le vent récolte la tempête".
00:04:17 Aujourd'hui, les Français, on leur a menti.
00:04:19 Je vous rappelle, il y a un an, le président de la République,
00:04:20 la main sur le cœur, "Maintenant, j'écouterai les citoyens".
00:04:23 On ne vous écoute plus, on va écouter...
00:04:25 Ah, on n'écoute pas non plus les syndicats.
00:04:26 On va écouter les députés, c'est la voie.
00:04:28 On ne les écoute plus.
00:04:29 Donc en fait, Emmanuel Macron écoute Emmanuel Macron
00:04:31 et a menti aux Français.
00:04:33 Donc un mensonge, il doit se payer.
00:04:35 Donc c'est clair, et William l'a dit, ce ne sont plus des Black Blocs.
00:04:38 Ce sont des gens qui ont l'impression que le bras d'honneur
00:04:39 qu'a fait M. Moretti à l'Assemblée nationale,
00:04:42 le président de la République l'a fait aux Français.
00:04:44 C'est ça, Georges Fénac ?
00:04:45 On n'est plus dans, effectivement, peut-être une démarche
00:04:48 exclusivement politique, mais...
00:04:50 ou dans la bordélisation du pays.
00:04:53 Là, c'est vraiment le peuple qui s'exprime avec son cœur ?
00:04:56 Oui, le peuple s'exprime avec son cœur, mais aussi avec sa colère.
00:05:00 Ce n'est pas uniquement une affaire de sentiments.
00:05:02 Là, c'est une affaire qui touche directement
00:05:06 à la vie des Français, cette question des retraites.
00:05:09 Ce qui me frappe, c'est qu'il y a, semble-t-il,
00:05:13 une forme d'isolement aujourd'hui du pouvoir exécutif,
00:05:17 qui est de plus en plus se bunkériser, en fait.
00:05:20 On se souvient au début du premier, notamment,
00:05:23 quinquennat d'Emmanuel Macron, on se passera des corps intermédiaires.
00:05:27 Ce deuxième quinquennat, c'est on se passera du Parlement.
00:05:31 Finalement, il reste quoi ?
00:05:32 Il reste un exécutif qui utilise en le triturant
00:05:36 les textes de la Constitution,
00:05:38 qui le tritureront, même s'ils sont toujours dans la légalité.
00:05:41 On verra ce que dira le Conseil constitutionnel, d'ailleurs.
00:05:43 Mais le fait d'utiliser le 49.3 de cette manière-là
00:05:47 et le 47.1, qui a bloqué la discussion,
00:05:50 alors qu'on est sur un projet de loi de finances rectificatives,
00:05:53 on n'est pas sur un projet de loi de société générale,
00:05:57 comme ça aurait dû être le cas.
00:05:59 Ce vecteur législatif n'était, de mon point de vue,
00:06:02 qu'une manière de forcer.
00:06:04 Donc à un moment, quand un pouvoir exécutif se retrouve isolé,
00:06:07 isolé non seulement des corps intermédiaires du Parlement et du pays,
00:06:12 ça ne peut pas durer éternellement.
00:06:14 Donc il va falloir trouver une issue sans quoi, effectivement,
00:06:17 on assistera, comme on le voit depuis plusieurs jours maintenant,
00:06:21 à des colères sporadiques dont on ne sait pas jusqu'où ça peut aller.
00:06:24 Et la discussion devient impossible, intenable pour l'instant.
00:06:27 On parlera de la position du gouvernement d'Emmanuel Macron dans quelques instants.
00:06:30 On va revenir aussi sur les autres violences
00:06:33 ou incivilités dans le cadre de cette réforme de la retraite,
00:06:36 avec des permanences de politiques notamment qui sont victimes de vandalisme.
00:06:40 Mais d'abord, réaction de Bruno Le Maire,
00:06:41 le ministre de l'Économie, à ces violences justement et à la colère de la rue.
00:06:46 Ces violences sont condamnables.
00:06:49 Elles sont d'autant plus condamnables que de l'autre côté,
00:06:50 on a des syndicats qui sont responsables.
00:06:52 On a des manifestants qui sont responsables.
00:06:54 On est dans un état de droit.
00:06:56 On a une liberté totale de manifester son opposition à la réforme des retraites.
00:07:00 Et dans un état de droit, force doit rester au droit.
00:07:04 Jamais à la violence.
00:07:05 Ce sont donc les manifestants qui sont responsables, William T.
00:07:09 Si on écoute bien le ministre.
00:07:10 Est-ce que les manifestants sont responsables
00:07:12 dans la mesure où c'est eux qui ont causé les dégâts ?
00:07:13 Évidemment qu'ils sont responsables.
00:07:15 Mais la question, c'est qui est le véritable responsable
00:07:17 et qui a le pouvoir d'arrêter ?
00:07:18 C'est le sens de ma question.
00:07:19 Moi, je pense que le point essentiel, c'est que c'est le gouvernement qui est responsable.
00:07:23 C'est-à-dire qu'autant lors des Gilets jaunes,
00:07:24 c'était plutôt les manifestants et le fait qu'ils n'étaient pas encadrés
00:07:28 qui a conduit au débordement et au fameux saquage de l'arc de triomphe.
00:07:31 Cette fois-ci, vous n'êtes pas dans la même situation.
00:07:33 C'est-à-dire que continuellement,
00:07:34 depuis le début de la présentation du projet de la réforme des retraites par Elisabeth Borne,
00:07:38 vous avez un gouvernement qui a "envoyé balader" les manifestants, etc.
00:07:43 Ils ont envoyé balader les corps intermédiaires lorsqu'ils ont demandé à être reçus.
00:07:46 Ils ont envoyé balader les parlementaires lorsqu'ils ont voulu faire des amendements.
00:07:49 Ils ont envoyé balader les sénateurs lorsqu'ils ont voulu mettre en place un vote bloqué.
00:07:52 Ils ont envoyé balader les derniers parlementaires qui restaient
00:07:55 lorsqu'ils ont refusé le vote pour mettre en place le 49-3.
00:07:59 Désormais, le message qui est adressé à la population, c'est que de toute façon,
00:08:01 ce n'est pas grave, on a le 49-3 et on est tout puissant.
00:08:04 Si Macron le veut, on le fera.
00:08:06 Je pense que c'est un problème essentiel parce que le 49-3 a été imaginé
00:08:09 par le général de Gaulle et par Michel Debré,
00:08:11 non pas pour faire face à un blocage de la rue et du peuple.
00:08:14 Le 49-3 a été utilisé pour faire un blocage par rapport à l'Assemblée nationale.
00:08:18 C'est ce qu'on appelle le parlementarisme rationalisé.
00:08:20 Si, par exemple, vous avez des députés, pour ne pas les nommer, de la NUPES
00:08:23 qui dépose 10 000 amendements, vous avez le 49-3 pour passer au désamendement
00:08:26 et pour faire face à des députés qui seraient dans une tentative de blocage.
00:08:29 Là, vous avez un 49-3 qui est utilisé non pas contre le Parlement,
00:08:32 mais contre le peuple en général.
00:08:34 Et quand vous arrivez dans cette situation,
00:08:36 du coup, ça conduit inévitablement à de la violence.
00:08:38 Pourquoi est-ce qu'on a eu des violences lors des Gilets jaunes en 2018 ?
00:08:41 Parce qu'en fait, il n'y avait aucun canal d'expression pour ces Gilets jaunes.
00:08:44 Ils ne pouvaient pas s'exprimer au Parlement, ils n'avaient pas de députés.
00:08:46 Ils ne pouvaient pas s'exprimer dans les corps intermédiaires,
00:08:47 les corps intermédiaires n'existaient plus.
00:08:49 Ils ne pouvaient pas s'exprimer à travers les mairies
00:08:50 parce que les mairies n'étaient pas forcément un bon canal
00:08:52 dans la mesure où Macron les méprisait.
00:08:53 Et donc, vous avez des manifestants qui n'ont plus les syndicats
00:08:56 pour pouvoir s'exprimer parce que les syndicats,
00:08:57 désormais, sont hors jeu avec l'usage du 49-3.
00:08:59 Les députés ne peuvent plus s'exprimer parce que de toute façon,
00:09:01 avec le 49-3, soit ils votent la motion de censure, soit ils ne la votent pas.
00:09:04 Et donc, du coup, quand vous êtes manifestant,
00:09:05 quelle méthode d'expression il vous reste dans la démocratie dite normale ?
00:09:08 Et si l'état de droit doit être respecté,
00:09:10 l'état de droit doit être compris dans la mesure où un peuple
00:09:13 doit pouvoir s'exprimer dans une démocratie.
00:09:15 C'est pour cette raison que beaucoup expriment un déni de démocratie
00:09:17 ou ne s'y retrouvent pas dans tout ce qui se dit actuellement.
00:09:21 Toujours sur la colère de la rue, réaction de Manuel Bompard,
00:09:23 le député de la France Insoumise qui était l'invité du grand rendez-vous
00:09:26 C-News Europe 1 Les Echos.
00:09:28 Écoutez.
00:09:29 Face à un tel passage en force,
00:09:31 je comprends la volonté d'un certain nombre de citoyens
00:09:34 dans un cadre pas toujours organisé,
00:09:36 de dire "mais on ne va pas se laisser faire sans réagir".
00:09:38 Et je pense que le gouvernement a une très lourde responsabilité.
00:09:41 Sans prendre personne, c'est toujours condamnable, bien évidemment.
00:09:44 Mais maintenant, la question qui nous est posée,
00:09:46 c'est pourquoi les gens en arrivent à de telles manières d'agir ?
00:09:50 Parce qu'ils ont l'impression que toutes les autres manières d'agir ne fonctionnent pas.
00:09:54 Ce que dit Manuel Bompard, Ludo Victoro, c'est que les gens sont à bout.
00:09:58 C'est ça, et que ça ne peut que s'aggraver à partir de demain,
00:10:01 notamment, et toute la semaine, et que la seule ici,
00:10:02 ce serait le retrait de la réforme pure et simple.
00:10:05 On parlait de Bruno Le Maire, c'est une caricature du macronisme.
00:10:08 C'est-à-dire que c'est toujours la faute des autres.
00:10:10 Toujours. C'est jamais.
00:10:11 Quelque part, il n'y a même pas eu de loi, on ne parlait même pas des retraites.
00:10:15 Mais quel mensonge à la population.
00:10:17 Alors évidemment, je ne suis pas du même parti politique que cette personne,
00:10:19 mais quelque part, il faut pas se dire "eh, ils se donnent le bâton pour se faire taper".
00:10:24 Monsieur Macron, lors de sa deuxième élection, a dit "j'écouterai le peuple".
00:10:27 Il n'écoute personne.
00:10:29 Et maintenant, il n'écoute même pas ses députés.
00:10:31 Donc en fait, c'est une monarchie.
00:10:33 C'est clairement une monarchie.
00:10:34 Parce que je rappelle que tous les députés en marche qui venaient sur ces plateaux,
00:10:37 nous disions 24 heures avant "surtout pas de 49.3 s'il vous plaît".
00:10:40 "Surtout pas, surtout pas".
00:10:42 Et là, on voit Olivier Dufroce qui dit "ah si, le 49.3, c'est bien, c'est pas un échec".
00:10:45 Mais il se moque de qui ?
00:10:47 Il croit que les Français ne comprennent pas la politique ?
00:10:49 À un moment, il faut vraiment qu'ils descendent de là-haut et qu'ils viennent nous voir.
00:10:51 Le gouvernement et Emmanuel Macron ont-ils perdu la bataille de la communication sur ce dossier ?
00:10:57 Par rapport à ce que dit Ludovic, Georges Fenech.
00:10:58 Oui, je pense que depuis le début, il y a eu un manque de clarté,
00:11:03 d'explication à quoi ça sert cette réforme.
00:11:06 Pourquoi faisons-nous cette réforme ?
00:11:08 Je pense que le peuple est suffisamment mûr, adulte, pour comprendre les choses.
00:11:14 Et je pense qu'on a voulu cacher certaines motivations,
00:11:18 notamment, vous savez, pour rassurer, comme on dit, les marchés financiers,
00:11:22 pour être dans les clous avec Bruxelles, etc.
00:11:24 Or, il ne s'agit pas d'une réforme financière,
00:11:26 il s'agit d'une réforme de société, beaucoup plus globale.
00:11:29 Et là, à l'instant, il me revient,
00:11:30 je n'ai pas l'habitude de citer comme une référence toujours François Mitterrand,
00:11:34 sa fameuse formule "la force injuste de la loi".
00:11:37 Vous pouvez avoir une loi qui soit tout à fait légale, prise légalement,
00:11:42 et pour autant, représenter une injustice, voyez-vous.
00:11:45 Il peut y avoir un abus de majorité, en l'espèce, une majorité extrêmement relative.
00:11:50 Vous pouvez écraser ce qui n'est pas en réalité une minorité,
00:11:56 parce qu'on voit bien que 70% et même plus de Français sont contre cette réforme.
