Brigitte Lahaie - Pourquoi choisit-on d’aimer quelqu’un qui ne nous convient pas ?

  • l’année dernière
Rediffusion du 19 janvier 2023.

Avec François Bourgognon, psychiatre, psychothérapeute, auteur de plusieurs ouvrages, et de « Ne laissez pas votre vie se terminer avant même de l’avoir commencée » aux éditions First.

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Transcript
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00:00:06 14h-16h, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:10 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:14 Alors nos croyances, elles ont la vie dure, elles nous sont d'ailleurs souvent nécessaires à certains moments de notre vie.
00:00:19 Je dirais qu'elles nous aident à nous construire, à nous tenir debout, sauf que malheureusement, elles ne sont pas toujours très justes ces croyances.
00:00:28 J'oserais même dire qu'elles sont souvent fausses et qu'elles nous bloquent ou même nous entraînent dans une mauvaise direction et c'est tout particulièrement vrai dans le domaine amoureux.
00:00:37 Alors aujourd'hui, en compagnie de François Bourgognon, je vous propose qu'on aille revisiter nos croyances afin de tordre le coup à certaines d'entre elles qui ne sont pas positives pour nous.
00:00:47 Alors si vous croyez que tous les hommes ne pensent qu'à ça ou si vous croyez que les femmes sont incapables de gérer leurs émotions, pour ne citer que ces croyances tellement répandues,
00:00:55 et bien venez en parler avec nous. Et puis si vous avez choisi un partenaire ou une partenaire qui vraiment ne vous convient pas,
00:01:02 et bien c'est peut-être le moment de venir nous rejoindre parce qu'on va trouver sans aucun doute une raison qui justifie ce mauvais choix.
00:01:09 Et c'est parce qu'on comprend ce mauvais choix et bien que l'on peut peut-être s'en libérer.
00:01:13 Et pour ça, vous le connaissez, notre numéro c'est le 0 826 300 300.
00:01:18 Bonjour François Bourgognon, merci d'être avec nous.
00:01:21 Bonjour Brigitte, avec plaisir.
00:01:23 Alors vous êtes psychiatre, psychothérapeute, vous avez écrit de nombreux ouvrages dont un qui plaît beaucoup à ceux qui nous écoutent,
00:01:30 "Ne laissez pas votre vie se terminer avant même de l'avoir commencé", c'était aux éditions First.
00:01:35 J'ai eu envie d'aborder aujourd'hui les croyances parce qu'elles nous sont à la fois nécessaires à certains moments de notre vie,
00:01:43 mais il ne faut pas rester englué dans nos croyances.
00:01:46 Oui absolument, c'est une thématique très intéressante.
00:01:51 Et effectivement, c'est ce qu'on appelle en psychothérapie des schémas,
00:01:56 c'est-à-dire des croyances de base sur les autres, sur nous-mêmes et sur le monde.
00:02:02 Alors c'est des croyances sur lesquelles on peut s'appuyer et sur lesquelles on se construit.
00:02:07 Mais effectivement, il faut être capable aussi de les mettre en perspective
00:02:11 et de ne pas être commandé par elles dans des situations, dans des environnements dans lesquels elles s'avèreraient être inopérantes.
00:02:20 Donc c'est important d'avoir... De toute façon, il faut bien être fait d'une certaine façon,
00:02:25 mais c'est important de savoir comment on est fait et de ne pas se faire piéger parfois par simplement ce que sont des pensées.
00:02:31 Alors nos croyances, j'imagine beaucoup viennent de notre éducation, de notre culture, de notre enfance.
00:02:38 Je pense qu'il y a déjà quelque chose de cet ordre-là à comprendre.
00:02:43 Oui absolument. En fait, c'est beaucoup notre environnement familial et notre enfance qui vont déterminer ce qu'on appelle nos schémas de base.
00:02:54 C'est un environnement dans lequel on grandit, on se construit,
00:02:59 et qui va déterminer en nous une façon de penser et de percevoir le monde, ce qu'on est, ce que sont les autres.
00:03:08 J'ai pensé comme ça en préparant l'émission, notamment à la croyance en Dieu,
00:03:14 qui me paraît une croyance qui peut être tout à fait positive pour certains, négative pour d'autres,
00:03:19 et qui en même temps, quand on la prenne dans tous les sens, on n'a pas la preuve qu'il existe, Dieu,
00:03:25 mais on n'a pas non plus la preuve qu'il n'existe pas.
00:03:27 À la limite, c'est une croyance qu'on peut laisser aux gens à qui ça fait du bien.
00:03:31 Oui, on est peut-être dans quelque chose de tout petit peu différent de ce qu'on entend par schéma,
00:03:41 mais effectivement, l'idée c'est à un moment d'être juste en mesure de mettre ce en quoi on croit,
00:03:49 ou les pensées d'une manière générale, en perspective.
00:03:55 C'est-à-dire, je sais que ce sont des pensées, ou je sais que ce sont des croyances,
00:03:58 je peux choisir de les suivre ou pas, mais en tout cas, j'essaye autant que faire se peut
00:04:03 de ne pas les confondre avec la réalité, et la réalité de ce que je vis,
00:04:08 parce que parfois, ça me met un peu en difficulté.
00:04:10 C'est vrai qu'en préparant cette émission, du coup, je me suis rappelé une expérience
00:04:14 que je trouve absolument fascinante.
00:04:16 Oui.
00:04:17 En fait, j'ai essayé d'être clair, c'est une expérience où on prend des personnes
00:04:21 et en fait, on les met en face d'une machine, ça se présente comme un jeu,
00:04:24 et il y a un bouton rouge et un bouton vert.
00:04:27 Et en fait, on doit marquer un maximum de points.
00:04:30 Et en fait, il y a une règle, c'est qu'il faut essayer d'appuyer très très vite
00:04:34 sur le bouton rouge, et seulement une fois de temps en temps sur le bouton vert.
00:04:38 Et il y a un groupe à qui on va expliquer la règle, et un groupe à qui on ne dit rien.
00:04:43 Et bien évidemment, ceux à qui on donne la règle très très vite vont engranger
00:04:47 un maximum de points, tandis que ceux à qui on ne dit rien,
00:04:51 et bien ils tâtonnent, et au bout d'un moment, ils finissent par trouver le truc.
00:04:55 Et puis ensuite, il y a un deuxième temps dans l'expérience,
00:04:58 où en fait, on ne dit plus rien à personne, enfin on ne dit rien à personne,
00:05:02 mais on inverse les commandes.
00:05:04 Ce qui fait qu'il faut appuyer très vite sur le bouton vert,
00:05:07 et juste une fois de temps en temps sur le bouton rouge.
00:05:09 Et là, ce qui est absolument fascinant, ce qui se passe,
00:05:11 c'est que les personnes à qui on avait donné la règle au départ,
00:05:14 continuent de suivre la règle, alors que toute leur expérience leur dit
00:05:19 que ça ne marche pas, tandis que ceux à qui on n'avait rien dit au départ,
00:05:23 s'adaptent beaucoup plus vite, parce qu'ils restent sensibles,
00:05:26 on va dire, à la réalité du moment, et donc ils ne sont plus en train
00:05:30 de suivre une croyance de base ou une règle de départ.
00:05:32 Voilà, et je trouve que cette expérience, elle dit beaucoup de choses
00:05:35 sur comment les pensées peuvent être d'un côté utiles,
00:05:38 et de l'autre, nous piéger.
00:05:40 Oui, ça montre bien que lorsqu'on a une croyance,
00:05:43 même si elle n'est plus valable, on y reste accroché, quoi.
00:05:48 Exactement, c'est-à-dire qu'en fait, on a tellement tendance à considérer,
00:05:52 à acheter ce que nous dit le langage comme des vérités absolues,
00:05:56 que même lorsque ce n'est plus opérant, on continue quand même
00:06:01 de suivre la règle. Et ça, c'est très très important d'en prendre conscience,
00:06:05 pour simplement essayer de ne pas se mettre en porte-à-foue avec la réalité.
00:06:10 Alors évidemment, on va plutôt aborder des questions d'ordre affectif,
00:06:14 François Bourgognon, dans cette émission, et on voit bien
00:06:17 à quel point, j'ai pris deux exemples très basiques sur les hommes et sur les femmes,
00:06:21 et on voit bien à quel point, je vais prendre un autre exemple,
00:06:24 peut-être encore plus parlant, quand une femme est persuadée
00:06:28 que les hommes sont tous infidèles, elle a de toute façon déjà une tendance
00:06:32 à ne pas faire confiance à son partenaire.
