L'Heure des Pros 2 (Émission du 04/10/2023)

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Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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Transcript
00:00 Bonsoir à tous. Véronique Jacquet, Paul Melun, Louis de Raguenel et Gilles William Golnadel.
00:06 Bonjour. Vous connaissez la chanson d'Elie Mitchell, "Le Pape a dit".
00:10 - Le lac, l'amour. - Il y a là le Pape.
00:12 Exactement. Ce soir, le Pape a dit...
00:14 - Écologie. - Écologie.
00:16 Le Pape annonce l'apocalypse.
00:18 Le Pape, cri d'alarme du Pape.
00:20 Quelques semaines de la COP 28.
00:22 Le Pape est un homme politique.
00:24 Le Pape, désormais, s'intéresse plus manifestement à la politique que l'Eucharistie.
00:30 C'est vrai.
00:32 Les réactions au réchauffement climatique sont insuffisantes alors que le monde s'écroule.
00:37 Il est sur la position du secrétaire général de l'ONU, Guterres.
00:40 Le monde s'écroule.
00:42 Moi, je trouve qu'il y a un catastrophisme sur ce sujet, si vous me permettez.
00:45 Qui m'étonne.
00:47 Le monde s'écroule, donc a déploré le pas François.
00:50 Un promptif déplore le fait que la crise climatique n'est pas vraiment un sujet d'intérêt pour les grandes puissances économiques,
00:54 soucieuse du plus grand profit au moindre coût et dans les plus brefs délais possibles.
00:58 Je rappelle que la France, les émissions de gaz, on est à moins d'un pour cent.
01:01 Moins d'un pour cent.
01:03 J'veux bien qu'on arrête tout en France.
01:05 Dans ce texte, le Pape insiste sur les dégâts causés par l'intervention effrénée de l'homme sur la nature
01:09 et fustige le mode de vie irresponsable du mode occidental.
01:13 J'veux bien aussi, on n'a jamais vécu aussi vieux.
01:15 Alors évidemment, j'veux bien qu'on sauve la nature et qu'on tue les hommes.
01:17 C'est possible.
01:19 Pourquoi pas ?
01:21 Mais on n'a jamais vécu aussi vieux, effectivement, quand l'homme arrive quelque part, hélas !
01:25 Hélas !
01:27 Il industrialise, il détruit un peu la nature, donc faut trouver le bon juste milieu, bien évidemment.
01:32 Mais est-ce que c'est au Pape de dire ça ?
01:34 Surtout quand...
01:36 Plutôt que le monde s'écroule à cause de la crise climatique,
01:39 moi je dirais que peut-être le monde va mal parce qu'on ne respecte pas la création.
01:43 Peut-être que c'est ainsi qu'il fallait en parler, parce que si l'on parle, c'est parce que...
01:46 Qu'est-ce que vous appelez la création ?
01:48 La création, c'est-à-dire que pour l'Église catholique, il y a la création, la nature créée par le Créateur.
01:54 Et on voit bien qu'on la défigure.
01:56 Aujourd'hui, le Pape parle parce que c'est la Saint-François d'Assise.
01:59 Saint-François d'Assise, c'est le patron, entre guillemets, des écolos, si l'on peut dire.
02:03 Mais la bonne écologie, c'est-à-dire le respect de la création telle qu'elle est voulue par le Créateur.
02:08 Et on se rend bien compte qu'elle est défigurée à travers bien des actes et bien des choses.
02:13 C'est pour ça qu'il parle de la sorte.
02:15 Est-ce que c'est son rôle ? Il y a un problème avec ce Pape pour certains catholiques.
02:20 L'autre jour, c'est les migrants, aujourd'hui, c'est l'écologie.
02:24 Je ne veux pas dire que c'est le Pape de la France insoumise. Je ne dis pas ça.
02:28 Non, je sais que vous ne le dites pas, mais il n'en est pas là.
02:30 Je ne le dis pas, bien évidemment.
02:32 Mais vous dites que ce n'est pas le Pape de la France insoumise.
02:35 Certains qui nous écoutent sont peut-être un peu agacés par le rôle politique de ce Pape.
02:38 En même temps, Jean-Paul II était très politique.
02:40 Non, mais tous les papes sont politiques. Moi, je n'ai pas de problème avec ça, parce qu'ils sont là aussi pour...
02:44 Un politique.
02:45 ... pour donner une note, un ton qui n'est pas forcément dans l'air du temps.
02:50 Moi, je n'ai aucun état d'âme. Je n'ai pas de problème par rapport à ça.
02:52 Moi, ce qui me gêne, c'est la sélection des sujets.
02:54 C'est-à-dire que sur les migrations, on l'a vu, on en avait déjà beaucoup parlé au moment de son déplacement à Marseille.
03:00 Il y avait une vraie faiblesse même sur le constat, la capacité de l'Occident à gérer ces phénomènes migratoires.
03:06 Et là, en plus, dans la même phrase, et vous l'avez citée la phrase, il pointe à chaque fois "c'est l'Occident".
03:10 En fait, il y a un vrai problème avec l'Occident.
03:12 Oui, parce que oui.
03:13 Parce qu'on est, en fait, on est le peuple, enfin la civilisation ancienne, très développée, qui s'est embourgeoisée selon lui, et qui est dépravée.
03:21 Enfin, je caricature un petit un peu, parce qu'on s'est dépravé dans l'argent, dans l'infinirisation de l'économie,
03:27 dans le fait que la production de richesse n'est plus tellement importante, puisqu'on exploiterait les pays du Sud.
03:32 Il est vraiment dans ce référentiel-là.
03:35 Et ça me permet de rebondir sur ce que disait Véronique Jacquet.
03:38 Promis, je fais court. Je sais que j'ai déjà fait trop long.
03:42 La vision de l'Église catholique qui a toujours été celle que Véronique a décrite, c'est quand même la nature au service de l'homme,
03:48 mais la nature qui doit être, si oui, au service de l'homme, mais charge à l'homme aussi de la perpétuer, de la transmettre,
03:54 et de faire en sorte qu'elle soit prospère.
03:56 Merci, vous avez vaincu votre temps de parole, je suis pas trop en délice.
03:59 Mais non, mais faites parler court.
04:01 Mais c'est des sujets complexes.
04:03 Oui, alors d'accord, faites une dissertation.
04:05 Oui, mon problème, ce n'est pas que le pape soit politique, c'est que le pape veut absolument d'être à la mode, à la dernière mode du temps.
04:15 Ce qui, bah si, je suis pour les migrants, je suis pour... là maintenant, il parle des climatosceptiques.
04:21 Les pires hérétiques, sus aux hérétiques, ce sont les climatosceptiques.
04:28 Alors je ne sais pas quelle est la définition pour le Saint-Père des climatosceptiques.
04:32 Je dois sans doute faire partie des hérétiques, puisque je crois au réchauffement climatique,
04:39 mais personne ne sait quantifier la part de l'homme dans le réchauffement climatique.
04:46 Ah là, je vous annonce qu'on va vous brûler.
04:48 Je suis un hérétique.
04:49 On brûle.
04:50 Au bûcher.
04:51 Je mérite le bûcher.
04:52 Au bûcher.
04:53 Est-ce que je peux dire un mot pour aller plutôt dans le sens du pape ?
04:55 Moi, je vais peut-être vous étonner, mais je pense qu'il est dans son rôle à parler de l'écologie.
04:59 Je pense que l'écologie est un sujet transpartisan, que ce n'est pas un sujet nécessairement politique,
05:03 que précisément, c'est la confiscation du sujet de l'écologie par une certaine écologie politique
05:08 qui, sous couvert de l'écologie, finit par vous parler de wokisme, etc.
05:11 Mais que le sujet du dérèglement climatique, il est fondamental, et que si le pape s'en saisit,
05:16 moi, ça me réjouit, et je pense que ça devrait faire un gros insu.
05:19 Je ne t'ai pas dit ça.
05:20 Je ne t'ai pas dit ça.
05:21 Moi, je parle de son sujet sur les climatosceptiques.
05:23 La dernière étape, ça va peut-être finir par faire le procès de Dieu.
05:29 Que fait Dieu ?
05:31 Le pape, ça va être ça, la dernière étape de ce pape Bergoglio.
05:35 Il va interroger.
05:37 Que fait le divin ?
05:39 C'est un pape sud-américain, je ne suis pas sûr qu'il comprenne tout à l'Occident.
05:43 Oui, en tout cas, il est en opposition, manifestement.
05:47 Alors, fermé à cause des trafics de drogue depuis plusieurs mois, l'université d'Aix-Marseille.
05:51 C'est quand même exceptionnel, ça.
05:52 L'affaire de la fac de Marseille, c'est exceptionnel.
05:54 Donc, elle est fermée à cause des trafics de drogue.
05:57 Une faculté en France.
05:59 Donc, depuis plusieurs mois, l'université Aix-Marseille alerte les autorités au sujet de l'insécurité
06:03 ressentie par les étudiants et le personnel.
06:05 Il y a des dealers qui sont là, devant la fac.
06:07 En conséquence, la fac d'économie va fermer une semaine à cause des trafics de drogue.
06:13 Bienvenue en France.