00:12:00 Donc, il y a un usage à des fins politiques de textes
00:12:05 qui, de mon point de vue, ne sont pas faits pour ça.
00:12:08 Je crois qu'il ne faut jamais oublier que le seul souverain dans ce pays, c'est le peuple.
00:12:13 Et si vous allez contre la souveraineté du peuple,
00:12:15 quand vous dépossédez le peuple de sa souveraineté,
00:12:18 il faut vous attendre à tous les débordements.
00:12:20 Et quand je dis cela, je ne justifie en rien les actes de violence,
00:12:23 on va en parler notamment des permanences de parlementaires,
00:12:26 mais il faut comprendre comment on peut en arriver là.
00:12:30 Oui, ce sont des termes, une terminologie parfois qui ressemble un peu à la révolution,
00:12:35 en quelque sorte. On n'y est pas, bien sûr,
00:12:37 mais tout de même, on s'en rapproche peut-être un tout petit peu,
00:12:40 avec d'autres actions, en effet, sous assainte aux manifestations,
00:12:44 avec la permanence d'Éric Ciotti, qui a été vandalisé la nuit dernière à Nice.
00:12:49 "Jamais je ne céderai au nouveau disciple de la terreur",
00:12:52 a dit le président LR sur son compte Twitter.
00:12:54 Ce n'est pas la première fois qu'un local politique fait l'objet de dégradations.
00:12:58 C'est pourquoi Gérald Darmanin a demandé à ce que la sécurité des élus soit renforcée.
00:13:01 On en parlait hier après-midi.
00:13:03 Mettre des coups de pression en politique pour influencer leur vote,
00:13:07 est-ce que c'est démocratique ?
00:13:08 Non, ce qui est démocratique pour un député, c'est d'écouter ceux qui l'ont mis à cet endroit-là.
00:13:13 Tous les députés ont été élus, ils ont fait une majorité,
00:13:16 et la majorité des frontiers disent non.
00:13:18 Le député, ce n'est pas le représentant du président de la République,
00:13:20 ce n'est pas une nomination, c'est une élection du citoyen.
00:13:23 Donc à un moment, le député doit écouter le citoyen.
00:13:25 On serait à 50-50, je veux bien, mais on n'est pas à 50-50.
00:13:28 On reste à des chiffres encore très élevés, à plus de 70%.
00:13:32 Je sais, je suis d'accord avec vous.
00:13:33 Attends, on est dessus.
00:13:34 Éric Ciotti, il était candidat à LR, il avait porté la retraite à 65 ans.
00:13:39 Ce n'est pas parce que des types caillassent à permanence qu'il doit voter contre la réforme des retraites.
00:13:42 Non, ce n'est pas ça que je veux dire.
00:13:43 C'est le géant qui vote la réforme des retraites.
00:13:44 Non, mais attendez, ce n'est pas là.
00:13:45 Je veux bien qu'Éric Ciotti s'y fasse caillasser,
00:13:46 mais je vous rappelle que nous, maires et maires adjoints, on se fait tous les jours.
00:13:49 Ça a multiplié en un an plus 30% d'agressions pour les maires.
00:13:53 Tous les élus se font agresser.
00:13:54 Ce n'est pas plus M. Ciotti qu'un autre, d'accord ?
00:13:56 Ça vous est arrivé, Ludovic Thoreau ?
00:13:58 Récemment encore, on m'a envoyé des SMS.
00:14:00 On sait où vous habitez, M. le maire.
00:14:01 Voilà.
00:14:02 C'est clair, non, le message ?
00:14:04 Il y a une forme de respect quand même, parce qu'on dit M. le maire.
00:14:06 Oui, c'est gentil.
00:14:07 Oui, mais enfin bon.
00:14:08 Oui, excusez-moi.
00:14:09 Ils sont gentils, merci.
00:14:10 Écoutez, je vais vous donner mon adresse en direct avec mon numéro de téléphone.
00:14:13 Du moment qu'on appelle M. le maire et qu'on me dit où j'habite, ça passera très bien.
00:14:16 Mais ce que je veux dire, oui, c'est comme ça aujourd'hui, mais on doit rendre compte
00:14:19 aux citoyens, je suis désolé.
00:14:21 C'est un pays démocratique et on dit que le 49.3, c'est démocratique.
00:14:25 Eh ben non.
00:14:26 Le 49…
00:14:27 Non, mais c'est différent quand on est à la place d'Emmanuel Macron, quand on est
00:14:31 le président de la République, donc du coup de tous les Français, et quand on est député
00:14:34 et qu'on a été élu sur un programme et sur des convictions.
00:14:36 Moi, je pense que les députés Rennais sans CLR, ils ont quand même porté un programme
00:14:40 qui était plutôt clair.
00:14:41 Je me rappelle…
00:14:42 Non, mais le programme de Macron, il y avait quand même la retraite à 64-65 ans.
00:14:43 Oui, il y a, dans le programme de Macron, le premier, il n'était pas question de retraite.
00:14:46 Je vous ferai remarquer que ce n'est pas du tout ça.
00:14:47 Oui, mais il y a eu une élection lichelette.
00:14:48 On peut changer d'avis.
00:14:49 Il y a eu une élection lichelette, il y avait le programme des Républicains, ils avaient
00:14:52 dans leur programme la retraite à 65 ans, donc c'est normal qu'ils votent la réforme
00:14:55 des retraites.
00:14:56 Je suis d'accord, mais est-ce qu'à un moment, on ne peut pas changer d'avis si
00:14:57 le peuple n'en vaut pas ou s'il y a peut-être d'autres problématiques plus urgentes
00:15:00 aujourd'hui que la réforme des retraites ? Les gens sont en train de mourir de faim,
00:15:03 excusez-moi de vous dire ça.
00:15:04 Donc, il n'y a pas quelque chose qu'il fallait mettre en priorité ? Voilà, c'est
00:15:07 tout.
00:15:08 Il y a des priorités pour un élu.
00:15:09 Ce qui s'est passé il y a un an n'est pas forcément la même chose.
00:15:11 On n'avait pas ces problèmes d'essence et de carburant, y compris pour les mairies.
00:15:15 Il faut s'adapter à la réalité.
00:15:16 Ce qui a été dit il y a des années n'était pas forcément bon aujourd'hui.
00:15:19 Après, on peut comprendre que des locaux politiques, des permanences soient caillassées.
00:15:24 Enfin, on peut le comprendre, mais on ne peut pas l'admettre.
00:15:25 C'est le cas pour les QCT.
00:15:26 Ça a été le cas aussi aujourd'hui encore à Vincennes pour la permanence d'un député
00:15:31 La Renaissance.
00:15:32 Hier, nous étions avec une sénatrice sur cette antenne dont la permanence avait été
00:15:36 vandalisée également dans la région de Bordeaux.
00:15:39 C'est tout de même assez insupportable.
00:15:40 Et tout ceci entre dans le jeu politique.
00:15:43 Et à qui profite le crime ? On écoute Jean-Luc Mélenchon à ce sujet-là, sur les violences
00:15:48 notamment et sur les permanences qui sont caillassées.
00:15:51 Hier soir, ça ne vous a rien fait ? Des gens assis par terre, les mains sur les têtes.
00:15:56 Les brigades de la brave qui chargent des gens, qui sont tranquilles, qui vont d'un
00:16:00 endroit à l'autre, qui les chargent à coups de matraque.
00:16:03 Ça, non.
00:16:04 Mais la permanence de M. Sciotti, la France entière est dressée ce matin.
00:16:08 Tout ça est grotesque.
00:16:10 Nous avons à régler une crise grave.
00:16:12 Si on continue comme ça, la crise va s'aggraver.
00:16:15 C'est-à-dire que le gouvernement a déposé une loi qui est une violence contre la vie
00:16:22 des gens puisque c'est deux ans de travail supplémentaire.
00:16:25 Cela veut dire donc que ça va continuer, Georges Fenech, que ça va s'aggraver, que
00:16:30 d'autres actions vont avoir lieu, que ce soit les permanences de politique.
00:16:33 Là, on apprend également qu'il y a une opération péage gratuit à Sanlis avec des
00:16:38 manifestants.
00:16:39 D'autres opérations, comme ça avait été le cas au HAL, notamment hier, ça va continuer.
00:16:43 Et c'est ce que dit Jean-Luc Mélenchon.
00:16:44 Il l'encourage peut-être même.
00:16:46 Est-ce qu'il faut commenter ce que vient de dire Jean-Luc Mélenchon ?
00:16:49 J'ai la faiblesse de vous le demander, Georges Fenech.
00:16:52 J'ai bien peur d'être désagréable si je devais dire le fond de ma pensée.
00:16:57 Donc, je resterai de manière élégante, je dirais, dans une critique qui ne sorte pas
00:17:03 de ma pensée et de mes propos.
00:17:06 C'est inadmissible d'entendre cela.
00:17:09 D'un responsable politique banaliser le saccage d'une permanence de parlementaire, qui plus
00:17:16 est président d'un parti politique.
00:17:19 Le banaliser de cette force en évoquant par ailleurs des policiers qui arriveraient à
00:17:24 matraquer des gentils manifestants, on retrouve là le slogan "la police qui tue".
00:17:30 On est sur le même registre, c'est-à-dire un registre qui sort de la légalité.
00:17:35 Et c'est intolérable d'entendre ça dans la bouche d'un responsable politique.
00:17:39 Est-ce qu'il est d'ailleurs encore responsable politique quand on emploie des termes pareils
00:17:44 ?
00:17:45 Ça lui échappe, il a bien compris que ce n'est pas lui qui gère, c'est la France
00:17:50 et les Français qui remettent de l'huile sur le feu.
00:17:53 C'est stupide, et Georges avait raison.
00:17:54 C'est M.Mélenchon et ça ne rime à rien.
00:17:57 Pendant ce temps, la cote de popularité d'Emmanuel Macron passe sous la barre des 30%.
00:18:01 Le président cristallise la colère, autour notamment de la réforme.
00:18:05 Les Français le trouvent même désormais arrogant.
00:18:07 Sarah Varney, Laurent Sellerier, Inès Alikhan.
00:18:10 Dans la rue, la colère gronde, contre le gouvernement, mais surtout contre Emmanuel
00:18:16 Macron, qui paye au prix fort sa réforme des retraites.
00:18:19 Avec 70% de Français mécontents, sa cote de popularité chute et se situe désormais
00:18:25 à 28%.
00:18:26 Le président a perdu 8 points depuis décembre.
00:18:29 Au sein même de son propre électorat depuis avril 2022, le chef de l'Etat recule de 7
00:18:34 points.
00:18:35 Les manifestants ne se disent pas écoutés et même méprisés.
00:18:39 Nous ne devons plus accepter de nous faire marcher dessus.
00:18:43 Levant nous, soyons debout, écrivons l'histoire de ce pays.
00:18:46 C'est imbécile, tu ne comprends rien du tout.
00:18:48 Il faudra vraiment être aveugle pour dire que ce n'est pas la faute à Macron et ce
00:18:52 n'est pas la faute à son gouvernement parce qu'on a eu l'opposition aussi.
00:18:55 On en a eu plein qui étaient contre cette réforme parce que cette réforme est injuste
00:19:00 et inégalitaire pour tous.
00:19:02 Mais c'est aussi l'attitude et la personnalité du président qui agacent.
00:19:06 D'autant plus qu'Emmanuel Macron a plusieurs reprises a dit "bon j'ai changé, j'ai
00:19:10 compris, maintenant je ne vais plus être à l'écoute, je ne vais plus être sur le
00:19:14 terrain".
00:19:15 Et puis très rapidement, de nouveau ça dérape et de nouveau les actions ne suivent pas tout
00:19:21 à fait les paroles de "j'ai compris et je vais être à l'écoute".
00:19:25 Pour se faire entendre, une nouvelle journée de manifestation est organisée jeudi prochain.
00:19:30 Et la question est simple William T.
00:19:33 Emmanuel Macron peut-il tenir ?
00:19:35 Même si la loi passe, même si le texte, même si la réforme est appliquée et votée.
00:19:40 Moi j'avais une grande théorie, la règle des 33%.
00:19:43 Si Emmanuel Macron n'inverse pas la tendance, le quinquennat est terminé.
00:19:46 Il est terminé, il est fini politiquement.
00:19:48 La règle des 33% est très simple.
00:19:50 C'est-à-dire qu'en fait vous ne pouvez pas gouverner une population, à moins d'être
00:19:53 dans une dictature, quand vous n'avez pas à minima 33% de capital politique.
00:19:57 Pourquoi 33% en particulier ? On est actuellement en 3 sur le plateau.
00:20:00 Si vous avez moins de 33, c'est-à-dire que chacune des personnes qui vous soutiennent
00:20:03 se retrouve face à deux personnes en face.
00:20:05 Et donc évitablement, vous vous enlisez et vous entrez dans ce que j'appelle la spirale
00:20:08 de la loup.
