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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 19h c'est l'heure, ravie de vous retrouver ce soir avec tous nos mousquetaires.
00:00:06 J'ai cru qu'il n'y avait pas de Minute Info, Simon Guilin n'était pas encore là, mais ça y est.
00:00:10 Il vous copie !
00:00:11 Oui !
00:00:12 Allez c'est parti, Minute Info avec Simon Guilin.
00:00:15 Le roi Charles III en visite d'Etat en France, accompagné de son épouse Camilla.
00:00:20 Aumar bleu, tourteau, volaille de Bresse, le couple royal britannique est attendu ce soir
00:00:24 à la galerie des glaces du château de Versailles pour un dîner d'Etat
00:00:28 avec Brigitte et Emmanuel Macron.
00:00:30 Malgré l'opposition des enseignes de la grande distribution,
00:00:33 le gouvernement a annoncé maintenir son projet pour permettre la vente de carburant à perte.
00:00:38 Face à l'inflation, chacun doit et peut faire un effort, a déclaré Olivier Véran.
00:00:43 Et puis les départements de l'Ardèche et de la Drôme, placés en vigilance orange,
00:00:46 pluie et inondation pour la journée de demain à partir de 14h.
00:00:50 Ces deux départements ont déjà été touchés lundi par de fortes pluies,
00:00:53 occasionnant d'importants dégâts.
00:00:57 Au sommaire ce soir, il y a l'actualité du roi Charles III, nous en parlerons ce soir,
00:01:03 mais nous regarderons aussi les infos dont on parle moins aujourd'hui.
00:01:09 Ces informations qui peuvent se révéler essentielles.
00:01:11 Alors que 15 000 migrants sont arrivés à Lampedusa selon le gouvernement italien ces derniers jours,
00:01:17 alors que les embarcations se succèdent encore pour déposer les clandestins sur la petite île touristique.
00:01:23 Le gouvernement français déclare par Gérald Darmanin que la France n'accueillera pas les migrants de Lampedusa.
00:01:29 Mais ce soir, nous allons nous arrêter sur la vision du gouvernement,
00:01:32 à propos du repeuplement de la France rurale et de la fonction de l'immigration dans cette entreprise.
00:01:38 Pourquoi ce guide de la part du gouvernement intitulé "Accueillir et intégrer les réfugiés en milieu rural",
00:01:46 l'édito de Mathieu Boccoté ?
00:01:49 L'arrivée du roi Charles III à Paris, puis Bordeaux, le Papa Marseille, la Coupe du monde de rugby, la perspective des JO.
00:01:55 Les forces de l'ordre sont très sollicitées après un été d'émeute dans toute la France.
00:02:00 Et alors que la lutte contre l'immigration ou contre la drogue sollicite beaucoup ces forces de l'ordre.
00:02:06 Entretout dans une semaine de tous les dangers,
00:02:08 alors que la France a de nouveau été menacée par Al-Qaïda dans une année peut-être de tous les dangers.
00:02:15 Le décryptage de Guillaume Bigot.
00:02:18 Le roi Charles III reçu par le président Emmanuel Macron.
00:02:21 Comment ne pas penser au premier voyage de la reine Elisabeth en France avec une foule énorme pour l'accueillir.
00:02:27 Le roi Charles III aujourd'hui reste dans l'ombre de sa mère disparue il y a un an.
00:02:32 Les sondages le prouvent.
00:02:33 Mais quel est cet homme qui pendant 70 ans était prédestiné au trône ?
00:02:38 Marc Menand raconte.
00:02:41 Nous allons essayer de briser le silence médiatique autour de l'Arménie ce soir.
00:02:46 Que se passe-t-il avec l'Azerbaïdjan ?
00:02:48 Que se passe-t-il dans le Haut-Karabakh ?
00:02:50 Des familles endormies dans des caves la nuit dernière, des femmes, des enfants, des personnes âgées,
00:02:54 fuyant des scènes de panique, des tirs, des bombardements dans le Haut-Karabakh.
00:02:58 Pourquoi l'Azerbaïdjan a lancé une nouvelle offensive au Vilsan ?
00:03:02 Où vivent 120 000 civils arméniens ?
00:03:04 Pourquoi au niveau diplomatique les timidités sont de rigueur ?
00:03:08 Pourquoi la Russie s'en lave les mains ?
00:03:10 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:03:13 Et puis alors que le déboulonnage de statuts et d'actualités en Occident,
00:03:17 nous allons nous intéresser ce soir aussi aux statuts qui sont érigés.
00:03:21 La BBC nous apprenait hier qu'à Bahr-e-Khingam
00:03:24 sera installée en octobre une statue représentant une femme en hijab.
00:03:28 Il s'agit de la première statue au monde proposant une telle représentation.
00:03:33 Ce n'est ni en Arabie Saoudite, ni en Iran, ni dans le Maghreb.
00:03:38 C'est juste à côté, en Grande-Bretagne, l'édito de Mathieu Boccotti.
00:03:43 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité ce soir avec nos mousquetaires.
00:03:47 On commence.
00:03:49 Bonsoir à tous.
00:04:02 Charlotte, je vous trouve tellement belle ce soir.
00:04:04 Vous êtes invitée au château de Versailles ?
00:04:06 Ah non, malheureusement.
00:04:08 Il y a 160 convives. Qui y va ?
00:04:11 J'hésite. Il y a trop de monde sur l'autoroute.
00:04:14 Je dirais que je sois un sujet de Charles III. Je refuserais.
00:04:17 Ah oui, parce que c'est vrai.
00:04:18 C'est là, c'est là.
00:04:19 On vous inviterait, vous refuseriez.
00:04:20 Oh, certainement.
00:04:21 C'est vrai pourquoi ?
00:04:22 Sauf le jour où le Québec s'émancipera de ça pour signer la République du Québec.
00:04:26 Ils diront au revoir, bye, ne revenez pas, je vous aime néanmoins.
00:04:29 C'est parce qu'il appartient au comité de soutien des pauvres homards.
00:04:33 Vous savez que le homard, quand on le plonge dans l'eau bouillante, il souffle.
00:04:35 Vous êtes un sujet de zéro pointé ce soir.
00:04:37 Sujet, tout de suite.
00:04:38 Surtout Mathieu.
00:04:39 Oui, surtout Mathieu.
00:04:40 Guillaume, on vous invite où n'allez-vous ?
00:04:42 Non, mais par respect pour le Brexit, j'aurais pu y aller.
00:04:45 Ça se défend.
00:04:46 Pour chanter la Carmagnole, par exemple.
00:04:47 Charlotte, vous iriez ?
00:04:48 Je n'ai pas réfléchi.
00:04:51 Je n'ai tellement pas imaginé qu'on puisse m'inviter.
00:04:54 Et Marc, maintenant ?
00:04:56 OK, merci.
00:04:57 On va s'arrêter sur un sujet très important ce soir.
00:05:02 On reviendra sur le roi Charles III et sa visite.
00:05:05 Le gouvernement vient de publier une étude « Accueillir et intégrer les personnes réfugiées
00:05:12 en milieu rural ».
00:05:13 Plus précisément, Mathieu Bocote, c'est la délégation interministérielle à l'accueil
00:05:18 et l'intégration des réfugiés qui publie l'étude.
00:05:21 On y trouve exposée la vision du gouvernement à propos du repeuplement de la France rurale
00:05:28 et la fonction de l'immigration dans cette entreprise.
00:05:31 C'est une étude assez intéressante.
00:05:34 Les migrants dans nos campagnes, c'est un peu le titre qu'on peut donner à ça, parce
00:05:36 que c'est véritablement l'idée que les campagnes françaises pourront renaître grâce
00:05:42 à la présence presque libératrice, très féconde, des migrants qui s'y installeraient.
00:05:49 Donc, c'est une espèce de double-tête.
00:05:51 On le sait, en ce qui me concerne, il y a eu ces derniers mois, c'était dans l'actualité,
00:05:54 à Cahillac, à Saint-Brévin, et on sait qu'il y a une réaction assez vive.
00:05:58 Je vais pas le dire tout de suite parce que ça vient au cœur du propos.
00:06:01 Une réaction assez vive dans la population qui n'est pas nécessairement enthousiaste
00:06:05 à l'idée de se faire expliquer qu'on va repeupler, repeupler, repeupler, grâce à
00:06:09 des personnes venues d'ailleurs souvent culturellement étrangères, ce qui vient
00:06:12 disloquer quelquefois la cohérence des communautés.
00:06:16 Donc, il y a une méfiance légitime.
00:06:18 Et cette méfiance, je le dis tout de suite dans le fond de ce document, c'est comment
00:06:21 contourner, comment neutraliser la méfiance populaire devant la répartition des migrants
00:06:27 dans les campagnes.
00:06:29 C'est l'objectif de l'étude en fait.
00:06:30 Oui, alors j'y arrive au fond, mais je vais me permettre de donner, vous savez,
00:06:32 quelquefois je donne la fin au tout début, mais là on verra comment on s'y rend.
00:06:36 Alors, ce qu'on nous dit, il y a une double thèse.
00:06:39 D'un côté, ce serait plus facile d'intégrer en campagne qu'en ville.
00:06:43 Pourquoi?
00:06:44 Parce qu'ils arriveraient, les migrants, dans des environnements qui sont très structurés,
00:06:48 avec une société civile assez forte et sans une communauté préalable pour les accueillir,
00:06:54 les faits communautaristes.
00:06:56 Donc, ce serait plus facile s'intégrer à la vie sociale en France en allant directement
00:07:01 dans des campagnes qu'en allant dans les villes.
00:07:03 Donc, c'est une méthode d'assimilation.
00:07:05 C'est ce qu'on nous propose comme idée.
00:07:07 Et de l'autre, donc, ce serait à l'intérêt, on comprend, c'est dans l'intérêt des
00:07:10 campagnes de ce point de vue.
00:07:11 Et si bien, c'est dans l'intérêt des migrants, dit-on, parce que ça leur donnerait
00:07:14 un environnement plus accueillant peut-être pour être capable de faire leur place en France.
00:07:20 Donc, c'est une espèce de logique de répartition à l'avantage de tous, c'est ce qu'on nous
00:07:24 dit.
00:07:25 Comment le document est téléstructuré?
00:07:26 On fait appel notamment à des grands témoins, des grands témoins qui sont là pour nous
00:07:29 dire « ça s'est arrivé chez nous et ça s'est bien passé, voilà comment ça pourrait
00:07:34 bien se passer ».
00:07:35 Je vais citer un de ces témoins qui est Dominique Charmeil, qui est directrice générale
00:07:39 d'une association, on pourrait dire humanitaire.
00:07:42 Une femme.
00:07:43 Je cite « avant l'arrivée des réfugiés à Pessat-Ville-Neuve, la commune de 600
00:07:48 habitants était une douce endormie à la fois très proche et très loin de la ville
00:07:53 de Clermont-Ferrand.
00:07:54 Pas de commerce, pas de ligne de bus et une école avec des effectifs contraints.
00:07:58 Nous y avons implanté un CPH accueillant, 70 personnes réfugiées en partenariat avec
00:08:02 la commune et la belle endormie a petit à petit montré toute sa plus-value, ouverture
00:08:07 d'une classe supplémentaire pour les enfants et mise en place de permanence de santé par
00:08:11 le PMI, protection maternelle infantile, transformation du rapport à la demande en ligne régulière
00:08:16 pour tous les habitants et ouverture d'une épicerie grâce aux clients réguliers.
00:08:20 On va traduire.
