90 Minutes Info du 18/04/2023

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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour, bienvenue sur CNews. 90 minutes en faux, nous sommes ensemble cet après-midi.
00:00:05 Je vous présente les invités et les thèmes dont nous allons débattre dans un tout petit instant.
00:00:09 Juste le temps de retrouver Adrien Spiteri pour le journal.
00:00:13 L'exécutif veut accélérer les réformes et sortir de la crise.
00:00:20 Emmanuel Macron se donne son jour pour agir au service de la France.
00:00:24 La feuille de route a été à présenter en Conseil des ministres.
00:00:28 Aujourd'hui, trois chantiers principaux ressortent, comme le travail, l'immigration,
00:00:33 mais aussi la santé et l'éducation.
00:00:36 La vitesse maximale autorisée sur le périphérique parisien va-t-elle bientôt diminuer ?
00:00:41 Elle pourrait être abaissée de 70 à 50 km/h dès la fin 2024,
00:00:47 en cause de la possible mise en place de la voie dédiée au covoiturage et au transport collectif.
00:00:53 À Paris, la vitesse a déjà été abaissée par la mairie.
00:00:56 La majorité des rues sont désormais limitées à 30 km/h.
00:01:00 Et puis, Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine sur le front.
00:01:04 Le président ukrainien s'est rendu ce mardi dans la ville d'Avdivka, dans l'est de l'Ukraine.
00:01:10 Le président ukrainien a remercié les militaires présents sur place.
00:01:13 Vladimir Poutine était, quant à lui, présent dans les régions de Kherson et Lugansk,
00:01:18 dans des zones occupées par la Russie.
00:01:22 Et à la Une, cet après-midi, nous parlerons des 100 jours d'Emmanuel Macron,
00:01:25 avec quelle issue derrière, sachant que 365 sont déjà derrière nous.
00:01:29 Une allocution, vous l'aurez compris, qui a difficilement convaincu.
00:01:32 Pas d'annonce concrète, une réforme des retraites assez vite balayée
00:01:35 pour tenter de lancer ce nouveau quinquennat.
00:01:39 Cette fois, c'est sûr, nous dit Emmanuel Macron.
00:01:42 On a bien compris que le président de la République avait la volonté de passer à autre chose.
00:01:47 Tout porte à ne pas lui faire confiance et c'est ce qui se passe aujourd'hui.
00:01:50 On a perdu un an, un an où le président de la République n'a déjà pas compris le message des législatives.
00:01:56 C'est-à-dire qu'on lui avait demandé, les Français lui avaient demandé,
00:01:59 un changement de cap, un changement de politique.
00:02:01 Rouée de coups pour avoir tenté de mettre fin à un rodéo urbain.
00:02:04 Un habitant de Brest témoigne de la violence de ceux qui s'adonnent à cette activité interdite.
00:02:09 Je suis sorti, je leur ai demandé d'arrêter.
00:02:12 Ça ne leur a pas plu.
00:02:13 Ils m'ont dit "il n'y a pas de souci, on revient".
00:02:15 Ils sont revenus avec 20 jeunes, une batte de baseball, une lacrymo et un couteau.
00:02:20 Ils m'ont roué deux coups juste devant chez moi.
00:02:24 Enfin, une inflation alimentaire non pas à 15%, mais à 25% en cumul sur un an.
00:02:29 Un mur d'inflation même, nous dit Michel-Edouard Leclerc.
00:02:33 Il y a eu des négociations jusqu'à fin mars.
00:02:36 Avec les industriels.
00:02:37 Avec les industriels.
00:02:38 Ça rajoute 10% pour l'année 2023.
00:02:41 Au 10%.
00:02:43 25% !
00:02:44 C'est énorme.
00:02:45 C'est énorme.
00:02:46 Je n'ai jamais vu ça.
00:02:47 Il y aura un pic d'inflation à peu près en juin-juillet.
00:02:50 Et pour m'accompagner cet après-midi, j'ai le plaisir d'accueillir sur ce plateau Jean-Claude Dassy.
00:02:56 Bonjour Jean-Claude.
00:02:57 Bonjour.
00:02:58 Vous allez bien aujourd'hui ?
00:02:59 Oui, pourquoi ?
00:03:00 Non, parce que vous vous serrez les bras, vous fermez les bras.
00:03:02 Non, ça va, ça va.
00:03:03 Allez, on va se détendre.
00:03:04 On est ravis d'être avec vous.
00:03:06 Ainsi d'ailleurs qu'avec Jean Vessia, président de l'Institut Apollon.
00:03:09 Merci d'avoir répondu présent.
00:03:10 Bonjour Philippe Doucet.
00:03:11 Bonjour.
00:03:12 Parle-parole du PS.
00:03:13 Et puis bonjour à vous.
00:03:14 Il faut dire bonjour plutôt, Gauthier Lebré.
00:03:16 On s'est déjà vu pour la préparation de cette émission.
00:03:19 13 minutes d'allocution pour relancer le quinquennat ou le lancer tout court, Emmanuel Macron assume.
00:03:25 Deux jours après la promulgation de la réforme des retraites, le chef de l'État a dit entendre la colère des Français.
00:03:32 Mais répète que la loi était nécessaire de son point de vue.
00:03:35 Et la suite alors ?
00:03:36 Le résumé est signé Vincent Farandège.
00:03:40 En moins de 15 minutes, Emmanuel Macron donne sa feuille de route.
00:03:44 100 jours pour agir au service de la France.
00:03:46 Nous avons devant nous 100 jours d'apaisement, d'unité, d'ambition et d'action au service de la France.
00:03:56 Le président s'engage notamment à agir contre l'immigration illégale et la délinquance.
00:04:01 L'état de droit est notre socle.
00:04:04 Et il n'y a pas de liberté sans loi, ni sans sanction envers ceux qui transgressent le droit des autres.
00:04:10 Dans ce but, nous continuerons à recruter plus de 10 000 magistrats et agents.
00:04:15 Nous continuerons d'améliorer le fonctionnement de notre justice.
00:04:19 Et nous sommes en train de créer 200 brigades de gendarmerie dans nos campagnes.
00:04:23 Attendu sur la réforme des retraites, il admet regretter qu'un consensus n'ait pas été trouvé avec les syndicats,
00:04:29 mais dit leur ouvrir la porte dès aujourd'hui.
00:04:32 Et cela afin d'ouvrir, sans aucune limite, sans aucun tabou, une série de négociations sur des sujets essentiels.
00:04:40 Ce nouveau pacte de la vie au travail sera construit dans les semaines et les mois qui viennent par le dialogue social.
00:04:47 Emmanuel Macron annonce également le désengorgement de tous les services d'urgence d'ici à la fin 2024.
00:04:53 La feuille de route sera détaillée par Elisabeth Borne la semaine prochaine.
00:04:58 Et nous serons en direct également avec Louis Marguerite qui nous attend.
00:05:01 Je rappelle que vous êtes député Renaissance de Sault-des-Loires.
00:05:04 Merci. On se tourne vers vous dans un tout petit instant.
00:05:06 Je vais commencer avec vous, Gauthier.
00:05:08 Que retenir de ces 13 minutes, la substantifique moelle, la quintessence du discours d'Emmanuel Macron ?
00:05:17 Où va-t-on selon le président désormais ?
00:05:19 Déjà, il ne fait que deux minutes sur les retraites.
00:05:21 Deux petites minutes sur les retraites.
00:05:23 Et après, effectivement, il se donne... Parce qu'il veut tourner la page.
00:05:25 Evidemment.
00:05:26 Je ne sais pas si je vais pouvoir faire plus de deux minutes, moi.
00:05:29 Il veut tourner la page.
00:05:31 Mais ce qui était quand même...
00:05:33 Il a ouvert les bras, déjà.
00:05:34 Ce qui était quand même très intéressant, c'était effectivement de voir qu'il peut faire moins de deux minutes pour tourner la page.
00:05:39 Et puis après, il se laisse 100 jours comme s'il appuie sur "reset".
00:05:42 Vous savez, les fameux 100 premiers jours à chaque fois qu'un président arrive à l'Élysée.
00:05:46 On dit qu'il a un état de grâce, il a 100 jours avant que les médias lui tombent dessus, les opposants lui tombent dessus.
00:05:52 Donc, il va appuyer sur "reset" comme si ça ne faisait pas six ans qu'il était déjà à l'Élysée.
00:05:55 Alors, les 100 jours, parfois, ça se termine mal.
00:05:57 Les 100 jours, c'est quand Napoléon revient de son premier exil.
00:05:59 Ça se termine par Waterloo, ça se termine par une défaite, et puis ça se termine par Saint-Hélène.
00:06:03 Donc, ça ne se termine pas toujours très bien.
00:06:05 Après, on n'a pas de calendrier.
00:06:07 Il n'a donné aucune date.
00:06:08 On ne sait pas.
00:06:09 Alors, paraît-il qu'hier matin, auprès de ses proches, il a dit qu'il faut qu'on fasse passer la loi immigration et la loi travail avant le 14 juillet, justement.
00:06:17 Mais ce matin, face au patron, il a laissé la fin de l'année, jusqu'à la fin de l'année, pour négocier avec les partenaires sociaux.
00:06:23 Puisque pour le moment, il est boycotté par les partenaires sociaux, qui reviendront sans doute à la table, notamment pour la CFDT,
00:06:29 après le 1er mai, qui sera le baroud d'honneur de l'intersyndical.
00:06:32 Alors, Louis-Marguerite, on va commencer peut-être à vous faire réagir.
00:06:35 Il parle de contrat social, de progrès social.
00:06:38 Avec quels moyens ? Parce que quand même, ce qu'on comprend, c'est que ce n'est pas lui qui est à la manœuvre.
00:06:42 Quand on parle de contrat social, de revalorisation salariale, généralement, ça signifie des accords de branche, des accords interprofessionnels.
00:06:50 Mais là, ce sont les partenaires sociaux qui vont s'en charger.
00:06:52 Ce n'est pas le président qui va insuffler les choses.
00:06:55 En fait, les deux sont vrais.
00:06:57 D'abord, il faut juste savoir ce qu'on veut.
00:06:59 Les gens peuvent critiquer que ce n'ait pas été assez concret hier.
00:07:02 Et en même temps, on ne peut pas, d'un autre, critiquer le fait qu'on puisse laisser libre cours à la négociation sociale, salariale et patronale.
00:07:10 Et d'abord, il y a des choses qui existent.
00:07:12 Je pense notamment à l'accord interprofessionnel sur le partage de la valeur, le partage des bénéfices, qui a fait l'objet d'une discussion.
00:07:17 Il faut s'en féliciter entre les organisations syndicales et les organisations patronales.
00:07:21 Et là, on a un texte qui est en préparation, qui va traduire ces engagements.
00:07:24 Donc là-dessus, évidemment, ce sera au Parlement de s'en saisir.
00:07:26 Moi, je vais travailler particulièrement sur ces sujets-là.
00:07:28 Tout autre sujet, du type aménagement du temps de travail, il y a déjà des choses qui existent dans les entreprises.
00:07:33 La question de la pénibilité et de l'emploi des seniors, que d'ailleurs la réforme n'a pas traité ou que très partiellement traité, et on le sait.
00:07:41 Et bien, effectivement, il faut se laisser ce temps de discussion.
00:07:44 Donc, on verra le temps que ça prend.
00:07:45 Mais je note en tout cas qu'il y a déjà des choses sur la table, sur lesquelles nous, nous avons commencé à travailler.
00:07:50 D'ailleurs, les discussions avec les syndicats n'ont pas été rompues.
00:07:53 Nous avons continué à travailler.
00:07:54 Nous avons auditionné au cours des précédentes journées et nous continuerons dans les prochaines semaines,
00:07:59 pour arriver à un texte qui convienne et qui, surtout, qui traduise l'esprit des négociations qui ont eu lieu.
00:08:04 D'accord, Louis-Marguerite, mais ça, ce n'est pas tellement du ressort du présent.
00:08:08 Je m'explique et je réitère d'une certaine manière ma question.
00:08:10 On l'attend sur des choses plus régaliennes.
00:08:13 C'est son rôle en tant que chef de l'État.
00:08:15 Oui, et c'est pour des réponses aussi très concrètes, des choses qui nous ont été remontées,
00:08:19 des choses que les gens attendent.
00:08:21 Les gens ne comprennent pas, d'ailleurs, qu'on ne puisse pas avoir eu des réponses très concrètes.
00:08:25 Évidemment, le sujet de l'immigration est un sujet qui n'est pas sain, parce qu'il est cristallisant,
00:08:28 parce qu'il renvoie effectivement à des questions d'expérience personnelle, d'expérience humaine.
00:08:35 Donc, là-dessus, il faut trouver, évidemment, le juste point d'équilibre entre, effectivement,
00:08:38 tradition de laquelle la France, et en même temps, des sujets sur les exécutions de ce QTF,
00:08:44 la nécessaire intégration sur laquelle, évidemment, on n'est pas du tout au résultat qui convient, etc.
00:08:49 Donc, là-dessus, il y a des vrais sujets.
00:08:51 On n'a pas réussi à traiter ces dernières années ces questions,
00:08:53 ou que très partiellement, ou très imparfaitement.
00:08:55 Et là-dessus, effectivement, il faut qu'on puisse avancer.
00:08:57 Et c'est le rôle de l'État, peut-être pas de décider de tout,
00:09:00 mais en tout cas de donner le cadre qui convient, de consulter les bonnes personnes,
00:09:05 de consulter les bonnes fédérations, les bonnes organisations,
00:09:08 pour arriver à quelque chose qui convienne, surtout sur un sujet aussi compliqué que celui-là,
00:09:12 mais qui, en même temps, est très nécessaire de traiter.
00:09:14 Des vrais sujets, mais très peu d'annonces concrètes.