06:14 Voyez le sujet d'Audrey Bertheau.
06:16 Les portes resteront fermées.
06:20 À partir de vendredi soir et pendant une semaine, les élèves de la faculté du site Colbert à Marseille
06:26 devront rester chez eux en cause des trafics de drogue devant leur bâtiment.
06:31 Une décision qui passe difficilement du côté des étudiants.
06:34 Est-ce que c'est une bonne solution ? Je ne pense pas.
06:37 Parce que c'est plus compliqué à distance.
06:40 Déjà qu'on est à la fac, les cours magistraux, par exemple, ne sont pas obligatoires.
06:44 Donc, mettre des cours à distance, ça peut vraiment nous décourager à travailler.
06:48 Depuis plusieurs mois, les élèves sont contraints de vivre dans l'insécurité à cause des trafiquants.
06:53 Quand on reste à travailler tard le soir et qu'on sort, il est 18h30,
06:58 on sent bien qu'il y a quelque chose qui a changé par rapport à la journée.
07:01 Les habitants du quartier subissent également cette situation depuis la rentrée.
07:05 J'en ai marre de voir la figure, toujours les mêmes. Je ne passe plus par ici.
07:09 Ils sont dangereux, selon vous ?
07:11 Ils sont très dangereux, mais ils sont très malins aussi.
07:13 Sur place, la présence policière a été renforcée.
07:16 Ce qui rend le climat de plus en plus tendu.
07:18 Deux, trois fois par jour, nous les chassons, nous les harcelons.
07:21 Et c'est évidemment pour cela que, lorsque nous intervenons de cette manière-là,
07:26 les trafiquants, le climat de nervosité s'installe.
07:30 1500 étudiants et une cinquantaine de membres du personnel sont concernés par cette mesure.
07:35 Alors, avant de vous donner la parole, je voulais vous faire écouter quelques témoignages.
07:38 Le doyen de Marseille s'appelle Bruno De Creuze.
07:44 Le mécontentement est lié à l'insécurité, bien entendu.
07:47 Et cette insécurité, c'est une insécurité ressentie, mais c'est une insécurité aussi.
07:52 Et donc, il appartient, les décisions du conseil de la faculté,
07:55 comme celles du président de l'université, sont basées d'abord sur le bien-être des personnels,
07:59 le bien-être des étudiants. Et c'est ça qui nous semble très important.
08:03 Ce qu'on attend, et je suis certain que cela va se produire,
08:06 c'est que l'ensemble des acteurs, l'ensemble des partenaires que nous sommes,
08:10 en fait, pour ce quartier, s'assoient autour d'une table, d'une certaine façon,
08:14 et discutent de l'ensemble des solutions possibles, qui sont, encore une fois,
08:17 des solutions multidimensionnelles. Il n'y a pas de recette magique à ce type de situation.
08:23 - Donc, en fait, c'est parlé... - Je suis confondu, franchement.
08:27 - C'est pas à dire grand-chose. - Je suis confondu par ce verbiage,
08:30 mais notamment par M. Bouzard, qui explique, s'agissant des diverses, si j'ai bien compris,
08:35 qu'il les harcèle, il les harcèle, il les bouscule, mais il les arrête pas.
08:42 Ça doit pas s'arrêter à un certain moment, à divers, non ? Il les harcèle.
08:46 - Écoutez, Rudy Mana, mais ce monsieur là... - Il les chasse, il les harcèle.
08:49 - M. De Creuze, c'est formidable. - L'approche multidimensionnelle.
08:53 - C'est charabia ! - L'approche multidimensionnelle.
08:57 - C'est de charabia ! - Voilà, et...
09:00 - Il est content, il est très content. - M. De Creuze, il est doyen.
09:04 - Il est doyen de l'université, il est très content, il a parlé, on n'a rien compris.
09:08 Vous connaissez la phrase de Crisale, souvent que je cite dans "Les femmes savantes"
09:12 "On cherche ce qu'il a dit après qu'il a parlé".
09:16 - C'est pas moi, c'est Molière. - Lui, c'est un peu ça.
09:19 - On cherche ce qu'il a dit après qu'il a parlé.
09:22 - Eh bien, M. De Creuze, c'est ça. Écoutons Rudy Mana.
09:27 - La décision est quand même relativement étonnante.
09:29 Fermer une faculté, comme vous l'avez dit tout à l'heure, on a vu beaucoup de choses à Marseille.
09:34 Mais alors, celle-là, je ne m'y attendais pas et pourtant, elle arrive aussi.
09:37 Donc, en fait, la difficulté, c'est que depuis un an et demi, ça fait 20 ans qu'il y a un trafic de stups
09:42 qui vivote dans ce quartier, mais c'est un tout petit trafic de stups qui n'est pas présent tous les jours.
09:47 Et depuis un an et demi, ce trafic a été repris par des gros trafiquants
09:52 qui veulent s'implanter en centre-ville et du coup, ils ont, excusez-moi l'expression, un peu les reins insolides
09:57 et ils peuvent gérer les opérations de police que l'on fait tous les jours.
10:02 J'ai appelé un copain de la brigade spécialisée de terrain tout à l'heure qui m'a dit,
10:06 la semaine dernière, sur les 7 jours, on a interpellé 7 fois les trafiquants de stups.
10:10 - Il vous répond. - Oui.
10:13 - Il vous répond. Quel pays ? - Oui, on les a interpellés.
10:17 - En fait, phrase qu'on a dit, si vous ne changez pas votre approche, les mêmes causes produisent les mêmes effets.
10:26 - Effectivement, on est sur un logiciel déplacement à chaque fois des trafics.
10:29 - Mais ça ne changera rien. - C'est bien très inquiétant.
10:32 - On peut en parler demain, après-demain. Écoutez, par exemple...
10:35 - En liant avec le précédent sujet, c'était le Saint-Père qui disait que Marseille, c'était un modèle d'intégration.
10:41 - Écoutez, Yann Soltermann, qui est président de l'Uni, lui-même, c'est...
10:49 - Eh ben voilà, on en est là.
10:51 - Je pourrais dire comme Léon Citrone, j'ai perdu mes lunettes.
10:55 - Je tiens à rassurer ma famille.
10:58 - Je vais ramasser mes lunettes pendant qu'on va écouter M. Soltermann.
11:02 - Je suis assez pessimiste quant à la réouverture du site, dans la mesure où on ne pourra pas mettre un policier derrière chaque étudiant tout au long de l'année.
11:12 - Donc, espérons que les pouvoirs publics et la mairie de Marseille en particulier, l'administration de Benoît Payan, le maire de l'UPS marseillais,
11:20 ne s'est pas exprimé sur le sujet, n'est pas venu tâter la température, ne prend pas part aux négociations.
11:25 - Et on aimerait qu'ils se saisissent du sujet pour trouver une solution pérenne et permettre aux étudiants de venir étudier sans qu'il y ait ces problèmes de sécurité.
11:33 - Depuis le début de l'année, il y a eu 84 interpellations de trafiquants, de stupéfiants dans ce périmètre.
11:38 - Il y a quand même 1500 étudiants qui sont concernés.
11:41 - Il y a 170 enseignants et une cinquantaine de membres du personnel qui sont concernés par cette mesure, qui ne vont pas pouvoir travailler.
11:47 - Qu'est-ce que vous voulez faire ?
11:51 - Sur les... Combien d'interpellations ?
11:53 - 184 depuis...
11:55 - Mais après combien vont aller en prison ?
11:57 - On va voir qui va en prison.
11:59 - Oui, c'est une interpellation.
12:01 - J'ai dit 84, 84.
12:03 - 84 interpellations. Voilà, bon...
12:05 - La réponse est l'approche multidimensionnelle. Moi, je retiens, c'est le mot-clé, je crois, de ce sujet.
12:10 - Le fait de fermer la fac...
12:12 - Ça, c'est une bonne étude.
12:13 - Non, mais le fait de fermer la fac, c'est quand même la marque d'une défaite.
12:16 - Non, vous croyez ?
12:18 - Non, mais...
12:20 - Mais non, qu'il faut la rouvrir envers et contre tout.
12:22 - Ah, ben, et alors ?
12:24 - Et pourquoi pas ?
12:26 - Mais là, quand on les entend, on les entend parler de dialogue, on les entend parler d'insécurité...
12:30 - On va s'asseoir.
12:32 - On va s'asseoir autour d'une table.
12:34 - Un dialogue multidimensionnel.
12:36 - Et pas de politique de la chaise vide.
12:38 - Avec ça, on est mal.
12:40 - Mais non, mais bon...
12:42 - D'ailleurs, ça fait sourire, parce qu'en fait, c'est le décalage qui existe.
12:44 - On rigolait en pleurant, quoi.
12:46 - Oui, exactement.
12:48 - C'est pathétique.
12:50 - C'est des choses comme des actes de guerre, voilà.
12:52 - Madame Rousseau, qui est vice-présidente de l'université de Lille...
12:54 - Elle l'était.
12:56 - Elle fut vice-présidente de l'université de Lille.
12:58 - Ah oui, oui.
13:00 - Elle est candidate, malheureuse, à l'élection de Sciences Po.
