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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 -Pardon.
00:00:01 -Qu'est-ce qui vous arrive ?
00:00:02 -Non, mais je vais être bien, mais...
00:00:05 -Certains rêvent !
00:00:06 -Ca dépend de partout.
00:00:09 Voilà, ça y est. -Existe pas.
00:00:11 -On est à l'antenne, mais je me prépare quand même.
00:00:14 -Vous entendez pas la voix. -C'est parti.
00:00:16 -Il y a un écho.
00:00:17 -Tout va bien. Bonsoir à tous.
00:00:20 Ravi de vous retrouver ce soir.
00:00:22 Tout de suite, la Minute Info. Auguste Adonadiu.
00:00:25 -Bonsoir, ma chère Christine.
00:00:27 -Un mineur de 12 ans est passé aux aveux.
00:00:30 Il a lancé une fausse alerte à la bombe
00:00:32 par mail dans un collège de Grenoble.
00:00:34 Sa mauvaise blague a entraîné la fermeture de l'établissement
00:00:38 et l'intervention d'une équipe de déminage.
00:00:40 Depuis plusieurs jours,
00:00:41 plus de 160 établissements ont été visés
00:00:44 par de fausses alertes de ce style.
00:00:46 Huit ont dû fermer leurs portes.
00:00:49 Le gouvernement polonais annonce qu'il va mettre son veto ferme
00:00:52 sur la réforme migratoire de l'Union européenne.
00:00:55 La Chine dénonce un diktat de Bruxelles et de Berlin.
00:00:58 Hier, les ambassadeurs des pays de l'UE
00:01:01 s'étaient mis d'accord sur un texte-clé
00:01:03 de la réforme de la politique migratoire européenne,
00:01:06 un règlement qui vise à organiser une réponse
00:01:08 dans le cas d'un influx très important
00:01:11 d'exilés dans un Etat membre.
00:01:12 Enfin, la vue au sommet du Mont Blanc
00:01:15 est moins haute qu'en 2021.
00:01:18 Le toit de l'Europe a perdu 2,22 m en deux ans.
00:01:22 Il culmine dorénavant à 4 805 m et 59 cm exactement.
00:01:27 -Merci, Augustin.
00:01:30 Nous allons rester en hauteur par rapport à l'information.
00:01:33 Regardez le sommaire ce soir.
00:01:36 "Les migrants sont des chasseurs de meilleures chances de vie",
00:01:41 déclaration de Stephen Smith.
00:01:43 Cet Américain qui enseigne les études africaines dans son pays
00:01:47 explique dans l'express que les migrations
00:01:50 seront le sujet des prochaines décennies.
00:01:52 Si on ne l'a pas vraiment attendu pour le savoir,
00:01:55 on s'arrêtera sur les causes qu'il évoque,
00:01:58 son analyse des faits,
00:01:59 comment ces phénomènes migratoires n'ont pas fini d'impacter
00:02:03 notre démographie, économie, sociologie, notre mode de vie
00:02:06 et toutes les sphères de la vie en commun,
00:02:09 et que l'on y voit un risque ou une opportunité,
00:02:12 l'effet sur nos sociétés
00:02:14 est notable, l'édito de Mathieu Bobcout.
00:02:17 Le pape François lance un nouveau cri d'alarme
00:02:20 après avoir demandé à l'Europe d'accueillir les migrants
00:02:23 lors de nos déplacements à Marseille.
00:02:25 Le souverain pontife lance un cri
00:02:27 face au réchauffement climatique.
00:02:29 Il dénonce les responsabilités des pays riches
00:02:32 face à ce changement.
00:02:33 Il met en garde contre l'effondrement de la planète,
00:02:36 conséquence de l'activité humaine.
00:02:39 Pour lui, tous les pays ne portent pas le même degré de responsabilité.
00:02:43 Est-il encore dans son rôle en protecteur de la planète,
00:02:46 donné par Dieu, ou bien outrepasse-t-il ses fonctions ?
00:02:50 On ne sait pas.
00:02:51 -C'est le jour anniversaire de la naissance
00:02:53 d'un personnage de la littérature et de la philosophie française.
00:02:57 Il est né le 5 octobre 1713, Diderot.
00:03:00 S'il a voulu ouvrir le savoir au plus grand nombre,
00:03:03 s'il a voulu combattre l'intolérance et les préjugés
00:03:07 pour faire triompher la raison, Diderot, l'incarnation des Lumières,
00:03:11 a adopté, face à la religion,
00:03:12 la position du matérialiste athée que nous décrit Marc Menand.
00:03:18 La Turquie donne son avis sur une loi votée en France.
00:03:22 Une fondation turque a même lancé une campagne
00:03:25 sur les réseaux sociaux contre la France
00:03:27 pour réagir à l'interdiction du voile islamique
00:03:30 pour les athlètes françaises aux prochains Jeux olympiques.
00:03:34 La fondation turque dénonce plus précisément le fascisme français.
00:03:38 Je dis bien le fascisme français.
00:03:41 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:03:44 Et puis, France Info a publié il y a quelques jours
00:03:47 contre l'association Parents Vigilants, fondée par Éric Zemmour.
00:03:51 L'association est accusée d'exercer une pression exagérée
00:03:54 sur les écoles et surtout sur les enseignants
00:03:56 qui redoutent désormais d'aborder en classe
00:03:58 les questions de migration, je cite,
00:04:01 de minorité, de genre ou de sexualité.
00:04:03 En quoi cette association gêne-t-elle réellement ?
00:04:06 L'édito de Mathieu Beaucoupet.
00:04:08 Voilà une heure pour prendre un peu de hauteur
00:04:11 sur l'actualité avec nos mousquetaires.
00:04:13 C'est maintenant.
00:04:15 Musique de tension
00:04:18 ...
00:04:26 -Mes mousquetaires sont en forme.
00:04:28 Charlotte est toute de mauves vêtues, magnifiques.
00:04:31 Marc Menand, vous êtes toujours beau.
00:04:33 Rires
00:04:35 Guillaume, j'adore cette tenue, cette pochette et tout.
00:04:39 Vraiment, magnifique.
00:04:40 Je dirais que monsieur... -Il copie sur son camarade.
00:04:43 -Pourtant, je le coupe de la pochette.
00:04:45 -Et Mathieu Beaucoupet, c'est le leader.
00:04:48 Le chef de la dissidence par la classe et l'élégance.
00:04:51 -Ah !
00:04:52 -Répliement des compliments.
00:04:54 -Rires
00:04:55 -Ecoutez, je vous invite à me dire
00:04:58 quel est votre chroniqueur préféré.
00:05:00 Ca m'intéresse.
00:05:01 Vous avez laissé une petite vidéo sur mon compte Twitter,
00:05:04 @christinekelly.
00:05:06 Une petite vidéo pour chacun d'entre eux.
00:05:08 La semaine prochaine, on va voir si on diffuse
00:05:10 des vidéos les plus sympas.
00:05:12 -Des petits mots de démonstration.
00:05:14 -C'est pour les gentils. -Non, il y aura que des messages.
00:05:17 Non, mais que des messages, vraiment,
00:05:19 exceptionnels pour vous.
00:05:21 Donc, n'hésitez pas à envoyer une petite vidéo.
00:05:23 On fera un tour de table dans un instant
00:05:25 sur ces alertes à la bombe dans les écoles,
00:05:28 dont Augustin Daune a dû en parler.
00:05:30 Il y a eu 8 alertes à la bombe simultanées
00:05:32 dans des écoles à Grenoble.
00:05:34 De quoi ces alertes pourraient-elles être le nom ?
00:05:36 On ose se poser les bonnes questions.
00:05:39 Mathieu Beaucoupet, en 2018, Stéphane Smith,
00:05:41 a publié "La ruée vers l'Europe",
00:05:44 un ouvrage cherchant à comprendre le moteur et les raisons
00:05:47 des vagues migratoires qui déferlent sur notre continent.
00:05:50 Il y a développé une thèse forte.
00:05:53 Ce ne sont pas les plus pauvres qui débarquent en Europe,
00:05:56 mais ceux qui ont les moyens.
00:05:59 Alors, dans "L'Express", Stéphane Smith revient aujourd'hui
00:06:03 sur cette thèse, à la lumière des derniers événements,
00:06:06 notamment le Pape, aussi.
00:06:08 - Vous souhaitez revenir sur les propos de Stéphane Smith,
00:06:11 d'autant plus qu'il affirme que l'immigration
00:06:14 est la grande question de ses décennies à venir.
00:06:16 - Stéphane Smith est une figure intéressante
00:06:19 parce qu'il s'est permis, c'est-à-dire donné,
00:06:21 le droit d'observer et de voir ce qu'il voyait.
00:06:24 Quelques écrivains prophétiques ont annoncé
00:06:27 ce qu'il appelle "La ruée vers l'Europe".
00:06:29 J'en nomme trois pour le plaisir de la chose.
00:06:32 Chesterton, au début du XXe siècle, fait un roman,
00:06:34 "L'auberge volante", où il raconte une histoire.
00:06:37 Il y a la guerre contre les Turcs qui revient en Irlande.
00:06:40 Et dans son comté, sous l'influence d'un fanatique musulman,
00:06:43 l'ensemble des auberges ont été fermées.
00:06:46 C'est la bataille désormais de cet homme
00:06:48 pour rouvrir les pubs dans son Irlande natale,
00:06:51 sinon on les condamnait à mourir de soif.
00:06:53 C'est intéressant. Je tenais à en parler.
00:06:55 Ensuite, Jean Raspail... - Faites-vous plaisir.
00:06:58 - Je l'ai fait. Ce serait ma cause, je me battrais pour ça.
00:07:01 La rouverture des pubs.
00:07:03 Ensuite, Jean Raspail, avec sa fameuse phrase
00:07:06 "Ils arrivent dans le camp des saints".
00:07:08 Et Michel Houellebecq, "Soumission",
00:07:10 qui annonce un basculement de l'Europe,
00:07:13 pas sous le poids d'une majorité d'immigrants,
00:07:15 mais sous le poids d'un islamisme conquérant
00:07:18 qui fait tomber les réflexes immunitaires du système européen.
00:07:21 Stephen Smith ne prophétise pas.
00:07:23 Il dit qu'il fait un travail de journaliste,
00:07:26 mais il va aller jusqu'au bout de son regard,
00:07:28 d'aller jusqu'au bout de ce qu'il voit.
00:07:30 Et ce que je vois, c'est la ruée vers l'Europe.
00:07:33 Le terme est fort, c'est un continent
00:07:36 qui se déplace vers un autre,
00:07:37 un homme politique qui se transvase vers un autre,
00:07:40 qui se déverse dans un autre,
00:07:42 et il cherche à comprendre pourquoi.