00:06:37 Oui, tout à fait, ça, ça rejoint aussi, ça c'est quelque chose qu'on rencontre
00:06:41 assez souvent dans le cadre de psychothérapie, ce qu'on appelle aussi
00:06:44 des schémas d'abandon, c'est-à-dire la crainte ou la peur excessive
00:06:48 que l'autre nous quitte, et ça nous emmène souvent dans des comportements
00:06:52 où on interprète de façon excessive tout ce qui pourrait être un peu douteux,
00:06:56 comme le signe que l'autre va nous quitter, nous abandonner,
00:06:59 et ça peut créer évidemment des tensions et des discordes dans le couple,
00:07:04 et ça risque de déterminer exactement ce qu'on redoute,
00:07:07 c'est-à-dire que l'autre nous quitte. Donc voilà, tout l'enjeu,
00:07:10 c'est vraiment de pouvoir mettre ses propres schémas et ses propres pensées
00:07:16 en perspective.
00:07:17 Vous avez comme ça un petit conseil que vous pourriez déjà donner
00:07:20 tout en début d'émission, François Bourguignon, pour savoir si notre croyance,
00:07:24 elle nous fait du bien ou elle nous fait du mal ?
00:07:26 Oui, c'est vraiment d'essayer de voir un petit peu au regard de ce qu'on redoute,
00:07:39 si les croyances nous commandent de faire des choses
00:07:44 qui vont nous amener dans la bonne ou dans la mauvaise direction.
00:07:46 C'est-à-dire qu'en fait, si par exemple, je vois que le fait d'être en permanence
00:07:51 de demander à l'autre, que l'autre me rassure par exemple,
00:07:54 et je vois que c'est en train de créer des tensions dans le couple
00:07:57 et que finalement ça fait le jeu inverse de ce que je voudrais,
00:08:00 c'est d'arriver finalement peut-être à me dire "Ok, j'ai cette inquiétude là,
00:08:04 je sais que j'ai ce pli mental là, mais par rapport à cette inquiétude
00:08:10 ou cette angoisse, plutôt que de chercher à tout prix à me sentir rassuré,
00:08:13 finalement qu'est-ce que je peux faire d'utile pour aller dans le bon sens ?
00:08:17 Et le bon sens c'est-à-dire vraiment d'essayer de cheminer vers une relation
00:08:22 qui est une relation de confiance, une relation épanouie.
00:08:24 Et cette question de l'utilité, je la trouve assez centrale en fait
00:08:28 par rapport à nos pensées, c'est-à-dire "Ok, j'ai des inquiétudes,
00:08:32 j'ai des pensées, j'ai des angoisses, et plutôt que de chercher à tout prix
00:08:35 à me sentir en permanence rassuré, la bonne question c'est plutôt
00:08:38 "Qu'est-ce que je peux faire d'utile pour aller dans la bonne direction ?"
00:08:41 Et ça je trouve que c'est une clé assez essentielle, la question de l'utilité.
00:08:44 D'accord, et bien on va essayer tout au long de cette émission d'avoir plusieurs clés
00:08:48 et peut-être qu'à ce moment-là on pourra ouvrir la porte du bonheur de couple.
00:08:52 Et puis on verra peut-être aussi, François Bourgognon,
00:08:56 pourquoi on choisit parfois des partenaires qui ne nous conviennent pas du tout,
00:09:00 parce que là aussi c'est basé sur des croyances, j'imagine.
00:09:04 Oui, les croyances y sont pour beaucoup.
00:09:07 C'est certain, quand on investit des relations où manifestement on n'est pas heureux,
00:09:12 c'est qu'on est en train de se mettre en porte-à-faux avec la réalité et avec ce qu'on est,
00:09:17 et c'est qu'on est probablement en train de suivre des pensées
00:09:20 qui nous emmènent à prendre le mauvais chemin.
00:09:23 Exactement. 0800 26 300 300, venez nous raconter
00:09:27 où vous en êtes dans votre vie amoureuse et quelle est l'influence de vos croyances
00:09:31 sur vos choix amoureux. C'est Sarah qu'on retrouve dans un instant.
00:09:35 C'est avec François Bourgognon que nous allons tordre le coup à toutes vos croyances.
00:09:43 Enfin pas toutes, parce qu'il y en a qui sont bien.
00:09:46 Quand on croit en soi, c'est plutôt bien ça, François Bourgognon, non ?
00:09:51 Alors oui, mais il ne faut pas que ça soit en porte-à-faux avec la réalité.
00:09:55 Oui absolument. Bonjour Sarah. Bonjour Brigitte, bonjour François.
00:10:00 Bonjour. Donc vous êtes dans une impasse émotionnelle, affective, Sarah.
00:10:05 Racontez-nous. J'ai 46 ans et je suis mariée avec Alexandre,
00:10:11 qui en a 52 et on a trois enfants ensemble.
00:10:15 Et ça ne fonctionne pas du tout en fait,
00:10:20 ni sur le plan intime, ni sur d'autres plans comme
00:10:26 sur le plan intellectuel, sur le plan de loisirs, activités avec les amis, etc.
00:10:32 On n'arrive pas à...
00:10:35 Et vous vivez ensemble depuis combien de temps, Sarah ?
00:10:39 Depuis 21 ans. Et donc c'est depuis 21 ans que ça ne va pas
00:10:43 ou est-ce que ça s'est dégradé au fur et à mesure ?
00:10:46 Ça s'est dégradé au fur et à mesure depuis ces trois dernières années en végétal.
00:10:50 D'accord. J'imagine que vous aviez ensemble une envie de fonder une famille.
00:10:57 Oui.
00:10:58 Donc ça, ça a marché ?
00:11:01 Ça a marché. Et puis ce qui a marché, c'est que
00:11:06 avant le Covid, il était très pris par son travail,
00:11:09 donc les choses étaient plus camouflées, on va dire, sur le plan familial.
00:11:13 Puisque c'est moi qui gérais tout, donc je ne voyais pas...
00:11:16 Je pensais qu'on avait uniquement un problème d'ordre sexuel.
00:11:21 Et là, vous êtes plus souvent ensemble,
00:11:24 c'est ce qui fait que vous vous rendez compte que ça ne va plus, c'est ça ?
00:11:27 Oui, oui, oui. Donc les horaires de travail, télétravail, etc.
00:11:32 On est plus les uns sur les autres, on est plus en contact ensemble,
00:11:39 donc je ressens...
00:11:43 Oui, vous sentez que vous n'êtes pas sur la même longueur d'onde.
00:11:48 Alors ça, c'est intéressant ce que dit Sarah,
00:11:50 parce qu'on l'a constaté, François Bourguignon,
00:11:52 avec le confinement, les couples qui se sont retrouvés ensemble,
00:11:56 et parfois dans des appartements assez petits,
00:12:00 ça a créé beaucoup de tensions, comme quoi finalement,
00:12:04 vivre à deux certes, mais vivre en huis clos,
00:12:07 ce n'est pas tout à fait la même chose.
00:12:09 Oui, absolument.
00:12:11 Ce n'est vraiment pas quelque chose d'anecdotique.
00:12:15 C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de couples qui se sont retrouvés finalement...
00:12:18 Il y avait une forme d'équilibre qui s'était constituée
00:12:21 avec tout un ensemble de missions et d'obligations externes.
00:12:24 Et en fait, le fait de se retrouver "presque obligés"
00:12:29 d'être ensemble 24 heures sur 24,
00:12:31 ça a pu révéler tout un ensemble de difficultés,
00:12:35 de tensions, ou parfois même des conflits de valeurs.
00:12:38 Et c'est ça, je crois, le plus problématique dans un couple,
00:12:44 c'est quand finalement on fait le constat que
00:12:47 les grandes orientations que porte notre cœur,
00:12:50 ce qui donne du sens à notre vie,
00:12:52 ce n'est pas partagé par la personne avec qui on vit.
00:12:55 Et voilà, donc il y a des choses comme ça
00:12:57 qui apparaissent de façon beaucoup plus claire.
00:13:00 - Sarah, quels sont vos sentiments pour cet homme aujourd'hui ?
00:13:05 - C'est un petit peu compliqué.
00:13:10 Je sais que je suis attachée à lui par rapport à mes enfants,
00:13:17 et j'ai essayé de me séparer déjà plusieurs fois,
00:13:19 mais il refuse la séparation.
00:13:21 Et c'est encore pire,
00:13:23 parce que quand il parle de séparation,
00:13:26 j'ai un grand souci avec mon mari,
00:13:28 c'est qu'il s'enfuit.
00:13:30 Il peut partir une semaine sans me donner de nouvelles,
00:13:33 il coupe le téléphone,
00:13:35 et du coup on est plongé dans de l'angoisse, dans du stress.
00:13:39 A priori, je devrais dire,
00:13:43 bon débarras, je suis enfin libre,
00:13:46 mais ce n'est pas le cas.
00:13:48 J'ai de la culpabilité, et puis j'ai de la peine,
00:13:52 et j'ai du mal à faire le deuil aussi sur le plan familial.