13:02 - Je salue Laure Parra. La préfète a proposé une équipe de police permanente.
13:04 La fac doit donner sa réponse.
13:06 Dès demain, un équipage devrait être en place.
13:08 Laure Parra, qui, comme vous le savez, est notre correspondante permanente à Marseille
13:12 et qui est toujours extrêmement bien renseignée.
13:14 Je la salue.
13:16 Désormais, il n'y a plus une seule émission de télévision d'actualité, en tout cas,
13:20 sans qu'on parle des punaises de Lille.
13:22 Les punaises de Lille, il n'y a pas de recrudescence.
13:26 Clément Beaune a assuré aujourd'hui qu'il n'y avait pas de recrudescence des punaises de Lille dans les transports.
13:30 Vous savez que c'est la panique.
13:32 Certains, en tout cas, ne veulent plus aller au cinéma.
13:34 Certains ne veulent plus aller prendre les transports.
13:36 Le ministre chargé des Transports a demandé aux opérateurs de publier tous les trois mois
13:40 les données de cas signalés.
13:42 Je vous propose d'écouter Mathilde Ibanez.
13:46 Il ne faut pas entrer dans la psychose.
13:48 Voici les mots du ministre des Transports Clément Beaune.
13:52 Il a tenu d'abord à rassurer les usagers en faisant preuve de transparence.
13:56 Aucun cas de punaises de Lille n'a été avéré ces derniers jours,
14:00 suite aux nombreux signalements sur les réseaux sociaux,
14:03 transparents également dans les protocoles qui seront renforcés et publiés prochainement.
14:08 Je vous propose de l'écouter.
14:10 Renforcer et protéger, on doit renforcer nos actions.
14:12 J'ai aussi demandé aux opérateurs d'améliorer encore leurs protocoles,
14:16 d'intervenir plus rapidement.
14:18 C'est par exemple le déploiement de brigades de chiens qui sont la meilleure réponse de détection.
14:22 Ce sont les protocoles de nettoyage qui peuvent être renforcés et améliorés.
14:26 Ce ne sera pas exactement la même réponse dont on parle d'un train, d'un métro, d'un bus ou du transport aérien.
14:31 Mais dans chaque secteur, il doit y avoir un renforcement des actions.
14:35 Si un cas de punaises de Lille est avéré, le train sera directement mis en retrait pour être désinfecté.
14:41 Dans les prochains jours, Clément Beaune, le ministre des Transports,
14:44 m'a même recevoir les entreprises spécialisées dans ces nuisibles.
14:48 En tout cas, une chose est sûre, aucun cas de punaises de Lille n'a été constaté ces derniers jours.
14:53 Et je crois que monsieur Véran a bouclé la boucle aujourd'hui
14:56 en parlant des punaises de Lille liées au réchauffement climatique.
15:00 Tout ça est lié.
15:02 Tout ça est lié.
15:03 Oui, tout se tient.
15:05 Tout se tient.
15:07 Ce que dit le Gilles Cléquence, c'est le degré justement.
15:10 Je suis assez d'accord avec le ministre pour le coup quand il parle de psychose.
15:12 Ce qui m'inquiète moi dans cette société, ça me fait penser un peu au Covid et au débat qu'on avait sur le Covid.
15:16 Je trouve qu'on entre dans une société hygiéniste dans laquelle on a peur de tout, tout le temps.
15:20 Les punaises de Lille, certes, ça fait des boutons, ce n'est pas très agréable.
15:22 Mais enfin, ce n'est ni la peste ni le choléra.
15:24 Et on a l'impression que la France est à feu et à sang.
15:26 C'est horrible là quand même.
15:27 Hier, j'ai effectivement, à l'Assemblée nationale hier, je suis d'accord avec vous, certains ont parlé de peste peut-être.
15:35 Non, ce n'est pas le mot qui était utilisé, mais du désespoir.
15:38 Quand on voit Mme Panot avec sa fiole.
15:40 J'adorais avec les prouettes.
15:41 Non, ce n'était pas la peste brune.
15:43 C'était autre chose.
15:44 Ce n'est pas lié du tout au...
15:46 C'est quand il parle de Fabien Roussel.
15:47 On pouvait ne pas me dire...
15:49 Donc c'était désespoir.
15:52 Et je me suis permis de dire qu'il y a quand même une hiérarchie, ce que vous venez de dire là, Paul.
15:56 Évidemment que c'est extrêmement ennuyeux des punaises de lit.
15:59 Personne n'espère en avoir chez soi.
16:01 Ça pique.
16:02 Bien sûr.
16:03 C'est horrible.
16:04 Je préfère dormir avec trois punaises qu'avec deux scorpions par exemple.
16:07 C'est dans la série "C'est quoi le pire ?"
16:09 On est là pour les carambars.
16:11 Ce qu'il pourrait faire c'est une jambe en mousse.
16:14 C'est pareil.
16:15 Je viens pour ça.
16:17 C'est les carambars.
16:19 Je viens pour "C'est quoi le pire ?"
16:21 Je veux partager mes connaissances animales.
16:24 Ce qui est vrai Paul, c'est que vous avez établi une hiérarchie qui n'existe plus dans nos sociétés aujourd'hui.
16:31 Il n'y a plus de nuances du tout.
16:33 Donc tout est mis au même niveau, la punaise de lit comme les scorpions.
16:37 C'est tourmente au président Larguet.
16:39 Moi ce que je trouve abhorrent dans cette histoire, c'est qu'il y a un ministre qui soit obligé de s'exprimer sur le sujet.
16:43 Ça ne devrait pas remonter au sceau.
16:45 Parlez pas les uns sur les autres, bon sang de bois.
16:47 Parlez, enfin comment vous pouvez parler les uns sur les autres ?
16:52 Pardon, je voulais juste dire que j'aimerais que le gouvernement mène la guerre pour réduire la dette ou réindustrialiser le pays
16:58 de la même façon qu'il le fait pour mener la guerre aux punaises de lit.
17:01 En bas, il n'amène pas beaucoup de gens à la guerre.
17:04 Quand il ne fait rien, on l'engueule.
17:06 Quand il en parle, il l'engueule.
17:07 C'est l'alternative diabolique.
17:08 Est-ce que vous voulez voir le témoignage d'un usager piqué ?
17:11 Oulah, si ça ne fait pas trop peur.
17:13 Un témoignage.
17:14 Un chef de bord.
17:15 Je suis mort.
17:18 Voici le bras de l'une des passagères piquées par une punaise de lit dans un TGV Paris-Strasbourg.
17:23 Une situation qui a provoqué chez les voyageurs un mélange de colère et de crainte.
17:28 Il y a des passagers qui étaient en pleurs, des passagers qui ont fait des photos, également des piqûres,
17:34 parce qu'apparemment ils ont bien été piqués, et qui menaceraient de déposer plainte contre la SNCF.
17:40 D'après le protocole que nous nous sommes procuré, le personnel à bord doit prendre en photo les nuisibles,
17:45 replacer le ou les clients, ou encore interdire l'accès aux places.
17:49 Des règles jugées insuffisantes selon ce syndicaliste.
17:52 On imagine mal que les punaises s'arrêtent à une place ou à une seule voiture.
17:58 Pour nous, c'est l'ensemble de la rame qui doit être décontaminée.
18:02 Il n'est pas correct de nettoyer seulement les rames tous les 60 jours, c'est pas assez.
18:08 Toujours d'après le protocole, le personnel avertit la hiérarchie, mais demande un changement de train.
18:14 Après un premier refus, la SNCF y accède finalement.
18:18 Une réponse tardive qui serait due, selon ce syndicaliste et chef de bord, à un manque de moyens.
18:23 Malheureusement, on a l'impression que la SNCF, du fait de son manque de rame et de son manque de matériel,
18:30 est bloquée et pousse les agents à minimiser l'effet.
18:37 Plusieurs alertes au punaise de lit auraient été données dans cette rame,
18:40 dans quatre autres trains de l'Axtégie Véeste, mais aussi dans le sud de la France.
18:45 Le problème, c'est le niveau de traitement, Pascal.
18:50 Je rejoins ce que disait Paul là-dessus.
18:53 Bien sûr que c'est un sujet à traiter, mais pour moi c'est au niveau des préfectures, des agences régionales de santé.
18:58 On a l'impression que des gens attendent le plan Marshall anti-punaise,
19:02 ou alors le plan un flic derrière chez le punaise.
19:05 On n'y arrivera jamais. Vous voyez ce que je veux dire ?
19:08 Et encore, on a échappé au numéro vert.
19:10 On a échappé absolument à ça.
19:12 Vous êtes piqué, il y a un numéro vert pour savoir ce que vous devez faire.
19:16 Mais Pascal, qu'est-ce que ça dit ? Ce qui est intéressant, c'est qu'est-ce que ça dit ?
19:19 Il y a une telle impuissance sur tous les sujets que les Français se remettent sur tous les sujets au président de la République,
19:25 qui lui-même ne peut pas régler tous les sujets, et donc ça crée de la déception.
19:29 C'est le serpent qui se met en la queue.
19:31 Plus un mécontentement immédiat.
19:34 Non seulement ils se remettent, mais ils sont déjà très mécontents de l'impuissance d'État.