00:07:44 On connaît les thèses du pape François
00:07:46 qui nous dit en ces matières pourquoi arrive-t-il,
00:07:49 parce que c'est la misère et la pauvreté
00:07:51 qui passent d'un continent tout à fait pauvre et malheureux
00:07:55 vers le lieu de l'abondance, que serait l'Europe.
00:07:58 Or, le pape François, encore une fois, se trompe.
00:08:00 Ce que nous dit Stephen Smith, c'est intéressant.
00:08:03 Je résume, mais ensuite je vais le citer
00:08:05 pour être certain qu'on se comprenne bien.
00:08:07 Il dit que ce ne sont pas les plus pauvres
00:08:10 qui partent du sud vers le nord,
00:08:12 ce sont ceux qui, dans ces pays pauvres,
00:08:14 ont les moyens de partir, parce que partir, ça coûte cher.
00:08:17 Se rendre jusqu'au passeur, payer le passeur,
00:08:20 acheter son récit pour faire croire qu'on est un réfugié,
00:08:23 réussir à traverser l'Atlantique,
00:08:25 avec des chances réelles de réussite,
00:08:27 mais il y a des risques, on le sait,
00:08:29 mais quoi qu'il en soit,
00:08:31 il faut avoir les moyens de traverser la Méditerranée,
00:08:34 de se rendre en Europe.
00:08:35 Je le cite, parce que c'est intéressant.
00:08:38 "Contrairement à bien des idées reçues,
00:08:40 "ce ne sont pas les pauvres parmi les pauvres qui migrent,
00:08:43 "mais les rescapés de la pauvreté absolue.
00:08:46 "Or, si l'aide au développement tient ses promesses,
00:08:49 "elle augmentera le nombre de ces mieux lotis
00:08:51 "et partant le nombre de candidats à la migration."
00:08:54 C'est intéressant que vous connaissez tous ces hommes politiques
00:08:57 qui disent que pour éviter l'immigration,
00:09:00 il faut aider au développement de l'Afrique.
00:09:02 Et là, Smith nous dit que si vous développez
00:09:05 et si le développement réussit,
00:09:06 il va y avoir davantage de gens qui vont traverser la Méditerranée.
00:09:10 On se comprend, ça ne veut pas dire
00:09:12 qu'il ne faut pas aider au développement de l'Afrique.
00:09:15 Mais ça veut dire que ce n'est pas la solution
00:09:18 aux questions migratoires,
00:09:19 que d'assurer le développement de l'Afrique.
00:09:22 Le développement est une question en part entière,
00:09:25 mais la question de l'immigration est toute autre.
00:09:28 On lui dit que si on voit venir des événements,
00:09:30 pourquoi, qu'est-ce qui nous empêche de réagir?
00:09:33 Et il nous parle de l'explication,
00:09:35 il fait la comparaison avec les changements climatiques,
00:09:38 en disant que tout le monde le sait,
00:09:40 mais on se réveille seulement quand ça devient bouleversant.
00:09:43 Je vais le citer, c'est un homme intéressant.
00:09:46 "Dans tous les cas, l'équilibre est difficile à trouver
00:09:49 "car les changements démographiques sont tectoniques,
00:09:52 "très lents, mais massifs,
00:09:53 "d'abord à peine perceptibles, puis subis.
00:09:56 "Qui parmi les jeunes Français pourrait s'imaginer une France
00:09:59 "avec 23 000 immigrés subsahariens?"
00:10:02 Or, c'était le cas au début des années 60,
00:10:04 au moment des indépendances africaines.
00:10:07 "Il y avait alors au total 3 millions d'immigrés en France.
00:10:10 "Aujourd'hui, selon la première et la deuxième génération,
00:10:13 "ils sont près de 15 millions,
00:10:15 "dont environ 2 millions d'origines subsahariennes."
00:10:18 Il faut bien comprendre,
00:10:19 tous les spécialistes du "ça n'arrive pas",
00:10:22 "vous vous racontez des histoires, rien n'arrive, rien ne se passe",
00:10:25 mais dans une génération ou deux,
00:10:27 dépendamment de la génération,
00:10:29 il y a une révolution démographique
00:10:31 qui a changé le paysage mental, le paysage physique,
00:10:34 le paysage culturel, le paysage démographique français.
00:10:38 Alors, dernière observation dans ce registre,
00:10:41 il nous dit qu'il y a trois conditions
00:10:43 qui favorisent l'immigration à partir d'un pays africain.
00:10:47 D'abord, une population très jeune.
00:10:50 Deuxièmement, les habitants sont pauvres,
00:10:53 mais ils sont pauvres juste à côté, pas très loin,
00:10:56 d'un continent qui, lui, est riche et qu'il s'agit de rejoindre,
00:10:59 et qu'on rejoint une troisième condition,
00:11:02 à condition d'en avoir les moyens.
00:11:03 Donc, si vous avez ce contraste,
00:11:05 il suffirait de traverser la Méditerranée
00:11:07 pour profiter des aides sociales,
00:11:09 d'une société qui vous accueillera
00:11:11 et qui vous donnera beaucoup plus que vous ne pouvez l'espérer
00:11:14 avant même d'y avoir contribué,
00:11:16 mais les conditions démographiques, juridiques, sociales
00:11:19 sont rassemblées pour que ce grand basculement démographique arrive.
00:11:23 - L'observation,
00:11:24 parce que vous sénignez que ce sont des observations,
00:11:27 suscite-t-elle de si vives réactions dans les médias ?
00:11:30 - Stephen Smith, et là, je vais me prendre mes distances avec lui,
00:11:33 il nous explique que c'est la théorie du nini.
00:11:35 On veut conserver une bonne réputation,
00:11:37 il nous dit que c'est ni angélisme ni grand remplacement.
00:11:40 Il dit qu'il y a des méchants d'un côté, des naïfs de l'autre,
00:11:44 et qu'il est au-delà des méchants et des naïfs.
00:11:46 Une autre explication.
00:11:47 Je vais y aller avec ma proposition d'analyse.
00:11:50 La première, c'est l'humanitarisme postcolonial en Occident.
00:11:54 Le monde occidental s'est convaincu
00:11:56 qu'il n'est pas devenu riche grâce à son propre génie,
00:11:59 grâce à sa propre puissance d'expansion,
00:12:01 mais parce qu'il aurait pillé le monde.
00:12:03 La prospérité occidentale serait une prospérité illégitime,
00:12:07 empruntée, une prospérité née du pillage de travers le monde,
00:12:11 mais l'Occident ne devrait rien à son propre génie.
00:12:14 Dès lors, si on arrive à l'heure de la grande correction,
00:12:17 on va se dire que les gens qui arrivent
00:12:19 ne font que reprendre ce que nous leur avons pris.
00:12:22 Deuxième, la peur d'activer la xénophobie.
00:12:26 La peur panique de revivre les années 30
00:12:29 en se disant qu'il suffirait un effet de contamination.
00:12:32 On l'a reproché à Smith en 2018.
00:12:35 On a dit qu'il participait à la lupénisation des esprits.
00:12:38 On a sorti un concept des années 90,
00:12:41 un peu usé, un peu daté,
00:12:42 le genre de concept qui excite encore Aliébé,
00:12:45 les gens un peu évolués ne l'utilisent plus.
00:12:48 Mais on lui a fait le coup, on l'a accusé de lupéniser les esprits.
00:12:51 Ensuite, j'ajouterais un autre argument,
00:12:54 l'immigrationnisme, un principe du régime actuel.
00:12:56 Si on remet en question l'immigrationnisme,
00:12:59 on remet en question une bonne partie du régime.
00:13:01 Ce qui me frappe, c'est les méthodes du déni.
00:13:04 Expliquer que tout ce qui arrive...
00:13:06 On pourrait dire que cette migration arrive,
00:13:08 qu'elle est catastrophique, qu'elle est très bonne,
00:13:11 qu'elle a des mauvais effets, on pourrait la reconnaître.
00:13:15 Ce dont on parle souvent, c'est la logique du déni.
00:13:17 Comment fonctionne le déni ? C'est en quatre temps.
00:13:20 D'abord, cela n'a pas lieu, je l'ai dit.
00:13:22 Rien ne se passe.
00:13:24 De grandes migrations, mais pas du tout.
00:13:26 Il n'y a jamais aussi peu d'étrangers en France,
00:13:28 comme en témoigne notre expérience quotidienne.
00:13:31 Deuxièmement, ça n'a pas lieu...
00:13:33 Ça a lieu, mais c'est inévitable.
00:13:35 C'est comme ça, vous ne pouvez rien y faire.
00:13:37 La troisième étape, ça a lieu, c'est inévitable,
00:13:40 et vous n'avez pas le choix.
00:13:42 Finalement, c'est très bien,
00:13:44 c'est une très bonne chose.
00:13:45 Le dernier argument, et je reviendrai,
00:13:47 ça n'a pas lieu, car ça ne peut pas théoriquement avoir lieu.
00:13:51 Parce que pour être submergé,
00:13:52 pour être submergé démographiquement,
00:13:55 vous devrez d'abord exister comme peuple.
00:13:58 Mais si vous n'existez pas comme peuple,
00:14:00 vous risquez pas d'être submergé.
00:14:02 Si vous n'êtes pas vivant, vous risquez pas de mourir.
00:14:05 Je vais donner deux citations
00:14:07 des deux côtés de l'Atlantique qui reprennent cet argument.
00:14:10 On l'a entendu, vous pouvez remplacer le mot "Québec" par "France".
00:14:14 C'est l'idée de la submersion migratoire.
00:14:16 C'est de Benjamin Ducolle.
00:14:18 Il faut rappeler que c'est une idée sans fondement
00:14:20 qui repose sur des biais de perception erronée.
00:14:23 Un peuple de Souches ne peut pas être remplacé par un peuple extérieur
00:14:27 étant admis qu'un peuple n'a jamais eu l'identité fixe,
00:14:30 ni établi dans le temps, ni figé.
00:14:32 Il n'y a pas plus de Québécois de Souches qu'il y en avait
00:14:35 il y a 100 ans.
00:14:36 Donc, si vous n'existez pas, vous risquez pas de disparaître.
00:14:40 François Héran, un des démographes bien connus aujourd'hui...
00:14:43 - "Migration", Héran, c'est pas mal.
00:14:45 - ...qui dit "Soyons lucides et adultes,
00:14:48 pas plus qu'un autre,
00:14:50 le peuple français n'a eu droit à la continuité historique."
00:14:53 Donc, s'il n'y a pas de continuité historique auparavant,
00:14:57 pourquoi y en aurait-il une aujourd'hui ?
00:14:59 - Je le disais en introduction, Stéphane Smith dit que cette question,
00:15:03 dit de cette question, qu'elle sera celle des années à venir,
00:15:07 et même celle des décennies, autrement dit, le XXIe siècle,
00:15:10 sera celui des grandes migrations.
00:15:12 - J'ai quand même ajouté qu'il est pas le premier à le dire.
00:15:15 - Mais c'est un homme de gauche qui le dit.