00:08:21 Auparavant, cette petite ville était d'un ennui total, d'un ennui mortel.
00:08:26 C'était la ville des bouseux endormis, c'était la ville des pequenots qui ne savaient pas
00:08:30 quoi faire de leur vie.
00:08:31 Mais grâce à l'arrivée salvatrice et merveilleuse des migrants avec un sourire rayonnant, le
00:08:37 sourire conquérant, pourrait-on dire, eh bien la ville reprendrait vie enfin, elle
00:08:42 sortirait de sa torpeur, elle sortirait de l'univers des ennuis.
00:08:46 N'est-ce pas une merveilleuse nouvelle ? Et il y a d'autres témoignages comme ça qui
00:08:49 nous ont proposés chaque fois pour nous dire, regardez, ça s'est passé chez nous et c'était
00:08:52 merveilleux, on dormait, maintenant c'est la fête.
00:08:55 Je peux me taquiner un petit peu ?
00:08:57 Pourquoi est-ce que vous dites « migrants » alors qu'eux ils disent « réfugiés » ?
00:09:01 C'est une bonne question.
00:09:03 Dans le document, il prend la peine de distinguer toute une série de termes, donc « migrants
00:09:09 » et « réfugiés » exilés, mais on pourrait dire que globalement le terme « migrants »
00:09:12 s'est imposé aujourd'hui pour parler tout à la fois de ceux qui arrivent, de les réfugiés.
00:09:16 Le terme « réfugiés » d'ailleurs, soit dit en passant, je le trouve plus ou moins
00:09:18 adéquat pour parler de ceux qui se présentent aujourd'hui comme réfugiés.
00:09:21 Un réfugié, c'est Solzhenitsyn globalement.
00:09:23 Un réfugié, c'est pas quelqu'un qui arrive avec les péniches de débarquement à Lampedusa
00:09:27 en disant « je suis un réfugié, prenez-moi de force, je m'installe de force chez vous ».
00:09:31 Vous êtes en train de dire qu'ils adoucissent un peu avec le mot « réfugié ».
00:09:34 Je pense que le mot « réfugié » est là pour intimider moralement, mais sur le fond des choses,
00:09:37 c'est la grande dague migratoire qui nous ensevelit.
00:09:40 Alors, pourquoi Mathieu Bocote se guide alors que tout cela va de soi ?
00:09:45 Oui, parce qu'effectivement, puisque apparemment c'est formidable, puisque apparemment ça permet
00:09:49 justement de faire revivre les campagnes, puisque ça permet de faire revivre la France rurale,
00:09:53 puisqu'il n'y a rien de plus beau qu'une arrivée d'un centre de migrants dans une petite ville
00:09:56 pour lui redonner vie, puisque tout cela est évident.
00:09:59 Pourquoi se guide ?
00:10:01 On va dire qu'il y a deux ou trois facilités pratiques, tant qu'à avoir des migrants qui arrivent,
00:10:04 aussi bien faire en sorte que ça se passe le moins mal possible.
00:10:07 Certaines diraient le mieux, mais disons le moins mal, ça me semble le terme le plus adéquat.
00:10:10 Mais fondamentalement, parce qu'on sait très bien qu'au-delà du discours rayonnant qui nous dit
00:10:14 que tout va bien se passer, eh bien il y a des résistances.
00:10:17 Le commun des mortels se dit « est-ce que c'est véritablement une bonne idée ?
00:10:20 Est-ce qu'il n'y risque pas d'avoir une résistance populaire à l'implantation de ces centres de réfugiés
00:10:26 dans nos campagnes ? »
00:10:28 Alors là, Yann, on nous explique que faire.
00:10:30 La première étape, on le précise, c'est de prendre soin des migrants,
00:10:33 de créer avec eux des liens de fraternité immédiat, parce que ça peut être...
00:10:37 Je cite « Tout d'abord, cette création de lien est nécessaire pour préserver la santé mentale
00:10:42 et assurer le bien-être des personnes réfugiées. »
00:10:45 Parce qu'on nous explique par ailleurs, et c'est intéressant, que les gens qui arrivent
00:10:48 ont souvent des problèmes de santé mentale en particulier,
00:10:50 ont souvent des problèmes de stress post-traumatique, les cas sont nombreux.
00:10:54 On prend la peine aussi de nous dire que les campagnes sont sous-desservies
00:10:58 en matière de soins de santé, en matière de différents soins.
00:11:01 Donc, est-ce qu'en amenant davantage de gens en campagne,
00:11:04 là où les soins médicaux manquent déjà, ça va permettre d'avoir une plus grande offre
00:11:08 pour tout le monde ?
00:11:09 Je n'ai jamais été très fort en mathématiques, mais sur le coup,
00:11:11 je suis persuadé que ce n'est pas le cas.
00:11:13 Ensuite, ensuite, on nous dit surtout, au-delà des problèmes d'intégration,
00:11:18 les gens, le commun est mortel.
00:11:20 On sait qu'il y a une exaspération globale devant ces vagues qui se multiplient.
00:11:24 Donc, que faire pour neutraliser le commun des mortels
00:11:27 qui n'a pas envie finalement de voir un tel centre de migrants s'installer ?
00:11:31 Et là, on donne, on parle de ça, on appelle ça des obstacles,
00:11:34 soit dit en passant, les obstacles, c'est l'autre nom qu'on donne à la résistance populaire.
00:11:37 Alors, je cite, « L'arrivée de nouveaux habitants dans une commune peu dense
00:11:42 n'est pas sans incidence, a fortiri, si ces nouveaux habitants sont de nationalités
00:11:46 et de cultures différentes et ne parlent pas la langue française. »
00:11:49 En effet, ça peut être compliqué.
00:11:51 « Le risque de méfiance, voire de rejet de la population, ne doit pas être sous-estimé. »
00:11:56 Donc là, on présente ça comme un risque de méfiance,
00:11:59 et il suffira ensuite d'avoir des grands témoins éclairés pour faire tomber cette méfiance.
00:12:03 Parce que cette méfiance n'est jamais rationnellement fondée.
00:12:06 Cette inquiétude n'est jamais rationnellement fondée.
00:12:08 C'est le fruit d'une peur irrationnelle et archaïque
00:12:10 qui habiterait le cerveau xénophobe des gens des campagnes.
00:12:13 Bon, alors, ensuite, ensuite, on nous donne l'exemple de Kayak,
00:12:16 Kalak-Kedzhi, pardonnez-moi, en nous disant « il y a eu des problèmes là-bas. »
00:12:20 « Il y a eu des problèmes, puis on parle de la violence, c'est un brevin aussi,
00:12:23 la violence contre les élus. »
00:12:25 Donc là, il y a un jeu d'association un peu étrange qui s'opère.
00:12:28 Donc fondamentalement, si vous vous opposez à l'installation d'un tel centre,
00:12:32 en dernière instance, cela risque de culminer dans la violence contre les élus.
00:12:37 Donc fondamentalement, si vous commencez par vous y opposer,
00:12:40 sachez que vous entrez dans une démarche qui vous conduira à la violence.
00:12:44 - Peut-être à faire fuir le maire.
00:12:46 - Oui, oui, on peut dire ainsi.
00:12:48 Et c'est une volonté, autrement dit, d'assimiler à la violence
00:12:50 l'opposition démocratique à l'installation d'un tel centre.
00:12:54 Donc, qu'est-ce qu'on fait avec cette méfiance populaire?
00:12:58 Il peut être, je cite, « il peut cependant être judicieux d'anticiper
00:13:03 des résistances au projet d'installation de réfugiés dans les territoires. »
00:13:07 Et là, on nous explique comment? En informant la population,
00:13:10 mais en prenant la peine de dire « informer d'abord les gens du lieu directement,
00:13:13 ne m'en parlez pas plus largement, parce que sinon le débat risque de se nationaliser. »
00:13:18 Et si le débat se nationalise, eh bien, ça devient, on l'a vu,
00:13:22 donc là, des gens d'ailleurs s'en mêlent, et les gens d'ailleurs ne doivent pas
00:13:25 se mêler des débats du village. C'est intéressant, c'est une forme
00:13:28 de xénophobie appliquée à ceux qui n'habitent pas dans le village.
00:13:30 Les Français n'ont pas le droit de se préoccuper de ce qui se passe dans leur pays,
00:13:33 il n'y a que les villageois qui ont le droit de s'en préoccuper.
00:13:35 C'est intéressant. Mais là, on nous dit que ça peut aller plus loin.
00:13:37 Ça peut aller plus loin parce que quelques fois, les gens peuvent être vraiment remontés.
00:13:40 Donc, il y a une communication de crise qui est proposée.
00:13:43 Et on nous explique qu'il y a des associations, notamment l'association Vox Public,
00:13:47 qui ont développé une forme de spécialité dans l'art de convaincre les réfractaires,
00:13:53 dans l'art de mettre en scène un débat pour vous conduire à accepter,
00:13:57 telle une merveilleuse nouvelle, l'arrivée de ces migrants, réfugiés, et ainsi de suite.
00:14:02 Donc, appelons ça, je vais dire la blague, un sous-méquinisé communautaire
00:14:05 pour être capable de déléguer la tâche de persuasion et de propagande
00:14:08 aux communes et mortelles pour leur faire comprendre qu'il n'y a rien de mieux
00:14:11 qu'un centre de réfugiés près de chez soi.
00:14:13 De cette association, ça s'était noté aujourd'hui, on l'a vu, c'était sur les réseaux.
00:14:17 Donc, Vox Public, qui est dirigé par le bien-nommé Jean-Marie Fardot,
00:14:22 il avait expliqué... parce que lui considère que la démocratie, c'est bien, il faut accueillir,
00:14:28 mais on se méfie des gens qui ne votent pas comme soi.
00:14:31 Et il avait expliqué, je cite, je l'ai mal imprimé, ah oui, c'est ça.
00:14:34 « Refuser de considérer le groupe RN comme un groupe... »
00:14:38 C'est une lettre ouverte qu'a signée en janvier 2023.
00:14:40 « ...comme un groupe fréquentable fait partie des actes de résistance
00:14:43 que nous pouvons poser face à cette résistible montée de l'islam droit.
00:14:47 Face à la haine et au rejet de l'étranger, dont on sait où ils peuvent mener une société,
00:14:52 il faut rappeler ce que les recherches et la pratique ont démontré amplement,
00:14:55 une société s'enrichit quand elle sait accueillir. »
00:14:58 Alors, c'est intéressant, parce que cet homme qui nous dit « je suis pour l'ouverture,
00:15:01 pour l'accueil », il n'est pas favorable au respect élémentaire
00:15:05 de 90 députés environ en France, d'une candidate qui a fait 42 % de la présidentielle.
00:15:10 Eux ne méritent pas son respect.
00:15:12 Donc, on comprend de ce point de vue que ce monsieur qui veut ensuite organiser
00:15:16 la mise en scène de l'enthousiasme collectif avec d'autres,
00:15:19 pour amener tous à applaudir à cette arrivée de centres de réfugiés dans les campagnes,
00:15:24 donc c'est le type de communication, de pédagogie, ou d'autres diraient de propagande,
00:15:29 pour s'assurer que le commun des mortels finisse par applaudir ce dont il se méfie d'abord et avant tout.
00:15:33 - Alors, autrement dit, si je vous comprends bien Mathieu,
00:15:35 vous voyez dans ce document, ce petit guide pratique de contournement de la volonté des Français
00:15:43 pour installer les réfugiés dans les campagnes.