19:40 Il y a aussi, pour tout dire, une responsabilité des médias et sans doute des réseaux sociaux.
19:47 Je voudrais savoir combien en France d'appartements, de maisons, sont contaminés par des punaises de lit.
19:56 Ce n'est sans doute pas beaucoup.
19:59 Mais il n'empêche, dans notre sphère médiatique aujourd'hui, ça prend une proportion folle.
20:05 Et tu pourrais simplement évacuer ça tranquillement en faisant décontaminer ponctuellement tout l'hierarchie des maisons.
20:15 Comme les collectivités territoriales.
20:17 Sans que ça devienne le sujet numéro un.
20:20 Il ne me semble pas que ce soit comme l'épidémie de Covid.
20:24 Tout le monde ne semble pas toucher par...
20:26 Il y a aussi des proportions parce qu'il y a les JO de 2024 et que nous sommes la plus vieille de la presse anglo-saxonne sur ce sujet.
20:32 Mais ça, des qui peuvent se payer la France.
20:34 Comment ? Des qui peuvent se payer la France ?
20:36 Moi, quand je lis le Washington Post ou New York Times, j'ai l'impression que la France est le pire pays où vivre dans le monde.
20:41 Et ça, ça m'agace souverainement.
20:43 Alors ça, c'est classique de dire dans un dîner, quand je lis le Washington Post, je vais reprendre ça à cette formule.
20:47 Il faut vraiment lire, c'est évident.
20:49 Si j'ai un dîner ce prochain jour, je dirai ça.
20:53 Quand il m'arrive de lire le Washington Post...
20:56 Quelqu'un qui lit le New York Times ne peut pas être tout à fait innocent.
20:59 Oui, le New York Times, c'est la même ligne éditoriale que Le Monde.
21:04 Je comprends maintenant, c'est plutôt vous ici.
21:06 Allez, on a des sujets très importants dans la deuxième partie, notamment le porno.
21:11 Ça, c'est un sujet très important, les ravages du porno pour les mineurs.
21:14 On était avec Marie-Estelle Dupont, c'est intéressant.
21:16 Abdé Slam, vous avez vu cette information qui passe sous les radars ?
21:19 Dites-moi.
21:20 Abdé Slam restera en Belgique.
21:22 La Belgique refuse son extradition.
21:26 Justement, vous le saurez dans la deuxième partie.
21:28 On parlera de Jean-Claude Cabache, qui rendra évidemment de nouveaux hommages.
21:32 On a fait une belle émission ce matin, à sa mémoire.
21:35 Et puis Michel Sardou.
21:36 A tout de suite.
21:37 Vous aviez une solution, disiez-vous, pendant la victoire, pour supprimer les punaises de lit ?
21:45 Il faut supprimer les lits.
21:46 S'il n'y a plus de lit, il n'y a plus de punaises de lit.
21:48 Mais réfléchissez un peu.
21:50 J'en ai assez de réflexions.
21:53 J'ai un sentiment de solitude, un vrai sentiment.
21:57 Dans ce monde où l'esprit, le second degré, l'humour n'ont plus lieu d'être, je crains pour vous.
22:05 Je ne fais pas l'unanimité dans Paris.
22:09 Je vous dis, je crains pour vous cette petite phrase.
22:12 Personnellement, je ne la fais pas mienne.
22:14 Effectivement.
22:15 Au contraire, vous la condamnez.
22:17 S'il vous plaît.
22:19 Ces propos n'engagent que vous.
22:21 Un mot sur la Constitution.
22:23 On a célébré aujourd'hui les Constitutions qui fêtent ses 65 ans.
22:28 On imagine l'élargissement, pourquoi pas ?
22:30 Il y a eu un discours devant le Conseil constitutionnel aujourd'hui.
22:32 Emmanuel Macron a longuement défendu la Constitution.
22:35 On n'en attendait pas moins.
22:38 Le Président de la République a déclaré vouloir élargir le référendum à des sujets comme l'immigration
22:42 sans pour autant bouleverser l'esprit de la Constitution.
22:45 Écoutons un ou deux passages du Président de la République.
22:48 D'abord, vive la Constitution, il l'a lue.
22:50 Cette Constitution est l'aboutissement.
22:57 Elle est la traduction politique de l'esprit public français.
23:00 Elle est tout à la fois un régime et un projet.
23:05 Ce régime, ce projet sont exprimés dans son premier article.
23:09 Celui qui précisément contient tous les maillons de notre chaîne républicaine.
23:13 La France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale.
23:19 Tout est dit et chaque mot compte.
23:22 Sur eux repose notre souci constant de faire prévaloir l'ordre républicain
23:26 contre toutes les formes d'oppression ou de décivilisation.
23:30 Sur eux repose notre rapport au monde, notre ambition de porter partout
23:34 le progrès humain, moral et matériel.
23:38 - Les cinq mots, vous les avez entendus et sur eux repose ce qu'il a dit.
23:43 Mais pourquoi je vous ai proposé ce passage ?
23:46 Parce qu'il parle de décivilisation.
23:48 C'est-à-dire que la Constitution est là contre la décivilisation.
23:52 Je ne suis pas sûr d'avoir vu le rapport.
23:55 - Je n'ai pas le lien direct.
23:57 - Voilà.
23:58 - Il peut y en avoir un lien.
23:59 - Oui, il y en a forcément un.
24:00 - Il faut avoir les étapes du raisonnement du Président entre-temps.
24:03 - Dans sa constance, dans sa permanence peut-être.
24:05 - Oui, en fait, il voulait parler de décivilisation.
24:09 Manifestement, ça fait plusieurs fois qu'il le dit d'ailleurs.
24:12 Deuxième passage que je vous propose, c'est l'IVG et la Constitution.
24:16 Par exemple, est-ce qu'il faut la modifier ?
24:19 Est-ce qu'il faut mettre, pourquoi pas, des choses nouvelles dans la Constitution ?
24:22 - Je ne veux pas manquer de mentionner aussi plusieurs autres sujets
24:27 qui ont émergé ces dernières années.
24:30 Des initiatives parlementaires ont été prises il y a quelques mois
24:32 pour inscrire dans la Constitution la liberté des femmes
24:35 de pouvoir recourir à l'interruption volontaire de grossesse.
24:38 J'ai exprimé mon souhait le 8 mars dernier que nous puissions trouver un texte
24:41 accordant les points de vue entre l'Assemblée nationale et le Sénat
24:44 et permettant de convoquer un congrès à Versailles.
24:47 Je souhaite que ce travail de rapprochement des points de vue
24:50 reprenne pour aboutir dès que possible.
24:52 - Bon, il ouvre peut-être le champ des possibles.
24:56 Je ne sais pas comment ça va se faire.
24:57 Je ne sais même pas si c'est...
24:59 C'est-à-dire que la loi est votée.
25:00 Donc je ne perçois pas forcément l'intérêt que ce soit dans la Constitution.
25:04 - Vous voulez que je vous dise ?
25:05 C'est uniquement symbolique.
25:06 Il veut laisser sa trace.
25:07 Le dernier président à avoir changé la Constitution, c'est Nicolas Sarkozy en 2000.
25:11 - Mais je suis sûr que c'est ça.
25:12 - Mais parce que la seule chose éventuelle qu'on peut retenir
25:16 et qui peut se faire dans l'immédiat de ce discours, c'est l'IVG.
25:19 - Mais quel est l'intérêt ?
25:20 - Tous les autres sujets, ça ne se fera pas tant qu'il sera président.
25:22 - Mais quel est l'intérêt ?
25:23 Est-ce que c'est l'intérêt primordial aujourd'hui, l'IVG ?
25:25 Le débat n'existe pas en France, il n'existe plus depuis 1974.
25:28 - Mais en fait, ils s'en fichent complètement.
25:30 - C'est un sujet mémoriel.
25:32 - Mais Pascal, c'est rentré dans l'histoire.
25:34 - Moi je vous assure, il y a des gens qui nous écoutent, qui sont en politique.
25:37 - Mais c'est ça ce qu'ils disent à l'évêlé.
25:38 - Je suis d'accord.
25:39 - Franchement, est-ce que c'est vraiment le...
25:40 - Le problème, c'est...
25:41 - C'est ça la déconnexion, pardonnez-moi.
25:42 - Je suis d'accord.
25:43 - Dernière chose sur le référendum.
25:44 Parce qu'en revanche, il y a peut-être besoin d'un référendum.
25:47 - Oui, mais vous allez écouter la présente.
25:49 - Sur l'IVG, c'est le gadget le plus modeux qu'on peut imaginer.
25:55 - Modeux ?
25:56 - Modeux, la mode.
25:57 - La mode.
25:58 - Un mot que c'est chez les jeunes.
25:59 - C'est un mot blande à décrire.
26:01 - Si il y a un risque qui n'existe pas en France, c'est qu'on interdise l'IVG.
26:05 - Oui, bien sûr.
26:06 - Et donc il va à grands frais convoquer tout le monde à Versailles
26:09 pour quelque chose de purement et simplement, même pas symbolique, inutile.
26:13 - En sachant que le nombre d'IVG explose en plus.
26:15 - Oui.