00:15:18 C'est un ancien de l'I.B.
00:15:19 C'est un homme... Vous savez, c'est comme...
00:15:22 Quand les nouveaux philosophes ont dit,
00:15:24 vers la fin des années 70, qui étaient des gens de gauche,
00:15:28 que finalement, l'URSS était totalitaire,
00:15:30 il est devenu légitime d'être anticommuniste.
00:15:32 Mais c'était une position d'extrême droite.
00:15:35 Il faut que la gauche se rende compte de ses erreurs
00:15:38 pour que les autres aient le droit de les constater.
00:15:41 Quoi qu'il en soit, malheureux, on nous disait,
00:15:43 le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas.
00:15:47 On pourrait dire qu'on corrigera le XXIe siècle,
00:15:50 c'est celui de la grande revanche anti-occidentale.
00:15:53 On aurait pu espérer qu'au terme de la décolonisation,
00:15:56 on se dise que les colonies ont repris leur indépendance
00:15:59 et nous nous conservons à nôtre, chacun chez soi.
00:16:02 Mais le monde n'est jamais dans une situation statique.
00:16:05 Il y a toujours un mouvement dynamique.
00:16:07 Alors qu'est-ce qu'on voit sur le plan idéologique,
00:16:10 sur le plan culturel, en revanche?
00:16:12 L'indigénisme décolonial, en Occident,
00:16:14 qui cherche à développer chez les populations issues de l'immigration
00:16:17 une conscience raciale révolutionnaire.
00:16:20 Sur le plan démographique, des territoires ont basculé.
00:16:23 On peut penser à Marseille, Londres, Stockholm,
00:16:25 aux États-Unis, qui ont changé véritablement d'identité
00:16:28 avec l'hispanisation de ces territoires.
00:16:31 Sur le plan culturel, on pourrait donner des exemples.
00:16:34 La statue à Londres, l'appel à la prière,
00:16:36 le changement des cuisines disponibles dans le 9-3.
00:16:40 Qu'est-ce qui se passe?
00:16:41 C'est un grand basculement à l'échelle de l'histoire,
00:16:44 mais pas dans la tendresse,
00:16:46 mais qui vient souvent avec une idée de revanche,
00:16:48 qui s'exprime comme telle de temps en temps.
00:16:51 Il ne s'agit pas de regarder ça avec un esprit de croisé,
00:16:54 mais de noter ce que nous avons sous nos yeux.
00:16:57 Tout ça ne se passera pas très bien.
00:16:59 - Merci beaucoup.
00:17:00 C'est bien de rappeler aussi qui il était, qui il est.
00:17:03 Stephen Smith avait écrit notamment "Négrologie,
00:17:06 pourquoi l'Afrique meurt".
00:17:08 En 2003, il avait obtenu le prix France Télévisions.
00:17:11 - Je donnerais à tous les jeunes journalistes de soyer de gauche.
00:17:14 Quand vous êtes de gauche, vous avez le droit de dire des choses
00:17:18 de droite, mais vous devez dire des choses de gauche
00:17:20 pour prouver que vous n'êtes pas un monstre.
00:17:23 - Merci, Mathieu Bocoté.
00:17:24 Dans un instant, on va parler d'un sujet avec vous,
00:17:28 dans la deuxième partie, sur les parents vigilants.
00:17:30 On a l'impression que certaines associations
00:17:33 peuvent entrer dans des écoles,
00:17:35 d'autres non, parents vigilants.
00:17:37 Apparemment, c'est compliqué.
00:17:39 On va essayer de savoir pourquoi.
00:17:41 Est-ce que c'est parce qu'elle a été créée par A. Exymour ?
00:17:44 On en parle, on se pose les bonnes questions.
00:17:47 Les bonnes questions, pas celles du pape François.
00:17:50 Le pape François vient de rédiger une lettre
00:17:52 dans laquelle il condamne le climato-scepticisme.
00:17:55 Le souverain pontife appelle les grandes puissances
00:17:58 à lutter contre le réchauffement climatique.
00:18:01 On avait déjà posé une petite question
00:18:03 avec Charlotte Dornelas.
00:18:05 Est-ce qu'il est dans son rôle
00:18:06 sur la protection de la planète et le réchauffement climatique ?
00:18:10 - Si vous prononcez le mot "climato-scepticisme",
00:18:13 il va falloir sortir son crucifix.
00:18:15 On va voir ça plus tard.
00:18:17 Bon, tout de suite,
00:18:18 je pense que le pape est totalement dans un abus de pouvoir.
00:18:22 Il est sorti de son rôle sur le climat,
00:18:24 comme sur plein d'autres sujets.
00:18:26 On a un pape qui a les idées des bobos.
00:18:29 C'est le pape des bien-pensants.
00:18:31 Les pouvoirs du pape, il faut rappeler ça,
00:18:33 en fait, sont assez limités.
00:18:35 Le rôle politique du pape n'est pas inexistant,
00:18:38 mais il se résume à maintenir l'unité de l'Église chrétienne
00:18:42 et il se résume, en fait, catholique,
00:18:45 à maintenir l'unité de la doctrine et de la foi.
00:18:48 Il y a une infaillibilité de la parole du pape,
00:18:50 mais elle ne concerne que le dogme chrétien.
00:18:53 L'infaillibilité ne concerne pas
00:18:55 les prises de position intempestives politiques du pape,
00:18:58 ni d'autres papes.
00:19:00 - Pardonnez-moi de vous interrompre.
00:19:02 J'espère que vous répondrez à cette question
00:19:04 sur le fait qu'il est peut-être dans son rôle
00:19:07 lorsqu'il veut protéger la planète,
00:19:09 une planète donnée par Dieu.
00:19:11 - On y vient.
00:19:12 - Je suis curieux.
00:19:13 - C'est important de comprendre
00:19:15 qu'il y a une parole politique du pape,
00:19:18 mais au sens chrétien et au sens évangélique.
00:19:21 Il ne faut jamais oublier la parole de Jésus.
00:19:25 "Mon royaume n'est pas ce monde."
00:19:27 Quand Ponce-Pilat demande à Jésus,
00:19:29 Jésus répond que son royaume n'est pas de ce monde.
00:19:32 Donc, normalement, ceux qui se réclament de Jésus
00:19:36 ne peuvent pas vraiment trop s'intéresser
00:19:39 aux questions de rapports de force,
00:19:41 de la cité, du monde.
00:19:44 Il ne peut intervenir que si les chrétiens
00:19:46 ou la doctrine chrétienne sont en cause.
00:19:48 On pourrait considérer que cette défense de la nature
00:19:52 est une parole chrétienne.
00:19:53 Il a pris ce pape le nom de François.
00:19:56 François, c'est Saint François d'Assise.
00:19:58 C'est, par exemple, le saint qui va s'inquiéter
00:20:01 d'une église qui est en train d'être détruite.
00:20:05 Il veut empêcher la maison de s'effondrer,
00:20:08 comme Chirac avec la maison qui brûle.
00:20:10 Donc, oui, il est là-dedans, le pape.
00:20:12 Le pape François, c'est aussi l'héritier de François d'Assise,
00:20:16 appelé par des villageois en Italie
00:20:18 pour dire qu'un loup veut nous dévorer.
00:20:20 François avait pris la patte d'un loup
00:20:22 en disant "mon frère le loup".
00:20:24 Saint François est le plus proche de la nature.
00:20:27 On peut considérer qu'il y a une partie du message chrétien.
00:20:30 Le christianisme dit que l'homme doit prendre soin de la nature.
00:20:34 D'accord. Mais écoutons ce que dit le pape.
00:20:36 Ou lisons ce que dit le pape.
00:20:38 Ce qu'il dit est beaucoup trop politique.
00:20:41 En 2015, déjà dans une encyclique,
00:20:44 il parlait de l'écologie intégrale.
00:20:48 Mais autant carrément déposer un bulletin EELV dans l'urne.
00:20:52 Les isoloirs ne servent à rien pour le pape.
00:20:55 Là, il en appelle à quoi ?
00:20:57 À une transition énergétique, je cite,
00:20:59 "contraignante et contrôlable".
00:21:01 Mais est-ce au pape de nous faire passer la voiture électrique
00:21:04 ou de mesurer la pollution ? C'est extraordinaire.
00:21:07 Le tout alors qu'on rentre dans une COP 28.
00:21:10 Donc, évidemment, c'est très politique.
00:21:12 Et en réalité, le plus politique de tout,
00:21:15 le plus choquant de tout,
00:21:16 c'est ses positions contre les climato-sceptiques.
00:21:19 Il dit que ce sont des opinions, je cite,
00:21:21 "méprisantes et déraisonnables".
00:21:23 S'il avait le pouvoir de mettre à l'index,
00:21:25 par exemple, le livre écrit par un membre de l'Académie des sciences,
00:21:29 le conseiller scientifique d'Obama,
00:21:31 "La part d'incertitude",
00:21:34 il pourrait, à mon avis, le mettre à l'index.
00:21:36 C'est sûr, s'il pouvait rétablir une sainte inquisition
00:21:40 et, je ne dis pas brûler les climato-sceptiques,
00:21:42 mais les empêcher de nuire, il le ferait.
00:21:45 C'est une opinion, on comprend, dans la bouche du pape,
00:21:48 qui est interdite.
00:21:49 Ce mélange entre la science, la foi et la politique,
00:21:52 je pense que l'Église s'est déjà aventurée sur ce terrain.
00:21:56 Ca a donné l'Inquisition,
00:21:57 ça a donné Giordano Bruno, par exemple,
00:22:00 qui a été brûlé, comme vous le savez, sur un bûcher,
00:22:03 car il avait considéré que l'univers était infini.
00:22:06 L'Église ferait bien de réfléchir à deux fois
00:22:09 avant, à nouveau, d'excommunier certaines opinions.
00:22:13 En plus, le cœur de la science, c'est le doute.
00:22:16 Affirmer des choses et dire que ceux qui ne pensent pas
00:22:19 doivent être mis à l'index,
00:22:20 ce n'est pas ni très chrétien ni scientifique.
00:22:23 -Donc, selon vous, si j'ai bien compris,
00:22:26 c'est un pape qui défend des idées bobo,
00:22:28 si je peux m'exprimer.
00:22:30 -On est complètement dans cette idéologie.
00:22:33 -Y compris sur l'immigration, selon vous.
00:22:36 Est-ce que c'était trop politique ?
00:22:38 On en avait parlé avec Charlotte, beaucoup,
00:22:40 sur ses propos qu'il a tenus à Marseille
00:22:42 à propos de l'immigration.
00:22:44 -C'était pas tant.
00:22:45 Il parle non seulement comme Grétchen Berg,
00:22:48 mais aussi comme George Soros.
00:22:50 C'était incroyable.
00:22:51 Et sur ces deux sujets,
00:22:52 il tient un discours de culpabilisation.