00:15:45 - Ça me semble très exactement ça. C'est-à-dire, on constate, j'y reviens, le raisonnement est simple.
00:15:49 Le commun des mortels n'est pas favorable à ces entreprises de répartition.
00:15:53 On veut imposer au commun des mortels cette entreprise de répartition.
00:15:56 On constate qu'il va y avoir de la résistance partout.
00:15:59 Voilà de quelle manière contourner cette résistance.
00:16:03 Voilà comment faire en sorte que la volonté populaire soit laissée de côté.
00:16:07 Voilà comment faire neutraliser la résistance possible.
00:16:10 Voilà comment expliquer aux gens finalement comment on va leur imposer, même s'ils n'en veulent pas.
00:16:14 Et vous me permettrez de généraliser un peu cette réflexion sur tout le débat sur l'immigration,
00:16:19 tel qu'on le voit souvent. On le voit avec l'MP12 en ce moment.
00:16:22 On nous explique, dis-je, qu'elle s'impose d'elle-même.
00:16:26 On voudrait, c'est un argument qui est souvent utilisé, on dit, voulez-vous,
00:16:30 quel que soient les moyens utilisés, ça ne fonctionnera pas, c'est un fait naturel, l'immigration massive,
00:16:35 acceptez-la parce que vous ne pouvez rien faire par rapport à ça.
00:16:38 Donc c'est le discours de l'MP12, acceptez-ça comme un fait naturel.
00:16:41 Ajoutez tout à la fois qu'elle n'a pas lieu. C'est-à-dire, elle arrive, mais elle n'arrive pas,
00:16:45 et de toute façon, ça n'a pas lieu, et une fois que ça a lieu, c'est illévitable.
00:16:48 Puis en dernière instance, applaudissez, trouvez ça merveilleux,
00:16:51 et ceux qui ne trouvent pas ça merveilleux et qui constatent que ça arrive,
00:16:53 accusez-les de racisme. Normalement, vous savez ainsi comment mener un bon débat sur l'immigration.
00:16:57 - Charlotte, votre regard.
00:16:59 - En effet, les deux choses qui frappent, c'est d'abord, un, le discours sur l'MP11,
00:17:03 on nous explique 11 000 personnes, on peut quand même les accueillir si le gouvernement est obligé...
00:17:06 - Il est 15 000, ce soir, le dernier jour.
00:17:08 - Il est 15 000. Si le gouvernement est obligé de faire une communication
00:17:11 pour expliquer comment cette répartition doit s'organiser, c'est bien que la question se pose depuis longtemps.
00:17:16 Et la deuxième chose, c'est qu'en effet, ce discours d'ouverture tellement abstrait
00:17:20 à des personnes qu'ils ne connaissent pas directement,
00:17:22 pour mieux rejeter la personne qui habite très exactement à côté de chez eux
00:17:26 et qui partage le même pays, la même histoire et la même culture, c'est assez stupéfiant.
00:17:30 - Déjà, ce qui est formidable, c'est qu'on dit "ça évitera le communautarisme".
00:17:37 Vous êtes dans un petit village de 600 habitants,
00:17:39 et vous avez 70 personnes qui arrivent, et ça crée une communauté, en tant que telle.
00:17:44 Vous vous rendez compte, la proportion ?
00:17:46 Mais surtout le grand drame, c'est que ces gens ne parlent pas notre langue.
00:17:52 Comment pouvez-vous, vous, arriver à entrer en contact avec eux,
00:17:57 leur faire comprendre ce qu'est la notion de liberté, leur ouvrir donc l'esprit français ?
00:18:03 - J'ai une réponse, mon cher Marc. En fait, on précise dans le guide,
00:18:06 je me permets de le dire, j'ai oublié de le dire, qu'on propose des services de traduction
00:18:09 pour s'assurer que ceux qui ne parlent pas français puissent avoir accès aux services publics
00:18:12 sans avoir à parler la langue. On a quand même pensé à tout.
00:18:15 - Guillaume, lorsqu'on voit que les campagnes sont dépeuplées,
00:18:21 est-ce que ce n'est pas la solution ?
00:18:23 C'est ce que veut dire le gouvernement, en clair ?
00:18:26 - L'immigration peut être une bonne solution s'il y a de la croissance économique,
00:18:30 si le pays d'accueil est volontaire, et s'il y a suffisamment de gens localement
00:18:35 pour les transformer en nationaux.
00:18:37 Sinon, ça s'appelle une invasion pointe à la ligne.
00:18:40 - On parlera dans un instant du roi Charles III avec vous.
00:18:45 Marc Menand, dans un instant, ils vont passer à table, super dîner.
00:18:50 On peut regarder leur menu ce soir au Château de Versailles.
00:18:52 160 convives, je n'ai pas été invité, ni les mousquetaires.
00:18:56 Je vous invite au restaurant.
00:18:58 - Bizarrement, ça ne va pas être un menu anglais, bizarrement.
00:19:01 - Non, mais ils viennent en France. On peut regarder le menu ?
00:19:04 - C'est une proposition qui est faite.
00:19:06 - C'est le menu royal ce soir pour les 160 convives au Château de Versailles.
00:19:10 Exceptionnel, formidable, ça donne vraiment envie.
00:19:13 Surtout Marc Menand qui ne mange pas de fromage.
00:19:15 On leur a invité que pour le fromage, ça serait une idée.
00:19:17 - Le comté de 30 mois, c'est très bon.
00:19:20 - Bien sûr.
00:19:22 Guillaume, alors qu'en ce moment même, les 160 invités affluent au Château de Versailles
00:19:27 pour le dîner d'accueil du roi Charles III et de la reine Camilla,
00:19:31 qui commence à 20h, alors que le pape est attendu à Marseille vendredi,
00:19:35 est-ce qu'on entre dans une semaine de tous les dangers
00:19:39 alors que la France est de nouveau menacée par Al Qaïda au niveau de la sécurité ?
00:19:45 - C'est non seulement, vous avez raison, une semaine à haut risque,
00:19:49 mais c'est une semaine à haut risque qui vient après un été qui était déjà extrêmement tendu.
00:19:54 Et je pense qu'il faut vraiment appréhender les deux ensemble.
00:19:56 La semaine est à haut risque parce que ça concentre, cette semaine,
00:19:59 tout ce que les spécialistes de la sécurité détestent.
00:20:01 C'est-à-dire des chefs d'État qui vont se déplacer,
00:20:04 ça mobilise beaucoup de moyens, il faut les sécuriser,
00:20:06 ils ne vont même pas rester statiques, ils vont se déplacer,
00:20:08 des foules et des événements.
00:20:10 Charles III arrive aujourd'hui, Paris, Versailles, Saint-Denis,
00:20:15 il est arrivé et il va aller jusqu'à Bordeaux.
00:20:19 Donc il va falloir le sécuriser.
00:20:20 Le pape arrive, lui, je crois, samedi me semble-t-il, ou vendredi,
00:20:25 il va aller à Marseille samedi, il va falloir le sécuriser.
00:20:28 Et comme vous savez, le point d'orgue, ce sera la messe au stade Vélodrome.
00:20:32 Le tout en pleine Coupe du monde de rugby,
00:20:34 alors que dimanche soir, il y aura la rencontre PSG-OM,
00:20:38 c'est toujours un moment extrêmement tendu pour les forces de l'ordre.
00:20:41 Et comme si ça ne suffisait pas, nos amis de l'extrême-gauche vont organiser
00:20:44 une manifestation contre les violences policières et le racisme systémique,
00:20:47 rien que ça, samedi, partout en France.
00:20:50 Et vous y faites allusion, vous avez raison,
00:20:52 hier, il y a des lycées qui ont été évacués à cause de menaces d'attentats.
00:20:55 Et donc, on peut dire que c'est quasiment la totale pour les forces de l'ordre.
00:20:58 Les forces de l'ordre, elles sont surmobilisées
00:21:00 et elles sont sorties de l'été absolument essorées.
00:21:03 C'était vraiment un été de tous les dangers.
00:21:05 On a commencé très fort avec les émeutes, dont Pierre Brochand,
00:21:08 l'ancien patron de la DGSE, a dit que c'était le moment le plus grave
00:21:11 pour l'ordre public français depuis la Seconde Guerre mondiale.
00:21:13 Rien que ça, on a enchaîné avec les narcocides qui continuent à Nîmes,
00:21:17 à Marseille, justement là où va se rendre le pape.
00:21:19 On a eu l'offensive des frères musulmans, assez coordonnée,
00:21:22 somme toute, pour contrer l'interdiction des abayas.
00:21:25 On a le vase de l'immigration qui déborde de la frontière franco-italienne.
00:21:29 On a la multiplication des refus d'obtempérer qui peuvent être tragiques.
00:21:32 Le tout sur un fonds de tension sociale.
00:21:34 Rien que ça.
00:21:35 Donc de l'aveu même du ministre de l'Intérieur et du préfet de police de Paris,
00:21:38 la situation sur le plan de la sécurité intérieure est très tendue.
00:21:42 Dixit les mêmes, eh bien ce n'est qu'une répétition générale
00:21:46 et ça va servir de répétition générale pour ce qui est à venir en 2024,
00:21:50 et notamment à l'été 2024, qui va être d'une certaine façon
00:21:53 le moment maximum de tension.
00:21:55 Selon vous, le plus grave défi en matière de sécurité reste à venir avec les JO.
00:21:58 Et vous êtes en train de nous dire que ça peut peut-être mal se passer ?
00:22:02 Alors moi, je ne suis pas un spécialiste de sécurité,
00:22:06 mais si on en croit les spécialistes de sécurité,
00:22:08 oui, c'est extrêmement dangereux.
00:22:11 C'est extrêmement dangereux.
00:22:12 Il y a un spécialiste de la sécurité qui n'est pas un homme excessif,
00:22:15 qui est normalement un homme très posé,
00:22:17 qui s'appelle Alain Bauer.
00:22:18 Il y a un an exactement, il a dit la cérémonie d'ouverture des JO,
00:22:23 je cite, "c'est une folie criminelle".
00:22:26 Folie criminelle.
00:22:28 Tellement c'est dangereux, ça va se dérouler sur la Seine.
00:22:31 7 km, 600 000 personnes, menaces dans les airs,
00:22:34 menaces potentielles sur la Seine,
00:22:37 et menaces sur les bords de Seine.
00:22:39 Et évidemment, des milliards de gens devant leur télévision.
00:22:42 Comme tous les ans, il y aura le 14 juillet,
00:22:44 comme tous les ans, il y aura le Tour de France.
00:22:45 Pas comme tous les ans, il y aura le 80e anniversaire du débarquement
00:22:48 avec des chefs d'État qui vont venir.
00:22:50 Et on a chez JO.
00:22:51 Or, hier matin, il y a eu un petit déjeuner qui a été organisé
00:22:54 par l'excellent Thibaut de Montbrial,
00:22:57 avec son centre de réflexion sur la sécurité intérieure.
00:23:01 Et il se trouve que le ministre d'Armanin était présent.
00:23:04 Et le ministre d'Armanin, il a dit les choses en termes
00:23:07 beaucoup plus choisis et beaucoup plus mesurés qu'Alain Bauer,
00:23:10 mais il a dit la même chose.
00:23:11 Ça n'a pas l'air de beaucoup lui plaire, cette cérémonie d'ouverture.
00:23:14 Puisqu'il a dit, c'est la première fois depuis 3000 ans
00:23:17 qu'on sera confronté, 3000 ans, il a mesuré l'ironie,
00:23:19 à un tel défi de sécurité.
