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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, ravie de vous rencontrer, 19h01 sur CNews.
00:00:06 Vous voyez ces images en direct à rue Saint-Jacques à Paris,
00:00:10 après cette explosion peut-être due au gaz, on ne connaît pas pour l'instant les causes de l'explosion.
00:00:16 Nous irons dans un instant sur place avec, rejoindre notre envoyée spéciale Barbara Durand,
00:00:21 avec Laurent Scellarié pour en savoir plus.
00:00:25 Il y a 16 blessés dont 7 en urgence absolue et l'incendie a été circonscrit.
00:00:31 Voilà ce qu'on sait pour l'instant.
00:00:32 En sommaire ce soir, la procédure de dissolution des soulèvements de la terre est lancée comme prévu.
00:00:38 Selon Gérald Darmanin, aucune cause ne justifie les agissements particulièrement nombreux et violents
00:00:44 auxquels appelle et provoque ce regroupement.
00:00:47 En quoi est-ce une dissolution au nom de la violence
00:00:50 ou bien une décision contre la liberté d'association et la liberté de manifestation ?
00:00:55 Certains crient à la dérive autoritaire du pouvoir.
00:00:58 Est-il devenu interdit d'interdire la violence ?
00:01:02 L'édito de Mathieu Beaucoup.
00:01:04 Tous les regards sont tournés vers le fils du président américain Hunter Biden.
00:01:09 Sexe, jeux, corruption, drogue, grec et peut-être même pédophilie.
00:01:14 Les interrogations autour de son personnage n'ont cessé de susciter de vives polémiques.
00:01:18 Mais il y en soit, Hunter Biden a appelé des coupables d'évasion fiscale et de détention illégale d'armes à feu.
00:01:25 Une façon de régler ses affaires en justice, en pleine campagne de réélection de son père.
00:01:30 Donald Trump crie à la corruption.
00:01:32 Que révèle cette affaire Hunter Biden ?
00:01:35 Certains soupçonnent l'existence d'une censure au sommet de l'État américain par l'État profond.
00:01:40 Qu'en est-il réellement ? L'analyse de Guillaume Bigou.
00:01:44 Alors que régulièrement la question du lien entre immigration et délinquance revient dans l'actualité.
00:01:49 Chut !
00:01:50 Une autre question se pose, celle du lien entre psychiatrie et délinquance.
00:01:54 Chut !
00:01:55 Un lien pourtant dénoncé comme infamant par certains ou dédouanant pour d'autres.
00:02:00 Après les coups de couteau à des bébés à Annecy, l'homme a été interné.
00:02:04 Après l'agression de la grand-mère et de sa petite-fille à Bordeaux, l'homme a été interné.
00:02:08 Pourquoi ces individus ne sont-ils pas suivis, fichés, pour empêcher de nuire le décryptage de Charlotte Dornelas ?
00:02:15 L'IFOP vient de publier une étude qui révèle que les professeurs ont une définition de moins en moins juste du principe de laïcité.
00:02:24 Qu'est-ce qu'une définition juste du principe de laïcité ?
00:02:27 Pourquoi cette définition de la laïcité s'estompe-t-elle au fil des ans chez les enseignants ?
00:02:34 Qu'est-ce que cela met en péril ?
00:02:35 Qui est à l'origine de cette érosion du principe de laïcité en France ?
00:02:39 Le regard de Marc Menand.
00:02:41 Et puis cette histoire hors du commun qui donne peut-être une note d'espoir.
00:02:46 Avec les limites du wokisme, aux Etats-Unis, une marque de bière a voulu élargir sa clientèle
00:02:52 et afficher une certaine diversité sexuelle dans son marketing et ses publicités.
00:02:56 Sauf que, loin d'augmenter ses ventes comme prévu, les consommateurs se sont détournés de la marque.
00:03:02 La bière décroche, a perdu sa place de leader et n'a pas pu remonter la pente.
00:03:07 Le wokisme a-t-il ses limites ?
00:03:09 L'édito de Mathieu Boquecôté.
00:03:11 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité,
00:03:15 même si on restera en direct avec ce qui se passe à Paris rue Saint-Jacques,
00:03:20 en commentant des réprimandes d'analyse et c'est maintenant.
00:03:24 [Générique]
00:03:35 Ravie de vous retrouver, bonsoir à tous.
00:03:37 Évidemment on ne peut pas commencer sans aller directement à Paris pour savoir un peu ce qui se passe.
00:03:43 Avoir les dernières informations.
00:03:45 Barbara Durand, vous êtes si en place, on sait qu'il y a eu une forte explosion à Paris rue Saint-Jacques,
00:03:49 c'était vers 17h, peut-être dû au gaz, mais on ne sait pas.
00:03:53 La façade d'un immeuble s'est effondrée, 16 blessés, 7 en urgence absolue.
00:03:57 Absolument Christine, ce que je peux vous dire à l'instant,
00:04:03 c'est que certaines personnes commencent à s'agacer d'être dans un périmètre bouclé
00:04:09 et ne peuvent donc pas accéder à leurs habitations.
00:04:12 Ce que l'on peut vous dire, c'est qu'il y aurait effectivement 16 victimes, dont 7 en urgence absolue.
00:04:21 Il y aura toujours sur place 270 pompiers mobilisés, 70 véhicules engagés.
00:04:27 À propos de l'explosion, il y aurait eu 2 immeubles déstabilisés.
00:04:32 Ils ont été évacués, de nombreuses vitres ont soufflé au moment de cette explosion.
00:04:37 Le feu serait à l'heure où je vous parle circonscrit.
00:04:40 Concernant ce qu'il s'est passé, les investigations débutent.
00:04:44 Ce que l'on peut vous dire, après le point presse de la procureure de Paris,
00:04:48 pour le moment, rien ne permet de déterminer l'origine de cette explosion.
00:04:52 La priorité a été donnée aux soins des victimes et à la sécurisation de la zone.
00:04:57 Je vous le disais tout à l'heure, une enquête est ouverte pour blessure involontaire
00:05:01 par violation d'une obligation générale de sécurité.
00:05:04 Mais cette caractérisation peut changer.
00:05:06 L'enquête doit permettre de savoir si une imprudence ou un non-respect des règles
00:05:11 a entraîné cette explosion.
00:05:13 Merci beaucoup Barbara Durand.
00:05:15 Avec Laurent Scellarié, on reviendra auprès de vous d'un instant à l'autre
00:05:20 s'il y a de nouvelles informations.
00:05:22 La première ministre s'est exprimée, la procureure de la République s'est exprimée,
00:05:26 le préfet s'est également exprimé.
00:05:28 On suivra cette information tout au long de cette édition.
00:05:31 Mais l'actualité au courant de la journée, c'était, comme prévu, Gérald Darmanin
00:05:35 qui a annoncé la dissolution des soulèvements de la terre.
00:05:38 Ce groupement de faits écologistes radicals, connu pour ses actes violents,
00:05:42 Mathieu Bocote, cette dissolution suscite pourtant bien des critiques.
00:05:46 Certains en doutent même son invalidation par le Conseil d'État.
00:05:50 Alors, est-ce une dissolution arbitraire, comme le déclare la gauche,
00:05:54 malgré les violences, pourquoi on en vient à se demander,
00:05:57 écoutez-moi bien Mathieu Bocote, pourquoi on en vient à se demander
00:06:00 si cette dissolution était nécessaire ?
00:06:02 - Alors, certains l'affirment, certains s'y opposent même ardemment,
00:06:06 je vais dire violemment.
00:06:08 - Excusez-moi, mais on va garder cette petite image en double fenêtre,
00:06:11 juste pour informer notre spectateur.
00:06:13 On n'est pas habitué, on est en général 100 % centrés sur Mathieu Bocote,
00:06:16 mais on va regarder un oeil sur ce qui se passe...
00:06:19 - Les circonstances pour faire en sorte que je diminue mon ego.
00:06:22 (rires)
00:06:23 - On vous aime, alors dites-nous.
00:06:25 - Alors, le point de départ, c'est évidemment de quoi parlons-nous comme association.
00:06:28 Les soulèvements de la terre, il faut simplement se rappeler
00:06:31 de ce type d'organisation parlons-nous.
00:06:33 Il s'agit d'une organisation, ce qu'on appelle un groupement de faits.
00:06:36 Donc, elle ne correspond pas à la structure formelle, légale,
00:06:40 d'une association qui se constituerait dans les règles de l'État de droit,
00:06:44 dans les règles de la démocratie telles qu'on la connaît.
00:06:46 C'est une association, dis-je, qui s'est constituée
00:06:49 dans les interstices de l'État de droit,
00:06:51 qui s'est constituée justement pour ne jamais se faire, dans leur espoir,
00:06:55 jamais se faire attraper par les autorités,
00:06:58 et ne jamais subir punition ou contrôle ou répression
00:07:02 s'ils commettaient des actes répréhensibles.
00:07:05 C'est ce type d'association qui dit, vous ne pouvez pas nous attraper,
00:07:08 nous n'existons pas, mais nous parlons néanmoins
00:07:11 et nous prétendons porter la parole de plusieurs.
00:07:14 Alors, on pourrait dire que c'est une association à plusieurs étapes.
00:07:16 Il y a un noyau qui est composé, à ce qu'on en comprend,
00:07:19 de militants d'extrême-gauche ou d'ultra-gauche, même radicaux,
00:07:22 associés à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes,
00:07:24 donc des gens qui sont véritablement dans une culture anticapitaliste radicale,
00:07:28 d'ultra-gauche, qui ont un rapport décomplexé et même militant à la violence.
00:07:32 Et ces gens représentent le noyau.
00:07:35 Ils sont par ailleurs porteurs, ils sont...
00:07:39 Certains diront qu'ils instrumentalisent l'écologisme
00:07:42 simplement pour faire le relais de leur anticapitalisme.
00:07:45 Non, je pense qu'ils sont sincèrement écologistes,
00:07:47 mais de la tendance écologiste radicale.
00:07:49 Écologiste radical ET anticapitaliste ET,
00:07:52 avec une forme de socialisme assez autoritaire,
00:07:55 qu'ils nous diront anarchistes de leur côté.
00:07:57 Donc c'est une doctrine, un anticapitalisme
00:08:00 qui s'est redéployé dans l'écologisme
00:08:03 et qui cherche à s'approprier l'ensemble des luttes environnementales aujourd'hui
00:08:08 pour faire le procès du capitalisme et du ravage de la Terre
00:08:12 dont elle se rendrait coupable.
00:08:15 On pourrait parler d'une forme d'écologisme révolutionnaire, si vous voulez.
00:08:18 Ensuite, leur force, c'est de fédérer autour de ce noyau invisible légalement
00:08:22 toute une série d'associations qui, elles, sont plus ou moins respectables.
00:08:26 Certaines sont respectables socialement, qui finissent par se fédérer en disant
00:08:29 "oui, on est d'accord avec ça", d'autres qui sont plus radicales.
00:08:31 Donc, c'est une forme de front commun des associations écolo,
00:08:34 mais dont le noyau idéologique et militant serait le noyau radical.
00:08:39 Alors, pourquoi je prends la peine de dire tout ça?
00:08:41 Parce que quand on parle des antifas,
00:08:44 on se dit "comment dissoudre les antifas,
00:08:46 puisqu'ils n'existent pas comme groupe?"
00:08:48 C'est une espèce de formule un peu facile qui revient souvent.
00:08:50 Mais il faut simplement rappeler que c'est plus faux que vrai.
00:08:53 Pour que les antifas se rassemblent,
00:08:55 ils ont besoin d'une structure de commandement minimale.
00:08:58 Pour leur entraînement, ils sont entraînés presque militairement, ces ministres privés.
00:09:01 Mais vous savez, on réussit assez rarement à faire un entraînement quasi-militaire
00:09:05 s'il n'y a pas un minimum de structure d'organisation pour vous accueillir.
00:09:08 Ils ont des codes, ils ont des pratiques.
00:09:10 En tout ça, on est devant des organisations qui sont organisées,
00:09:13 mais pas selon nos règles.
00:09:14 Appelons ça les règles de la société démocratique ordinaire.
00:09:17 Et là, avec le concept de groupement de faits,
00:09:20 c'est possible désormais de désigner une association
00:09:23 qui se dérobe aux règles ordinaires que nous connaissons,
00:09:26 mais qui existe néanmoins.
00:09:28 C'est intéressant de voir que dans la lutte contre l'ultra-gauche violente,
00:09:32 parce qu'on ne se contredit pas de l'histoire,
00:09:34 la seule violence politique organisée aujourd'hui interne,
00:09:37 je laisse de côté le terrorisme, c'est la violence de l'ultra-gauche.