00:09:16 Une question de mon collègue Gauthier Lebray, pour vous.
00:09:18 Oui, monsieur le député, la question, c'est quand aussi ?
00:09:20 Quand est-ce que la loi Immigration va finir par arriver au Parlement ?
00:09:23 Elle ne cesse d'être repoussée.
00:09:25 Est-ce que vous savez quand cette loi va être votée ?
00:09:28 Avant le 14 juillet ?
00:09:30 Alors, j'ai pas cette réponse pour être très concrète.
00:09:33 Je vais sans doute décevoir.
00:09:35 Je sais qu'il y a des discussions, justement, sur ce calendrier.
00:09:37 Ce qui est certain, c'est qu'il y aura un calendrier assez serré,
00:09:41 effectivement, d'ici à l'été.
00:09:43 Voilà.
00:09:44 En tout cas, je suis sûr que si on a un texte prêt,
00:09:47 et en tout cas, il y avait déjà eu des travaux,
00:09:49 puisque vous vous souvenez Olivier Dussopt et Gérald Darmanin
00:09:51 avaient travaillé ensemble sur la question de points d'équilibre
00:09:53 entre comment on exécute les QTF d'une part,
00:09:56 et d'autre part, comment on intègre les métiers en tension.
00:09:58 Voilà.
00:09:59 Sur la réponse au calendrier, je pense qu'on aura les éléments dans les prochains jours.
00:10:02 Mais en tout cas, le Parlement, nous serons au rendez-vous sur ce sujet, évidemment, important.
00:10:06 Louis-Henri Guerrette, bien sûr, vous restez avec nous.
00:10:08 On aura l'occasion de se tourner vers vous à nouveau.
00:10:09 Jean Messiah, le vide, c'est un terme qui est beaucoup revenu.
00:10:13 Et dans les analyses, et dans la réaction de ceux qu'on a pu sonder immédiatement après l'allocution.
00:10:18 C'est aussi ce qui vous est apparu, une sorte de vide,
00:10:21 ne serait-ce que parce qu'il n'y avait pas d'annonce chiffrée, d'annonce concrète,
00:10:25 dans le courant de ces 13 minutes.
00:10:27 C'est-à-dire que ce n'est pas tellement ça.
00:10:29 Je pense qu'Emmanuel Macron, si vous voulez,
00:10:31 il porte le lourd fardeau d'un péché à la fois veiniel et originel.
00:10:36 Lorsqu'il a déclaré tout au début de son premier quinquennat
00:10:40 qu'il n'y avait pas de culture française, mais qu'il y avait des cultures en France.
00:10:43 Il y avait là une négation de la France,
00:10:46 qui finalement empêche d'une certaine façon de la diriger avec son peuple,
00:10:51 d'en comprendre le peuple, de le ressentir
00:10:54 et de répondre à ses colères et à ses aspirations.
00:10:58 Un mot que le président a prononcé à plusieurs reprises pendant son allocution,
00:11:02 c'était le mot "colère".
00:11:04 Moi, au départ, je pensais qu'il parlait d'Alexis Colère,
00:11:06 celui qui a écrit son discours.
00:11:08 Son secrétaire général.
00:11:10 Mais non, il parlait de la colère,
00:11:12 mais sans pouvoir véritablement ni l'appréhender, ni y répondre.
00:11:16 Et là, si vous voulez, il est un peu hors sol.
00:11:20 C'est-à-dire qu'on a eu le droit à un discours
00:11:22 qui est presque un discours procédurier.
00:11:26 Il y a quelque chose du processeur informatique, si vous voulez,
00:11:29 dont Gauthier Lebrecht parlait de réinitialisation, du bouton "reset".
00:11:33 C'est exactement ça.
00:11:34 C'est un algorithme qui s'exprime,
00:11:36 qui fait fi de la réalité de l'exacerbation épidermique
00:11:40 des tensions dans le pays,
00:11:43 et qui vous délivre un discours très aseptisé,
00:11:46 très normalisé, hors sol,
00:11:48 permettant de décrire un monde parallèle,
00:11:51 un monde qui n'est pas le monde dans lequel nous vivons,
00:11:53 un monde qui n'est pas français.
00:11:54 C'est intéressant ce que vous dites,
00:11:56 parce qu'on va parler peut-être de ce président
00:11:57 qui n'est pas vraiment dans l'affect.
00:11:59 Ce n'est pas moi qui le dis,
00:12:00 c'est un ancien conseiller de communication
00:12:02 qu'on a beaucoup vu au début du précédent quinquennat.
00:12:06 C'est Sylvain Faure qui le disait sur les ondes ce matin.
00:12:08 Écoutez.
00:12:09 Vous savez, quand il dit, à un moment, au début de son allocution,
00:12:13 il évoque la colère qu'il a entendue,
00:12:15 et à un moment il dit "ça n'a pas été compris",
00:12:17 quelque chose comme ça, il dit "je le regrette".
00:12:19 Moi, je crois qu'au fond, quand il dit "je le regrette",
00:12:22 c'est presque le maximum des penchements auxquels il peut arriver en public.
00:12:26 C'est-à-dire que c'est un homme qui ne s'épanche pas,
00:12:28 c'est un homme qui n'est pas dans le sentimentalisme,
00:12:30 c'est un homme qui essaye au contraire d'être toujours...
00:12:32 C'est une question de nature.
00:12:33 C'est une question de nature et de vision des choses.
00:12:35 Son discours hier, au fond, il était ultra-rationnel.
00:12:38 C'était un discours de la rationalité pure,
00:12:40 et je pense que beaucoup ont été déçus,
00:12:42 en tout cas ceux qui expriment leur déception,
00:12:43 c'est qu'ils attendaient beaucoup d'émotions.
00:12:45 D'accord.
00:12:46 Discours rationnel, ça c'est la patte Macron ?
00:12:48 Écoutez, on sort, et encore je ne suis pas sûr qu'on en soit sortis,
00:12:52 de trois mois de crise minimum, avec des violences,
00:12:55 beaucoup de monde dans les rues,
00:12:57 beaucoup de contestations sur le projet de loi retraite.
00:13:00 Et c'est vrai qu'on était tous soumis à un stress assez intensif.
00:13:05 C'est vrai qu'hier soir, on a pu juger que la teneur, le contenu,
00:13:11 le style du discours du président étaient peut-être en deçà, n'est-ce pas,
00:13:16 du climat actuel.
00:13:18 Je pense que c'était voulu.
00:13:20 Je pense au contraire que c'était fait pour ne pas en rajouter.
00:13:23 Je pense que s'il ne fait que deux minutes sur les retraites,
00:13:25 c'est pour dire aux Français "c'est réglé, c'est fini".
00:13:28 La loi, elle a été votée dans les conditions qu'on connaît,
00:13:31 certains ont rendu mal à le digérer, c'est ainsi.
00:13:34 Et il a essayé ensuite, c'est là où on peut peut-être débattre,
00:13:38 d'indiquer la suite, alors les 100 jours, moi je suis comme toi,
00:13:42 je ne sais pas très bien ce que ça veut dire les 100 jours,
00:13:44 comme si on pouvait régler la gravité extrême de la situation
00:13:49 dans laquelle se trouve la France, on s'en joue.
00:13:51 Non, néanmoins, il y a un effort de fait qui a commencé aujourd'hui
00:13:55 avec le patronat sur les conditions de travail, sur les salaires.
00:14:00 Ce n'est pas le plus difficile à réunir le patronat.
00:14:02 Ce n'est pas le plus difficile, mais encore que ce ne soit pas si simple,
00:14:05 si on veut préserver la compétitivité de l'entreprise France
00:14:08 qui est déjà en difficulté.
00:14:10 Il y a un petit patron qui me disait l'autre jour, c'est bien,
00:14:15 mais il faudrait peut-être en finir avec les primes à loisiveté.
00:14:19 C'est peut-être un peu caricatural et peut-être un peu excessif.
00:14:22 Néanmoins, je vois qu'il y a un décret qui a été publié ce matin même
00:14:27 pour expliquer qu'il y avait dans certaines situations des aveux
00:14:30 et qu'on va y mettre un terme, notamment les gars qui ne revenaient pas au boulot
00:14:33 pendant 15 jours et qui se mettaient ensuite au pôle emploi.
00:14:38 Je pense que le travail, la sécurité, sur lesquelles le président a été peu bavarrière,
00:14:44 les Français veulent savoir où on va sur le plan de l'immigration
00:14:48 et surtout, ou autant, parce qu'il lit parfois les deux, sur le plan de la sécurité.
00:14:53 Dans tous ces domaines-là, il n'y a eu que des indications,
00:14:56 des promesses que dans les 100 jours qui viennent, on allait voir ce qu'on allait voir.
00:15:00 En réalité, je crois que le président va repartir,
00:15:03 comme il l'avait fait avec les Gilets jaunes, de manière différente,
00:15:06 voir les maires, voir les conseillers municipaux,
00:15:08 essayer de se réconcilier avec les Français en allant voir les régions de France.
00:15:13 Il y a un point sur lequel il faut insister.
00:15:16 La difficulté du pays, tout le monde le sait et le reconnaît.
00:15:19 À la fin, au-delà de la réforme des retraites, ce qui sortait le plus souvent,
00:15:25 et on l'a encore vu hier soir avec les casseroles, c'est la haine anti-Macron.
00:15:30 Justifier, pas justifier, c'est son problème.
00:15:34 À lui et accessoirement au pays, on va voir comment il va s'y prendre
00:15:38 pour essayer de se réconcilier avec les Français.
00:15:40 On va rester un peu sur la matière.
00:15:41 Il y a quand même eu deux ou trois petites choses, on va dire qu'on a noté.
00:15:44 Si on veut rester dans le concret, à un moment, ça m'a frappé,
00:15:48 Philippe Doucet, il a été question de formation professionnalisante.
00:15:51 C'est-à-dire le bac pro, on va faire plus de manière à remettre très vite sur les rails
00:15:57 ceux qui veulent travailler, mais ça a provoqué quand même des réactions outrées à gauche
00:16:01 sur le mode "on veut envoyer nos enfants dans des filières au casse-pipe tout de suite
00:16:07 et on fait fi des études".
00:16:09 Ça vous a frappé, vous, ces formations professionnalisantes avec des cursus très courts ?
00:16:14 Honnêtement, ce n'est pas ce qui me dérange le plus.
00:16:17 Bon, qui est un sujet sur comment on fait la formation professionnelle,
00:16:20 que les jeunes qui sont éloignés de l'emploi, on arrive à avoir des vrais jobs,
00:16:24 donc je pense qu'on peut avoir un débat à gauche, on n'est pas d'ailleurs tous d'accord sur le sujet.
00:16:28 Non, moi ce qui m'a frappé, c'est qu'on est dans un autre univers,
00:16:31 parce que Sylvain Faure, son premier conseiller en communication, expliquait qu'il était rationnel,
00:16:35 mais enfin hier soir, moi je n'ai pas trouvé beaucoup de rationalité,
00:16:38 parce que la rationalité, c'est d'avoir compris qu'il y avait une crise démocratique
00:16:42 et qu'il fallait y répondre.
00:16:43 Donc là, on est dans un univers parallèle où on déroule un certain nombre de choses.
00:16:47 Je ne sais pas, vous pouvez expliquer ce qu'est la rationalité latérnelle ?
00:16:50 J'ai au bout par rapport à ça, c'est que la difficulté, quand on parle des 100 jours,
00:16:53 bon, ceux qui ont un peu d'histoire, ils vont se dire "c'est Napoléon Waterloo",
00:16:57 ceux qui ont un autre bout d'histoire, en fait, c'est Roosevelt,
00:17:00 quand il est arrivé en 1933 et qu'il fait le New Deal.
00:17:02 Sauf que c'est en 1933, le début de son premier mandat.
00:17:05 Le problème, c'est qu'il fait 100 jours, ça fait 6 ans qu'il est là.
00:17:08 Donc si vous voulez, le sujet, c'est que plus personne ne croit rien à son affaire.
00:17:11 C'est que ça tombe dans le vide.
00:17:13 Il aurait dit "on repeint la tour Eiffel en rose, on met de l'or dessus",
00:17:17 tout ça tombe à plat parce qu'une partie du pays, vous l'évoquiez, en fait, ne le supporte plus.
00:17:22 Et je ne sais pas comment il va gouverner demain.
00:17:24 C'est épidermique.
00:17:25 C'est épidermique. Une partie du pays ne le supporte plus.
00:17:28 C'est quoi alors la rationalité à la Macron ?
00:17:30 La rationalité à la Macron, c'est de dire que le Conseil constitutionnel a validé,
00:17:34 il a promulgué la loi aussitôt, et donc tournez la page, fermez le banc, c'est terminé.
00:17:42 Mais sur ce que vous disiez sur la rationalité macroniale, j'ai oublié sur le…
00:17:48 Les 100 jours, non.
00:17:50 Le climat anti-Macron.
00:17:52 Oui, le climat anti-Macron, exactement, merci.
00:17:54 Qui s'est accentué avec son interview au journal de 13h,
00:17:59 et le lendemain, il avait renforcé les cortèges de l'intersyndical.
00:18:03 Et c'est ça qu'il n'a pas fait hier.
00:18:06 C'est-à-dire qu'il n'a rien amélioré, mais il n'a pas aggravé la situation.
00:18:09 Merci de me passer le témoin. Au moins, il n'y a rien, ni de mots, ni de phrases,
00:18:17 à reprendre pour lui rentrer dans le lard.
00:18:19 Le décrochage est très profond.
00:18:23 La difficulté, c'est qu'on est à 4 ans, ça fait un an qu'il a, mais on a l'impression que ça fait une éternité,
00:18:28 ça sent déjà une espèce de fin de mandat, de fin de règne,
00:18:31 or il y a 4 ans, avec toujours pas de majorité à l'Assemblée nationale,
00:18:34 parce qu'on va revenir sur la loi immigration, le sujet c'est qu'il faut quelqu'un pour la vote.