00:22:55 Quand il dit, par exemple,
00:22:56 c'est une formule incandescente,
00:22:58 il dit "le fanatisme de l'indifférence".
00:23:01 C'est un peu contradictoire.
00:23:02 On est fanatique, on n'est pas très indifférent.
00:23:05 Fanatique de l'indifférence.
00:23:07 Il s'adressait peut-être au Royaume d'Arabie saoudite
00:23:10 qui mitraillait les réfugiés venus d'Yémen.
00:23:12 Non, pas du tout.
00:23:13 Il s'adressait aux Européens,
00:23:15 qui accueillent très généreusement beaucoup de réfugiés.
00:23:18 C'est comme Saint-Martin avec son manteau qui coupe en deux.
00:23:21 Le manteau des Européens est "made in China".
00:23:24 Le peu qu'il en reste, il le coupe.
00:23:26 Ils essayent de partager ce qu'ils n'ont plus, les Européens.
00:23:29 Et le pape, ça ne lui suffit pas.
00:23:31 Il leur dit aux Européens, à Marseille,
00:23:33 "Laissez venir à vous les migrants, y compris par millions.
00:23:37 "C'est nos limites.
00:23:38 "Les freiner, ce serait une erreur tragique."
00:23:41 Il parle comme M. Mélenchon.
00:23:43 Je pense qu'il ne faut pas être naïf.
00:23:45 C'est un pape qui fait de la politique.
00:23:48 Il sait, il parle presque en part de marché.
00:23:51 Les Africains, l'Église africaine compte maintenant
00:23:54 dans les rapports de force politique au Vatican.
00:23:57 Il s'exprime comme ça
00:23:58 car il tient compte des rapports de force en Afrique.
00:24:01 Il sait que ce discours porte en Afrique.
00:24:03 Il ne veut pas que les Africains aillent du côté des évangélistes.
00:24:07 Il veut qu'ils restent du côté de Rome.
00:24:09 En apparence, son discours sur les migrants
00:24:12 est un peu chrétien.
00:24:13 "Tu aimeras l'étranger comme toi-même
00:24:15 "car tu as été étranger en terre d'Egypte."
00:24:18 Il y a aussi cette parabole du bon samaritain.
00:24:21 Il y a un étranger qui est frappé
00:24:23 et le bon samaritain, exemple évangélique,
00:24:26 en prend soin, paye l'hôtel.
00:24:28 C'est exactement ce qu'on fait pour les réfugiés avec nos impôts.
00:24:33 Donc, cette parabole du bon samaritain.
00:24:35 C'est un message chrétien un peu dévoyé.
00:24:38 Dans les Évangiles,
00:24:39 il y a une puissance terrible
00:24:41 parce que ça attaque quelque chose
00:24:43 qu'on retrouve dans toutes les religions,
00:24:45 la tartuferie ou l'hypocrisie.
00:24:47 Il y a quelque chose de très puissant
00:24:49 contre l'hypocrisie.
00:24:50 Jésus dit qu'il faut s'intéresser au prochain,
00:24:53 pas au lointain.
00:24:54 Le prochain peut être étranger ou non.
00:24:56 C'est celui qui est à côté de toi.
00:24:58 Si tu ne t'occupes pas de celui qui est à côté de toi,
00:25:01 ceux qui prêchent pour les migrants
00:25:03 en ont très peu dans leur domicile.
00:25:06 Cette formule est très forte.
00:25:07 Celui qui dit qu'il aime Dieu, qu'il ne voit pas.
00:25:10 Alors qu'il prétend...
00:25:12 Alors qu'il n'aime pas son frère,
00:25:14 celui-là est un menteur.
00:25:15 Il y a quelque chose d'hypocrite.
00:25:17 N'oublions pas que le pape François est argentin.
00:25:21 Sa famille est venue d'Italie.
00:25:22 Ces immigrants italiens en Argentine
00:25:25 se sont assimilés à l'Argentine.
00:25:27 Ils ont appris l'espagnol.
00:25:28 Or, le pape François, de manière hypocrite,
00:25:31 fustige avec des termes pratiquement d'Erdogan
00:25:34 l'assimilation.
00:25:35 Il y a quelque chose, non seulement de contradictoire,
00:25:39 mais presque d'hypocrite.
00:25:40 Pourquoi il tient ce discours ?
00:25:42 Le poids de la culpabilité de l'Eglise catholique et romaine,
00:25:46 c'est-à-dire que l'Eglise a beaucoup profité
00:25:48 de la colonisation,
00:25:50 elle a accompagné la colonisation, notamment en Afrique,
00:25:53 le poids de la culpabilité de l'Eglise romaine,
00:25:56 c'est quand Jésus, le rabbin Jésus,
00:25:58 quand ses corps légionnaires étaient arrêtés,
00:26:01 il faisait quoi ?
00:26:02 Il regardait la pointe de ses mules papales ?
00:26:04 Maintenant, le poids de cette culpabilité,
00:26:07 c'est le poids des épaules des Européens.
00:26:10 Il pourrait nous parler des Arméniens,
00:26:12 ça nous changerait des migrants.
00:26:14 -C'est intéressant de voir qu'il a répondu à ses évêques
00:26:17 qu'il fallait bénir les couples homosexuels.
00:26:20 C'est intéressant.
00:26:21 Ca montre une certaine tolérance.
00:26:23 J'ai envie d'avoir votre regard là-dessus.
00:26:26 On marque une pause ? -C'est parti.
00:26:28 ...
00:26:32 -Retour sur le plateau de Face à l'info.
00:26:35 Dans un instant, on parlera avec Mathieu Bocoté,
00:26:37 des parents vigilants,
00:26:39 association créée par Éric Zemmour,
00:26:41 qui pose des problèmes de jalousie.
00:26:43 Elle gêne cette association ?
00:26:45 On se posera la question.
00:26:46 C'est une association de droite ?
00:26:48 On veut comprendre pourquoi elle est critiquée.
00:26:51 Marc Menon, on va se pencher sur un personnage
00:26:54 qui vous ressemble.
00:26:55 Rires
00:26:57 -La chamsate.
00:26:58 -Diderot, des Lumières.
00:27:00 -C'est pas mal, Diderot.
00:27:01 -Voilà. Plutôt athée. Réfléchissez quand même.
00:27:04 -Avec vous, Charlotte...
00:27:06 -Ma place est en jeu.
00:27:07 -Non. Charlotte, on parlera de la Turquie,
00:27:11 qui donne son avis sur une loi votée en France.
00:27:14 Une fondation turque a lancé une campagne
00:27:17 sur les réseaux sociaux contre la France.
00:27:19 Quand on préparait l'émission, on se disait
00:27:22 qu'ils se sont payés pour aller dans un certain sens.
00:27:25 On est toujours surpris. On en parlera dans un instant.
00:27:28 Guillaume Bigot, vous nous avez secoué un peu.
00:27:31 On va continuer avec une dernière question
00:27:34 sur le pape François,
00:27:36 qui a appelé, justement,
00:27:38 à être plus tolérant
00:27:40 et à dénoncer les climatosceptiques.
00:27:43 Mais là, il a aussi répondu à ses évêques
00:27:46 qu'il fallait bénir les couples homosexuels.
00:27:49 Est-ce que c'est encore une nouvelle preuve
00:27:51 qu'il est un pape du rookisme
00:27:53 ou il fait simplement preuve de tolérance ?
00:27:56 -D'abord, c'est, contrairement à ses prises de position
00:27:59 sur les autres sujets, pas un abus de pouvoir.
00:28:02 C'est même sa responsabilité, son rôle.
00:28:04 S'il lui pose une question,
00:28:06 il doit y répondre en tant que chef de l'Eglise.
00:28:09 Il y a cinq évêques qui lui ont dit
00:28:11 que dans la doctrine actuelle de l'Eglise,
00:28:13 les relations sexuelles hors mariage,
00:28:16 c'est du péché.
00:28:17 Les relations sexuelles et homosexuelles,
00:28:19 c'est un péché grave.
00:28:21 On nous demande de bénir.
00:28:22 "Qu'est-ce qu'on fait, chef ?"
00:28:24 Il a raison de leur répondre.
00:28:26 La réponse, grosso modo,
00:28:28 elle est plutôt très chrétienne.
00:28:30 Jusqu'avant, jusque là,
00:28:31 pendant très longtemps, l'Eglise a maudit les homosexuels.
00:28:35 C'était chrétien de cesser de les maudire.
00:28:37 Fallait-il les bénir ?
00:28:39 Les couples homosexuels, c'est une autre question.
00:28:42 Mais c'est vraiment un pape,
00:28:44 une sorte de pape roué, rusé,
00:28:46 très jésuite, très politique,
00:28:48 mais pas dans le bon sens du terme.
00:28:50 Voilà la réponse qu'il a fait à ses évêques.
00:28:53 Il a fermé la porte au mariage homosexuel.
00:28:55 Mais il a dit
00:28:56 "Nous ne devons ni rejeter ni exclure."
00:28:59 Pas de mariage homosexuel,
00:29:01 mais "Nous ne devons en même temps
00:29:03 "ni rejeter ni exclure."
00:29:04 Il y en a d'autres qui ont été chez les jésuites.
00:29:08 Et François le jésuite estime également,
00:29:10 je le cite, ça vaut son pesant de caramel mou,
00:29:13 estime que bénir des couples homosexuels
00:29:16 peut faire partie de la prudence pastorale
00:29:19 dans certaines circonstances.
00:29:21 Donc, bénir des couples peut faire partie,
00:29:24 c'est pas sûr, c'est possible,
00:29:26 de la prudence pastorale dans certaines circonstances.
00:29:30 Mais il ne doit pas nécessairement
00:29:32 devenir une norme.
00:29:33 Ses ceintures, bretelles, triple salto arrière,
00:29:36 il se réceptionne sur le petit doigt.
00:29:38 Ce pape, il est incroyablement rusé
00:29:41 et roué d'une certaine façon.
00:29:43 Et en fait, je pense qu'il est vraiment...
00:29:46 Il est très sensible au rapport de force,
00:29:48 contrairement à ce qu'on pourrait penser.
00:29:51 Il a une tendance à être fort avec les faibles,
00:29:54 et on pourrait lui reprocher.
00:29:56 Il a toutes les idées à la mode.
00:29:59 Peut-être qu'on peut rechercher
00:30:01 des raisons de se faire pardonner.
00:30:03 Il se dit qu'en Argentine,
00:30:05 il n'aurait pas nécessairement
00:30:07 beaucoup défendu ses ouailles jésuites
00:30:10 lorsque, vous savez, une terrible junte militaire
00:30:13 de 76 à 83 a fait des dizaines de milliers de morts
00:30:16 avec torture, élimination, etc.
00:30:18 Des jésuites prenaient fête pour les pauvres.
00:30:21 Ils ont disparu, certains ont été torturés.