00:23:21 En fait, il manque encore 50 000 agents
00:23:23 et il va y avoir une très grande quantité de forces de l'ordre
00:23:26 qui vont être mobilisées.
00:23:28 Donc, il a bien insisté, le ministre, pour dire que cette cérémonie
00:23:31 avait été imposée contre l'avis unanime des experts en sécurité.
00:23:35 Unanime.
00:23:36 Est-ce que ça va bien se passer ?
00:23:37 Il faut le souhaiter, oui.
00:23:38 Parce que là, pour le coup, l'image de la France
00:23:40 et la réalité de l'ordre public, d'ailleurs, sont en cause.
00:23:42 Le ministre n'a pas fait que ça, d'ailleurs.
00:23:44 Il n'a pas que tiré la sonnette d'alarme.
00:23:45 Il a dit, moi, ma conviction d'ailleurs,
00:23:48 j'en prends l'engagement ici,
00:23:49 je pense que cette cérémonie, elle ne pourra se tenir
00:23:52 qu'avec l'aide de l'armée.
00:23:53 À mon avis, là où on en est, il faudra mobiliser l'armée
00:23:56 pour sécuriser les choses.
00:23:57 On y reviendra.
00:23:58 On aura le temps d'y revenir.
00:23:59 Ensuite, le ministre...
00:24:00 Rappelez-nous la date.
00:24:02 La date précise, ce sera le 26 juillet 2024.
00:24:06 C'est la date de la cérémonie d'ouverture
00:24:08 qui fait tant couler d'encre.
00:24:10 Le ministre a souligné également l'émergence de nouveaux risques,
00:24:13 on va dire techniques, dans les modes opératoires.
00:24:15 D'abord, le risque cyber.
00:24:16 On en parle très peu, les attaques informatiques.
00:24:18 Personne n'en a parlé.
00:24:20 Le troisième ou quatrième week-end, me semble-t-il, d'août,
00:24:24 tout le ciel britannique a été fermé.
00:24:26 Aucun avion ne pouvait décoller.
00:24:28 Pourquoi ? Parce qu'il y a eu une cyberattaque,
00:24:30 on ne sait pas de qui, qui a mis par terre
00:24:32 tout le système des tours de contrôle en Grande-Bretagne.
00:24:34 Rien que ça.
00:24:35 Et les cyberattaques sont permanentes en France
00:24:38 et partout en Europe.
00:24:39 Deuxièmement, il y a un risque de drone.
00:24:41 Ce risque de drone, on le connaissait bien.
00:24:43 La guerre en Ukraine montre l'extrême dangerosité des drones,
00:24:46 montre aussi comment on peut bricoler des drones.
00:24:48 C'est un risque majeur.
00:24:49 La guerre en Ukraine, toujours,
00:24:51 c'est tordre le cou quand on a dit ça,
00:24:52 mais au démarrage de la guerre en Ukraine,
00:24:54 on pouvait déjà prévoir non seulement les AK-47,
00:24:56 comme dans l'ex-Kievoslavie,
00:24:58 vont circuler en Europe sur le marché noir.
00:25:00 Elles circulent déjà.
00:25:01 Et là aussi, des missiles anti-chars,
00:25:03 des Javelines, par exemple.
00:25:04 Je ne vous laisse pas imaginer ce que ça pourrait donner
00:25:07 de tirer sur un commissariat avec un Javeline.
00:25:09 En tout cas, ce matériel, sur le Darknet,
00:25:11 est aujourd'hui en circulation.
00:25:13 Le ministre a également souligné que la toile de fond politique
00:25:17 et géopolitique de la situation sécuritaire est très tendue.
00:25:20 L'image de la France, mais les positions de la France,
00:25:23 on le voit notamment en Afrique, sont contestées.
00:25:25 Il faudrait d'ailleurs espérer que des pays comme l'Algérie,
00:25:28 le Maroc, on en parle peu, mais on compte beaucoup sur eux
00:25:30 et on a besoin de leurs informations pour prévenir des menaces terroristes.
00:25:33 J'espère que les canaux de communication restent ouverts
00:25:35 avec ces pays.
00:25:36 Et en matière de menaces intérieures,
00:25:38 il y a presque ce qu'on pourrait appeler,
00:25:40 ce que je crois Thibault de Montréal appelle
00:25:41 un risque de convergence des haines ou de convergence des colères.
00:25:44 C'est-à-dire qu'on a effectivement ce phénomène de l'éco-terrorisme
00:25:46 qui monte en puissance.
00:25:47 On pourrait avoir un terrorisme d'extrême gauche
00:25:49 ou d'autres types de terrorisme extrémiste politique qui reviennent.
00:25:52 Et évidemment, en haut du spectre, on a le terrorisme islamique.
00:25:55 Alors, pourquoi avoir organisé ces jeux si tout semble aussi compliqué ?
00:26:00 C'est la question que je vous poserai juste après la pause.
00:26:03 Et dans la deuxième partie, on parlera de cette statue
00:26:05 qui est érigée en Grande-Bretagne,
00:26:07 alors qu'on déboulonne toutes les statues.
00:26:09 Pourquoi celle-ci ?
00:26:10 On va voir.
00:26:11 C'est une femme voilée en hijab, en fait, plus précisément.
00:26:14 Pourquoi ? On se posera la question et on ira en Arménie
00:26:17 aussi avec Charlotte Dornelas.
00:26:19 Et on s'arrêtera sur le profil du roi Charles III avec Marc Benoit.
00:26:22 À tout de suite.
00:26:23 Retour sur le plateau de Face à l'Info.
00:26:28 Avant de vous donner la parole,
00:26:29 on regarde dans les images en direct de Versailles
00:26:32 où 160 convives arrivent pour le dîner royal.
00:26:36 Charles III est attendu.
00:26:38 Le dîner commence dans une demi-heure,
00:26:40 précisément avec au menu un peu de homard bleu et tourteau,
00:26:45 enfin, de la volaille de Bresse.
00:26:47 Enfin, vraiment tout ce qu'il faut.
00:26:49 Nous, ça va être jambon-beurre ce soir.
00:26:51 Après, très parisien.
00:26:53 Après, Face à l'Info, en tout cas, voilà.
00:26:56 160 convives qui sont en train d'arriver de 18h30 jusqu'à 20h.
00:27:02 Alors, il y a bien sûr des politiques, Gérald Archer,
00:27:04 Yael, Bonne-Privée, Elisabeth Borne, bien sûr,
00:27:07 Gérald Darmanin, Laurent Fabius, Jacques Lang.
00:27:09 Pierre Moscovici, Bernard Arnault, Xavier Niel.
00:27:13 Au niveau du sport, il y a Tony Estanguet,
00:27:15 justement parce qu'on parlait des JO.
00:27:17 Il y a Nathus Bertrand, Charlotte Gainsbourg.
00:27:19 Restons justement sur le côté sécurité
00:27:23 dont on parlait avec vous, Guillaume Bigot.
00:27:26 Vous parliez, par exemple, Tony Estanguet,
00:27:28 il est invité ce soir.
00:27:30 Et on parlait justement de l'importance de la sécurité
00:27:32 et des difficultés pour les forces de l'ordre
00:27:34 là, cette semaine et puis pour l'année qui vient.
00:27:36 Et on parlait des JO.
00:27:38 Pourquoi avoir organisé des JO si on dit qu'il ne fallait,
00:27:42 enfin, le gouvernement dit qu'il ne fallait pas,
00:27:44 qu'aucun expert, en fait, ne voulait l'organisation des JO
00:27:48 au niveau de la sécurité ?
00:27:50 - C'était l'intervention du ministre d'Intérieur,
00:27:52 Darmanin, hier, parce qu'il a bien insisté
00:27:55 pour, disons, poser une toit, un décor
00:27:59 qui est quand même un décor très inquiétant
00:28:01 sur le plan d'une menace qui tend à disparaître
00:28:04 de nos esprits, mais qui est malheureusement bien réelle.
00:28:06 C'est la menace du terrorisme islamique.
00:28:08 En fait, cette menace, elle est très dangereuse
00:28:10 parce qu'elle est double face chez nous.
00:28:12 C'est à la fois une menace interne,
00:28:14 une menace française, c'est une menace qu'on a chez nous.
00:28:18 350 djihadistes, par exemple, au cours des 4 dernières années,
00:28:21 sont sortis de prison.
00:28:22 Il y en a encore 500 qui sont derrière les barreaux.
00:28:24 Il y en a plus d'une centaine qui va sortir de prison.
00:28:26 Pour vous donner une idée, dans les fichiers
00:28:28 des services de renseignement, il y a 20 000 personnes
00:28:30 qui sont radicalisées présentes dans les fichiers.
00:28:33 Il y a notamment 5 000 personnes dont on dit,
00:28:36 dont les services disent qu'il faut vraiment les surveiller
00:28:38 comme le lait sur le feu.
00:28:39 Or, nos services de renseignement, tout le monde s'accorde
00:28:41 à le dire, dans le monde entier, font un travail extraordinaire.
00:28:44 Extraordinaire précisément parce qu'il n'y a pas d'attentats,
00:28:47 mais précisément aussi parce que la menace est constante.
00:28:50 Je ne sais pas si vous vous rendez compte,
00:28:51 mais en moyenne, il y a deux attentats
00:28:53 qui sont déjoués par mois. Deux par mois.
00:28:56 Or, 5 000 personnes à surveiller comme le lait sur le feu,
00:28:59 disais-je, pour une personne, il faut environ 10 personnes
00:29:02 pour les surveiller, pour surveiller une personne.
00:29:04 Si on fait le compte, il y a 10 000 personnes
00:29:06 qui travaillent à la DGSE et à la DGSI,
00:29:08 et il y a 5 000 personnes à surveiller.
00:29:10 Donc faites le compte, nos services sont un peu
00:29:13 en risque d'être débordés.
00:29:14 Et puis, il y a des choses qui passent sous les radars.
00:29:16 C'est-à-dire, par exemple, on a arrêté il n'y a pas longtemps
00:29:18 11 personnes dans une cellule, il n'y en avait qu'une seule
00:29:20 qui était fichée. Donc, il y a des gens
00:29:22 qui ne sont pas fichés. Mais cette menace intérieure,
00:29:24 elle est aussi aggravée par une situation internationale
00:29:27 qui se détériore. Alors, on le sait bien,
00:29:28 l'idre islamiste se reconstitue.
00:29:30 Elle se reconstitue en Syrie, en Irak,
00:29:32 se reconstitue en Afghanistan parce que les talibans
00:29:34 ont pris le pouvoir. Elle se reconstitue au Sahel
00:29:37 parce que l'armée française se retire.
00:29:38 Et puis, il y a ce risque des migrants.
00:29:40 On l'a vu en 2015, il y a des gens qui se font passer
00:29:42 pour des migrants. D'ailleurs, la DGSI, au moment
00:29:44 où on parle, est à menton à la frontière franco-italienne
00:29:46 pour essayer de les filtrer. Et l'idre Daesh, par exemple,
00:29:49 revient sur le devant de la scène.
00:29:52 En mai de 2023, le patron des services de renseignement
00:29:55 hollandais a dit, ça y est, il y a des commandos
00:29:58 de Daesh qui sont rentrés par la Suède et par l'Allemagne
00:30:01 en Europe. Le ministre Darmanin a réagi
00:30:04 à la publication par Al-Qaïda, encore une vieille connaissance,
00:30:07 d'un magazine d'Al-Qaïda qui visait directement
00:30:10 la France en menaçant de raser l'ambassade de Suède
00:30:13 et de mener des attaques contre les ministères.
