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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00 -19h, c'est l'heure. Bienvenue à tous.
00:03 Merci d'être là tous les soirs.
00:05 Il est beau, il est pro, c'est Simon Guilin.
00:08 -Bonsoir. Ca va ?
00:09 -Très bien. Je suis très en forme.
00:11 -Il faut bien rigoler. -Absolument.
00:14 Allez, on y va. Emmanuel Macron a réuni en ce moment
00:17 les chefs des partis politiques à Saint-Denis,
00:20 une initiative politique d'ampleur
00:22 qui vise à bâtir des textes législatifs
00:24 et qui pourrait conduire à des référendums.
00:27 On a eu une discussion franche avec le président,
00:30 à notamment déclarer Jordan Bardet la présidente.
00:33 Et de leur côté, 3 des représentants de la NUPES
00:36 ont formulé une liste de 14 propositions.
00:38 65 % des Français sont pour un référendum sur l'immigration.
00:42 C'est le résultat de notre dernier sondage CSA pour CNews.
00:45 Selon la proximité politique, 56 % des sympathisants de gauche
00:49 y sont opposés, alors que 83 % des sympathisants de droite
00:52 y sont favorables.
00:54 Et puis, aux Etats-Unis, l'ouragan Idalia
00:56 s'est fait chéter ce mercredi en Floride.
00:59 Un ouragan de catégorie 3, accompagné de vents violents,
01:02 pouvant souffler jusqu'à 205 km/h.
01:04 Les autorités ont mis en garde
01:06 contre des phénomènes de submersion côtière.
01:09 Hier, le président Joe Biden a déclaré l'état d'urgence
01:12 et débloqué une aide fédérale.
01:14 -Innovation démocratique,
01:17 avancée démocratique,
01:20 illusion démocratique.
01:22 Emmanuel Macron réunit les partis à Saint-Denis en ce moment même
01:26 après la vie en dehors des partis politiques,
01:29 après le rejet des partis.
01:31 Est-ce le retour aux fondamentaux ?
01:33 De quoi cette réunion est-elle le nom ?
01:35 Est-ce le dernier sursaut avant la carte de la dissolution ?
01:38 L'édito de Mathieu Bocquete.
01:40 "Plusieurs centaines de migrants tués à bout portant,
01:44 "les survivants frappés avec des barres de fer,
01:47 "d'autres mutilés, hommes, femmes, enfants.
01:49 "Cela se passerait depuis plusieurs mois en Arabie saoudite
01:53 "sur des Éthiopiens qui tentaient de pénétrer
01:56 "dans la monarchie du Golfe.
01:58 "Depuis plusieurs semaines, des centaines de migrants noirs
02:01 "sont reconduits hors des frontières tunisiennes
02:04 "pour les laisser mourir en plein désert, sans eau, sans nourriture.
02:08 "Le quotidien Libération est revenu hier sur cet énorme tabou.
02:11 "Le racisme anti-noir dans le monde arabe.
02:14 "Est-il temps de parler de ces pratiques inhumaines
02:17 "des pays du Maghreb
02:18 "dans le traitement des migrants subsahariens ?"
02:21 Le décryptage de Guillaume Bigot.
02:23 Alors, le référendum est évoqué.
02:27 Ce nouvel outil démocratique
02:29 qui permettrait de mettre en avant ses préférences,
02:32 mais qui contournerait le référendum.
02:34 Un référendum que l'on évite, que l'on craint, que l'on ignore.
02:37 Pourtant, le général de Gaulle l'avait utilisé
02:40 pour relancer son pouvoir, réaffirmer son pouvoir.
02:43 C'est aussi prendre le risque de perdre le pouvoir.
02:46 Si tous se réclament du général de Gaulle,
02:48 qui a son courage ?
02:49 Quelle est l'histoire du référendum ?
02:51 Le regard de Marc Meneau.
02:54 -C'est ici que le président Emmanuel Macron
02:56 a décidé de réunir les partis politiques,
02:59 au sein d'une des maisons d'éducation
03:01 de la Légion d'honneur à Saint-Denis.
03:03 Il s'agit du lycée.
03:05 L'autre maison d'éducation, le collège,
03:07 se situe à Saint-Germain-en-Laye.
03:09 Des établissements de filles qui portent des valeurs
03:12 d'excellence, de rigueur, de travail, de discipline.
03:15 Tout porte fièrement l'uniforme.
03:17 Les résultats sont exceptionnels.
03:19 Et si, à la veille de la rentrée scolaire,
03:22 ce n'est pas l'école exemplaire, l'école de tous les honneurs,
03:25 ces établissements créés par Napoléon,
03:27 le regard de Charlotte Dornelès.
03:29 Et puis, des élèves qui rendent hommage
03:32 à Martin Luther King et à son fameux discours
03:34 "I have a dream",
03:35 dans une vidéo du ministère de l'Education nationale.
03:38 Sauf que les internautes y ont vu un profond malaise.
03:41 Il n'y a que des blancs bobos bien propres sur eux.
03:44 S'indigne-t-il ? Pourquoi cette indignation ?
03:47 Pourquoi n'avoir pas créolisé les couleurs de peau
03:50 à l'heure où toutes les publicités s'imposent
03:52 avec une certaine mixité, avec des couples mixtes,
03:55 à l'heure où toutes les affiches s'appliquent à métisser la population ?
03:59 Face à la polémique, le ministère de l'Education
04:02 supprime son hommage raté à Martin Luther King,
04:05 l'édito de Mathieu Bocotte.
04:07 Voilà une heure pour prendre un peu de hauteur
04:10 avec nos mousquetaires.
04:11 On commente, on décrit, on analyse.
04:13 Musique de tension
04:15 ...
04:25 -Guillaume Bigos, ravi de vous revoir.
04:27 J'ai oublié le cadeau que j'ai emmené pour vous de la Guadeloupe.
04:31 -Moi, j'ai été dans une autre île, figurez-vous.
04:35 Une île pas si mystérieuse, une île qui est juste sublime.
04:38 J'adore la Méditerranée, c'est le plus bel endroit du monde.
04:42 La plus belle, c'est la Corse.
04:43 -Oh ! -Je me cherche le goulot !
04:46 -Non, pas du tout.
04:47 J'aime pas trop les nationalistes corse, mais j'adore la Corse.
04:50 J'aime aussi les corses, ils sont très sympas.
04:53 Comme je sais qu'il y a des gourmandes,
04:55 je vous ai amené des produits du terroir.
04:57 Je vous garantis qu'ils sont authentiques.
05:00 -Qu'est-ce que c'est ?
05:01 -C'est de la châtaigne, de la figue, de la clémentine.
05:05 Bref, quand il sera gris ici, qu'il va pleuvoir,
05:08 on pourra se faire plaisir.
05:09 -Vous avez été où en Corse ?
05:11 -Entre l'île, le Rousse, sur toute la côte.
05:14 -Oh là là ! -Très beau.
05:15 -Je sais que Charlotte aime beaucoup la Corse,
05:18 Mathieu aussi.
05:19 -Et les corses ? -Et les corses.
05:21 -Un jour, je suis arrivé comme ça, dans un petit village.
05:24 Il était tard, on s'est dit qu'on devait trouver un camping.
05:28 -Il va nous raconter sa vie.
05:29 Accrochez-vous !
05:31 -J'étais en handographe 1500.
05:33 -J'entrais dans une épicerie,
05:36 il y a l'homme qui est là, il me regarde à l'étranger.
05:39 Je lui dis "Vous n'avez pas un endroit
05:41 où je pourrais loger avec mes filles ?"
05:44 Derrière, le village, la dernière maison,
05:48 c'est ma maison, c'est votre terrain,
05:50 vous faites ce que vous voulez. Voilà les corses.
05:53 -On aime la Corse, c'est qui nous regarde, on les embrasse.
05:56 Travail, discipline, respect, rigueur,
05:59 excellent résultat scolaire,
06:00 nous avons trouvé l'école idéale.
06:02 On en parlera avec Charlotte Dornelas dans un instant,
06:06 puisque c'est dans l'une de ces écoles idéales
06:09 d'éducation de la Légion d'honneur, le lycée à Saint-Denis,
06:12 qu'Emmanuel Macron a invité les chefs de parti
06:14 à le rejoindre aujourd'hui
06:17 pour une rencontre en marge des institutions au programme,
06:21 discussion à bâton rompu,
06:23 où les chefs se présenteront sans collaborateurs,
06:26 ni portables, ni quoi que ce soit,
06:28 avec des idées, peut-être, j'espère.
06:30 -Ca passe plus.
06:31 -Cette initiative, Mathieu,
06:34 est-elle porteuse de quelques réelles promesses ?
06:38 -On a compris qu'il s'agit de la fameuse initiative politique
06:42 d'ampleur, promise début août par Emmanuel Macron.
06:46 Il nous préparait, il y avait dans son chapeau,
06:49 une surprise pour nous,
06:51 il allait proposer une nouvelle manière de débattre
06:54 et de réinventer la démocratie française.
06:56 Il le fait à Saint-Denis, probablement un vieux symbolique
07:00 qui incarne la France immémoriale et la Poste-France.
07:03 Peut-être est-ce le symbole qu'il nous propose.
07:06 Il s'agit d'une volonté de contourner
07:08 la logique classique des institutions.
07:10 La Ve République a des institutions,
07:12 le président de la République, l'Assemblée nationale, le Sénat.
07:16 Tout ça existe pour mettre en scène le débat politique,
07:19 mais Emmanuel Macron, pour se replacer au coeur du jeu politique,
07:23 au centre du jeu politique, veut contourner les institutions.
07:27 Peut-être est-ce une preuve d'initiative présidentielle ?
07:30 On le verra.
07:31 Il y a eu le grand débat, le Conseil national, la refondation.
07:35 On pourrait faire une histoire parallèle du macronisme,
07:38 où on voit les débats, les espaces produits par Emmanuel Macron
07:43 pour être capable de débattre à l'écart des institutions.
07:47 C'est le point de départ de cette rencontre.
07:50 Trois grands thèmes seront abordés.
07:52 Les présidents de parties représentées à l'Assemblée sont présents.
07:55 Ils ont tous dit oui, mais avec des nuances.
07:57 Trois grands thèmes seront abordés,
08:00 journée de travail et dîner ce soir,
08:02 parce qu'il ne faut jamais oublier de bien manger.
08:05 La première étape, c'est sur l'international.