00:18:39 Donc ils se disent, on va la couper, parce qu'il y avait un bout pour les gauches, un bout pour la droite,
00:18:43 ça fait 2, il faut qu'il y ait une majorité parlementaire.
00:18:46 Ce sujet-là de la majorité parlementaire, il l'a toujours pas, même si tout le monde l'a...
00:18:50 Il n'en a pas rajouté.
00:18:52 Louis Marguerite, il y a donc consensus pour dire qu'il n'a pas aggravé son cas.
00:18:56 Néanmoins, j'aimerais vous faire réagir à ce qui se dit sur la haine, sur le rejet épidermique de sa personne.
00:19:03 C'est quand même assez grave quand on en vient dans un pays, dans notre pays,
00:19:07 à rompre d'une certaine manière le lien avec le président.
00:19:14 Je ne veux pas vous surprendre, évidemment, je ne partage pas cela.
00:19:18 Mais néanmoins, juste pour réagir là-dessus, d'abord, personne ne dit que tout va bien,
00:19:22 et personne ne dit que la réforme s'est passée sans heure.
00:19:25 Il y a évidemment, d'abord, du capital politique qui est consommé sur une telle réforme,
00:19:29 et il y a évidemment une désapprobation, et d'ailleurs le président le rappelle hier.
00:19:33 Après, on peut toujours dire que c'est pas assez, que c'est trop court,
00:19:36 mais de fait, il reconnaît et il le regrette qu'il n'y a pas eu d'acceptation de cette réforme.
00:19:40 Ça c'est le premier point.
00:19:41 Le deuxième point, on peut tout entendre, mais on ne peut pas laisser dire
00:19:44 que ça n'est rien passé d'une part pendant un an, et je ne parle même pas des cinq années qui ont précédé.
00:19:47 Je ne dis pas que ça suffit, je ne dis pas qu'on va s'arrêter là, bien au contraire.
00:19:50 Je dis simplement que même dans la configuration qui est celle de la majorité relative,
00:19:54 qui nous oblige effectivement à soit trouver des points d'accord,
00:19:56 ou alors des points de non-opposition, ce qui revient au même,
00:19:59 il y a quand même eu plus de 20 textes qui sont passés, alors tous n'étaient pas de la même ampleur.
00:20:02 Et encore une fois, ce n'est pas d'autosatisfaction.
00:20:04 Je ne dis pas que ça suffit, qu'il ne faut pas aller plus loin, améliorer,
00:20:08 je dis simplement qu'en termes de production de textes, le pays n'a pas été bloqué.
00:20:12 Maintenant, en effet, le sujet c'est qu'il faut qu'on réponde très concrètement.
00:20:15 Et c'est ça en fait, les gens, à la limite, le fait que ce soit majorité relative,
00:20:18 pas relative, que les syndicats soient ici ou pas, ce n'est pas le sujet.
00:20:21 Le sujet, la difficulté des gens, et on me le dit dans ma circonscription,
00:20:24 c'est de régler leurs problèmes.
00:20:25 Leurs problèmes d'inflation, leurs problèmes effectivement de pouvoir d'achat,
00:20:29 de résoudre la question de l'immigration qui ne doit pas être un tabou.
00:20:32 Et encore une fois, je suis sûr qu'on peut trouver une voie un peu médiane
00:20:35 et équilibrée de traiter cette difficulté, en tout cas ce sujet,
00:20:39 pas forcément une difficulté, mais en tout cas ce sujet.
00:20:41 Et donc, encore une fois, je sais qu'il y en a qui sont en opposition directe
00:20:45 avec le président de la République, mais on ne peut pas dire qu'il ne s'est rien passé
00:20:49 et on ne peut pas surtout lui faire le reproche de tracer des lignes
00:20:51 tout en laissant la voie au dialogue pour les 100 prochains jours
00:20:54 et surtout après au-delà.
00:20:55 Donc, encore une fois, on ne peut pas lui reprocher tout de son contraire.
00:20:58 Merci beaucoup Louis Varguerite d'avoir été avec nous pour cette première partie d'émission.
00:21:02 Jean-Méssia, une réaction ?
00:21:04 Écoutez, je ne sais pas d'abord comment Emmanuel Macron va continuer à gouverner
00:21:08 pendant quatre années, comment il va faire pour passer ses lois,
00:21:10 parce que c'est bien beau d'annoncer des lois qui doivent être votées avant le 14 juillet,
00:21:14 les lois jusqu'à nouvel ordre, il faut qu'elles soient votées par des majorités
00:21:18 qui n'existent aujourd'hui pas et qui n'ont aucune chance d'exister demain,
00:21:22 surtout après ce qui vient de se passer.
00:21:24 Ça c'est la première chose.
00:21:25 La deuxième chose, c'est que moi je récuse catégoriquement les comparaisons,
00:21:28 excusez-moi, avec Napoléon et Roosevelt.
00:21:30 Je veux dire, on n'en est pas là avec Emmanuel Macron.
00:21:32 Si Emmanuel Macron c'était Napoléon Roosevelt, ça se saurait.
00:21:35 Donc bon, je n'ai pas du tout pris les cent jours avec ces références historiques-là,
00:21:40 puisque là en l'occurrence, la France n'est pas gouvernée par Napoléon,
00:21:45 elle est gouvernée par Naboléon, comme dirait l'autre.
00:21:48 Donc...
00:21:49 Vous y avez réfléchi, celle-là ?
00:21:51 Elle est bonne, celle-là.
00:21:52 Ben voilà, donc moi si vous voulez, on ne peut pas à ce point faire fi,
00:21:56 effectivement, du sentiment, du côté un peu émotionnel,
00:22:01 ne pas sentir l'ipséité, l'ontologie du pays, vous savez.
00:22:05 Quand Emmanuel Macron dit "oui, mais moi le Conseil Constitutionnel a validé etc.
00:22:09 la loi, le 49-3, tout ça est légal",
00:22:11 mais on se souvient que François Mitterrand,
00:22:14 avec la loi sur le grand service public de l'éducation nationale,
00:22:17 il avait la majorité pour faire passer la loi,
00:22:20 mais face à la colère du pays, il a eu l'intelligence non seulement de retirer la loi,
00:22:24 mais de changer les ministres qui en avaient accouchés.
00:22:27 Donc vous voyez, gouverner un pays, ce n'est pas le gouverner sous forme algorithmique,
00:22:31 comme un automate à travers des instruments légaux.
00:22:35 Ce qui est intéressant dans ce que redit Sylvain Faure,
00:22:38 c'est que quand il dit "ce n'est pas compris", il le regrette,
00:22:42 il dit "il est au bout de ce qu'il peut dire",
00:22:44 mais effectivement, vous prenez l'exemple...
00:22:46 Il y a une déconnexion chez lui.
00:22:47 Vous prenez l'exemple de François Mitterrand,
00:22:49 quand il recule en 1984,
00:22:51 enfin je veux dire, c'était un million de personnes dans la rue,
00:22:53 enfin à gauche, le projet de service unique d'éducation nationale,
00:22:56 ça faisait 20 ans que c'était dans les cartons,
00:22:58 donc il se réinvêt recul, mais à un moment donné, il faut entendre le pays.
00:23:01 C'était dans son programme, et avec des ministres qui allaient l'aider,
00:23:04 au moins pour l'un d'entre eux, attachés.
00:23:05 Donc il est sourd.
00:23:06 Ça veut dire qu'à un moment donné, il faut entendre le pays.
00:23:07 Quand on est président de la République, il y a aussi des vibrations.
00:23:10 Enfin je veux dire, il faut vibrer avec le pays par rapport à ça.
00:23:12 Il y a aussi l'intérêt général qui compte.
00:23:14 Oui, mais d'accord, mais...
00:23:15 Gauthier, un dernier mot.
00:23:16 L'intérêt général...
00:23:17 C'est la capacité de faire les comptes, ou non.
00:23:18 Oui, mais d'accord, mais à un moment donné, on peut faire les comptes,
00:23:21 mais dans ce cas-là, il fallait peut-être rester sur la réforme de 2019,
00:23:24 et pas celle d'aujourd'hui.
00:23:25 Voilà, parce qu'il faut aussi entendre le pays, il y a les comptes,
00:23:28 et il y a aussi comment les gens vivent leur vie.
00:23:29 En deux mots, il y a quelque chose que je n'ai pas bien compris,
00:23:31 c'est qu'il nous parle de l'échéance du 14 juillet,
00:23:33 genre je reviens vers vous le 14 juillet,
00:23:35 et puis après, quand il parle au patron, je crois que c'est ce matin,
00:23:37 ou un peu plus tard, il a dit "on verra à la fin de l'année".
00:23:40 Donc à quel moment on tranche ?
00:23:42 Je vous le disais, hier matin, il réunit les cadres de sa majorité
00:23:45 avant de s'exprimer à 20h, et il leur dit "il faut qu'on ait fait passer
00:23:48 la loi travail et la loi immigration avant le 14 juillet".
00:23:50 Et ce matin, alors qu'une caméra était là face à la presse,
00:23:53 quelque part, on peut le dire comme ça,
00:23:55 il laisse au patron jusqu'à la fin de l'année pour négocier
00:23:58 sur cette loi travail avec les syndicats qui ne veulent plus parler au président.
00:24:02 Donc déjà sur le calendrier, ce n'est pas clair.
00:24:04 Ce n'est pas très clair.
00:24:05 En fait, pourquoi il fait ça ?
00:24:06 Parce qu'il laisse 100 jours de plus à Elisabeth Borne.
00:24:08 C'est ça, la réalité.
00:24:09 C'est les 100 jours de la première ministre.
00:24:11 C'est elle qui va partir à Saint-Hélène, si j'ose dire,
00:24:13 à la fin de ces 100 jours.
00:24:15 Parce que s'il la démissionne...
00:24:17 L'île d'Elbe, c'est mieux quand même.
00:24:18 S'il la démissionnait tout de suite, ça voudrait quand même dire
00:24:21 qu'il y a un problème et qu'on a traversé quelque part une crise.
00:24:23 Et je vous rappelle que pour le président, il n'y a pas de crise démocratique.
00:24:25 Il n'y a quasiment pas de crise du coup.
00:24:27 On s'intéresse à tous les quatre.
00:24:29 16h01 sur notre antenne.
00:24:48 Avant de reprendre le débat, je vous propose de retrouver
00:24:51 Michael Dorian, au Pôle journal.
00:24:53 Bonjour Michael.
00:24:54 Bonjour Nelly.
00:24:55 Bonjour à tous au lendemain d'une nouvelle soirée de tensions à Lyon.
00:24:58 L'adjoint Omer appelle à la désobéissance.
00:25:01 Hier, après la locution d'Emmanuel Macron,
00:25:03 des individus sont notamment entrés par effraction
00:25:06 dans la mairie du premier arrondissement.
00:25:08 Un poste de police municipale a également été incendié.
00:25:10 On l'écoute.
00:25:11 Aucune violence n'est tolérable.
00:25:14 Aucune violence n'est acceptable.
00:25:16 Aujourd'hui, il y a une lutte qui est légitime
00:25:19 contre cette réforme des retraites,
00:25:21 qui est une réforme injuste.
00:25:23 Qui est une réforme qui, en plus, dans son procédé,
00:25:26 a été destructrice.
00:25:28 Aujourd'hui, il y a une grande responsabilité
00:25:31 sur ces violences de la part du Président de la République
00:25:34 et du gouvernement.
00:25:35 Il faut continuer à lutter, à lutter pacifiquement.
00:25:38 Et moi, j'en appelle à la désobéissance
00:25:40 et surtout pas à la violence.
00:25:42 Jean-Christophe Combes chahuté par des opposants
00:25:45 à la réforme des retraites.
00:25:47 Ça se passe en ce moment devant une caisse d'allocations
00:25:49 familiale du 13e arrondissement de Paris.
00:25:52 Le ministre des Solidarités, de l'Autonomie
00:25:54 et des personnes handicapées est actuellement bloqué
00:25:57 dans l'enceinte de la CAF.
00:25:59 Les manifestants l'empêchent de sortir.
00:26:01 Regardez ces images.
00:26:02 On est là, on est là, on est là, on est là.
00:26:08 Même si Macron ne veut pas nous rendre, on est là.
00:26:12 Macron dégage ! Macron dégage ! Macron dégage !
00:26:23 Et à défaut de rencontrer les syndicats
00:26:26 qui ont refusé son invitation,
00:26:28 Emmanuel Macron a reçu aujourd'hui à l'Elysée
00:26:31 le MEDEF, la CPME et l'Union des entreprises de proximité.
00:26:36 Les leaders des trois principales organisations patronales
00:26:38 ont échangé avec le chef de l'État
00:26:40 pendant près de deux heures.
00:26:41 Les précisions d'Élodie Huchard.
00:26:43 La réunion aura donc duré deux heures.
00:26:45 Les partenaires sociaux à l'issue qui expliquent
00:26:47 qu'ils sont satisfaits et que le président de la République
00:26:49 souhaite les intégrer davantage dans les discussions.
00:26:52 Tous, comme le chef de l'État, disent regretter
00:26:54 l'absence des syndicats.
00:26:56 Geoffroy Roux de Bézieux qui nous a dit
00:26:57 "la politique de la chaise vide n'est pas une politique
00:26:59 de long terme". Il y avait beaucoup de sujets
00:27:01 à évoquer avec le chef de l'État, la première ministre
00:27:04 et le ministre du Travail, notamment les salaires,
00:27:06 l'usure ou bien encore la partage de la valeur
00:27:08 qui fera l'objet d'un projet de loi particulier.
