SMART BOURSE - L'invité de la mi-journée : Franklin Pichard (Kiplink Finance)

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Jeudi 13 juillet 2023, SMART BOURSE reçoit Franklin Pichard (Directeur général, Kiplink Finance)
Transcript
00:00 [Musique]
00:10 - Franklin Pichard est avec nous en plateau pour poursuivre cette discussion sur le plan des marchés, le directeur général de Kipling Finance.
00:16 Bonjour et bienvenue Franklin. - Bonjour Frédéric.
00:18 - Merci beaucoup d'être là. Bon, même question qu'à Frédéric, comment est-ce que vous évaluez la situation de marché, de la bourse européenne, de la bourse parisienne,
00:26 notamment à mi-parcours de cette année 2023 ? Il y a l'enthousiasme du moment lié à la désinflation américaine,
00:32 mais c'est vrai que quand on prend un peu de recul, on voit quand même d'une semaine à l'autre un marché en Europe désormais un peu en dans de scie finalement, Franklin.
00:40 - Oui, oui, tout à fait. On a eu ces semaines à plus 3 et quelques pourcents et suivi immédiatement deux semaines à moins 4%.
00:47 Là, on va à nouveau vraisemblablement finir sur une semaine à plus de 3% puisqu'à part la séance de lundi, après, non, même lundi, on était reparti.
00:57 - Ouais, c'était reparti, ouais. - Donc, effectivement... - On avance en recul, finalement, on fait plus grand chose, quoi.
01:02 - Oui, mais d'ailleurs, à ce sujet-là, c'est intéressant parce que ça ne date pas que de ces derniers jours.
01:06 Si on regarde le CAC au début de l'année, le 2 janvier, on était à 6600. On était à 7082 points le 31 janvier. On était à 7082 pendant la séance d'hier.
01:21 Si on regarde sur le T2, on était à 7341 au moment... le 31 mars. On l'a refait hier en séance aussi. On a pu faire des choses.
01:37 Alors, le 7082, c'était pas hier, c'était lundi, quand on était bas. Mais donc, sur 6 mois, on n'a pas bougé. Alors, on a su, effectivement, voir au mois d'avril, le CAC repasser à 7582, bien sûr,
01:53 et puis ensuite, avec la crise bancaire, rebaisser violemment. Mais donc, cette succession de hausses et de baisses, ces rotations sectorielles,
02:01 des titres qui ont fortement baissé et qui se sont repris, finalement, ça a été un semestre très compliqué où il y a eu, effectivement, cette exagération presque caricaturale
02:13 à laquelle on assiste depuis quelques semaines. Un jour, on vous parle de rotation sectorielle, il faut être à fond sur les défensives avec le rapport à DP sur le mal de la semaine dernière.
02:23 Et puis dès le vendredi, ben non, il fallait repasser sur des valeurs de croissance et remonter les portefeuilles. Dans ces mouvements, la gymnastique qu'on a eue, c'est certainement,
02:35 et j'ai eu l'occasion de le dire suffisamment ici, on avait fait beaucoup de cash, beaucoup de cash. On se dit, ben oui, on a l'air d'être en train d'éviter le pire.
02:45 Ça a été très bien dit par Frédéric. Évitez peut-être une récession, finalement, des banquiers centraux, qui d'ailleurs ne manquent pas de nous le rappeler,
02:53 qui finalement nous disent, vous voyez bien, on a réussi à remonter les taux et puis ne pas faire atterrir l'économie. Alors qu'on voyait, le pire était certain, même, à un moment.
03:06 Aujourd'hui, ça semble être un petit peu écarté. Et puis on va avoir un double effet qui se coule, peut-être. Le premier, ça va être les publications. On verra dans quel sens.
03:17 Et puis il va y avoir de plus en plus annoncé le plan de relance chinois. Et on le voit que ce plan de relance chinois, il a deux effets positifs sur les marchés.
03:27 Il y a des valeurs du luxe qui viennent de rebondir sur leurs corrections. Mais on voit encore une kéring qui vaut autour de 500 euros, qui a valu 600.
03:35 Sur LVMH, un peu différent. On n'est qu'à 20 euros des plus hauts, tout comme l'Oréal. Mais donc on peut repartir sur une vraie dynamique grâce à ce plan de relance et peut-être cette ouverture chinoise.
03:49 Donc on n'arrive pas à être négatif dans l'environnement actuel. Et du coup, on repondait un petit peu, certains portefeuilles, à la fois sur des valeurs américaines et sur des valeurs européennes.