08:07 À l'heure du changement climatique, discussion sur l'international.
08:11 Qu'avons-nous en commun ?
08:13 Qu'est-ce qui nous divise, parti politique,
08:15 par rapport à l'avenir de la France, son rôle sur la scène ?
08:19 Surtout à une heure où les changements climatiques
08:22 ont occupé beaucoup de places cet été.
08:24 Ne l'oublions pas.
08:26 J'ajouterai le rôle de la question de l'international.
08:28 C'est aussi la place de la France en Afrique.
08:31 Cette question sera au rendez-vous.
08:34 Deuxième thème, l'efficacité de l'action publique.
08:37 En gros, comment rendre l'action publique plus efficace,
08:40 faire en sorte que ces institutions énormes et coûteuses
08:44 qui portent le nom de l'État
08:45 ou des différentes structures qui s'en réclament,
08:48 de quelle manière peuvent-elles s'inciter
08:51 à fonctionner sur le mode de la vampirisation administrative
08:55 et soit efficaces pour livrer les services auxquels les Français ont droit ?
08:59 Le troisième élément, au moment du dîner.
09:02 La France insoumise se retire,
09:03 car elle ne veut pas dîner avec les autres.
09:06 C'est le moment de faire nation.
09:08 Au moment où on parlera de faire nation,
09:11 la France insoumise ne sera pas là.
09:13 De ce point de vue, elle joue la carte de l'honnêteté.
09:16 Une chose intéressante, me semble-t-il,
09:19 c'est que derrière cette rencontre,
09:21 il y a un constat légitime sur la panne du système représentatif.
09:24 On le voit, l'Assemblée nationale est à peu près représentative
09:28 de l'état des forces politiques dans le pays,
09:31 mais elle n'est pas capable de générer ni une culture du consensus
09:34 ni de prendre les grandes décisions qui s'imposent.
09:37 On le voit quand la présidence cherche...
09:39 Au tout début de ce deuxième quinquennat,
09:42 on a dit que l'Assemblée jouait son rôle
09:44 et que le président devait tenir compte de l'Assemblée.
09:46 Là, l'Assemblée est dans une culture paralysée
09:49 et le président cherche à la contourner.
09:51 On voit une panne du système représentatif
09:54 incapable de générer les décisions nécessaires pour le pays.
09:57 Premier point.
09:59 Le deuxième élément qui me semble plus important,
10:01 c'est une forme d'aveu.
10:02 Il y a cette idée que si on se parle...
10:04 Pas de caméra, pas de téléphone portable, pas d'assistant,
10:08 personne, pas de témoin, personne.
10:10 On va pouvoir se parler entre soi pour se dire les vraies affaires.
10:13 Évidemment, j'espère.
10:15 Sinon, à quoi servirait la démocratie?
10:18 Or, ce qui est intéressant, c'est qu'il y a un aveu.
10:20 Il y a cette idée que si on se parle entre nous,
10:22 à l'abri du théâtre médiatique,
10:25 il est possible qu'on se mette d'accord sur beaucoup de choses
10:28 parce que le théâtre médiatique exige une ritualisation de l'affrontement,
10:31 exige de mettre en scène des affrontements insurmontables,
10:34 mais à l'abri des caméras, on est probablement d'accord
10:37 sur bien des choses, sur bien des constats.
10:40 On a plus d'accord qu'on ne veut l'avouer.
10:42 Le problème avec ça, c'est que c'est très vrai.
10:44 On a une vieille critique de la démocratie.
10:46 La démocratie, c'est notre système, c'est le meilleur qui soit.
10:48 Mais une vieille critique de la démocratie,
10:50 on dit que la démocratie, ça pousse à l'anarchie,
10:52 ça pousse à l'impuissance,
10:53 ça pousse une société à se diviser à l'excès.
10:56 Mais qu'est-ce qu'on voit derrière ça?
10:57 C'est qu'il est vrai que les hommes politiques
10:59 partagent beaucoup plus de constats qu'ils ne le reconnaissent publiquement.
11:02 Et ça, je pense que tous ceux qui travaillent dans les médias
11:04 et qui fréquentent les politiques le constatent.
11:06 La culture du off est là, par ailleurs,
11:08 pour empêcher de passer du constat privé au constat public.
11:11 Combien sont-ils à être d'accord sur la crise migratoire aujourd'hui?
11:14 Combien sont-ils à reconnaître qu'il y a aujourd'hui
11:16 un basculement démographique majeur en France
11:19 qui condamne à terme le pays?
11:21 Il y en a dans à peu près tous les partis, je vous dirais, à peu près.
11:24 Mais lorsqu'on arrive publiquement, plusieurs d'entre eux se disent,
11:26 on ne peut pas le dire, le prix à payer sera trop élevé,
11:29 les médias ne nous lâcheront pas, notre base militante va nous le faire payer.
11:33 Donc, il est vrai que la conversation privée,
11:35 la conversation privée permet de faire émerger des constats.
11:38 Mais est-ce que c'est vraiment une conversation privée?
11:40 On ne se contera pas d'histoire.
11:42 Mais la convergence des constats existe.
11:44 Le problème, c'est que dès qu'on s'expose publiquement,
11:46 on décide de mettre de côté nos accords, une vision partagée du pays.
11:49 On parlait aujourd'hui d'un référendum sur l'immigration.
11:51 65 % des Français y sont favorables.
11:53 Est-ce que 65 % des forces politiques qui représentent la nation
11:56 le sont? C'est plus compliqué.
11:58 En dernière instance, il y a aussi le problème,
11:59 c'est qu'il y a derrière, dans le macronisme,
12:01 il y a cette espèce de fantasme de la communication.
12:04 Il suffirait, le président ne doute pas de sa puissance de conviction et de séduction.
12:08 Et le président est persuadé, on le comprend,
12:10 qu'il lui suffirait de faire son numéro de charme à chacun
12:12 pour qu'ils acceptent de se mettre d'accord sur un programme commun.
12:15 Mais la technique de communication ne peut pas effacer, par ailleurs,
12:19 des divisions politiques réelles qui seront présentes avant,
12:23 pendant et après cette rencontre.
12:24 - On parle désormais ouvertement de la tenue d'un référendum
12:27 ou même d'un préférendum.
12:29 De quoi s'agit-il exactement?
12:31 - Je redoute la tentation consultationniste.
12:35 Je m'explique.
12:36 Qu'est-ce qu'on a vu depuis quelques semaines, en fait,
12:39 les gens... "Il faut faire un référendum."
12:40 "Oui, il faut faire un référendum."
12:41 "On doit consulter les Français, on doit faire un référendum."
12:43 "Mais un référendum sur quoi?" "Je ne sais pas."
12:45 C'est assez étonnant, cette idée qu'il faut faire le référendum
12:49 pour faire le référendum,
12:50 sans pour autant qu'on sache l'objet du référendum.
12:53 Le référendum, ce n'est pas une technique de consultation aléatoire.
12:55 Ce n'est pas un giga, méga, archi-sondage de la population.
12:59 Un référendum, ça a une fonction essentielle.
13:01 C'est normalement de poser une question existentielle à un peuple
13:04 parce qu'on considère que ça engage à ce point,
13:06 dans ses profondeurs, un peuple,
13:07 qu'il est nécessaire de le consulter directement.
13:10 Ça, c'est la philosophie gaullienne,
13:11 c'est la philosophie gaulliste.
13:13 Le référendum peut aussi, à un certain moment donné,
13:16 permettre de vendre une société trop divisée
13:18 dans sa classe politique
13:19 ou s'il y a une tension trop nette
13:21 entre la classe politique et la population.
13:23 Ça permet quelquefois de faire éclater des carcans.
13:27 Le référendum permet de libérer les préférences populaires,
13:31 et ça, c'est important.
13:32 Donc, le référendum a cette fonction.
13:33 Mais si vous voulez faire un référendum dans le vide, sur rien,
13:35 vous ne savez pas pourquoi, bien là, ça ne sert à rien.
13:37 Autrement dit, vous voulez faire un giga-sondage.
13:40 J'ajoute une chose.
13:41 Le référendum qui est réclamé par des Français depuis longtemps,
13:43 ce n'est pas sur la fin de vie,
13:45 ce n'est pas sur l'aménagement des pistes cyclables,
13:47 c'est sur l'immigration.
13:49 Et pourquoi est-ce que plusieurs Français
13:50 préfèrent un référendum sur l'immigration?
13:52 Parce que l'État actuel du droit,
13:55 qui est le fruit à la fois d'une évolution du droit
13:59 et de l'activisme des juges et de l'Union européenne,
14:03 en ce moment, l'État actuel du droit, selon plusieurs,
14:05 empêche de prendre les décisions politiques nécessaires
14:08 pour maîtriser l'immigration massive,
14:10 pour stopper l'immigration massive.
14:12 Donc, qu'est-ce qui peut permettre de changer le droit à ce niveau?
14:15 C'est en se plongeant directement vers le peuple
14:17 et en tirant de là une légitimité nouvelle
14:20 qui permet de poser un nouveau cadre juridique et normatif.
14:23 Donc, on en appelle au peuple pour modifier le droit
14:26 et sortir d'ailleurs de ce que j'appelle l'État de droit falsifié.
14:29 Donc, ce n'est pas le véritable État de droit,
14:31 c'est le gouvernement des juges.
14:32 Le référendum peut servir à ça.
14:34 Est-ce qu'on va voir ce référendum?
14:36 J'en serais surpris.
14:37 Le discours dominant, en ce moment,
14:38 ça va faire référendum sur tout, sur tout, sur tout,
14:40 sauf sur ça.
14:41 Où il y a, vous l'avez dit, le préférendum.
14:43 Le préférendum, c'est quoi?
14:44 On nous dit, si on pose juste une question,
14:46 la population risque de répondre à celui qui pose la question
14:49 plutôt qu'à la question posée.
14:51 Donc, on va poser plein de questions,
14:52 mais encore une fois, ça devient qui va formuler ces questions.
14:55 Je dirais, on dilue la charge existentielle du référendum
14:59 si on en fait une forme d'immense consultation à 12 pages
15:02 pour savoir exactement ce que nous pensons
15:04 de la météo, du beau temps et du charme des barbecues.
15:07 Et dans un instant, on parlera avec vous
15:10 de l'histoire du référendum et de la puissance du référendum
15:13 dans tous les sens du terme.
15:15 Alors, Alain Minc vient, par ailleurs,
15:17 de faire une étonnante proposition.