00:27:10 Et puis Geoffroy Roux de Bézieux a insisté
00:27:12 sur le fait qu'ils avaient besoin de temps
00:27:14 pour la négociation.
00:27:15 "100 jours c'est trop court" dit-il.
00:27:17 Alors on connaît maintenant la suite du calendrier.
00:27:19 Tous espèrent qu'au début du mois de mai
00:27:21 ils pourront se remettre tous ensemble
00:27:22 avec les syndicats autour de la table.
00:27:24 Ensuite d'ici à mi-juin, ils doivent faire
00:27:26 la liste des sujets qui figureront
00:27:28 par exemple dans la future loi travail.
00:27:30 Il faudra ensuite les hiérarchiser, puis négocier.
00:27:33 Et on sait aussi le timing que leur a donné
00:27:35 le chef de l'État. Il veut que d'ici à la fin
00:27:37 de l'année, ce fameux pacte de vie au travail
00:27:39 puisse être bâti et mis en place.
00:27:41 Nouvelle fusillade à Marseille.
00:27:44 Des détonations ont été entendues dans les quartiers
00:27:46 nord vers 2h du matin.
00:27:48 4 blessés par balle ont été retrouvés
00:27:50 près d'un point de deal selon une source policière.
00:27:52 Le pronostic vital de 3 d'entre eux est engagé.
00:27:57 Encore peu connu mais en pleine expansion,
00:27:59 le HHC est un dérivé du cannabis
00:28:02 qui se trouve le plus souvent dans les boutiques
00:28:04 de CBD. Pas encore interdit.
00:28:06 Les addictologues s'inquiètent des risques
00:28:08 pour la santé des consommateurs.
00:28:10 Le sujet est signé Jeanne Cancard
00:28:12 et Laurent Célarié.
00:28:14 C'est 12 euros le gramme, 48 euros 4 grammes.
00:28:17 Et ça va me faire une petite semaine.
00:28:19 Arthur a consommé du cannabis pendant plus de 10 ans.
00:28:22 Depuis quelques mois, il a remplacé cette drogue
00:28:25 par du HHC qui lui procure des effets similaires.
00:28:28 C'est une bonne alternative dans le sens où
00:28:30 ça fait quand même des effets.
00:28:32 Ça te défonce moins mais en même temps
00:28:34 t'as cette sensation de relaxation et de détente
00:28:36 que tu n'as pas dans le CBD.
00:28:38 Le HHC est l'acronyme de hexahydrocanabinol,
00:28:42 une molécule chimique proche du THC
00:28:44 mais qui n'est pas classée comme stupéfiante en France.
00:28:47 Stéphane consomme aussi quotidiennement du HHC
00:28:50 qu'il achète dans cette boutique de la région parisienne.
00:28:52 Si ce produit est légal,
00:28:54 cet architecte de 58 ans s'interroge sur les dangers au quotidien.
00:28:57 Est-il légal de conduire derrière ?
00:28:59 Vous conduisez par exemple ?
00:29:01 Oui, oui, ça m'arrive.
00:29:03 Parce que je sais que je peux conduire.
00:29:05 Maintenant, je cours le risque d'un contrôle.
00:29:08 Un vide juridique existe bien autour de ce dérivé
00:29:11 et entraîne chez les professionnels de santé
00:29:13 de nombreuses inquiétudes.
00:29:15 Le danger du HHC, on ne peut pas le savoir pour le moment.
00:29:17 Est-ce que par la suite, on va se trouver
00:29:19 avec des symptômes dépressifs, avec des dépressions,
00:29:21 voire peut-être même des psychoses ?
00:29:23 Ça, on ne peut pas le savoir, mais il va falloir rester vigilant.
00:29:25 C'est pour ça que le législateur a intérêt d'agir très rapidement
00:29:28 en faisant des études, en faisant justement les essais nécessaires
00:29:31 et savoir où cette substance s'inscrit.
00:29:33 Largement vendus en Europe, les produits HHC
00:29:36 viennent néanmoins d'être interdits en Flandre et en Autriche
00:29:39 en raison des risques sur la santé.
00:29:41 Et puis 19 ans après son naufrage,
00:29:43 le démantèlement du Bugalette Brest débute aujourd'hui à Brest.
00:29:46 En janvier 2004, le naufrage de ce chaluti avait fait 5 morts.
00:29:50 C'est une page qui se tourne pour le commandant en second
00:29:53 de la base navale de Brest que je vous propose d'écouter.
00:29:56 19 ans de présence dans la base,
00:29:58 c'est une page qui se tourne, cette déconstruction.
00:30:01 Dans la communauté des gens de mer, ça fait toujours quelque chose.
00:30:04 On n'oublie jamais que c'est une épave,
00:30:08 c'est aussi une sépulture, des marins sont morts.
00:30:11 Donc ça, dans la communauté des gens de mer, c'est important.
00:30:14 La base navale, c'est 13 000 personnes.
00:30:17 Tout le monde l'a côtoyée depuis ces 19 dernières années.
00:30:21 Tout le monde l'a côtoyée, l'a vue.
00:30:24 Donc effectivement, c'est une page qui se tourne aussi pour nous.
00:30:27 On a une pensée bien évidemment pour les familles, pour les victimes.
00:30:31 Et ça ne laisse personne indifférent.
00:30:34 Et voilà, c'est la fin de ce journal.
00:30:36 L'actualité continue bien sûr sur CNews
00:30:38 avec Nelly Denac et ses invités.
00:30:40 Merci beaucoup Charles-Michel, toujours avec nos invités en effet
00:30:43 pour continuer à parler de l'allocution d'Emmanuel Macron.
00:30:46 On a eu 15 minutes et 15 millions de téléspectateurs,
00:30:48 d'autres aussi qui ont boycotté ou se sont tout simplement détournés
00:30:52 de l'exercice car ils n'en attendaient pas grand-chose.
00:30:54 Merci d'avoir aimé la soirée et de ces réactions de Français avec nos équipes.
00:30:57 Les Français ont-ils écouté Emmanuel Macron ?
00:31:01 Sur ce que l'on a rencontré hier soir, peu étaient devant leur télévision.
00:31:05 Ah ouais, non. Je m'en fiche un peu franchement.
00:31:09 Non, parce que de toute façon, quoi qu'il arrive, on se fait...
00:31:12 Alors je ne peux pas dire de gros mots face à la télévision,
00:31:15 ça ne va pas passer quoi qu'il arrive.
00:31:17 Quand ? Ce soir ?
00:31:18 Ça ne m'a pas intéressé.
00:31:19 Ses discours, ils ne changent jamais, donc moi ça ne m'intéresse plus à force.
00:31:22 Les autres, qui eux, ont regardé l'allocution du président,
00:31:26 sont globalement déçus, sans être très surpris.
00:31:29 Rien ne change. Il a compris la colère, mais il ne change pas grand-chose.
00:31:35 Alors, c'est creux, c'est une tristesse sans nom.
00:31:39 Ce type est incapable d'avoir un projet, d'avoir une idée,
00:31:43 d'avoir quelque chose de concret.
00:31:45 Il fait ce qu'il peut.
00:31:47 Reste à savoir si la feuille de route présentée la semaine prochaine
00:31:50 sera plus convaincante.
00:31:52 Vive la République et vive la France.
00:31:55 Gauthier Lebret, il n'y a pas eu non plus un désintérêt marqué,
00:31:57 parce qu'on ne va pas se mentir, 15 millions de téléspectateurs,
00:31:59 ce n'est pas ce qu'on appelle un flop en télévision, n'est-ce pas Jean-Claude ?
00:32:03 Non mais je veux dire, vous savez ce que c'est que l'audimat.
00:32:07 Non mais chère Néli, quand vous additionnez effectivement
00:32:09 toutes les chaînes de télévision,
00:32:11 et que vous y mettez le même programme,
00:32:13 il n'est pas anormal de faire un certain résultat.
00:32:16 Donc ce n'est pas pour lui qu'ils sont venus,
00:32:17 mais c'est parce qu'ils avaient des habitudes de consommation.
00:32:19 Je ne sais pas, je n'ai pas sondé les reins et les cœurs.
00:32:21 Il y a eu quand même une curiosité évidente,
00:32:23 qui n'apparaît pas là dans le sondage que vous nous avez proposé.
00:32:26 Mais au fond, beaucoup disent...
00:32:27 Mais bon, je pense qu'il y a quand même des gens qui ont regardé
00:32:29 et qui ont écouté.
00:32:30 Alors sont-ils déçus ou satisfaits ?
00:32:32 Ça, je n'en sais rien.
00:32:33 Au fond, beaucoup disent qu'il a fait en 13 minutes ce qu'il aurait pu faire en 4,
00:32:35 vu ce qu'il a annoncé ou qu'il n'a pas annoncé.
00:32:37 En fait, c'est vraiment...
00:32:39 J'ai une courte expérience de commentateur,
00:32:41 mais c'est très dur à commenter, en fait,
00:32:43 parce qu'il n'y a pas grand-chose à dire.
00:32:45 Il n'y a rien à dire.
00:32:46 Il n'y a aucune annonce.
00:32:47 C'est vrai, ce monsieur disait que c'était creux.
00:32:49 Alors ça, c'est propos.
00:32:50 Mais c'est vide.
00:32:51 C'est vrai que c'est vide.
00:32:52 Il n'y a aucune annonce concrète.
00:32:54 Il n'y a rien de concret.
00:32:55 On parlait tout à l'heure du calendrier.
00:32:57 Alors en plus, le calendrier, on entend tout et son contraire.
00:32:59 Et cette réforme sur l'immigration n'arrête pas d'être repoussée.
00:33:02 On en parle depuis quasiment un an, si vous voulez.
00:33:04 Donc elle a été repoussée une première fois à la demande d'Elisabeth Borne,
00:33:07 une deuxième fois, et puis une troisième fois,
00:33:09 parce qu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée.
00:33:11 Donc c'était vraiment d'un très grand vide.
00:33:13 Et c'est très, très compliqué de commenter et de réagir là-dessus,
00:33:17 puisqu'il n'y a pas grand-chose à en retenir.
00:33:19 Il n'y avait que deux chiffres.
00:33:20 10 000 magistrats.
00:33:21 Mais est-ce que ça n'avait pas déjà été évoqué, par ailleurs, ce nombre ?
00:33:23 Si, déjà.
00:33:24 Et les 200 brigades de gendarmerie.
00:33:27 Oui, ça avait déjà été...
00:33:29 C'est vrai qu'il a fait campagne que sur les retraites,
00:33:31 mais ça faisait partie de son programme.
00:33:32 Jean Messia.
00:33:33 Non, mais déjà, sur les 15 millions de personnes,
00:33:36 effectivement, si vous agrégez tous les odimas de toutes les chaînes,
00:33:40 mais on ne fait jamais ça, en fait.
00:33:43 C'est-à-dire qu'en général, quand on calcule un odima,
00:33:45 on le calcule par chaîne et par programme.
00:33:47 Donc il y a là un élément de propagande artificiellement massificatrice
00:33:53 d'un phénomène qui est en réalité assez peu banal.
00:33:58 Voilà, donc ça, c'est la première chose.
00:34:01 La deuxième chose, c'est qu'il y a évidemment beaucoup de gens qui ont regardé,
00:34:03 mais il y a aussi la qualité.
00:34:05 C'est-à-dire qu'il y a un bad buzz qui a été fait.
00:34:07 Tout le monde a dit qu'on n'en attendait rien, que rien n'allait se passer.
00:34:11 Et les gens ont regardé, pour ce qu'ils ont fait,
00:34:14 en tout cas pour savoir s'ils n'allaient pas être démentis.
00:34:16 Bon, ils n'ont pas été déçus, ils n'en attendaient rien,
00:34:18 et rien n'est advenu.
00:34:19 Bon, donc ils y sont pour leurs frais.
00:34:22 Et enfin, si vous voulez, c'est sûr qu'on parle de la vacuité de ce discours politique,
00:34:27 mais un discours politique ne peut être plein que lorsqu'on est soi-même plein
00:34:31 du pays que l'on représente.
00:34:33 On en revient toujours au même.
00:34:34 Si vous n'avez pas la sève du pays qui circule dans vos veines politiques,
00:34:38 il est impossible que sorte de votre bouche un langage
00:34:42 qui soit un langage de compréhension, de compassion vis-à-vis de vos compatriotes.
00:34:48 Là, on n'est plus dans l'affect, encore une fois.
00:34:52 On est dans une espèce de froideur désincarnée, technocratique, automatique,
00:34:57 alors que le pays attend quelque chose de l'ordre,
00:35:01 de l'émotionnel, du sentimental, de l'ordre de quelqu'un
00:35:05 qui comprend non seulement avec sa tête, mais qui comprend surtout avec son cœur.
00:35:08 À un moment, il a essayé de le faire, mais j'ai l'impression, moi,
00:35:11 en le regardant, qu'il s'est un petit peu embourbé.
00:35:12 C'est cette fameuse analogie à Notre-Dame de Paris.
00:35:15 La reconstruction de Notre-Dame, ce n'est pas très bien passé.
00:35:17 Il a été assez critiqué.
00:35:19 On a dit que c'était un peu lunaire comme comparaison.
00:35:22 Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
00:35:24 La difficulté, sans vouloir…
00:35:26 Évidemment, je suis représentant d'un parti politique,
00:35:28 mais là, pourquoi ça tombe dans le vide aussi,
00:35:31 c'est qu'il y a un problème de sa propre crédibilité dans cette affaire-là.
00:35:33 Quand il parle des services d'urgence,
00:35:36 pourquoi demain matin, on réussirait à faire ce qui n'a pas été fait depuis six ans,
00:35:41 je ne parle même pas avant, qui n'a pas été fait depuis six ans ?
00:35:43 Parce que demain, on va trouver des médecins comme ça,
00:35:45 qu'ils étaient là, on les avait oubliés dans un placard.