00:13:56 Il y a des enfants qui sont encore jeunes,
00:13:59 j'ai un dernier qui a 12 ans,
00:14:01 et j'ai du mal à...
00:14:03 Alors ce n'est pas la séparation qui...
00:14:06 La façon dont on se sépare, c'est une disparition.
00:14:10 Donc quand il revient,
00:14:13 je suis tellement contente qu'il ne lui soit rien arrivé,
00:14:16 et puis au final on dit "on va redémarrer",
00:14:18 et puis finalement, il n'y a rien qui redémarre,
00:14:21 et il s'est reparti pour un tour.
00:14:23 - Oui, en même temps, sa manière d'agir
00:14:26 est assez agressive, d'une certaine manière.
00:14:29 C'est une agressivité passive, certes,
00:14:31 mais c'est quand même une agressivité.
00:14:33 C'est-à-dire qu'il fuit l'éventuelle communication
00:14:37 qui permettrait d'engager une séparation.
00:14:39 Mais dans ce que vous dites, on n'est pas sûr,
00:14:42 enfin me semble-t-il que vous avez vraiment envie
00:14:44 de mettre fin à votre couple.
00:14:46 Je pense plutôt que vous êtes un peu perdu,
00:14:50 et que vous avez...
00:14:52 Je crois que, encore une fois, c'est compliqué,
00:14:54 mais je crois encore une fois que c'est peut-être d'abord
00:14:57 un travail personnel qu'il faudrait faire.
00:14:59 Qu'est-ce que vous feriez s'il n'était pas là,
00:15:03 et qu'est-ce que vous pouvez faire justement
00:15:05 pour vous aider à vous construire en tant qu'individu ?
00:15:08 Parce que j'ai l'impression que quelque part,
00:15:10 vous êtes très lié à vos enfants, certes,
00:15:13 on peut le comprendre,
00:15:14 mais aussi à cette vie de famille, à cette vie de couple.
00:15:17 Et c'est peut-être ce travail-là qui va vous aider à voir clair.
00:15:21 C'est déjà savoir qui vous êtes, quelle femme vous êtes,
00:15:24 quelle femme vous avez envie d'être et de devenir,
00:15:27 et qu'est-ce que vous pouvez faire pour devenir cette femme-là.
00:15:30 Qu'est-ce que vous en pensez, François Bourguignon ?
00:15:32 Oui, oui, moi je suis tout à fait d'accord
00:15:34 avec cette façon d'appréhender la situation.
00:15:38 Moi, ce qui me venait aussi en écoutant Sarah,
00:15:41 moi j'ai le sentiment qu'elle est un peu prise entre...
00:15:44 Mais pareil, il faut que vous nous disiez, Sarah,
00:15:46 si ça vous parle, ce qu'on vous raconte.
00:15:48 Mais j'ai le sentiment que vous êtes prise un peu
00:15:51 dans une espèce de choix cornelien,
00:15:54 ou quelle que soit l'orientation que vous preniez,
00:15:57 vous perdez en fait.
00:15:58 C'est-à-dire, soit vous allez du côté de la séparation,
00:16:02 et à ce moment-là, ça remet en question la vie de famille
00:16:04 et l'équilibre avec les enfants,
00:16:06 soit vous acceptez de rester dans une relation
00:16:09 dans laquelle, visiblement,
00:16:11 il y a quelque chose qui ne matche plus,
00:16:14 et dans lequel j'ai le sentiment que vous ne ressentez plus
00:16:17 beaucoup d'affection pour l'homme avec qui vous vivez.
00:16:21 C'est tout à fait ça, oui.
00:16:23 Donc ça ne peut avancer qu'à partir du moment
00:16:26 où vous repartez de votre intérieur à vous, vous voyez ?
00:16:30 C'est pas en voulant changer quelque chose à l'extérieur
00:16:33 que vous allez prendre forcément la bonne décision,
00:16:36 vous voyez ce que je veux dire ?
00:16:38 À l'intérieur...
00:16:40 C'est-à-dire, vous, vous, vous,
00:16:42 vraiment vous, vous, vraiment toute seule,
00:16:44 qu'est-ce qui vous ferait plaisir par exemple ?
00:16:47 Imaginons, vous avez trois jours à passer toute seule,
00:16:51 qu'est-ce qui vous ferait plaisir ?
00:16:53 De la tranquillité,
00:16:56 quelque chose... remettre à la peinture.
00:16:59 Et bien voilà, et pourquoi vous ne remettriez pas tout de suite à la peinture ?
00:17:02 Pourquoi vous ne créez pas dans votre espace familial
00:17:06 un endroit où vous pouvez faire de la peinture ?
00:17:09 Alors je l'ai fait il y a six mois,
00:17:11 je me suis installée à un endroit,
00:17:14 un coin, j'achetais le matériel, etc.
00:17:17 Et les choses se sont accumulées dessus,
00:17:20 et je ne me suis jamais mise depuis ce moment-là.
00:17:23 Oui, mais parce que vous vous laissez pour l'instant
00:17:26 un petit peu envahir par des soucis,
00:17:29 et on les entend et on les comprend, Sarah,
00:17:32 mais il faut essayer de mettre un petit peu la poussière de côté
00:17:38 pour pouvoir à nouveau être en lumière, voyez,
00:17:41 et que vous puissiez vous faire des choses qui vous font plaisir,
00:17:44 qui vous font du bien,
00:17:46 qui vont vous permettre de voir un peu plus clair.
00:17:48 Parce que là, moi, je ne crois pas pour l'instant qu'on puisse vous donner un conseil,
00:17:52 quel qu'il soit, par rapport à votre couple.
00:17:55 D'accord.
00:17:58 En fait, au fond de moi, je sais que je dois me séparer de lui,
00:18:05 mais la douleur de cette séparation,
00:18:08 elle est tellement…
00:18:10 Enfin, plutôt la douleur de la disparition,
00:18:13 parce qu'il s'en va sans rien dire,
00:18:15 et ça peut durer une semaine, dix jours,
00:18:18 et je suis en nouvelle sur quoi que ce soit.
00:18:21 Et c'est vrai que des fois, je me résigne en disant
00:18:26 que ça fait moins mal, en fait, le quotidien, la routine,
00:18:31 que de vivre au moment où il s'en va,
00:18:33 je ne supporte pas la séparation de lui non plus.
00:18:35 Oui, mais là, c'est quand même un petit chantage qui vous fait, Sarah.
00:18:40 Mais pour l'instant, vous ne le voyez pas réellement comme ça.
00:18:43 Vous pensez qu'il a tellement besoin de vous que vous ne pouvez pas le lâcher.
00:18:49 Mais c'est en revenant vers vous, et uniquement vers vous,
00:18:53 que vous allez pouvoir comprendre si vraiment, il fait partie encore de vous ou pas.
00:18:58 Parce qu'en fait, c'est ça la question.
00:19:00 Est-ce que quelque part, vous avez encore suffisamment d'affection
00:19:03 pour accepter ce qui ne va pas ?
00:19:05 Et puis peut-être, de toute façon, en changeant un peu votre comportement,
00:19:09 ça va faire changer cet homme.
00:19:11 Peut-être que ça peut faire avancer aussi votre relation.
00:19:16 François Bourguignon, qu'est-ce que vous diriez pour conclure à Sarah ?
00:19:20 Oui, effectivement, je pense qu'un conseil très judicieux,
00:19:26 c'est d'essayer vraiment de s'efforcer, de clarifier,
00:19:29 de remettre de la lumière sur ce que vous portez fondamentalement en vous.
00:19:33 C'est parce que là, on voit bien que vous êtes prise dans quelque chose
00:19:36 où finalement, vous avez plus le sentiment de subir que de choisir.
00:19:39 Et pour pouvoir choisir véritablement la bonne orientation,
00:19:43 il va falloir que vous soyez au clair avec quelle est la bonne direction pour vous.
00:19:47 Et ça, ça passe par un temps de prise de contact, effectivement,
00:19:50 par le fait de se rapprocher aussi d'activités
00:19:52 dans lesquelles on a le sentiment de s'accomplir
00:19:54 et d'être aligné avec ce qu'on porte en nous.
00:19:57 Donc voilà, je dirais ça.
00:19:59 Je pense que c'est une...
00:20:01 Alors après, effectivement aussi, il faut prendre garde au fait que
00:20:05 le fait de rester dans une relation qui n'est pas satisfaisante,
00:20:09 ça peut peut-être à court terme,
00:20:11 permettre d'échapper à une forme d'inconfort ou de tension,
00:20:16 mais à moyen et à long terme, c'est absolument pas gagnant.
00:20:19 C'est-à-dire qu'il faut aussi arriver à mettre les choses en perspective
00:20:23 pour pouvoir choisir son orientation.
00:20:27 Évidemment, mais c'est toujours plus facile
00:20:29 quand on est un petit peu plus solide à l'intérieur de soi de partir.