00:09:40 - Mais beaucoup l'ont oublié aujourd'hui.
00:09:42 Il va falloir revenir là-dessus.
00:09:44 Aujourd'hui, ce qu'on entend de soulèvement de la terre,
00:09:46 c'est tout sauf de la violence.
00:09:48 - La question de la violence a été complètement dite.
00:09:50 Vous avez tout à fait raison de le dire.
00:09:52 Mais ça permet à l'État désormais de lutter contre ces mouvements
00:09:56 qui sont, je dis les antifab, ça peut être les black blocs,
00:09:59 parce que quoi qu'on en dise, c'est plus organisé qu'on le dit.
00:10:02 Quand j'entends les gens dire que les black blocs,
00:10:04 c'est simplement une technique d'organisation révolutionnaire,
00:10:06 mais qu'ils se constituent pour se dissoudre.
00:10:08 Il faut arrêter de nous prendre pour des nois.
00:10:10 On est quand même devant des organisations
00:10:12 beaucoup plus organisées qu'on ne le dit.
00:10:14 Ensuite, les soulèvements de la terre nous disent,
00:10:16 et ça c'est important,
00:10:18 vous voulez nous dissoudre, mais vous ne nous dissoudrez pas.
00:10:21 Car nous sommes un mouvement, nous sommes un soulèvement.
00:10:24 Et nous, on est simplement l'organisation politique,
00:10:27 la fédération sur le mode égalitaire et horizontal
00:10:30 de ces différents groupes qui se soulèveraient au nom de la terre.
00:10:35 Vous noterez en leur vocabulaire, et toujours le suivant,
00:10:38 ils prétendent pratiquer une forme d'auto-défense.
00:10:40 Ils se prennent pour la terre.
00:10:42 Des gens se prennent pour des zèbres,
00:10:44 d'autres pensent avoir un autre sexe que leur,
00:10:46 et eux, ils se prennent pour la terre.
00:10:48 Donc, ils nous disent, ils pratiquent l'auto-défense.
00:10:50 L'auto-défense de la terre, ça veut dire du sabotage
00:10:52 contre l'agro-industrie, du sabotage contre les industries énergétiques.
00:10:55 C'est un appel au sabotage.
00:10:57 Et on a vu par ailleurs qu'ils acceptaient
00:10:59 la possibilité de la violence contre les personnes.
00:11:02 On l'a vu théoriquement.
00:11:04 Ils se réfèrent à certains cadres,
00:11:06 qui disent la violence contre les personnes,
00:11:09 pas maintenant, pas utile, mais demain, peut-être.
00:11:12 Et on a vu par ailleurs, dans le cadre de Saint-Solène,
00:11:14 les agressions contre les policiers,
00:11:16 c'est quand même pas rien.
00:11:18 Mais quoi qu'il en soit, vous voyez, c'est un peu complexe,
00:11:20 cette affaire-là.
00:11:22 Donc, un groupe qui est dans une stratégie de violence,
00:11:24 qui prétend aujourd'hui se mobiliser pour qu'on empêche
00:11:26 sa dissolution, et qui prétend au même moment ne pas exister.
00:11:28 - C'est pas si complexe que ça.
00:11:30 C'est clair, quand même.
00:11:32 - Vous avez raison.
00:11:34 - Justement, Mathieu Bocotte,
00:11:36 malgré cette violence, de nombreuses personnalités
00:11:38 politiques, notamment de gauche, se sont portées à la défense
00:11:40 des soulèvements de la terre.
00:11:42 - C'est fascinant. Je vais vous en citer quelques-uns,
00:11:44 mais j'aurais pu passer l'ensemble de la chronique à vous,
00:11:46 citer des tweets ou des déclarations publiques.
00:11:48 Jean-Luc Mélenchon.
00:11:50 "Je suis contre la dissolution des soulèvements de la terre.
00:11:52 À Saint-Solène, la violence a été provoquée par..."
00:11:55 M. Darmanin. Ah bon?
00:11:57 "Le maintien de l'ordre de ce gouvernement
00:12:00 est condamné de l'ONU au Conseil de l'Europe
00:12:03 par tout l'univers civilisé."
00:12:05 Je serais curieux de savoir qui est pour M. Mélenchon
00:12:07 l'univers non civilisé.
00:12:09 Ce serait intéressant. C'est une question intéressante.
00:12:11 - C'est nous.
00:12:13 - Oui, c'est nous, vous avez la valeur actuelle.
00:12:15 Il y en a deux ou trois autres, j'imagine.
00:12:17 Ensuite, Clémence Guetté, toujours de LFI.
00:12:19 "Pour la première fois de son histoire,
00:12:21 la France dissout un mouvement écologiste.
00:12:23 Le gouvernement instrumentalise la police et la justice
00:12:26 pour faire taire ses opposants politiques.
00:12:28 Soutien aux soulèvements de la terre, le combat continue."
00:12:31 Vous noterez qu'encore une fois, leur argument, eux,
00:12:33 c'est pas on ne peut pas les dissoudre
00:12:35 parce qu'ils n'existent pas.
00:12:37 Ils reconnaissent l'existence du groupe.
00:12:39 Donc tout le discours avec lequel on nous cassait les oreilles
00:12:41 depuis quelques mois, comme quoi c'était impossible
00:12:43 de les dissoudre, finalement, c'était possible.
00:12:45 On constate désormais que l'impossible est possible.
00:12:47 Anne Hidalgo.
00:12:49 Alors, Daniel Schneiderman.
00:12:51 Il ne faut pas l'oublier, celui-là.
00:12:53 Celui qui s'était moqué de Henri après son acte héroïque,
00:12:55 on s'en souvient.
00:12:57 "Consternation..." Schneiderman, toujours perspicace.
00:12:59 "...Consternation d'apprendre
00:13:01 la prochaine dissolution des soulèvements de la terre
00:13:03 en même temps que la panthéonisation
00:13:05 de Missack, Emeline et Manouchian.
00:13:07 Les générations qui nous suivront,
00:13:09 si le reste du monde les honoreront."
00:13:11 Donc on comprend que les soulèvements de la terre,
00:13:13 ce sont les héritiers de la résistance aujourd'hui
00:13:15 contre le nazisme.
00:13:17 Association qui a aussi été faite par Sandrine Rousseau.
00:13:19 Et là, Anne Hidalgo.
00:13:21 Anne Hidalgo, c'est pas la gauche du pays.
00:13:23 Théoriquement, c'est la gauche qui refuse l'ultra-gauche.
00:13:25 C'est la gauche républicaine.
00:13:27 Ils mettent des majuscules partout au mot "républicain".
00:13:29 (rires)
00:13:31 "Régulièrement condamnés pour inaction climatique,
00:13:33 le gouvernement serait bien inspiré
00:13:35 de ne pas criminaliser
00:13:37 l'engagement des militants écologistes
00:13:39 mobilisés pour la planète.
00:13:41 Aux côtés de nombreux chercheurs ONG et élus,
00:13:43 j'apporte mon plein soutien aux soulèvements de la terre."
00:13:45 Alors là, vous noterez,
00:13:47 il y a 2 éléments qui reviennent en boucle,
00:13:49 mais j'aurais pu en citer beaucoup d'autres.
00:13:51 Premier élément, on explique toujours,
00:13:53 c'est l'ampleur de la crise climatique.
00:13:55 On parle d'ampleur de la crise climatique
00:13:57 des actions, si nécessaire, et ainsi de suite, peut-être.
00:13:59 La crise climatique pénulne la conteste.
00:14:01 Donc, on parle sans cesse de la crise climatique.
00:14:03 Mais on ne parle jamais,
00:14:05 on ne fait jamais, jamais, jamais
00:14:07 aucune référence à la violence.
00:14:09 Or, pourquoi les soulèvements de la terre
00:14:11 sont-ils en voie de dissolution?
00:14:13 Eh bien, pas parce qu'ils sont ardemment engagés
00:14:15 contre les changements climatiques,
00:14:17 mais parce qu'ils utilisent des méthodes violentes
00:14:19 qui relèvent officiellement de la...
00:14:21 de la... comment on dit ça?
00:14:23 Pas dans l'effet de la puissance civile,
00:14:25 mais dans l'effet du sabotage,
00:14:27 dans l'effet d'une violence,
00:14:29 dans l'effet d'une violence qui peut aller
00:14:31 contrôler personne. Donc, voyez
00:14:33 comme c'est fascinant. On est ici devant
00:14:35 une Annie Dalgo, là, je reviens,
00:14:37 parce que c'est finalement elle la plus importante.
00:14:39 Donc, que bien en chose soit pour la violence,
00:14:41 on est au courant, il n'y a pas de nouvelles là-dedans.
00:14:43 Mais, quand Annie Dalgo, elle-même,
00:14:45 qui se veut de la gauche modérée, démocratique,
00:14:47 tout ça, finalement, ça nous dit quelque chose
00:14:49 sur la gauche. C'est que la gauche
00:14:51 a des circonstances où elle décide
00:14:53 clairement, consciemment,
00:14:55 de ne pas mentionner
00:14:57 le fait que dans ce cas-là, les moyens utilisés
00:14:59 par les soulèvements de la Terre sont ceux pourquoi
00:15:01 ils sont aujourd'hui en voie de dissolution.
00:15:03 Donc, elle décide de ne rien voir. La gauche,
00:15:05 finalement, est beaucoup plus solidaire, qu'on le dit.
00:15:07 Moi, ça me fascine comment, même devant des gens
00:15:09 qui sont dans une logique insurrectionnelle,
00:15:11 une logique révolutionnaire, une logique violente,
00:15:13 une logique néo-zadiste, une logique anarchiste
00:15:15 violente, eh bien, soudainement, Annie Dalgo
00:15:17 et d'autres considèrent que c'est seulement
00:15:19 l'écologie qui est poussée
00:15:21 en voie de dissolution. Et j'insiste.
00:15:23 Ils nous disent, vu l'ampleur de la crise climatique,
00:15:25 on nous dit, toujours Anne Dalgo,
00:15:27 on criminalise les écologistes. Mais de quoi
00:15:29 parlez-vous? Noël Mamère, dis-je,
00:15:31 j'ai oublié de le citer, Noël Mamère, dit que c'est une déclaration de guerre
00:15:33 contre tous les écologistes. Non, non, non, non, non, non, non.
00:15:35 Si vous respectez les règles démocratiques,
00:15:37 si vous n'en appelez pas à l'autodéfense de la planète
00:15:39 en brisant des pipelines, en cassant
00:15:41 des pipelines, en sabotant
00:15:43 des exploitations agricoles,
00:15:45 en détruisant des installations
00:15:47 qui relèvent du monde
00:15:49 de l'énergie, vous n'aurez pas
00:15:51 de problème avec le gouvernement.
00:15:53 Donc, de manière tout à fait malhonnête,
00:15:55 parce qu'à ce niveau-là, c'est de la malhonnêteté.
00:15:57 Tout le monde sait que la raison de la dissolution
00:15:59 c'est la violence, et tout le monde
00:16:01 dans les circonstances décide de ne pas
00:16:03 en parler et de faire comme si le gouvernement
00:16:05 s'en prenait à eux pour leur conviction
00:16:07 et non pas par leur méthode. C'est quand même culotté.
00:16:09 La cause peut être noble,
00:16:11 mais les moyens déplorables.
00:16:13 Banalisation de la violence. Plusieurs se demandent
00:16:15 quels liens faire entre cette dissolution
00:16:17 et celle de, par exemple, Génération
00:16:19 identitaire en 2021. Y a-t-il
00:16:21 de fait un lien entre ces deux
00:16:23 événements? - En fait, c'est presque un lien
00:16:25 d'inversion. C'est-à-dire, on se souvient de Génération identitaire,
00:16:27 c'est ce groupe qui était rassemblé,
00:16:29 qui voulait lutter contre l'immigration massive
00:16:31 et la subversion migratoire, avec des méthodes
00:16:33 qui étaient assez théâtrales. La question n'est pas là.
00:16:35 La question n'est pas d'en savoir si on les aime ou non.
00:16:37 Génération identitaire s'est fait
00:16:39 dissoudre à cause de son orientation
00:16:41 idéologique et pas à cause de ses méthodes.