00:20:09 C'est ce qui avait notamment conduit à la défaite et à l'échec de François Hollande
00:20:12 dans son quinquennat, qui était passé durablement sous les 20% très rapidement.
00:20:14 Et je pense que si Emmanuel Macron, là actuellement il n'y est pas, il est dans la zone frontière
00:20:18 parce qu'il y a une marge d'erreur dans les sondages.
00:20:19 Donc il peut être un peu à 33% ou aux alentours des 30%.
00:20:22 S'il n'inverse pas la tendance rapidement, la difficulté c'est de savoir comment, il
00:20:26 arrivera dans un moment où en fait tous ses ministres vont être démonétisés.
00:20:30 Donc quand Borne va s'adresser à la télé, on s'en foutra de ce qu'il dira Borne.
00:20:34 Pareil pour Dupond-Moretti, pareil pour Le Maire, pareil pour Darmanin.
00:20:36 Et en fait, vous allez avoir toute la vague qui va s'entraîner dans la spirale de la
00:20:40 louse et vous aurez même les députés de la majorité qui vont commencer à avoir peur
00:20:43 en vue de leur réélection, qui vont commencer à lâcher le gouvernement.
00:20:46 C'est ce qui s'était passé sous le quinquennat Hollande avec des frondeurs au sein de la
00:20:48 propre majorité.
00:20:49 Vous aurez Bayrou qui va commencer à jouer à sa carte personnelle parce que c'est l'expert
00:20:52 en trahison.
00:20:53 Et vous aurez Edouard Philippe qui dira Macron il m'a nommé mais je le connais plus de
00:20:56 toute façon et il passe son temps maintenant à m'insulter, à dire que du mal de moi,
00:20:59 donc je vais lâcher.
00:21:00 Et vous arrivez à Macroni qui va se...
00:21:01 Mais quand vous dites "terminé" William, ça veut dire quoi ?
00:21:05 Ça veut dire qu'en fait...
00:21:06 Il démissionne, on le démet de ses fonctions ?
00:21:09 Ça veut dire que vraisemblablement il ne lâchera pas ses fonctions, au vu de sa personnalité.
00:21:12 Voilà, donc terminé quoi ?
00:21:13 Ça va être trois faits néants, rien ne va se passer.
00:21:16 Il va gérer que les affaires courantes jusqu'à la fin de son mandat.
00:21:19 Le Premier ministre va durer entre six et un ans maximum, six mois à un an.
00:21:23 Et vous avez changé de Premier ministre comme ça, vous êtes de retour sous la quatrième
00:21:26 République.
00:21:27 Et en fait, Emmanuel Macron a été un peu le faux soyeur de la cinquième, c'est-à-dire
00:21:29 que vous retournez dans la quatrième.
00:21:30 Vous avez changé de Premier ministre tous les six mois, tous les un an.
00:21:32 Et le Premier ministre, je crois qu'il va porter une réforme, il va être abattu par
00:21:35 l'opposition sans qu'il y ait de dissolution.
00:21:37 À moins qu'il recule.
00:21:38 Ça l'honorerait peut-être maintenant, vu la colère de Ludovic Thoreau de reculer.
00:21:41 Vous voyez que le député va pas être là pour les Jeux olympiques, c'est une blague.
00:21:44 C'est sa priorité.
00:21:45 Les Jeux olympiques, vous allez te mettre du monde.
00:21:47 Maintenant, si vous me laissez une minute.
00:21:48 Si c'est la cata, les Jeux olympiques, il va pas l'assumer.
00:21:51 On va pas faire la cata.
00:21:52 Il sera en tribune en tout cas.
00:21:53 Ludovic Thoreau.
00:21:54 Laissez-moi une minute pour dire ce que disent les Français, parce qu'on parle des Français
00:21:56 qui ne l'aiment plus beaucoup.
00:21:57 L'Espagne, l'Alpes, le caractère hautain et déconnecté de la rue du président français
00:22:03 dont la popularité est au plus bas.
00:22:04 Le Télégraphe se demande même si M.
00:22:06 Macron n'est pas un canard boiteux.
00:22:07 L'Allemagne, Emmanuel Macron est resté muet, il est animé par une culture de l'évitement.
00:22:11 La Republica, en Italie, Macron défie le Parlement à la rue et surtout les Etats-Unis,
00:22:17 le meilleur copain évidemment d'Emmanuel Macron.
00:22:19 Le président français a pris le risque de cimenter son image de Jupiter en passant ses
00:22:23 ordres d'en haut et en en prenant conseil qu'auprès d'une poignée de personnes.
00:22:27 Tout est résumé par les pays voisins du nôtre.
00:22:30 Oui, effectivement, c'est une revue de presse que l'on a pu faire aussi.
00:22:35 C'est ce qu'on pense nous.
00:22:36 Et maintenant même les autres.
00:22:37 Mais ce sont les étrangers qui le disent peut-être plus fermement.
00:22:40 C'est-à-dire tout le monde, c'est plus seulement les Français.
00:22:43 Ce qui est européens et les Américains disent la même chose que nous.
00:22:46 Donc quelque part, peut-être qu'on pense bien.
00:22:48 Ce qui est sûr, Georges Fenech, même si on ne peut pas prédire l'avenir, c'est que
00:22:50 ça laissera une trace indélébile.
00:22:52 Qu'Emmanuel Macron reste en place, dans quelles conditions, on ne sait pas.
00:22:57 Mais cette crise-là va sans doute marquer pour toujours son quinquennat.
00:23:01 Oui, moi, ce qui me préoccupe, c'est surtout l'avenir de la France, c'est-à-dire de
00:23:07 notre avenir.
00:23:08 Nos institutions, le pays, le sort personnel, je dirais, de M.
00:23:14 Macron, n'est pas ma principale préoccupation.
00:23:18 Je crois qu'il y a quand même encore de la ressource dans nos institutions, et notamment
00:23:24 si vous relisez la Constitution de la Ve République.
00:23:27 Il ne s'agit pas de passer une VIe République.
00:23:29 Mais il y a un article 20, on ne cite jamais dans cette Constitution.
00:23:33 On connaît tous maintenant 49.3, je voudrais réhabiliter l'article 20 de la Constitution.
00:23:38 Qu'est-ce qu'il dit l'article 20 ?
00:23:40 Le gouvernement.
00:23:41 Il dit que le gouvernement détermine et conduit la politique du pays.
00:23:47 Ce n'est pas le président de la République dans notre Constitution, c'est le gouvernement
00:23:51 qui détermine, qui fixe les axes et qui met en œuvre cette politique.
00:23:55 Sous la férule du président quand même, Georges Fenech.
00:23:58 Comment ?
00:23:59 Sous la férule du président.
00:24:00 Quand le président a une majorité.
00:24:01 Là, il n'en a pas.
00:24:02 Il n'a pas une majorité.
00:24:03 Donc, il peut aller vers une forme de cohabitation qui a déjà fonctionné à trois reprises
00:24:08 sous notre Ve République et qui a bien fonctionné, il faut le reconnaître.
00:24:11 D'ailleurs, les Français s'y sont habitués en quelque sorte.
00:24:15 Et on pourrait imaginer effectivement que ce gouvernement, étant aujourd'hui moins
00:24:21 légitime pour conduire les affaires du pays, le président de la République nous sorte
00:24:25 du chapeau une personnalité dans laquelle il dit voilà, je vous remets le pouvoir gouvernemental,
00:24:32 à vous de continuer.
00:24:33 Mais justement, il ne veut pas un type qui brille plus que lui.
00:24:35 C'était le problème des droits de l'homme.
00:24:36 Mais ce n'est pas mon problème de briller ou pas briller.
00:24:38 C'est son problème à lui.
00:24:39 Je vous dis, moi, mon problème, c'est que l'Amiens d'Afrance.
00:24:42 Mais non, mais là, on rentre dans les considérations.
00:24:45 Mais s'il n'a pas le choix, je ne veux pas faire de psychanalyse.
00:24:49 Je regarde les institutions.
00:24:50 Si on nomme une personnalité qui puisse avoir une faculté de rassemblement.
00:24:56 Ça ne se passe pas comme ça.
00:24:57 Alors, je vous propose.
00:24:58 On en a trouvé dans le passé.
00:24:59 Bien sûr.
00:25:00 Je vais vous marquer une pause et vous laisser peut être un tout petit peu de temps pour
00:25:02 réfléchir à qui?
00:25:03 On va constituer le gouvernement.
00:25:05 Si je puis dire.
00:25:06 Allez, dans quelques minutes, juste après la pause, dans 90 minutes, un faux week-end.
00:25:09 Nous allons constituer le gouvernement.
00:25:10 Dans quelques instants.
00:25:12 A tout de suite.
00:25:13 La deuxième partie de nos débats, notamment politique, dans quelques instants.
00:25:20 Mais d'abord, les infos Mathieu Deveze.
00:25:25 La permanence d'Éric Ciotti a été vandalisée cette nuit à Nice.
00:25:29 Dans un tweet, le président des Républicains dénonce, je cite, l'action de Nervy qui
00:25:33 veulent par la violence faire pression sur Montvaucq lundi, jour où l'Assemblée nationale
00:25:37 doit se prononcer sur les motions de censure déposées contre le gouvernement.
00:25:41 Et vous le voyez, une vitrine a été fracturée et un tag a été retrouvé.
00:25:45 La motion ou le pavé.
00:25:46 Éric Ciotti a indiqué que son parti ne voterait aucune des motions de censure.
00:25:51 Un hommage a été rendu aujourd'hui à Paris à Fédérico Martin Aramburu.
00:25:55 Le rassemblement a eu lieu en fin de matinée dans le sixième arrondissement de la capitale.
00:25:58 Une plaque de marbre sera implantée sur le boulevard.
00:26:01 L'ancien rugbyman argentin a été tué par balle il y a exactement un an après une
00:26:05 altercation dans un bar.
00:26:06 Les deux principaux suspects sont deux militants ancrés à l'extrême droite.
00:26:10 Ils ont été mis en examen pour assassinat et écroué.
00:26:13 En Formule 1, le deuxième Grand Prix de la saison en Arabie Saoudite promet une lutte
00:26:17 féroce.
00:26:18 Avec cette question, Max Verstappen peut-il gagner ? Le leader du classement se lancera
00:26:23 en 15e position.
00:26:24 Hier, un problème mécanique en qualification est venu ternir le début de saison du double
00:26:28 champion du monde.
00:26:29 Les deux alpines se sont qualifiées en Q3.
00:26:32 Esteban Ocon partira sixième, Pierre Gasly neuvième.
00:26:35 Un Grand Prix que vous pourrez suivre bien sûr en direct à 18h sur Canal+.
00:26:40 Nos débats sur CNews 90 minutes info week-end.
00:26:44 Dans le cadre de la crise de la réforme des retraites, une déclaration choc, celle du
00:26:48 député modem du Loiret, Richard Ramos, qui plaide en faveur d'un remaniement.
00:26:53 Le gouvernement Born étant constitué selon lui d'une bande, je le cite, d'arrogants
00:26:58 dans un entretien accordé à la PQR.
00:27:00 Voilà ce qu'il dit notamment.
00:27:01 Le gouvernement Born est condamné.
00:27:03 La seule question qui compte, c'est qui sera en capacité de remanier le peuple français
00:27:08 et avec le peuple français.
00:27:10 La séquence qui suit ne sera pas positive que s'il y a demain un nouveau gouvernement
00:27:13 d'écoute nationale.
00:27:14 Il faut un gouvernement qui rebatte les cartes avec des ministres capables d'écouter
00:27:17 le peuple français et pas une bande d'arrogants, dit-il, qui explique aux Français pourquoi
00:27:22 ils sont idiots en citant, notamment Olivier Véran, comme étant un chef à plume.
00:27:28 Dit-il tout haut ce que tout le monde pense tout bas, Ludo Victorot ?
00:27:31 Moi je pense tout haut.
00:27:33 Je ne pense pas tout bas.
00:27:34 Je peux reprendre ces mots.
00:27:36 Maintenant, on sent bien que côté modem et horizon, ça commence à partir dans tous
00:27:39 les sens.
00:27:40 Ils ont bien compris que le bâton coule.
00:27:41 Donc là, il va falloir se repositionner.
00:27:43 On a bien vu déjà que certaines lois se sont mises de côté.
00:27:45 Donc là, c'est clair.
00:27:47 La guerre est ouverte pour la succession.
00:27:49 Macron, LREM, c'est mort.
00:27:51 Où on va aller ? Où on va atterrir ? C'est la seule question.
00:27:54 Mais il y va fort.
00:27:55 Il ne fait pas semblant.
00:27:56 Non.
00:27:57 Entre-temps, M.
00:27:58 Véran…
00:27:59 Chef à plume.
00:28:00 Un chef à plume.
00:28:01 Donc excusez-moi, je crois qu'ils votent ensemble.