00:20:32 Et puis parfois, comme je le dis souvent,
00:20:34 il vaut mieux partir trop tard que partir trop tôt.
00:20:37 Et ça, c'est quelque chose aussi qu'il faut entendre.
00:20:40 Merci Sarah.
00:20:41 On fait une petite pause et nous retrouvons Julia Pallum, notre Sexy News.
00:20:50 Eh bien François Borgognon, elle est rentrée dans le studio Julia Pallum
00:20:53 telle une bombe et elle va nous parler des hommes célibataires.
00:20:57 Ils vont pas le rester longtemps avec vous.
00:20:59 J'espère, venez, approchez-vous.
00:21:02 Non mais c'est une nouvelle espèce qui est née,
00:21:04 c'est l'homme amoureusement paresseux.
00:21:06 Selon l'Insee, 40% des Français sont célibataires.
00:21:10 Et ce sont les hommes qui sont les plus nombreux à ne jamais avoir été en couple.
00:21:14 En même temps, ils sont pas fous les oives.
00:21:16 Les nanas, elles veulent plus faire d'enfants,
00:21:19 elles veulent plus faire le ménage,
00:21:20 elles ne veulent plus gérer la baraque,
00:21:22 ni les courses, ni les repas.
00:21:24 Mais les coquines, elles continuent de demander des comptes à leurs hommes.
00:21:28 Et pourquoi tu fais ça poupée ?
00:21:30 En faisant ça, tu gâches tout.
00:21:31 Donc au bout de ton concept, arrête de vouloir contrôler
00:21:34 ses sorties, ses coups de fil et pourquoi pas ses pensées autant que tu y es.
00:21:37 Comment veux-tu qu'il s'y retrouve le gars ?
00:21:39 Moins de confort dans le couple, ok, mais pour gagner quoi ?
00:21:42 Moins de liberté ?
00:21:43 Bah non, il dit non, le calcul est vite fait.
00:21:46 Ah, les gourgandines ont de beaux jours devant elles.
00:21:50 La liberté, c'est le maître mot qui revient le plus souvent sur les lèvres de ces hommes célibataires,
00:21:56 individualistes jusqu'au bout du pénis,
00:21:59 dans une recherche constante de joie personnelle que rien ne doit altérer.
00:22:04 Mais à quel moment la joie individuelle a-t-elle pris le pas sur la joie partagée ?
00:22:09 Non mais c'est vrai, plus on est de fous, plus on jouit, non ?
00:22:12 Il me semble qu'on leur a pas tout appris à Sélascar.
00:22:15 Il vous manque quelques connaissances les gars.
00:22:17 Mais lorsque je commence à vouloir les titiller, en ce sens,
00:22:20 voilà que les hommes se réfugient derrière le nouveau grand bouclier du compromis.
00:22:25 Fini, terminé, promis, juré, craché, ils ne veulent plus faire de compromis.
00:22:30 C'est bien ce que je pensais, ils sont pas très téméraires ces nouveaux bad boys.
00:22:33 Pas très vicieux, non plus remarqué, car tout l'art de la liberté c'est de jouer avec la contrainte.
00:22:39 Bah oui, sans contrainte c'est quoi ? C'est le vide, le néant.
00:22:41 L'humaniste Nicola Winton a dit un jour "N'oubliez jamais que le compromis n'est pas un gros mot,
00:22:47 c'est la condition même de la vie".
00:22:50 Faire un compromis ne veut pas dire se compromettre les garçons.
00:22:53 Le compromis est précisément le corollaire de la liberté individuelle.
00:22:57 Le compromis permet d'accepter les comportements divergents de l'autre.
00:23:02 Et dans divergent il y a verge... Non j'arrête.
00:23:04 Vous devriez vous pencher un peu pour voir, vous devriez y découvrir la tolérance par exemple.
00:23:10 Vous savez cette chose merveilleuse qui permet de vivre ensemble,
00:23:13 libérer de nos opinions préexistantes, c'est merveilleux.
00:23:17 Et puis penchez-vous encore un peu plus, vous pourriez apercevoir au loin
00:23:20 une chose encore plus merveilleuse qui s'appelle l'interaction physique.
00:23:24 Vous avez tant de choses à découvrir dans le puits de la divergence.
00:23:28 Le compromis avec l'autre, mes chéries, comme le compromis avec soi-même, soit dit en passant,
00:23:33 est essentiel à notre évolution.
00:23:35 Nous ne voulons pas tous finir bunkerisés dans nos communautés respectives.
00:23:39 Non, nous ne voulons pas ça.
00:23:41 Nous allons nous relever les manches, nous allons accepter le compromis,
00:23:43 nous allons dire oui, nous allons suer, nous allons baver.
00:23:47 Et si c'est bien fait, ça peut être jouissif, tu sais.
00:23:49 Nous allons transactionner, diverger, nous allons forger des consensus,
00:23:53 parce que notre humanité en dépend.
00:23:55 Et puis, comme dit le slogan, parce que nous le valons bien.
00:23:59 Mais on sait si ce sont plutôt les jeunes hommes ou les hommes plus mûrs qui sont célibataires ?
00:24:05 Ah, je n'ai pas d'âge sur cette étude de l'INSEE, effectivement.
00:24:11 Parce qu'en tout cas, on sait qu'il y a énormément de femmes seniors célibataires.
00:24:16 Oui, ça c'est sûr. Elles ont découvert le copinage.
00:24:19 Elles vont faire du yoga, elles vont marcher ensemble.
00:24:22 Ou elles n'arrivent pas à trouver de compagnons.
00:24:24 Donc il faut peut-être qu'elles deviennent cougars, je ne sais pas.
00:24:26 Qu'est-ce que vous en pensez, François Bourguignon ?
00:24:28 Pas grand-chose.
00:24:33 Vous n'êtes pas célibataire, de toute façon.
00:24:36 Non, moi je suis marié.
00:24:38 Mais en écoutant cette chronique, je me disais que c'est peut-être le symptôme d'une problématique assez générale.
00:24:47 On constate qu'effectivement, l'individu prime sur le groupe de plus en plus,
00:24:54 et que les gens sont beaucoup plus centrés sur des notions de confort personnel
00:24:58 plutôt que d'accomplissement ou d'orientation vers le groupe.
00:25:06 Donc voilà.
00:25:08 Moi je suis assez d'accord aussi sur le fait de dire que notre évolution en dépend.
00:25:14 C'est-à-dire qu'il va falloir peut-être se rapprocher de ce qu'on porte en nous,
00:25:17 c'est-à-dire plutôt des valeurs d'entraide et d'attention aux autres,
00:25:20 plutôt que de continuer dans des logiques de confort et à s'enfermer.
00:25:24 En même temps, je suis d'accord qu'il y a de plus en plus de gens qui choisissent de rester seuls,
00:25:29 mais il y a de plus en plus de gens qui participent à des causes humanitaires
00:25:33 ou qui participent dans des associations, etc.
00:25:36 On voit de plus en plus des associations fleurir dans tous les domaines.
00:25:42 Oui, c'est effectivement le couple qui vacille.
00:25:45 C'est le couple qui a du mal à se réinventer.
00:25:47 Mais par rapport à la question de tout à l'heure, en réalité ça me revient,
00:25:49 les jeunes sont beaucoup plus aventureux.
00:25:52 Les jeunes, ils essaient le polyamour, ils essaient de nouvelles formes.
00:25:58 C'est sûr que pour les nanas et les mecs de 50 ans,
00:26:02 c'est peut-être plus compliqué d'essayer ce genre de nouvelles formes un petit peu aventureuses.
00:26:07 Ils sont contents, les gens de 50 ans qui vous écoutent, Julie Appellon.
00:26:11 Non, mais c'est peut-être plus difficile à 50 ans de se dire
00:26:14 "Tiens, allez, je vais essayer le polyamour".
00:26:17 Je ne suis pas sûre.
00:26:19 Il y a des femmes qui, justement, après 45-50 ans,
00:26:22 découvrent qu'elles sont femmes fontaines, etc.
00:26:26 Donc n'ayez pas comme ça d'apprêt.
00:26:28 Ça va vous arriver, 50 ans, de toute façon, Julie Appellon.
00:26:31 Polyamour, moi à 50 ans, je vous dis les mecs, je suis prête.
00:26:35 Surtout s'il y a beaucoup de célibataires.
00:26:38 C'est ça, et puis les petits jeunes.
00:26:40 Non, mais je pense en effet, ce que dit Julia Fonso-Borgogni,
00:26:43 je crois qu'elle a raison, c'est le couple qui est mis à mal actuellement.
00:26:47 Et puis le désir d'enfant, on l'a vu dans le dernier...
00:26:51 - Bien sûr ! - Dernier rapport...
00:26:54 Oui, on avait fait d'ailleurs une chronique là-dessus.