15:19 Il propose pour 2027 une primaire
15:22 pour désigner le camp unique du candidat démodéré.
15:25 Alors, est-ce que cette idée s'inscrit un peu
15:27 dans la même logique que celle qui animait
15:30 ce séminaire présidentiel?
15:31 - À peu près, ça s'inscrit dans la même...
15:32 Lui, il le présente comme tel, c'est dans le journal "L'Opinion",
15:34 et il nous explique, en ce moment, le camp démodéré.
15:37 On sait, Alain Minc, c'est le théoricien
15:39 de la mondialisation heureuse et du cercle de la raison.
15:43 Le cercle de la raison, c'est cette idée
15:45 qu'il y a des acteurs politiques légitimes
15:47 qui pourraient se parler entre eux,
15:48 et ceux qui s'opposent à certains objectifs idéologiques,
15:51 par exemple, la construction de l'Europe,
15:52 par exemple, la mondialisation,
15:54 probablement, on dirait aujourd'hui, le culte diversitaire,
15:57 eh bien, sont extérieurs au cercle de la raison.
16:00 On pourrait dire qu'Alain Minc, de ce point de vue,
16:02 qui est une figure intellectuelle
16:03 le plus stimulante qu'on ne le dise,
16:04 c'est-à-dire que c'est probablement
16:05 l'intellectuel de référence du camp dominant
16:08 depuis une trentaine d'années.
16:09 Donc, si on veut comprendre comment le camp dominant
16:11 se perçoit, on a tout intérêt à le lire.
16:14 Alors, ce que nous dit Alain Minc,
16:15 c'est qu'il faut rassembler, je vais le citer,
16:17 c'est dans l'opinion,
16:18 l'initiative politique majeure serait la suivante.
16:21 Il faut un candidat unique des modérés.
16:23 Pour cela, deux conditions doivent être réunies.
16:25 D'abord, la signature d'un accord
16:27 entre les trois partis macronistes, ELR,
16:30 autour d'un programme de gouvernement.
16:32 Ensuite, un accord sur une candidature unique pour 2027,
16:35 dès lors qu'ils auront gouverné ensemble.
16:37 Ces formations pourraient choisir ensemble un candidat.
16:39 Et il nous dit, il pourrait avoir donc une primaire
16:42 des modérés ou pourrait se présenter des gens
16:44 aussi différents que Bernard Cazeneuve
16:46 ou Laurent Wauquiez ou David Lyssenaar.
16:48 Donc, ça, ce serait la manière de renouveler les élites.
16:50 Le problème avec ce modèle, évidemment,
16:52 c'est que ça consiste à dire que tous ceux
16:53 qui sont extérieurs au cercle de la raison
16:55 ne sont pas des modérés, mais donc des extrêmes.
16:57 Est-ce que c'est véritablement la bonne manière
16:59 de traiter le malaise des Français
17:00 que de toujours l'extrémiser, le diaboliser,
17:03 dire vous êtes à ce point fréquent,
17:04 on va vous mater la révolte populaire
17:06 en fusionnant les partis dans un grand moment unanimiste,
17:10 en disant on est tous d'accord
17:11 pour maintenir le système tel qu'il est ?
17:13 Je ne suis pas certain que c'est ainsi
17:14 qu'on puisse véritablement prendre au sérieux
17:15 la crise démocratique.
17:17 - On va faire un tour de table sur la question.
17:18 Je me tourne vers vous, Charlotte Bernalas,
17:20 par rapport à cette réunion grande innovation
17:24 du chef de l'État que tout le monde critique.
17:26 On le voit. Est-ce que quelque part,
17:29 il n'a pas raison de faire une dernière tentative démocratique ?
17:32 - Mais le problème, c'est que la tentative démocratique,
17:34 c'est-à-dire qu'il y a des outils.
17:36 Il y a notamment, en l'occurrence,
17:37 il réunit les chefs de groupe parlementaires.
17:39 On sait à quel point le Parlement,
17:41 précédemment, a été malmené,
17:43 à la fois parce qu'Emmanuel Macron avait décidé de s'en passer,
17:46 et à la fois par les parlementaires eux-mêmes
17:48 dans une large mesure ces dernières années.
17:50 Et en effet, je reprends ce qu'a dit Mathieu,
17:52 c'est-à-dire que depuis l'accession au pouvoir d'Emmanuel Macron,
17:54 plus exactement depuis la crise des Gilets jaunes initialement,
17:57 il multiplie à la fois les contournements,
18:00 on va dire, institutionnels,
18:02 pour répondre à un problème de représentativité.
18:04 En même temps, sur la question de la représentativité,
18:06 il y a des sujets consensuels dans le pays,
18:09 pas dans les élites médiatiques ou politiques, dans le pays.
18:12 Et c'est précisément les sujets qui sont contournés.
18:14 Donc, ça finit par poser un problème.
18:16 On a l'impression d'un échappatoire permanent, en réalité.
18:19 - C'est-à-dire que ce qui est étonnant, dès le départ,
18:23 il s'est positionné comme étant l'homme du recours,
18:26 en dehors de tous les partis.
18:28 - Il a gagné comme ça.
18:29 - Oui, il jaillit de nulle part, et soudain, il dit,
18:32 "Ecoutez, oui, c'est vrai que tous ces hommes-là,
18:35 "ils sont dans leur petit partisianisme,
18:38 "ils sont des commerçants, ils ont une boutique.
18:40 "Moi, je n'ai pas de boutique.
18:41 "Je suis l'homme de l'avenir, je suis l'homme de l'écoute.
18:44 "J'irai vers vous."
18:45 Et il a tenu cette posture,
18:49 parce que c'est une véritable posture,
18:51 depuis qu'il est au gouvernement.
18:53 Mais on s'aperçoit que c'est une sorte de singerie.
18:56 C'est-à-dire qu'à chaque fois,
18:57 il s'amuse à prendre le propos qui est le sien initial,
19:03 comme un dogme, et de dire, "Vous voyez, je suis fidèle à ma parole."
19:06 Mais c'est le "en même temps".
19:07 Donc on ne sait pas du tout ce qu'il a à nous proposer.
19:10 Alors c'est de la communication pour de la communication.
19:13 Et là, on sent derrière les organes de communication.
19:16 Là, on invente le préférendum.
19:19 Mais préférendum, vous savez, alors on sent là,
19:22 on s'est retrouvé en quelque sorte, quel nom peut trouver à ça ?
19:24 Et alors le préférendum, c'est quoi ?
19:27 C'est payé très cher,
19:28 parce que c'est l'organisation d'un vote,
19:30 mais qui n'est pas un vote,
19:32 puisqu'il y aura plusieurs questions, comme a dit Mathieu,
19:35 mais ça ne sera pas de répondre oui ou non à chaque question,
19:37 ce sera de dire, "Sur tel thème, oui, je trouve que c'est plutôt bien,
19:41 "non, c'est passable."
19:42 Et à la fin, donc, on aura une sorte de...
19:47 Comment ? De sondage,
19:48 et il faudrait faire, à ce moment-là,
19:50 en conclusion de ce sondage, pourquoi pas un référendum ?
19:53 Non, mais c'est une folie ! C'est de la tarte à la crème.
19:56 -Monsieur, le référendum avec vous,
19:58 tout à l'heure, c'est l'histoire du référendum.
20:00 Et vous, votre regard, Guillaume Bigot,
20:02 sur cette grande réunion des partis ce soir,
20:04 est-ce qu'on n'a pas l'impression, quelque part,
20:07 que tout ce qui est fait, même depuis cette rentrée,
20:09 c'est pour parler uniquement à LR,
20:11 pour avoir une majorité,
20:13 pour pouvoir continuer à gouverner ?
20:16 -Oui, c'est assez clair.
20:18 De toute façon, le parti décrit par Alain Minc,
20:22 c'est le parti des notables,
20:26 c'est le parti de la classe dirigeante,
20:28 et de la défense du statu quo, de la construction européenne,
20:31 du marché, de l'ouverture à l'immigration, etc.
20:34 Le problème, là, c'est qu'il veut chercher
20:36 à faire une alliance avec LR.
20:37 Mais LR n'a pas été au bout de la logique du PS.
20:41 Le PS a compris que n'ayant plus les électeurs,
20:43 il fallait se coller à un discours beaucoup plus radical,
20:46 pas sur le sujet de l'immigration du Régalien,
20:48 mais sur la question sociale.
20:50 Ils sont entrés dans la nupes.
20:52 Normalement, une partie importante du PS est dedans.
20:54 Mais LR, cette menace est la même.
20:56 La menace de fracturation,
20:57 représentée par Éric Zemmour, est la même.
21:00 C'est celle de reconquête,
21:01 c'est-à-dire d'arracher à LR une partie de LR
21:03 qui ne rentrera pas ou qui ne rentrera plus
21:07 dans ce cercle de la raison.
21:08 Le paradoxe incroyable,
21:10 c'est que le référendum donne au président de la République,
21:13 la possibilité de défendre l'intérêt du peuple,
21:17 de ce que veut le peuple majoritairement,
21:19 et de l'imposer au parti.
21:21 Là, c'est précisément l'inverse.
21:22 C'est demander au parti d'aider le président
21:25 à maintenir une politique contre le peuple.
21:27 C'est bizarre.
21:28 -A sa place, j'aurais invité Éric Zemmour.
21:30 Non, mais c'est vrai.
21:32 Il a fait un score à la présidentielle.
21:34 Je trouve que ça...
21:35 -Vous avez raison,
21:36 et on voit bien le lien avec le Parlement et le peuple.
21:39 -La question de la représentation est assez complexe.
21:42 On voit qu'il y a plusieurs courants d'opinion
21:45 qui ne sont pas représentés au Parlement.
21:47 Le Parlement ne parvient plus,
21:49 même s'il est plus représentatif que le précédent,
21:51 à rendre compte de la diversité profonde du pays.
21:54 En dernier instant, je le redis,
21:56 il y a dans ce pays des consensus profonds
21:58 sur l'immigration, sur la sécurité, sur la justice,
22:01 mais ce consensus n'est pas reproduit
22:03 dans la classe politique.
22:04 Le référendum pourrait être nécessaire,
22:06 mais c'est le seul qu'on ne veut pas faire.
22:09 -Le seul qu'on ne veut pas faire.
22:11 On en parle dans un instant.