00:30:24 Et là, le pape François était nettement moins bobo.
00:30:28 -Merci. -Pardonnez-nous nos offenses
00:30:30 comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.
00:30:33 -Sans raillerie. -Non, c'est sérieux.
00:30:36 -On respecte la foi de chacun
00:30:38 et la sexualité de chacun.
00:30:40 Il manque quand même 500 000 euros,
00:30:42 diocèse de Marseille, après la visite du pape.
00:30:45 Si jamais... C'est quand même à souligner.
00:30:48 Faisons le lien tout de suite avec Diderot.
00:30:51 Du pape à Diderot, il n'y a qu'un pas.
00:30:54 C'est le jour anniversaire.
00:30:56 -C'est le même temps que "Face à la foule".
00:30:59 -On progresse. C'est le jour anniversaire,
00:31:01 Marc, d'un personnage de la littérature
00:31:04 et de la philosophie française.
00:31:06 Il est né le 5 octobre 1713.
00:31:08 Diderot, s'il a voulu ouvrir le savoir
00:31:10 au plus grand nombre, je disais qu'il a voulu combattre
00:31:14 l'intolérance, les préjugés,
00:31:16 pour faire triompher la raison.
00:31:18 Mais voilà, Diderot, c'est l'incarnation des Lumières
00:31:21 que vous applaudissez. Il a adopté, face à la religion,
00:31:25 la petite posture d'un matérialiste athée.
00:31:27 -Plus que ça, oui.
00:31:29 Avant d'évoquer son parcours,
00:31:31 j'aimerais lire ce qu'il disait
00:31:35 en constatant son portrait
00:31:38 esquissé, enfin réalisé, par Vanloo.
00:31:41 Il regarde le portrait.
00:31:43 Il était un critique extrêmement habile.
00:31:46 Il adorait en plus les enrichir,
00:31:48 ses critiques de petites anecdotes.
00:31:50 Et là, il dit, en voyant son portrait,
00:31:53 on peut le repasser, on peut demander à Arnaud
00:31:55 de le repasser, "une tête trop petite,
00:31:58 "jolie comme une femme, lorgnant,
00:32:01 "souriant, mignard, faisant un petit bec,
00:32:05 "la bouche en chœur, une vieille coquette,
00:32:08 "ou plutôt un secrétaire d'Etat."
00:32:11 Oui.
00:32:12 Et il a cette ironie, il a cette plume facétieuse,
00:32:16 et ça révèle le personnage.
00:32:19 C'est un homme de gaieté, c'est un homme de plaisir,
00:32:22 c'est un homme qui a rompu avec la religion.
00:32:26 Cartre étoréal. Voilà.
00:32:28 Ce que je viens de dire, c'est le commentaire
00:32:30 de ce portrait, qui est au Louvre.
00:32:32 Et alors, il est le fils d'un couteaulier,
00:32:36 Didier, comme lui.
00:32:38 Sa maman est trépieuse.
00:32:40 Dans la famille, on accueille la soutane
00:32:44 avec révérence, car maman est extrêmement dévote.
00:32:47 Et on a même un oncle qui est chanoine.
00:32:51 Et rapidement, d'ailleurs, on se dit
00:32:53 que le petit Didier pourrait être le successeur de cet oncle.
00:32:57 Il est ô combien brillant à l'école,
00:33:00 il se fait remarquer dans tous les domaines,
00:33:03 collectionne les premiers prix,
00:33:05 il collectionne aussi les punitions.
00:33:07 Ce bourgre est un rebelle,
00:33:10 il n'accepte pas trop la discipline,
00:33:13 et un jour, d'ailleurs, il a obtenu tous les premiers prix.
00:33:16 On lui dit "T'es infréquentable, tu ne te présentes pas."
00:33:20 Alors, il arrive à filocher, il s'impose,
00:33:23 et là, il se retrouve avec tellement de prix
00:33:26 qu'il est obligé de demander à ses camarades,
00:33:28 qu'il a vaincus de par son intelligence,
00:33:31 de l'aider sous les applaudissements,
00:33:33 alors que les maîtres lui avaient interdit d'être présent.
00:33:36 C'est un homme de la pensée.
00:33:38 Il dira, d'ailleurs, et c'est une formule que je vais méditer,
00:33:42 je vais essayer de me l'approprier,
00:33:44 j'aime être créateur, mais c'est formidable,
00:33:46 il dit "Mes pensées sont mes catins."
00:33:48 Il va devenir un grand libertin.
00:33:50 Oui, oui, c'est-à-dire que quand il y a une pensée,
00:33:53 elle n'arrête pas de le visiter, plutôt que de les rejeter,
00:33:56 il les épouse, il les cueille, et il ne les refoule pas,
00:33:59 non, il veut voir jusqu'où elle l'entraîne.
00:34:02 C'est extraordinaire, cette prospérité.
00:34:04 Donc, il n'y a pas un domaine qui lui échappera,
00:34:07 d'où la fascination qui lui fera admettre
00:34:10 et signer le contrat pour traduire une encyclopédie
00:34:15 qui vient d'Angleterre, l'Encyclopédie de Champers.
00:34:19 Néanmoins, comment passe-t-on d'un jeune garçon
00:34:21 qui devrait être chanoine, qui a la tonsure à 12 ans,
00:34:25 à ce parcours de traducteur venant de l'étranger ?
00:34:29 Eh bien, toujours ce parcours étonnant, très brillant,
00:34:33 le chanoine avait oublié de faire son testament,
00:34:36 il meurt précocement, par conséquent,
00:34:38 il ne peut pas hériter de la charge et des rentes
00:34:41 liées à la fonction de chanoine de son grandon.
00:34:44 Ca n'intéresse plus trop la famille.
00:34:46 Et lui, il décide de se carapater, de monter à Paris
00:34:49 pour connaître les grands lycées.
00:34:52 Il envisage Louis le Grand, il est repéré par son père,
00:34:55 il dit "Où vas-tu, mon garçon ?" "Je vais t'accompagner."
00:34:58 Et le voilà qui suit des études,
00:35:00 où là encore, il s'impose, et à 19 ans,
00:35:02 Paris, c'est extraordinaire, le quartier latin,
00:35:06 et toutes ces coquines, toutes ces gourgandines.
00:35:10 Alors, forcément, il y a les idées, mais oui !
00:35:12 Il y a pas que les...
00:35:14 Vous voyez, il suit ses idées, mais il suit aussi les jupons.
00:35:17 -Il a de la suite dans les idées. -Voilà.
00:35:20 Et alors, on philosophe, on se retrouve au Procope,
00:35:23 aujourd'hui, il y a l'âme de Diderot qui est là.
00:35:26 Et ce garçon, pendant 10 ans,
00:35:28 est obligé de faire des petits boulots.
00:35:30 Les petits boulots, c'est pas n'importe quoi.
00:35:33 Il donne des leçons, et lui, qui a d'ailleurs été curé,
00:35:36 qui a le sens de l'éloquence,
00:35:38 il a le génie de la conversation.
00:35:40 Il aime tellement les mots que les curés,
00:35:43 qui parfois sont en besoin pour rédiger le sermon,
00:35:46 le payent sous la table, et lui disent
00:35:48 "Vous pourrez pas m'écrire ?"
00:35:50 Et il écrit le sermon des curés.
00:35:52 C'est extraordinaire !
00:35:54 Et de temps en temps, s'ils n'ont pas été assez généreux,
00:35:57 il dit "Je vais entrer dans les ordres, j'ai besoin d'argent
00:36:00 "pour envisager d'acheter une soutane."
00:36:03 Il lui faut un peu crédit, comme ça.
00:36:05 Et dans ses errances,
00:36:07 un matin,
00:36:08 il y a un jupon plus fripon que les autres,
00:36:11 et tac, tac, tac !
00:36:13 Il le suit, il filofle, il vioche,
00:36:15 et il arrive chez une lingère.
00:36:17 Et il découvre que la jeune fille qu'il avait repérée,
00:36:21 c'est la fille de la lingère.
00:36:23 Que doit-il faire ? Il dit "En réalité,
00:36:25 "je viens, je veux..."
00:36:26 Toujours cette obsession.
00:36:28 "Je dois entrer dans les ordres,
00:36:30 "et je voudrais commander quelques chemises."
00:36:33 Si vous pouvez me faire crédit,
00:36:35 la jeune fille deviendra sa femme,
00:36:37 rapidement, malheureusement,
00:36:39 ils seront dans une situation
00:36:41 d'impossibilité de cohérence intellectuelle.
00:36:44 Elle pense chiffon.
00:36:46 Lui n'a qu'une idée, c'est se retrouver
00:36:48 avec les amis et faire prospérer les idées.
00:36:52 C'est formidable chez lui.
00:36:53 Et il condamne Dieu. Pourquoi ?
00:36:56 D'abord parce qu'il dit qu'il n'y a pas besoin d'un Dieu
00:37:00 pour que la morale existe.
00:37:01 Elle est naturelle.
00:37:03 Et puis, la religion, elle nous empêche
00:37:06 de qu'en pergé, nous poser toutes les questions.
00:37:08 C'est ce que disait Guillaume.
00:37:10 Il nous faut nous poser des questions.
00:37:13 Et c'est ça qui l'éloigne.
00:37:14 Après, il a la plume incisive.
00:37:17 Il écrit lettres d'un sceptique.
00:37:19 Il écrit lettres aux aveugles.
00:37:23 Et il y a une descente de police qui se fait chez lui.
00:37:26 Et le voilà à la Bastille.
00:37:28 Là, il pleure, le petit bonhomme.
00:37:30 Il n'y a imaginé pas que ça allait lui arriver.
00:37:33 Rousseau lui rendra visite. C'est son grand ami.
00:37:36 Ils finiront par se fâcher.
00:37:38 Mais il est constamment dans cette incandescence.
00:37:41 Il manque parfois d'argent.
00:37:43 Et puis, il a sa fille, Angélique.
00:37:45 C'est un père extraordinaire.
00:37:47 Malheureusement, il a perdu 3 enfants,
00:37:49 mais Angélique vit.
00:37:51 Il dit que c'est pas possible qu'elle ait à supporter
00:37:54 une mère pareille, ignorante.
00:37:56 Il fait en sorte qu'elle puisse s'ouvrir à la connaissance.
00:37:59 Catherine II de Russie, grâce à Voltaire,
00:38:02 qui a pas assez d'argent, qui a énormément de livres,
00:38:05 elle lui achète toute sa bibliothèque
00:38:07 et elle lui en laisse l'usufruit.
00:38:09 Il finira par lui rendre visite, restera 18 mois là-bas.
00:38:13 Il lui tape sur les genoux.
00:38:14 L'après-midi, ils passent 2 heures ensemble.
00:38:17 Quand il revient en France, le voyage l'a fatigué.
00:38:20 Et sa dernière petite gourmandise, c'est un glouton.