00:26:56 Il y a de moins en moins, évidemment, de naissances.
00:26:59 Mais aussi par rapport au couple, on revient à cette notion de compromis
00:27:02 et cette notion un peu de paresse.
00:27:04 Si à la moindre problématique, le couple se sépare,
00:27:08 effectivement, il y a une difficulté quand même de construire.
00:27:12 Pour construire le couple, il faut être un petit peu solide.
00:27:16 Il faut déjà sortir de ce côté un peu immature
00:27:20 où on attend tout de l'autre,
00:27:22 alors qu'en fait, l'autre est un vrai autre soi-même.
00:27:28 Non, François ?
00:27:30 Si, si, absolument, effectivement.
00:27:33 Moi, je rejoins tout à fait cette idée aussi à un moment
00:27:35 de co-construire la relation
00:27:38 et d'être aussi dans l'idée de ne pas être uniquement centré
00:27:42 sur son confort et son individualité.
00:27:45 Merci Julia Palloum, alors bonne nouvelle.
00:27:48 Vous reprenez un nouveau spectacle qui s'appelle "Fantasy"
00:27:51 et c'est à partir de samedi 28 janvier
00:27:55 au théâtre Montmartre-Galabru.
00:27:57 On peut, j'imagine, vous revoir à partir du samedi 28.
00:28:01 N'hésitez pas, c'est certainement encore un peu fou,
00:28:05 mais dans le bon sens du terme.
00:28:07 Pour laisser passer la lumière, le sex-appeal, les frissons
00:28:11 et peut-être justement les couples aussi,
00:28:14 pour venir un petit peu chercher des...
00:28:16 En couple, je pense que ça peut les aider.
00:28:18 Oui, il y aura une spéciale Saint-Valentin d'ailleurs.
00:28:20 Venez me voir, on va parler d'amour.
00:28:23 Merci Julia Palloum.
00:28:24 Merci Brigitte.
00:28:25 On retrouve Julien qui est avec nous pour répondre à trois questions intimes
00:28:29 et puis vous pourrez en poser une ensuite à François Bourugnon.
00:28:32 Première question, Julien, justement,
00:28:34 est-ce que ça vous tente le polyamour ?
00:28:36 Bonjour Brigitte et bonjour à votre invité.
00:28:39 Est-ce que ça me tente ?
00:28:41 Je crois que c'est plus compliqué à gérer que je peux imaginer.
00:28:46 Alors, sur un énoncé, pas le polyamour.
00:28:48 Non, ça ne vous tente pas ?
00:28:49 Non.
00:28:50 Bon, et alors est-ce que vous seriez tenté par un trio ?
00:28:55 Oui.
00:28:56 Ah oui ?
00:28:57 Ça j'ai fait, donc c'est agréable.
00:29:00 D'accord, mais alors avec deux femmes ou avec...
00:29:02 Les deux.
00:29:03 Les deux.
00:29:04 Quand j'étais plus jeune, avec deux femmes
00:29:05 et puis après avec deux hommes et mon épouse.
00:29:07 Donc ça c'est bien un quatior, ça ?
00:29:10 Non, non, non, non, non, non, non, non, non.
00:29:13 J'ai essayé avec deux femmes, seule, voilà, quand j'étais plus jeune.
00:29:17 Et ensuite avec un homme et une femme ?
00:29:19 Et avec un homme et une femme, oui.
00:29:21 D'accord, parce que vous m'avez dit deux hommes, alors moi je fais deux plus un plus un, ça fait quatre.
00:29:25 On était deux, pardon, pardon, non, non, non, non, on était deux.
00:29:28 Ah François, vous êtes d'accord, on a un peu une notion de mathématiques quand même.
00:29:31 Excusez-moi, je me suis mal exprimé.
00:29:34 Mais pourquoi pas, pourquoi pas, et ça vous tenterait quatre alors ?
00:29:37 Non, peut-être pas.
00:29:38 Je fais beaucoup quand même.
00:29:40 Soyons raisonnables, vous avez raison, soyons raisonnables.
00:29:43 Et alors dernière question,
00:29:46 qu'est-ce que vous aimeriez le plus entendre de la part de votre partenaire ?
00:29:51 Pas forcément sexuellement, Diver.
00:29:54 Qu'est-ce que j'aimerais le plus entendre ?
00:29:56 Qu'est-ce que vous aimeriez qu'elle vous dise ?
00:29:58 Bah, "je t'aime", je crois que c'est le plus beau mot.
00:30:01 Et puis c'est l'amour avec un grand tas qui fait tourner le monde.
00:30:04 Et quand sa partenaire nous dit "je t'aime", c'est la chose la plus belle pour moi.
00:30:09 D'accord, bon, c'est une réponse un peu banale,
00:30:12 mais qui fera encore son temps, je pense, longtemps.
00:30:16 Je pense aussi.
00:30:17 Oui, je pense aussi, n'est-ce pas François Borignon ?
00:30:19 Alors vous pouvez poser une question à François, il vous écoute, Julien.
00:30:22 Au niveau des croyances,
00:30:25 c'est laquelle qui a été la plus compliquée à se séparer ou à casser ?
00:30:32 Que vous avez pu avoir dans les croyances ?
00:30:34 Que j'ai pu avoir ?
00:30:35 Oui.
00:30:36 C'est une très très bonne question.
00:30:37 Oui, c'est vrai, oui.
00:30:38 Peut-être c'est une croyance assez répandue,
00:30:47 mais qui est qu'on doit toujours tout faire pour plaire à tout le monde.
00:30:51 Et ça, je pense que ça a été une vraie libération
00:30:57 quand j'ai compris que déjà c'était totalement impossible et inopérant
00:31:00 de suivre ce type de pensée-là,
00:31:01 et que surtout ça m'éloignait très très fortement
00:31:05 de ce qui était fondamentalement important pour moi.
00:31:07 Donc voilà, cette croyance-là, j'ai été content du temps de le coup.
00:31:13 Oui, il ne faut pas vouloir plaire à tout le monde.
00:31:15 Mais derrière cette croyance, c'est l'envie d'être aimé, j'imagine, François Borignon ?
00:31:20 Oui, oui, oui.
00:31:21 Et effectivement, aussi avoir le sentiment peut-être que notre valeur dépend
00:31:25 de l'approbation des autres, en fait.
00:31:28 C'est-à-dire aussi être capable parfois de tenir debout tout seul
00:31:31 sans qu'on nous renvoie le fait que ce qu'on fait est bien
00:31:36 ou qu'on ait une validation externe.
00:31:38 C'est là aussi où ce logiciel, moi, je parle beaucoup des valeurs,
00:31:44 mais parce que c'est quelque chose qui a transformé ma vie,
00:31:46 de comprendre qu'en fait on porte en nous un système
00:31:51 qui est des orientations fondamentales,
00:31:55 et que quand on est au clair avec ça, en fait,
00:31:57 on sent quand on est dans le juste, le bon et le bien,
00:32:02 et qu'on n'a pas besoin finalement qu'on nous applaudisse
00:32:05 ou qu'on nous dise que ce qu'on fait est bien.
00:32:07 On le sent, on n'a pas besoin de l'approbation des autres.
00:32:09 Voilà la réponse de François, Julien.
00:32:12 Merci beaucoup.
00:32:13 Ça me convient parce qu'effectivement c'est aussi une réalité
00:32:16 que j'ai comprise aussi,
00:32:18 de savoir qu'on ne pouvait pas être aimé par tout le monde.
00:32:21 Et puis qu'on n'aimait pas tout le monde, c'est ça aussi.
00:32:25 Ça marche aussi à l'environnement.
00:32:28 Ça va dans les deux sens.
00:32:30 Merci Julien d'avoir partagé ce moment avec nous.
00:32:33 François Bourguignon, on fait une petite pause
00:32:35 et puis on revient sur Sud Radio avec les témoignages.
00:32:38 Vous êtes avec quelqu'un, vous vous rendez compte
00:32:40 que ce n'est pas vraiment la bonne personne.
00:32:41 Pourquoi vous avez choisi cette personne-là ?
00:32:43 La réponse vous l'aurez peut-être
00:32:45 si vous venez en parler avec nous et avec François Bourguignon.
00:32:47 C'est en compagnie de François Bourguignon
00:32:59 qu'on essaye de mieux comprendre ce que sont nos croyances.
00:33:02 Vous êtes psychiatre, psychothérapeute et auteur de ce livre
00:33:07 "Ne laissez pas votre vie se terminer
00:33:09 avant même de l'avoir commencé" aux éditions First.
00:33:12 Caroline nous rejoint. Bonjour Caroline.
00:33:15 Bonjour Brigitte, bonjour François.
00:33:18 Bonjour.
00:33:20 Vous vous retrouvez toujours avec des hommes
00:33:22 qui au fond ne sont peut-être pas ce qu'il vous faut.