00:35:48 Et on trouve des médecins, on va trouver des infirmières comme ça.
00:35:51 Alors qu'on sait très bien que c'est extrêmement compliqué.
00:35:54 Les 10 000 postes sur la justice, les greffiers,
00:35:57 enfin un magistrat, cette année, ils ont mis 50 postes de plus.
00:36:01 Mais c'est long à former.
00:36:03 C'est deux ans, les greffiers, il y a un concours.
00:36:05 Et puis derrière, ça veut dire que la chaîne pénale,
00:36:07 c'est-à-dire qu'il y a des places de prison.
00:36:08 On en est où ?
00:36:09 Donc si vous voulez, là-dedans, ce qui est terrible,
00:36:11 quand vous avez le radiotrotoir que vous avez fait,
00:36:13 le microtrotoir que vous avez fait…
00:36:14 C'est unanime.
00:36:15 C'est que finalement, tout ça, le pire, c'est que tout le monde
00:36:18 commence à s'en moquer.
00:36:19 C'est-à-dire qu'en gros, il cause dans le vide.
00:36:21 Parce que tout le monde voit que c'est quelqu'un
00:36:23 qui pédale dans le vide par rapport à ça.
00:36:25 Et donc, voilà.
00:36:26 Et c'est terrible.
00:36:27 C'est terrible pour lui, ça c'est une chose.
00:36:29 Mais c'est surtout terrible pour le pays.
00:36:31 Parce qu'on se dit, mais comment, pendant quatre ans,
00:36:34 tout ça va avancer dans un truc quinquun ?
00:36:36 Et pour ça, la justice, comme on a gagé aujourd'hui,
00:36:39 il va faire la tournée en France,
00:36:41 il est obligé cette fois d'annoncer du concret.
00:36:45 Avec l'espoir que ça passe à l'Assemblée nationale,
00:36:48 il y a certains éléments possibles d'un programme,
00:36:51 notamment sur l'immigration, sur la sécurité,
00:36:54 qui préoccupe beaucoup les Français, ça peut passer.
00:36:57 Tu peux avoir le mariage de la majorité,
00:37:00 et même des voix du Rassemblement national, etc.
00:37:02 Ça peut passer.
00:37:03 Mais même ça, il n'a rien dit.
00:37:04 Il est obligé de faire du concret.
00:37:06 Il ne fait pas de concret.
00:37:07 J'ai fini, le temps des promesses.
00:37:10 Les promesses est terminée.
00:37:12 – Mais aujourd'hui, la difficulté, et pardon de le dire,
00:37:14 mais comme en tant que député socialiste,
00:37:16 à la fin de Kyrgyzstan, François Hollande en a vécu ça,
00:37:19 c'est qu'à un moment donné,
00:37:20 aujourd'hui, pourquoi ne pas tirer sur l'ambulance ?
00:37:23 Aujourd'hui, t'es député Rassemblement national, t'es député LR,
00:37:26 ça s'est déjà vu sur la motion de censure.
00:37:29 Pourquoi ne pas tirer sur l'ambulance ?
00:37:31 Pourquoi, et Emmanuel Macron est en ambulance en l'occurrence,
00:37:34 pourquoi venir le soutenir, l'aider,
00:37:38 même sur la loi sur l'immigration ?
00:37:40 Marine Le Pen pourrait avoir envie de voir la chambre d'ici.
00:37:43 – On va arrêter ce petit échange entre vous, à travers le plateau.
00:37:46 – En plus, Marine Le Pen a dit qu'elle ne voterait pas les mesures sur l'immigration.
00:37:49 – Pour revenir un petit peu au centre du sujet,
00:37:51 c'est vrai qu'hier, ça donnait quand même un peu l'impression,
00:37:53 les plus critiques diront, ça donnait l'impression
00:37:55 qu'il disait un peu tout ce qui lui passait par la tête,
00:37:57 sans y avoir trop réfléchi.
00:37:58 C'est un peu ça l'impression que ça laisse vous sentir.
00:38:01 – C'est un peu excessif quand même.
00:38:02 – Ça a été écrit quand même, il n'a pas dit grand chose.
00:38:04 – Personnellement, ça n'a pas été écrit.
00:38:06 – S'il avait pris son risque, on aurait pu dire ça.
00:38:08 – Là où je suis d'accord avec toi, c'est l'histoire de Notre-Dame,
00:38:10 je ne vois pas très bien ce que ça défiche là-dedans, mais bon, pourquoi pas.
00:38:13 – Parce que sur Notre-Dame, je vous explique,
00:38:15 parce que sur Notre-Dame, s'il avait dit que ça serait reconstruit en 5 ans,
00:38:18 c'est vrai qu'à l'époque, tous les commentateurs avaient dit,
00:38:21 il n'est pas architecte, c'est impossible de reconstruire Notre-Dame en 5 ans,
00:38:24 visiblement, ça sera fait, donc il veut dire,
00:38:26 c'est la preuve que je tiens mes engagements,
00:38:28 et la preuve que je peux bouger le pays, voilà.
00:38:30 – Oui, oui, j'ai compris, mais je veux dire…
00:38:32 – Non mais Gautier Lebret, c'est… – Ça ne suffira pas.
00:38:34 – Vous avez raison, sauf que malheureusement, nous avons,
00:38:36 enfin en tout cas, la France a élu un président de la République,
00:38:39 elle n'a pas élu un chef de chantier, excusez-moi.
00:38:41 [Rires]
00:38:42 Voilà, donc le chantier de Notre-Dame, c'est très bien,
00:38:44 d'abord, ce n'est pas lui qui le supervise, c'est un général.
00:38:47 – Georges Lain.
00:38:48 – Voilà, Georges Lain qui supervise le chantier,
00:38:50 donc évidemment, avec des méthodes militaires, le calendrier est tenu, etc.
00:38:54 Donc ce n'est pas Emmanuel Macron qui, en direct et en personne,
00:38:58 supervise ça, maintenant, il y a effectivement le symbole…
00:39:01 – C'est lui qui a élu Georges Lain.
00:39:02 – Et les pires de Notre-Dame manifestent pas, les pires de Notre-Dame.
00:39:04 Ils bougent pas les pires.
00:39:05 – Il y a le symbole… – Georges Lain, il a une autorité
00:39:07 au-dessus de lui.
00:39:08 – Georges Lain, c'est quand même lui qui a élu le chef.
00:39:10 – Mais chacun son tour, on s'entend plus.
00:39:12 – En attendant, excusez-moi, Notre-Dame, ça a été un désastre,
00:39:17 et les flammes de Notre-Dame ont renvoyé, à l'époque,
00:39:22 les Français, autant des cathédrales, je ne suis pas sûr
00:39:24 qu'avec le discours de Macron, il nous renvoie autant de la France.
00:39:26 – Un dernier mot, juste avant de passer au prochain thème,
00:39:29 il y a un déplacement en Seine-Saint-Denis, je crois, ce soir, à 18h,
00:39:32 ça ne va plus être simple car l'agenda, à la fois du président, des ministres,
00:39:35 tout est connu, et les esprits sont encore échaudés.
00:39:38 Donc, est-ce qu'on peut imaginer que chaque déplacement de sa part
00:39:40 va être contesté ?
00:39:41 – Il y aura des rassemblements qui se préparent pour ce soir,
00:39:43 et demain, Jean-Claude y faisait référence, il retourne sur le terrain,
00:39:46 il va visiter une entreprise dans le Barin, mais on va voir
00:39:49 s'il n'est pas bunkerisé, c'est la sensation qu'on a eue
00:39:52 après son déplacement dans les Alpes, lorsqu'il a présenté son plan O,
00:39:55 il est venu présenter son plan O, il a rencontré des élus,
00:39:57 il était incapable d'aller au contact de la population,
00:39:59 et ça l'a même rattrapé à l'étranger.
00:40:01 Alors, quand il va en Chine, tout se passe bien, on sait pourquoi,
00:40:03 mais quand il va aux Pays-Bas, il a un comité d'accueil là également.
00:40:08 Et juste pour terminer là-dessus, pourquoi est-ce qu'il ferait en 100 jours
00:40:11 ce qu'il n'a pas réussi à faire en 6 ans ?
00:40:13 Ça semble très compliqué.
00:40:14 – Ça pourrait tenir du miracle.
00:40:15 – Je veux juste faire un point là-dessus, je vous rappelle qu'il avait quand même
00:40:17 donné des missions impossibles à Elisabeth Borne, élargir la majorité,
00:40:20 c'est absolument pas le cas aujourd'hui, et on a l'impression que cette mission
00:40:23 a été, eh bien, rangée, pour pas dire jetée à la poubelle.
00:40:27 – Allez, messieurs, merci, merci.
00:40:29 – Et sur le Parlement, il n'arrivera pas à trouver une majorité,
00:40:31 ça ne marchera pas à chaque fois, ça a marché sur l'hiver,
00:40:33 mais ça ne marchera pas à chaque fois.
00:40:35 – Merci, je vous propose de changer de thème parce que le temps file.
00:40:37 Et à coup sûr, on va en reparler sur notre antenne,
00:40:39 y compris avec Laurence dans Punchline.
00:40:41 On va parler aussi de ce qu'a vécu un habitant du quartier Bellevue,
00:40:45 ça se trouve à Brest, dans le Finistère, c'était dimanche après-midi,
00:40:48 vous avez vu qu'il avait été roué de coups parce qu'il avait demandé
00:40:51 à des jeunes tout simplement d'arrêter, de faire un rodéo à moto,
00:40:54 il a été victime de coups de couteau, de coups de batte de baseball,
00:40:58 heureusement, il est sorti en temps de l'hôpital, il a pu témoigner.
00:41:02 Regardez le reportage Jean-Michel Decaze.
00:41:04 – Dimanche après-midi, Sylvain était chez lui, au rez-de-chaussée
00:41:08 de l'un des immeubles du quartier Bellevue à Brest.
00:41:11 Vers 14h30, un rodéo commence, des jeunes de 14 à 16 ans.
00:41:16 – Les jeunes ont rasé les terrains de jeu, là où il y avait des enfants,
00:41:24 je suis sorti, je leur ai demandé d'arrêter, ça ne leur a pas plu,
00:41:28 ils m'ont dit "il n'y a pas de souci, on revient",
00:41:30 ils sont revenus avec 20 jeunes, une batte de baseball,
00:41:33 une lacrymo et un couteau, et ils m'ont roué de coups,
00:41:37 juste devant chez moi, ça a duré une minute ou deux,
00:41:41 et puis ils sont repartis dans la foulée.
00:41:44 – Arrivé sur place, les forces de l'ordre sont visées à leur tour.
00:41:48 – Les collègues sont retrouvés devant 40 individus,
00:41:50 qui leur ont fait front, qui ont caillassé la voiture avec barres de fer,
00:41:54 donc des collègues ont dû rebrousser le chemin.
00:41:56 – Je n'ai pas peur, c'est des jeunes, il ne faut pas avoir peur de ces gens-là.
00:42:02 – Depuis quelques temps, les rodéos se reproduisent
00:42:04 entre 2 et 4 fois par semaine entre les tours de Bellevue,
00:42:08 dans un autre quartier brestois.
00:42:10 Quelques heures plus tard, 6 coups de feu ont éclaté lors d'un autre rodéo.
00:42:16 – Jean Méfiat, c'est un acte valeureux, courageux, mais il a ce droit rare.
00:42:21 Et puis ce n'est pas son rôle, ce sont les policiers qui doivent le faire.
00:42:24 – Normalement, c'est effectivement à l'État et à la violence légitime,
00:42:29 le monopole de la violence légitime de l'État et de la République,
00:42:33 de sévir contre ces crapules, parce qu'il n'y a pas d'autre nom pour les appeler,
00:42:38 quand on débarque à 15 ou à 20 sur une seule personne
00:42:42 et qu'on lui tombe dessus de la manière dont cet homme a été victime,
00:42:46 c'est proprement scandaleux, sachant que ces jeunes-là,
00:42:49 pris un par un, sont de véritables lâches.
00:42:51 Ils n'oseraient jamais faire un par un ce qu'ils ont fait en groupe.
00:42:54 Donc c'est un effet groupal, ça c'est la première chose.
00:42:57 La deuxième chose, c'est que nous vivons, je parlais tout à l'heure
00:42:59 du monopole de la violence légitime, on n'en est pas là.
00:43:01 Nous vivons dans un système idéologique qui prend toutes les précautions
00:43:05 pour ne pas faire prendre le moindre risque à ceux qui font des rodeos.
00:43:09 Pas à ceux qui risquent de blesser ou de tuer, à ceux qui font des rodeos.
00:43:13 Ne pas les interpeller en violence, ne pas les harceler.
00:43:15 Quand on dit à la police de ne pas les interpeller, de ne pas les poursuivre,
00:43:18 lorsqu'ils sont même arrêtés parfois et appréhendés,
00:43:20 et qu'ils sont relâchés au motif que ce sont des petits chenapans
00:43:23 qui à leur âge de toute façon c'est un peu normal de faire,
00:43:26 et qui a en plus une forme de romantisme derrière cette activité,
00:43:29 le rodeo déjà le terme qui rappelle le far west, etc.
00:43:32 Il y a même eu un film qui presque leur rend hommage à leur activité délinquante.
00:43:39 Excusez-moi, nous vivons dans un système qui marche sur la tête.
00:43:43 Il faut un ministre de l'intérieur qui ordonne à la police
00:43:48 de poursuivre ceux qui font des rodeos.
00:43:50 Si ils se pètent la gueule, tant pis pour eux, tant pis pour eux.
00:43:54 C'est eux qui l'ont cherché.
00:43:55 Et si derrière vous avez des cités qui s'embrasent,
00:43:58 eh bien il faut également mater les révoltes.