00:30:16 Le ministre Darmanin, je le cite, "la menace terroriste
00:30:19 venue de l'extérieur va très certainement revenir.
00:30:22 On ne peut pas faire comme si il n'y aura pas
00:30:26 de nouveaux bataclans." Cette phrase est vraiment
00:30:29 très importante. Nous nous préparons pour l'empêcher,
00:30:32 mais cette menace grandit au fur et à mesure que les mois passent.
00:30:35 Et donc, en fait, l'ambiance se tend et l'ambiance
00:30:38 n'est pas sans rappeler, d'après les spécialistes, l'ambiance avant
00:30:41 la séquence de 2015. Et il y a donc une synchronisation
00:30:44 de plusieurs menaces, menaces intérieures, menaces extérieures,
00:30:47 mais surtout le fait que ce qui fait peur à tout le monde,
00:30:50 c'est qu'à la suite d'attentats islamiques, il pourrait y avoir
00:30:53 des attentats, ce qu'on appelle les accélérationnistes,
00:30:56 des gens qui veulent provoquer la guerre civile. Et la dernière fois
00:30:59 qu'il y a eu des émeutes, en fait, il faut bien comprendre que la situation
00:31:02 n'a pas dérapé parce que les gens qui font du trafic de stupéfiants,
00:31:05 les profils à la faillite de Red One, ils contrôlent les armes.
00:31:08 Si jamais les armes échappent à leur contrôle, là, on part
00:31:11 dans quelque chose d'absolument inédit. Et donc, on mesure bien
00:31:14 que prendre le risque d'organiser une cérémonie comme les Jeux
00:31:17 olympiques dans ce contexte-là, je pense que ça relève de l'hubris,
00:31:20 de l'inconscience. Donc, j'espère que c'est une année de tous les dangers
00:31:23 2024. J'espère que ce ne sera pas une année terrible.
00:31:26 - Personne ne l'espère et on va retenir que deux attentats par mois
00:31:29 sont déjoués. Merci beaucoup, Guillaume. Il y a Mathieu Bocoté
00:31:32 qui vient d'enregistrer son billet pour repartir au Québec
00:31:35 du 26 juillet à fin août, en se disant qu'il veut se mettre à l'abri.
00:31:41 - Je voudrais bien aimer vous donner des lieux en nouvelles.
00:31:43 - Non, mais on a des forces de l'ordre qui sont très efficaces
00:31:46 si on va compter sur elles. On va regarder quelques images en direct
00:31:50 encore des convives qui sont en train d'arriver au château de Versailles
00:31:52 pendant que je me tourne vers vous, Marc Menand, puisque le roi Charles III
00:31:55 est reçu par le président Emmanuel Macron. Comment ne pas penser
00:31:59 au premier voyage de la reine Elisabeth en France avec une foule énorme
00:32:03 pour l'accueillir. Le roi Charles III, aujourd'hui, reste dans l'ombre
00:32:08 de sa mère disparue il y a un an. Les sondages le prouvent.
00:32:12 Mais on va s'arrêter sur l'homme qui, pendant 70 ans, est resté dans l'ombre,
00:32:16 prédestiné au trône. Quel est son progrès ?
00:32:19 - À tôt, dès l'âge de 3 ans, voyons la naissance. Oh, petit poupon !
00:32:23 Il arrive le 14 novembre 1948 à 21h14. Il y a soudain une sorte de courant d'air
00:32:33 qui se précipite juste avant lui. Un personnage qui tient un énorme bouquet
00:32:38 avec d'hélices, des roses et des camélias, c'est le prince Philippe.
00:32:42 Il est en tenue de sport, il a encore les baskets. Il était tellement anxieux,
00:32:46 tellement fébrile qu'il a passé son après-midi à jouer au squash.
00:32:50 Et là, on lui a dit "le petit bonhomme est arrivé", alors il est présent.
00:32:55 Oh, ils sont moqueux, ce soit un garçon ou une fille. Ils sont tellement amoureux,
00:32:59 Philippe et Margaret. Ce qui les enchante, c'est d'entendre les premiers cris.
00:33:04 Un petit changement dans le protocole, habituellement, c'était le ministre
00:33:10 de l'Intérieur qui était là pour faire l'annonce. Eh bien, le roi Georges VI
00:33:15 a décidé que ça, ça n'existerait plus et c'est un simple officier de police
00:33:20 qui annonce à la foule qui s'est massée devant Buckingham le grand événement.
00:33:25 Le baptême a lieu un mois plus tard, le 15 décembre 1948.
00:33:33 Les Français, on n'est pas indifférents à l'événement. Le président, c'est Vincent Royole.
00:33:38 Il faut offrir quelque chose de merveilleux. Alors, il demande à la Manufacture nationale
00:33:45 de Sèvres de fabriquer des pièces uniques. Petite assiette pour le déjeuner,
00:33:50 petite assiette pour le matin, un bol pour le petit bonhomme avec ses initiales dessus.
00:33:59 Également, il fait réaliser une formidable couverture brodée au fil d'or.
00:34:06 Un coffre en acajou, style voyageur du 18e siècle. Voilà comment la France
00:34:13 distingue le petit bonhomme. Apparemment, il a tout son temps pour envisager d'un jour
00:34:18 d'être sur le trône. Maman est bien jeune et le roi aussi. Le roi Georges VI,
00:34:23 serait-ce qu'il fume trop. Et malheureusement, il est vite fauché par la terrible dame de la mort.
00:34:31 Et à trois ans, potentiellement, c'est lui l'héritier. Comment vit-il ses premiers mois ?
00:34:38 Déjà, loin de ses parents, parce que le grand-père, étant d'une santé déficiante,
00:34:43 ce sont eux qui sont chargés de tous les grands voyages. Et puis, il y a une petite parenthèse enchantée.
00:34:48 Le prince Philippe, qui est nommé commandant d'un bateau, ils sont à Malte.
00:34:53 Ils ont laissé le petit là, aux soins de m'homme, la grand-mère. Il s'enfermera alors.
00:35:01 C'est celle qu'il léguéra. Mais sinon, c'est un prince de la solitude.
00:35:06 Et dès l'âge de 7 ans, pas question d'avoir des précepteurs. Ah non !
00:35:11 Le prince Philippe, il dit ce qu'il faut que ce soit un dur, un roi de l'aventure.
00:35:16 Il faut qu'il donne l'exemple. Alors hop, à l'école, comme tout le monde.
00:35:20 Et quand il arrive dans l'établissement, avec ses grandes oreilles, on se moque.
00:35:26 Il se replie encore plus sur lui. Il est studieux, brillant.
00:35:30 Et à 13 ans, il sera sur les chemins de son père, dans l'école la plus stricte, la plus dure, là-haut, au nord de l'Écosse.
00:35:40 Ah ben là, on rigole pas. Non seulement on défile en rang, il n'y a pas d'eau chaude, il n'y a pas de chauffage.
00:35:48 Et c'est comme ça qu'il doit filer toujours sous les colibets des uns et des autres.
00:35:53 Forcément, quand on est comme ça, condamné au repliement, on regarde par la fenêtre.
00:36:00 Et que remarque-t-il ? Eh bien que dans ces années 60, il y a des monstres qui sont en train de ravager la nature.
00:36:08 Les bulldozers, les campagnes qui disparaissent, les haies qui sont enlevées, les marécages qui sont asséchés.
00:36:16 La nature est en train d'être détruite. Ça le marque.
00:36:21 Il comprend que quelque chose d'énorme est en train de se produire.
00:36:25 Et quand il lui arrive de sortir de l'établissement, c'est la lèpre bétonnière qui envahit le monde.
00:36:33 Et c'est de là que lui deviendra l'obsession de l'écologie.
00:36:38 Déjà, le prince Philippe lui avait fait remarquer que c'était un point important,
00:36:43 mais ça déterminera toute son existence.
00:36:47 Comment faire en sorte que l'homme puisse rester dans un univers où il est bon de s'épanouir ?
00:36:55 Le sport, ça ne l'intéresse pas trop.
00:36:58 Reste qu'il découvre le polo qui le reconduira près de son père.
00:37:03 Le père ne s'est pas beaucoup intéressé à lui.
00:37:05 Après, il y a la formation à la Royal Navy et il devient pilote d'hélicoptère.
00:37:12 Et dans le cœur, c'est le garçon trop enfermé pour avoir quelques connaissances.
00:37:18 Reste qu'il participe à des rallies. Vous savez, dans la bonne société, il y a les rallies.
00:37:22 Et un jour, il y a une jeune fille, Camilla, elle est là, formidable, comme un coup de foudre.
00:37:28 Mais malheureusement, elle est déjà amoureuse.
00:37:31 Lui, à tout jamais, il était pris, mais de toute façon, elle n'est pas fréquentable.
00:37:36 Il y a cette histoire d'amour et par conséquent, on lui demande de penser à autre chose.
00:37:41 Mais à 31 ans, il est toujours célibataire, ce n'est pas possible.
00:37:44 Il faut qu'il ait un avenir.
00:37:46 Alors, on lui dégote une jeune fille charmante, Diana.
00:37:51 Il ne se voit que 13 fois avant le mariage.
00:37:54 13 fois seulement.
00:37:56 Alors, c'est vrai qu'elle est charmante comme ça, mais elle a un côté, je dirais, tempêteux.
00:38:02 J'y peux rien, elle est comme ça. Dans un premier temps, il fait très attention à elle.
00:38:07 Et malheureusement, les situations et les naissances des enfants ne changeront rien.
00:38:14 Ce couple est invivable.
00:38:16 Il se replie sur quoi ?
00:38:18 Sur sa passion, à savoir l'écologie, mais également la misère des hommes.
00:38:22 C'est étonnant, c'est une sorte de prince faisant attention à son peuple.
00:38:29 Il créera plus de 400 associations caritatives.
00:38:34 400.
00:38:35 Il s'occupera en particulier d'une d'entre elles,
00:38:38 qui permettra à un million de jeunes défavorisés de pouvoir intégrer la société et de s'y réaliser.
00:38:47 Et c'est ce personnage étonnant qui est totalement décalé.
00:38:51 Alors décriez forcément quel est ce fou qui interdit les pesticides.
00:38:55 Il construit sa petite ville, et une ville dans laquelle il n'y a pas de bâtiment au-delà de trois étages.
00:39:01 On est dans un petit cocon, mais c'est un illuminé.
00:39:04 Un illuminé.
00:39:06 Et aujourd'hui, il faut bien reconnaître qu'il avait sans doute raison.
00:39:10 Et il devient une sorte d'emblème, mais au moment où il est en place,
00:39:14 il ne peut plus agir pour l'écologie, car le rôle du roi d'Angleterre,
00:39:18 c'est la représentativité du royaume, mais il n'a qu'un droit, se taire.
00:39:24 - Plus pendant très longtemps, et maintenant il peut parler.
00:39:28 Merci en tout cas Marc Menor pour ce profil du roi Charles III,
00:39:31 où les convives sont encore en train d'arriver au château de Versailles.
00:39:34 Nous partons ce soir en Arménie, à Zermatt, au Karabakh.
00:39:39 On va parler de tout ça avec vous Charlotte Dornelas.
00:39:41 Des familles ont dormi dans des caves l'année dernière.
00:39:43 Des femmes, des enfants, des personnes âgées qui ont fui.
00:39:46 Des scènes de panique, des tirs, des bombardements.
00:39:48 Le silence médiatique, je le disais en titre et de rigueur.