00:16:43 C'est intéressant. Quand on décide
00:16:45 de dissoudre Génération identitaire,
00:16:47 on dit clairement, tout le monde en convient,
00:16:49 ils ne misent pas sur la violence. Ce n'est pas une organisation
00:16:51 violente, ce ne sont pas des violents,
00:16:53 mais il faut les dissoudre parce que leur
00:16:55 discours est un discours qui, derrière
00:16:57 ses apparences de respectabilité,
00:16:59 est un discours violent. C'est intéressant.
00:17:01 Quand on les relie à la notice de dissolution,
00:17:03 on nous explique qu'il y a une rupture.
00:17:05 Officiellement, ils sont respectueux des règles,
00:17:07 mais au fond de leur cœur, ils ne le sont pas.
00:17:09 Je me souviens, quand on lisait l'avis
00:17:11 de la notice de dissolution, on nous expliquait
00:17:13 les raisons pour lesquelles il fallait se méfier d'eux,
00:17:15 mais ils se réfèrent positivement, par exemple,
00:17:17 à l'argent qu'on quitte ou à Charles Martel.
00:17:19 C'est assez intéressant quand même.
00:17:21 Ils font aussi un lien entre l'immigration massive
00:17:23 et la violence.
00:17:25 Plusieurs, après Annecy,
00:17:27 ont fait ce lien.
00:17:29 Des figures de la droite républicaine
00:17:31 la plus mainstream. Faut-il dissoudre désormais
00:17:33 des députés à l'air? Ça m'intéresse.
00:17:35 Vous voyez, dans le cas de Génération identitaire,
00:17:37 dissolution pour l'idéologie,
00:17:39 mais pas pour les méthodes, parce que l'idéologie
00:17:41 elle-même serait contradictoire avec les valeurs
00:17:43 de la République. Dans le cas
00:17:45 des soulèvements de la terre, dissolution
00:17:47 non pas pour l'idéologie, qui est une idéologie
00:17:49 dans laquelle une bonne partie de la classe politique
00:17:51 se reconnaît aujourd'hui, la classe médiatique,
00:17:53 mais dissolution pour les méthodes,
00:17:55 pour la violence,
00:17:57 pour les méthodes de sabotage.
00:17:59 Or, tous ceux qui aujourd'hui
00:18:01 s'indignent de la dissolution des soulèvements de la terre,
00:18:03 mais ils étaient d'une discrétion
00:18:05 absolue au moment de la dissolution
00:18:07 de Génération identitaire, ils se sont fermés
00:18:09 la bouche. Ils n'ont
00:18:11 rien dit. Ils se sont montrés d'une discrétion.
00:18:13 Au plus, encore, ils applaudissaient
00:18:15 en disant "c'est formidable, il faut dissoudre
00:18:17 une association de fascistes, fascistes, fascistes."
00:18:19 Et aujourd'hui, ils nous disent "c'est terrible,
00:18:21 on s'en prend à la liberté d'association,
00:18:23 à la liberté militante, à la liberté
00:18:25 d'association des militants pour une cause ou pour une autre."
00:18:27 J'ai envie de dire à tous ceux qui aujourd'hui
00:18:29 pleurent pour la dissolution des soulèvements de la terre,
00:18:31 on vous prendra au sérieux
00:18:33 si vous vous étiez mobilisés au moment de la dissolution
00:18:35 de Génération identitaire. Mais puisque vous étiez
00:18:37 tous silencieux à ce moment,
00:18:39 laissez-moi douter de votre adhésion
00:18:41 à l'idée de la libre association militante
00:18:43 des uns et des autres, quelle que soit la cause,
00:18:45 que ce soit la cause culturelle, identitaire, environnementale.
00:18:47 Moi, je suis un démocrate libéral.
00:18:49 Je crois qu'aucune cause ne justifie la violence
00:18:51 et par ailleurs, toutes les causes sont valables
00:18:53 dans l'espace public si elles sont intelligemment argumentées.
00:18:55 Non, ils étaient très discrets quand c'était le cas
00:18:57 de Génération identitaire et aujourd'hui, ils ont l'impression
00:18:59 que la démocratie se fait abolir par un moment
00:19:01 autoritaire. Franchement, ces gens-là
00:19:03 ne sont jamais au rendez-vous au bon moment.
00:19:05 - Mais vous êtes très passionné, hein, M. Allapointe.
00:19:07 - C'est que ça m'exasperre. Je vous dis en un mot.
00:19:09 On nous dit que c'est une noble cause, c'est sauver la planète,
00:19:11 alors qu'en l'autre cas, c'était pas une noble cause,
00:19:13 c'est s'opposer à l'immigration massive,
00:19:15 sauver l'Europe dans leur esprit.
00:19:17 Mais un instant, vous savez, en démocratie, chacun pense
00:19:19 que sa cause est exceptionnelle. Chacun, la mienne
00:19:21 est exceptionnelle, la vôtre est exceptionnelle,
00:19:23 celle de Marc est exceptionnelle. Et parce qu'on ne peut pas
00:19:25 transformer ses préférences politiques en absolues,
00:19:27 c'est pour ça qu'on a créé la liberté d'expression
00:19:29 et le droit d'exprimer ses idées dans l'espace public.
00:19:31 Donc moi, au nom, par exemple, je donne toujours le même exemple,
00:19:33 je suis un indépendantiste québécois absolument enragé,
00:19:35 mais ça me donne pas le droit de mettre des bombes
00:19:37 pour faire sauter le Parlement canadien
00:19:39 puis séparer le Québec du Canada.
00:19:41 Il y a des méthodes qui s'appellent la démocratie.
00:19:43 - On a bien compris.
00:19:45 - Mais il y a d'autres causes qui doivent être menées
00:19:47 de la même manière démocratique, mais ceux qui veulent
00:19:49 la violence, désolé, c'est là le problème.
00:19:51 - On a bien compris. Et on a... J'ai même noté aussi
00:19:53 peut-être autre chose, la volonté de faire diversion
00:19:55 en disant... en critiquant le gouvernement,
00:19:57 en disant qu'ils n'ont rien compris à l'écologie.
00:19:59 - Oui, très juste.
00:20:01 - Et que, comme ils n'ont pas compris,
00:20:03 c'est juste une punition parce qu'ils ne comprennent pas
00:20:05 l'écologie. Donc grosse diversion en tout cas
00:20:07 et banalisation de la violence, on a bien compris.
00:20:09 Reprenez votre souffle.
00:20:11 - Ça va bien.
00:20:13 - Dans un instant, on ira sur le terrain,
00:20:15 dans quelques instants, voir Barbara Durand.
00:20:17 On a appris qu'il y a 24 blessés, il y en avait 16 tout à l'heure
00:20:19 à Paris suite à la forte explosion rue Saint-Jacques.
00:20:21 Une explosion vraie, sombrablement,
00:20:23 mais on ne sait pas encore, due au gaz.
00:20:25 Quatre sont en urgence absolue.
00:20:27 On ira rejoindre Barbara Durand, vraisemblablement,
00:20:29 avec un témoin dans un instant, juste après,
00:20:31 Guillaume Bigot.
00:20:33 Guillaume, avec vous, on va s'arrêter
00:20:35 sur ce qui se passe aux États-Unis.
00:20:37 Puisque hier soir, l'office de Joe Biden,
00:20:39 Hunter Biden, a appelé des coupables
00:20:41 pour fraude fiscale et détention illégale d'armes.
00:20:43 Le président de la Chambre des représentants,
00:20:45 Kevin McCarthy, a réagi à cet accord de plaidoyer
00:20:47 en disant que si vous êtes le principal adhérent
00:20:49 à la réforme des droits de l'homme,
00:20:51 vous êtes le principal adhérent à la réforme des droits
00:20:53 de l'homme, en disant que si vous êtes le principal
00:20:55 adversaire du président, le ministère de la Justice
00:20:57 essaie de vous mettre en prison, et si vous êtes
00:20:59 le fils du président, vous bénéficiez d'un accord
00:21:01 de faveur. En clair, cet accord
00:21:03 permet de faire taire
00:21:05 un petit peu toutes les critiques qu'il y avait
00:21:07 à l'égard de Hunter Biden,
00:21:09 mais on a envie d'aller plus loin.
00:21:11 On a envie de comprendre ce qui se passe avec cette affaire
00:21:13 Hunter Biden. Est-ce que vous pouvez nous éclairer ?
00:21:15 Je vais faire de mon mieux,
00:21:17 et on va revenir sur ce que
00:21:19 cet accord a de choquant,
00:21:21 et sur le
00:21:23 dessous des cartes. Mais d'abord,
00:21:25 ce qui est toujours
00:21:27 fascinant pour moi, c'est de constater que
00:21:29 la réalité dépasse toujours la fiction.
00:21:31 En fait, là, les scénaristes
00:21:33 de House of Cards ou de Baron Noir
00:21:35 n'auraient jamais imaginé un truc pareil.
00:21:37 Ce qui s'est passé est absolument incroyable.
00:21:39 On est en avril 2019 aux États-Unis.
00:21:41 Le vice-président du
00:21:43 Barack Obama, Joe Biden, décide de se présenter
00:21:45 contre Donald Trump
00:21:47 à la présidence des États-Unis. Il va d'ailleurs le battre
00:21:49 quelques mois plus tard,
00:21:51 et quasiment, et pas quasiment,
00:21:53 le même mois, le 12 avril exactement
00:21:55 2019, son fils,
00:21:57 Hunter Biden, va déposer
00:21:59 des ordinateurs qui sont en réparation
00:22:01 à côté de là où il habite.
00:22:03 Et en fait, il oublie de les récupérer,
00:22:05 et trois mois plus tard,
00:22:07 la loi de l'État en question, le Delaware,
00:22:09 fait que c'est la propriété du réparateur.
00:22:11 Et le réparateur commence à ouvrir
00:22:13 ses disques durs et à regarder ce qu'il y a à l'intérieur,
00:22:15 et là, il est stupéfait.
00:22:17 Et encore une fois, aucun scénariste
00:22:19 n'aurait pu imaginer ça. Alors qu'est-ce qu'il y a
00:22:21 dans ces disques durs ? D'abord,
00:22:23 il y a les preuves, je vais dire, de la dépravation,
00:22:25 de la débauche, peut-être
00:22:27 même de la folie, de la déchéance
00:22:29 de cet homme, Hunter Biden.
00:22:31 Hunter Biden,
00:22:33 on le voit consommer
00:22:35 toutes sortes de stupéfiants, des pipes à craque,
00:22:37 etc. On le voit dans toutes les positions
00:22:39 sexuelles possibles, imaginables, en train de se filmer,
00:22:41 de se photographier. Il y a
00:22:43 des images, des vidéos,
00:22:45 des mails, des tonnes et des tonnes
00:22:47 de mails là-dedans. C'est incroyable.
00:22:49 Avec, vraiment,
00:22:51 y compris les prostituées, probablement mineures.
00:22:53 On n'en a pas tout à fait la preuve, mais c'est
00:22:55 stupéfiant.
00:22:57 Autre chose, de se dire, bon, cet homme est fou,
00:22:59 il a perdu totalement, il a totalement
00:23:01 perdu pied. Et si on se rappelle que la famille
00:23:03 Biden, c'est un clan qui est
00:23:05 littéralement ravagé par le destin.
00:23:07 En 72, la mère meurt au volant
00:23:09 avec trois enfants. Une petite
00:23:11 fille meurt, la mère meurt, il y a deux fils
00:23:13 qui survivent, Hunter Biden
00:23:15 et Beau Biden. Et Hunter Biden,
00:23:17 il survit à ça, il survit à son père,
00:23:19 qui est un égo et une personnalité
00:23:21 écrasante, mais il survit aussi au fait
00:23:23 qu'il y a un fils prodigue qui s'appelle
00:23:25 Beau Biden, qui est beaucoup plus
00:23:27 doué que lui. Il va être son modèle,
00:23:29 c'est lui qui va l'aider à tenir dans la vie. Et en
00:23:31 2015, il meurt d'un cancer au cerveau.
00:23:33 Donc, il est en pleine dérive,
00:23:35 ce Hunter Biden. Ok, admettons
00:23:37 que la psychologie puisse expliquer ses dérives,
00:23:39 elle ne les excuse en rien.
00:23:41 Mais elle peut les expliquer. Mais il y a autre chose
00:23:43 dans ce disque dur. Dans ce disque
00:23:45 dur, on comprend que Hunter
00:23:47 Biden, qui est par ailleurs avocat, il mène
00:23:49 des affaires et notamment des affaires à l'étranger.