04:00 Qu'est-ce qu'on fait avec les thématiques qui ont été les plus en retard, par exemple, au cours du premier semestre ? Ce sont des thématiques qui ont été stratosphériques l'an dernier, même en 2021.
04:14 Pétrole, gaz, les ressources de base, les matériaux, etc. On voit bien que la dynamique a un peu calé, après, encore une fois, une paire d'années exceptionnelles pour ce secteur boursier.
04:28 Est-ce qu'il est temps de s'y réintéresser ? Plan de relance en Chine, souvent, ça va avec l'idée que, tiens, on retrouve peut-être un peu de momentum cyclique.
04:37 Ça va avec, effectivement, comme on vient de parler du luxe qui pourra profiter de ce mouvement en Chine, les pétrolières qui avaient été fortement délaissées.
04:47 Quand vous regardez Total, il y a deux jours, elle faisait -12% depuis le début de l'année. On est toujours autour de -10%. On était à tomber autour de 50.
04:56 On venait de 60 euros. On est entre 52 et 53 euros. On a cet éternel dividende absolument fabuleux sur Total.
05:05 Donc, ceux qui n'avaient pas de pétrolières, qui peuvent être sous-pendérés en pétrolières, qui ont raté la reprise - on a repris 300 points en quatre jours -,
05:17 eh bien, il y a encore, effectivement, un potentiel. Et sans se disperser, revenir sur du Total Energy à 52, 53, je pense que, pour traverser l'été,
05:28 on aura ce rebond à un moment ou à un autre et cet effet d'annonce en Chine. Et on l'a vu, le Brent part à la hausse.
05:36 — Ouais, le pétrole, c'est 80 dollars sur Brent. Ça fait plusieurs mois qu'on n'avait pas vu ça.
05:39 — Donc je pense que, derrière, après le Brent, on peut, nous, derrière, en tant qu'investisseurs, revenir sur le secteur pétrolier.
05:45 — Qu'est-ce que vont nous apprendre les résultats des entreprises qui vont commencer dans les prochaines heures, les prochains jours,
05:52 et qui vont se référer au deuxième trimestre ? Comme le disait Frédéric, chaque trimestre, on nous dit que ça va être le trimestre où les marges vont baisser.
06:01 Aux États-Unis, je crois que le consensus attend une baisse des profits au global pour l'ensemble des acteurs du S&P 500 de l'ordre de 7 %,
06:09 ce qui en fait peut-être le trimestre le plus faible depuis les trimestres pandémiques de 2020, pour dire les choses.
06:15 — Alors le fameux trimestre le plus faible qu'on attend depuis un an et demi quasiment, maintenant. Alors là aussi, Frédéric l'a très très bien expliqué.
06:24 Il a dit que c'est plutôt le discours qui va accompagner ces publications. Est-ce qu'on maintient nos objectifs pour l'année 2023, les guidance,
06:33 ou est-ce qu'on révise ? Est-ce qu'on fait un warning et autres ? Donc là, ça va être l'exercice le plus compliqué, le plus difficile en amont.
06:42 C'est de savoir lesquels accompagneront la publication d'un discours plus ou moins prudent ou au contraire très optimiste.
06:51 Ça va être intéressant, mais est-ce qu'on va pas là encore être très vite, si on a le plan de relance en Chine, rebasculer sur une logique de macro...
07:02 — Oui, de flux de macro. — ...un peu déconnectée de la micro. Mais au-delà de ça, moi, j'entends des gérants de fonds qui disent
07:09 « Même si les publications du T2 sont les fameuses moins bonnes attendues depuis longtemps, on va peut-être les enjamber et on va déjà regarder sur le T3, T4 et 2024 ».
07:19 Et ceux qui vous disent ça sont plutôt très optimistes et considèrent qu'effectivement, à la faveur de cette réduction d'inflation et cette dynamique
07:27 qui reste toujours présente économique, eh bien peut-être faut-il mettre entre parenthèses le T2 si jamais il venait à décevoir,
07:36 mais tout de suite dans le coup d'après sur un redémarrage lié à la Chine et peut-être pas, pourquoi pas, d'autres mesures favorables en Europe et aux États-Unis.
07:45 — Ça va être intéressant, parce que par rapport à d'autres saisons de publication ces derniers trimestres, là, le marché aborde la séquence au plus haut.