00:39:51 Silence que nous allons briser ce soir.
00:39:53 Hier, l'Azerbaïdjan a lancé une nouvelle offensive
00:39:57 contre une petite région de l'Arménie.
00:39:59 On va regarder la carte, appelée le Haut Karabakh,
00:40:01 où vivent 120 000 civils arméniens.
00:40:04 Que se passe-t-il exactement dans cette région du monde
00:40:07 dont on parle peu, Charlotte ?
00:40:09 Pour situer un peu les choses, cette région,
00:40:11 c'est une petite région qui est séparée.
00:40:14 Vous l'avez vu, le jaune, c'est ce qui est rempli
00:40:17 par les Azerbaïdjanaïs.
00:40:20 Je vais le dire une fois, mais pas deux.
00:40:22 Par les Azeris.
00:40:25 Et vous voyez, le lien avec l'Arménie est extrêmement faible.
00:40:28 C'est une toute petite région qui est entourée aujourd'hui,
00:40:30 mais qui est peuplée depuis des millénaires
00:40:33 par des Arméniens d'Arménie.
00:40:36 Donc, cette province avait été cédée par Staline
00:40:39 à l'Azerbaïdjan en 1921.
00:40:42 Et en 1991, au moment de la chute de l'URSS,
00:40:45 il y a un vote d'indépendance,
00:40:48 et le Haut Karabakh choisit son indépendance
00:40:51 par rapport à l'Azerbaïdjan.
00:40:53 En 2020, l'Azerbaïdjan a relancé l'offensive,
00:40:56 si on peut dire, parce que l'indépendance ne s'était pas fait
00:40:59 simplement par respect du vote des habitants locaux.
00:41:03 Il y avait eu une terrible guerre qui avait eu lieu à ce moment-là.
00:41:06 Et en 2020, l'Azerbaïdjan relance l'offensive
00:41:09 pour reprendre cette région.
00:41:11 Et à l'époque, elle gagne deux tiers du territoire,
00:41:14 ce qu'on voit sur la carte là.
00:41:16 Elle gagne deux tiers du territoire au bout de 44 jours de guerre
00:41:19 qui sont menés notamment à l'époque, avec le soutien de la Turquie,
00:41:22 évidemment, ce qui est encore le cas aujourd'hui.
00:41:25 La Turquie qui utilise à l'époque des mercenaires syriens
00:41:28 qu'elle envoie se battre contre les Arméniens.
00:41:31 Le cessez-le-feu est signé par les deux parties
00:41:34 avec la Russie, on va dire, comme témoin du cessez-le-feu.
00:41:38 Et il reste à ce moment-là, donc là on est en 2020,
00:41:41 120 000 Arméniens, vous l'avez dit, dans cette petite partie
00:41:44 de la région qu'eux appellent l'Arsak, donc dans cette petite région.
00:41:47 Depuis, il y a une guerre hybride, parce que le cessez-le-feu
00:41:50 est assez largement non respecté très régulièrement.
00:41:53 Il y a des coupures régulières de gaz, d'électricité,
00:41:56 le téléphone, Internet, enfin tout ce qui fait une vie à peu près normale.
00:41:59 Et depuis huit mois, il y a un blocus total
00:42:03 qui a été décidé par l'Azerbaïdjan.
00:42:06 Et vous voyez le petit lien qu'il y avait entre la région du Haut-Karabakh
00:42:09 et l'Arménie, cette route a été coupée.
00:42:12 Vous voyez le petit lien jaune, on va dire, qui reste avec le reste
00:42:15 de l'Arménie, a été totalement coupé, a totalement isolé
00:42:19 ces 120 000 personnes qui n'ont plus aucun approvisionnement.
00:42:22 Donc la situation humanitaire, elle est dramatique déjà depuis huit mois,
00:42:25 sachant qu'il y avait déjà les séquelles préalables de la guerre.
00:42:28 Pourquoi maintenant ?
00:42:30 Évidemment, c'est parce que les Arméniens bénéficient d'un soutien,
00:42:34 alors un soutien assez bancal en ce moment, mais de la Russie
00:42:38 et que la Russie est évidemment extrêmement affaiblie par la guerre
00:42:41 en Ukraine d'une part et par sa dépendance à l'Azerbaïdjan,
00:42:45 notamment pour écouler, pour contourner, on va dire, les sanctions occidentales.
00:42:49 Donc le président de l'Azerbaïdjan a pris le prétexte, en l'occurrence,
00:42:53 d'un convoi qui a sauté sur une mine il y a quelques jours
00:42:56 pour déclencher l'offensive et il a dit une chose il y a quelques jours.
00:43:01 Les forces armées arméniennes illégales doivent hisser le drapeau blanc,
00:43:05 rendre toutes les armes et le régime illégal doit se dissoudre.
00:43:09 Autrement, les opérations antiterroristes, puisque c'est comme ça qu'il appelle son offensive,
00:43:13 continueront jusqu'au bout.
00:43:15 Donc les choses sont claires.
00:43:17 L'Azerbaïdjan demande aux Arméniens de se rendre intégralement,
00:43:19 voire même de disparaître de la région puisqu'ils ont ouvert un corridor
00:43:24 pour laisser partir les gens au moment de l'offensive.
00:43:26 Corridor que vous pouvez prendre pour sortir, mais vous n'avez plus jamais le droit de revenir.
00:43:29 Donc ça s'appelle clairement une épuration, en l'occurrence, des Arméniens dans la région.
00:43:33 Et il n'y a eu aucune surprise dans cette attaque.
00:43:36 D'abord, il y avait eu beaucoup de mouvements qui avaient été vus ces derniers jours.
00:43:39 Et Emmanuel Macron, fin août, dans l'interview qu'il avait donnée au Point à l'époque,
00:43:43 avait dit "le temps n'est pas à la diplomatie, l'Arménie est menacée sur ses propres frontières aujourd'hui".
00:43:49 Vous voyez que la question n'est pas du tout nouvelle déjà.
00:43:52 Je vous ai fait un peu le récit de ces dernières années.
00:43:54 Elle n'est pas du tout nouvelle, mais même ces derniers jours,
00:43:56 il n'y a aucune surprise dans ce qu'il est en train de se passer.
00:43:59 Et pourtant, en effet, personne n'en a parlé.
00:44:01 Simplement, aujourd'hui, les autorités locales du Haut-Karabakh
00:44:04 ont annoncé leur intention de déposer les armes,
00:44:06 enfin leur intention, leur obligation de déposer les armes devant la demande
00:44:11 qui a été faite par l'Azerbaïdjan et qui a été relayée par la Russie, en l'occurrence.
00:44:14 Donc le cessez-le-feu a été accepté.
00:44:17 Et les pourparlers devraient commencer demain.
00:44:19 Il a été accepté, mais non respecté.
00:44:22 La crise au Karabakh est une affaire interne de l'Azerbaïdjan,
00:44:26 a jugé le Kremlin ce soir.
00:44:29 Justement, pourquoi la Russie ne réagit-elle pas,
00:44:31 même affaiblie, Charles de Nélas ?
00:44:33 Les Nations Unies, l'Europe, la France,
00:44:36 particulièrement la France qui est attachée à l'Arménie.
00:44:38 Alors, il y a plusieurs choses, en effet.
00:44:40 La réaction de la Russie, alors la Russie a accueilli des civils
00:44:43 qui sont sortis dans le couloir humanitaire.
00:44:45 La Russie intervient dans le cessez-le-feu.
00:44:47 Vous voyez la phrase que vous venez de prononcer.
00:44:49 À la fin, la Russie renvoie dos à dos, finalement,
00:44:51 l'Azerbaïdjan et l'Arménie.
00:44:52 Alors, comment on explique ça, alors que la Russie est un soutien
00:44:55 assez historique, depuis l'URSS,
00:44:58 on va dire depuis que c'est une ex-république soviétique,
00:45:00 est un soutien, notamment vis-à-vis de l'Azerbaïdjan ?
00:45:03 Eh bien, la Russie est dépendante pour écouler son gaz et son pétrole.
00:45:08 Elle est dépendante, depuis les sanctions occidentales,
00:45:10 de l'Azerbaïdjan.
00:45:12 Par ailleurs, elle ménage également la Turquie.
00:45:14 Or, la Turquie s'est évidemment félicitée de l'offensive,
00:45:17 qu'elle soutient, qu'elle soutenait déjà en 2020,
00:45:19 je vous le disais, et qu'elle soutient, évidemment, aujourd'hui.
00:45:22 Et Erdogan, quand il parle de l'Azerbaïdjan,
00:45:24 il dit « il y a deux États, mais une seule nation,
00:45:26 l'Azerbaïdjan et la Turquie, c'est la grande Turquie »
00:45:29 dans la tête de notre Erdogan, que l'on connaît
00:45:31 pour ses volontés d'expansion.
00:45:34 Et en plus, la Russie, dans l'histoire récente de la Russie,
00:45:38 notamment avec l'invasion de l'Ukraine,
00:45:40 pardonne assez mal à l'Arménie de se rapprocher de l'Occident.
00:45:43 C'est-à-dire qu'elle lui est intime de choisir,
00:45:45 ce qu'elle est absolument impossible de faire.
00:45:47 Voilà pourquoi la Russie, clairement,
00:45:51 est de l'accord qui soutient le Pandémie.
00:45:53 - Les renvois de nos ados.
00:45:54 - Voilà.
00:45:55 Ensuite, on a l'ONU, qui ouvrait hier son Assemblée générale.
00:45:57 Alors là, il n'y a aucune préoccupation du sujet,
00:45:59 il y a eu vaguement une petite phrase pour condamner fermement,
00:46:02 ces petites phrases qu'on connaît par cœur, rien de plus.
00:46:05 - Il y a souvent des petites phrases sur la France, en revanche.
00:46:07 - Ah oui, il y a des petites phrases sur la France.
00:46:09 - On y reviendra.
00:46:10 - L'ONU surinvestit tous les sujets sociétaux occidentaux
00:46:12 du progressisme que vous voulez.
00:46:15 Mais là, l'Arménie, il y a eu une petite phrase de condamnation rapidement.
00:46:18 Les États-Unis, alors eux, ils sont aux abonnés absents,
00:46:20 on ne les entend même pas.
00:46:21 Et la France condamne, mais ne parle pas du tout de sanctions.
00:46:24 Mais la France, elle s'inscrit dans un dispositif européen.
00:46:30 Et souvenez-vous, je me souviens, on en avait parlé ici même,
00:46:32 si la Russie a besoin de l'Azerbaïdjan
00:46:34 pour écouler son gaz et son pétrole,
00:46:36 l'Europe, elle, elle passe par l'Azerbaïdjan
00:46:39 pour avoir le gaz et le pétrole, qu'elle ne prend plus à la Russie.
00:46:41 Alors tout ça est un jeu de dupe absolu.
00:46:43 Mais au milieu, vous avez ces pauvres Arméniens
00:46:45 qui payent tout ça à la fois.
00:46:48 Et par ailleurs, l'Occident regarde assez mal,
00:46:50 d'un assez mauvais œil, on va dire, la présence russe,
00:46:53 justement, assez implantée dans cette région du Haut-Karabakh.
00:46:56 Et sur la question de la défense, rapidement,
00:46:59 puisque après, il pourrait y avoir des ventes d'armes
00:47:02 sans participation directe au conflit.
00:47:04 Alors Moscou fournissait 90% des capacités de défense de l'Arménie
00:47:08 avant le conflit en Ukraine.