00:23:51 On appellerait ça en droit français du trafic
00:23:53 d'influence. C'est parce que son père est gouverneur
00:23:55 du Delaware, pas n'importe quel État. C'est un État
00:23:57 qui est un paradis fiscal à l'intérieur des
00:23:59 États-Unis. Et ça fait 35 ans qu'il est gouverneur
00:24:01 avant de devenir vice-président.
00:24:03 Et ce fils, il utilise la position
00:24:05 de son père, et notamment depuis qu'il est devenu vice-président
00:24:07 des États-Unis, pour faire quoi ? Aucun
00:24:09 scénariste n'aurait imaginé. Pour devenir administrateur
00:24:11 d'une société ukrainienne de gaz.
00:24:13 Une société ukrainienne de gaz en
00:24:15 2014. En 2014, il se passe des
00:24:17 trucs en Ukraine, entre l'Ukraine
00:24:19 et la Russie. Il devient
00:24:21 ou il fonde aussi une compagnie énergétique en Chine
00:24:23 avec un magna du coin
00:24:25 et il récupère des millions
00:24:27 et des millions de dollars de revenus qu'il ne déclare pas
00:24:29 au fisc. Et là, il est objet de plaider coupable.
00:24:31 Ce qui a notamment pour effet d'arrêter
00:24:33 finalement l'enquête. On ne creuse pas davantage.
00:24:35 Mais qu'est-ce qu'on comprend aussi ? Et qu'est-ce qui sort
00:24:37 de ces investigations ? D'abord
00:24:39 que dans ses messages, dans les
00:24:41 milliers et des milliers de mails, peut-être des centaines
00:24:43 de milliers de mails, il écrit à ses
00:24:45 correspondants étrangers, Hunter Biden, en disant
00:24:47 "N'oubliez pas la commission de
00:24:49 10% pour the big guy".
00:24:51 C'est-à-dire le grand chef.
00:24:53 Qui est le grand chef ? On ne sait pas.
00:24:55 On cherche. Mais peut-être, peut-être, a-t-il
00:24:57 un rapport avec le vice-président des États-Unis
00:24:59 et celui qui est aujourd'hui président des États-Unis. En tout cas,
00:25:01 on se pose des questions. Ça mériterait une investigation.
00:25:03 Il n'y aura pas vraiment d'investigation. Et deuxième chose,
00:25:05 on a des enregistrements. Pour le coup, là,
00:25:07 c'est absolument prouvé.
00:25:09 On entend Joe Biden, alors vice-président de
00:25:11 Barack Obama, parler avec le
00:25:13 président ukrainien Poroshenko, le président
00:25:15 ukrainien de l'époque, et lui dire
00:25:17 "Si tu veux ton milliard d'aides américaines,
00:25:19 dans ce cas, il faut
00:25:21 que les procureurs chez toi
00:25:23 cessent d'embêter la société
00:25:25 qui s'appelle Burisma,
00:25:27 qui est une société énergétique, où mon fils
00:25:29 est administrateur". Mais c'est incroyable.
00:25:31 C'est totalement incroyable. Autrement dit,
00:25:33 tout ce dont on a accusé Trump, qui finit
00:25:35 par faire pchit, parce qu'on a accusé Trump
00:25:37 d'essayer de soudoyer ou de faire pression
00:25:39 sur Zelensky pour qu'il amène des
00:25:41 preuves de la corruption
00:25:43 de Joe Biden, en Ukraine,
00:25:45 ça, ça fait pchit. Il n'y a rien. En revanche,
00:25:47 ce dont on accuse Trump, effectivement,
00:25:49 il y a quand même, comme on dit aux États-Unis,
00:25:51 un "smoking gun", un pistolet
00:25:53 fumant, qui pourrait laisser penser que
00:25:55 c'est plutôt Biden, lui,
00:25:57 qui aurait utilisé sa position
00:25:59 officielle en tant que vice-président des États-Unis
00:26:01 pour, évidemment,
00:26:03 les affaires de son fils, le couvrir,
00:26:05 et ensuite, évidemment, poursuivre des intérêts
00:26:07 politiques. Et donc, évidemment, c'est un
00:26:09 scandale majeur, majeur aux États-Unis.
00:26:11 Ça fait des mois, pour ne pas dire
00:26:13 des années, qu'on en parle. Et comme vous savez, il y a
00:26:15 une tornade de neige aux États-Unis, il y a une
00:26:17 canicule aux États-Unis, comme c'est la métropole étatsunienne,
00:26:19 et évidemment, on en parle immédiatement.
00:26:21 Là, pas de son, pas d'image.
00:26:23 Alors, c'est intéressant, ce paradoxe
00:26:25 entre ces informations,
00:26:27 qu'on entend ça ou là,
00:26:29 toujours mise au conditionnel,
00:26:31 parfois censurée,
00:26:33 jamais véritablement vérifiée.
00:26:35 Dans cette affaire, Guillaume Bigot,
00:26:37 beaucoup soupçonnent l'existence d'une véritable
00:26:39 censure, au sommet de l'État
00:26:41 américain, et une volonté d'étouffer
00:26:43 cette affaire, qui n'est peut-être
00:26:45 que la partie émergée de l'iceberg.
00:26:47 Alors, d'abord, il ne faut plus soupçonner
00:26:49 une censure. Il y a censure.
00:26:51 La censure, toutes les preuves, les plus
00:26:53 accablantes les unes que les autres, sont sur la table.
00:26:55 Les Américains le savent, les médias américains
00:26:57 le parlent maintenant ouvertement. D'ailleurs, les Républicains
00:26:59 disent plusieurs choses. Effectivement,
00:27:01 comme vous le rappelez dans votre question,
00:27:03 c'est peut-être la partie émergée de l'iceberg.
00:27:05 Parce qu'en fait, il y a d'autres membres
00:27:07 de la famille Biden, il y a d'autres millions de dollars
00:27:09 qui ont circulé, on ne sait pas très bien.
00:27:11 Mais en tout cas, les Républicains disent, c'est une affaire de sécurité
00:27:13 nationale, c'est tellement compromettant
00:27:15 que des États étrangers ont pu faire pression sur le vice-président
00:27:17 et aujourd'hui le président des États-Unis.
00:27:19 Ils disent, probablement, Joe Biden, était-il au courant
00:27:21 de tout ? Joe Biden dit qu'il était au courant de rien,
00:27:23 évidemment, ça l'arrange.
00:27:25 Et surtout, les Républicains
00:27:27 demandent une enquête, parce que pour le coup,
00:27:29 toutes les preuves sont là.
00:27:31 Le FBI, mais aussi le
00:27:33 département de la justice qui actionne
00:27:35 le FBI, c'est un peu particulier,
00:27:37 c'est à la fois un service de renseignement intérieur,
00:27:39 mais c'est en même temps le bras armé de la justice fédérale
00:27:41 aux États-Unis. Donc ça a cette double
00:27:43 casquette. Et donc, la justice
00:27:45 américaine a fait pression sur les journaux,
00:27:47 a fait pression sur les réseaux sociaux,
00:27:49 mais toutes les preuves sont là pour dire, ne parlez
00:27:51 pas de cette affaire. Alors, pourquoi ne parlez pas de cette affaire ?
00:27:53 Parce qu'ils craignaient
00:27:55 que ce soit une manipulation des services russes,
00:27:57 en tout cas, c'est ce qu'officiellement ils disent.
00:27:59 Et en fait, c'est là
00:28:01 aussi, la réalité, comme je vous l'ai dit, dépasse
00:28:03 totalement la fiction. Parce que
00:28:05 souvenez-vous du réparateur qui
00:28:07 récupère les disques durs du fils
00:28:09 Hunter, de fils Biden, Hunter Biden.
00:28:11 Eh bien, lui,
00:28:13 il est pro-Trump. Le hasard
00:28:15 fait qu'il est Républicain. Et au
00:28:17 moment où on essaye de traîner
00:28:19 Donald Trump, président des États-Unis,
00:28:21 devant le Parlement
00:28:23 pour le destituer, en l'accusant
00:28:25 de corruption, de collusion avec l'étranger,
00:28:27 lui, il ouvre ses ordinateurs et
00:28:29 il tombe sur quoi ? Il tombe sur le fait
00:28:31 qu'au contraire, il y a toutes les preuves
00:28:33 qu'il y a une collusion, peut-être en tout cas,
00:28:35 au cœur de la machine démocrate
00:28:37 avec l'Ukraine. Et donc, il
00:28:39 envoie ces informations au FBI.
00:28:41 Quatre ans se passent, le FBI
00:28:43 n'en fait rien, premièrement.
00:28:45 Deuxièmement, on comprend aussi dans l'histoire
00:28:47 qu'il y a un contre-feu qui a été allumé, parce qu'on
00:28:49 pourrait appeler l'État profond aux États-Unis,
00:28:51 pour empêcher ces
00:28:53 informations et ce qui est contenu dans
00:28:55 cet ordinateur qu'on appelle l'ordinateur
00:28:57 de l'enfer aux États-Unis.
00:28:59 On comprend qu'il y a
00:29:01 une espèce de, appelons ça
00:29:03 une sorte de complot, un contre-complot en tout cas,
00:29:05 puisqu'on est à la veille
00:29:07 de l'élection de Joe Biden,
00:29:09 deux semaines avant l'élection,
00:29:11 le 14 octobre 2020,
00:29:13 et là, il y a un journal à New York, qui s'appelle le New York Post,
00:29:15 qui n'a pas une très bonne presse d'ailleurs,
00:29:17 qui est un journal un peu contesté,
00:29:19 un journal sulfureux de scandales, qui publie
00:29:21 les mails et qui publie les photos.
00:29:23 Et là, il y a deux anciens
00:29:25 directeurs de la CIA qui font une tribune
00:29:27 en disant "c'est un complot des Russes,
00:29:29 c'est une machination des Russes".
00:29:31 Donc on comprend qu'il y a une sorte
00:29:33 de contre-feu de l'État américain
00:29:35 pour discréditer ces informations.
00:29:37 Et il faudra attendre qu'Elon Musk prenne la tête de Twitter,
00:29:39 qu'il publie ces fameux dossiers
00:29:41 Twitter, les Twitter Files,
00:29:43 pour qu'on apprenne que l'État américain
00:29:45 a fait pression sur les journaux,
00:29:47 a fait pression sur les réseaux sociaux,
00:29:49 a déconnecté ces informations
00:29:51 qui avaient été publiées en ligne,
00:29:53 parce qu'ils ont fait, d'après eux, leur devoir civique.
00:29:55 Ils ont protégé le peuple contre de fausses informations.
00:29:57 Le problème, c'est que nous sommes
00:29:59 cinq ans après, et que ces fausses informations,
00:30:01 il s'avère qu'elles étaient parfaitement exactes.
00:30:03 Quelles peuvent être les conséquences
00:30:05 de ces révélations ?
00:30:07 On peut en voir au moins trois.
00:30:09 D'abord, ça va forcément
00:30:11 fragiliser les démocrates,
00:30:13 en particulier Joe Biden, s'il se représente.
00:30:15 Il a annoncé qu'il se représentait à l'élection,
00:30:17 et va démarrer vraiment dans quelques mois.
00:30:19 Peut-être qu'on peut dire aussi,
00:30:21 et c'est pour ça que les Républicains sont furieux,
00:30:23 c'est que comme le fils Biden, appelé "découpable",
00:30:25 ça va interrompre les investigations,
00:30:27 il n'y aura pas davantage de preuves.
00:30:29 Mais surtout, on se dit,
00:30:31 et c'est là où c'est incroyable, et la réalité dépasse toujours la fiction,
00:30:33 on se dit que le contenu de cet ordinateur,
00:30:35 les preuves
00:30:37 de corruption sexuelle,
00:30:39 de corruption financière, de corruption de déprimation morale,
00:30:41 de drogue, etc.,
00:30:43 c'est quelque chose que les services
00:30:45 russes auraient pu imaginer.
00:30:47 Ça sert intégralement
00:30:49 la propagande de Poutine et de Xi Jinping,
00:30:51 qui dénoncent l'effondrement moral
00:30:53 de la démocratie américaine et de la classe dirigeante américaine.