00:33:25 Racontez-nous.
00:33:27 C'est vrai que c'est un processus complexe
00:33:30 de l'analyser après 4 ou 5 tranches de vie.
00:33:36 On pourrait dire ça.
00:33:39 Je m'aperçois que je rencontre des hommes
00:33:42 dont je me comporte petit à petit comme une sauveuse.
00:33:48 Je veux les aider.
00:33:51 Je pense qu'en les aidant à trouver des solutions à leurs problèmes,
00:33:54 ça arrive assez tôt dans la rencontre.
00:33:57 Je les aide pour le travail,
00:33:59 je les aide pour relire des textes ou des lettres.
00:34:02 Je les aide même financièrement.
00:34:05 On vous appelle "sœur Caroline".
00:34:08 C'est drôle parce que plus jeune,
00:34:11 ça fait 20 ans que ce truc a démarré.
00:34:16 Au départ, j'ai pas conscience de ça.
00:34:20 Plus jeune, vers 30 ans.
00:34:23 J'ai même essayé de sortir quelqu'un de l'alcool.
00:34:26 Après il est retombé, du coup je suis partie.
00:34:29 Mais à chaque fois le truc revient.
00:34:31 Ça prend des visages différents.
00:34:33 Je n'y fais pas gaffe dans les premiers temps.
00:34:36 - Sauf que maintenant vous commencez à le réaliser.
00:34:39 C'est un bon début.
00:34:42 - C'est tard quand même, c'est bête.
00:34:45 J'ai un peu de regret de me rendre compte de ça maintenant.
00:34:48 - Il n'y a pas à regretter.
00:34:53 De toute façon, on ne peut pas faire un flashback.
00:34:56 C'est bien de vous en rendre compte.
00:34:59 Vous avez compris pourquoi ?
00:35:02 - En réfléchissant,
00:35:05 je me disais que c'est comme une névrose.
00:35:09 Je ne sais pas très bien la définir.
00:35:12 On a des comportements compulsifs et inconscients
00:35:16 qui nous poussent à refaire les mêmes choses.
00:35:19 Un peu comme quand on va dans une boutique
00:35:22 et on trouve le même pull, le même look,
00:35:25 mais il est différent au niveau de la couture.
00:35:28 Mais on l'achète quand même.
00:35:31 On peut le faire sans le rendre compte.
00:35:34 Jusqu'au jour où on fait des thérapies
00:35:37 ou on essaie de se poser pour ouvrir les yeux
00:35:40 sur notre propre comportement.
00:35:43 Je me disais que je devais y trouver mon compte.
00:35:46 - Il y a quelque chose qui vous attirait vers ces hommes-là ?
00:35:49 Vous avez été heureuse par moments avec ces hommes-là ?
00:35:52 - Au début, oui.
00:35:55 Mais il se trouve qu'après, il y a un épuisement.
00:35:58 C'est comme si un sablier ne se retournait pas.
00:36:01 J'ai l'impression de toujours donner de l'eau
00:36:04 à la terre.
00:36:07 Mais pour me ressourcer,
00:36:10 réénergider,
00:36:13 je devais le faire toute seule.
00:36:16 Quand il y a une vie de famille,
00:36:19 le travail...
00:36:22 - C'est la définition du sauveur.
00:36:25 Quand on veut sauver quelqu'un,
00:36:28 on donne, mais on ne va pas recevoir
00:36:31 en échange quoi que ce soit.
00:36:34 Il me semble, François Bourguignon,
00:36:37 qu'on est réellement dans une figure de sauveur.
00:36:40 - Oui, absolument.
00:36:43 Ça ressemble beaucoup à ce qu'on appelle en thérapie cognitive
00:36:46 des schémas d'orientation vers les autres.
00:36:49 C'est-à-dire une tendance
00:36:52 à percevoir les difficultés
00:36:55 et les souffrances des autres
00:36:58 comme plus importantes que les nôtres.
00:37:01 En tout cas, qui nécessitent qu'on soit là
00:37:04 pour essayer d'aider et de soulager les autres.
00:37:07 Et que notre valeur dépend de notre capacité à aider les autres.
00:37:10 Effectivement, du coup,
00:37:13 le risque de ce type de schéma,
00:37:16 c'est de se faire absorber
00:37:19 par ça au point de s'oublier complètement.
00:37:22 Et puis, effectivement,
00:37:25 de s'épuiser progressivement et de se rendre compte
00:37:28 à un moment que nous aussi, on aurait besoin de s'occuper un peu de nous.
00:37:31 Quand je vous écoute, j'ai l'impression
00:37:34 que ces relations, vous les investissez
00:37:37 et au bout d'un moment, vous arrivez un peu à épuisement.
00:37:40 - Oui, j'ai exactement ça.
00:37:43 - Il y a plein de raisons qui font qu'on peut être comme ça, Caroline.
00:37:46 Je peux vous donner quelques pistes, vous me direz s'il y en a qui vous parlent.
00:37:49 D'abord, ça peut être parce que vous avez eu un de vos parents
00:37:52 qui avait besoin d'être sauvé et que vous répétez ça.
00:37:55 Ça peut être une grande sensibilité.
00:37:58 On sait que les gens souvent très sensibles vont être plus à même
00:38:01 d'être dans l'empathie et choisir des partenaires
00:38:04 qui ont besoin d'eux. Et quelque part,
00:38:07 ils s'y retrouvent parce que ça leur permet
00:38:10 de mieux gérer leur propre sensibilité.
00:38:13 Ça peut être aussi parce que c'est un bon moyen
00:38:16 de ne pas être abandonné que de choisir quelqu'un qui est dépendant de nous.
00:38:19 Ça peut aussi être un besoin d'avoir
00:38:22 le pouvoir dans la relation parce que c'est toujours celui
00:38:25 qui est le pilier, qui a le pouvoir.
00:38:28 Il y a plein d'explications à un comportement comme ça.
00:38:31 Et ce n'est pas tout l'un ou tout l'autre, c'est parfois un peu tout ça.
00:38:34 - Ça sonne vraiment très juste
00:38:37 parce que moi j'ai perdu ma mère
00:38:40 j'étais jeune, j'avais 20 ans,
00:38:43 elle était malade. Et mon frère et ma soeur
00:38:46 ont aussi eu tendance à avoir ce comportement d'aller sauver d'autres
00:38:49 personnes. Du coup, j'entends
00:38:52 une de ces explications, mais après les autres aussi
00:38:55 me parlent.
00:38:58 - Ça peut être un peu tout ça.
00:39:01 Et c'est vrai que quand on est...
00:39:04 Vous écoutez comme ça, moi j'avais tout de suite eu comme ça
00:39:07 une piste d'une sensibilité un petit peu
00:39:10 plus forte que la moyenne.
00:39:13 Et cette sensibilité-là, en vous occupant
00:39:16 des autres, vous vous protégez un petit peu de vous-même.
00:39:19 - On échappe à soi, on ne se regarde pas trop.
00:39:22 - Exactement.
00:39:25 Qu'est-ce que vous en pensez François ?
00:39:28 - Oui, mais effectivement le risque, c'est ce que vous décrivez
00:39:31 Caroline, c'est qu'à un moment vous avez le sentiment
00:39:34 que vous êtes un peu arrivé à épuisement.
00:39:37 Donc, c'est pas du tout un problème
00:39:40 que vous portiez cette orientation vers les autres.
00:39:43 Ce qu'il faut, c'est que vous ayez conscience que vous avez
00:39:46 cette tendance-là et que vous
00:39:49 soyez aussi attentifs à ne pas
00:39:52 complètement vous absenter de vos propres signaux,
00:39:55 de vos propres besoins pour pouvoir être dans quelque chose
00:39:58 d'équilibré parce que sinon vous risquez effectivement
00:40:01 de continuer à répéter finalement
00:40:04 cette forme d'épuisement.
00:40:07 - Voilà, c'est ce qui m'a fait vous appeler, c'est qu'en fait j'en ai pris conscience
00:40:10 et je m'isole un peu, y compris avec les amis
00:40:13 parce que les amis, je les adore,
00:40:16 mais du coup ça prend du temps aussi quand on s'investit beaucoup.
00:40:19 Du coup là j'ai pris un peu de...
00:40:22 j'ai pris une décision de me mettre un peu dans une coquille
00:40:25 et d'observer pour essayer de
00:40:28 trouver après une façon d'en sortir.
00:40:31 - Mais vous vous sentez bien quand vous êtes seule avec vous-même ?
00:40:34 - Eh bien j'adore, c'est le top !