22:12 Guillaume Bigot, plusieurs centaines de migrants
22:16 tués à bout portant.
22:19 Les survivants frappés avec des barres de fer,
22:21 d'autres mutilés, hommes, femmes, enfants.
22:24 Cela se passerait en Arabie saoudite,
22:26 des Éthiopiens qui tentent de pénétrer
22:28 dans la riche monarchie du Golfe.
22:30 Depuis plusieurs semaines,
22:32 des centaines de migrants noirs
22:33 sont reconduits hors des frontières tunisiennes
22:36 pour les laisser mourir en plein désert.
22:39 On en a parlé pendant tout l'été,
22:41 sans eau, sans nourriture.
22:43 Le quotidien Libération est revenu hier
22:45 sur cet énorme tabou.
22:47 Ce racisme anti-noirs dans le monde arabe,
22:51 un tabou qu'on va lever avec vous ce soir.
22:53 On va oser en parler.
22:55 Est-il temps de parler de ces pratiques inhumaines
22:58 dans les pays du Maghreb vis-à-vis des Noirs ?
23:00 -Il est temps d'en parler, mais on peut s'étonner
23:03 de savoir pourquoi on n'en parle pas davantage.
23:06 A la fin du mois de juillet,
23:07 on a vu des images insoutenables circuler
23:10 sur les réseaux sociaux.
23:11 On a appris par la suite que le cadavre de cette femme
23:14 et de cette fillette, c'était une mère et sa fille.
23:17 Elles étaient morts de faim, de soif,
23:21 dans le désert.
23:22 Ca m'a furieusement rappelé les images du petit Elan,
23:25 sauf que ça n'a pas eu du tout le même écho.
23:28 Quand vous regardez la carte de la Méditerranée,
23:31 Afrique du Nord et Europe,
23:32 vous vous rendez compte qu'il y a la mer Méditerranée au nord,
23:36 mais au sud, il y a une autre mer, le Sahara.
23:38 Quand vous abandonnez quelqu'un dans le désert,
23:41 vous le condamnez à la mort,
23:43 comme quand vous abandonnez quelqu'un en mer.
23:45 Qu'est-ce qui s'est passé ?
23:47 Si on en croit les témoignages,
23:49 il y a eu jusqu'à 600 migrants africains subsahéliens
23:52 qui ont été rafflés par la police tunisienne
23:55 à la suite d'une bagarre à Sfax.
23:57 Ils ont été livrés à leur propre sort
23:59 dans le désert, à la frontière entre Tunisie et Libye.
24:02 C'est absolument terrifiant.
24:04 C'est pas la 1re fois qu'on assiste à ce genre de scène.
24:07 En Arabie saoudite, ils ont tiré à balles réelles,
24:10 ils ont vraiment martyrisé des migrants africains
24:13 qui essaient de monter du Yémen.
24:15 Il y a quelques années,
24:16 l'Algérie, même exactement le même scénario,
24:19 ils ont raflé des africains subsahéliens,
24:22 des migrants sans-papiers,
24:23 et ils les ont lâchés à la frontière
24:26 entre l'Algérie et le Niger.
24:27 On ne peut pas reprocher à ces pays
24:29 de vouloir tenir leurs frontières.
24:31 On ne peut pas reprocher à ces pays
24:34 de vouloir refouler des clandestins.
24:36 Par contre, les méthodes qu'ils utilisent
24:38 sont absolument inacceptables,
24:40 elles sont totalement inhumaines.
24:42 Vous avez raison de ces méthodes,
24:44 mais vous vous rendez compte
24:46 que ce révèle un racisme antinoir
24:48 spécifiquement absolument odieux.
24:50 Lorsque les Etats prennent position,
24:52 d'ailleurs officiellement,
24:54 on l'a vu en 2017,
24:55 quand le président algérien avait parlé
24:58 de la submersion migratoire possible en Algérie.
25:01 Même raisonnement, on en avait parlé
25:03 sur ce plateau fin février
25:05 pour le président tunisien.
25:06 Sur les réseaux sociaux de ces pays,
25:09 ça a été une avalanche de racisme épouvantable.
25:12 Ce racisme vise à la fois les migrants
25:14 de ces pays d'Afrique du sud du Sahara
25:16 ou du Sahel, mais ça vise également
25:18 les ressortissants de ces pays.
25:20 On n'en parle pas suffisamment,
25:22 mais dans ces pays,
25:24 des minorités importantes ont la peau noire.
25:26 5 % des Marocains, 2 % des Marocains,
25:29 5 % des Algériens, 15 % des Tunisiens
25:32 sont en fait des descendants d'Africains
25:35 du sud du Sahara.
25:36 -On va marquer une pause
25:38 pour se poser, justement,
25:39 après la pub sur cette question.
25:42 Et puis, à la fin, au bout du temps,
25:44 je me demanderais,
25:45 qu'est-ce qu'on reproche à la France ?
25:48 -C'est encore une autre question.
25:50 -Marquons une pause.
25:51 Pendant la pub, on a expliqué
25:56 comment on a tous envie d'aller au Puy-du-Fou.
25:59 On va y aller ensemble.
26:00 Qui n'a pas encore été au Puy-du-Fou ?
26:03 Marc et Guillaume ? -C'est vrai ?
26:05 -On vous dit tout.
26:06 -C'est pas par gauchisme aggravé.
26:08 -Deux fois.
26:09 -Vous avez déjà été deux fois ?
26:11 Tapis rouge, quand vous arrivez.
26:13 -Le bonheur est fini.
26:15 Les gens aiment beaucoup.
26:16 -On les embrasse.
26:18 On les embrasse.
26:19 Dans un instant, on parlera de l'histoire du référendum.
26:22 Pourquoi on en a autant peur ?
26:24 Tout le monde se réclame du général de Gaulle.
26:27 Il n'en avait pas autant peur,
26:29 mais ça lui a fait perdre le pouvoir.
26:31 L'école exemplaire.
26:33 On en parle avec vous, chaleureux de Hornélas.
26:36 Respect, rigueur, authenticité,
26:38 résultat, excellence, tout y est.
26:40 C'est là où Emmanuel Macron a réuni les partis politiques.
26:43 C'est un tabou.
26:44 Libération, on en parlait hier,
26:46 de ce racisme antinois des pays arabes.
26:50 Jamais on veut en parler. Pourquoi ?
26:52 -D'abord, c'est un racisme qui est caché.
26:55 Il est caché, je dirais consciemment,
26:57 par des discours politiques.
26:59 Depuis les indépendances,
27:01 il y a un discours qui est le discours anticolonialiste.
27:04 L'homme blanc, c'est le colon.
27:06 Le colon, c'est le mâle.
27:08 Le racisme, c'est mâle.
27:10 Il ne peut pas y avoir d'autres racismes.
27:12 Le colonialisme a absorbé tout le racisme.
27:15 Il ne veut pas avoir d'autres.
27:17 C'est l'effet du discours anticolonialiste.
27:20 Il y a un autre discours, notamment dans les pays du Maghreb,
27:24 qui est un discours africaniste.
27:26 Ces pays se revendiquent de leur africanité.
27:29 Afrique, ça vient du Kabyle.
27:30 Ils se disent africains.
27:32 Le Maroc et la Tunisie pour attirer les étudiants.
27:35 L'Algérie se pense comme une puissance du continent.
27:39 Il ne saurait être question d'avouer
27:41 que les pays ne sont pas encore en paix.
27:44 La troisième raison, c'est le panislamisme.
27:47 C'est la religion musulmane dont se réclament ces trois pays.
27:51 Ces trois pays sont très attachés.
27:53 L'islam est une religion universaliste
27:56 qui croit à l'égalité entre tous les hommes
27:59 du moment qu'ils soient musulmans.
28:01 Ils ne voient pas leur couleur de peau.
28:04 C'est pour ça que le militant noir américain Malcolm X
28:08 s'est converti à l'islam.
28:10 Il a été élu par ses pays.
28:12 Mais il y a une autre raison,
28:14 qui est tellement systémique,
28:16 tellement omniprésent,
28:18 qu'eux-mêmes ne le voient même plus.
28:20 Ils ne voient pas les lunettes sur le nez.
28:23 Parfois, ça devient un peu choquant.
28:26 Miss Algérie.
28:27 Sur les réseaux sociaux, en 2019,
28:29 on a dit qu'il fallait retourner au Hamam,
28:32 te blanchir la peau.
28:33 C'était épouvantable.
28:35 Le gouvernement tunisien a financé,
28:37 notamment sur les réseaux sociaux,
28:40 une publicité pour dénoncer la manière
28:42 dont le parler populaire évoque les Noirs.
28:45 Il y a plusieurs arabes,
28:47 littéraire notamment,
28:49 mais il y a l'arabe pratiqué dans les pays du Maghreb.
28:52 Un Noir, ça se dit "kahlouj",
28:54 quelqu'un qui met du col noir,
28:56 on peut dire aussi "zingue", "couleur de charbon".
28:59 C'est assez péjoratif.
29:01 Mais l'expression populaire, c'est aussi "habd",
29:05 c'est-à-dire "esclave".
29:07 Même à leurs compatriotes,
29:08 ils parlent d'esclaves.
29:10 Donc, évidemment, on voit bien pourquoi c'est refoulé.
29:14 C'est refoulé pour une raison simple.
29:16 Ca fait référence à un autre tabou de ces pays.
29:19 C'est pas moi qui le dis,
29:21 c'est feu l'anthropologue algérien Malek Chebel
29:24 qui dit qu'en terre d'islam,
29:26 l'esclavage est un tabou bien gardé.
29:28 Effectivement, il est bien gardé.
29:31 L'immigration a fait traverser à la Méditerranée ce racisme.
29:35 En mai 2021, une vidéo est devenue virale, stupéfiante.
29:38 On voyait un livreur d'origine algérienne
29:41 qui disait à son client "espèce de sale noir,
29:44 "pendant 800 ans, on vous a vendu comme du bétail
29:47 "et je te toucherai pas avec un bâton."
29:49 Heureusement, il a été sanctionné par les tribunaux.
29:53 Et l'influenceur Bassem, par exemple,
29:55 à longueur de vidéo,
29:57 va fustiger les "beurettes" à Carlouche.
29:59 C'est complètement fou.
30:01 Effectivement, on ne veut pas voir un racisme qui s'étale,
30:05 qui a l'air limite assez content de lui.