00:44:00 C'est comme ça que ça se passe.
00:44:02 Il ne faut pas se laisser intimider.
00:44:03 La main moide de la République, qui est celle d'aujourd'hui,
00:44:06 doit céder la place à la main lourde de la République
00:44:09 pour appliquer la loi et faire respecter l'ordre.
00:44:11 Alors justement, vous parlez de la police,
00:44:13 regardez Gérald Darmanin, il communique souvent
00:44:15 sur la fermeté de l'intérieur, sur les saisies qui sont effectuées.
00:44:20 Regardez, avec photo à l'appui cette fois,
00:44:23 il nous dit "fermeté contre les rodeos",
00:44:25 dans le Nord, 5 individus arrêtés,
00:44:27 ce week-end, des policiers ont été appelés à de nombreuses reprises.
00:44:31 Il nous dit, à grand renfort de communication, Gérald Darmanin,
00:44:34 qu'on travaille, il y a des actions,
00:44:37 sauf que la réponse pénale est toujours insuffisante.
00:44:39 Philippe Doucet, derrière.
00:44:41 Oui, la réponse pénale est peut-être insuffisante,
00:44:43 mais déjà, c'est bien qu'il fasse ça.
00:44:45 Gérald Darmanin, c'est bien qu'il fasse une photo,
00:44:47 mais la difficulté de ça, c'est que quand l'État
00:44:50 n'est pas solide et pas fort, on a la jungle.
00:44:54 C'est l'État qui protège tout le monde.
00:44:56 C'est pour ça qu'on a institué l'État,
00:44:58 parce qu'autrement, le Far West, tous les matins,
00:45:00 c'est la jungle.
00:45:02 Et l'État, c'est ce qui permet de protéger
00:45:04 les plus faibles face aux plus forts.
00:45:06 Donc on voit bien que ce monsieur qui s'est fait rouer de coups,
00:45:10 il joue le jeu, il est un citoyen,
00:45:13 il dit "bon, on va peut-être arrêter de nous mettre le bazar".
00:45:15 Donc on sait bien qu'on a ces difficultés-là,
00:45:17 parce que ceux qui sont mis en danger,
00:45:19 il y a ceux qui sont sur les quads ou les motos,
00:45:21 bon, eux, ils se mettent en danger, c'est une chose,
00:45:23 mais c'est surtout quand ils traversent des espaces publics
00:45:25 avec des enfants, des mamans avec des poussettes,
00:45:27 des gamins qui sortent de l'école.
00:45:29 Donc le jour où il y a dans une cité
00:45:32 ou autour des gamins qui sont renversés
00:45:34 par des types qui font de la mini-moto,
00:45:36 on sait bien que tout ça, ça finit mal.
00:45:38 Et donc la police est censée protéger ça.
00:45:40 Donc ils le font, c'est vrai pendant longtemps.
00:45:43 La police avait des consignes d'éviter
00:45:46 que les choses s'embrasent et qu'il y ait des arrestations.
00:45:48 - Mais c'est toujours le cas !
00:45:50 - Pour être précis.
00:45:52 - Mais non, les saisies, elles interviennent à l'issue des enquêtes.
00:45:54 - Non mais en fait, ils pouvaient les arrêter,
00:45:56 mais dans un dispositif qu'a appelé,
00:45:58 il s'appelle un dispositif baïonnette,
00:46:00 c'est-à-dire qu'à un moment donné,
00:46:02 ils arrêtaient quand ils avaient réussi à faire une nasse.
00:46:04 - Mais ça c'est fini ça.
00:46:06 - Donc autant vous dire qu'avant d'attraper
00:46:08 quelqu'un qui a un mini-moto assez rapide
00:46:10 dans une nasse, il faut que le type soit pas très mal.
00:46:12 - Mais bon, la réponse pénale derrière,
00:46:14 parce qu'il recommence en fait, où il retrouve d'autres motos.
00:46:16 Les motos, il y a un parc en dessous de l'auto.
00:46:18 - Mais après, il faut les enlever les motos.
00:46:20 - Mais c'est vrai, il y a une loi qui fait dans le temps
00:46:22 une loi anti-casseurs, c'est-à-dire une responsabilité globale
00:46:24 d'un groupe qui fout le bord...
00:46:26 - Ça a été retoqué.
00:46:28 - Je ne sais où.
00:46:30 C'est retoqué, alors on n'y arrivera jamais.
00:46:32 Vous voulez que je vous dise, par exemple,
00:46:34 c'est très simple, il y a une loi qui a été votée,
00:46:36 je crois, l'année dernière,
00:46:38 qui fait que la police est autorisée à se saisir
00:46:40 des véhicules, en l'occurrence des motos,
00:46:42 sauf que les gars, ils se les prêtent
00:46:44 ou ils les louent.
00:46:46 Donc tu ne peux pas te saisir du véhicule
00:46:48 et tu ne peux pas le détruire.
00:46:50 - C'est des véhicules volés en général.
00:46:52 - Ou alors, ce sont des véhicules volés.
00:46:54 Donc je veux dire, il n'y a pas de solution légale.
00:46:56 - On ne les prive pas.
00:46:58 - On n'y a pas de solution légale.
00:47:00 C'est-à-dire derrière, qui a besoin
00:47:02 de rouler dans une mini-moto ?
00:47:04 Qui roule en quad en ville ?
00:47:06 Les quads, ça peut servir
00:47:08 dans des terres agricoles ou en montagne.
00:47:10 - Mais ça, c'est une fausse bonne idée.
00:47:12 Il ne s'agit pas d'interdire une activité
00:47:14 au prétexte que vous avez des délinquants
00:47:16 qui l'utilisent.
00:47:18 Ou alors, il faut interdire les voitures.
00:47:20 - Le quad de tourisme, ça existe.
00:47:22 - Le quad de tourisme, où est-ce que tu fais
00:47:24 de tourisme ?
00:47:26 - Vous en voyez, là.
00:47:28 - Vous êtes pour des stations balnéaires.
00:47:30 - À la Tour Eiffel, vous avez des tuktuk indiens.
00:47:32 - C'est plein Paris.
00:47:34 - Ce que je veux dire par là, c'est que je ne vois pas
00:47:36 pourquoi on n'interdit pas,
00:47:38 de manière générale, avec des exceptions,
00:47:40 si sur la plage de Sable-de-Laune,
00:47:42 on peut faire du quoi, du je-ne-sais-pas-quoi,
00:47:44 on interdit pas ce type de dispositif.
00:47:46 - Mais non, mais c'est idiot.
00:47:48 - Vous savez, c'est exactement...
00:47:50 - C'est idiot, ça permet de régler le problème.
00:47:52 - Allez, on se calme.
00:47:54 - Mais ça permet d'avoir une base légale pour interdire.
00:47:56 - Monsieur Doucet, si je peux me permettre de répondre,
00:47:58 c'est exactement comme ceux qui disent
00:48:00 que pour éviter le tir de mortier d'artifice
00:48:02 sur la police, il faut interdire
00:48:04 les mortiers, la vente de mortiers.
00:48:06 C'est débile. C'est pas ça qu'il faut faire.
00:48:08 En fait, là, en l'occurrence,
00:48:10 ce qui est, comment dirais-je,
00:48:12 le problème, il vient pas de la machine,
00:48:14 il vient de ceux qui sont sur la machine.
00:48:16 - Donc Jean Messiaen est pour la légalisation
00:48:18 de la vente des mortiers ?
00:48:20 - Non, mais attendez...
00:48:22 - Il pense qu'on prend le problème à l'envers.
00:48:24 - Les mortiers d'artifice ?
00:48:26 - Il faut pas les interdire.
00:48:28 - Donc tous les jours, toi, t'achètes des mortiers d'artifice
00:48:30 pour faire le 14 juin ?
00:48:32 - Mais pour les fêtes, exactement, les mariages, etc.
00:48:34 - On peut tout interdire.
00:48:36 - Le sujet, c'est d'avoir une régulation.
00:48:38 - Alors attendez, le problème, il est pas là.
00:48:40 - Le problème, c'est que là, on a des machines...
00:48:42 - On va conclure, là.
00:48:44 - On a des machines qui sont légales,
00:48:46 qui peuvent être achetées pour des utilisations légales.
00:48:48 Si quelqu'un en fait une utilisation délinquante
00:48:50 ou criminelle, la police doit être là pour l'en empêcher.
00:48:52 Si vous neutralisez le pouvoir de la police
00:48:54 en disant qu'il ne faut surtout pas les poursuivre,
00:48:56 dans ce cas-là, c'est...
00:48:58 - C'est l'inverse.
00:49:00 - Si vous interdisez les quads et les motos,
00:49:02 demain, ça sera des voitures.
00:49:04 - Merci beaucoup.
00:49:06 - C'est déjà les voitures, en plus.
00:49:08 - Allez, on remarque une courte pause
00:49:10 et puis on reviendra pour parler d'un sondage sécurité.
00:49:12 Tiens, après ce qu'a dit Emmanuel Macron
00:49:14 sur le moyen d'endiguer
00:49:16 les problèmes d'insécurité,
00:49:18 on verra ce qu'en pensent les Français,
00:49:20 ce que c'est un vœu pieux de sa part.
00:49:22 A tout à l'heure.
00:49:24 90 minutes info,
00:49:28 votre compagnie Le Débat reprend juste après un rappel des titres,
00:49:30 il est signé Adrien Spiteri.
00:49:32 - Emmanuel Macron veut accélérer
00:49:36 la réforme des lycées professionnels.
00:49:38 Un projet de loi pourrait être présenté d'ici à l'été.
00:49:40 Le chef de l'État l'a annoncé ce matin
00:49:42 à l'ouverture d'une réunion
00:49:44 avec le patronat à l'Elysée.
00:49:46 Le but, qu'un plus grand nombre de jeunes
00:49:48 accèdent à un emploi
00:49:50 ou à des formations vraiment qualifiantes.
00:49:52 A partir d'aujourd'hui,
00:49:54 l'abandon de poste ne donne plus droit au chômage.
00:49:56 Le décret est paru ce mardi
00:49:58 au journal officiel.
00:50:00 Jusqu'à présent, les salariés étaient souvent licenciés
00:50:02 pour faute par leur employeur
00:50:04 et pouvaient toucher l'assurance chômage.
00:50:06 Ces abandons de poste ne représentent cependant
00:50:08 que 5% des fins de CDI.
00:50:10 Et puis les campings français
00:50:12 ont la cote.
00:50:14 Au 1er avril, les réservations étaient en hausse
00:50:16 de 21% sur un an.
00:50:18 En 2022, déjà 136 millions de nuités
00:50:20 avaient été à comptabiliser au total.
00:50:22 Les campings assurent faire leur maximum
00:50:24 pour limiter la hausse des prix
00:50:26 malgré l'inflation.
00:50:28 - On va parler sécurité à présent
00:50:30 avec un éméliottage de la France.
00:50:32 On a parlé sécurité à présent avec un Emmanuel Macron
00:50:34 qui a abordé ce sujet hier
00:50:36 en disant
00:50:38 qu'on attend quelques annonces début mai,
00:50:40 à priori. Écoutez cet extrait.
00:50:42 - L'état de droit
00:50:44 est notre socle.
00:50:46 Et il n'y a pas de liberté sans loi
00:50:48 ni sans sanctions envers ceux
00:50:50 qui transgressent le droit des autres.
00:50:52 Dans ce but, nous continuerons
00:50:54 à recruter plus de 10 000 magistrats
00:50:56 et agents, continuerons
00:50:58 d'améliorer le fonctionnement
00:51:00 de notre justice.
00:51:02 Et nous sommes en train de créer
00:51:04 200 brigades de gendarmerie dans nos campagnes.
00:51:06 Lutter contre toutes les formes
00:51:08 de délinquance, contre toutes les fraudes,
00:51:10 qu'elles soient sociales ou fiscales,
00:51:12 sera aussi au cœur de l'action du gouvernement
00:51:14 avec des annonces fortes
00:51:16 dès le début du mois de mai.
00:51:18 - Jean Codaci, je vois lever les bras.
00:51:20 Il enfonce des portes ouvertes.
00:51:22 - Il a raison sans doute, mais il a oublié juste
00:51:24 qu'il ne construit pas un mètre carré de prison
00:51:26 depuis des années. Et vous avez les magistrats
00:51:28 qui passent leur temps, pas tous,
00:51:30 à faire de la gestion carcérale.
00:51:32 En arrivant au tribunal le matin, ils savent
00:51:34 s'ils ont une cellule, deux cellules ou un matelas
00:51:36 qu'on peut mettre dans une cellule
00:51:38 de la prison du coin, et ils prononcent
00:51:40 leur peine. Bon, je ne dis pas,
00:51:42 je caricature un peu, mais on a un vrai
00:51:44 problème, pas seulement de philosophie carcérale,
00:51:46 on a aussi un problème
00:51:48 de la pénurie. Les prisons
00:51:50 qu'on a, certaines, sont
00:51:52 même pas descriptives, c'est une honte.
00:51:54 On a encore des prisons comme ça.
00:51:56 En 2023.
00:51:58 Mais en plus, les prisons modernes
00:52:00 qu'on nous avait promises,
00:52:02 je veux bien, si je me trompe, qu'on me le dise tout de suite,
00:52:04 je ne sais pas où elles sont.
00:52:06 - Et alors sur la lutte, ce qu'il évoque aussi,
00:52:08 c'est contre, ce qui est aussi un délit,
00:52:10 la fraude fiscale et la fraude sociale,
00:52:12 alors là, il ne dit rien.
00:52:14 Il dit "on va lutter", mais il ne nous dit pas comment.
00:52:16 - Bon, après, vous savez,
00:52:18 le président de la République, il n'est pas
00:52:20 non plus là pour détailler
00:52:22 les moyens d'action très
00:52:24 microéconomiques et administratifs.