00:28:03 Ils sont communs tous les trois.
00:28:04 Ou alors je ne comprends plus rien.
00:28:05 Donc je pense que ça va être chaud.
00:28:06 Et vous le disiez tout à l'heure, la fin du quinquennat va être assez mouvementée.
00:28:10 Et pour faire passer des lois, quand on entend ça, le chef à plume, le porte-parole de
00:28:14 M.
00:28:15 Véran, chaud.
00:28:16 Ces déclarations, William T, c'est peut-être une tendance, une tendance plus globale.
00:28:20 Peut-être que beaucoup d'autres députés, d'ailleurs au moment où ils vont voter,
00:28:24 pensent la même chose que M.
00:28:26 Ramos.
00:28:27 Je pense qu'ils vont devoir voter pour sauver leur poste.
00:28:29 Mais est-ce que ça ne veut pas dire qu'il a raison ? Est-ce que c'est ce que pense
00:28:31 la majorité du groupe Ensemble Renaissance Horizons ?
00:28:34 Oui.
00:28:35 Moi, je pense qu'ils sont quasiment tous d'accord avec lui.
00:28:36 Ils ne le diront jamais parce qu'il faut sauver le poste.
00:28:39 Mais en vrai, ils pensent quasiment tous la même chose que lui.
00:28:41 Tout le monde pense que Borne n'est pas douée, n'est pas à sa place.
00:28:44 Après, il faut la garder parce qu'il ne faut pas qu'elle fasse moins de mandats
00:28:46 qu'Édith Cresson pour sauver l'honneur des femmes à Matignon.
00:28:49 Mais c'est uniquement ça.
00:28:50 En vrai, Borne devait sortir il y a très longtemps, depuis au moment où elle a eu
00:28:53 uniquement la majorité relative et pas la majorité absolue.
00:28:55 Tout le monde sait que les ministres, très peu de ministres ont du poids politique et
00:28:59 sont capables de parler au français.
00:29:00 Il n'y a que Darmanin et Le Maire qui sont capables de parler au français.
00:29:02 Mais eux se préservent en vue de la prochaine élection présidentielle et jouent plutôt
00:29:06 leur intérêt personnel plutôt que l'intérêt du gouvernement et donc se posent la question
00:29:09 de qu'est-ce que fait ce gouvernement ? La plupart des ministres sont inconnus.
00:29:12 La plupart des ministres qui sont connus ne sont pas connus en raison de leur efficacité
00:29:16 en termes de politique publique, mais uniquement parce qu'ils font des conneries.
00:29:18 Vous avez Dupont-Moretti avec son doigt d'honneur, vous avez les déclarations de Papandiaï
00:29:22 ou les multiples déclarations de Marlène Chapier, etc.
00:29:24 Donc en fait, ils sont plus connus pour leur débordoir que pour leurs actions positives
00:29:27 auprès des Français.
00:29:28 Donc qu'est-ce qui reste au sein de ce gouvernement ? Quasiment plus rien.
00:29:30 Ils se posent une question.
00:29:31 Est-ce que vous n'aurez pas plus d'appels comme ça, comme M.
00:29:34 Ramos a multiplié ? Alors ils ont, ce que je disais tout à l'heure sur la Côte
00:29:38 des popularités d'Emmanuel Macron, à l'heure où le macronisme est en train de
00:29:42 s'étioler et s'étriper en dessous des 33 % de façon durable, vous aurez de plus
00:29:45 en plus de personnes qui vont prendre leur distance parce qu'ils vont retourner dans
00:29:48 leur circonscription et qui vont dire "le président, je l'ai soutenu, mais finalement
00:29:51 je ne le connais pas tant que ça, même si je suis à Renaissance, à LREM, finalement
00:29:54 je vais sauver moi-propre aux circonscriptions, donc je vais commencer à négocier ailleurs".
00:29:57 Et c'est ce que va faire Edouard Philippe et François Bayrou.
00:29:59 Est-ce que c'est une fuite en avant, Georges Fenech ? Est-ce qu'il est dans son rôle
00:30:02 d'ailleurs, le député Ramos, avec ces déclarations-là, en jouant contre son camp
00:30:08 dans les déclarations ?
00:30:09 Est-ce que l'heure, aujourd'hui, n'est encore une fois à esquiver ses responsabilités ?
00:30:14 Je ne crois pas.
00:30:15 Je pense que la crise a atteint tel niveau, et encore, on n'a peut-être pas connu le
00:30:19 pire, qu'il faut dire ce qu'on pense, indépendamment des étiquettes politiques.
00:30:25 Ce n'est pas la majorité, ça, Georges Fenech ?
00:30:29 Non, mais bon, moi ça a été toujours ma conception aussi.
00:30:32 Non pas d'être un électron libre, ce n'est pas ce que je veux dire, mais toujours de
00:30:36 parler en conscience, c'est-à-dire en fonction de ce que nous pensons bon pour l'intérêt
00:30:40 du pays.
00:30:41 Je pense que, en ce moment, une situation de crise, qu'il y ait un député qui appartient
00:30:44 à la majorité, il faut rebattre les cartes, je ne vais pas le blâmer.
00:30:47 Je pense qu'il a raison, je partage votre avis.
00:30:49 Il a raison, il faut vraiment rebattre les cartes.
00:30:52 Maintenant, on peut peut-être essayer de régler.
00:30:54 Eh bien justement, rebattons les cartes ensemble, puisqu'on l'a promis à nos téléspectateurs.
00:30:58 Dans la première partie, nous évoquions, dans le cas d'une dissolution et dans le
00:31:03 cas aussi d'une nomination d'un Premier ministre qui pourrait relancer la politique
00:31:07 d'Emmanuel Macron ou le macronisme, en tout cas comment le président pourrait arriver
00:31:11 à retomber sur ses tables, ses pattes, puisqu'on le dit, en effet, pour l'instant, sa popularité
00:31:16 est nettement en baisse.
00:31:17 Je fais un petit tour de table.
00:31:18 Quelle est effectivement la personne, le politique, la personnalité qui pourrait occuper ce poste-là
00:31:24 et permettre aux Français d'avoir de l'espoir ?
00:31:25 Jean-Philippe Sénèque sera évidemment la justice et moi la santé.
00:31:28 Alors là, on constitue le gouvernement.
00:31:30 Vous prenez la santé et Jean-Philippe Sénèque la justice.
00:31:31 Il faut qu'on soit d'accord avec.
00:31:32 On va s'occuper de William T. après.
00:31:33 Moi qui suis un centriste, il me faut quelqu'un qui a du cœur, qui est humain, qui est humaniste,
00:31:40 qui a de l'empathie.
00:31:41 Il s'appelle Jean-Louis Borloo.
00:31:42 C'est Jean-Louis Borloo qui pourrait faire l'affaire.
00:31:45 Écoutez, Jean-Louis Borloo avait une cote de popularité assez élevée.
00:31:48 Mais je comprends que William va dire un autre nom, mais moi qui suis un centriste, ça
00:31:53 me paraît.
00:31:54 Il me faut quelqu'un qui écoute les gens et les citoyens et qui les comprennent et
00:31:58 qui soit sur le sol et pas hors sol.
00:32:00 William T.
00:32:01 Moi, je pense qu'il faut de l'ordre parce que c'est la chienle en France.
00:32:05 Je pense qu'il faut une vision.
00:32:06 Il faut avoir quelqu'un qui soit capable de pouvoir négocier avec les autres chefs
00:32:09 de gouvernement, les autres chefs d'État dans la mesure où Macron est de moins en
00:32:12 moins en capacité de le faire.
00:32:14 Je pense aussi qu'il faut raisonner avec la majorité à l'Assemblée nationale actuelle.
00:32:17 Vous avez 240 de sièges pour Renaissance Ensemble et vous en avez 60 pour LR.
00:32:22 Donc, il faut une personnalité qui puisse rassembler les deux.
00:32:24 Moi, je pense qu'au vu de toutes ces conditions, je mettrais Sarkozy.
00:32:27 Si Macron m'appelait, il me dirait il faut mettre qui ? Moi, je lui dirais de mettre
00:32:30 Sarkozy.
00:32:31 Après, c'est ce que lui accepterait parce qu'il a besoin de prendre la lumière.
00:32:33 Je pense que c'est actuellement un des seuls peut-être avec Wauquiez qui est capable
00:32:37 de pouvoir rassembler les deux camps et dire voilà, moi, je propose une vision pour le
00:32:40 pays parce qu'il l'a déjà fait, avoir de l'expérience, pouvoir tenir une équipe
00:32:43 gouvernementale parce qu'il sera respecté en qualité d'ancien président de la République.
00:32:46 Et il parle avec Emmanuel Macron.
00:32:47 Il parle avec Emmanuel Macron.
00:32:48 Ils s'entendent plutôt bien de ce qui est dit.
00:32:51 Et ensuite, après, il sera capable de pouvoir impulser un agenda gouvernemental pour pouvoir
00:32:54 remettre la France sur les rails avec la majorité actuelle.
00:32:57 Si la majorité change, je proposerais un autre premier ministre.
00:32:59 Moi, je pense que c'est le premier ministre le plus indiqué.
00:33:01 Ensuite, après, est-ce qu'Emmanuel Macron le ferait ? Moi, de ce que j'ai compris sur
00:33:04 les noms pour remplacer Borne, c'est qu'actuellement, et c'était le cas quand Edouard Philippe
00:33:09 est parti, c'est que Macron a un problème, c'est qu'il ne veut pas quelqu'un qui brille
00:33:11 plus que lui.
00:33:12 Et malheureusement, souvent, ce que dit Sarkozy en privé, c'est que souvent, lui, quand
00:33:16 il va dans une voiture, c'est pour pouvoir conduire la voiture.
00:33:19 Donc, est-ce qu'Emmanuel Macron acceptera ? Je ne suis pas totalement sûr.
00:33:21 Ça va être beaucoup plus facile puisqu'il brille de moins en moins.
00:33:23 Donc, ça va être facile à trouver.
00:33:24 En tout cas, c'est un ticket audacieux.
00:33:27 Et si jamais cela venait à arriver, ça aura été dit sur le plateau de 90 minutes Info
00:33:31 Weekend.
00:33:32 À qui pensez-vous, Georges Fenech ?
00:33:33 Moi, je ne vais pas me livrer un pronostic des noms.
00:33:37 Je pense que c'est pas...
00:33:39 De toute façon, c'est au chef de l'État à prendre cette décision.
00:33:42 Ce que je peux peut-être dire à ce stade, c'est quel est pour moi le profil aujourd'hui
00:33:48 qui devrait guider ce choix.
00:33:49 Parce qu'il faut un vrai politique.
00:33:52 Il ne faut pas un haut fonctionnaire.
00:33:55 Bon, Mme Borne a toutes ses qualités, mais ce n'était pas une politique, je dirais,
00:33:59 au sens où on l'entend, comme on l'a connu avec des Chabandelmas, des Pompidou, des
00:34:04 Jospin, des Rocart, et que sais-je encore.
00:34:09 C'est-à-dire un poids politique pour faire jouer, comme je le disais tout à l'heure,
00:34:12 la Constitution, qui gouverne, qu'il gouverne, et qu'il ne soit pas l'exécutant du château,
00:34:17 qu'il gouverne.
00:34:18 Donc déjà, un politique.
00:34:21 Il faut ensuite, me semble-t-il, quelqu'un qui, effectivement, vous l'avez dit l'un
00:34:25 et l'autre, soit en capacité d'inspirer confiance et en même temps de rassembler.
00:34:30 Et je pense même qu'il peut y avoir des personnalités aujourd'hui sans dissolution,
00:34:37 qui pourraient au sein de cet hémicycle, au sein de l'Assemblée nationale, rebattre
00:34:41 les cartes, effectivement, et reconstruire une majorité, mais avec un véritable champ
00:34:46 libre dans l'action gouvernementale, qui pourrait rassembler depuis Horizon, Modem,
00:34:52 LR également, sans qu'LR se soumette à Emmanuel Macron.
00:34:55 Attention, ce n'est pas ce que je dis.
00:34:57 Il ne s'agit pas de rejoindre, je dis de reconstituer avec une nouvelle personnalité
00:35:01 en lui donnant les coups des franches, et de gouverner dans l'incapacité de constituer
00:35:07 une nouvelle majorité et de définir un cap pour les quatre ans qui restent de ce quinquennat.
00:35:11 Il y a une journée décisive demain, bien sûr, avec notamment les votes autour des
00:35:17 motions de censure.
00:35:18 On va avec Elisa Loukrefsky identifier les différentes éventualités, le scénario,
00:35:23 le plus probable dans le calendrier constitutionnel, et on va le décortiquer ensuite avec nos
00:35:27 invités.
00:35:28 Elisa Loukrefsky.
00:35:29 Alors tout d'abord, la motion de censure, c'est une manœuvre politique qui est prévue
00:35:32 dans la Constitution.