00:40:37 C'est génial ! - Donc je crois
00:40:40 que ça confirme un petit peu ce que je ressens chez vous,
00:40:43 c'est qu'au fond vous êtes
00:40:46 un peu écorchée quoi, et donc
00:40:49 se livrer à quelqu'un c'est un peu dangereux
00:40:52 pour vous, et je crois que c'est là-dessus qu'il va falloir travailler
00:40:55 parce que si vous arrivez à
00:40:58 vous ouvrir un peu plus vraiment,
00:41:01 j'entends, je parle pas simplement comme ça en surface,
00:41:04 à l'autre, vous allez pouvoir vous
00:41:07 épanouir vraiment quoi.
00:41:10 Il me semble
00:41:13 que quelque part, perdre sa mère à 20 ans c'est très très
00:41:16 tôt pour une femme, donc il y a peut-être quelque chose
00:41:19 comme ça qui reste un petit peu fermé
00:41:22 et c'est bien d'être,
00:41:25 vous avez de la force puisque vous aimez
00:41:28 rester seule et vous vous sentez bien seule, mais
00:41:31 si vous avez vraiment envie un jour d'avoir une belle relation
00:41:34 avec un homme, il faudra de toute façon
00:41:37 accepter de vous ouvrir un peu.
00:41:40 - J'aimerais bien mais j'ai un peu peur en fait.
00:41:43 - Mais je suis sûre que vous allez être très peur !
00:41:46 - Mais c'est pas pour moi en fait ! - Bah oui parce que
00:41:49 ça peut faire mal
00:41:52 mais c'est parce que ça fera mal que ça fera du bien !
00:41:55 - A voir !
00:41:58 - Mais je crois que vous êtes sur la bonne voie,
00:42:01 vous avez compris déjà, vous avez laboré,
00:42:04 vous avez pu envie de vous dévouer
00:42:07 à des causes perdues, donc ça va faire
00:42:10 son chemin. Soyez
00:42:13 juste sûr que
00:42:16 si vous vous ouvrez avec
00:42:19 l'authenticité dont vous êtes certainement capable,
00:42:22 vous rencontrerez quelqu'un qui saura être
00:42:25 là pour vous aider de temps en temps
00:42:28 et que vous pourrez aider aussi de temps en temps.
00:42:31 Parce que c'est ça la vraie relation d'amour,
00:42:34 c'est quand on est là pour l'autre quand il en a besoin
00:42:37 et vice versa.
00:42:40 - C'est ça. Mais je vous remercie parce que
00:42:43 vos paroles et puis l'analyse de François
00:42:46 m'ont fait tilt sur certains
00:42:49 sur le dosage, sur penser à
00:42:52 arriver à équilibrer les choses
00:42:55 et c'est une certaine vigilance en fait.
00:42:58 Je vous remercie pour ce que j'ai entendu.
00:43:01 - Je vous en prie Caroline. Mais vous savez quand on est capable d'être
00:43:04 bien seule, je crois qu'on est capable
00:43:07 de rencontrer quelqu'un avec qui on peut être bien.
00:43:10 - Ça me semble, François Bourguignon, c'est quand même une force
00:43:13 d'être capable d'être bien seul. - Oui, oui, oui.
00:43:16 Et puis d'être seul avec soi,
00:43:19 c'est-à-dire qu'il y a beaucoup de gens... Et puis aussi d'avoir
00:43:22 confiance dans le fait qu'on tient debout tout seul pour pouvoir aussi
00:43:25 investir sereinement des relations.
00:43:28 Il y a personne qui préfère être
00:43:31 mal accompagné plutôt que seul ou qui ont le sentiment
00:43:34 qu'elles doivent être en permanence assistées. C'est pas du tout, du tout
00:43:37 un bon point de départ. Donc effectivement,
00:43:40 déjà être capable de se sentir
00:43:43 debout tout seul, c'est très bien pour ensuite pouvoir aller
00:43:46 co-construire des relations avec d'autres.
00:43:49 - Oui, et puis je dirais même, François Bourguignon,
00:43:52 que parfois c'est bien aussi d'avoir une période
00:43:55 où on se retrouve un peu seul face à soi-même. Ça permet un petit peu
00:43:58 de voir un peu plus clair.
00:44:01 Voilà, c'est pas parce qu'on est seul
00:44:04 à un moment qu'on va rester seul,
00:44:07 mais ça permet de mettre les bons mots,
00:44:10 les bonnes choses à leur place. Et puis voilà, je pense que Caroline
00:44:13 a raison. Elle fait une petite pause et puis tout ça
00:44:16 va décanter. - Absolument.
00:44:19 - Merci en tout cas, Caroline, de ce témoignage.
00:44:22 On va continuer après les infos avec vous. Vous avez l'impression
00:44:25 de ne pas choisir les bons partenaires. N'hésitez pas, vous nous appelez
00:44:28 et puis avec François Bourguignon, on essaiera de comprendre
00:44:31 cette répétition. C'est fréquent, je crois
00:44:34 qu'on l'entend souvent dans cette émission.
00:44:37 Je crois qu'encore une fois,
00:44:40 c'est déjà de s'en rendre compte qui fait qu'on va avancer
00:44:43 et puis après, on verra. Mais tant qu'on ne se rend pas compte,
00:44:46 on continue à répéter et répéter et répéter.
00:44:49 Alors, François Bourguignon, écoutez bien parce que c'est le moment
00:44:52 où je vais vous donner la devinette du jour.
00:44:55 Vous aurez peut-être... Mais non, ça ne fait pas mal.
00:44:58 Ça ne fait pas mal.
00:45:01 Alors, écoutez bien, on la frotte et plus on la frotte,
00:45:04 plus elle produit du liquide. De quoi s'agit-il ?
00:45:07 C'est la réponse après les infos
00:45:10 évidemment que j'attends. N'hésitez pas en tout cas.
00:45:13 Bon, et puis 0826 300 300, vous connaissez
00:45:16 notre numéro si vous avez envie de réagir avec nous.
00:45:19 N'hésitez pas, on vous attend sur Sud Radio.
00:45:22 14h16, Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:45:25 C'est François Bourguignon qui nous tient
00:45:28 compagnie aujourd'hui et nous tordons le coup aux croyances.
00:45:31 Les croyances qui nous font souvent partir dans de mauvaises directions,
00:45:34 notamment dans le domaine affectif. Mais ça peut aussi
00:45:37 être dans d'autres domaines, domaine professionnel
00:45:40 ou même dans sa vie personnelle.
00:45:43 Alors, Catherine est avec nous, on va lui donner la parole dans un instant.
00:45:46 Mais évidemment, je voudrais la réponse à ma devinette, François Bourguignon.
00:45:49 Alors, c'est quoi ce truc qu'on peut frotter, frotter, frotter
00:45:52 et qui produit du liquide ?
00:45:55 Je pensais à de la glace.
00:45:58 Oui, enfin, je ne sais pas si on se frotte vraiment
00:46:01 à la glace, mais pourquoi pas ? En fait, c'est la
00:46:04 savonnette qu'on frotte et qui provoque
00:46:07 beaucoup de mousse et de liquide. Voilà, voilà.
00:46:10 Bonjour Catherine. Oui, bonjour Brigitte.
00:46:13 Bonjour François. Bonjour.
00:46:16 Voilà, je vous appelais
00:46:19 parce que j'étais en couple.
00:46:22 C'est une relation récente,
00:46:25 mais très intense pour moi.
00:46:28 Donc pendant trois mois et moi je suis
00:46:31 très, très amoureuse. Et en fait,
00:46:34 mon compagnon qui entre temps a rompu
00:46:37 et puis en ce moment, il a l'air de vouloir
00:46:40 revenir.
00:46:43 Ce qu'il y a, c'est que pour moi, tout va bien.
00:46:46 Et lui, a priori, c'est bien,
00:46:49 mais il dit qu'il n'est pas amoureux.
00:46:52 Ça peut arriver, hein Catherine.
00:46:55 Ça peut arriver qu'il ne soit pas amoureux,
00:46:58 ce qui ne veut pas dire qu'il ne le sera pas peut-être plus tard et que vous,
00:47:01 vous ne le serez peut-être plus. Enfin, vous savez, je crois qu'il y a vraiment une chose
00:47:04 qu'il faut comprendre en ce qui concerne les sentiments.
00:47:07 C'est quelque chose de... d'abord, ça ne s'explique pas.
00:47:10 Et puis c'est quelque chose qui est très, très, très fluctuant.
00:47:13 On peut tomber amoureux du premier regard
00:47:16 et puis on peut tomber amoureux au bout d'un moment donné
00:47:19 dans la relation. Ce qui est sûr, c'est que quand on est
00:47:22 soi-même amoureux et que l'autre, a priori, ne l'est pas,
00:47:25 il faut faire attention de ne pas trop l'envahir par ses sentiments amoureux.
00:47:28 Je crois que vous êtes assez d'accord avec ça, François Bourguignon.
00:47:31 Oui, absolument. Absolument.
00:47:34 D'accord. Et donc, je vous dis
00:47:37 un peu ce que j'ai fait. Bon, d'abord, il a rompu.