26:16 - Non mais en plus.
26:17 - Oui, oui.
26:18 - Le référendum.
26:20 - La souveraineté populaire peut également s'exprimer directement
26:24 à l'issue d'un référendum d'initiative partagée.
26:27 Cette procédure utile est aujourd'hui excessivement contrainte.
26:32 Sa mise en œuvre doit être plus simple
26:34 et les seuils permettant son usage, comme peut-être ces procédures,
26:37 devraient dès lors être revus.
26:39 - Oui, on ne sait pas alors vraiment.
26:41 - Ni comment, ni quoi.
26:42 - Il ne dit pas vraiment.
26:44 - En tout cas, sur le référendum, je pense qu'il a raison quand même.
26:46 - Il y a des choses simples.
26:48 - Je n'ai pas confiance, mais il a raison.
26:50 - Il devrait dire, aujourd'hui un président devrait dire,
26:52 chaque année il y aura un référendum sur une question.
26:54 - Et banaliser le référendum.
26:56 - Ce que font les Suisses, très bien.
26:58 - Chaque année il y aura un référendum, on interrogera les gens.
27:00 Ça c'est clair.
27:01 - Et c'est prévu par la Constitution.
27:02 - Et il y en aura un par an.
27:04 - Oui, je suis d'accord.
27:05 - Il y en aura un par an, c'est-à-dire qu'on votera tous les cinq ans
27:07 et puis il y aura une question par an.
27:08 - Mais il ne peut pas dresser des louanges à la Constitution
27:10 et en nommer un exécutif.
27:12 - Cela dit, moi j'en ai marre de ces bidouillages de la Constitution.
27:15 Ce n'est pas avec ça qu'on règle la crise démocratique.
27:17 S'il y a une crise démocratique, c'est parce qu'Emmanuel Macron
27:20 n'est pas capable de porter l'intérêt général.
27:23 Il ne répond qu'à une somme d'intérêts particuliers.
27:25 Un référendum, c'est une somme d'intérêts particuliers.
27:28 Alors oui, ça fait du bien, on vote oui ou on vote non.
27:30 Mais pour autant, ça n'aide pas à faire en sorte
27:33 que notre pays se porte plus démocratiquement.
27:35 Parce qu'il n'a pas la conscience éclairée de porter l'intérêt général.
27:39 - Si un référendum peut porter sur l'intérêt général.
27:41 Je pense que le référendum du 9 août 2005, par exemple...
27:43 - Oui, mais à ce moment-là, on fait comme le général de Gaulle.
27:45 On quitte le pouvoir. On se fixe des limites.
27:47 Or, Emmanuel Macron ne se fixe pas une limite.
27:49 - Non, je n'ai pas eu accès à ça.
27:50 Vous avez dit que le référendum est une somme d'intérêts particuliers.
27:52 Moi, je dis que non, que la souveraineté populaire ne se brate pas
27:55 et qu'elle peut être l'expression d'une volonté qui a trait à l'intérêt général.
27:58 - En tout cas, cette journée, manifestement sur ce sujet,
28:00 n'a pas dépouché sur des choses concrètes.
28:02 - On n'a pas entendu qu'il n'y aura pas de référendum.
28:04 C'est ça la réponse.
28:06 - Le porno, le projet de loi de sécurisation de l'espace numérique,
28:10 arrive aujourd'hui à la table des débats à l'Assemblée nationale.
28:12 C'est un sujet essentiel.
28:14 Parce que parmi les mesures fortes,
28:16 le gouvernement souhaite interdire l'accès des mineurs aux sites pornographiques.
28:19 Je ne vois pas comment c'est possible.
28:21 En fait, il n'y a pas de solution.
28:23 Comment vous faites ?
28:24 - Techniquement.
28:25 - Techniquement.
28:26 Comment un gosse ne voit-il pas, aujourd'hui, un film porno,
28:28 avec les smartphones, avec les internets, etc. ?
28:31 S'il est bloqué chez lui, il ira dehors, etc. ?
28:33 Comment c'est possible ?
28:34 Ça me paraît quand même très compliqué.
28:36 Donc, je voudrais que nous voyions le sujet d'Adrien Spiteri.
28:39 - Les chiffres sont effrayants.
28:44 Un homme sur quatre admet avoir déjà effectué une pratique sexuelle,
28:48 sans prendre en compte le fait que sa partenaire ne la souhaitait pas.
28:52 L'étudie FOP, dévoilée par nos confrères du Parisien,
28:55 illustre la mauvaise influence de la pornographie.
28:58 Les premières victimes sont les femmes.
29:01 50% d'entre elles assurent avoir déjà été initiées,
29:04 contre leur gré, à des pratiques inspirées du X.
29:08 Autre problème, les consommateurs actifs de pornographie
29:12 sont de plus en plus jeunes.
29:14 57% disent y avoir eu accès avant leurs 15 ans.
29:18 Ils étaient 30% en 2013.
29:21 Pour lutter contre ce fléau, le gouvernement souhaite
29:24 que l'accès au contenu pornographique public soit renforcé.
29:27 Objectif, que certains sites ne soient plus accessibles aux mineurs.
29:31 - Marie-Estelle Dupont était ce matin avec nous.
29:34 Vous la connaissez, c'est une psychologue.
29:36 Elle étudie beaucoup ces phénomènes,
29:39 notamment ces jeunes qu'elle reçoit parfois dans son cabinet.
29:43 Le porno, si j'ose dire, 2.0, c'est plus le porno des années 70.
29:47 Écoutez comment elle en parle.
29:49 - De manière très simple, par des expériences neurobiologiques,
29:55 vous faites visionner des images porno à des mineurs
29:58 avec des capteurs sur le cerveau.
30:00 Vous verrez que les réactions neurobiologiques
30:02 sont les mêmes que dans un trauma.
30:04 Pourquoi ? Parce qu'on a des neurones miroirs.
30:06 Les neurones miroirs, c'est très bien.
30:08 Quand vous aimez le tennis et que vous regardez Roger Federer
30:11 jouer au tennis, vos neurones miroirs vont faire progresser
30:14 l'échéma moteur.
30:15 Mais quand vous regardez une scène de crime,
30:17 une scène de viol, une scène de torture,
30:19 vous avez des traces mnésiques.
30:21 Elles font une empreinte mnésique.
30:23 Donc, chez un mineur qui ne peut pas prendre de distance
30:26 parce qu'il n'a pas la maturité pour cela,
30:28 ça va s'engrammer.
30:29 Et ça explique qu'ensuite, quand on fait des enquêtes,
30:31 il y a 46 % des jeunes qui nous disent
30:33 qu'ils ont des pratiques violentes.
30:35 97 % du temps, c'est des garçons vers les filles, évidemment,
30:38 puisque dans le porno, on retourne à quelque chose
30:40 de très archaïque, où en fait, c'est pas la dimension
30:43 du plaisir qui compte, c'est la dimension
30:45 de la domination et de la destructivité.
30:47 Et donc, on les reproduit sur leurs petits amis, ceux-là.
30:49 Mais en fait, il faut vraiment comprendre
30:51 que le porno, c'est l'antisexualité,
30:53 parce que la sexualité, c'est du lien.
30:55 La sexualité, c'est un rapport de plaisir
30:57 avec toute une gamme d'émotions, de narrations,
31:00 de récits, d'imaginaires érotiques,
31:02 de plaisir, de rire, entre deux individus consentants.
31:06 - Bon, c'est très intéressant, ce qu'elle rapporte,
31:09 les neurones miroirs et les traces que ça peut laisser.
31:12 - Mais au-delà de la fine analyse
31:15 de Marie-Christelle Dupont, moi, de mon point de vue,
31:19 et pourquoi je crois, alors j'ai aucune connaissance technique,
31:22 il est essentiel d'interdire le porno chez les enfants,
31:27 c'est l'enlédissement de la vie,
31:29 la démystification du sexe,
31:32 la perte du désir chez les jeunes.
31:35 Toutes ces choses-là qui sont arrivées.
31:38 Donc, je pense que... Alors, je sais pas comment
31:40 on pourrait arriver, mais en tous les cas,
31:42 c'est un but extrêmement légitime.
31:44 - Mais vous faites comment dans cette société ?
31:46 Alors, comment on évalue les conséquences du porno ?
31:49 Je lui ai posé la question.
31:51 Les conséquences, les dégâts, les dommages.
31:53 Écoutez sa réponse.
31:55 - En consultation, on a quelque chose que moi,
31:58 je n'avais pas quand j'ai commencé ma pratique il y a 15 ans.
32:00 C'est-à-dire qu'on a des jeunes de 25-30 ans qui me disent
32:03 "J'ai des grosses angoisses d'érection,
32:05 j'ai peur de pas bander suffisamment, etc."
32:08 parce que j'ai regardé du porno, donc j'imagine que moi,
32:10 pour être virile, je dois être comme un hardeur.
32:13 Voilà. Et ils n'arrivent même plus à se dire
32:16 qu'ils peuvent communiquer avec leur petite amie
32:18 sur la notion de plaisir.
32:20 Et les filles se sentent obligées d'accepter des pratiques
32:22 parce qu'il y a une réputation sexuelle dans la cour du lycée.