00:35:33 Son objectif, c'est d'empêcher l'adoption d'un texte après l'activation du 49.3,
00:35:37 mais également de témoigner de la défiance des parlementaires envers le gouvernement.
00:35:42 Pour être adoptée, elle doit recueillir la majorité absolue à l'Assemblée nationale,
00:35:46 c'est-à-dire au moins 287 voix.
00:35:49 Et la motion de censure transpartisane qui a été déposée, elle pourrait aboutir.
00:35:54 Selon le décompte actuel, 262 députés pourraient probablement la voter.
00:35:59 Dans le détail, 149 de la NUPES, 88 du RN, 20 de l'IOT et 5 députés non inscrits,
00:36:06 ceux qui peuvent faire pencher la balance, ce sont les Républicains.
00:36:09 Ils sont au total 61 à l'Assemblée nationale et d'après nos informations, 10 députés
00:36:14 des Républicains pourraient voter cette motion de censure, et ce, malgré les consignes d'Éric
00:36:18 Ciotti, le président du parti, et d'Olivier Marlex, également président du groupe des
00:36:24 parlementaires républicains.
00:36:26 Dès lors, il manquerait 15 votes pour que la motion de censure soit votée et que le
00:36:30 gouvernement tombe.
00:36:31 Tout dépendra donc de ce que voteront ces députés républicains.
00:36:34 Vont-ils voter cette motion de censure ?
00:36:38 À l'heure actuelle, non, de ce que j'ai compris.
00:36:41 Malheureusement, après, est-ce que ça ne va pas se rapprocher du décompte final ?
00:36:46 Je pense que Georges Fenech a plus d'informations que moi, mais vraisemblablement, ce n'est
00:36:50 pas totalement exclu parce que lorsque vous aviez le premier décompte avant le 49-3,
00:36:56 on disait qu'il y avait à peu près 40 députés républicains et 45 qui allaient
00:36:58 voter la réforme.
00:36:59 Dans le décompte avant le 49-3, on a compris qu'il n'y en avait plus que 29 et il y
00:37:02 en avait 30 qui votaient contre.
00:37:04 Est-ce que dans ces 30-là qui avaient prévu de voter contre la réforme des retraites,
00:37:07 vous n'en avez pas 20-25 qui soient capables de passer la motion de censure ?
00:37:11 Ce n'est pas exclu.
00:37:12 Vous avez un point qui est personnel aussi.
00:37:13 C'est-à-dire qu'en fait, quand vous êtes député LR, vous vous êtes fait marcher
00:37:16 dessus par le gouvernement et la majorité présidentielle pendant six ans maintenant.
00:37:20 On a expliqué lors de la crise des Gilets jaunes que lorsque vous étiez soutené Vauquiez,
00:37:24 vous étiez un type qui roulait en 4x4, en diesel, en pick-up et que vous fumez des clopes.
00:37:28 C'est à peu près ce qu'on vous disait.
00:37:29 Vous êtes député LR, on vous a marché dessus pendant six ans.
00:37:31 On vous a insulté.
00:37:32 On a dit que vous étiez un que moins que rien.
00:37:34 Et lorsqu'Elisabeth Borne engage la responsabilité de son gouvernement, elle dit que les députés
00:37:37 LR doivent se regarder dans une glace parce qu'ils ne suivent pas la cohérence de leur
00:37:40 position passée.
00:37:41 Alors, est-ce que quand vous êtes député LR, est-ce que tout ça joue au dernier moment ?
00:37:45 Ce n'est pas impossible.
00:37:46 Après, il reste un point.
00:37:47 C'est qu'il y a beaucoup de députés LR qui ont peur d'une dissolution et de retourner
00:37:51 devant le scrutin.
00:37:52 Et donc, à l'heure actuelle, il est probable qu'une motion de censure ne passe pas, mais
00:37:55 ce sera tout juste.
00:37:56 Le scrutin, c'est peut-être ce qui va se produire.
00:37:57 On va en parler dans quelques instants.
00:37:58 M. William Té estime que vous avez plus d'informations sur ce qui pourrait se produire, Georges Fenech.
00:38:02 Est-ce que c'est le cas ?
00:38:03 Non, je n'ai pas plus d'informations.
00:38:06 J'en ai sans doute quelques-unes, mais je les garderai peut-être pour vous.
00:38:10 Pour moi ?
00:38:11 Oui.
00:38:12 Mais non.
00:38:13 C'est dommage.
00:38:14 Ce que je crois, au fond, si vous voulez, ce qui me sidère aujourd'hui, c'est que
00:38:19 vous avez tout un gouvernement qui est entre les mains d'une petite poignée de députés
00:38:25 LR qui peuvent le faire tomber.
00:38:27 C'est ça qui est extraordinaire.
00:38:28 Quand je dis ça, c'est pour dire quoi ? C'est pour dire la fragilité de ce gouvernement.
00:38:34 Et s'il ne tombe pas cette fois-ci, mais il tombera prochainement, la prochaine motion
00:38:40 de censure, on est dans une situation d'équilibrisme tellement dangereux que ça va basculer d'un
00:38:46 moment à l'autre.
00:38:47 Donc, quoi qu'il arrive lundi, que la motion de censure ne soit pas votée ou pas, il va
00:38:51 bien falloir rebattre les cartes.
00:38:54 Mais totalement, les LR sont en position de force.
00:38:57 Mais tout à fait, ils tiennent entre leurs mains le gouvernement.
00:38:59 Mais ils les tiennent.
00:39:00 Pourquoi ils vont partir dans des élections où ils ne sont pas sûrs d'avoir plus d'élus
00:39:04 alors que là, ils les tiennent ? Ils viennent de prouver qu'ils tiennent les gouvernements.
00:39:08 Pourquoi s'enlever ça en perdant quelques postes éventuels ? Restons dans cette position.
00:39:13 Les gagnants en groupe politique aujourd'hui, c'est bien sûr les LR qui ont mis à pied
00:39:18 Macron.
00:39:19 Et maintenant, attendez, comme on disait tout à l'heure, on va voir ce que vont faire
00:39:21 les autres bientôt.
00:39:22 On va voir Odem et Horizon, on va voir ce qu'ils vont faire.
00:39:24 Ils risquent de se retrouver près des LR.
00:39:27 Donc, à mon avis, ce n'est pas l'intérêt des LR de voter ça.
00:39:31 Un nouveau gouvernement, c'est inéluctable.
00:39:33 Même si la motion de censure est votée.
00:39:36 C'est le minimum syndical de changer les gens.
00:39:38 Je ne vais pas vous le dire.
00:39:39 Et puis, vous disiez tout à l'heure, vous parliez.
00:39:41 Non, mais c'est vrai qu'il faut changer.
00:39:42 La question, c'est quand est-ce qu'elle va partir, Born ?
00:39:44 Il faut faire ça.
00:39:45 Il faudra qu'elle fasse un peu plus.
00:39:46 On sait très bien pourquoi.
00:39:47 Maintenant, vous disiez, par rapport à Edith Cresson, bien sûr, elle ne peut pas avoir
00:39:51 ce record derrière les épaules.
00:39:52 Maintenant, vous disiez une chose.
00:39:54 En effet, il faut des politiques.
00:39:56 Et Emmanuel Macron ni Elisabeth Ward n'ont siégé dans un conseil municipal.
00:40:00 Ils ne savent pas comment fonctionnent.
00:40:01 Je suis désolé.
00:40:02 On pourra dire ce qu'on veut, mais si vous n'êtes pas passé un moment dans votre vie
00:40:05 par comment fonctionne une ville, les galères qu'on a à tous les maires, on a du mal à
00:40:09 monter en haut.
00:40:10 Voilà ce que je pense aujourd'hui.
00:40:11 Même si les gens ont beaucoup de compétences, il faut comprendre comment fonctionne une
00:40:14 ville.
00:40:15 Parce que quand vous comprenez comment fonctionne une ville, vous comprenez comment ça fonctionne
00:40:17 aussi les citoyens.
00:40:18 Au sujet de la motion de censure, réaction de Manuel Bompard.
00:40:21 Le député de la France Insoumise, invité du grand rendez-vous CNews Europe 1, les
00:40:24 écoute.
00:40:25 Écoutez.
00:40:26 Nous allons voter une motion de censure.
00:40:28 Et quand nous déposons une motion de censure, nous formons le vœu qu'elle puisse être
00:40:31 votée par une majorité des députés à l'Assemblée nationale.
00:40:34 Mais ce n'est pas moi.
00:40:35 Je ne suis pas responsable du fait qu'il y a 88 députés du Rassemblement National
00:40:39 à l'Assemblée nationale.
00:40:40 Ce n'est pas moi, au deuxième tour des dernières élections législatives, qui a été incapable
00:40:43 de choisir entre des députés de la NUPES et des députés du Rassemblement National.
00:40:46 Et ce n'est pas moi non plus qui ai voté pour faire en sorte que des députés du RN
00:40:50 soient vice-présidents de l'Assemblée nationale.
00:40:52 Je souhaite que la première ministre tombe, parce qu'elle est incapable aujourd'hui
00:40:57 de pouvoir continuer à gouverner.
00:40:58 Et après, deux choses l'une.
00:41:00 Soit le président de la République est en capacité de trouver une autre majorité de
00:41:04 députés à l'Assemblée nationale pour soutenir sa politique.
00:41:07 Honnêtement, je ne crois pas que ça existe.
00:41:08 Soit il n'aura pas d'autre choix que d'aller chercher une autre majorité dans le pays.
00:41:11 Et ça, c'est le retour aux urnes.
00:41:13 Voilà, c'est simple.
00:41:14 C'est comme ça que ça fonctionne dans la démocratie.
00:41:15 Quand on a une situation de blocage, on s'en remet aux électrices et aux électeurs.
00:41:19 Et donc l'intérêt de LFI, c'est de retourner aux urnes.
00:41:23 Le scrutin, Georges Fenech.
00:41:24 Ça, vous savez, le scrutin, c'est quelque chose de très mystérieux.
00:41:27 On ne sait pas comment les électeurs réagissent.
00:41:29 Vous avez remarqué que les sondages se trompent souvent ?
00:41:31 Oui.
00:41:32 Vous avez remarqué ça ?
00:41:33 En effet.
00:41:34 Parce que c'est très difficile à sonder.
00:41:35 C'est une matière volatile.
00:41:36 Quelquefois, ça se décide au tout dernier moment, voyez-vous.
00:41:38 Mais je pense que l'histoire n'est pas encore complètement écrite.
00:41:41 Je crois, dans l'hypothèse, on peut le dire, dans l'hypothèse plus vraisemblable que la
00:41:46 motion de Saussure ne soit pas adoptée, ça ne veut pas dire pour autant que le texte
00:41:50 deviendra définitif.
00:41:51 Parce que n'oubliez pas le passage sous les feux roulants du Conseil constitutionnel.
00:41:57 On a voulu utiliser l'article 47.1.
00:41:59 Qu'est-ce que va nous dire le Conseil constitutionnel ?
00:42:01 Mais attendez, ce n'est pas uniquement une loi de finances que vous avez fait adopter.
00:42:05 Vous parlez des régimes spéciaux, vous parlez du problème des seniors dans l'entreprise.
00:42:13 Tout ça, ça n'a plus rien à voir avec une loi purement d'équilibre financier.
00:42:17 Et qui vous dit que le Conseil constitutionnel ne va pas censurer des parties tellement importantes,
00:42:22 si vous voulez, de cette réforme, qu'il va la vider de sa substance et que tout sera
00:42:26 à refaire ? Donc je pense qu'il faut vraiment attendre encore la fin d'histoires qui n'est
00:42:31 pas écrites.
00:42:32 Il se murmure qu'Emmanuel Macron pourrait prendre la parole mardi.
00:42:34 Mardi soir ? Alors déjà, pour dire quoi ? Peut-être à la lumière de ce qui va se
00:42:38 décider demain.
00:42:39 Il va changer, je vous promets.
00:42:41 Là, maintenant, je vais vous écouter.
00:42:43 Mais qu'il reprenne le même truc qu'il y a un an, qu'il ne vienne pas, qu'il ressort
00:42:46 la même vidéo et puis on n'en parle plus.
00:42:47 Vous nous annoncez qu'il va nous dire qu'il va changer, c'est ça ?
00:42:50 Ah ben il est obéissant.
00:42:51 Non mais va-t-il le faire concrètement ?
00:42:52 Français, Français, je ne changerai pas.
00:42:53 Vous n'avez rien compris.
00:42:54 On va descendre sous les 15 %.
00:42:55 Il va falloir qu'il fasse comme toujours, qu'il dise je vais changer, il va changer,
00:43:01 je vais être meilleur.
00:43:02 Il va prendre la parole dans une telle situation de crise mardi, s'il l'a bien compris.
00:43:06 C'est ce qui se dit.
00:43:07 Je ne le savais pas.
00:43:08 C'est ce qui se dit.
00:43:09 Si ce n'est pas pour annoncer quelque chose.