30:08 -Vous nous dites qu'il existe un véritable tabou
30:11 dans les pays du Maghreb autour de ce racisme antinois.
30:14 Vous nous avez expliqué pourquoi.
30:16 Mais au fond, ce discours de repentance de l'Occident,
30:20 on en parle assez régulièrement,
30:22 est-ce que c'est un discours absurde ?
30:24 D'ailleurs, on parlera dans un instant avec Mathieu Bocote
30:28 d'un reproche qu'on a fait au gouvernement
30:31 à une vidéo raciste par rapport à un hommage à Martin Luther King.
30:34 On en parle dans un instant.
30:36 Il se jugeait raciste.
30:38 -Oui, mais effectivement, c'est intéressant.
30:41 C'est deux salles, deux ambiances.
30:43 Il y a un racisme qui s'affiche et on ne peut pas le voir.
30:46 On doit traquer quasiment avec un microscope.
30:49 -Et l'Occident dans tout ça ?
30:51 -L'Occident, en réalité,
30:52 c'est pas que l'Occident n'aurait rien à se reprocher.
30:56 La traite négrière a existé.
30:57 L'esclavage a été pratiqué à grande échelle.
31:00 Le racisme scientifique a été théorisé en Occident.
31:04 Le génocide hitlérien, c'est vrai.
31:06 Mais l'idée que le mal serait l'apanage de l'Occident,
31:09 le comble du racisme,
31:11 c'est d'imaginer que le racisme aurait une couleur
31:14 et que cette couleur serait exclusivement la couleur blanche.
31:18 Ni le racisme, ni la conquête coloniale,
31:20 ni l'esclavage ne sont des exclusivités européennes.
31:23 S'il y a une exclusivité européenne,
31:26 c'est la culpabilité qu'on conçoit.
31:28 Quand j'étais petit, on m'a expliqué
31:30 que la traite atlantique, la traite négrière,
31:33 c'était la plus grave.
31:35 L'Europe n'a pas inventé l'esclavage,
31:37 mais on l'a pratiqué à une telle échelle que c'était inouï.
31:41 Un livre que je recommande, "Les traites négrières",
31:44 c'est un historien, Olivier Pré-Pétret-Grenouillot,
31:47 qui a parfaitement expliqué le mécanisme.
31:50 Il dit qu'il y a 3 traites au moins.
31:52 Il y a la traite atlantique,
31:54 la traite interafricaine
31:56 et la traite arabo-musulmane.
31:58 Les deux autres alimentaient la première.
32:01 Parce que la traite atlantique a duré 3 siècles,
32:04 les autres ont duré 7 siècles,
32:06 elles ont créé encore plus de dégâts.
32:09 Autre chose qui est un refoulé absolu,
32:12 c'est un autre auteur que je recommande,
32:14 l'anthropodologue sénégalais Tidiane Ndiaye.
32:18 On va peut-être voir le livre.
32:20 Il parle de génocide voilé.
32:21 Ce livre est remarquable.
32:23 Il y a quelque chose, un aveu qui est formulé,
32:27 c'est que ces Noirs qui ont été kidnappés,
32:30 transformés en esclaves dans les pays musulmans
32:33 ont eu peu de descendance.
32:34 Pour la plupart d'entre eux, les hommes étaient émasculés.
32:38 C'était vraiment un crime d'une violence inouïe.
32:42 Mais bien sûr que ni le monde arabo-musulman,
32:46 ni le monde africain, ni le monde blanc
32:48 a le monopole de cette violence ou de ce mal.
32:51 Il faut aussi se souvenir d'une chose,
32:54 que l'Occident a commis des atrocités à grande échelle,
32:58 mais l'Occident a aboli l'esclavage,
33:00 et l'Occident est la 1re civilisation
33:03 à conceptualiser le racisme, mais aussi l'antiracisme.
33:06 Dans les écoles, on savait,
33:08 jusque dans les années 60,
33:10 avant les manuels scolaires,
33:12 que c'est la colonisation qui a commis des crimes,
33:15 mais c'est la colonisation française,
33:18 la colonisation britannique,
33:20 là, on voit le drapeau français, Brazza.
33:23 Ces savorniants de Brazza, qui brandit le drapeau français,
33:26 ont été envoyés par la France et ont libéré les esclaves.
33:30 Dans l'Ouest africain,
33:32 le Congo-Brazzaville porte le nom d'un colonisateur en Afrique,
33:36 parce qu'il a empêché ces radzias,
33:38 ces radzias, c'est des musulmans qui rentraient,
33:41 des arabo-musulmans, des yéménites,
33:44 qui raptaient les Africains
33:46 et qui les vendaient comme esclaves à Zanzibar.
33:49 -Moralité.
33:51 -L'Occident n'a pas le monopole du mal,
33:53 mais il a manifestement le monopole de la culpabilité.
33:56 Madame Taubira a bien fait de la traite
33:59 un crime contre l'humanité, c'est une loi de 2001,
34:02 mais elle a tenu à ce qu'on n'évoque pas
34:05 la traite interafricaine et la traite arabo-musulmane.
34:08 Pourquoi ?
34:09 Parce que sinon, ça aurait fait peser
34:12 tout le poids sur les jeunes musulmans en France
34:15 de l'héritage des méfaits des Arabes.
34:17 Je pense qu'elle ne se rend pas compte,
34:20 cette brave Madame Taubira, dans son émiplégie mémorielle,
34:23 qu'elle poursuit quelque chose
34:25 qui ressemble à de l'ethnocentrisme,
34:28 cette folie de l'Occident,
34:30 consistant à vouloir porter sur soi tous les péchés du monde.
34:33 -Merci, Guillaume, pour ce regard sur ce racisme du Maghreb.
34:41 A l'heure où le référendum est évoqué,
34:44 on le disait tout à l'heure,
34:46 on va s'arrêter sur le référendum du général de Gaulle,
34:49 celui par lequel on réaffirmait le pouvoir,
34:52 celui par lequel on pouvait aussi perdre le pouvoir.
34:55 Quelle est l'histoire de ce référendum
34:57 qui fait tant peur à la France aujourd'hui ?
35:00 -Le général de Gaulle, je dirais que ça a été son arme
35:04 dès 1945, et j'expliquerai pourquoi et comment.
35:08 Le principe du référendum, c'est le plébiscite.
35:11 Alors ça, c'est l'Antiquité, aussi bien à Athènes qu'à Rome,
35:15 et quand on avait un homme au pouvoir
35:17 qui cherchait à affirmer son autorité,
35:20 il faisait quoi ? Il faisait appel au peuple.
35:23 Il n'y avait rien de plus respectable que ça.
35:26 Et puis après, il y a le courant des Lumières,
35:29 et ce courant des Lumières voit apparaître cette plume,
35:34 grande référence de la Révolution, c'est Jean-Jacques Rousseau.
35:38 Et Jean-Jacques Rousseau, il dit quoi ?
35:41 "Toute loi que le peuple en personne n'a pas ratifiée,
35:44 "ce n'est pas une loi."
35:46 Qui n'a pas son petit Rousseau dans sa poche ?
35:49 Robespierre et les autres.
35:51 Et en 93, dans la Constitution, on se sert de ce principe,
35:55 mais ce n'est pas le mot "référendum" que l'on utilise.
35:58 On dit "on fait appel au peuple".
36:01 On essaie d'avoir l'avis du peuple.
36:04 Et l'un de ceux qui va le plus utiliser ce principe de référendum,
36:09 eh bien, c'est Bonaparte, d'abord.
36:12 Le 18 brumaire, comment le 18 brumaire,
36:15 ce coup d'Etat, il peut être certifié ?
36:18 Eh bien, en appelant au peuple.
36:20 Et il y a le consulat, l'Empire.
36:22 On en appelle au peuple.
36:24 Peuple, fais de moi, parce que c'est ton avenir
36:28 que je t'offre en splendeur.
36:30 Eh bien, hop, il y a le référendum et l'Empire.
36:34 Le principe est repris par son neveu,
36:39 celui qui deviendra Napoléon III.
36:42 Napoléon III, il fait son coup d'Etat.
36:44 Et alors, là, il dit,
36:45 "la France a compris que je n'étais sorti de la légalité
36:50 "que pour entrer dans le droit.
36:52 "Plus de 7 millions de suffrages viennent de ma poudre."
36:56 Oui, parce que c'est extraordinaire.
36:57 Là, le peuple, à 80 %, pratiquement,
37:01 admet le coup d'Etat de Napoléon
37:05 et il devient Napoléon III.
37:08 -Par référendum. -Par référendum.
37:10 Alors, que se passe-t-il en 1940 ?
37:12 Alors, tout ça a marqué.
37:14 C'est-à-dire qu'au moment de la Troisième République,
37:17 dans l'esprit des uns et des autres,
37:19 qui veulent à nouveau une démocratie,
37:22 qu'il n'y ait plus la restauration,
37:24 qu'il n'y ait plus la patte de l'empereur,
37:26 que l'on soit dans la volonté du peuple, justement.
37:29 Le référendum, c'est pas bien fait,
37:30 puisqu'il a été utilisé par ceux qui voulaient avoir un pouvoir fort.
37:33 Alors, le référendum, il est plutôt mis de côté.
37:37 Et le général de Gaulle, en 1945,
37:42 il ne veut surtout pas reconnaître ce qui s'est passé.
37:44 Vichy, Vichy, ça n'a pas existé.
37:46 Jamais il n'y a eu un pouvoir, une sorte de Quatrième République.
37:50 Donc, pour lui, c'est toujours la Troisième République
37:53 et la Constitution de la Troisième République
37:55 qui permet de régenter la France.
37:58 Mais cette Troisième République, elle est dépassée.
38:01 Et il dit, "Nous allons organiser un référendum,
38:05 demander au peuple s'il est d'accord
38:08 pour qu'une nouvelle Constitution apparaisse."
38:12 Et ce qui est donc proposé au peuple,
38:16 enterriné, premier référendum et un deuxième référendum,
38:19 c'est-à-dire que le premier, c'est, oui, il faut une nouvelle Constitution,
38:22 et conséquence de cela,
38:25 nous aurons un vote acceptant la Constitution
38:29 telle qu'elle aura été élaborée.
38:32 Et puis en 1958, de nouveau, il va utiliser ce principe du référendum.
38:38 Il l'utilisera huit fois.
38:40 Alors, il y a en janvier 1961,
38:44 concernant l'autodétermination de l'Algérie.
38:49 Il y a également son pouvoir, le suffrage universel.