00:38:24 Il se fait préparer une petite compote de cerises.
00:38:27 Il est là, fallu sur son...
00:38:30 Il prend la cuillère, il la porte et toc, la tête de sa fesse.
00:38:33 Il meurt sur son noyau.
00:38:36 Et aujourd'hui, il faut lire "Le neveu de Rameau".
00:38:40 Il faut lire "Compléments de voyage de Bougainville"
00:38:44 et "La religieuse".
00:38:45 -Merci beaucoup, Marc Menand.
00:38:48 D'ailleurs, si vous aimez bien Marc Menand,
00:38:50 dites-nous votre chroniqueur préféré.
00:38:53 Envoyez-moi un petit mot, une petite vidéo.
00:38:55 On aime tous nos muscletaires,
00:38:57 mais sur le compte @christinekelly,
00:39:00 mettez votre petite vidéo, on mettra un petit mot pour chacun.
00:39:04 Ils seront vraiment très contents,
00:39:07 surtout Marc Menand.
00:39:09 -Je donne des fléchettes pour ceux qui votent.
00:39:12 -Un petit tour de table avant de parler de la Turquie,
00:39:15 qui critique la France avec Charles Dornelas
00:39:18 et de parents vigilants avec vous.
00:39:21 8 alertes à la bombe simultanées dans des écoles
00:39:24 ont lieu à Grenoble aujourd'hui.
00:39:26 Plusieurs alertes à la bombe dans des lycées.
00:39:28 Il y a une semaine, plusieurs alertes à la bombe ont lieu
00:39:32 dans trois lycées du 20 de Marne,
00:39:35 une soixantaine au total depuis la rentrée.
00:39:37 160 établissements ont été visés depuis le début de l'année 2023.
00:39:41 Question, selon vous, de quoi, je commence par vous,
00:39:44 seraient-elles de nom ?
00:39:46 On a vu des images sur les réseaux sociaux,
00:39:49 les élèves courent, ils ont peur.
00:39:51 Il y a quand même une certaine psychose
00:39:53 dans les établissements scolaires.
00:39:55 -C'est légitime, c'est dans un pays déjà frappé par le terrorisme.
00:39:59 Quand on vous dit "alerte à la bombe",
00:40:02 vous jouez pas avec l'alerte possible.
00:40:04 C'est parce que c'est plausible que ça fait peur à tout le monde.
00:40:08 Après, l'épidémie, c'est très compliqué à gérer.
00:40:11 Soit c'est du mimétisme, on entendait tout à l'heure
00:40:14 qu'un élève a reconnu avoir envoyé le message pour s'amuser.
00:40:17 En même temps, vous êtes obligés de répondre
00:40:20 à toutes les alertes à la bombe.
00:40:22 Vous êtes obligés de le prendre au sérieux.
00:40:25 C'est à double tranchant.
00:40:26 Il faut punir sérieusement l'élève qui est pris la main dans le sac
00:40:30 du mensonge, parce que ça va vite.
00:40:32 -Votre avis, Mathieu Bocoté ?
00:40:34 Je discutais avec Mathieu Vallée,
00:40:37 qui me disait qu'il y a deux catégories de profils.
00:40:40 Ceux qui s'amusent, et puis ceux qui...
00:40:42 Des jeunes qui sont des individus
00:40:44 qui profèrent des menaces liées à l'islamisme.
00:40:47 -C'est l'enjeu.
00:40:49 D'un côté, des petits farceurs imbéciles
00:40:51 qui font des choses comme ça.
00:40:53 Le fait est qu'aujourd'hui, on sait que c'est possible.
00:40:56 On espère que ça n'arrivera pas,
00:40:58 que ça arrivera le plus tard possible,
00:41:01 mais on sait qu'une telle alerte à la bombe
00:41:03 pourrait être sérieuse et concrète.
00:41:06 On est avancés dans un certain basculement.
00:41:08 On accepte l'idée que c'est une possibilité.
00:41:11 Ça nous scandalise, mais on sait que ça peut arriver.
00:41:14 -A quoi sert le terrorisme à diffuser,
00:41:17 à infuser la peur, la terreur ?
00:41:19 Il faut faire des attentats pour que les gens aient peur.
00:41:22 En diffusant cette peur, ils réussissent
00:41:25 sans même créer des attentats.
00:41:27 Ça peut être une stratégie de saturation.
00:41:29 Faire attention.
00:41:30 -Oui, mais pour moi, ça peut aussi être simplement
00:41:34 une réponse à la baïa.
00:41:35 Ceux qui se disent "c'est intolérable,
00:41:38 "on ne peut pas avoir la liberté d'être musulmans",
00:41:41 eh bien, nous, on va leur saboter l'école.
00:41:43 Et à partir de là, il faut en sorte de créer cette psychose
00:41:47 pour dérégler ces établissements
00:41:49 où, théoriquement, ils sont accueillis.
00:41:52 -C'est pour ça.
00:41:53 -En tout cas, c'est plaisantin.
00:41:55 Risque de prison, 30 000 euros d'amende.
00:41:57 Merci pour votre regard.
00:41:59 On découvre que la Turquie a lancé une campagne,
00:42:02 encore une, contre la France,
00:42:04 pour réagir à l'interdiction du voile islamique
00:42:07 pour les athlètes françaises aux prochains Jeux olympiques.
00:42:11 De quoi s'agit-il ?
00:42:12 -C'est une campagne qui est organisée
00:42:15 sur des réseaux sociaux par une fondation turque.
00:42:18 Ca a encore une fois été déniché par EF-Dessous.
00:42:20 Sur le sujet de la veille sur les initiatives turques,
00:42:24 les initiatives islamistes au sein de l'Union européenne,
00:42:27 voire les initiatives quasiment islamistes de l'UE,
00:42:30 c'est les meilleurs. Ils ont un radar dingue.
00:42:33 -C'est une revue de presse.
00:42:34 -Oui, mais là-dessus, ils font une veille européenne
00:42:38 sur ces sujets-là.
00:42:39 Et en l'occurrence, la campagne vise à dénoncer
00:42:42 le fascisme français.
00:42:43 Comme je disais, le slogan, c'est "Stop fascisme France".
00:42:46 Et là, en l'occurrence, la campagne est menée
00:42:49 après l'interdiction du voile pour les athlètes françaises
00:42:53 pendant les Jeux olympiques.
00:42:55 C'est la même réaction qu'on avait vue
00:42:57 pour le voile à l'école en 2004,
00:42:59 pour l'abaya dans les écoles récemment.
00:43:01 C'est toujours la même rhétorique.
00:43:03 La campagne avait une vocation internationale,
00:43:06 c'est la joie des réseaux sociaux,
00:43:08 mais elle a été soutenue en Turquie
00:43:11 par des politiques turques.
00:43:12 Le ministre turc, par exemple, de la Famille...
00:43:15 Il y a la précision sur le ministre turc de la Famille.
00:43:18 C'est une femme qui est belgeoturque
00:43:20 et qui était précédemment députée à Bruxelles.
00:43:23 Elle condamne la France et le fascisme français.
00:43:26 Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale,
00:43:28 celui de la Jeunesse et des Sports,
00:43:30 le conseiller principal d'Erdogan,
00:43:33 qui lui parle d'un régime autoritaire
00:43:35 et d'un Etat policier,
00:43:36 un député de l'AKP, le parti de Erdogan,
00:43:39 qui reproche à la France d'éloigner les femmes du sport.
00:43:42 On connaît la rhétorique par coeur.
00:43:44 Vous interdisez le voile dans la pratique du sport
00:43:47 pour les athlètes françaises.
00:43:49 Il est inenvisageable qu'une femme ne puisse pas avoir un voile.
00:43:52 Il y a un journaliste de la télé publique
00:43:55 qui parle des punaises de lit.
00:43:57 Il dit que c'est illogique,
00:43:58 car on demande aux gens de se couvrir
00:44:00 et d'interdire la baïa et le voile aux JO.
00:44:03 Là, c'est Camoulox.
00:44:04 Et nous avons le gendre d'Erdogan,
00:44:07 qui explique que pendant que l'humanité va vers l'espace,
00:44:10 la France se dirige vers le Moyen Âge.
00:44:12 Tout est dans la mesure absolue, comme d'habitude.
00:44:15 Le message de cette fondation,
00:44:17 relayé par toutes ces autorités turques,
00:44:19 est clair.
00:44:20 Ils appellent à la communauté internationale
00:44:23 pour s'opposer aux pratiques antidémocratiques de la France
00:44:27 et de se tenir aux côtés des femmes,
00:44:29 de celles qui voudraient porter le voile aux JO.
00:44:32 -Antidémocratique.
00:44:33 -Oui, c'est antidémocratique.
00:44:35 Il faut se dresser contre la France
00:44:37 pour être aux côtés des femmes dans le monde.
00:44:40 C'est la Turquie qui vous le dit.
00:44:42 Ce n'est pas la première mobilisation
00:44:44 de cette fondation contre la France.
00:44:46 A l'automne dernier,
00:44:48 cette même fondation avait participé
00:44:50 au sommet international Femmes et Justice
00:44:52 et avait publié un film sur les codes culturels et les femmes,
00:44:56 dans lequel ils abordaient l'interdiction du burkini en France.
00:44:59 Cette fois-ci...
00:45:01 Il faut noter une chose qui, à mon avis, est assez significative.
00:45:05 La campagne a été lancée le jour où Catherine Colonna,
00:45:08 ministre des Affaires étrangères,
00:45:10 se rendait en Arménie pour condamner l'agression azerbaïdjanaise
00:45:14 soutenue par la Turquie.
00:45:15 Elle a posté une photo en mettant le mot "Arad" en Turquie.
00:45:19 Ca a fait énormément réagir en Turquie.
00:45:21 C'était l'hypocrisie de la ministre,
00:45:23 qui met un paysage turc pour parler de l'Arménie,
00:45:26 comme s'il y avait une provocation cachée.
00:45:29 Ca a fait réagir.
00:45:30 La campagne a été lancée aussi ce jour-là,
00:45:33 pour les musulmans en France, car c'est ça qu'ils visent,
00:45:36 et du monde musulman dans son intégralité,
00:45:39 voire même plus largement.
00:45:40 - Que sait-on de cette fondation
00:45:42 qui organise la campagne en question
00:45:45 et qui dénonce le fascisme en France ?
00:45:47 - Elle s'appelle KADEM.
00:45:49 C'est la Fondation Femmes et Démocratie en Turc.
00:45:52 C'est une fondation qui est reconnue d'utilité publique en Turquie
00:45:56 et qui a été cofondée par la fille d'Erdogan,
00:45:59 qui en est aujourd'hui la présidente
00:46:01 du conseil d'administration de cette association.
00:46:04 Les opposants en Turquie la présentent
00:46:06 comme l'association des femmes de l'AKP,
00:46:09 du parti d'Erdogan.