00:43:10 Ah ben c'est clair.
00:43:11 Si ce n'est pas pour annoncer le départ de Born et de Changy.
00:43:12 Là, ce serait une annonce politique majeure ou alors il vaut mieux s'abstenir.
00:43:15 Il n'a pas beaucoup.
00:43:16 Il s'est cessé le feu.
00:43:17 Tout dépend si les motions de censure sont votées ou pas.
00:43:19 C'est peut-être à la lumière de ce qui se passe demain.
00:43:21 Si la motion de censure est adoptée, il annonce la dissolution mardi.
00:43:24 Il n'a pas le choix.
00:43:25 Il est promis.
00:43:26 Donc, il le fera.
00:43:27 Si par cas la motion de censure n'est pas adoptée, soit il annonce le départ de Born,
00:43:31 soit il dit au vu du regard du contexte dans le pays, il retire le texte.
00:43:34 En tout cas, il n'y a pas beaucoup de solutions.
00:43:36 Donc, comme il ne retirera pas le texte, vu que ça lui a coûté politiquement d'arriver
00:43:39 à cette situation-là et qu'il ne va pas aboutir à la dissolution, il va annoncer
00:43:42 le départ de Born.
00:43:43 En tout cas, est-ce qu'il va l'annoncer immédiatement ou est-ce qu'il va annoncer
00:43:46 dans les prochains mois ? Je m'amènerai des consultations avec les oppositions politiques
00:43:50 pour aboutir à un nouveau gouvernement.
00:43:52 Il va aboutir dessus.
00:43:53 Je pense qu'il va dire ça concrètement.
00:43:55 Et la question, ensuite, ce n'est pas celle-ci.
00:43:57 La première question, c'est la question de la majorité, mais c'est surtout la question
00:44:00 de sa politique à lui.
00:44:01 Il ne faut pas qu'il cherche une nouvelle majorité pour faire exactement la politique
00:44:05 sur laquelle ça l'a mené au mur.
00:44:06 La question qui est clé, qu'on attend d'Emmanuel Macron, c'est quelle sera sa politique
00:44:10 et quelle sera sa vision pour essayer de rebondir par rapport à la situation dans laquelle
00:44:13 on est actuellement.
00:44:14 On a des problèmes d'ordre, on a des problèmes de finances publiques, on a des problèmes
00:44:17 de stabilité financière avec les banques qui tombent et comment on fait pour sauver
00:44:20 notre dette et notre salvabilité et assurer la sécurité et les problèmes migratoires
00:44:23 dans notre pays.
00:44:24 C'est tout ça qu'on lui demande avec un nouveau premier ministre.
00:44:26 Georges Pénac, vous vouliez ajouter quelque chose ?
00:44:27 Oui, il faut faire attention parce que sur le plan constitutionnel, vous le savez, le
00:44:33 président de la République ne peut pas démissionner son premier ministre.
00:44:36 Il faut que ce soit le premier ministre qui présente.
00:44:39 On dit que le premier ministre est indéboulonnable une fois qu'il est nommé.
00:44:42 Il faut que le premier ministre présente sa démission.
00:44:44 Et la pratique montre bien qu'il présente sa démission quand le président lui demande
00:44:48 de lui présenter sa démission.
00:44:50 Tout ça, ça veut dire qu'il faudrait que le lundi, Mme Borne ait déjà demandé à
00:44:57 se retirer pour que mardi, il puisse l'annoncer.
00:44:59 Elle a dit jeudi qu'elle était infusible.
00:45:01 Elle a dit qu'elle était infusible.
00:45:02 Donc ça peut être un scénario assez vraisemblable.
00:45:05 Et on salue d'ailleurs, en tout cas ses partisans, son courage d'avoir mis son avenir
00:45:10 et celle de son gouvernement…
00:45:11 Ce n'est pas ses qualités personnelles ni son courage personnel que moi je salue
00:45:16 d'ailleurs parce que vraiment c'est une femme de mérite, je dirais, d'honnêteté.
00:45:21 Mais elle a hérité d'une situation inédite de prendre un gouvernement sans majorité.
00:45:27 Mais la question c'est est-ce que ça va suffire à calmer ?
00:45:31 Non.
00:45:32 Je ne crois pas.
00:45:33 Parce que c'est le texte qu'il faut…
00:45:34 Alors ils vont changer de gouvernement, ils vont changer de premier ministre.
00:45:37 Mais est-ce que le peuple français va accepter seulement ça ?
00:45:40 Non, je ne crois pas.
00:45:41 Je pense que le peuple français veut clairement un retrait de cette loi.
00:45:44 Pas un casting.
00:45:45 Oui, ce n'est pas un casting.
00:45:46 Le film est là aujourd'hui.
00:45:47 Même si on change les acteurs…
00:45:48 Non, mais le problème ce n'est pas le nom, c'est la politique qui est menée.
00:45:51 Exactement.
00:45:52 Oui.
00:45:53 Donc s'il n'annonce pas qu'il veut le changement, pourquoi faire ?
00:45:55 En continuant à en parler, on évoque encore une fois, pour terminer cette deuxième demi-heure
00:45:59 de 90 minutes Info Weekend, cette crise sociale que traverse la France et pas seulement sur
00:46:03 le front des retraites, l'inflation qui s'est installée notamment.
00:46:06 On prend cet exemple de Strasbourg où un vendeur et délégué CGT de chez Castorama
00:46:11 s'est mis en grève de la faim pour réclamer des hausses de salaire général.
00:46:15 Il n'arrive plus à joindre les deux bouts et dort dans sa voiture.
00:46:18 Margot Naudin.
00:46:19 Depuis le 13 mars, Xavier, 34 ans, fait la grève de la faim devant le magasin Castorama
00:46:27 dans lequel il travaille.
00:46:28 Le but ? Visibiliser sa condition de travailleur pauvre, partagée par plusieurs de ses collègues.
00:46:34 Trop de salariés sont obligés de vivre dans leur véhicule.
00:46:38 Beaucoup de salariés ne mangent plus à leur faim, donc sautent des repas.
00:46:41 Certains font aussi des crédits à la consommation pour remplir leur frigo ou même leur plein
00:46:46 de carburant.
00:46:47 Dans sa voiture où il passe également ses nuits, un duvet, plusieurs packs d'eau et
00:46:51 de la grenadine.
00:46:52 Même s'il est conscient du risque pour sa santé, Xavier a un message important à faire
00:46:56 passer.
00:46:57 L'alimentaire c'est la santé.
00:46:58 Et là ce que je fais, c'est ma santé.
00:47:00 C'est pour ça que c'est quand même grave d'en venir là.
00:47:03 Mais je n'ai pas le choix.
00:47:04 Parce que derrière, il y a un mur.
00:47:05 Il y a un mur qui est Castorama, la direction générale, qui n'écoute pas cette précarisation
00:47:09 qui est grandissante et qui est de leur faute, due à des salaires trop bas.
00:47:12 En février dernier, huit employés avaient passé la nuit dans l'un des magasins de
00:47:15 l'enseigne dans le but d'obtenir une hausse des salaires.
00:47:19 Une requête qui, selon eux, serait restée sans réponse.
00:47:22 La direction de Castorama affirme cependant avoir procédé à une revalorisation de la
00:47:27 grille salariale ainsi qu'à une augmentation générale minimum de 70 euros.
00:47:32 Avec des cas similaires de plus en plus fréquents, Ludo Victoro, ce n'est pas un exemple isolé.
00:47:38 Ces Français-là, ces gens-là, la réforme de la retraite, le 49-3, ça ne les concerne
00:47:42 pas.
00:47:43 Ils ont d'autres priorités.
00:47:44 C'est ça aussi qu'il faut entendre.
00:47:45 Le vrai problème aujourd'hui en France, c'est le pouvoir d'achat.
00:47:50 Ces gens-là n'arrivent plus à s'en sortir.
00:47:52 Quand vous augmentez de 10% le prix des consommations, si vous n'avez pas plus de 10% de votre salaire,
00:47:56 vous faites comment ? Et quand vous êtes juge juge au SMIC, vous faites comment ?
00:47:59 Il y a même maintenant des viandes qui sont mis sous scellé avec des trucs.
00:48:03 Parce qu'aujourd'hui, les vols qui sont faits…
00:48:05 Les détecteurs.
00:48:06 Oui, c'est plus des vols qui sont faits pour du matériel vidéo, c'est fait pour
00:48:10 la nourriture.
00:48:11 De plus en plus de vols sont faits sur la nourriture.
00:48:13 Viande et poissons frais, vous avez raison.
00:48:15 On met les codes barres et ça sonne si on sort sans payer.
00:48:18 Voilà, donc là, la plupart des vols sont du assassinat.
00:48:20 On vole pour manger en France aujourd'hui.
00:48:23 Il est évident qu'avec cette hausse des prix, on est obligé de suivre.
00:48:26 Sinon, les petits salaires, ils ne pourront plus manger.
00:48:29 On marque une pause, on se retrouve dans quelques instants avec nos invités.
00:48:32 Troisième et dernière partie de 90 minutes Info Week-end sur CNews.
00:48:35 La troisième et dernière partie de 90 minutes Info Week-end sur CNews avec Georges Fenech,
00:48:45 Ludovic Thoreau, William T. et Mathieu Devese pour les infos.
00:48:48 La popularité d'Emmanuel Macron chute à son niveau le plus bas depuis la crise des
00:48:55 Gilets jaunes.
00:48:56 C'est le résultat du baromètre mensuel de l'IFOP publié par le Journal du Dimanche.
00:49:00 La cote de popularité du chef de l'État s'écroule à 28% en mars.
00:49:04 Depuis décembre, elle a subi une baisse de 8 points.
00:49:06 Elle avait atteint son niveau le plus faible, 23% en décembre 2018.
00:49:11 Emmanuel Macron devrait d'ailleurs s'exprimer en début de semaine.
00:49:14 Le gouvernement peut-il tomber ? Deux motions de censure ont été déposées pour tenter
00:49:19 de le renverser.
00:49:20 Une motion transpartisane portée par le groupe Lyotte et co-signée par des élus de la NUPES,
00:49:25 le Rassemblement national a lui déposé sa propre motion de censure.
00:49:28 Elles seront examinées à l'Assemblée nationale demain à partir de 16h.
00:49:32 Demain commenceront également les épreuves de spécialité du Bac.
00:49:36 Les 500 000 candidats vont-ils pouvoir passer l'examen dans les meilleures conditions ?
00:49:39 Plusieurs syndicats enseignants appellent à la grève contre la réforme des retraites.
00:49:43 Et dans le même temps, le mouvement dans les transports pourrait perturber les candidats
00:49:47 pour arriver à temps sur les lieux d'examen.
00:49:49 Un thème traité en fin d'émission dans 90 minutes info.
00:49:53 En effet, mais d'abord nous parlons de la grève des éboueurs.
00:49:58 A Paris, 10 000 tonnes de déchets n'ont ramassé.
00:50:00 Toujours une situation pour le moins confuse.
00:50:02 Le ministre de l'Intérieur assure que la réquisition des agents de propreté de la
00:50:06 ville qui l'a ordonné fonctionne.
00:50:08 Ces news étalées vérifiées sur place.
00:50:10 Avec vous, Maureen Vidal, vous vous trouvez à proximité de l'un des centres d'incinération
00:50:14 des déchets à Issy-les-Moulineaux.
00:50:16 Que se passe-t-il ?
00:50:17 Exactement Lionel, un barrage filtrant est organisé par la CGT, CGT Transport.
00:50:25 Alors comment ça fonctionne ?
00:50:26 C'est assez simple, je vous explique.
00:50:28 Ils laissent entrer des camions de collecte des ordures au compte-gouttes pour venir décharger
00:50:32 leurs déchets.
00:50:33 Ils ont entre 15 et 20 minutes chacun avant de ressortir.
00:50:35 Habituellement, le site reçoit 150 camions environ par jour qui viennent décharger leurs
00:50:39 ordures.
00:50:40 Aujourd'hui, moins d'une trentaine se sont présentés ici.
00:50:42 Pour vous dire, seulement deux camions sont passés ici sur les deux dernières heures.
00:50:46 Les déchets sont stockés dans des fosses profondes puisque l'incinérateur ne fonctionne
00:50:50 pas.
00:50:51 Les agents étant en grève, le but des syndicats est de revendiquer les droits de tous, des
00:50:54 éboueurs mais aussi l'élargissement des régimes spéciaux.
00:50:56 Ce barrage filtrant est en vigueur depuis le 7 mars et les camions entrent depuis hier.
00:51:00 Et d'ailleurs, il est composé de nombreuses personnes qui sont venues soutenir cette manifestation
00:51:05 des éboueurs.
00:51:06 Je vous propose d'écouter l'un d'eux.
00:51:07 Tout simplement pour soutenir la motion de censure qu'on espère voir votée lundi ou
00:51:14 mardi.