00:30:55 Mais on se dit que ça apporte
00:30:57 peut-être pas de l'eau, pas des trompes d'eau,
00:30:59 je vais dire des chutes du Niagara
00:31:01 aux conspirationnistes de tout poil,
00:31:03 qui se disent "on nous ment, on nous cache tout,
00:31:05 on nous dit rien,
00:31:07 la justice est frelatée, les médias
00:31:09 ne disent pas la vérité, les réseaux sociaux
00:31:11 sont tenus", là ils en ont quasiment
00:31:13 des preuves en fait. Donc on comprend qu'il y a
00:31:15 une espèce de dialectique absolument infernale
00:31:17 entre d'un côté
00:31:19 l'espèce d'État profond de gens qui se disent
00:31:21 "on va protéger la démocratie,
00:31:23 les valeurs de la démocratie, contre le peuple,
00:31:25 contre les populistes, après tout
00:31:27 les gouvernements
00:31:29 autoritaires sont un danger, des gens comme
00:31:31 Trump sont un danger, donc on va protéger,
00:31:33 et pour protéger on va censurer, on ne va pas
00:31:35 diffuser les informations". Et évidemment,
00:31:37 ça ne peut que stimuler le complotisme
00:31:39 comme jamais. Le général
00:31:41 de Gaulle, on lui avait donné en 62
00:31:43 une photo de François Mitterrand, sur laquelle
00:31:45 on voyait François Mitterrand avec la Francisque.
00:31:47 Il a pris la photo, il l'a jetée dans la cheminée et ça a brûlé.
00:31:49 Alors la personne qui lui a donné la photo lui a dit "mais pourquoi vous faites ça ?"
00:31:51 Et il dit "c'est très simple,
00:31:53 un jour François Mitterrand va devenir président de la République
00:31:55 et moi je n'ai pas envie de mettre
00:31:57 à mal la démocratie ou l'intérêt général".
00:31:59 On peut se dire "c'est un peu ce qu'ont essayé de faire
00:32:01 le FBI et compagnie", mais en fait pas du tout.
00:32:03 Le général de Gaulle et les dirigeants
00:32:05 occidentaux à cette époque avaient une idée
00:32:07 de l'intérêt général et de la démocratie qui étaient
00:32:09 au-dessus de leurs intérêts partisans.
00:32:11 Ce n'est manifestement plus le cas et les élites américaines
00:32:13 d'une arrogance et d'une stupidité
00:32:15 incroyables sont en train d'abîmer
00:32:17 la démocratie comme jamais.
00:32:19 On suivra en tout cas ce dossier
00:32:21 qui pose encore beaucoup,
00:32:23 beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de questions.
00:32:25 On a osé l'aborder avec des pincettes
00:32:27 mais on suivra effectivement ce dossier.
00:32:29 Retour en France, retour à Paris
00:32:31 après cette forte explosion qui a eu lieu
00:32:33 cet après-midi vers 17h.
00:32:35 Rue Saint-Jacques, on est passé de 16 à 24
00:32:37 blessés dont 4 en urgence
00:32:39 absolue. Deux personnes sont recherchées
00:32:41 sous les décombres et Barbara Durand
00:32:43 vous êtes en place en compagnie du témoin.
00:32:45 Qu'est-ce qu'il se passe à l'heure qu'il est ?
00:32:47 [Brouhaha]
00:32:49 Eh bien Christine,
00:32:51 pour le moment le périmètre
00:32:53 est toujours bouclé. Les riverains sont
00:32:55 de plus en plus nombreux à
00:32:57 venir ici demander des informations
00:32:59 à savoir s'ils peuvent rentrer chez eux ou non.
00:33:01 Le secteur est toujours fermé.
00:33:03 Je suis avec Karine,
00:33:05 qui habite rue Henri Barbus,
00:33:07 une rue en parallèle de la rue Saint-Jacques.
00:33:09 Merci Karine de bien vouloir
00:33:11 témoigner sur notre antenne.
00:33:13 Vous me le disiez il y a quelques instants,
00:33:15 vous habitez dans une rue parallèle à cette rue.
00:33:17 L'explosion a été si forte,
00:33:19 je l'ai sentie en échangeant avec vous.
00:33:21 Vous êtes toujours sous le choc ?
00:33:23 Oui, on est toujours sur le choc.
00:33:25 Quand ça s'est produit,
00:33:27 il y a eu une déflagration
00:33:29 tellement inouïe que les murs
00:33:31 de l'appartement ont tremblé,
00:33:33 que le canapé a bougé.
00:33:35 On a tout de suite compris
00:33:37 qu'il se passait quelque chose d'extrêmement grave.
00:33:39 J'étais dans mon appartement avec mon fils.
00:33:41 Je me suis précipité dans sa chambre.
00:33:43 Il avait ouvert la fenêtre.
00:33:45 On a tout de suite vu un nuage
00:33:47 de fumée, de flammes.
00:33:49 Donc on a eu très peur.
00:33:51 Comme il y a des travaux dans notre rue,
00:33:53 on a pensé à un moment donné que c'était peut-être
00:33:55 la rue, la grue qui était tombée.
00:33:57 C'était pas le cas quand on s'est précipité
00:33:59 à l'extérieur.
00:34:01 En quelques minutes, le périmètre
00:34:03 de sécurité a été bouclé.
00:34:05 Il y a eu des pompiers qui arrivaient
00:34:07 de toutes parts, des policiers qui arrivaient de toutes parts,
00:34:09 des gendarmes qui arrivaient de toutes parts.
00:34:11 Il leur a fallu à peine
00:34:13 une dizaine de minutes pour
00:34:15 faire un grand périmètre de sécurité
00:34:17 et nous évacuer.
00:34:19 Quand on est arrivé au croisement de la rue Henri Barbus
00:34:21 et de la rue Val-de-Grâce,
00:34:23 on a vu un peu l'horreur, les flammes,
00:34:25 la fumée
00:34:27 qui jaillissait et des gens
00:34:29 qui couraient dans tous les sens et qui nous criaient
00:34:31 "partez, partez, il y a une fuite de gaz".
00:34:33 Ils avaient vu un toit
00:34:35 arraché, des débris qui tombaient dans la rue
00:34:37 et du coup on s'est tous précipité
00:34:39 boulevard Saint-Michel parce qu'on a eu peur.
00:34:41 Et voilà,
00:34:43 depuis on n'a pas pu regagner
00:34:45 notre domicile.
00:34:47 On est autour
00:34:49 et on attend qu'on nous autorise à
00:34:51 regagner notre domicile.
00:34:53 On est choqués parce que
00:34:55 c'est une académie de musique, que c'est
00:34:57 les enfants du quartier qui vont aussi
00:34:59 et de
00:35:01 voir qu'il y a beaucoup de personnes qui sont blessées.
00:35:03 On espère que toutes nos pensées vont
00:35:05 à ces blessés, à leur famille
00:35:07 et tout notre soutien aux pompiers
00:35:09 qui sont sans démérité
00:35:11 depuis des heures,
00:35:13 aux policiers, aux militaires et tous ceux
00:35:15 qui sont mobilisés, aux infirmiers
00:35:17 qui sont mobilisés sur place.
00:35:19 Vous me disiez également que vous étiez
00:35:21 extrêmement inquiète pour les commerçants,
00:35:23 pour vos voisins, pour
00:35:25 toutes les personnes qui se trouvent dans cette rue.
00:35:27 Vous avez essayé de prendre des nouvelles.
00:35:29 Est-ce que vous avez eu plus d'informations
00:35:31 sur les personnes qui
00:35:33 peut-être comme vous sont actuellement
00:35:35 dans la rue à attendre
00:35:37 de pouvoir regagner leur domicile ?
00:35:39 Je n'ai pas pu avoir des nouvelles.
00:35:41 On a des amis qui tiennent un café
00:35:43 juste au coin de la rue Pierre-Nicole.
00:35:45 Apparemment ça a été évacué.
00:35:47 On n'a pas pu prendre de nouvelles encore.
00:35:49 J'ai surtout un médecin avec qui j'avais
00:35:51 normalement rendez-vous aujourd'hui.
00:35:53 J'avais décalé mon rendez-vous
00:35:55 qui est rue Saint-Jacques.
00:35:57 J'ai essayé de le joindre. Pour l'instant, il n'y a pas de réponse.
00:35:59 On espère qu'il n'y a rien de grave.
00:36:01 Merci beaucoup Karine pour votre témoignage.
00:36:03 On vous rappelle
00:36:05 ce dernier bilan provisoire.
00:36:07 29 blessés, donc 4 personnes
00:36:09 en urgence absolue.
00:36:11 On est en compagnie de
00:36:13 Laurent Sellerier. Pour ce témoin,
00:36:15 Karine, on reviendra d'un instant à l'autre
00:36:17 s'il y a de nouvelles informations.
00:36:19 À l'heure qu'il est, le bilan, ça leur dit
00:36:21 avec les blessés, 2 personnes
00:36:23 sont recherchées sous les décombres.
00:36:25 On reviendra dans un instant.
00:36:27 Avant de passer à vous, Charlotte,
00:36:29 vous vouliez rectifier quelque chose ?
00:36:31 Oui, en effet, il était
00:36:33 sénateur de l'état du Delaware
00:36:35 et non gouverneur.
00:36:37 C'est mon camarade Mathieu qui m'a rappelé cette information.
00:36:39 Et comme je suis un peu...
00:36:41 Bon, ça va, ça va.
00:36:43 C'est ça l'esprit d'équipe.
00:36:45 Je t'aime. Tous pour un, un pour tous.
00:36:47 Charlotte Dornelas, après les coups de couteau
00:36:49 des bébés à Annecy,
00:36:51 l'homme a été interné.
00:36:53 Après l'agression de la grand-mère
00:36:55 et de sa petite-fille à Bordeaux, l'homme a été interné.
00:36:57 Question, Charlotte,
00:36:59 pourquoi ces individus ne sont-ils pas suivis,
00:37:01 fichés pour empêcher de nuire ?
00:37:03 C'est un débat
00:37:05 qui est récurrent, cette question
00:37:07 du lien que certains,
00:37:09 notamment des responsables politiques,
00:37:11 essayent d'établir, notamment sur la question du fichage.
00:37:13 Vous savez, du suivi du fichage,
00:37:15 du croisement des fichiers
00:37:17 entre la psychiatrie
00:37:19 et la délinquance, voire la criminalité lourde.
00:37:21 Et on se souvient au moment
00:37:23 des attentats, après les attentats,
00:37:25 je dis criminalité lourde parce que
00:37:27 à cette époque-là,
00:37:29 on avait Gérard Collomb qui était ministre de l'Intérieur
00:37:31 et qui avait expliqué qu'il fallait absolument
00:37:33 croiser les fichiers, notamment des personnes
00:37:35 recherchées, radicalisées,
00:37:37 et celui des maladies psychiatriques,
00:37:39 pour travailler mieux sur des profils
00:37:41 éventuellement
00:37:43 terroristes. Et il avait dit à l'époque
00:37:45 un tiers des terroristes sont atteints de maladies
00:37:47 psychiatriques. Alors évidemment,
00:37:49 il y avait eu des hurlements, notamment
00:37:51 des professionnels du secteur
00:37:53 de la psychiatrie, qui avaient expliqué que c'était
00:37:55 extrêmement discriminant pour leurs
00:37:57 patients, mais comme sur
00:37:59 d'autres sujets, cette phrase ne veut pas dire l'inverse.
00:38:01 C'est-à-dire que s'il y a
00:38:03 une partie des terroristes,
00:38:05 une partie des criminels, une partie des délinquants
00:38:07 qui est atteint de troubles psychiatriques, voire de maladies
00:38:09 psychiatriques, ça ne veut pas
00:38:11 dire que tous les gens atteints de troubles psychiatriques
00:38:13 vont verser dans la délinquance,
00:38:15 la criminalité ou le terrorisme.
00:38:17 Évidemment. Simplement,
00:38:19 on le sait, et les psychiatres le savent
00:38:21 eux-mêmes, certaines maladies
00:38:23 réelles désordonnent
00:38:25 la rationalité, évidemment, le rapport
00:38:27 à la violence, engendre les fameuses
00:38:29 bouffées délirantes dont on parle
00:38:31 beaucoup. Il y a certaines maladies qui déclenchent
00:38:33 ces pertes de contrôle.
00:38:35 On ne peut pas à la fois défendre
00:38:37 l'abolition du discernement devant
00:38:39 un tribunal et expliquer que ça n'existe pas
00:38:41 dans l'autre sens.