00:46:10 Factuellement, dans ses statuts,
00:46:12 elle entend attirer l'attention sur l'attitude oppressive
00:46:15 de la France et les violations des droits humains
00:46:18 à l'égard des femmes musulmanes.
00:46:20 Ca a été créé en 2013, le 8 mars,
00:46:22 Journée internationale du droit des femmes.
00:46:25 Elle vise à bâtir une société plus juste
00:46:28 où les femmes peuvent vivre dignement
00:46:30 et où il y a une confiance de justice dans la responsabilité.
00:46:34 C'est exactement la même rhétorique
00:46:36 que la porte-parole du Haut-commissariat des Nations unies,
00:46:39 qui est plus gênant, en l'occurrence venant des Nations unies.
00:46:43 C'est un retournement de l'argumentaire universaliste
00:46:47 en permanence.
00:46:48 Ce sont nos mots, nos codes,
00:46:50 nos manières de défendre précisément notre modèle
00:46:53 qui sont retournés à destination d'une partie de la population française,
00:46:57 carrément concernée par le sujet,
00:46:59 mais surtout à destination du reste du monde
00:47:02 qui n'est pas occidentalisé,
00:47:04 qui n'a pas un regard occidental sur le monde
00:47:06 car ils ne font pas partie de l'Occident,
00:47:09 et qui est sensible à cette rhétorique.
00:47:11 Mathieu nous a parlé de l'usage de cette rhétorique
00:47:14 par Vladimir Poutine.
00:47:16 C'est à destination d'un monde qui n'est pas occidental
00:47:19 et qui est réceptif à la condamnation
00:47:22 à la fois de la France et de l'Occident
00:47:24 et de retourner contre la France et plus largement contre l'Occident
00:47:28 son côté leçon de morale à travers le monde.
00:47:31 C'est un outil qu'ils utilisent énormément.
00:47:33 "Vous vous permettez avec tout le monde,
00:47:36 "on va prendre les mêmes mots, les mêmes concepts,
00:47:39 "et on va le retourner contre vous."
00:47:41 On a tous les ingrédients de cette perversion de notre modèle.
00:47:45 - Qu'est-ce qui inquiète la Turquie
00:47:47 pour donner son avis sur une loi votée en France ?
00:47:50 - La Turquie ne donne pas son avis sur une loi dotée en France.
00:47:53 La Turquie est encore plus une fondation turque
00:47:56 qui dit ce qu'elle veut sur les lois qu'elle veut.
00:47:59 Le problème, c'est que ce n'est pas juste un pays étranger,
00:48:02 c'est pas juste la fondation d'un pays étranger qui donne son avis.
00:48:06 La Turquie a un lien un peu particulier.
00:48:08 Déjà, depuis tout à l'heure, j'ai découvert
00:48:11 que la fondation Femmes et démocratie a reçu une subvention
00:48:14 il y a quelques années de l'Union européenne.
00:48:17 Elle a reçu une subvention dans le cadre de Erasmus+,
00:48:22 ce fameux... dont Marc nous avait parlé,
00:48:24 dont on a beaucoup parlé sur ce plateau.
00:48:27 Il y avait 5 pays concernés, 8 organisations
00:48:30 qui ont reçu à elles toutes quasiment 200 000 euros.
00:48:33 Parmi lesquelles, il y avait cette fondation
00:48:36 qui condamne la France régulièrement.
00:48:38 Ce n'est pas un pays assez démocratique.
00:48:41 Le projet, c'était pour l'inclusion, l'égalité
00:48:43 et les femmes dans différents pays.
00:48:46 Déjà, l'Union européenne est un peu concernée.
00:48:49 La France participe un peu financièrement de l'Union européenne.
00:48:52 Au bout d'un moment, payer pour que des gens nous insultent,
00:48:55 c'est largement pénible.
00:48:57 Ensuite, on joue la campagne, en l'occurrence turque,
00:49:00 reprise par les autorités turques.
00:49:02 Elle joue sur une diaspora turque importante en Europe
00:49:05 qui existe en France,
00:49:07 mais beaucoup plus largement sur une diaspora musulmane.
00:49:10 C'est comme ça que s'est pensé
00:49:12 dans la communauté musulmane internationale.
00:49:14 Erdogan pense les musulmans comme une diaspora en France.
00:49:18 Il a rappelé ses propos sur la condamnation absolue
00:49:21 de l'assimilation dans les pays occidentaux.
00:49:23 C'est donc potentiellement
00:49:25 une arme de déstabilisation interne massive.
00:49:28 Déjà, on doit s'en préoccuper à ce niveau-là.
00:49:31 La Turquie, qui entretient son discours anti-France
00:49:34 à destination du reste du monde,
00:49:36 c'est également un outil de déstabilisation diplomatique.
00:49:39 On voit l'état des relations entre la France
00:49:41 et une grande partie du monde.
00:49:43 Je ressors la phrase, vous vous souvenez,
00:49:45 de la passe d'armes entre Macron et Erdogan,
00:49:48 étant un peu plus musclée dans cette passe d'armes,
00:49:51 dans les mots qu'il utilisait, qu'Emmanuel Macron.
00:49:53 Il avait eu cette phrase.
00:49:55 "Vos ancêtres ont tué un million d'Algériens.
00:49:58 "Donnez des comptes sur cela.
00:50:00 "Quant à la Turquie, il n'y a rien de tel dans son passé.
00:50:03 "Nos mains ne sont pas tachées de sang, les vôtres le sont."
00:50:06 Autant de culots, c'est inimaginable.
00:50:08 Mais il n'y a jamais de réponse
00:50:10 à la hauteur de l'indécence de telle déclaration.
00:50:13 En France, on se dit qu'on n'a pas besoin de répondre.
00:50:16 - C'est ça, pourquoi ? - Les chiffres sont faux.
00:50:19 On parle d'un pays génocidaire.
00:50:21 Je sais qu'ils ne reconnaissent pas,
00:50:23 mais nous, on a même une loi pour le reconnaître.
00:50:26 C'est d'ailleurs un des vrais...
00:50:28 un des vrais problèmes qu'on a avec la Turquie.
00:50:31 On ne répond pas, on se dit que c'est énorme.
00:50:34 A destination du reste du monde,
00:50:36 ces propos, dans les pays d'Afrique,
00:50:38 que ça vienne d'Erdogan, de la Chine, de la Russie,
00:50:41 ça pèse énormément.
00:50:42 Au bout d'un moment, on ne peut pas non plus arriver
00:50:45 et être surpris que toutes ces paroles dites sur la France
00:50:48 aient finalement des conséquences dans ces pays-là.
00:50:51 Et ensuite, la Turquie, et ce n'est pas le moindre,
00:50:54 est clairement un partenaire de l'Union européenne,
00:50:57 car il faut appeler les choses comme elles sont.
00:50:59 Le pacte de préparation d'adhésion de la Turquie
00:51:02 dans l'Union européenne n'a jamais été stoppé.
00:51:05 On déverse énormément d'argent, précisément,
00:51:07 pour préparer la Turquie à cette adhésion.
00:51:10 On nous dit que c'est au point mort,
00:51:12 mais non.
00:51:13 On a, un, la délégation de la protection de nos frontières
00:51:16 à la Turquie.
00:51:17 Ce n'est pas rien comme partenaire
00:51:19 qu'un pays qui fait exactement ce qu'il veut
00:51:22 avec vos propres frontières,
00:51:24 qui est capable de parler ainsi de nous.
00:51:26 Le pays est déjà membre de l'union douanière
00:51:28 de l'Union européenne.
00:51:30 Je le précise au passage.
00:51:31 Début septembre, on a le commissaire à l'élargissement
00:51:34 de l'Union européenne qui se félicitait
00:51:37 de la signature du plus gros contrat de l'UE.
00:51:39 Un contrat de 781 millions d'euros
00:51:41 donné aux Turcs pour soutenir les réfugiés.
00:51:44 C'était d'abord 3,7 milliards d'euros,
00:51:46 puis 3 milliards d'euros ajoutés à cela,
00:51:48 parce qu'Erdogan a fait un outil de chantage.
00:51:51 Non seulement on paie énormément d'argent à Erdogan
00:51:54 pour qu'il s'occupe des réfugiés,
00:51:56 mais en plus, le moment venu, il en lâche sur les côtes européennes.
00:52:00 Et par ailleurs, en mars dernier,
00:52:02 il y a eu un accord d'adhésion de la Turquie
00:52:05 au programme de marché unique de l'UE.
00:52:08 C'est un soutien aux petites et moyennes entreprises de la Turquie,
00:52:12 une concurrence énorme pour les pays de l'UE.
00:52:15 Et la dotation totale qui est accordée au pays à qui on accorde ça,
00:52:19 c'est 4,2 milliards d'euros sur six ans,
00:52:21 qui vont bénéficier à la Turquie.
00:52:24 On se souvient qu'en 2021, il y avait un budget de 14 milliards d'euros
00:52:28 qui était fait pour soutenir les candidats à l'adhésion,
00:52:32 dans l'UE, il y a les pays des Balkans et la Turquie.
00:52:36 La Turquie, c'est beaucoup d'argent de l'UE déversé,
00:52:39 non seulement dans la fondation qui attaque la France,
00:52:42 mais aussi à la Turquie qui, dès qu'elle le peut, attaque la France.
00:52:45 La France pourrait se défendre vis-à-vis de l'UE, mais non.
00:52:49 L'UE, c'est clairement un club SM, en tendance M.
00:52:53 C'est ça, en réalité.
00:52:55 Jamais personne n'avait payé pour se faire envahir,
00:52:58 se faire cracher dessus et se faire concurrencer.
00:53:00 C'est un club de sado-maso.
00:53:02 C'est un épave de l'histoire.
00:53:04 -Ce qui est intéressant,
00:53:06 c'est quand on voit que les femmes soient voilées.
00:53:09 N'oublions pas qu'en Turquie, les femmes avaient enlevé le voile,
00:53:13 que les femmes étaient dans un principe de liberté.
00:53:16 C'est la même chose en Égypte.
00:53:17 Nasser riait en disant qu'on ne verrait plus
00:53:20 des femmes condamnées à la camisole d'étoffes.
00:53:23 Aujourd'hui, on s'aperçoit que dans ces pays-là,
00:53:25 il y a cette contagion terrifiante.
00:53:28 On nous dit que c'est la liberté.
00:53:30 -Les 2/3 du territoire turc sont résultes d'une conquête.
00:53:34 La Grèce, l'Arménie, et les Turcs l'ont pris par la force,
00:53:37 ont colonisé et ont massacré les gens.
00:53:39 -Merci, Charlotte, pour votre brillante exposée.
00:53:44 Mathieu Bocoté, France Info a publié, il y a quelques jours,
00:53:49 un dossier à charge contre l'association Parents Vigilants,
00:53:52 fondée par Éric Zemmour.