38:53 En janvier 1961, à la télévision,
38:57 "Rosset, Rosset,
39:00 j'ai besoin de savoir
39:03 ce qu'il en est dans les esprits et dans les cœurs.
39:08 Je me tourne vers vous.
39:11 C'est à vous de décider."
39:13 Et quand il obtient la victoire,
39:15 alors, c'est intéressant, parce que ça permet de rebondir
39:17 sur ce que disait tout à l'heure Matthieu
39:19 sur la notion du président actuellement
39:22 qui veut un consensus des partis.
39:25 Il dit "Vous avez scellé
39:28 la condamnation du régime désastreux des partis."
39:33 C'est-à-dire qu'il condamne les partis.
39:36 La lutte de De Gaulle a toujours été contre les partis.
39:39 C'est pourquoi il a accompagné à chaque fois ce référendum.
39:43 Il a assujetti "Si il n'est pas voté, je me démettrai."
39:48 Et c'est ce qui se passe en 1969.
39:51 Alors forcément, il y en avait beaucoup qui disaient
39:52 "Vous voyez, c'est vraiment l'homme de l'autoritarisme
39:56 parce qu'il fait en sorte de mettre de côté les parlements.
40:01 Il veut simplement avoir une affirmation
40:04 de reconnaissance de son pouvoir et uniquement de son pouvoir."
40:09 C'est donc un dictateur caché.
40:11 Ça sera repris après ce référendum,
40:13 mais avec beaucoup moins de courage.
40:16 Alors là, on revient peut-être au principe plus teinté.
40:19 C'est pas parce que je vous demande d'approuver une décision
40:22 qu'éventuellement, je dois me retirer.
40:24 Il avait ce courage-là.
40:26 Ça sera utilisé par Mitterrand.
40:27 Ça sera utilisé également...
40:30 Il n'y a que Sarkozy qui passe à travers.
40:32 Sarkozy n'utilise pas le référendum,
40:34 ce qui est extraordinaire.
40:36 - Il en efface un. - Oui.
40:37 Mais il efface, c'est ce que j'allais dire,
40:40 mais il n'en a pas organisé un.
40:42 Il efface celui de 2005,
40:45 où là, on avait déterminé contre l'Europe.
40:48 C'était le vote de Maastricht.
40:53 Et on a dit non. Et pour autant, à la fin,
40:56 les politiques se sont arrangés
40:58 pour que ce soit leur décision qui l'emporte
41:01 sur cette volonté du peuple.
41:03 - Merci pour ce regard sur l'histoire du référendum.
41:05 Je ne sais pas qui veut répondre,
41:07 mais est-ce que ce n'est pas parce qu'on a eu
41:09 cette explosion des sondages qu'on n'a plus besoin de référendum ?
41:12 - C'est le contraire.
41:14 Il n'y a rien de plus facile à manipuler qu'un sondage.
41:17 C'est le lieu d'une manipulation permanente.
41:20 Le référendum permet un appel direct au peuple.
41:22 Les référendums surprennent souvent les sondages annoncés
41:26 car le peuple mobilisé peut prendre une autre décision
41:30 que celle qui était dans la tête des sondeurs.
41:31 - Pour compléter ce que dit Mathieu,
41:34 il y a toujours des écarts énormes
41:37 en dépit des techniques plus sophistiquées qu'utilisent les sondeurs
41:40 entre les résultats d'un sondage et des urnes.
41:42 On le voit élection après élection.
41:43 Et deuxième différence majeure, un sondage n'engage à rien.
41:47 Une élection, il y a des conséquences derrière.
41:49 - Ce référendum n'engage à rien.
41:52 Ce qui est extraordinaire, c'est que le général de Gaulle
41:55 prenait des points importants.
41:57 Sur l'immigration, je pense qu'il aurait organisé un référendum.
42:01 Tandis que là, on parle de référendum, de référendum,
42:03 mais c'est simplement pour essayer de se trouver un petit crédit
42:06 avec des questions anodines.
42:08 - Il y a des sodas sans sucre, des référendums sans peuple,
42:11 des référendums sans efficacité, des référendums à blanc.
42:14 - En tout cas, ce soir, Emmanuel Macron a réuni
42:18 les partis politiques, en tout cas certains,
42:21 à la maison d'éducation de la Légion d'honneur.
42:24 Ce qui est intéressant, on va s'arrêter avec vous,
42:26 c'est que ce n'est pas n'importe quel endroit, cet endroit.
42:29 C'est un endroit où il y a une école très...
42:31 Oui, on entend un petit fond.
42:32 Ça chante ou bien ça... - Ça chantonne.
42:34 - Ça chantonne. La vie est belle ici à Seigneux.
42:37 - Beaucoup de joie dans les couloirs.
42:38 - Ce qui est intéressant, Charlotte,
42:40 et on va s'arrêter avec vous,
42:41 c'est que c'est une école hors du commun.
42:43 Une école de rigueur, de discipline, d'excellence,
42:47 de très bons résultats.
42:48 Une école où, par exemple, à la maison d'éducation
42:52 à Saint-Germain-en-Laye, il y a le drapeau français,
42:55 qui est hissé, ou une école où il chante la marseillaise.
42:58 Mais quelle est cette école
42:59 où sont rassemblées les partis politiques ce soir ?
43:03 - C'est une école qui se...
43:05 C'est une maison d'éducation de la Légion d'honneur.
43:07 On a en effet le lycée à Saint-Denis,
43:09 où va Emmanuel Macron.
43:10 Vous le parliez de la maison d'éducation des loges
43:12 qui est à Saint-Germain-en-Laye, qui accueille les collégiennes.
43:15 C'est d'abord un cadre, là, en l'occurrence,
43:18 là où va le président de la République.
43:19 C'est un cadre à la fois magnifique, c'est sublime,
43:22 et c'est chargé d'histoire,
43:23 ce qui n'est pas anecdotique pour un cadre d'enseignement.
43:26 Je sais que l'esthétique a déserté nos vies habituelles,
43:30 mais quand vous voyez certains lycées nouveaux,
43:31 vous vous dites que ça ne va pas les aider à grandir
43:34 et à chercher le beau dans l'éducation elle-même.
43:37 C'est situé dans une ancienne abbaye royale de Saint-Denis.
43:42 Il y avait des moines pendant tout le Moyen Âge
43:43 qui étaient chargés de veiller sur la dépouille de Saint-Denis.
43:46 Ça a été déserté par les congrégations
43:50 au moment de la Révolution, pour faire simple,
43:52 un peu avant, peu importe.
43:53 Et ensuite, ça a été transformé en maison d'éducation
43:56 par Napoléon Ier.
43:58 Alors lui, il était soucieux de parfaire l'éducation
43:59 des jeunes filles en France,
44:02 et il a donc confié cette maison pour les filles,
44:06 petites filles et arrière-petites filles,
44:08 de légionnaires, c'est-à-dire porteurs de la Légion d'honneur,
44:11 civils ou militaires, peu importe.
44:13 Alors aujourd'hui, ça reste vrai,
44:15 il faut être fille, petite fille ou arrière-petite fille,
44:17 de quelqu'un qui a reçu la Légion d'honneur,
44:19 l'Ordre national du mérite, et/ou la médaille militaire.
44:22 Alors c'est beaucoup plus vaste que ce qu'on imagine,
44:24 notamment sur le terrain de la mixité sociale,
44:26 on y reviendra.
44:28 Ensuite, c'est une école qui se caractérise,
44:30 on va dire, par un projet éducatif
44:33 qui est décliné par la maison elle-même en six points.
44:36 D'abord, l'apprentissage des savoirs,
44:37 c'est ce qui m'intéresse le plus aujourd'hui
44:38 dans une école, évidemment.
44:40 Alors, il est demandé, c'est la première ligne sur le site,
44:42 tout le monde peut aller vérifier,
44:44 c'est la première ligne, il est demandé un investissement
44:46 important aux jeunes filles qui sont dans ces établissements.
44:50 Ça a l'air de rien, mais c'est quand même important.
44:52 L'exigence est constante à toutes les lignes,
44:54 vous pouvez chercher dans tous les discours.
44:56 Vous avez des études surveillées tous les soirs,
44:58 en plus des cours pour faire les devoirs correctement,
45:01 des examens blancs tous les samedis matins,
45:03 avec des notes,
45:04 le truc a déserté toutes les autres écoles
45:05 parce que c'était horrible,
45:07 bon, ben, il y a des notes,
45:08 il y a un uniforme, vous l'avez dit,
45:09 ce sont des jeunes filles qui apprennent à faire la révérence
45:11 à leurs professeurs,
45:12 vous avez des tableaux d'honneur et des tableaux de comportement
45:14 qui sont régulièrement rendus,
45:16 donc vous avez tout ce qu'on avait avant,
45:20 dans l'école d'avant, en fait,
45:21 qu'on voit dans les films ou dans les livres.
45:23 Ensuite, ils insistent énormément
45:25 sur la culture artistique et musicale,
45:27 je vous parlais de l'esthétique, c'est extrêmement important,
45:29 même dans l'enseignement,
45:30 vous avez la pratique d'un instrument,
45:31 vous avez des professeurs qui sont recrutés,
45:33 le théâtre, la danse, la musique, énormément,
45:35 notamment dans le collège, d'ailleurs,
45:37 mais au lycée, c'est poursuivi.
45:39 Vous avez un des piliers du projet éducatif,
45:43 c'est le dépassement de soi.
45:44 Alors là, on vous explique l'exigence,
45:46 le mérite individuel, l'estime de soi
45:49 et le respect des autres,
45:50 ainsi que le développement du goût de l'effort
45:52 qui est réclamé aux enfants.
45:54 Là, c'est pareil, l'effort, bon courage pour aller le trouver,
45:57 dans les plaquettes du ministère de l'Éducation nationale.
45:59 C'est pourtant un collège et un lycée public,
46:01 je précise, évidemment.
46:03 Ensuite, vous avez la solidarité entre élèves,
46:04 l'entraide qui est vraiment au cœur
46:06 de la manière dont on travaille,
46:08 les plus doués aident,
46:09 les moins doués ou les plus...
46:12 ont difficulté dans le système scolaire.
46:14 L'ouverture au monde, alors ça, très intéressant,
46:16 parce que l'ouverture au monde, ça peut tout et rien dire.