00:38:43 Évidemment, quand vous rajoutez
00:38:45 à ça, et c'est ce qu'on voit beaucoup dans la délinquance,
00:38:47 la délinquance quotidienne,
00:38:49 la prise de drogue, évidemment, l'absence
00:38:51 parfois de médicaments ou la prise
00:38:53 de médicaments originellement,
00:38:55 certaines croyances aussi,
00:38:57 on a vu certaines croyances, et là c'est
00:38:59 très lié à la question de l'immigration, mais quand vous avez
00:39:01 vu il y a quelques années une femme offrir
00:39:03 son bébé à la mère selon une croyance
00:39:05 de son pays d'origine où le bébé
00:39:07 avait été, je crois, sauvé in extremis,
00:39:09 je ne veux pas dire de bêtises, quand vous avez
00:39:11 au moment de l'affaire Lola, alors ce n'était pas
00:39:13 le cas à ce moment-là, mais on avait découvert des
00:39:15 croyances par rapport à des enfants qui ont
00:39:17 tel teint de peau ou telle couleur
00:39:19 de cheveux où il faut les
00:39:21 offrir ou au contraire les libérer
00:39:23 de leur corps, c'est des choses qui existent.
00:39:25 Ça ne veut pas dire que tout le monde est concerné, ça veut dire
00:39:27 que ça existe. Et vous pouvez aussi
00:39:29 avoir un rapport tout simplement troublé
00:39:31 à la violence par l'éducation et par le
00:39:33 chemin de vie tout simplement.
00:39:35 Donc toutes ces choses-là existent évidemment
00:39:37 sur le domaine de la délinquance et c'est ça
00:39:39 dont se préoccupe assez légitimement
00:39:41 l'autorité politique. Alors évidemment
00:39:43 à chaque fois que cette question arrive,
00:39:45 la CNIL, qui est chargée
00:39:47 de respecter nos données personnelles,
00:39:49 s'inquiète pour les libertés individuelles,
00:39:51 parce que évidemment à partir
00:39:53 du moment où il y a un fichier,
00:39:55 elle s'inquiète et elle se penche dessus, en général la CNIL
00:39:57 s'inquiète, ça c'est de manière générale.
00:39:59 Ensuite les associations hurlent
00:40:01 parce que les associations sont
00:40:03 premièrement défenseurs des droits individuels
00:40:05 devant tous les risques collectifs que font prendre
00:40:07 parfois ces droits individuels lorsqu'ils
00:40:09 s'étendent trop. Les professionnels rappellent
00:40:11 évidemment la distinction entre
00:40:13 maladies psychiatriques et délinquances, à la limite
00:40:15 ça on peut évidemment le comprendre.
00:40:17 Mais le plus grave est d'ailleurs sur cette question
00:40:19 des fichiers, c'est que quand on sort
00:40:21 l'outil du fichier,
00:40:23 on révèle, et d'ailleurs c'est vrai pour beaucoup de fichiers,
00:40:25 qu'ils se révèlent inefficaces. C'est bien d'avoir
00:40:27 des fichiers, c'est bien de vouloir les croiser, mais quand il y a
00:40:29 des personnes pour les suivre, ça ne sert pas
00:40:31 à grand chose si ce n'est à dire que vous vous occupez
00:40:33 du sujet sans réellement le suivre.
00:40:35 Et dans les dossiers, ceux que
00:40:37 vous évoquez, mais même les dossiers
00:40:39 qui ont vraiment fait l'actualité
00:40:41 on va dire ces derniers mois,
00:40:43 on voit que la question du suivi,
00:40:45 on parle souvent du suivi de la justice,
00:40:47 du suivi administratif,
00:40:49 et le suivi psychiatrique
00:40:51 se révèlent absolument
00:40:53 débordés, c'est-à-dire qu'on ne tient plus
00:40:55 rien. Et j'ai pris quatre exemples
00:40:57 sur la question des profils psy
00:40:59 identifiés comme vraiment désastreux.
00:41:01 On avait eu, sur la partie justice
00:41:03 administration, l'affaire Lola.
00:41:05 On avait découvert à ce moment-là
00:41:07 c'était une OQTF non exécutée,
00:41:09 c'est-à-dire une personne étrangère à qui on avait demandé
00:41:11 de partir, ça n'avait pas été suivi. Donc là c'est
00:41:13 administrativement, nous sommes dépassés,
00:41:15 ça on le sait. À Annecy,
00:41:17 on découvre que cet homme qui avait
00:41:19 obtenu l'asile en Suède, était là, avait
00:41:21 vécu six mois en France
00:41:23 avant que le croisement des fichiers entre deux
00:41:25 pays européens puisse se faire. Donc là aussi,
00:41:27 on voit, soit on est débordés, soit on ne gère
00:41:29 absolument pas les outils, mais nous avons un problème
00:41:31 encore une fois administratif.
00:41:33 À Bordeaux, avec cette grand-mère
00:41:35 et sa petite-fille, on découvre un homme
00:41:37 connu pour cinq ans de faits, condamné
00:41:39 quinze fois, mis sous tutelle,
00:41:41 avec un problème psychiatrique
00:41:43 et il est dehors.
00:41:45 SDF en plus, donc devant la justice,
00:41:47 normalement ça compte aussi, quand vous n'avez pas de domicile, on ne peut pas
00:41:49 vous retrouver, ça compte aussi.
00:41:51 Donc là on se dit, même sur le terrain de la justice, puisqu'il était passé
00:41:53 devant la justice, ce n'est pas moi qui déclare
00:41:55 s'il est responsable ou pas, mais il avait été devant la justice,
00:41:57 condamné, on a un problème.
00:41:59 Et à Bordeaux encore, on a eu ce forcené
00:42:01 récemment, condamné à
00:42:03 quinze ans pour viol et homicide,
00:42:05 quand même, donc il a pris quinze ans
00:42:07 et il comparaît devant le tribunal
00:42:09 sous contrôle judiciaire, libre.
00:42:11 Et alors pourquoi ? Et on nous explique
00:42:13 qu'il y a eu un problème administratif, un problème
00:42:15 de procédure en réalité, parce que
00:42:17 comme il avait fait appel,
00:42:19 eh bien il était en prison, il est condamné, il a fait
00:42:21 appel, donc ça redevient de la détention provisoire,
00:42:23 puisqu'il a fait appel, il est à nouveau
00:42:25 présumé innocent, et donc comme c'était
00:42:27 de la détention provisoire, il faut signer
00:42:29 un papier, je vous le fais simple, il faut signer un papier
00:42:31 pour prolonger la détention provisoire.
00:42:33 Ce papier n'a pas été signé, donc monsieur ressort.
00:42:35 Et on ne se dit pas, on a oublié de signer le papier,
00:42:37 mais on va quand même le signer, on va le laisser à l'intérieur. Non, non, pas du tout.
00:42:39 Donc cet homme comparaît libre
00:42:41 et là on voit que c'est un manquement procédural.
00:42:43 Dans ces quatre cas, on voit que
00:42:45 hors la question psychiatrique, on a déjà
00:42:47 un grave problème de suivi tout court.
00:42:49 Et sur l'aspect psychiatrique,
00:42:51 on voit en permanence, et on repart
00:42:53 de Bordeaux, on voit en permanence des
00:42:55 profils qui sont identifiés, qui sont
00:42:57 connus, qui sont même parfois fichés,
00:42:59 et il n'y a personne pour les suivre.
00:43:01 En réalité, il n'y a personne d'abord pour les suivre
00:43:03 en effet par rapport au fichage, mais tout
00:43:05 simplement de moyens psychiatriques.
00:43:07 Or, la question
00:43:09 qui se pose, évidemment,
00:43:11 c'est que ces profils sont de plus en plus nombreux.
00:43:13 Je me mets au défi quiconque de
00:43:15 me dire que ça n'est pas vrai, c'est-à-dire que
00:43:17 on avait pendant longtemps vu la délinquance,
00:43:19 elle change évidemment. Donc on avait les racailles
00:43:21 il y a quelques années, qui existent toujours
00:43:23 évidemment, mais le profil des racailles.
00:43:25 On a eu les bandes qui se sont ajoutées à ça,
00:43:27 vraiment le phénomène de bandes. On a eu la
00:43:29 violence des mineurs entre eux, le phénomène de règlement
00:43:31 de comptes. Ces dernières années, on a
00:43:33 le phénomène zombiesque dans les rues
00:43:35 de gens qui sont errants,
00:43:37 qui sont souvent sous substance
00:43:39 de toutes sortes, et qui,
00:43:41 enfin je veux dire, on les a tous croisés, notamment dans les villes,
00:43:43 mais ça se répand énormément,
00:43:45 et qui sont terrifiants, c'est-à-dire
00:43:47 vraiment terrifiants. Et cette question-là
00:43:49 est évidemment une question que le politique doit
00:43:51 aborder.
00:43:53 Mais ce lien, Charlotte, entre psychiatrie
00:43:55 et délinquance, je le disais en titre,
00:43:57 il est dénoncé comme infamant
00:43:59 par certains, dédouanant
00:44:01 pour d'autres, on crée au mensonge,
00:44:03 on crée à la récupération, à l'amalgame.
00:44:05 Comment s'y retrouver finalement ?
00:44:07 C'est vrai qu'il y a deux sortes de réactions devant
00:44:09 à chaque fois qu'on nous dit "un tel il est
00:44:11 déséquilibré ou il a des problèmes psy".
00:44:13 La première chose, ce sont les gens qui disent
00:44:15 c'est extrêmement infamant de rappeler ça
00:44:17 ou de donner des chiffres,
00:44:19 de proportions, etc., parce qu'on fait
00:44:21 un amalgame entre fou et dangereux.
00:44:23 Alors, déjà le mot amalgame,
00:44:25 si on pouvait... On n'a qu'à l'interdire, comme ça on sera obligés
00:44:27 de trouver d'autres mots plus précis. - Non mais maintenant c'est récupération.
00:44:29 - Oui c'est ça, mais récupération, mais je vous dis la même chose.
00:44:31 - Ne vous inquiétez pas, ça devait être remplacé.
00:44:33 - Mais en fait, le fait établi
00:44:35 n'est pas plus discriminant que la maladie
00:44:37 elle-même qui impose
00:44:39 une discrimination. Ça n'est pas
00:44:41 méchant, ça n'est pas haineux,
00:44:43 simplement quand vous êtes schizophrène, ça n'est pas
00:44:45 une faute. C'est pas vous qui avez commis une faute,
00:44:47 évidemment. Simplement, la schizophrénie,
00:44:49 là où je dis qu'elle impose une discrimination,
00:44:51 c'est que vous ne traitez pas dans la société
00:44:53 quelqu'un qui est atteint de schizophrénie
00:44:55 comme les autres. Ça nécessite
00:44:57 un suivi, ça nécessite des
00:44:59 soins. Ça veut dire que c'est discriminant,
00:45:01 ça n'est pas la même chose, ça n'est pas le même
00:45:03 suivi, on n'a pas la même attention.
00:45:05 C'est simplement ça, évidemment, qui est
00:45:07 une question éminemment politique.
00:45:09 D'autant que la recrudescence
00:45:11 de malades mentaux, ou en tout
00:45:13 cas de gens atteints par des troubles psychiatriques
00:45:15 devrait nous poser la question à la fois du suivi
00:45:17 et de l'éteint
00:45:19 de la psychiatrie en France.
00:45:21 Et par ailleurs, alors là c'est un chiffre
00:45:23 qui est sorti l'année dernière, 2021,
00:45:25 on apprend que la psychiatrie
00:45:27 est le secteur hospitalier
00:45:29 le plus touché par les violences
00:45:31 en interne, les violences
00:45:33 des malades, notamment sur les soignants, dans l'immense
00:45:35 majorité des cas. Mais quand ce chiffre
00:45:37 sort, personne ne hurle.
00:45:39 Personne ne hurle, pourquoi ? Parce que c'est une donnée.
00:45:41 Évidemment que les gens atteints de maladies
00:45:43 psychiatriques, parfois, ont recours
00:45:45 à la violence beaucoup plus facilement que
00:45:47 d'autres. Donc voilà pour la question
00:45:49 est-ce que c'est infamant
00:45:51 ou pas ? Non, c'est un lien qu'il est nécessaire
00:45:53 de regarder lucidement.
00:45:55 Et la deuxième réaction, c'est de dire
00:45:57 "Ah bah évidemment, on va encore
00:45:59 nous faire le coup du déséquilibré, etc."
00:46:01 Alors, il est vrai que certains
00:46:03 dans le débat public semblent évacuer
00:46:05 la gravité du sujet en expliquant
00:46:07 qu'il y a un déséquilibre ou une maladie
00:46:09 mentale. Alors, moi je vois pas à quel
00:46:11 moment ça évacue la gravité. C'est-à-dire
00:46:13 que, raison de plus pour se pencher sur ce cas-là.
00:46:15 Évidemment que, d'abord, pour aller
00:46:17 poignarder des enfants au couteau dans leur poussette,
00:46:19 il faut un léger déséquilibre.