00:53:54 L'association est accusée d'exercer une pression exagérée
00:53:57 sur les écoles et sur les enseignants
00:53:59 qui ont le doute d'aborder en classe.
00:54:01 Je reprends la phrase exacte de France Info.
00:54:04 "Les questions de migration, de minorité,
00:54:07 "de genre ou de sexualité."
00:54:09 Question, Mathieu Bocoté.
00:54:11 En quoi cette association exerce-t-elle des pressions ?
00:54:14 -En fait, on est devant un monopole idéologique
00:54:17 qu'aujourd'hui contesté.
00:54:19 Globalement, l'école, l'éducation nationale,
00:54:21 qui était l'incarnation du parti progressiste.
00:54:25 Dans l'histoire de la République, l'école, c'est formidable.
00:54:30 Aujourd'hui, on pourrait dire
00:54:31 que le mouvement idéologique est bien réel, souvent.
00:54:34 C'est pour cela, à l'origine, on ne l'oublie pas,
00:54:36 que Zemmour décide de lancer son association Parents Vigilants.
00:54:40 Pourquoi la théorie du genre, ou un discours très pro-migration,
00:54:44 ou la déconstruction des identités,
00:54:46 ou une vision culpabilisatrice de l'identité de l'histoire de France,
00:54:50 pourquoi tout ça est enseigné à l'école comme un savoir ?
00:54:53 Un tel discours circule dans l'espace public,
00:54:55 on est en démocratie libérale.
00:54:57 Mais qu'un tel discours se présente comme un savoir à l'école
00:55:01 et qui est un exemple de la déstabilisation psychique
00:55:03 des jeunes générations et culturelles,
00:55:06 une forme de déracinement forcé,
00:55:07 il y a d'honnêtes et de légitimes raisons de s'opposer à cela.
00:55:11 Donc, France Info fait un dossier à charge,
00:55:13 évidemment, on save-t-il faire autre chose,
00:55:16 pour se porter à la défense des enseignants
00:55:19 qui seraient menacés par Parents Vigilants.
00:55:21 On nous dit qu'il y a des enseignants
00:55:23 qui seraient menacés de mort ou de viol.
00:55:26 Si c'est le cas, c'est condamnable, sans la moindre nuance.
00:55:29 Donc, condamnons cela. - Bien sûr.
00:55:31 - Je note toutefois qu'on prend prétexte
00:55:34 de ces accusations, de ces menaces,
00:55:36 pour dire que tout le reste du discours
00:55:38 qu'on peut entendre de parents normaux,
00:55:40 qui disent que c'est normal
00:55:42 que vous enseignez à mon enfant de 7 ans
00:55:44 que s'il est un garçon, il peut devenir une fille.
00:55:47 Si je critique ça, est-ce légitime ?
00:55:49 Ou c'est un propos haineux
00:55:51 qui viendrait vous menacer comme enseignant, comme professeur ?
00:55:54 C'est l'espèce, le mélange.
00:55:55 On dit "propos haineux",
00:55:57 mais quand on voit la définition,
00:55:59 il n'y a pas que la menace de viol,
00:56:01 mais aussi le fait de critiquer la théorie du genre.
00:56:03 Ça va un peu plus loin.
00:56:05 À l'origine, on s'en souvient de l'émergence de parents vigilants.
00:56:08 Une enseignante avait décidé,
00:56:10 dans une perspective humanitaire diversitaire,
00:56:12 d'amener ses étudiants dans un camp de migrants
00:56:15 pour dire "Regardez..."
00:56:16 On dit "militante immigrationniste".
00:56:18 D'ailleurs, l'enseignante en question est une militante.
00:56:21 Et il y avait eu une protestation de plusieurs parents
00:56:24 qui disaient "C'est pas votre job."
00:56:26 "C'est pas votre job à l'école de faire ça."
00:56:28 "Votre job, c'est de transmettre un savoir."
00:56:31 "Ce n'est pas d'endoctriner."
00:56:32 C'est contre cette logique d'endoctrinement
00:56:35 que s'est constitué le mouvement des parents vigilants.
00:56:38 Alors, que nous disent ces professeurs qui se mobilisent ?
00:56:41 C'est faux.
00:56:42 On n'endoctrine pas à l'école.
00:56:44 On n'endoctrine pas du tout.
00:56:46 Il faut circuler une lettre en ce moment.
00:56:48 Je vais en citer quelques extraits.
00:56:50 On nous dit que les enseignants
00:56:51 se retrouvent confrontés à des pressions de groupes
00:56:54 qui refusent l'enseignement de la théorie du genre,
00:56:57 du fait islamique en cours d'histoire,
00:56:59 l'enseignement de la Shoah, des mémoires de l'esclavage
00:57:02 et de l'histoire coloniale ou de la décolonisation.
00:57:05 Tout ça ne va pas dans la même catégorie.
00:57:07 Ce n'est pas la même chose que de refuser l'enseignement de la Shoah,
00:57:11 ce qui serait aberrant, et de refuser l'enseignement de la théorie du genre,
00:57:15 qui relève de l'idéologie à l'école.
00:57:17 Encore une fois, la même méthode chez nos amis progressistes.
00:57:20 Ils mettent dans la même phrase des éléments qui n'ont rien à voir
00:57:24 avec l'enseignement de la Shoah.
00:57:25 On peut dire que l'enseignement de la Shoah est central à l'école
00:57:29 sans croire que l'enseignement de la théorie du genre soit essentiel.
00:57:33 J'ai l'impression de dire 2+2=4 devant une armée de gens
00:57:36 qui sont sur le mode que ça peut faire 5 si on le veut.
00:57:39 Quoi qu'il en soit, allons plus loin.
00:57:41 Ces enseignants se mobilisent et ont décidé de faire circuler une lettre
00:57:45 pour nous dire qu'ils ne sont pas militants.
00:57:47 Je précise que cette note est écrite en écriture inclusive.
00:57:51 C'est drôle, quand même.
00:57:53 Ils nous disent, dans l'écriture inclusive,
00:57:55 "Ils et elles se retrouvent taxés de propagande,
00:58:00 "à la vindique des réseaux sociaux,
00:58:02 "jusqu'à leur vie personnelle et leur vie tout court.
00:58:05 "Enseigner la réalité des faits devient une prise de risque
00:58:09 "et l'enseignement devient un métier dangereux."
00:58:11 Est-ce qu'on nous parle de ce qui est arrivé à Samuel Paty ?
00:58:14 Est-ce qu'on nous parle des enseignants menacés
00:58:17 s'ils abordent des sujets dans certains quartiers ?
00:58:20 Au que non, madame.
00:58:22 On nous parle des militants émourriens de parents vigilants
00:58:25 qui disent "n'enseignez pas la théorie du genre à l'école".
00:58:28 On voit ce qui inquiète ces professeurs qui écrivent en inclusif.
00:58:32 - Autrement dit, parents vigilants, mais d'une bataille légitime ?
00:58:36 - Je pense. L'école est devenue un lieu de la guerre culturelle,
00:58:39 la bataille métapolitique.
00:58:41 Prenez le terme que vous souhaitez.
00:58:43 - L'école, c'est pas l'éducation, c'est l'instruction.
00:58:46 - Ça devrait être ça.
00:58:48 - Je suis d'une ancienne école.
00:58:49 L'école, ça va être le lieu de la transmission du savoir.
00:58:53 Ensuite, tous les profs sont pas pareils,
00:58:55 ils ont pas tous la même sensibilité.
00:58:57 Un préfère Voltaire, l'autre Rousseau,
00:58:59 l'autre Joseph Demestre.
00:59:01 À chacun, ses préférences.
00:59:03 - Pas Guy Draud ? - Aussi, bien sûr.
00:59:05 On peut préférer ce qu'on veut, mais là, c'est pas de ça.
00:59:08 On parle d'une école idéologisée.
00:59:10 Quand on parle des cours d'éducation sexuelle ici,
00:59:13 on comprend vite que c'est pas des cours d'anatomie ou de biologie
00:59:17 qui vont réagir au porno et s'en défendre.
00:59:19 Mais c'est tout autre chose.
00:59:21 On en a parlé, c'est l'éducation.
00:59:23 Mais ça peut même aller très loin
00:59:25 sur l'hypersexualisation de la jeunesse.
00:59:27 Alors, les parents disent, un instant,
00:59:30 il faut ramener l'école à sa véritable vocation,
00:59:32 à sa véritable mission, qui est, je reprends vos mots,
00:59:35 l'instruction.
00:59:37 Je ne dirais pas l'éducation, mais la rééducation.
00:59:39 Parce que ce que fait l'école, dans les circonstances,
00:59:42 c'est que devant l'éducation des parents,
00:59:45 c'est normal, l'école rééduque
00:59:47 pour déconstruire les préjugés présents à la maison.
00:59:51 -L'école ne profite pas de l'absence d'éducation à la maison
00:59:54 pour rééduquer ou éduquer ?
00:59:56 -Oui et non.
00:59:57 Si on se retrouve devant des enfants mal socialisés,
01:00:00 mal éduqués, quand j'étais petit, on aurait dit mal élevés,
01:00:03 qui se comportent, qui sont turbulents,
01:00:06 l'école, dans ce cas-là, doit avoir des cours de morale
01:00:09 civiques élémentaires.
01:00:10 Mais lorsque l'école se donne comme mission
01:00:13 de déconstruire, déconstruire,
01:00:15 et on fait passer ça pour de la science,
01:00:17 alors que c'est de l'idéologie tout l'enjeu,
01:00:19 on cherche à faire passer de l'idéologie pour la science,
01:00:22 et on utilise les institutions de la République,
01:00:25 l'école, un peu partout en Occident,
01:00:27 pour transformer les enfants en enfants cobayes
01:00:30 au service d'une idéologie nouvelle.
01:00:32 Je pense que les parents, qu'ils soient zémouriens,
01:00:34 pas zémouriens, anti-zémouriens,
01:00:36 de gauche, de droite, de centre, communistes,
01:00:39 RN, centristes, écolo,
01:00:40 ils ont le droit de dire que l'école doit faire son travail
01:00:44 pour indoctriner nos enfants.
01:00:45 C'est un point de vue consensuel que je développe.
01:00:48 -A l'école, l'instruction, à la maison, l'éducation,
01:00:52 et que les parents prennent en charge
01:00:54 l'éducation de leurs enfants.
01:00:56 Merci à tous. N'oubliez pas de voter pour le mousquetaire préféré.
01:00:59 Cliquez sur le lien, vous envoyez des vidéos,
01:01:02 vous cliquez pas sur le lien, cliquez sur le lien,
01:01:05 envoyez les vidéos, et après, on va mettre
01:01:07 les vidéos les plus sympas et les plus marrantes.
01:01:10 C'est l'intro de l'opéra.
01:01:12 C'est "Pascal, prenez ses invités", à lundi.
01:01:14 ...

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