46:18 Et bien là, il y a des échanges qui sont organisés
46:20 avec des établissements, je cite,
46:21 "qui partagent la même approche éducative",
46:23 pour pas que les élèves aillent se perdre ailleurs.
46:26 Et c'est donc la découverte directe d'autre chose.
46:29 Ce n'est pas une imposition de propagande
46:31 passée à la moulinette idéologique,
46:34 c'est vraiment la découverte du monde tel qu'il est,
46:36 pas tel qu'on le rêve.
46:38 Et enfin, le devoir de mémoire.
46:39 Il y a l'apprentissage de l'histoire, évidemment,
46:41 pour former des intelligentes prêtes à affronter le présent.
46:44 La conscience du devoir de mémoire,
46:46 puisque ce sont des jeunes filles qui héritent
46:48 aussi des mérites de leurs aïeux, on va dire,
46:51 et la participation à des cérémonies officielles du pays,
46:55 qui, voilà, tout ça, fait un projet éducatif.
46:58 Et l'ambition, tout simplement, l'ambition de cette école,
47:00 je les cite, "fidèle à la devise du premier des ordres nationaux,
47:03 honneur et patrie,
47:05 l'éducation qui est donnée a pour but d'inspirer aux élèves
47:07 l'amour de la patrie, la liberté,
47:09 ainsi que le sens de leurs devoirs civiques et familiaux,
47:12 et de les préparer par leur instruction
47:14 et la formation de leur caractère
47:15 à s'assurer une existence digne et indépendante."
47:18 -On dit que ce sont les jeunes filles
47:21 les mieux éduquées de France.
47:23 Ce que vous décrivez semble sorti d'un autre temps,
47:26 mais porte par ailleurs des fruits.
47:27 Quels sont les résultats de cette école ?
47:30 -Alors, par rapport à ça, on dirait, c'est un lycée
47:33 ou un collège même extrêmement élitiste.
47:35 Il y a la condition de base.
47:37 Ensuite sont examinés les résultats scolaires
47:39 et la motivation de l'enfant, qui vont de père, évidemment.
47:42 Et je vous parlais tout à l'heure de la mixité sociale,
47:45 qui est une préoccupation,
47:46 mais pour une fois, il s'agit réellement de mixité sociale.
47:49 -On a l'impression que c'est élitiste.
47:51 -C'est élitiste dans l'exigence qui est portée aux élèves.
47:54 Mais vous savez, l'élitisme par l'exigence devant les élèves,
47:57 ça veut pas dire qu'il faut venir de quelque part.
48:00 Ça veut dire qu'en revanche, tout le monde est appelé
48:02 à arriver au même endroit.
48:03 C'est deux choses extrêmement différentes.
48:05 Et là, l'établissement vous dit,
48:06 le recrutement s'attache à respecter l'égalité
48:09 en portant une même attention à tous les dossiers,
48:11 en accordant des aides financières aux familles les moins favorisées
48:14 et en veillant à une représentation
48:15 de toutes les catégories socioprofessionnelles.
48:18 Donc on va pas aller vous chercher des minorités sur tous les terrains
48:20 en en inventant tous les jours.
48:22 C'est simplement qu'en effet,
48:23 le positionnement socio-économique dans la société
48:28 et la profession de vos parents
48:29 ne doit pas arrêter l'exigence de réussite.
48:31 Ça s'appelle la méritocratie à l'ancienne, si je puis dire.
48:34 Ça a toujours été ça.
48:35 Et en effet, vous le disiez, 2023, 100 % de réussite au baccalauréat,
48:39 99 % de mentions, donc 47 % de mentions, très bien.
48:43 Et ça dure depuis des années et des années.
48:45 Y a-t-il quelque chose à retenir du choix de cette école
48:48 par Emmanuel Macron ?
48:49 -Il y a quelque chose à retenir ? -A quelques jours de la rentrée.
48:52 Est-ce qu'il y a quelque chose à retenir du choix d'Emmanuel Macron
48:54 d'aller dans cette école ? On aimerait bien.
48:56 On aimerait vraiment bien.
48:57 Surtout qu'Olivier Véran, qui est porte-parole du gouvernement,
48:59 nous disait, il a parlé d'un choix pour aller dans cette école,
49:01 d'un choix à portée symbolique, je le cite,
49:04 celui de la méritocratie, justement.
49:06 Alors, puisse ce symbole irriguer les couloirs de l'éducation nationale ?
49:10 En effet, parce qu'on peut pas s'empêcher
49:13 d'avoir un petit sentiment de schizophrénie.
49:15 C'est-à-dire que quand vous voyez tout ça,
49:17 vous avez simplement une école qui coche toutes les cases
49:20 des méthodes et des outils qui ont été contestés,
49:23 abandonnés, combattus,
49:25 et quand parfois ils étaient évoqués, on va dire,
49:28 à l'éducation nationale, ils n'ont jamais été encouragés correctement.
49:32 Parce que, par ailleurs, je pourrais ajouter à ça, évidemment,
49:34 il y a un nombre de professeurs et un recrutement extrêmement pointilleux.
49:37 Vous avez des accompagnants pour les professeurs,
49:39 des accompagnants éducatifs qui sont, eux, aussi nombreux.
49:43 Vous avez une vraie prise en charge qui va avec le projet éducatif.
49:46 Alors, quand je vous parlais de sentiment de schizophrénie,
49:49 je vous disais, c'est un peu le même dans la conception de l'école
49:52 et le choix de cette école à la veille de la rentrée.
49:54 C'est un peu le même qu'on avait quand on apprenait
49:55 que Papa Indiège, je veux pas m'acharner,
49:56 mais avait ses enfants à l'école alsacienne,
49:59 que Gabriel Attal, actuel ministre de l'Éducation nationale,
50:02 ait passé lui-même par l'école alsacienne,
50:03 qui là, en l'occurrence, est une école privée.
50:05 Alors, se tromper est pardonnable,
50:07 mais faire systématiquement le choix pour ses enfants ou pour soi-même
50:10 d'un modèle d'éducation,
50:11 non seulement que l'on n'impose pas,
50:13 mais que l'on combat pour tous les autres enfants du pays,
50:16 là, c'est beaucoup moins pardonnable.
50:18 Alors, en effet, on a un modèle uniforme,
50:21 études, notes, exigences, travail, apprentissage,
50:24 simplement des gros mots,
50:26 mais simplement une école qui assume que sa mission principale
50:29 est de se concentrer
50:31 sur l'éducation de jeunes intelligences
50:34 à la liberté de l'adulte,
50:36 c'est-à-dire à l'esprit critique.
50:37 Leur donner tous les outils d'intelligence
50:40 pour qu'ils puissent ensuite aborder le monde avec la liberté
50:43 de pouvoir critiquer, de pouvoir avoir un regard critique
50:46 sur ce qui leur est amené.
50:48 Ça change un peu par rapport au discours.
50:50 C'est sûr que c'est pas l'école du développement durable
50:52 et de l'inclusion LGBT, là, on est loin.
50:55 Non, mais c'est extraordinaire, parce que c'est redonner
50:58 cette ambition qui était celle des révolutionnaires,
51:02 de faire en sorte que l'esprit de l'enfant
51:05 puisse connaître l'éveil
51:07 et que l'on puisse offrir à tout un chacun
51:09 cette amplitude de la réalisation de sa propre intelligence.
51:13 Toutes les écoles de France devraient prendre exemple sur cette école.
51:16 Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les internautes
51:18 sur les réseaux sociaux.
51:20 Des internautes qui ont vivement réagi aujourd'hui.
51:22 Un lien avec, justement, le ministère de l'Éducation nationale.
51:25 Très intéressant.
51:26 Hier, 28 août, on commémorait le "I have a dream"
51:30 de Martin Luther King, 28 août 1963.
51:33 Qu'est-ce qui se passe ?
51:34 Le ministère de l'Éducation nationale fait une vidéo
51:36 avec de jeunes adolescents, une vidéo formidable
51:39 pour rendre hommage à Martin Luther King.
51:41 "I have a dream, I have a dream, I have a dream."
51:43 Mais les enfants sont tous blancs et ça pose problème.
51:47 Racontez-nous ce qui s'est passé et pourquoi cette indignation.
51:50 Point de départ, vous me permettrez de mentionner.
51:52 Je suis fasciné de voir à quel point les Français
51:54 ont l'habitude de s'approprier l'histoire américaine
51:56 pour s'y dissoudre.
51:57 Martin Luther King est un personnage immense
51:59 de l'histoire américaine.
52:01 Son message a surement une portée universelle,
52:03 mais il est ancré dans l'histoire américaine.
52:05 Et quand on décide de l'imposer à la jeune génération française,
52:09 comme si la France avait elle-même le passé
52:12 de discrimination et de ségrégation raciale
52:13 qu'ont connue les États-Unis et plus encore le sud des États-Unis,
52:16 on appelle ça une américanisation mentale
52:19 ou vous pouvez appeler ça aussi la colonisation mentale
52:21 à l'américaine portée par le ministère
52:24 de l'Éducation nationale.
52:25 Premier point.
52:26 Cela dit, cela dit,
52:28 cette vidéo est là.
52:29 Il y a un scandale, vous l'avez mentionné.
52:31 - Était. - Ah oui, était.
52:32 Vous avez raison, parce qu'elle a été retirée.
52:34 Je reviendrai.
52:35 - Pendant la journée, elle a été retirée.
52:36 - Alors, cette vidéo, bon, c'est pas...
52:38 Les jeunes sont évités à reprendre à leur manière
52:41 le discours de Martin Luther King.
52:42 Donc chacun dit "I have a dream",
52:44 mais ensuite pose ses propres rêves
52:46 plutôt que le rêve de Martin Luther King.
52:48 Donc les uns disent "Je rêve d'un monde
52:49 où il n'y aura pas de différence entre les petits et les gros,
52:51 entre les minces et ceux qui ne sont pas minces,
52:54 entre les chrétiens et les musulmans".
52:55 Bon, faites la liste de toutes les différences
52:57 que notre époque peut inventer.
52:58 Moi qui ne parle pas souvent d'appropriation culturelle,
53:01 je trouve qu'il y a quand même un délire là-dedans.
53:02 Où est le délire?
53:03 C'est qu'on dit que toutes les différences inventées
53:05 par notre époque, eh bien, sont à plaquer
53:07 sur l'expérience traumatique des Noirs américains.