32:25 À notre âge, pour être cool, on fumait une cigarette.
32:28 Enfin, à nos générations.
32:30 - Et puis dans le lycée, il y avait beaucoup de gens
32:32 qui n'avaient pas eu un rapport sexuel dans le lycée.
32:34 - Maintenant, il y a une notion de réputation sexuelle
32:36 où, en fait, si les filles ne se soumettent pas à très très jeune
32:38 à certaines pratiques, elles ont peur d'être harcelées
32:40 et qu'il y a un espèce d'effet de délation
32:43 de celles qui ne veulent pas.
32:45 - Ça, c'était les conséquences, mais comment on évalue
32:48 les dommages collatéraux, si j'ose dire,
32:52 les dommages, écoutez ce qu'elle dit.
32:54 - Le porno, c'est pas... Peut-être que les gens ne savent pas
32:58 exactement ce que c'est que le porno, parce qu'ils font référence
33:00 à du porno d'il y a longtemps.
33:02 Aujourd'hui, le porno est quasiment systématiquement associé
33:06 à des activités délictueuses, de barbarie, de sadisme,
33:10 de strangulation, d'étouffement, etc.
33:12 Donc, sur le plan légal, il y a des choses à faire,
33:16 parce que finalement, c'est la propagande du viol.
33:18 Donc, il est tout à fait possible, avec un travail main dans la main
33:21 de l'État, qui joue sa partie, des parents qui jouent leur partie,
33:23 parce qu'on a un rôle à jouer, sur lequel je reviendrai,
33:26 de demander une vérification très stricte
33:29 de l'identité de celui qui se connecte.
33:32 Moi, je pense qu'il faut même faire payer l'accès au site porno.
33:35 Alors, les sites porno vont dire "ah bah non, parce que nous,
33:37 on est subventionnés par la pub, donc on aura moins de...
33:39 on fera payer moins cher les annonceurs, etc."
33:41 Bah, c'est pas grave, et je pense qu'il y a moyen de faire pression.
33:44 Et puis, évidemment, les parents, de leur côté,
33:47 doivent établir un couvre-feu numérique et former l'enfant
33:50 à l'éducation sexuelle et affective, tout au long de sa croissance,
33:53 pour lui expliquer que le porno, c'est l'antisexualité.
33:56 Bon, une fois qu'on a dit tout ça, et c'est passionnant ce qu'elle le dit,
34:00 mais je vois pas comment on peut faire.
34:01 Ce qui est d'autant plus difficile, c'est que l'industrie du porno
34:04 est une industrie capitalistique, un marché libre,
34:06 dans une concurrence non faussée, libre et non faussée.
34:08 Puisqu'en plus, ça se diffuse via Internet, par conséquent,
34:11 l'État peut pas facilement avoir un contrôle sur un marché
34:14 qui plus est sur Internet.
34:16 - Oui, mais je suis d'accord, on sait tout ça, mais comment on fait alors ?
34:19 - Pascal, Pascal, attendez, il y a plusieurs choses dans ce qu'elle dit.
34:21 Première chose, les scènes de strangulation dont elle parle,
34:24 de violence, de barbarie, de viol, c'est du pénal, mineur ou pas mineur.
34:27 Normalement, la vidéo est signalée, et la justice ordonne la suppression du contenu.
34:31 Normalement, il n'y a pas de scène de viol.
34:34 - Mais c'est plutôt la mise en scène de scène, c'est difficile, on a vu.
34:36 - Non, mais il y a des leviers qui ne sont pas utilisés manifestement
34:39 et qui peuvent être actionnés.
34:41 Et la deuxième chose, par rapport à votre question,
34:44 je pense qu'évidemment, il n'y aura pas d'étanchéité totale,
34:47 mais si déjà, au moins, on peut le bannir de l'école,
34:50 on peut le bannir de la maison.
34:51 - Et le bannir de l'école, ça veut dire quoi ?
34:53 - Je sais pas, avec les sites Internet.
34:55 - C'est parce qu'ils les ont sur Internet.
34:56 - Non, mais moi, quand j'étais étudiant, j'avais juste le droit
34:58 d'aller sur l'Internet de l'école, je pouvais pas aller lire la presse.
35:01 - Mais avec ça, vous avez un smartphone.
35:05 - C'est sur leur téléphone qu'ils...
35:07 - Non, mais vous faites comment ?
35:08 - Non, mais je sais bien que le système parfait...
35:09 - Un, peut-être faut-il renforcer le contrôle parental.
35:12 Deux, je vais peut-être parler comme une vieille d'un autre temps,
35:16 mais l'éducation est quand même primordiale.
35:18 Il faut apprendre à protéger ses enfants.
35:20 Combien d'enfants sont trop livrés à eux-mêmes
35:23 avec un écran du matin au soir ?
35:24 Avec les parents qui ne savent pas ce qu'ils font
35:26 dans leur chambre après 20h ?
35:27 - Mais Véronique, vous croyez vraiment que les parents
35:30 vont pouvoir contrôler ce que regardent leurs enfants ?
35:32 - Je pense qu'il faut aussi fixer des limites
35:34 et expliquer aux enfants ce qui se passe.
35:36 Je pense qu'il faut aussi leur parler en vérité.
35:38 - C'est possible.
35:39 - En tout cas, pour avoir une industrie aussi puissante
35:42 que celle-ci, aussi rentable, à mon avis, bon courage,
35:44 qui est plus mondialisée.
35:45 - J'ai peur que ce soit un vœu pieux.
35:47 En tout cas, il y a une volonté du gouvernement,
35:49 et ça, c'est une bonne chose.
35:50 - Tant mieux.
35:51 - Ça, c'est sûr.
35:52 Mais j'ai peur qu'aujourd'hui, le texte est porté
35:54 par le ministre du Numérique, Jean Noël Barreau,
35:56 qui confie à l'ARCOM le pouvoir de bloquer
35:58 les sites pornographiques sans procédure judiciaire.
36:01 Pourquoi pas, le ministre du Numérique
36:04 donne cette possibilité.
36:06 Que dit la loi ?
36:07 La loi interdit l'explosion des mineurs à la pornographie,
36:09 mais elle est facilement détournée sur le web.
36:11 Ces sites diffusent des messages d'avertissement
36:13 désactivables en cliquant sur le bouton "J'ai plus de 18 ans".
36:16 Et puis, le sondage, on a lu les conséquences de l'exposition.
36:19 Une femme sur deux a été initiée, contre son gré,
36:22 à des pratiques inspirées du X.
36:24 Une femme sur deux.
36:26 Les conséquences sont invraisemblables.
36:28 - Il faut peut-être aussi lutter contre l'hypersexualisation
36:31 de certaines publicités.
36:33 - Mais ça n'existe plus aujourd'hui.
36:35 - Quand même, quand même.
36:37 - Mais non, c'était vrai.
36:39 Je veux dire, depuis MeToo, l'hypersexualisation,
36:43 ça c'est vrai dans les années 80 et 90.
36:46 - C'est quand même des trucs qui sont très ambivalents
36:48 pour les mineurs.
36:49 - Je suis sûr, aujourd'hui, j'ai l'impression
36:51 qu'on est au contraire sur le...
36:53 - Des pratiques qui s'apparentent à de la publicité du cinéma,
36:55 de la musique.
36:56 - Oui, mais je pense que c'est un dosage très subtil
36:58 entre ne pas tomber dans le puritanisme des films,
37:00 de l'art, de la culture, et par contre,
37:02 avoir la main qui ne tremble pas pour la consommation
37:04 de porno chez les mineurs, sachant qu'en plus,
37:06 les ravages du porno sur la société vont au-delà,
37:08 à mon avis, des mineurs.
37:09 Ça offre, et c'était très justement dit par Marie-Estelle,
37:11 ça offre une vision stéréotypée du sexe,
37:13 souvent brutale, violente.
37:15 - Vous savez la meilleure solution ?
37:16 - Et ça, c'est un vrai problème.
37:17 - La meilleure solution, c'est...
37:19 - C'est d'apprendre le respect.
37:22 - Non, tous les sites...
37:24 - Interdit.
37:25 - Non, 100 euros.
37:26 - Payant.
37:27 - 100 euros.
37:28 - Oui, c'est payant, bien sûr.
37:29 - Obligatoire.
37:30 Alors là, je peux dire que ça va faire à des gens...
37:31 - Bien sûr, il y aura du...
37:32 - C'est la solution à Al Capone, si j'ose dire.
37:33 C'est-à-dire qu'à Al Capone, tu l'as fait tomber par l'argent.
37:35 - Évidemment.
37:36 - Tu vas sur un site, 100 euros.
37:38 - Tu payes.
37:39 - Tu payes 100 euros.
37:40 - Ou alors taper même ces sites-là au portefeuille, ça peut...
37:43 - Oui, mais autrement, l'accès au site...
37:45 - Il faut qu'il y ait une sélection.
37:47 - L'accès au site est tellement cher qu'il est dissuasif,
37:50 ou alors pour les gens très aisés.
37:52 - Bien sûr.
37:53 - Abdeslam.
37:54 - Je suis content d'avoir fait l'unanimité avec ces...