00:51:15 On est là pour les compagnes, pour maintenir la pression au niveau de l'Etat, pour leur
00:51:17 faire comprendre que ce n'est pas parce qu'il y a un 49.3 que ça va nous freiner et qu'on
00:51:21 est désespérés.
00:51:22 Au contraire, on maintient la lutte, on intensifie même les choses.
00:51:25 Après, oui, on a le devoir de laisser passer les camions pour pas qu'il y ait réquisition,
00:51:29 pour pouvoir continuer à lutter.
00:51:31 Maintenant, pour nous, ça ne change rien.
00:51:33 On va juste continuer comme c'est actuellement, en faisant quand même notre travail.
00:51:37 Mais voilà, en attendant que le 49.3 soit bloqué par la motion de censure ou non.
00:51:43 Et à ce moment-là, on verra ce qu'on fait par la suite.
00:51:45 Les travailleurs du secteur de la collecte des déchets présents ici nous ont confié
00:51:51 ne pas pouvoir tenir deux ans de plus pour travailler.
00:51:54 Dûs aux dangerosités auxquelles ils sont exposés, dû à leur travail dans la vie
00:51:59 de tous les jours, ils comptent bien tenir leurs revendications, leurs manifestations
00:52:02 et surtout la grève jusqu'à l'abandon total de cette réforme des retraites engagées.
00:52:07 Ils appellent même leurs concitoyens à une grève générale.
00:52:11 Maureen Vidal en direct d'ici les Moulinots, auprès de ce centre d'incinération,
00:52:16 avec les images de Laura Lestrade.
00:52:17 Très intéressant de voir cette situation, Ludo Victorot et ces usines d'incinération
00:52:23 des déchets qui jonchent encore les trottoirs de Paris et de la capitale.
00:52:27 Donc aujourd'hui, les usines d'incinération qui sont bloquées,
00:52:31 si les éboueurs ne veulent pas travailler deux ans de plus,
00:52:34 ils peuvent faire la grève encore deux semaines de plus.
00:52:37 Et là, ça va devenir très problématique.
00:52:39 Oui, parce que là, on commence à toucher à la santé publique.
00:52:41 Il y a déjà 6 millions de rats à Paris, 6 millions.
00:52:44 Là, ça va être la fête pour les rats tous les soirs.
00:52:46 Il n'y a pas de problème.
00:52:47 Donc là, on a un problème de santé publique parce qu'il y a l'urine des rats
00:52:51 véhicule la léptospirose, mais il y a plein d'autres maladies, les odeurs, tout ça.
00:52:55 Là, il y a un problème vraiment de santé publique.
00:52:57 Alors, le droit de grève, bien sûr, il se met, mais dans ces cas-là,
00:53:00 je pense qu'il faut que l'État réquisitionne ce droit pour enlever cela.
00:53:05 Oui, mais force est de constater que ça ne marche pas,
00:53:06 parce que bien que les éboueurs aient été réquisitionnés,
00:53:09 pour assigner les déchets, c'est bloqué.
00:53:11 Qu'est-ce qu'on en fait alors des poubelles ?
00:53:13 Si l'État n'arrive pas à réquisitionner qui ils veulent, ou des camions,
00:53:17 ou voir même les militaires pour vider ça, l'État ne sert à rien.
00:53:22 L'État doit nous protéger aussi au point de vue sanitaire.
00:53:24 Mais là, il y a une guerre entre Madame Hidalgo et l'État,
00:53:26 et tout simplement, on le voit dans les réseaux.
00:53:28 Et voilà pour qui est le coupable et tout.
00:53:29 Mais excusez-moi, on doit pouvoir maintenant en France
00:53:33 réquisitionner des gens pour enlever les poubelles.
00:53:35 C'est avant tout une confrontation entre le gouvernement
00:53:37 et la mairie de Paris pour vous, William T ?
00:53:39 C'est une question d'image également.
00:53:41 C'est une question d'image, parce qu'Anne Hidalgo
00:53:42 soutient l'opposition contre la réforme des retraites.
00:53:45 Quand vous regardez la grève des éboueurs, si je ne me trompe pas,
00:53:47 il n'y a que 16% des éboueurs qui sont...
00:53:48 Oui, ils sont 1 sur 5.
00:53:49 1 sur 5, à peu près 20%.
00:53:50 Absolument.
00:53:51 C'est un peu plus que...
00:53:51 Non, non, 6%.
00:53:53 6%. Moi, j'avais entre 16% à peu près.
00:53:55 En tout cas, beaucoup veulent travailler.
00:53:57 Beaucoup veulent travailler.
00:53:58 Et donc, du coup, ils sont empêchés de travailler
00:54:00 par à la fois les centres d'incinération
00:54:03 et par ceux qui bloquent les accès.
00:54:04 Et donc, du coup, le gouvernement est tout à fait légitime
00:54:06 à pouvoir réquisitionner ou ouvrir de force le passage.
00:54:10 On a Anne Hidalgo qui bloque.
00:54:11 Mais pourquoi est-ce qu'Anne Hidalgo bloque ?
00:54:12 Parce qu'elle se dit qu'en soutenant l'opposition
00:54:14 à la réforme des retraites, elle gagnera des voix
00:54:16 en vue de sa propre élection en 2026.
00:54:18 Donc, se joue uniquement, non pas une question de conflit personnel,
00:54:22 mais uniquement d'égo personnel d'Anne Hidalgo,
00:54:24 qui essaye de faire oublier son affaire de note de frais
00:54:26 pour essayer de se propulser en vue de la municipale 2026,
00:54:29 au vu de son bilan calamiteux,
00:54:30 et de surfer sur l'opposition contre la réforme des retraites.
00:54:33 Et moi, je pense qu'il faut poser une question sur Anne Hidalgo,
00:54:35 avec tout ce qu'elle a fait.
00:54:36 Je pense qu'il faut à la fois réquisitionner les éboueurs pour,
00:54:39 parce que comme l'a rappelé Ludovico,
00:54:40 c'est une question de santé publique,
00:54:42 et je pense qu'il faut aborder une autre question,
00:54:44 c'est celle de la mise sous tutelle de la mairie de Paris par l'État,
00:54:47 dans la mesure où, même s'il n'y avait pas de problème
00:54:48 d'éboueurs et de poubelles,
00:54:49 on avait des problèmes partout dans Paris.
00:54:51 Et donc, je pense que le gouvernement doit avoir le courage,
00:54:53 au moins, ce serait une bonne action, de mettre Paris sous tutelle.
00:54:55 Sur la grève des éboueurs, pensez-vous, Georges Fenech,
00:54:58 que ce mouvement, cette grève, puisse bloquer le pays,
00:55:01 comme l'ont fait les raffineries il y a quelques mois ?
00:55:03 D'ailleurs, les raffineries, ça commence, ça y est, c'est parti.
00:55:06 Il y a notamment la plus grosse raffinerie totale qui est bloquée,
00:55:10 qui ne fonctionne pas actuellement.
00:55:12 Donc déjà, on commence à avoir des files d'attente
00:55:14 près des stations essence.
00:55:15 Mais les éboueurs peuvent aussi paralyser la capitale,
00:55:20 et si tout le mouvement s'étend sur le territoire,
00:55:22 Georges Fenech, ça peut être tout le pays.
00:55:24 Oui, moi, je pense qu'il n'y a pas vraiment de risque, à mon avis.
00:55:28 Vous avez rappelé, d'abord, il y a une petite minorité,
00:55:31 en fait, d'éboueurs qui sont en grève, c'est 6%.
00:55:35 Et rappelez-vous que le gouvernement, le ministre de l'Intérieur,
00:55:39 avait pris par réquisition l'ordre de débloquer les dépôts de raffineries.
00:55:45 Donc, il doit faire la même chose pour les incinérateurs.
00:55:47 Il doit débloquer l'entrée des incinérateurs,
00:55:50 sous forme de réquisition avec la force publique.
00:55:53 Et à partir de là, tout rentre dans l'ordre.
00:55:54 Mais je ne veux pas douter une seule seconde que ça va être refait,
00:55:57 parce que, comme l'a rappelé Ludovic,
00:55:59 c'est vraiment un problème de santé publique.
00:56:01 Je le fais moi, je fais l'expérience tous les jours
00:56:03 parce que j'ai le même problème devant chez moi,
00:56:05 et ça devient absolument insupportable.
00:56:07 Mais qu'est-ce qu'ils attendent ?
00:56:08 Qu'est-ce qu'ils attendent ?
00:56:08 C'est la question.
00:56:09 Mais qu'est-ce qu'ils attendent ?
00:56:10 Parce que la réquisition d'accord, elle existe.
00:56:12 William a dit un mot important, l'égo, ça ne se voit pas.
00:56:15 L'égo, l'égo du président, l'égo du maire de Bahe,
00:56:18 on l'arrête un peu parce que les citoyens,
00:56:20 eux, ils ont envie de vivre bien.
00:56:21 Et Georges l'a dit, il y a un problème de santé publique.
00:56:23 Donc maintenant, il n'y a pas de discussion à avoir.
00:56:25 On a bien été durs au niveau du Covid,
00:56:27 quand il y avait un problème de santé publique et de vaccination.
00:56:29 Là, on a un risque de santé publique.
00:56:30 Eh bien, on agit aussi fort.
00:56:32 On peut le dire en chanson,
00:56:33 parce que les personnalités s'en mêlent, évidemment.
00:56:35 Pierre Perret, depuis hier, vous avez peut-être déjà entendu
00:56:38 ce nouveau morceau de Pierre Perret, qui est un monument,
00:56:41 on peut le dire, de la culture française,
00:56:44 et qui illustre avec sa poésie la crasse
00:56:47 et les ordures dans les rues de Paris.
00:56:49 On l'écoute et on réagit ensuite avec nos invités.
00:56:53 Dans Paris, Paris dégoûtant,
00:56:57 Seuls les rats sont contents.
00:57:00 Ils savent qu'ici les végans n'est pas idiot,
00:57:04 Les nourrissent qu'avec du bio.
00:57:07 Pour traverser les tranchées, les travaux,
00:57:11 C'est pire que le col de Roncesvaux.
00:57:14 Les déjections qui fleurissent les trottoirs,
00:57:18 Des corses grondent les potoirs.
00:57:21 Ouf Paris, Paris on l'est dit,
00:57:25 Dans quel état ils t'ont mis,
00:57:28 Ils avaient promis Nirvana,
00:57:32 Et c'est la Bérezina.
00:57:34 Je vous l'annonce, c'est le tube de printemps.
00:57:37 Ça, vous allez l'entendre partout, toutes les radios,
00:57:39 toutes les chaînes de télé, et on va se procurer cette chanson,
00:57:42 en reprenant en chœur, d'ailleurs, sans doute,
00:57:44 avec Pierre Perret et Ludovic Thoreau, n'est-ce pas ?
00:57:45 Vous savez que Paris est la quatrième ville au monde
00:57:49 en nombre de rats, quatrième ville au monde.
00:57:52 La première, c'est une ville qui est en Inde.
00:57:54 Mais il y a aussi, je l'ai écouté quand même,
00:57:55 il y a des moments, les crânes de piaf
00:57:56 qui bouffent des graines à la mairie.
00:57:58 Il faut l'écouter, c'est bien.
00:58:00 Je ne suis pas sûr qu'il parlait de ça,
00:58:01 peut-être qu'il parlait d'autres personnes, d'accord ?
00:58:03 Les crânes de piaf qui bouffent des graines à la mairie.
00:58:07 Il est sur YouTube, regardez.
00:58:09 Non, mais il est très fort.
00:58:10 Il est très fort. C'est formidable, cette chanson.
00:58:12 Avant, il avait ouvré la cage aux oiseaux.
00:58:13 Maintenant, il faudrait peut-être ouvrir les rats
00:58:14 et puis les mettre dehors.
00:58:15 Mais évidemment que c'est fort.
00:58:16 Il y a eu d'autres chansons très populaires aussi.
00:58:17 En plus, il est sur un vélo, il traverse.
00:58:19 Mais il parle aussi des travaux.
00:58:21 Il y a des travaux partout.
00:58:22 C'est le bras. Enfin, il n'y a pas que les rats.
00:58:24 Ce qui est fou quand même, William T,
00:58:26 c'est que Pierre Perret, avec un peu de sourire,
00:58:29 avec beaucoup de talent et avec sa poésie,
00:58:31 est en train de décrire une situation
00:58:32 que tout le monde subit et dont personne ne peut être fier.
00:58:35 C'est-à-dire Paris, qui même avant les manifestations
00:58:39 et la grève des éboueurs autour de la réforme des retraites,
00:58:42 était devenu, pardonnez-moi, dégueulasse.
00:58:44 Moi, ce qui me fait peur, c'est que cette chanson
00:58:46 fasse soit l'hymne officieux des Jeux olympiques de 2024
00:58:50 de la part des touristes.
00:58:51 D'ailleurs, ils ont mis un rat, c'est le nouvel hymne.