00:52:26 - Donc, enfin, s'il prend la peine
00:52:28 de parler des dix mille magistrats, il peut donner des billes
00:52:30 sur le reste aussi ? - Alors, ça, c'est une chose,
00:52:32 mais je voudrais revenir, si vous voulez, sur le volet
00:52:34 sécuritaire. Il a beaucoup parlé de l'état de droit.
00:52:36 Or, aujourd'hui,
00:52:38 l'état de droit, les Français ont l'impression
00:52:40 que c'est un état de droit qui protège
00:52:42 le droit des autres et pas
00:52:44 le droit de ceux qui sont en dehors du droit
00:52:46 plutôt que le droit des Français.
00:52:48 Je rappelais tout à l'heure sur les rodeos,
00:52:50 par exemple, quand l'état de droit fait tout pour protéger
00:52:52 ceux qui font des rodeos, on a l'impression que c'est pareil
00:52:54 pour tout. Par exemple, les immigrés
00:52:56 clandestins, les OQTF
00:52:58 qu'on n'exécute pas. On vous
00:53:00 dit que c'est au nom de l'état de droit, mais à quel
00:53:02 moment, en fait, l'état de droit va
00:53:04 se remettre au service de la France
00:53:06 et des Français pour protéger la France
00:53:08 et les Français ? Ce qui est traditionnellement
00:53:10 la mission première d'un état
00:53:12 de droit. Or, nous avons l'impression, et d'ailleurs
00:53:14 Macron l'incarne parfaitement, d'un état de
00:53:16 droit qui est en suspens, qui est gazeux,
00:53:18 qui est hors sol, qui n'est
00:53:20 pas là pour prendre en compte
00:53:22 la vie des gens, la vie des Français
00:53:24 de tous les jours, pour les protéger,
00:53:26 pour faire en sorte que les délinquants, les criminels,
00:53:28 les clandestins, tous ceux qui
00:53:30 ne respectent pas
00:53:32 la loi, soient mis
00:53:34 hors d'état de nuire.
00:53:36 Voilà. Et la dernière chose que
00:53:38 je voulais dire, c'est sur, effectivement,
00:53:40 le nombre de places de prison, parce qu'en fait, le nœud
00:53:42 gordien du problème
00:53:44 de la justice,
00:53:46 c'est le carcéral. Si vous
00:53:48 ne construisez pas suffisamment de places de prison,
00:53:50 vous gardez un système judiciaire
00:53:52 verrouillé, qui ne pourra,
00:53:54 même s'il le veut, je ne parle même pas de l'idéologie
00:53:56 qui ne le veut pas, mais à supposer que l'idéologie change
00:53:58 et qu'on veuille envoyer des gens en prison,
00:54:00 si vous n'avez pas de places de prison,
00:54:02 par effet à rebours,
00:54:04 en quelque sorte, par effet de diffusion,
00:54:06 ça tétanise,
00:54:08 ça handicape
00:54:10 la justice.
00:54:12 C'était 8 000, puis 6 000, et puis, comme me dit
00:54:14 Jean-Claude, personne n'est allé vraiment vérifier.
00:54:16 Il y a les territoires, les collectivités.
00:54:18 On n'entend pas le garde des sceaux, c'est dommage.
00:54:20 Il faut de la résistance, on ne sait pas combien il y en a
00:54:22 de créés réellement. En fait, c'est toujours
00:54:24 le principe, tout le monde est pour les prisons,
00:54:26 mais personne ne veut une prison à côté de chez lui.
00:54:28 Oui, c'est un prétexte habituel.
00:54:30 Personne ne veut de foyer de Nicron,
00:54:32 et pourtant on les impose.
00:54:34 Non, moi je suis allé revenir sur l'histoire
00:54:36 de la fraude fiscale, j'essaierai nos amis
00:54:38 de revenir sur la fraude sociale, je suis sûr qu'ils vont être très bons.
00:54:40 Donc, sur la fraude fiscale,
00:54:42 c'est bien. Pourquoi vous dites ça ?
00:54:44 C'est qui la fraude sociale ?
00:54:46 Vous pouvez nous le dire ?
00:54:48 Je ne sais pas, vous avez fait une passerelle bizarre.
00:54:50 Jean-Michel va nous le dire.
00:54:52 Mais comme je ne suis pas sûr que vous ayez parlé de la fraude fiscale,
00:54:54 c'est moi qui vais le faire.
00:54:56 La fraude sociale, ce n'est pas bien non plus.
00:54:58 Il a quelques langues xénophobes.
00:55:00 Sur la fraude fiscale,
00:55:02 ça suppose que le service
00:55:04 en charge de la fraude fiscale
00:55:06 à Bercy soit renforcé.
00:55:08 Juste quand même, c'est sorti,
00:55:10 il y a trois semaines, il y a eu une enquête judiciaire
00:55:12 sur les banques françaises,
00:55:14 avec un système qui s'appelle les coms,
00:55:16 donc là,
00:55:18 il y a peut-être un montant de fraude,
00:55:20 avec enquête approfondie,
00:55:22 140 milliards d'euros.
00:55:24 Donc, dans un dispositif
00:55:26 légal, mais complètement tordu
00:55:28 par les banques, où il y a une évasion
00:55:30 fiscale sur les bénéfices
00:55:32 de surcharges.
00:55:34 La voilà la réforme de retraite !
00:55:36 C'est légal ou c'est pas légal ?
00:55:38 C'est pas légal, les banquiers
00:55:40 doivent être condamnés.
00:55:42 On verra par rapport à ça
00:55:44 comment ça se règle.
00:55:46 140 milliards, ça fait des sous.
00:55:48 Et la fraude sociale ?
00:55:50 Je pense que...
00:55:52 Parlez-nous de la fraude sociale.
00:55:54 La financière, c'est ce qui l'appelle
00:55:56 de faire la loi.
00:55:58 C'est ce qui me semblait.
00:56:00 Mais on voit très bien qu'aujourd'hui,
00:56:02 on a cette difficulté.
00:56:04 Parlez-vous de la fraude sociale ?
00:56:06 Vous êtes gêné ?
00:56:08 Non, je suis pas gêné.
00:56:10 La fraude sociale, ça concerne vos vaches sacrées.
00:56:12 Non, ça concerne pas mes vaches sacrées.
00:56:14 Attends, on va aller au bout.
00:56:16 J'ai appris par ma mère que
00:56:18 qui vole un oeuf, vole un boeuf.
00:56:20 C'est bien qu'on s'occupe
00:56:22 des deux.
00:56:24 La fraude sociale n'a pas de raison d'être.
00:56:26 Je le dis comme ça, Jean-Métier est ravi.
00:56:28 La fraude sociale, y a pas de justification.
00:56:30 Mais vous, c'est les gros qui vous intéressent.
00:56:32 Moi, ce qui m'intéresse, c'est le boeuf.
00:56:34 Tant qu'à chasser la fraude, tant qu'à chasser le boeuf.
00:56:36 La fraude sociale, c'est pas seulement un boeuf,
00:56:38 c'est aussi des moutons.
00:56:40 C'est plein de choses qui se passent
00:56:42 au niveau de la fraude sociale.
00:56:44 Je connais pas le proverbe avec les moutons.
00:56:46 Je connais le proverbe avec la neuf qui veut un boeuf.
00:56:48 Mais peut-être que vous allez me dire...
00:56:50 Il faut adapter votre discours à votre public,
00:56:52 cher ami.
00:56:54 En l'occurrence, la fraude sociale
00:56:56 concerne aussi beaucoup
00:56:58 des fonds qui partent à l'étranger.
00:57:00 On parlait par exemple des retraités fantômes d'Algérie.
00:57:02 Ça représente pas grand-chose.
00:57:04 Les fausses cartes vitales aussi.
00:57:06 Les fausses cartes vitales.
00:57:08 Vous avez quand même pas mal de choses à faire là-dessus.
00:57:10 J'allais dire, peut-être que c'est cette fraude-là
00:57:12 qui le plus souvent irrite les Français.
00:57:14 Parce que là, ça concerne des fraudes individuelles.
00:57:16 Ce sont des individus.
00:57:18 Et les Français ne comprennent pas pourquoi
00:57:20 ceux qui travaillent et qui se tuent à la tâche
00:57:22 ne comprennent pas pourquoi leurs impôts
00:57:24 financent des gens qui, in fine,
00:57:26 non seulement ne foutent rien,
00:57:28 mais en plus détournent l'argent des décadés.
00:57:30 L'un n'exclut pas l'autre.
00:57:32 Ça concerne les individus.
00:57:34 La fraude fiscale, c'est de l'argent
00:57:36 qu'on vole aux Français pour les impôts.
00:57:38 Parce que tu payes tes impôts, moi aussi,
00:57:40 et derrière, quand il y a des gens
00:57:42 qui trouvent le système aux lumières,
00:57:44 c'est pas normal.
00:57:46 Vous avez parfaitement raison.
00:57:48 Je n'ai jamais minimisé ni la fraude sociale
00:57:50 ni la fraude fiscale.
00:57:52 Mais il faut mettre les deux sur le même pied.
00:57:54 Je vous sens vous exciter sur la fraude fiscale.
00:57:56 Non, non, non.
00:57:58 Je ne vous sens pas vous exciter sur la fraude fiscale.
00:58:00 Parce qu'elle concerne, effectivement,
00:58:02 des publics qui sont plus ou moins...
00:58:04 Non, mais moi, j'ai dit que 29 veulent un boeuf.
00:58:06 Moi, j'étais très clair.
00:58:08 Il faut aussi s'occuper des boeufs.
00:58:10 Bruno Le Maire, ce matin, nous a dit
00:58:12 qu'il y avait une grande opération, effectivement,
00:58:14 de lutte contre la fraude fiscale auprès des banques, etc.
00:58:16 C'est marrant.
00:58:18 Vous avez cité le chiffre de 140 milliards
00:58:20 que j'ai entendu également.
00:58:22 C'est marrant. Quand il a dit ce chiffre-là,
00:58:24 il aurait pu dire après, "Finalement, la réforme des retraites,
00:58:26 on la retire parce que c'est que 10 milliards
00:58:28 qui sont en train de l'affaire", ce qui aurait calmé tout le monde.
00:58:30 Mais bon, entre le gouvernement et la logique,
00:58:32 il y a parfois un gouffre qui ne frangisse pas.
00:58:34 Je vous propose de marquer une petite pause
00:58:36 et puis on revient pour parler
00:58:38 d'un tout autre thème avant de finir cette émission
00:58:40 et de passer la main à Laurence.
00:58:42 A tout à l'heure.
00:58:44 Et pour cette dernière partie,
00:58:50 Éric Deray de Matel, nous a rejoint du service Éco.
00:58:52 Salut, Éric. Bonjour.
00:58:54 L'inflation et le pouvoir d'achat
00:58:56 sont les grands absents du discours d'Emmanuel Macron.
00:58:58 Hier et pourtant,
00:59:00 chez Leclerc, on parle d'un mur d'inflation.
00:59:02 C'est ce que disait
00:59:04 le président du groupe ce matin sur notre antenne.
00:59:06 Écoutez.
00:59:08 Il y a eu des négociations jusqu'à fin mars.
00:59:10 Avec les industriels.
00:59:12 Ça rajoute 10% pour l'année 2023.
00:59:14 10%.
00:59:16 25%.
00:59:18 C'est énorme.
00:59:20 Je n'ai jamais vu ça aussi rapidement.
00:59:22 Et alors, autant l'année dernière,
00:59:24 c'était en 4 fois.
00:59:26 Autant là, maintenant, c'est un mur d'inflation
00:59:28 qui arrive. Peu importe les mots. On m'a reproché le mot tsunami.
00:59:30 En tout cas, c'est une vague scélérate.
00:59:32 Il y aura un pic d'inflation
00:59:34 à peu près en juin-juillet.
00:59:36 25%
00:59:38 de cumul. C'est ça qu'on comprend.
00:59:40 Au fond.
00:59:42 Mais quand verra-t-on les fruits des négociations passées ?
00:59:44 Déjà, il y a vraiment une grande différence
00:59:46 en ce que dit
00:59:48 M. Leclerc, qui parle de cette hausse
00:59:50 jusqu'au mois de juin, juillet, août peut-être.
00:59:52 Et le gouvernement qui dit que ça va s'arrêter
00:59:54 au mois de juin, puisque théoriquement,
00:59:56 Bruno Le Maire espère que ça va baisser.
00:59:58 Donc là, déjà, il y a un truc qui ne va pas.
01:00:00 Deuxièmement, l'inflation alimentaire
01:00:02 que l'on connaît. Le chiffre officiel,
01:00:04 c'était 16%, si je ne me trompe,
01:00:06 depuis un an, c'est-à-dire sur 12 mois
01:00:08 consécutifs. Et l'inflation communiquée
01:00:10 par l'INSEE, c'est 5,7%, je crois.
01:00:12 Donc, vous voyez, il y a quand même une différence.
01:00:14 En fait, le problème, c'est que c'est ça.
01:00:16 On vous fait croire que l'inflation est à 5-6%
01:00:18 en France sur 12 mois.
01:00:20 Et l'INSEE, parce qu'il y a un panier,
01:00:22 et dans ce panier, on met un certain nombre de choses.
01:00:24 On met le logement, on met l'informatique,
01:00:26 on met le prix des téléviseurs.
01:00:28 - Sauf que l'alimentaire, c'est ce dont on se sert tous les jours.
01:00:30 - Il pèse très peu, l'alimentaire, dans ce grand panier
01:00:32 de l'inflation. - Mais il faut prendre une loupe.
01:00:34 - Il faut prendre la loupe, mais du coup,
01:00:36 c'est pondéré, si vous voulez. Et ça, c'est le vrai problème.