37:56 - Oui, oui, bonne proposition.
37:57 - On ne vous cherche pas à me vaiscurer, par principe.
37:59 - L'extradition d'Abdeslam est bloquée.
38:01 Ça, c'est intéressant, personne n'en parle.
38:03 - Allez-y.
38:04 - Hier, la Cour d'appel de Bruxelles a interdit la Belgique
38:06 de procéder à l'extradition vers la France de salaire Abdeslam.
38:09 Je vous propose d'écouter Noé Michuls, je pense,
38:12 qui nous rapporte ce qui s'est passé,
38:15 parce qu'il va rester visiblement en Belgique.
38:17 - Normalement, Salah Abdeslam aurait dû réintégrer
38:21 une prison française dans le courant du mois d'octobre,
38:23 après avoir passé plus d'un an en Belgique
38:25 pour pouvoir assister au procès des attentats de mars 2016.
38:29 Mais la justice belge a interdit ce retour en France,
38:33 une décision rendue dans le cadre d'une procédure d'urgence,
38:35 un référé lancé par les avocats de Salah Abdeslam.
38:39 D'abord ont-ils pédé parce qu'il a toutes ses attaches familiales en Belgique,
38:43 mais surtout, ils ont invoqué le fait que la perpétuité incompressible
38:47 prononcée en France était assimilable à un traitement inhumain
38:51 et dégradant, car elle interdirait tout espoir de libération et de réinsertion.
38:56 La Cour d'appel de Bruxelles leur a donné raison,
38:59 une décision qui a du mal à passer du côté des victimes
39:02 des attentats du 13 novembre.
39:04 - Honnêtement et sans exagérer, ça a été un choc.
39:06 La France a mis à disposition Salah Abdeslam pour le procès à Bruxelles
39:11 des attentats du 22 mars 2016.
39:13 Il n'a jamais été question que la justice belge puisse restatuer
39:16 sur le quantum de peine qui avait été donné au procès
39:19 qui s'était déroulé en France l'année d'avant.
39:21 Les Belges disent finalement que la justice européenne n'a pas tranché
39:25 sur le fait de savoir si la peine de perpétuité incompressible française
39:28 était légale ou pas.
39:30 Il y a quand même un moment où on vit tous en Europe,
39:32 où la justice française est souveraine
39:34 et on peut demander à l'État belge de respecter ça.
39:36 - Du côté du ministère de la Justice, on refuse de commenter cette décision
39:40 qui, on le rappelle, est provisoire.
39:42 Le tribunal de Bruxelles va maintenant devoir examiner au fond cette affaire.
39:46 Une nouvelle décision qui ne sera sans doute pas connue
39:48 avant plusieurs mois, voire des années,
39:50 et qui sera évidemment très surveillée par les autorités françaises.
39:54 - C'est une ignominie.
39:58 C'est une sottise juridique et c'est vraiment une ignominie sur le plan moral.
40:03 On a supprimé la peine de mort,
40:06 mais les Belges, enfin le tribunal belge, considère que
40:11 pour ce qui aspire le terroriste, qui a du sang sur les mains,
40:16 qui a des morts sur la conscience, pour autant qu'il en ait eu une,
40:19 évidemment la peine à perpétuité réelle, c'est contraire à l'humanité.
40:26 Ça montre la déliquescence quand même de l'esprit d'Occident.
40:30 La dernière fois que la Belgique s'est illustrée de la même manière,
40:33 c'est à peu près il y a trois mois,
40:37 vous avez eu un terroriste iranien qui a été pris en Belgique.
40:44 Il est arrêté en Belgique.
40:46 Il avait tenté de faire un attentat en France,
40:49 en France, à Villepinte, contre un congrès d'opposants iraniens.
40:54 Les Iraniens ont arrêté un otage en Iran
40:59 et tranquillement, la justice belge s'est déshonorée
41:03 en libérant le terroriste.
41:05 Donc voilà, voilà ce que fait la justice belge.
41:08 Mais la France, lorsque Abdeslam est partie pour être jugée en Belgique,
41:13 elle n'a pas pris des garanties qu'il reviendrait sur le territoire de France ?
41:17 Parce qu'elle pouvait aussi ne pas le libérer.
41:20 C'est assez inimaginable en fait.
41:22 Non mais pardonnez-moi, j'ai l'impression que si je suis famille des victimes,
41:25 je dis mais qu'est-ce que vous avez fait ?
41:27 Vous l'avez laissé partir alors qu'il était condamné.
41:30 Mais parce qu'il a aussi commis des attentats en Belgique.
41:32 Oui mais j'entends bien mais il ne revient plus en France.
41:34 Donc je vous demande, dans ces cas-là, je pose la question à l'avocat que vous êtes.
41:38 Est-ce que la chancellerie...
41:40 Non mais enfin on ne va pas incriminer la chancellerie.
41:43 On ne parle pas de l'Iran.
41:45 Je vous pose une question simple.
41:47 On parle d'un pays Schengen, on fait partie de la Belgique.
41:49 Est-ce que je peux vous poser une question ?
41:51 Est-ce que la chancellerie a pris des garanties sur le retour d'Abdeslam ?
41:54 Oui ou non ?
41:55 Parce qu'il eut été effectivement un peu particulier que la chancellerie française
42:00 suspecte la justice belge d'être réticente à redonner Abdeslam.
42:06 Vous avez écouté le rapport.
42:08 Non, non, on peut reprocher beaucoup de choses à la chancellerie mais pas ça.
42:11 Vraiment.
42:12 Ce qui est terrible c'est qu'il y a des phrases qu'on n'entend pas,
42:14 des avocats qui disent que pour eux Abdeslam serait condamné à une peine de mort lente.
42:19 Il s'appuie quand même sur la...
42:21 Moi si vous voulez tout est signé, il s'appuie sur des articles de la CEDH.
42:24 Oui, bien sûr.
42:25 La Cour européenne des droits de l'homme.
42:27 La Bruxelles, c'est ça.
42:28 Quelqu'un qui a tué 130 personnes.
42:29 Pardon de citer le Talmud mais qui donne la pitié aux méchants fait tort aux justes.
42:37 Voilà où on en est.
42:39 Autre information du jour c'est Civitas, dissous par le gouvernement.
42:43 Le mouvement catholique intégré Civitas a été dissous aujourd'hui en Conseil des ministres
42:48 au terme d'une procédure engagée cet été.
42:50 Le mouvement a été dissous.
42:52 Les valeurs partagées par ce mouvement n'ont pas leur place dans notre République.
42:56 Le lancement de la procédure de dissolution avait été engagé en août par le ministère de l'Intérieur.
43:00 Le mouvement très présent sur les réseaux sociaux est accusé d'appeler à entrer en guerre contre la République,
43:04 y compris en recourant à la force.
43:06 A vous souligner Olivier Véran, Civitas considère les droits de l'homme comme des outils de destruction de la civilisation chrétienne.
43:13 Civitas a organisé des rassemblements en hommage à des personnalités emblématiques de la collaboration.
43:18 Civitas assume la promotion d'une hiérarchie entre les citoyens français et des thèses clairement antisémites et islamophobes.
43:24 A énuméré le porte-parole du gouvernement.
43:27 Pas de réaction ?
43:29 Pas de réaction.
43:30 Ici juste une réaction sur le fait que le principe de la dissolution doit être manié avec une infinie précaution dans une démocratie.
43:36 Et que de la même manière que ceux qui appellent à la dissolution des associations d'extrême gauche, avec lesquelles je ne suis pas du tout d'accord,
43:41 moi je suis assez mal à l'aise avec cette idée de tout dissoudre.
43:44 On a dissous Génération Identitaire, ça ne me paraissait pas fondé.
43:47 De la même manière, si on appelait à vouloir dissoudre les soulèvements de la terre ou révolutions permanentes, ce truc-là, je ne serais pas pour non plus.
43:53 Je suis plutôt voltairien.
43:54 Je ne suis pas plutôt pour dissoudre grand-chose.
43:56 Jean-Pierre Elgabache.
43:59 D'abord, on a beaucoup de tristesse, beaucoup de chagrin, bien sûr, parce qu'il était proche de nous, il était sur l'antenne de CNews,
44:10 et qu'il était un confrère particulier, j'ai envie de dire un homme dont le moule est cassé.
44:20 Ce qu'il représente, ce qu'il était, n'existe plus dans la jeune génération.
44:24 Il était venu sur notre plateau pour la sortie de son livre, c'était il y a quelques mois, et on va l'écouter une première fois.
44:31 Les gens se trompent sur vous parce que vous êtes, quoi qu'il arrive, d'abord et avant tout, un journaliste.
44:38 Et qui va vers la curiosité, qui va vers les choses nouvelles, qui est intéressé.
44:44 Je l'ai vu, vous étiez dans mon bureau, et tout ça.
44:46 Au-delà de l'homme du pouvoir d'influence.
44:48 Et j'ai l'impression qu'il y a quelque chose d'intact chez vous et d'enthousiasme chez vous qui est tout à fait sidérant.
44:54 Merci, ça c'est vrai, et ça continue.
44:57 Mais je vous reprends quand vous parlez d'homme de pouvoir.