00:58:53 C'est possible parce qu'en fait, moi, quand vous allez sur TikTok
00:58:56 ou sur différentes plateformes,
00:58:57 vous voyez les différents touristes
00:58:58 décrire l'état de la capitale.
00:59:00 Donc, il n'y a pas uniquement que les Parisiens
00:59:01 ou ceux qui viennent à Paris qui décrivent cet état-là.
00:59:03 Quasiment tout le monde vit cet état-là.
00:59:05 Et la question qui se pose, c'est comment la mairie à Nidalgo
00:59:07 ne voit pas le même état que nous.
00:59:09 Et donc, le fait que Paris soit saccagé.
00:59:10 Je pense que ça pose plusieurs questions.
00:59:12 La première, c'est quelles sont les compétences d'un maire
00:59:14 et les responsabilités d'un maire ?
00:59:15 La deuxième, c'est est-ce que le gouvernement
00:59:16 doit intervenir ou pas ?
00:59:17 Et la troisième que je vois, c'est ensuite,
00:59:19 comment on fait pour restaurer notre capitale
00:59:21 à 500 jours des JIO ?
00:59:22 Je crois qu'on a donné le coup de départ
00:59:24 des 500 jours il y a quelques jours.
00:59:26 Donc, comment on va faire pour remettre Paris en marche,
00:59:28 que ce soit au niveau de la propreté,
00:59:29 au niveau de la dégradation, des finances publiques,
00:59:32 de la sécurité, des rats, etc.
00:59:33 J'ai l'impression qu'on a des problèmes illimités.
00:59:35 Vous pouvez me donner une heure,
00:59:36 je n'arriverai pas à tout dénommer.
00:59:39 Beaucoup de secteurs impactés évidemment
00:59:41 par ces mouvements de grève, par cette mobilisation,
00:59:43 par cette réforme, par la colère de la rue,
00:59:45 par les débats politiques et une institution,
00:59:47 le baccalauréat.
00:59:48 Le baccalauréat est menacé.
00:59:49 Alors, vous savez, désormais,
00:59:51 il y a une partie du baccalauréat
00:59:53 avec les spécialisations qui démarrent demain.
00:59:56 Notamment, les lycéens de Terminales
00:59:57 sont convoqués pour les épreuves de spécialité.
01:00:00 Les enseignants appellent à faire grève
01:00:02 avant, pendant et après ces examens
01:00:06 pour s'opposer justement à la réforme des retraites,
01:00:08 avec les explications de Mathilde Ibanez.
01:00:11 Le bac, maintenu ce lundi dans un climat particulier.
01:00:15 Les plus de 500 000 élèves vont devoir passer
01:00:17 leurs épreuves de spécialité en pleine grève.
01:00:19 C'est très compliqué de savoir comment ça va se passer
01:00:21 parce qu'on est plutôt sur d'éventuelles initiatives locales
01:00:26 et prises de décisions locales dans tel ou tel lycée.
01:00:29 On peut aussi imaginer des épreuves
01:00:31 qui se passent en mode dégradé,
01:00:33 c'est-à-dire qu'au lieu d'avoir deux surveillants par salle,
01:00:35 il pourrait n'y en avoir qu'un seul.
01:00:37 Un examen important qui représente un tiers de la note au bac,
01:00:40 un stress pesant pour Alicia.
01:00:41 On nous a préparé toute l'année avec plusieurs bacs blancs
01:00:46 dans des conditions réelles,
01:00:48 nous dire "voilà c'est comme ça que ça va se passer,
01:00:49 comme ça que ça va se passer"
01:00:50 et au final on va se retrouver à l'examen
01:00:52 et déjà on ne sait pas si ça va se passer comme ça.
01:00:54 Du côté des parents, ce mélange stress et colère.
01:00:57 Beaucoup comprennent les revendications
01:00:58 mais ne cautionnent pas l'action menée par les grévistes.
01:01:01 J'ai l'impression qu'ils prennent nos enfants en otage
01:01:03 alors qu'eux ils n'ont rien demandé de tout ça.
01:01:06 Malheureusement ils subissent tout le système
01:01:08 que les grévistes ont mis en place et que nous on a mis en place.
01:01:12 Donc ils subissent tout ça.
01:01:13 Pour moi c'est une sorte de prise d'otage qui n'a pas lieu d'être.
01:01:18 Surtout que ce sont ces enfants-là qui doivent avoir un bon travail
01:01:21 pour pouvoir payer une retraite plus tard.
01:01:22 Pour moi c'est une double peine et je trouve ça totalement injuste.
01:01:25 Les syndicats d'enseignants appellent à une nouvelle manifestation ce jeudi.
01:01:28 Des épreuves du MACC menacées,
01:01:31 le stress évidemment pour les élèves, Georges Fenech,
01:01:33 mais on a aussi le sentiment que ce sont les pans du pays
01:01:37 qui sont en train de céder de part et d'autre,
01:01:39 que cela fuit un tout petit peu.
01:01:41 Là si maintenant on empêche les élèves de Terminal de passer le bac,
01:01:45 on n'en sort plus.
01:01:46 Oui, il faut rappeler à ce stade déjà les préjudices énormes
01:01:51 qu'ont subi les étudiants à cause du confinement, du Covid.
01:01:54 Et là on rajoute une couche en les menaçant,
01:01:57 en les prenant en otage en fait c'est vrai,
01:01:59 pour ces examens du baccalauréat.
01:02:01 Mais si je comprends bien il ne s'agit pas de mots d'ordre
01:02:03 de syndicats au niveau national, ce sont des initiatives…
01:02:07 Des syndicats de proviseurs.
01:02:08 Oui, locaux.
01:02:09 Mais on n'a aucune certitude, c'est ça le problème.
01:02:10 C'est-à-dire que demain les élèves vont arriver,
01:02:12 peut-être que leur épreuve aura lieu, peut-être.
01:02:15 Oui, ben écoutez on ne doit pas faire porter de préjudice
01:02:19 à ces lycéens qui doivent passer leur bac.
01:02:22 Il faut trouver d'autres modes de contestation,
01:02:26 peut-être manifester comme ils le font d'ailleurs,
01:02:29 mais pas empêcher les étudiants de passer leurs examens,
01:02:31 ce n'est pas possible.
01:02:32 Il y a des limites tout de même.
01:02:34 Il ne faut pas prendre la jeunesse en otage,
01:02:36 ils y sont pour rien.
01:02:39 Le bac c'est un moment plein d'émotion,
01:02:42 on a travaillé depuis des années et des années,
01:02:44 on ne peut pas leur faire rater ça.
01:02:46 Un ado c'est quelqu'un de très sensible,
01:02:48 qui prépare ça, ce soir je ne vais pas savoir si demain je vais y aller,
01:02:51 non mais ce n'est pas sérieux.
01:02:52 Ne prenons pas la jeunesse en otage.
01:02:54 Les coupables ce n'est pas eux.
01:02:55 Les coupables ils ne sont pas là, les coupables ils sont autre part.
01:02:57 Oui, mais les coupables, les usagers dans la ville de Paris avec les poubelles,
01:03:01 les usagers de la SNCF ne sont pas coupables aussi.
01:03:05 Oui, mais il y a des moments importants dans la vie des bacs.
01:03:07 Les mineurs et les enfants encore moins.
01:03:09 Oui, c'est vrai qu'il y a l'aspect symbolique aussi, William T,
01:03:12 qui entre en ligne de compte sur ce sujet.
01:03:14 C'est le bac, c'est le baccalauréat,
01:03:16 ça nous ramène tous à notre propre bac.
01:03:18 Moi je pense que déjà mettre les élèves dans une incertitude,
01:03:21 alors qu'ils préparent une épreuve est déjà compliqué.
01:03:23 C'est-à-dire que déjà ils doivent préparer leur épreuve,
01:03:24 si on puisse avoir de l'incertitude
01:03:26 sur le fait que l'épreuve ait lieu ou pas,
01:03:28 ça rend la chose plus compliquée.
01:03:29 Le deuxième point, c'est l'argumentaire qui est tenu.
01:03:31 On est là pour sauver votre réforme,
01:03:32 mais pour sauver la réforme des retraites,
01:03:34 il faut bien que des enfants,
01:03:35 soit diplômés, travaillent pour financer le système de retraite.
01:03:38 Donc déjà l'argument ne tient pas.
01:03:40 Le deuxième point, c'est que moi j'ai toujours un problème avec le droit de grève,
01:03:42 c'est que autant le droit de grève est constitutionnel
01:03:45 et à les manifester est tout à fait constitutionnel,
01:03:48 et même parfois légitime au regard des revendications,
01:03:50 et on peut saluer des personnes qui s'engagent pour des causes plus grandes qu'eux,
01:03:53 mais moi j'ai toujours un problème avec des personnes
01:03:54 qui lorsqu'ils font grève, essayent de pourrir la vie des autres.
01:03:57 Ceux qui essayent d'aller travailler,
01:03:58 ceux qui essayent de se déplacer,
01:04:00 ceux qui essayent de se déplacer pour aller prendre une épreuve.
01:04:02 Et donc je pense que je suis parfaitement d'accord
01:04:04 avec le parent d'élève qui dit qu'en fait,
01:04:06 une partie des Français est prise en otage
01:04:08 entre les grévistes et Emmanuel Macron,
01:04:10 et au final c'est eux qui vont payer la note in fine,
01:04:12 que ce soit sur la réforme des retraites
01:04:13 et au final des deux mois de préparation de la réforme.
01:04:16 C'est peut-être globalement aussi, Georges Fenech,
01:04:18 la colère des enseignants,
01:04:19 on en a parlé sur ce plateau il y a quelques semaines,
01:04:21 voire quelques mois maintenant,
01:04:23 qui peuvent se retrouver dans des situations compliquées.
01:04:25 Plusieurs associations de professeurs de spécialité
01:04:28 qui critiquaient déjà en septembre dernier
01:04:30 le calendrier de ces épreuves anticipées,
01:04:31 puisque c'est là aussi une réforme
01:04:33 qui a été établie et mise en place il y a peu de temps,
01:04:37 avec Jean-Michel Blanquer, c'était en 2019.
01:04:40 Donc peut-être tout ceci, tout ce magma,
01:04:42 fait que cette colère s'exprime et qu'en effet,
01:04:44 ce sont les élèves qui payent les pots cassés.
01:04:46 On n'a pas du tout réglé la question du statut de l'enseignant,
01:04:50 de son salaire, il y a eu quelques petites augmentations,
01:04:53 on se souvient, mais le malaise est beaucoup plus profond.
01:04:57 Il y a un niveau de recrutement, nous le savons,
01:04:59 il y a un problème d'effectifs,
01:05:01 il y a de moins en moins de candidats,
01:05:03 il y a des salaires qui ne sont pas attractifs,
01:05:05 il y a des menaces qui pèsent, même physiques.
01:05:07 Il n'y a pas encore si longtemps,
01:05:08 cette enseignante qui a été assassinée, on s'en souvient.
01:05:11 Donc tout cela crée, si vous voulez,
01:05:13 un climat extrêmement anxiogène
01:05:15 pour tous ces enseignants et ces jeunes enseignants.
01:05:18 Et on comprend qu'ils leur revendiquent.
01:05:21 On est de leur côté, c'est comme pour les infirmières, les médecins,
01:05:24 on est de leur côté tous, autant que nous sommes.
01:05:27 Mais attention, encore une fois,
01:05:28 à ne pas faire payer à des jeunes enfants,
01:05:31 à des adolescents qui se préparent pour l'avenir,
01:05:33 les conséquences de ce qui n'est pas de leur responsabilité.
01:05:36 Et on touche à une institution,
01:05:38 ce qui veut dire, et on va conclure avec cela,
01:05:39 Ludovic Thoreau, c'est que le pays est vraiment bordélisé.
01:05:43 Il est bordélisé parce qu'en fait, on n'a rien réglé.
01:05:46 On n'a pas réglé l'enseignement,
01:05:48 on n'a pas réglé la santé,
01:05:50 on n'a pas réglé la violence,
01:05:51 on n'a pas réglé l'immigration.
01:05:53 En fait, on n'a rien réglé.
01:05:54 On a fait des conventions citoyennes
01:05:56 où soi-disant le président, bien sûr,
01:05:58 lire tout et puis appliquer.
01:06:00 Et à la fin dire, je n'en ai rien à faire, d'accord ?
01:06:01 Voilà où on en est aujourd'hui.
01:06:02 Il n'y a rien eu de réglé dans ce quinquennat
01:06:05 et encore moins dans le précédent.
01:06:07 On continue à en parler sur l'antenne de CNews.
01:06:09 Merci de nous avoir accompagnés.
01:06:10 Merci à tous les trois.
01:06:11 Eliott Beuval dans quelques instants, punchline.
01:06:13 Et bien sûr, on se retrouve sur cnews.fr.
01:06:16 A très bientôt.
01:06:17 ♪ ♪ ♪