07:54 Enfin les marchés américains sont au plus haut depuis 15 mois, là, pour le S&P et le Nasdaq. On a souvent décrit avec vous la dynamique que les périodes de résultats
08:02 pouvaient donner au marché, la dynamique positive. Mais exemple, l'été dernier, on avait abordé la saison au mois de juin. On marquait un point bas quand même
08:10 sur les marchés avant une envolée spectaculaire tout au long du mois d'juillet et une bonne partie du mois d'août. Mais on partait d'un marché qui était en train de faire un creux,
08:19 d'une certaine manière. Là, on est plutôt au top, quoi. — Bien sûr. Et fin septembre, pareil. Le point bas, oui, était le 29 septembre.
08:24 — C'est ça. Exactement. — Depuis le 29 septembre, à part un palier, la deuxième quinzaine de décembre, on était reparti avec des corrections plus ou moins divers.
08:32 Mais c'est vrai qu'à chaque fois, toute l'année 2022 et pour le moment 2023 a été sauvée et portée quand même jusqu'à des nouvelles plutôt macro qui ont relayé les hausses de marché.
08:43 — Ce qu'on fait avec les 7 magnifiques ou les 7 fantastiques, donc ce groupe de valeurs qui porte la performance des indices américains, notamment du Nasdaq.
08:53 Il y a près de 40% de hausse du Nasdaq depuis le 1er janvier pour le Nasdaq-100. Et une partie majoritaire de cette performance est liée à cette valeur, l'Egafame, plus Tesla et Nvidia.
09:07 — C'est ça. Alors demain, on a eu cette annonce. On aura la recomposition des indices, qui sera véritablement effective que le 24 juillet. Alors c'est le rééquilibrage spécial, ça s'appelle.
09:19 Ça s'est pas produit des milliers de fois. Ça s'est produit en 98 et en 2011. On va pas se lancer dans la technique. C'est une question de pondération par rapport aux principales valeurs qui progressent.
09:30 Mais pour fixer les idées, si on regarde les fameuses 7 fantastiques dont on vient de parler, Alphabet a pris 34% depuis le début de l'année. Amazon a pris 40%. Apple a pris 46%. Amazon, c'était Microsoft à 40%. Amazon a pris 55%. Et puis Meta a pris 157%.
09:49 Et c'était les fameuses Gafame. Elles sont devenues deux de plus aujourd'hui. Tesla et Nvidia. Tesla a pris 120%. Et Nvidia hier a passé la barre des 200% de performance depuis le début de l'année.
10:03 Donc il est clair que quand vous retraitez aussi bien le SP500 que le Nasdaq, de ces 7 valeurs-là, le SP500 serait négatif et le Nasdaq également. Donc il faut rééquilibrer un petit peu cela.
10:18 Pour répondre à votre question, certains ont dit qu'il faut vite s'empresser de vendre ces valeurs-là puisque les fonds indiciels et autres pondérations vont devoir s'aligner sur la pondération qui sera connue demain.
10:30 Et l'effet d'annonce a créé une baisse de ces titres-là. Et puis dès le lendemain, vous voyez ces titres qui repartent quand même.
10:37 Il y a déjà une première chose, c'est que les particuliers, eux, qui ne sont pas contraints par ces pondérations, sont très attachés à ces valeurs.
10:46 Un Apple qui a 3 milliards de capitalisation, ils n'ont pas envie de vendre ces titres-là à visibilité forte et puis qui pour le moment n'a pas d'issue.
10:57 Donc finalement, au début, le premier réflexe des marchés, ça a été de dire "Oh là là, on va vendre parce qu'on va subir les dégagements des grands fonds indiciels".
11:05 Et puis immédiatement derrière, vous avez toute une frange de particuliers et d'investisseurs classiques institutionnels qui disent "Non, non, on s'adaptera mais ça ne les empêchera pas de poursuivre et de caracoler".
11:17 - On verra, c'est vrai que beaucoup de ces valeurs avaient dépassé des poids de plus de 10% dans un indice comme le Nasdaq 100 et donc l'idée est de les ramener sous cette barre des 10%.
11:27 - Et autour de 4-8. - Voilà, c'est ça, pour l'ensemble du groupe.
11:31 Merci beaucoup, Franklin. Et donc effectivement, ce rebalancement spécial du Nasdaq 100 qui sera annoncé demain le 14 juillet.
11:38 Franklin Pichard, directeur général de Kipling Finance qui était avec nous pendant cette demi-heure de Smart Bourse à la mi-journée. On se retrouve ce soir à 17h en direct sur Bsmart.
11:47 (Générique)

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