00:46:21 On n'a pas besoin d'avoir fait beaucoup d'études.
00:46:23 Ils sont déséquilibrés, mais ils savent fuir.
00:46:25 Ils sont déséquilibrés, mais ils ont des complices
00:46:27 pour après monter dans une voiture
00:46:29 et s'enfuir. C'est intéressant le déséquilibre.
00:46:31 C'est pour ça que je vous dis, il y a une
00:46:33 manière de dire "Ah ouf", pour reprendre l'expression
00:46:35 de Mathieu, "ouf, il est déséquilibré".
00:46:37 Mais ça n'enlève rien à la gravité
00:46:39 des faits, à la possible responsabilité
00:46:41 absolue des faits. Parce qu'en effet,
00:46:43 vous l'avez dit, ils savent parfois retrouver
00:46:45 leur raison
00:46:47 au moment de s'organiser pour leur défense.
00:46:49 Et par ailleurs, s'il y a vraiment une
00:46:51 abolition du discernement, alors il faut traiter
00:46:53 ce sujet-là aussi.
00:46:55 Et finalement, la psychiatrie n'est pas
00:46:57 directement un sujet politique. C'est-à-dire que ce ne sont pas les hommes politiques
00:46:59 qui vont nous expliquer comment on traite telle ou telle maladie.
00:47:01 En revanche, la gestion de la psychiatrie
00:47:03 en France est un sujet
00:47:05 politique. Il y a la question de la formation,
00:47:07 du nombre de professionnels, la prise en charge,
00:47:09 l'environnement culturel
00:47:11 et les conséquences
00:47:13 de cet environnement culturel
00:47:15 sur la maladie. La schizophrénie
00:47:17 par exemple, les bouffées délirantes,
00:47:19 elles se font aussi en fonction de l'environnement.
00:47:21 Et l'accueil à ce titre,
00:47:23 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, c'est une des
00:47:25 raisons du droit d'asile, c'est la maladie psychiatrique.
00:47:27 Toutes ces questions relèvent
00:47:29 du politique, évidemment.
00:47:31 Alors justement, dernière question.
00:47:33 Certains hommes politiques font un lien
00:47:35 entre immigration et délinquance, Charlotte,
00:47:37 mais pointent aussi le profil psy
00:47:39 de nombreux étrangers.
00:47:41 Ont-ils seulement le droit de réagir ou devraient-ils
00:47:43 eux se taire ?
00:47:45 Oui, alors on a souvent le cas en effet des étrangers
00:47:47 déséquilibrés, les fameux, qui commettent
00:47:49 des actes de délinquance dans le pays.
00:47:51 Je sais, ça n'était pas le cas à Bordeaux,
00:47:53 mais puisqu'on nous interdit de récupérer, on va élargir.
00:47:55 Et on va élargir,
00:47:57 hors des cas de Bordeaux, et il y a souvent
00:47:59 des étrangers qui sont déséquilibrés.
00:48:01 Alors, il devient
00:48:03 éminemment politique de décider
00:48:05 de continuer à offrir l'asile
00:48:07 à des personnes qui sont malades mentaux
00:48:09 dans leur pays d'origine, identifiées
00:48:11 comme telles, et que ça devienne une raison
00:48:13 d'asile en France, dans un pays déjà débordé
00:48:15 sur ce terrain, c'est une décision
00:48:17 politique de continuer à le faire.
00:48:19 Et c'est une décision politique aussi
00:48:21 de vouloir le stopper. Par ailleurs,
00:48:23 pour ceux qui ont accepté, qui ont
00:48:25 abordé la question de l'immigration, parce que tout le monde est tombé
00:48:27 sur Marine Le Pen hier, je note que
00:48:29 Sacha Houllier, qui est la version soft
00:48:31 de la Macronie, a fait exactement
00:48:33 le même parallèle, puisque réagissant
00:48:35 à ce qui s'est passé à Bordeaux, il a dit
00:48:37 "Voilà pourquoi il nous faut une loi immigration, pour expulser
00:48:39 les étrangers délinquants." Il a fait exactement
00:48:41 le même lien que Marine Le Pen.
00:48:43 C'est un lien qui vient naturellement
00:48:45 assez largement, apparemment.
00:48:47 Et par ailleurs, je retourne l'argument.
00:48:49 Si on nous dit en permanence que les banlieues
00:48:51 sont plus criminogènes, et
00:48:53 recouvrent parfois plus de déséquilibre
00:48:55 mentaux, parce que
00:48:57 les populations ont été ghettoisées
00:48:59 puis abandonnées. Quel est le lien
00:49:01 qu'on fait ? C'est exactement le lien
00:49:03 avec l'immigration. On le fait à l'envers
00:49:05 mais c'est la même chose. Si les populations
00:49:07 venues de l'étranger ont été ghettoisées et
00:49:09 abandonnées, et donc que ça crée de la
00:49:11 criminalité et des problèmes psychiatriques,
00:49:13 on dit exactement la même chose, dans l'autre
00:49:15 sens. Et pour ce qui est de la récupération,
00:49:17 je crois qu'il est vraiment nécessaire, vous le disiez tout à l'heure,
00:49:19 de ne pas se laisser intimider.
00:49:21 Si tout le monde est d'accord pour affirmer que ça ne doit plus
00:49:23 arriver, et ça quand même tout le monde a au moins la
00:49:25 décence de le dire, alors je vais même
00:49:27 dire l'inverse. Les hommes politiques
00:49:29 tous doivent récupérer
00:49:31 ces affaires. C'est-à-dire nous dire à nous,
00:49:33 Français, qu'est-ce qu'ils comptent faire
00:49:35 pour que, en effet, ça cesse.
00:49:37 Et je précise que dénoncer la récupération
00:49:39 du voisin, c'est pas une solution. C'est pas
00:49:41 une solution politique qui alimente
00:49:43 le débat démocratique.
00:49:45 - Merci beaucoup Charlotte
00:49:47 de Rondelaz pour votre regard.
00:49:49 Vous avez un petit coup de gueule à faire
00:49:51 ce soir, mais on va le garder pour demain avec l'actualité.
00:49:53 Si vous voulez bien, on le garde bien au chaud.
00:49:55 Vous allez le muscler encore pour demain
00:49:57 parce que c'est très intéressant ce que vous avez envie de dire
00:49:59 sur un sujet particulier.
00:50:01 On le garde pour demain, on ira dans un instant
00:50:03 sur le terrain.
00:50:05 Juste avant, Marc Menand,
00:50:07 l'IFOP a publié il y a
00:50:09 quelques jours une étude qui révèle
00:50:11 que les professeurs ont une définition
00:50:13 de moins en moins juste
00:50:15 du principe de laïcité.
00:50:17 C'est-à-dire, ils ne comprennent plus ce que ça veut dire
00:50:19 la laïcité. Qu'est-ce qu'une définition
00:50:21 juste du principe de laïcité ?
00:50:23 Pourquoi cette définition de la laïcité
00:50:25 s'estompe-t-elle ? A cause de qui ? A cause de quoi ?
00:50:27 Quelles conséquences peut-il y avoir ?
00:50:29 Votre regard. - Alors déjà,
00:50:31 à la fois ils ne savent pas ce que c'est,
00:50:33 mais ils estiment qu'il y a de plus en plus
00:50:35 d'atteintes à la laïcité. Il faut bien qu'ils aient
00:50:37 une petite idée de ce que ça représente.
00:50:39 En général, ils disent
00:50:41 la laïcité c'est la garantie
00:50:43 de la liberté de conscience.
00:50:45 Ça c'est à 51%.
00:50:47 43% disent
00:50:49 c'est la neutralité de l'État
00:50:51 par rapport à la religion.
00:50:53 Moi, quand j'ai écrit mon livre
00:50:55 sur la laïcité des voilers, la première chose que j'ai faite
00:50:57 c'était de savoir s'il y avait une définition.
00:50:59 Car aujourd'hui, chacun
00:51:01 prend les mots comme ça et puis
00:51:03 se fait une petite interprétation.
00:51:05 Il y a des dictionnaires extrêmement sérieux.
00:51:07 Le Grand Larousse, moi
00:51:09 j'ai le littré en 10 volumes
00:51:11 et je suis allé à laïcité.
00:51:13 Alors il est écrit
00:51:15 caractère laïque, conception politique
00:51:17 impliquant la séparation
00:51:19 de la société civile, l'État
00:51:21 n'a aucun pouvoir religieux
00:51:23 et les religions aucun pouvoir politique.
00:51:25 Laïc
00:51:27 qui est indépendant
00:51:29 de toute confession religieuse.
00:51:31 La société
00:51:33 laïque
00:51:35 par opposition aux clergés.
00:51:37 Condition laïque,
00:51:39 habille laïque, qui échappe
00:51:41 à toute identification
00:51:43 de confession.
00:51:45 Habille laïque, qui échappe
00:51:47 à toute identification
00:51:49 de confession.
00:51:51 - Et c'est quelle définition ça ?
00:51:53 - C'est la définition dans le Grand Littré en 10 volumes.
00:51:55 Alors après vous avez aussi
00:51:57 les décisions prises par le
00:51:59 ministre de l'Éducation Nationale,
00:52:01 de Mistrel Payon. Il avait fait
00:52:03 une charte de la laïcité à afficher
00:52:05 dans toutes les écoles.
00:52:07 Donc en étudiant après, apparemment si les professeurs ne savent pas
00:52:09 ce que signifie laïcité,
00:52:11 c'est que les petites affichettes ont disparu.
00:52:13 Pourtant c'était très clair.
00:52:15 La laïcité de l'école offre aux élèves
00:52:17 des conditions pour forger
00:52:19 leur personnalité, exercer
00:52:21 leur libre arbitre
00:52:23 et faire l'apprentissage
00:52:25 de la citoyenneté.
00:52:27 Elle les protège de tout
00:52:29 prosélytisme, de
00:52:31 toute passion. Elle assure
00:52:33 aux élèves une culture
00:52:35 commune.
00:52:37 L'école laïque
00:52:39 garantit l'égalité
00:52:41 entre les filles et les
00:52:43 garçons. Tout ça c'est une clarté
00:52:45 exceptionnelle. Mais déjà à l'époque,
00:52:47 la réaction immédiate
00:52:49 de Dalil Boudbecker
00:52:51 qui était le président
00:52:53 alors du... Conseil français
00:52:55 du culte musulman.
00:52:57 Alors là il s'est érigé
00:52:59 comme ça. Pourquoi faire
00:53:01 un rappel de la loi de 2004
00:53:03 qui interdit les signes de religion
00:53:05 ostentatoire à l'école ?
00:53:07 Il y a aussi ce rappel à l'égalité
00:53:09 fille/garçon. Suivez
00:53:11 mon regard. Vous voyez tout de suite
00:53:13 c'était la victimisation.
00:53:15 C'était vous vous rendez compte
00:53:17 nous on nous
00:53:19 considère comme des personnes
00:53:21 infréquentables simplement
00:53:23 parce qu'on rappelait ce qu'était
00:53:25 la laïcité
00:53:27 avec profondément
00:53:29 le fait du vivre ensemble
00:53:31 dans le respect des uns
00:53:33 et des autres et la possibilité
00:53:35 de pouvoir développer
00:53:37 ce fameux libre-arbitre.
00:53:39 Alors il faut aussi se rappeler
00:53:41 l'histoire ça c'est...
00:53:43 C'est pas une anecdotique les profs là.
00:53:45 Vous me dites vous savez pas ce que c'est que la laïcité.
00:53:47 - Il faut former les enseignants, il faut leur donner des cours de laïcité.
00:53:49 - Mais enfin un enseignant
00:53:51 c'est quand même quelqu'un qui théoriquement
00:53:53 devrait aimer butiner les livres.
00:53:55 C'est pas compliqué. Vous avez
00:53:57 déjà le dictionnaire et puis après
00:53:59 vous avez le 21 février
00:54:01 1795.
00:54:03 C'est la deuxième constitution.
00:54:05 Et l'article 5
00:54:07 que dit-il ?
00:54:09 "Nul ne peut apparaître en public
00:54:11 avec les habits,
00:54:13 ornements ou costumes
00:54:15 religieux." Je répète
00:54:17 l'article 5 en 1795.
00:54:19 "Nul ne
00:54:21 peut apparaître en public avec les habits,
00:54:23 ornements ou costumes
00:54:25 religieux." Vous vous rendez compte ?
00:54:27 C'est quand même extrêmement clair.
00:54:29 Après on vous dit
00:54:31 "mais si vous tenez des propos comme ça,
00:54:33 c'est que vous êtes raciste." Là encore,
00:54:35 voyons le racisme.