01:00:38 Maintenant, il y a aussi un souci, et ça qui me gêne,
01:00:40 c'est que, si vous voulez, les négociations,
01:00:42 comme le dit Michel-Édouard Leclerc, se sont terminées,
01:00:44 notamment, et qu'en fait, ce que vous vivez aujourd'hui
01:00:46 dans les grandes surfaces, les hypermarchés,
01:00:48 c'est le résultat de la hausse des prix des mois passés.
01:00:50 Et le gouvernement a dit aux industriels,
01:00:52 maintenant, arrêtez cette inflation,
01:00:54 mais sauf qu'il dit ça, mais ça va faire un effet
01:00:56 dans 6 mois. Donc, en fait, c'est pour Noël.
01:00:58 Et ce que dit Michel-Édouard Leclerc, c'est...
01:01:00 - Donc, on va galérer toute l'année 2023.
01:01:02 - Oui, jusqu'à Noël. Alors, il commence à dire,
01:01:04 Michel-Édouard Leclerc, oui, les jouets vont pas augmenter.
01:01:06 Oui, la rentrée scolaire, ça devrait aller à peu près...
01:01:08 - Bon, ça sera super, des jouets, on achète pas tous les jours.
01:01:10 - Donc là, il faut s'attendre sur l'alimentaire,
01:01:12 et c'est très, très ennuyeux, parce que finalement,
01:01:14 moi, ce que je retiens, c'est que l'effort qui avait été demandé
01:01:16 par l'État n'est pas suivi d'effet,
01:01:18 et par les industriels, et par la grande distribution,
01:01:20 parce qu'on fait tous nos courses, et les prix flambent.
01:01:22 - Jean, réaction, vous êtes économiste ?
01:01:24 - La réaction, c'est que la première chose,
01:01:26 c'est que compte tenu de l'augmentation
01:01:28 assez à la fois conséquente et soudaine des prix,
01:01:30 on entre véritablement dans la définition
01:01:32 de l'hyperinflation, qui s'est déroulée
01:01:34 et qui, certes, statistiquement,
01:01:36 c'est normalement au-dessus de 50%,
01:01:38 mais il y a une autre définition qui dit
01:01:40 que ça doit être massif et quasi instantané,
01:01:42 ce qui est le cas.
01:01:44 Donc on est dans une dynamique hyperinflationniste,
01:01:46 en tout cas, ça, c'est la première chose.
01:01:48 La deuxième chose, c'est que moi,
01:01:50 je ne crois pas du tout que les prix vont baisser.
01:01:52 Vous savez, en économie, il y a beaucoup d'effets de cliquet.
01:01:54 C'est comme la fiscalité.
01:01:56 Une fois qu'on la baisse, on ne peut pas l'augmenter de nouveau.
01:01:58 Donc la hausse des prix, c'est pareil.
01:02:00 Une fois qu'ils ont augmenté, je ne vois pas
01:02:02 les prix dégringoler à moyen terme,
01:02:04 ni même baisser de manière significative
01:02:06 à moyen terme.
01:02:08 Une fois que les prix s'installent à un niveau
01:02:10 et qu'il y a une adaptation, si vous voulez,
01:02:12 des mécanismes de consommation
01:02:14 à ce nouvel environnement des prix,
01:02:16 il est très rare que ces prix régressent,
01:02:18 et pour ainsi dire, jamais.
01:02:20 Ça, c'est la deuxième chose.
01:02:22 La troisième chose, c'est que lorsque l'on parle
01:02:24 de l'inflation, de l'hyperinflation
01:02:26 sur les produits alimentaires,
01:02:28 ça touche principalement,
01:02:30 ceux qui ont une propension
01:02:32 à consommer très importante,
01:02:34 c'est-à-dire les faibles revenus.
01:02:36 Plus vous avez un revenu faible,
01:02:38 plus la part que vous consacrez à votre revenu
01:02:40 pour vous nourrir, pour les besoins
01:02:42 premiers, est importante.
01:02:44 Donc, évidemment, l'impact sur le pouvoir d'achat
01:02:46 est d'autant plus important
01:02:48 que votre revenu est faible ou moyen.
01:02:50 Donc cette inflation, si vous voulez,
01:02:52 concerne par capillarité
01:02:54 des millions et des millions de Français
01:02:56 et est très difficile à vivre.
01:02:58 - Philippe Doucet, l'appauvrissement des Français
01:03:00 va se confirmer, va s'ancrer
01:03:02 pour de bon, sachant qu'en parallèle,
01:03:04 les salaires n'augmentent pas.
01:03:06 - Oui, c'est toute la difficulté.
01:03:08 D'ailleurs, vous l'évoquiez tout à l'heure,
01:03:10 c'est qu'Emmanuel Macron, hier soir,
01:03:12 finalement, ce qui intéresse les Français,
01:03:14 c'est le pouvoir d'achat et cette inflation.
01:03:16 Et ça, c'est le cœur de ce qui nous attend
01:03:18 collectivement, et le gouvernement en premier lieu,
01:03:20 devant, parce que, Éric de Rigmontaine l'évoquait,
01:03:22 pour Bruno Le Maire, on a dit, bon, c'est fin mars,
01:03:24 puis après fin juin, le pic de l'inflation,
01:03:26 puis après, les prix vont être calmés.
01:03:28 Là, ce que nous dit Michel-Édouard Leclerc,
01:03:30 si j'ai bien compris, c'est que les négociations
01:03:32 sont terminées, donc là, c'est +10%
01:03:34 qui se rajoutent à ce qui a été déjà négocié
01:03:36 en dernier, et donc là, on est parti
01:03:38 jusqu'à la fin de l'année. Et donc,
01:03:40 la hausse des prélémentaires, ce que Jean-Méssia
01:03:42 vient de dire, c'est que la hausse des prélémentaires, ça,
01:03:44 tout le monde le paye. Des jours, on peut faire des arbitrages.
01:03:46 Manger tous les jours, on fait aussi des arbitrages.
01:03:48 J'ai eu l'occasion de le dire hier,
01:03:50 consommation de poisson, -14%,
01:03:52 poisson frais, -14%,
01:03:54 viande, légumes, -5%.
01:03:56 -Ca veut dire que sur le long terme, on mange pas bien.
01:03:58 -On mange pas bien. -Parce qu'on mange des pâtes,
01:04:00 on mange de l'huile. -Il va y avoir plein de gens qui,
01:04:02 on va voir l'explosion des demandes
01:04:04 aux banques alimentaires, aux restaurants du coeur,
01:04:06 c'est déjà le cas, et donc comment ça va tourner.
01:04:08 Et donc ça, ce sujet-là, de la question
01:04:10 des salaires, la question des salaires,
01:04:12 la question des petites retraites, c'est ça
01:04:14 le mur qui attend Emmanuel Macron
01:04:16 et le gouvernement en demande. C'est cette crise sociale
01:04:18 qui vient se rajouter à la crise démocratique.
01:04:20 -Il ne pourra pas augmenter les salaires
01:04:22 ou sinon il risque une spirale
01:04:24 prix-salaires, ce qu'on appelle...
01:04:26 -La courbe de fil.
01:04:28 -On va faire une courbe de fil.
01:04:30 -C'est au contraire,
01:04:32 effectivement, si vous augmentez
01:04:34 les prix et que les salaires augmentent derrière,
01:04:36 comme les salaires sont un coût pour les entreprises,
01:04:38 ils les répercutent dans le prix.
01:04:40 -Jean-Claude, une réaction à ces salaires qui n'augmentent pas.
01:04:42 -Bon, moi, je vous dis, j'avoue honnêtement que je suis un peu dépassé
01:04:44 par une situation qui s'avère hyper
01:04:46 complexe. Quand on écoute les uns,
01:04:48 on dit "mon Dieu,
01:04:50 on ne sait pas comment on va s'en sortir".
01:04:52 Quand on écoute les autres, j'observe que récemment,
01:04:54 on a publié les chiffres d'affaires
01:04:56 des grandes surfaces et elles battent des records.
01:04:58 L'État, avec l'augmentation de la TVA
01:05:00 ou des taxes diverses et variées,
01:05:02 n'est pas non plus mal placé. Je crains une fois de plus
01:05:04 que ce soit les consommateurs que nous sommes
01:05:06 qui vont passer à la casserole.
01:05:08 La situation actuelle
01:05:10 est absolument inacceptable.
01:05:12 On a voulu faire les malins,
01:05:14 notamment dans les relations internationales
01:05:16 et on voit ce que ça nous donne.
01:05:18 On a déclenché une vague d'inflation
01:05:20 qui est absolument, pour nous,
01:05:22 devenue ingérable et qui pénalise
01:05:24 une fois encore
01:05:26 ceux qui ont le moins de moyens,
01:05:28 qui sont le plus précaires
01:05:30 et pas les gens
01:05:32 qui ont des revenus convenables ou supérieurs.
01:05:34 Donc on est dans une situation,
01:05:36 je suis d'accord, qui est socialement...
01:05:38 Il serait temps quand même qu'on s'en occupe.
01:05:40 Mais en même temps, regardez,
01:05:42 je prends le bouclier
01:05:44 de l'EDF. Formidable !
01:05:46 15% seulement
01:05:48 d'augmentation, 15% quand même,
01:05:50 par rapport à une augmentation à l'époque,
01:05:52 fin 2022.
01:05:54 Qu'est-ce qui s'est passé ? En effet,
01:05:56 explosion de la dette EDF
01:05:58 et quelles conséquences ?
01:06:00 3 000 emplois qui devaient être faits par EDF
01:06:02 cette année, qui sont sinon
01:06:04 sacrifiés, du moins suspendus.
01:06:06 Il faut bien que quelqu'un...
01:06:08 Il n'y a pas d'argent magique. Il faut bien que quelqu'un
01:06:10 paie. Hélas, c'est souvent nous.
01:06:12 - Si c'est un mot, puisqu'on parle salaire et que vous suivez
01:06:14 ça quand même attentivement, Éric de Rigues-Mathes,
01:06:16 est-ce que les patrons ont une marge de manœuvre pour l'augmentation des salaires
01:06:18 sachant qu'en effet, comme il le dit si bien,
01:06:20 ça peut créer une spirale
01:06:22 inflationniste ?
01:06:24 Mais à un moment donné, il ne peut pas y avoir un gap
01:06:26 trop important non plus entre les salaires
01:06:28 et les prix et les indices de consommation.
01:06:30 - Mais vous disiez, les salaires n'ont pas augmenté.
01:06:32 Ça m'ennuie de le dire, mais si,
01:06:34 ils ont augmenté. Le SMIC a augmenté.
01:06:36 - Mais pas au point de l'inflation.
01:06:38 - Non, non, mais les négociations...
01:06:40 - Vous parlez de la plupart de nos compatriotes, pardon de le dire.
01:06:42 - Oui, mais quand vous regardez, j'ai entendu un exemple que vous allez détester.
01:06:44 Tout le monde va me tomber dessus. Total, ils ont
01:06:46 augmenté leur salaire de 6 ou 7%.
01:06:48 - Oui, mais à quel prix ?
01:06:50 - Non, mais attendez, dans les grandes entreprises...
01:06:52 - Oui, ça ne les empêche pas de faire grève, de kikiner, de faire ça sur le service.
01:06:54 - Je suis désolé de le dire, c'est vrai que quand on est dans une grande entreprise,
01:06:56 citons LVMH,
01:06:58 vous êtes gâté.
01:07:00 - Mais il ne peut pas citer que LVMH.
01:07:02 - Vous êtes protégé. Ceux qui souffrent,
01:07:04 il faut le reconnaître.
01:07:06 - C'est le même gars qui est contrôleur de la CNCF.
01:07:08 - Oui, mais je ne parle pas de ça.
01:07:10 Je pense au PME.
01:07:12 Je pense aux petits patrons qui ont du mal à augmenter les salaires.
01:07:14 Les petits patrons sont concernés.
01:07:16 Si vous leur dites "augmenter les salaires",
01:07:18 c'est eux qui vont avoir des problèmes.
01:07:20 - Non, mais...
01:07:22 - Il faut quand même faire...
01:07:24 Juste un mot, parce qu'il faut faire justice de ce propos.
01:07:26 En France, une grande partie
01:07:28 de l'emploi est fait par les
01:07:30 petites et moyennes entreprises.
01:07:32 Ce n'est pas LVMH, ce n'est pas Total.
01:07:34 Je doute que les très petites entreprises
01:07:36 et les moyennes entreprises
01:07:38 et les petites industries aient augmenté
01:07:40 leurs salariés comme les grandes entreprises.
01:07:42 Ils ne peuvent pas le faire.
01:07:44 On est bien d'accord que macroéconomiquement,
01:07:46 l'augmentation des salaires
01:07:48 a été réduite à la portion congrue
01:07:50 par rapport au niveau de l'inflation.
01:07:52 - Donc, il faut faire quoi ?
01:07:54 L'allègement des charges sociales ?
01:07:56 - Quand vous êtes dans un contexte d'une dynamique hyperinflationniste
01:07:58 qui plus est majoritairement exogène,
01:08:00 c'est très compliqué de lutter contre ça.
01:08:02 On se retrouve dans le même schéma que les années 70
01:08:04 ou à peu de choses près, avec l'explosion du prix du pétrole.
01:08:06 - Les entreprises ont refait leur marge.
01:08:08 Il faut préciser que les marges ont énormément augmenté.
01:08:10 - C'était le dernier thème
01:08:12 que nous pouvions aborder cet après-midi
01:08:14 avant de passer la main à nos amis de Punchline.
01:08:16 Laurence, dans quelques instants.
01:08:18 J'étais ravie de vous revoir ce mardi
01:08:20 les uns et les autres.
01:08:22 Et puis, à mercredi pour de nouvelles aventures.
01:08:24 15h30.
01:08:26 [Musique]

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