00:47:10 Il n'y a plus de livraison, évidemment.
00:47:12 L'Occident refuse de fournir des armes.
00:47:14 Pourquoi ? Parce que l'Arménie appartient à l'organisation
00:47:17 du traité de sécurité collective,
00:47:19 qui est un genre d'alternative à l'OTAN,
00:47:21 avec cinq ex-républiques soviétiques et Moscou.
00:47:24 Donc l'Occident ne veut pas donner d'armes à l'Arménie pour cette raison.
00:47:29 Il y a l'Inde qui fournit un peu quelques armes
00:47:32 et quelques drones, notamment.
00:47:33 Et l'Iran propose ses services pour fournir des armes.
00:47:36 Et évidemment, si l'Arménie obtenait des armes de l'Iran,
00:47:39 elle se couperait définitivement du camp occidental,
00:47:42 ce qu'elle ne peut pas se permettre de faire.
00:47:44 Vous voyez que les pauvres Arméniens, à la fin,
00:47:46 ils sont vraiment seuls et abandonnés de tous,
00:47:49 malgré une situation qui ressemble franchement
00:47:52 à ce qu'on a vécu en Ukraine.
00:47:54 Voyez la différence de réaction
00:47:58 Le traitement et la réaction.
00:47:59 par rapport à la volonté d'invasion d'un pays à côté.
00:48:02 Ce n'est même pas un mot.
00:48:04 Il y a plein de gens qui ne s'en préoccupent pas.
00:48:06 Et à l'époque, on va me dire, oui, mais il y a Charles III
00:48:08 qui est aujourd'hui en France.
00:48:09 À l'époque, l'invasion de l'Ukraine,
00:48:11 on a stoppé une campagne électorale française en France.
00:48:14 L'offensive, Charlotte, contre une région de l'Arménie
00:48:21 concerne donc une région de l'Arménie.
00:48:23 Est-ce qu'il faut désormais s'inquiéter
00:48:25 pour l'Arménie toute entière ?
00:48:27 C'est évidemment l'inquiétude qui règne aujourd'hui en Arménie.
00:48:29 Et tous les spécialistes de l'Arménie disent aujourd'hui,
00:48:31 évidemment qu'il faut s'inquiéter pour toute l'Arménie.
00:48:34 Alors rapidement, pourquoi ?
00:48:35 Parce que sur le flanc ouest de l'Arménie,
00:48:37 il y a une région qui est un genre d'esclave,
00:48:40 c'est l'inverse d'une enclave, on va dire,
00:48:42 qui a été octroyée à Bakou, cette fois-ci,
00:48:44 non pas par Staline, mais par Lénine.
00:48:46 C'était il y a un siècle, quoi.
00:48:49 Et qui a une alliance avec Israël.
00:48:51 Israël est positionné dans cette région,
00:48:53 notamment pour observer le voisin iranien.
00:48:56 Vous voyez que c'est sur le flanc ouest de l'Arménie.
00:48:59 Au sud, il y a la frontière avec l'Iran.
00:49:01 Et le président Azeri a déjà dit plusieurs fois
00:49:06 qu'il rêvait de contrôler le corridor
00:49:08 qui est au sud de l'Arménie
00:49:10 et qui relie justement l'Azerbaïdjan
00:49:13 avec cette petite région dont je vous parlais
00:49:15 sur le flanc ouest.
00:49:16 Donc ce qu'on voit, c'est que l'Arménie
00:49:18 très rapidement peut risquer l'encerclement total.
00:49:21 Il y a déjà un encerclement assez important.
00:49:24 Elle pourrait risquer l'encerclement total
00:49:26 et elle est absolument incapable, l'Arménie seule,
00:49:29 de lutter contre son voisin Azeri.
00:49:32 Il y a eu un énorme plan de recrutement,
00:49:34 notamment ces derniers mois,
00:49:36 avec beaucoup de facilité pour entrer dans l'armée,
00:49:38 un recrutement massif de femmes pour entrer dans l'armée
00:49:41 et une paie très largement augmentée,
00:49:44 ce qui prouve bien qu'il y a une véritable inquiétude.
00:49:47 Mais là encore, l'Arménie se retrouve absolument seule.
00:49:49 Et ce qui s'est passé dans le Haut-Karabakh
00:49:51 est encore plus inquiétant,
00:49:52 puisque quand l'Azerbaïdjan a pris les deux tiers du territoire,
00:49:56 l'Arménie a été contrainte d'accepter politiquement
00:49:59 et militairement la victoire de l'Azerbaïdjan
00:50:03 abandonnant d'une certaine manière
00:50:06 les 120 000 habitants qui sont dans le Haut-Karabakh.
00:50:08 C'est un abandon sous pression et absolument obligatoire,
00:50:11 mais c'est évidemment une première frontière qui est tombée
00:50:14 et qui fait prendre le risque de la disparition
00:50:16 pure et simple de l'Arménie.
00:50:18 Je pense que ça mériterait un peu plus de commentaires
00:50:20 que ce qu'on voit en ce moment.
00:50:22 En tout cas, on tenait à vous parler de l'Arménie.
00:50:25 Il y a l'actualité avec le roi Charles, on en a parlé,
00:50:27 mais il n'y a pas que ça comme actualité.
00:50:29 Plus vieux royaume chrétien du monde.
00:50:31 Merci beaucoup de nous le rappeler.
00:50:33 Avant de parler, vous permettez que...
00:50:35 J'ai envie de vous entendre juste un sujet.
00:50:37 Avant de parler de la statue érigée,
00:50:39 parce qu'on a l'habitude de parler de statue déboulonnée,
00:50:41 j'ai envie juste de vous entendre sur le premier sujet,
00:50:44 un peu les 15 000 migrants qui arrivent à Lampedusa.
00:50:47 Gérald Darmanin a dit qu'il n'y aura pas un migrant
00:50:50 qui arrivera en France.
00:50:52 Est-ce qu'il faut s'inquiéter?
00:50:54 Certains parlent même de 18 000 migrants
00:50:56 qui arrivent à Lampedusa.
00:50:58 Est-ce qu'il faut s'inquiéter outre mesure
00:51:00 de ces arrivées?
00:51:02 - En un mot, ce n'est pas 18 000.
00:51:04 - Qui ont l'air maîtrisé.
00:51:06 - En un mot, c'est des centaines de milliers.
00:51:08 Il faut être sérieux.
00:51:10 On est dans un moment ici d'une série de vagues.
00:51:12 Qui parle de 18 000 parle d'une actualité
00:51:14 concentrée sur quelques jours.
00:51:16 Pour peu qu'on ait conscience du fait qu'il s'agit
00:51:18 de centaines de milliers de personnes chaque année,
00:51:20 il y a peut-être des raisons de s'inquiéter.
00:51:22 - Oui, parce qu'on s'est arrêté sur 1 000, 3 000, 6 000, 7 000.
00:51:25 En fait, ça continue, Guillaume Bigot.
00:51:27 - Deux points.
00:51:29 Plus de 400 000 nouveaux titres de séjour
00:51:31 ont été délivrés en France en 2022.
00:51:33 Plus de 400 000.
00:51:35 Donc, vous me demandez si 15 000, ça va changer la donne.
00:51:37 C'est 15 000 de plus, oui, sur 400 000.
00:51:39 Et deuxième point très important à comprendre,
00:51:41 c'est qu'avec le règlement de Schengen,
00:51:43 une fois que vous êtes à l'intérieur de l'Europe,
00:51:45 vous circulez librement.
00:51:47 Donc, c'est une énorme plaisanterie.
00:51:49 - Marc Monant, ensuite, Charlotte.
00:51:51 - Non, mais ce qui est désespérant,
00:51:53 c'est que rien n'est fait au-delà des bonnes intentions,
00:51:55 de la bonne conscience libérée, de se dire
00:51:57 "Ah, voilà, on accueille ces pauvres gens,
00:51:59 mais que fait-on pour faire en sorte
00:52:01 qu'ils ne soient plus en train de dormir
00:52:03 sur le bas-côté du périphérique
00:52:05 quand ils ont la chance d'avoir une tente
00:52:07 parce qu'ils n'en ont pas toutes
00:52:09 et par conséquent, il serait temps
00:52:11 d'envisager une véritable politique,
00:52:13 au moins pour ceux à qui on a donné des papiers déjà.
00:52:15 - Et Charlotte, comment réagir lorsqu'on entend
00:52:17 certains dans le témoignage qui disent
00:52:19 "La France, ce sont des méchants, ce sont des méchants."
00:52:21 Vous avez entendu des migrants dire ça, de l'Empédouza ?
00:52:23 - On est vraiment désolés.
00:52:25 Non mais, c'est-à-dire qu'au-delà du...
00:52:27 On se focalise sur des témoignages
00:52:29 extrêmement particuliers.
00:52:31 Moi, j'ai vu dans plusieurs
00:52:33 d'ailleurs camps de réfugiés,
00:52:35 à la fois j'ai été une fois en reportage
00:52:37 justement, précisément à l'Empédouza,
00:52:39 et plusieurs fois en Sicile également,
00:52:41 en reportage, vous avez des personnes,
00:52:43 un, qui s'imaginent un monde
00:52:45 qui n'existe pas à leur arrivée,
00:52:47 il y en a quand même beaucoup
00:52:49 qui rêvent de venir en France, évidemment,
00:52:51 beaucoup qui parlent le français, déjà pour commencer,
00:52:53 et quand Gérald Darmanin nous dit
00:52:55 "Il n'y en a pas un de cette fois-ci
00:52:57 qui se sont arrivés à l'Empédouza
00:52:59 qui rentrera en France", d'abord, un, c'est faux
00:53:01 parce qu'aujourd'hui il y a des contrôles aux frontières
00:53:03 mais en effet, dans Schengen, évidemment
00:53:05 qu'ils pourront venir plus tard, et la deuxième chose
00:53:07 c'est qu'aucun migrant ne rentrera
00:53:09 sauf s'il y a des réfugiés. Bah oui, mais le problème
00:53:11 c'est qu'en tant que demandeur d'asile,
00:53:13 ils feront une demande, la notion de réfugiés
00:53:15 c'est tellement étendu, qu'il risquera
00:53:17 d'y avoir à la fois des cas et le bénéfice
00:53:19 du doute. Donc c'est
00:53:21 inextricable, on va dire, dans
00:53:23 ces règles-là. Impossible.
00:53:25 Alors que le déboulonnage de
00:53:27 statuts est d'actualité en Occident,
00:53:29 nous allons nous intéresser ce soir aux statuts
00:53:31 qui sont érigés. La BBC
00:53:33 nous apprenait hier
00:53:35 qu'à Birmingham
00:53:37 sera installée en octobre une statue
00:53:39 représentant une femme en hijab
00:53:41 elle le sera dans un quartier à forte population
00:53:43 musulmane. Selon la BBC,
00:53:45 toujours, il s'agit de la première statue au monde
00:53:47 proposant une telle représentation.
00:53:49 Alors, on va parler de la statue, bon côté.