53:10 Je m'excuse, mais si vous vous sentez persécuté
53:12 parce que vous vous sentez trop petit ou trop gros,
53:14 vous ne vivez pas l'équivalent de l'expérience
53:16 des Noirs américains sous l'esclavage et la ségrégation.
53:18 Je vous l'apprends.
53:20 Donc cette espèce de...
53:21 de plaquer la diversité contemporaine
53:24 sur l'expérience des Noirs américains,
53:26 c'est de la fraude intellectuelle et mentale.
53:28 Mais c'est pas ça le sujet apparemment aujourd'hui.
53:30 Le scandale n'est pas là.
53:31 Le scandale, où est-il?
53:32 Parce que tous les étudiants qui sont invités à réciter
53:35 leur propre version de "I Have a Dream" sont blancs.
53:39 Alors la question, on se dit,
53:40 "Mais pourquoi sont-ils tous blancs?
53:42 Est-ce qu'ils ont été choisis par un inspecteur raciste
53:44 à chapeau pointu qui regarderait,
53:46 serait à la recherche de blancs à sélectionner en tant que blanc
53:49 pour faire cette vidéo en hommage à Martin Luther King?"
53:51 Eh bien non.
53:52 Le résultat, c'est que ce sont des lauréats
53:54 d'un concours d'anglais.
53:56 Et ceux qui ont été les plus doués en anglais,
53:59 ceux qui ont remporté ce titre,
54:00 ont été invités à faire cette vidéo.
54:02 Il se trouve qu'au moment d'établir le critère
54:05 pour réussir ce concours et être lauréat,
54:07 on n'a pas précisé "Êtes-vous noir, blanc, mauve
54:09 avec des points verts, jaune, orange, bleu couleur citrouille?"
54:13 Non, on n'a pas demandé ça.
54:15 Ce qu'on a demandé, genre, c'est "Êtes-vous...
54:17 Avez-vous passé ce test de lauréat en anglais?
54:19 Êtes-vous le meilleur en anglais finalement?"
54:21 Et il se trouve que ce sont des étudiants "blancs".
54:24 Réaction sur les réseaux sociaux de la mouvance racialiste,
54:28 qui nous dit "Ah ah, le fait qu'ils soient tous blancs
54:31 est bien la preuve que ce pays, la France, est raciste."
54:34 Alors là, il y a quelque chose de fou.
54:36 Si on s'intéresse à Martin Luther King,
54:38 si on décide de se l'approprier...
54:40 - Rappelons que ça vient du ministère d'Éducation nationale.
54:42 - Mais bien sûr, c'est porté par l'État.
54:43 C'est pas porté par une association de...
54:46 Je sais pas, d'inconnus périphériques.
54:48 C'est porté par l'État.
54:49 Eh bien, le discours de Martin Luther King,
54:51 "I have a dream", qu'est-ce qu'il dit?
54:52 Il dit "Je souhaite un monde où nous nous définirons
54:55 au-delà, justement, de toute forme d'appartenance raciale."
55:00 Que nous disent les critiques de cette vidéo
55:02 prétendant s'inspirer de Martin Luther King?
55:06 Ils nous disent "Je n'aime pas ça,
55:07 parce qu'il n'y a pas assez de gens dans ce groupe
55:10 qui sont sur le mode de l'appartenance raciale.
55:12 Il manque un noir, il manque un asiatique,
55:14 il manque probablement un arabe,
55:16 il manque un latino, il manque un inuit,
55:17 il manque un roux, probablement.
55:19 Ne sous-estimons pas la sous-représentation des roux.
55:21 - Mais parce qu'on est habitués à ça, Mathieu Bocote.
55:23 - Ce qui est intéressant là-dedans,
55:25 c'est qu'ils nous disent "Au nom de Martin Luther King..."
55:27 - Toutes les pubs. Tout.
55:29 - Ah oui, ça, c'est l'imaginaire belléton des années 90.
55:31 Mais ce qu'on nous dit aujourd'hui, c'est "Au nom de Martin Luther King,
55:34 nous allons vous définir par votre race."
55:36 Ça, à l'échelle de l'histoire, on appelle ça
55:38 renverser le sème sens des discours.
55:41 Ces gens-là auraient besoin de passer à l'école
55:43 dont nous parlait Charlotte.
55:44 Mais ça va plus loin.
55:45 Il y a Mme Diallo, Rocherelle Diallo,
55:48 cette intellectuelle subtile du camp indigéniste,
55:50 qui nous dit "Martin Luther King était très critique
55:54 des blanches", l'écrit en inclusif, "progressistes.
55:58 Il leur reprochait d'être un obstacle
56:00 plus important que le Ku Klux Klan,
56:02 car il préférait une paix négative, l'absence de tension,
56:06 à une paix positive, la présence de la justice."
56:09 Alors Mme Diallo nous dit ici, dans ce tweet assez important,
56:13 que le véritable combat pour les antiracistes,
56:16 ce ne sont pas les racistes,
56:18 parce que les racistes sont caricaturaux.
56:20 Ce sont les républicains, les universalistes et les libéraux
56:23 qui, préparement vouloir voir le monde au-delà des races,
56:26 en fait, invisibiliseraient la structure de domination raciale
56:30 au coeur du monde occidental.
56:32 Je reviens sur une chose toute simple.
56:33 Aujourd'hui, cette vidéo a été condamnée. Pourquoi?
56:36 Parce qu'on a choisi les étudiants selon le mérite personnel
56:39 dans un examen d'anglais,
56:41 plutôt que sur le mode de la sélection raciale
56:43 en les traitant comme des quotas d'une communauté ou d'une autre.
56:45 - Alors pourquoi ils ont retiré la vidéo?
56:47 - Parce que le gouvernement a,
56:49 en fait, surtout le ministère, dans les circonstances, a capitulé.
56:52 Je cite en un instant le ministère,
56:55 qui annonce la retraite de la vidéo.
56:57 "À l'occasion des 60 ans du discours de Martin Luther King,
56:59 le ministère de l'Éducation nationale et de la jeunesse
57:01 a publié une vidéo valorisant le travail pédagogique
57:03 autour de l'engagement." Blablabla.
57:06 Il s'agit, puis ensuite il y a eu des réactions sur les réseaux sociaux,
57:09 "il s'agit d'une profession de foi des élèves pour un monde meilleur
57:11 en débutant par la NAFA or I have a dream,
57:13 face aux troubles suscités par cette vidéo."
57:16 Et à la violence de certains commentaires à l'égard des élèves
57:18 qui s'étaient investis avec enthousiasme dans ce projet,
57:21 le service communication du ministère a décidé de retirer
57:23 cette vidéo de ses réseaux sociaux.
57:25 Je traduis pour que ce soit clair.
57:26 Parce qu'on a insulté les enfants dans cette vidéo,
57:28 parce qu'ils étaient blancs, en tant que blancs,
57:30 ils n'avaient pas à être là, parce qu'on ne voulait pas les choisir,
57:32 parce qu'on aurait dû les choisir sur le mode du quota racial,
57:34 plutôt que sur le mode de la sélection dans l'OREA.
57:37 - Méritocratique.
57:38 - Eh bien, on l'a retirée.
57:39 Je note une chose, finalement, les racialistes ont gagné aujourd'hui.
57:42 Je note, soit dit en passant, que personne ne demande
57:44 quand il y a une majorité de Noirs dans une équipe sportive en France.
57:46 Ça arrive de temps en temps.
57:47 Ou de gens qui ne sont pas "blancs",
57:49 qui disent, il faut en finir avec cette équipe,
57:51 elle n'est pas représentative de la composition raciale de la population.
57:54 Personne, tous les gens, les Blancs, les Noirs,
57:56 qu'importe applaudissent en disant "bravo, la France a gagné".
57:58 Dans ce cas-là, cela dit, ça ne comptait pas.
58:00 On ne tenait pas à ce que les lauréats soient là.
58:02 On voulait des quotas, c'est gênant.
58:04 Et le ministère s'est couché, encore.
58:06 - Il avait bien commencé, quand même, le ministère, Gabriel Attal.
58:11 - Bon, allez. - Je ne crois pas que ça va le rendre.
58:13 Je pense qu'il faut distinguer ici le ministre du ministère.
58:15 On est davantage dans l'héritage Papendiaïe, ici,
58:17 que dans la suite Attal.
58:18 - Très bonne réponse. Vous êtes excellent.
58:20 On a un autre excellent, c'est Simon Guilin.
58:23 Demain, on va quand même essayer de parler du Gabon,
58:25 parce que c'est très, très intéressant.
58:26 On va laisser passer la nuit pour voir ce qui se passe au Gabon.
58:28 On travaille... Ça vous dit, demain ?
58:30 Allez, Guillaume, vas-y, pour chier. - On part au Gabon demain.
58:32 - On part au Gabon demain. Excellente suite de programme.
58:33 Pascal Brontin, un instant, tout de suite.
58:35 Simon Guilin, ça va ? - Ça va très bien.
58:37 Je me sens toujours très bien sur votre plateau, chère Christine.
58:39 - On est ravis de vous accueillir. Quelles sont les actus ?
58:42 - Emmanuel Macron réunit en ce moment
58:43 les chefs des partis politiques à Saint-Denis.
58:46 Une initiative politique d'ampleur
58:47 qui vise à bâtir des textes législatifs
58:49 et qui pourrait éventuellement conduire à des référendums.
58:52 C'est l'occasion d'avoir une discussion franche avec le président,
58:55 a notamment déclaré Jordan Bardella.
58:58 Et de leur côté, 3 des représentants de la NUPES
59:00 ont formulé une liste de 14 propositions au chef de l'Etat.
59:04 Ce chiffre à présent qui fait froid dans le dos.
59:06 Près de 2 000 enfants sont contraints de dormir dans la rue en France.
59:09 Faute de place d'hébergement d'urgence disponible ou adaptée,
59:12 c'est le triste constat fait par la Fédération des acteurs de solidarité
59:15 et Unicef France.
59:17 Un chiffre qui n'a jamais été aussi élevé depuis la mise en place
59:20 de ce baromètre, c'était il y a 5 ans.
59:22 Et puis le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres,
59:25 condamne fermement la tentative de coup d'Etat au Gabon.
59:28 -Le président réélu Ali Bongo a été mis à la retraite
59:31 après 14 ans au pouvoir.
59:33 Un groupe d'une douzaine de militaires a annoncé à la télévision
59:36 l'annulation de l'élection présidentielle.
59:39 Merci.
59:41 [SILENCE]