00:54:37 "Idéologie fondée sur la croyance
00:54:39 qu'il existe une hiérarchie
00:54:41 entre les groupes humains."
00:54:43 Ça, ça a été longtemps la définition.
00:54:45 Dans les années 60, vous savez,
00:54:47 pour des raisons commerciales, les dictionnaires
00:54:49 populaires aiment bien avoir
00:54:51 le principe d'élasticité
00:54:53 des mots. Vous passez de quelque chose
00:54:55 d'extrêmement précis, qui nous
00:54:57 permet de mener des raisonnements,
00:54:59 on s'offre une petite
00:55:01 dérive. Et alors c'est devenu "attitude
00:55:03 d'hostilité", en
00:55:05 deuxième sens, "attitude
00:55:07 d'hostilité systématique
00:55:09 à l'égard d'une catégorie
00:55:11 déterminée de
00:55:13 personnes. Exemple, racisme
00:55:15 anti-jeunes."
00:55:17 Voilà, c'est quand même complètement fou.
00:55:19 Alors,
00:55:21 vous avez après les faussoyeurs.
00:55:23 Ah, les faussoyeurs. L'un des
00:55:25 premiers, vous pouvez l'écouter sur France Inter,
00:55:27 le voir sur Arte, il s'appelle
00:55:29 Claude Askolovitch. Il a écrit
00:55:31 "Nos mal-aimés,
00:55:33 ces musulmans dont la France ne veut
00:55:35 pas." La laïcité,
00:55:37 ce malheureux
00:55:39 mot devenu
00:55:41 la coercition même
00:55:43 pour une partie d'entre nous,
00:55:45 une camisole idéologique
00:55:47 momifiée et durcie.
00:55:49 Pendant ce temps, grandit
00:55:51 en France une France
00:55:53 musulmane vivace et
00:55:55 blessée à la fois. Vous vous rendez compte ?
00:55:57 Et alors, vous aviez également
00:55:59 Christophe Carreche qui était
00:56:01 député socialiste.
00:56:03 Vous savez, ces gens qui se disent
00:56:05 "Eh bien nous, la gauche,
00:56:07 on sait défendre des grands principes républicains."
00:56:09 Ils oublient donc notre ami Gambetta,
00:56:11 entre autres. Crispation
00:56:13 identitaire que cette
00:56:15 laïcité telle
00:56:17 qu'on veut la voir quand elle est stricte.
00:56:19 L'incapacité à se
00:56:21 penser comme une société ouverte
00:56:23 et tolérante qui explique
00:56:25 cette volonté obsessionnelle
00:56:27 de rendre toujours
00:56:29 plus invisibles les
00:56:31 signes d'appartenance à la
00:56:33 religion musulmane.
00:56:35 Voilà ! Et je pouvais, là je n'ai
00:56:37 retenu que certains propos. On pourrait
00:56:39 rappeler ceux de Mélenchon et compagnie.
00:56:41 Donc ça veut dire quoi ?
00:56:43 Qu'aujourd'hui, eh bien avec les mots
00:56:45 valises, ce principe d'élasticité,
00:56:47 on oublie que d'abord
00:56:49 un mot, c'est un mot balise.
00:56:51 C'est-à-dire qu'un mot, il a un sens strict
00:56:53 et grâce à ce sens strict,
00:56:55 on peut construire un raisonnement
00:56:57 qui nous permet d'échanger,
00:56:59 d'avoir ces duels
00:57:01 de rhétorique et là,
00:57:03 ça nous permet d'avancer, de se
00:57:05 comprendre et de bien vivre ensemble.
00:57:07 Si je suis bien, c'est parce qu'il y a une volonté de ne pas
00:57:09 comprendre. Voilà ! Et à partir de là,
00:57:11 on fait de la laïcité le synonyme
00:57:13 de communautarisme. Merci.
00:57:15 Vous allez afficher un petit peu vos définitions,
00:57:17 on en verra.
00:57:19 À Papandia, il y en verra un.
00:57:21 Voilà, voilà, qui m'écrive le ministre.
00:57:23 Merci. Menant dans un instant, vous vous demandez
00:57:25 pourquoi il y a ces images en parallèle
00:57:27 de notre émission, puisqu'on suit
00:57:29 en direct ce qui se passe. Il s'est passé
00:57:31 quelque chose de grave aujourd'hui à Paris, une forte explosion,
00:57:33 29 blessés.
00:57:35 Le bilan s'alourdit, deux personnes sont
00:57:37 cherchées en ce moment même
00:57:39 sous les décombres. Et dans un instant,
00:57:41 juste avant la transition
00:57:43 avec Pascal Praud, on ira avec
00:57:45 Barbara Durand connaître les dernières
00:57:47 informations sur le terrain. Il faut rappeler que
00:57:49 ce genre d'accident est plutôt grave
00:57:51 à Paris. On se rappelle juste du 12 janvier
00:57:53 2019 avec la rue de Trévise.
00:57:55 Mais le bilan est lourd et pour
00:57:57 l'instant, on cherche encore des
00:57:59 disparus sous les décombres. Mais on ne va pas terminer
00:58:01 cette émission sans cette petite histoire,
00:58:03 Mathieu Bocoté. Une histoire hors du commun
00:58:05 qui donne peut-être une note d'espoir
00:58:07 avec les limites du wokisme aux
00:58:09 États-Unis. Une marque de bière
00:58:11 a voulu, au nom du
00:58:13 wokisme, élargir sa clientèle,
00:58:15 afficher une certaine diversité
00:58:17 sexuelle dans son marketing
00:58:19 et ses publicités. Sauf
00:58:21 que loin d'augmenter ses ventes,
00:58:23 les consommateurs se sont
00:58:25 détournés de la marque, la bière
00:58:27 décroche, elle a perdu sa place de leader,
00:58:29 elle n'a pas pu remonter la
00:58:31 pente. Et on se demande est-ce que finalement
00:58:33 le wokisme a des limites ? Racontez-nous
00:58:35 cette histoire passionnante. Alors, des limites,
00:58:37 certainement. Reste à voir la fin
00:58:39 de cette histoire. Je vous donne les grandes lignes.
00:58:41 Budweiser. Budweiser
00:58:43 et notamment Bud Light, c'est comme...
00:58:45 C'est moins connu en Europe, mais c'est la bière
00:58:47 de référence aux États-Unis. C'est la bière des
00:58:49 bières. Je suis trop mauvais d'ailleurs, si on se dit ça en passant.
00:58:51 Mais bon, l'essentiel
00:58:53 n'est pas là. Donc,
00:58:55 c'est une marque assez conservatrice par ailleurs.
00:58:57 C'est associé normalement à la part
00:58:59 d'Amérique plus conservatrice.
00:59:01 Bud Light, Budweiser, décident de prendre
00:59:03 une icône du wokisme
00:59:05 aujourd'hui. - On va voir l'image rapidement. - Bien sûr.
00:59:07 Donc, il s'appelle Dylan Mulvaney, c'est bien ça,
00:59:09 qui est un ancien homme
00:59:11 devenu femme et qui
00:59:13 devient la figure de promotion...
00:59:15 - On voit ici. De la bière.
00:59:17 - La figure de promotion de la bière.
00:59:19 - Je vous en prie. - Mais là, dans un
00:59:21 contexte aux États-Unis marqué par une guerre
00:59:23 culturelle très vive et où la question
00:59:25 trans est devenue le symbole,
00:59:27 non pas les trans en eux-mêmes, mais la volonté de convertir
00:59:29 les enfants à l'idéologie trans,
00:59:31 la volonté d'imposer
00:59:33 la logique trans aux jeunes générations.
00:59:35 La question du trans,
00:59:37 la question de l'identité fluide est devenue un élément
00:59:39 central dans la bataille culturelle,
00:59:41 la guerre culturelle américaine. Vous avez
00:59:43 beaucoup d'Américains, plus conservateurs,
00:59:45 qui ont décidé de défier en fait
00:59:47 Budweiser. De quelle manière? - Incroyable.
00:59:49 - C'est à l'américaine. Donc là, il y en a un qui...
00:59:51 Il était là, des caisses
00:59:53 de bière au loin, et là,
00:59:55 il se filmait en train de les mitrailler avec
00:59:57 leur fusil d'assaut. Donc, vous pouvez voir ça.
00:59:59 Même des vedettes assez connues.
01:00:01 Donc, il y a les bouteilles de bière.
01:00:03 Et là, on voit les bouteilles. D'autres
01:00:05 sont débrisées à coups de bâton.
01:00:07 C'est assez particulier. - C'est à l'américaine.
01:00:09 - Non, mais le pays du roquisme qui détruit le roquisme,
01:00:11 c'est intéressant. - C'est aussi le pays des...
01:00:13 Un pays de toutes les exaltations.
01:00:15 Les meilleurs comme les pires ou les pires comme les pires.
01:00:17 Donc là, autrement dit, ça tape...
01:00:19 Et là, la réaction est vive.
01:00:21 C'est que les consommateurs suivent. Donc, il n'y a pas
01:00:23 que les excités à arme à feu qui canardent
01:00:25 à la M16 les caisses
01:00:27 de Budweiser. Eh bien,
01:00:29 le commun des mortels cesse
01:00:31 d'acheter. Et il y a une forme de boycott
01:00:33 de la marque qui commence au point où il y a une chute,
01:00:35 donc, il y a quelques semaines,
01:00:37 des ventes de 23,6 %.
01:00:39 Il y a une perte de valeur
01:00:41 de près de 15,7 milliards à la bourse.
01:00:43 Donc, on est devant un mouvement
01:00:45 massif pour dire "désolé,
01:00:47 cette bière qui a décidé de s'associer
01:00:49 à la promotion de l'idéologie trans radicale,
01:00:51 nous allons désormais
01:00:53 la bouder". - Dernière
01:00:55 question. Est-ce à dire que désormais,
01:00:57 qui bascule dans le roquisme peut en payer le prix?
01:00:59 - Oui, mais c'est plus compliqué.
01:01:01 C'est-à-dire qu'il y a une réaction, on pourrait dire,
01:01:03 c'est le populisme du consommateur qui dit "désolé,
01:01:05 si vous nous imposez ça, eh bien, on va s'y opposer".
01:01:07 "Vous nous imposez ça, on va s'y opposer".
01:01:09 Et plusieurs marques connaissent ça en ce moment,
01:01:11 Target, Disney,
01:01:13 donc plusieurs entreprises qui ont basculé
01:01:15 dans le roquisme voient une réaction populaire très vive.
01:01:17 Mais les élites américaines,
01:01:19 globalement, sont très sévères
01:01:21 envers ceux qui en appellent au boycott.
01:01:23 Par exemple, dans le journal Newsweek,
01:01:25 qui est un journal de référence, on a assimilé ce boycott
01:01:27 sur la question de l'idéologie trans
01:01:29 à du terrorisme économique.
01:01:31 Et ce qu'on voit par ailleurs,
01:01:33 c'est que cette volonté aujourd'hui
01:01:35 de convertir au roquisme
01:01:37 les grandes entreprises, c'est pas simplement
01:01:39 un choix commercial, c'est qu'une bonne partie
01:01:41 des grandes banques d'investissement,
01:01:43 donc vous savez, les fonds d'investissement,
01:01:45 eh bien, eux, aujourd'hui, ils intègrent des critères
01:01:47 woke sur l'idéologie diversitaire,
01:01:49 quand il est temps de financer telle entreprise,
01:01:51 quand il est temps de bien la coter, de mal la coter.
01:01:53 Donc, vous avez des grands fonds d'investissement
01:01:55 qui intègrent l'idéologie woke
01:01:57 dans leur manière de coter les entreprises.
01:01:59 Donc, on pourrait dire que dans le capitalisme contemporain,
01:02:01 la guerre a lieu entre les wokes
01:02:03 et ceux qui ne le sont pas, et ce qui est certain,
01:02:05 c'est que les Américains, à travers tout cela,
01:02:07 traitent cela avec une absence totale de finesse.
01:02:09 - L'avenir du wokisme est entre vos mains,
01:02:11 si j'ai bien compris.
01:02:13 Direction, pour laisser la place à Pascal Proulx,
01:02:15 pour faire la transition,
01:02:17 on va rejoindre Barbara Durand sur place,
01:02:19 rue Saint-Jacques,
01:02:21 à Paris, cinquième arrondissement.
01:02:23 Le bilan s'est alourdi, Barbara Durand.
01:02:25 - Oui, Christine, le...