00:53:51 Analyse. Alors, vous avez tout à fait raison de le dire,
00:53:53 ces dernières années, la mode était
00:53:55 à la destruction des statuts, au
00:53:57 déboulonnage des statuts. On nous
00:53:59 expliquait que c'était nécessaire. On nous disait même
00:54:01 faut-il ériger des statuts sur le fond des choses,
00:54:03 parce que celui qu'on admire aujourd'hui sera
00:54:05 nécessairement critiqué demain. Ne devrions-nous
00:54:07 pas souhaiter un espace public
00:54:09 vide ? On déboulonnait
00:54:11 pas seulement des vrais méchants, on déboulonnait
00:54:13 par exemple Churchill, on a tagué
00:54:15 comme on dit sa statue en Grande-Bretagne
00:54:17 - Et regardez, si vous
00:54:19 permettez, l'image du renversement
00:54:21 de la statue de Colston, c'était le
00:54:23 - Oui, bien sûr, bien sûr. Mais
00:54:25 Colston, comme je dis, c'est le méchant de service.
00:54:27 Mais il ne faut pas oublier qu'on a aussi, on s'en est pris à
00:54:29 Churchill. Donc Churchill devait tomber.
00:54:31 Et ceux qui se portaient à la défense de la statue de Churchill
00:54:33 étaient présentés comme des militaires d'extrême droite.
00:54:35 Évidemment. C'est amusant ça. Alors, quoi qu'il en soit,
00:54:37 une société ne vit jamais
00:54:39 dans un ordre symbolique neutre.
00:54:41 Et quand on fait tomber quelque chose, c'est pour
00:54:43 ériger quelque chose d'autre.
00:54:45 Et cette statue, elle est érigée aujourd'hui
00:54:47 dans un territoire, ça vaut la peine de le dire,
00:54:49 la BBC nous le rappelle, un territoire à forte
00:54:51 population musulmane. Ce qui nous rappelle
00:54:53 que la démographie fait l'histoire.
00:54:55 Et on pourrait appeler ça, le mot, marquer
00:54:57 son territoire. Planter
00:54:59 une statue à la manière d'un geste
00:55:01 de conquête. Je m'explique,
00:55:03 cette statue a pour nom la force
00:55:05 du hijab.
00:55:07 Est-ce que ça représente une femme
00:55:09 en particulier qui porterait le hijab?
00:55:11 Une femme exceptionnelle? Non, non, c'est une femme
00:55:13 qui porte le hijab de manière générique.
00:55:15 Donc c'est la femme en hijab,
00:55:17 en elle-même, au-delà de son visage particulier,
00:55:19 qu'elle tend d'ailleurs à ne pas toujours montrer,
00:55:21 la femme en hijab devient un
00:55:23 symbole, et c'est une statue, je précise,
00:55:25 d'une tonne et de cinq mètres.
00:55:27 C'est pas un détail, c'est un... - À Birmingham, hein?
00:55:29 - C'est une statue monumentale qui a
00:55:31 pour fonction d'imposer
00:55:33 une présence indiscutable
00:55:35 et conquérante.
00:55:37 Alors, qui a commandé cette statue?
00:55:39 C'est une association de mise en valeur de la
00:55:41 diversité issue de l'après-guerre,
00:55:43 globalement une association gauche multiculti.
00:55:45 C'est un multiculturaliste.
00:55:47 Ce qui nous rappelle qu'il y a une alliance naturelle
00:55:49 entre la gauche multiculturaliste qui déconstruit
00:55:51 tout et qui met de l'avant un doigt la différence,
00:55:53 dont s'en parlent les islamistes
00:55:55 pour dire reconnaissez notre différence,
00:55:57 et notre différence, c'est la femme voilée.
00:55:59 La femme voilée qu'on veut transformer en statue,
00:56:01 et tous vous devrez vous incliner devant
00:56:03 cette statue, parce que c'est le symbole
00:56:05 de notre reconnaissance.
00:56:07 Ce que dit d'ailleurs le sculpteur
00:56:09 Luke Perry, qui nous dit
00:56:11 la force de cette statue,
00:56:13 elle représente une femme qui porte le hijab,
00:56:15 ça représente la foi islamique,
00:56:17 et c'est une part de notre
00:56:19 identité britannique qui est sous-représentée
00:56:21 dans l'espace public.
00:56:23 Nous devons assurer la représentation
00:56:25 de cette part de notre identité britannique
00:56:27 dans l'espace public qui est la femme voilée.
00:56:29 Donc ça correspond, ajoute-t-il,
00:56:31 à un désir et une nécessité
00:56:33 de visibilité des musulmans
00:56:35 en Grande-Bretagne, et avec
00:56:37 cette statue qui, je le dis, est une manière
00:56:39 de marquer son territoire,
00:56:41 un territoire conquis.
00:56:43 On sait désormais où est-ce qu'on met les pieds lorsqu'il y a
00:56:45 une telle statue de 5 mètres et d'une tonne
00:56:47 qui vous accueille. Eh bien, c'est une manière
00:56:49 de dire voilà où vous entrez aujourd'hui.
00:56:51 C'est assez fascinant.
00:56:53 J'ajoute une chose, c'est une manière aussi de
00:56:55 publiciser la conquête
00:56:57 d'un territoire par l'islamisme, parce qu'on s'entend,
00:56:59 on le répète souvent ici,
00:57:01 mais quelle est la plus grande victoire des islamistes?
00:57:03 C'est de prétendre être les seuls à définir la représentation
00:57:05 légitime de l'islam. Et qu'est-ce qu'on voit
00:57:07 aujourd'hui en Grande-Bretagne? Les islamistes sont parvenus
00:57:09 à s'emparer d'une partie de l'espace
00:57:11 public.
00:57:13 - Pour vous, ce n'est pas simplement une statue?
00:57:15 - Ah bien, certainement pas. D'autant, il faut avoir une forme, je dirais,
00:57:17 de vision plus large de la chose.
00:57:19 - C'est-à-dire que pour vous, ce n'est pas un événement isolé?
00:57:21 Parce qu'on dit que c'est la première.
00:57:23 - Non, mais justement, c'est la première, donc ça marque un avant
00:57:25 et un après. Vous avez tout à fait raison.
00:57:27 C'est la première, donc il y en aura d'autres ensuite.
00:57:29 Parce que quand on décide de marquer publiquement
00:57:31 l'espace public, par définition, marquer publiquement
00:57:33 la société, l'idée, c'est qu'il y a des suites.
00:57:35 Qu'est-ce qu'on a vu à New York tout récemment?
00:57:37 On en a parlé ici.
00:57:39 Rappelez-vous de l'appel à la prière
00:57:41 des musulmans, qui est désormais... on n'a plus à faire
00:57:43 de demande spéciale. C'est un appel à la prière,
00:57:45 parmi d'autres, normalisation
00:57:47 des codes culturels de l'islam
00:57:49 dans l'espace public
00:57:51 new-yorkais. Bon, il y a ça.
00:57:53 Prenez les publicités de l'Union européenne,
00:57:55 où on voit de plus en plus souvent des femmes
00:57:57 en hijab. Quel est l'enjeu, encore une fois?
00:57:59 C'est de normaliser le hijab.
00:58:01 C'est de faire en sorte que ce soit un symbole,
00:58:03 parmi d'autres. Vous portez un croc-top,
00:58:05 vous portez un t-shirt, vous portez une cravate, vous portez un hijab,
00:58:07 c'est un vêtement comme un autre. Mais en même temps,
00:58:09 nous savons que c'est pas un vêtement comme un autre,
00:58:11 parce que c'est un vêtement qui se présente à nous, non pas comme
00:58:13 une variété de mode, mais comme un symbole
00:58:15 extérieur qui veut s'imposer
00:58:17 et qui nous rappelle que l'islam en Occident cherche moins
00:58:19 à prendre les codes de l'Occident qu'à imposer
00:58:21 les siens, au moins l'occidental.
00:58:23 Ça correspond à l'analysation de
00:58:25 l'alimentation de plus en plus.
00:58:27 Alors ça marque ça dans la vie ordinaire.
00:58:29 Donc cette statue en Grande-Bretagne,
00:58:31 je présenterais ça comme un geste néo-colonial.
00:58:33 Le néo-colonialisme,
00:58:35 il existe aujourd'hui.
00:58:37 Il fut un temps où l'Occident se déployait à travers le monde
00:58:39 pour imposer ce symbole. On est aujourd'hui à l'ère
00:58:41 du grand reflux de l'Occident, ses propres frontières.
00:58:43 Et un certain islam
00:58:45 conquérant décide de marquer
00:58:47 voilà, nous sommes désormais chez nous,
00:58:49 ici. Cette statue est le symbole de notre
00:58:51 conquête et de notre puissance.
00:58:53 Et vous, les locaux, je vous invite à la
00:58:55 célébrer, célébrer notre arrivée,
00:58:57 notre puissance. On en parlait l'autre fois,
00:58:59 ils arrivent, pour reprendre la formule de Jean Raspail,
00:59:01 nous parlons évidemment des islamistes.
00:59:03 - Merci à tous
00:59:05 pour cette émission. Dans un instant,
00:59:07 Pascal Praud
00:59:09 et ses invités. Il est 20h,
00:59:11 donc le roi, il arrive à Versailles.
00:59:13 Simon Guylain, si vous avez des infos, dites-nous.
00:59:15 - Il arrive d'une minute à l'autre, je dirais
00:59:17 deux, trois minutes.
00:59:19 - Allez, la minute info.
00:59:21 - Des invités prestigieux ce soir à la galerie des glaces
00:59:23 du château de Versailles. Le roi Charles III
00:59:25 est en France pour une visite d'Etat de
00:59:27 trois jours, accompagné de la reine Camilia.
00:59:29 Au menu ce soir,
00:59:31 homard bleu, tourteau et volaille de Bresse.
00:59:33 Frontex va renforcer
00:59:35 son soutien à l'Italie, une décision
00:59:37 qui intervient après un afflux record de
00:59:39 migrants sur l'île de Lampedusa.
00:59:41 L'Agence européenne de garde-côte et de garde-frontière
00:59:43 envisage de renforcer son
00:59:45 effectif sur le terrain et de doubler
00:59:47 le nombre d'heures de vol de ces appareils
00:59:49 dans la zone de la mer Méditerranée.
00:59:51 Et pour faire face à la pénurie
00:59:53 de certains médicaments, la délivrance à l'unité
00:59:55 va être rendue obligatoire pour
00:59:57 certains antibiotiques.
00:59:59 Une décision qui pourrait aussi contribuer
01:00:01 à réduire le gaspillage en délivrant le nombre
01:00:03 exact de comprimés prescrits.
01:00:05 Sachez que les pharmaciens pointent du doigt
01:00:07 un problème de traçabilité.
01:00:09 Et nous, on va aller tout de suite devant
01:00:13 le château de Versailles. On va retrouver
01:00:15 Elodie Huchard et Olivier Gangloff sur place.
01:00:17 Bonsoir Elodie. Le roi Charles III
01:00:19 est sur la route. Il devrait arriver
01:00:21 sur place d'une minute à l'autre ce soir.
01:00:23 À Versailles, ils vont être accueillis
01:00:35 par le couple présidentiel, évidemment
01:00:37 Emmanuel Macron et son épouse
01:00:39 Brigitte. C'est un dîner évidemment
01:00:41 extrêmement important et surtout qui
01:00:43 clôt cette première journée de
01:00:45 visite. On rappelle quand même qu'Emmanuel
01:00:47 Macron et Charles III se connaissent bien,
01:00:49 qu'ils ont eu des échanges réguliers.
01:00:51 L'Elysée dit même qu'il existe une amitié
01:00:53 entre les deux hommes et que Charles III
01:00:55 donnerait beaucoup d'importance à ce que
01:00:57 dit Emmanuel Macron, notamment sur les crises
01:00:59 internationales. Ils ont d'abord été
01:01:01 à l'arc de triomphe et puis il y a eu
01:01:03 cet entretien bilatéral.

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