45:01 Ce qui m'intéresse, c'est la conquête et l'exercice du pouvoir.
45:04 Qui décide ? Comment on décide ?
45:06 Est-ce qu'on écoute ceux qui conseillent ?
45:09 À quel moment un homme d'État peut décider ?
45:12 Comment on fait face à des crises quand elles sont multiples ?
45:15 Vous n'êtes pas préparé à ça, vous êtes chef d'État, tout vous tombe sur la figure.
45:18 Deuxièmement, comment on répond à des menaces de guerre ?
45:21 Ça oui, c'est le pouvoir qui fonctionne.
45:24 Mais je m'intéresse beaucoup plus, contrairement à ce qu'on croit,
45:30 je consacre plus de temps à ceux qui ont perdu le pouvoir dont ils disposaient
45:36 et que l'on a complètement abandonné quand les lumières s'éteignent.
45:40 Qu'est-ce qu'ils deviennent ? Ils ont disparu à la trappe.
45:43 Moi ce qui m'intéresse c'est l'homme avant, après.
45:46 Et vous aujourd'hui, que la lumière est moins sur vous, vous trouvez qu'il y a des gens qui se sont détournés de vous ?
45:51 Non, c'était en 81.
45:54 Oui, en 81 vous êtes revenu.
45:56 Ils se sont détournés, j'étais mort, c'est pas la même chose.
45:58 Aujourd'hui vous êtes forcément moins au centre de l'actu que vous l'étiez
46:02 il y a quelques années quand vous faisiez cette grande interview à Europe 1.
46:05 Est-ce qu'il y a des gens qui aujourd'hui vous regardent moins, vous appellent moins ?
46:09 Pas du tout, au contraire j'ai l'impression d'être devenu une statue, un monument.
46:15 Ça me surprend. Non, au contraire, j'ai continué les batailles.
46:19 C'est vrai que c'est une statue d'ailleurs qu'on voit à la Une des journaux ce matin.
46:23 Quels sont les journalistes en France dont la mort fait la Une de tous les journaux ?
46:29 Et je pense qu'il n'y en aura plus. C'est une génération exceptionnelle.
46:33 Les enfants nés sous De Gaulle ont grandi avec carte sur table.
46:37 Mais des journalistes comme Jean-Pierre, cette aura-là, il n'y en a pas trois.
46:43 Nous sommes d'accord. Alors il y a des séquences cultes, bien sûr.
46:46 Notamment, on en a passé beaucoup ce matin, mais il y a la séquence extraordinaire
46:50 où Georges Marchais va prendre un temps infini pour répondre à une question.
46:55 On l'a vue, on l'a revue, mais on a envie de la revoir.
47:00 M. Mitterrand, depuis 12 ans, vous espérez gouverner l'an prochain avec lui.
47:04 Est-ce que vous, vous le considérez, M. Mitterrand, comme un allié totalement loyal ?
47:17 Moi, je pense que...
47:21 Je réfléchis, je ne m'attendais pas à cette question.
47:28 Je pense que depuis que nous avons des rapports,
47:33 depuis que j'ai, hélas, remplacé Valdec, Rocher, qui est tombé malade,
47:39 dans les conditions que vous savez,
47:42 si je fais le bilan de nos rapports, je pense qu'on peut dire
47:47 que nous avons coopéré dans de bonnes conditions.
47:53 Bon, c'était Carte sur Table. Vous savez combien de temps ça a duré, Carte sur Table ?
47:59 À votre avis ?
48:01 20 ans ?
48:02 Vous dites 20 ans ?
48:03 Oui.
48:04 Vous dites combien de temps ?
48:05 Oui, la même chose.
48:06 20 ans ?
48:07 25 ans.
48:08 25 ans, Carte sur Table.
48:09 Non, je ne sais pas, une vingtaine d'années.
48:11 C'est moins, en fait.
48:12 Ça a duré 4 ans.
48:13 Ça a commencé en 1977 et ça s'est arrêté en 1981,
48:19 puisque Jean-Pierre a été viré de la télévision.
48:21 Et ces 4 années-là ont marqué toutes nos vies,
48:25 au point où on pense que ça a duré 20 ans ou 25 ans.
48:29 C'est une des plus grandes émissions politiques.
48:32 L'heure de vérité était également très bien.
48:34 La scénographie était très maligne de l'heure de vérité.
48:36 C'est les deux grandes émissions qui, je pense,
48:39 sont les plus importantes dans l'histoire collective,
48:41 dans la mémoire collective, comme on dit.
48:43 Parce que 7 sur 7 était parfois politique,
48:45 mais parfois, ce n'était pas toujours politique, 7 sur 7.
48:47 Parfois, il y avait des invités différents.
48:49 Voilà, donc on pense à lui, bien sûr, à son talent,
48:54 qui est exceptionnel, sa curiosité, son énergie,
48:58 sa détermination, son intelligence, bien sûr, sa culture.
49:02 Et il s'intéressait à tout.
49:04 Et c'est ça qui était passionnant et sidérant.
49:08 - On reste quelques secondes.
49:10 On peut peut-être écouter et rendre hommage à Michel Sardou,
49:13 qui était hier à Rouen.
49:15 Alors, la voix était parfaite pour Michel Sardou.
49:18 Vous voulez voir quelques images et peut-être entendre
49:20 quelques chansons, Michel Sardou ?
49:22 - Ah oui.
49:23 - À faire vieillir, à faire blanchir la nuit,
49:31 à faire brûler la lumière jusqu'au jour.
49:35 - Le zénith de Rouen, comme premier témoin de son retour.
49:39 - Elle avait mis 30 ans.
49:45 Et qu'elle s'était donné qu'elle avait souffert
49:50 sur le jour d'un amant.
49:53 - Michel Sardou déroule tour à tour ses plus grands tubes.
49:56 - J'aurais jamais cru que ma mère ait pu faire l'amour.
50:02 - Pendant 1h30, et entourée d'un orchestre,
50:05 face à un public conquis.
50:07 - On danse toujours sur Michel Sardou.
50:09 À 30 ans, à 18 ans, à tous les âges, on va en boîte de nuit,
50:12 on a Michel Sardou, on danse tout le temps sur Michel Sardou.
50:14 - C'était formidable, de toute façon, mais il nous a pas déçus.
50:17 - Dommage que c'était si court.
50:19 - Quand j'étais petit garçon, je repassais mes leçons.
50:23 - Je repars.
50:27 - Un retour plus que réussi pour celui qui ne veut décidément pas
50:31 que le spectacle s'arrête.
50:34 - Et il y a un mash-up qui dure une dizaine de minutes.
50:43 - Vous savez pas ce que c'est qu'un mash-up ?
50:46 - C'est quoi ?
50:48 - Je sais pas, des applaudissements ?
50:51 - Vous savez pas ce que c'est qu'un mash-up ?
50:53 - Je vous avoue que non.
50:55 - Un mash-up, c'est un florilège, un best-of, un meslée.
50:58 - Je le savais pas hier.
51:01 - Ça vous a permis de triompher sur moi quand même.
51:04 - Vous savez comment Proust appelait celui qui sait quelque chose
51:07 depuis quelques minutes ou quelques heures et qu'il le dit
51:10 à tout le monde pour faire le malin ? Un savant de la veille.
51:14 - C'est très bien.
51:17 - Je le dis plusieurs fois, je pense, dans cette émission.
51:20 - Monsieur Benkemoun, quand j'étais petit garçon,
51:23 je repassais mes leçons.
51:26 - Il a fait "Je vais t'aimer".
51:29 - À faire pleurer tous les marquis de Sade.
51:32 - Juste avant, il a dit que la chanson qui vient
51:35 va déstructurer Sandrine Rousseau.
51:38 - À faire pleurer les putains de Laval.
51:41 - Et là, c'est le mot.
51:44 - Votre place n'est pas là, elle est sur une scène.
51:47 - Pas du tout.
51:50 - On a un programme chargé ce soir.
51:53 On va commencer par parler de ce qui s'est passé à Marseille.
51:57 Faculté fermée à cause des dealers,
52:00 c'est une première en France.
52:03 Il y a plein de premières en France.
52:06 Ce soir, il y a l'affaire des punaises de Lille,
52:09 l'urgence nationale, c'est une première en France.
52:12 On a un joli programme aujourd'hui.
52:15 - Pour terminer, je voudrais que nous souhaitions
52:18 un bon anniversaire à Benjamin Nau.
52:21 L'âme de cette émission, c'est lui.
52:24 Vous le savez quand vous arrivez.
52:27 - Rien sans lui.
52:30 - Je me repose.
52:33 - Vous êtes la marionnette de Benjamin Nau.
52:36 - Bon anniversaire.
52:39 - Benjamin qui est merveilleux,
52:42 qui travaille très bien,
52:45 qui parfois part dans le nord de la France.
52:48 - On le comprend.
52:51 - On lui souhaite un bon anniversaire
52:54 et une très belle soirée.
52:57 - M. Benkemoen, dans une seconde.
53:00 M. Pasquet, à 22h.
53:03 Romain Desarbes, demain matin.
53:06 Rendez-vous à 9h avec l'heure des pros.
53:09 A demain.

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