00:47:40 En plus, il a perdu sa maman. Ça a été un peu
00:47:43 une période difficile.
00:47:46 Donc, moi, j'essaie de rester un peu en repris
00:47:49 justement
00:47:52 pour ne pas l'envahir
00:47:55 par mes sentiments, mes émotions.
00:47:58 Et... oui, est-ce que c'est
00:48:01 la bonne solution ou est-ce qu'il faut que je coupe les ponts,
00:48:04 parce que je me pose toutes ces questions.
00:48:07 Si il a envie de revenir...
00:48:10 Oui, il revient, là.
00:48:13 Pourquoi pas ? Si il a envie de revenir, c'est que, quelque part,
00:48:16 vous ne lui êtes pas totalement indifférente.
00:48:19 Après, c'est à voir si ça vous fait souffrir
00:48:22 le fait qu'il dise
00:48:25 qu'il ne vous aime pas. Mais je pense que c'est un sujet
00:48:28 sur lequel il ne faut pas trop revenir. Quand on est amoureux de quelqu'un
00:48:31 et que l'autre ne l'est pas, il faut éviter de dire
00:48:34 parce que ça peut mettre
00:48:37 l'autre mal à l'aise. Et c'est peut-être à cause de ça
00:48:40 qu'il est parti.
00:48:43 Mais, comme...
00:48:46 Enfin, j'essaie de bien comprendre et d'intégrer vos paroles.
00:48:49 Est-ce que ça pourrait être possible
00:48:52 que, peut-être plus tard,
00:48:55 ses émotions, ses sentiments se modifient ?
00:48:58 Il peut s'attacher à vous, oui.
00:49:01 Il peut vraiment s'attacher à vous.
00:49:04 Je ne sais pas, par exemple,
00:49:07 sexuellement, ça se passait bien ?
00:49:10 Oui, je crois que ça se passait bien.
00:49:13 J'ai bien compris. Mais votre sexualité à tous les deux se passait bien ?
00:49:16 Oui, oui.
00:49:19 Peut-être qu'il ne m'a pas tout dit, mais je pense que oui.
00:49:22 Vous vous en êtes rendu compte.
00:49:25 Bon, ensuite, est-ce que vous avez quand même des envies communes, des goûts communs ?
00:49:28 Oui.
00:49:31 Je suis une empate,
00:49:34 une grande empate.
00:49:37 J'ai plutôt tendance, ou j'ai eu tendance,
00:49:40 plus à me satisfaire.
00:49:43 Enfin, me satisfaire dans le sens...
00:49:46 Il fait de la moto, donc voilà,
00:49:49 d'aller faire de la moto.
00:49:52 J'ai plus pensé à lui qu'à moi.
00:49:55 Est-ce que ce qu'il vous propose vous plaît ?
00:49:58 Oui, oui, ça m'allait très bien.
00:50:01 Pourquoi pas, ce n'est pas le problème.
00:50:04 Parce que, finalement, François Bourguignon,
00:50:07 quand on est avec quelqu'un avec qui sexuellement ça va bien
00:50:10 et qu'on a des envies de faire des choses ensemble,
00:50:13 c'est déjà deux atouts pour qu'une relation puisse fonctionner.
00:50:16 Oui, absolument.
00:50:19 Après, la question que je me pose, c'est comment il justifie
00:50:22 qu'il ne vous aime pas ?
00:50:25 C'est tout récent, d'ailleurs.
00:50:28 C'est une dizaine de jours qui me perturbe beaucoup.
00:50:31 Il n'a pas justifié.
00:50:34 Il ne justifie pas.
00:50:37 Il revient vers vous tout en vous disant
00:50:40 qu'il n'a pas de sentiments pour vous, c'est ça ?
00:50:43 Voilà. Il a dit qu'il n'était pas amoureux.
00:50:46 Oui, ce n'est pas la même chose.
00:50:49 Je le sais que ce n'est pas la même chose.
00:50:52 Alors que, parce que ça il me l'a dit
00:50:55 et on est resté très longtemps au téléphone,
00:50:58 on en a discuté pendant des heures.
00:51:01 Alors qu'intellectuellement parlant, parce qu'une relation
00:51:04 ce n'est pas que sexuel, donc intellectuellement parlant,
00:51:07 oui, c'est bien, on peut parler, ça va très bien.
00:51:10 Physiquement, ça lui est satisfait
00:51:13 ou relativement satisfait.
00:51:16 Et donc il dit qu'il n'est pas amoureux.
00:51:19 Alors évidemment, moi ça me perturbe
00:51:22 parce que je ne vois pas comment, quand on est bien avec quelqu'un,
00:51:25 qu'en plus, j'ai envie de dire,
00:51:28 ça match sur un plan intellectuel,
00:51:31 sur un plan physique,
00:51:34 on a de la complicité, on rit ensemble.
00:51:37 Là, je ne comprends pas.
00:51:40 Moi, je ne comprends pas.
00:51:43 Il y a beaucoup d'hommes aujourd'hui qui sont toujours un peu en retrait,
00:51:46 qui ne veulent pas trop parler de sentiments
00:51:49 et qui ont du mal à s'engager.
00:51:52 Mais si vous acceptez
00:51:55 qu'il soit moins amoureux,
00:51:58 je ne vois pas pourquoi vous ne continueriez pas avec lui,
00:52:01 parce que ça m'a l'air d'être une relation qui fonctionne quand même bien.
00:52:04 Il faut juste que vous calmiez un petit peu vos...
00:52:07 Oui, alors toi, je vous dis,
00:52:10 je l'ai fait, c'est vrai,
00:52:13 puisque quand il a rompu, ça c'est sûr, j'ai été malheureuse.
00:52:16 Mais j'ai compris des choses aussi.
00:52:19 J'ai compris qu'il avait besoin de liberté,
00:52:22 d'un sentiment de liberté, d'indépendance,
00:52:25 même si je ne lui...
00:52:28 Comment je vais vous dire ? Oui, je n'en piétais pas quand même
00:52:31 grandement sur son jardin,
00:52:34 ou dans son jardin. Donc tout ça, je l'ai compris.
00:52:37 Et ça, j'ai effectivement, même pendant la rupture,
00:52:40 j'ai tâché de ne pas l'appeler,
00:52:43 de ne pas... - Vous avez bien fait.
00:52:46 - Il ne se fente pas. Et c'est vrai qu'il revient, là.
00:52:49 - Ben oui, je pense qu'il vous aime bien.
00:52:52 Alors je comprends bien que vous aimeriez
00:52:55 qu'il soit aussi fou amoureux de vous,
00:52:58 mais vous, en étant amoureuse, visiblement très amoureuse,
00:53:01 vous avez dû un peu l'envahir, un peu trop l'appeler,
00:53:04 et donc, surtout s'il a perdu sa mère
00:53:07 entre temps, il a eu besoin
00:53:10 un petit peu de se retrouver, voyez ?
00:53:13 - Oui, tout à fait, il me l'a dit, ça.
00:53:16 - Bon, et puis maintenant qu'il s'est un peu retrouvé,
00:53:19 il se rend compte que cette relation qu'il a avec vous, c'était une relation
00:53:22 qui était vraiment bien, donc il est prêt à revenir.
00:53:25 Donc moi je pense qu'il faut repartir sur des bases un peu plus
00:53:28 sereines, et puis vous,
00:53:31 vous avez compris, je crois, aussi
00:53:34 beaucoup de choses, grâce à cet outil.
00:53:37 - Oui, oui, je me suis remis en question aussi, oui.
00:53:40 - Donc moi je vois pas ce qui empêcherait que cette relation
00:53:43 ne puisse pas reprendre et qu'elle puisse pas durer même.
00:53:46 Après, peut-être qu'il ne voudra pas
00:53:49 s'engager et vivre vraiment avec vous,
00:53:52 ça c'est possible, mais encore une fois...
00:53:55 - Mais voyez, à ce jour,
00:53:58 ça m'est égal, ça.
00:54:01 C'est pas mon problème, si vous voulez.
00:54:04 Je demande pas l'engagement, voilà.
00:54:07 Mais je pense qu'il y a possibilité, parce que je trouve
00:54:10 que la relation est belle, elle est jolie,
00:54:13 et peut-être même saine,
00:54:16 parce que moi je qualifie de saine, et là je me dis
00:54:19 c'est dommage de...
00:54:22 voilà, de pas vivre cette chose-là.
00:54:25 Mais bon,
00:54:28 je vais écouter bien vos conseils,
00:54:31 ça je conseille,
00:54:34 avisez, et oui, oui, je vais continuer
00:54:37 dans cette dynamique de rester un peu
00:54:40 "en retrait",
00:54:43 mais rester à l'écoute. - Non, mais soyez vous-même,
00:54:46 ne l'envahissez pas par des déclarations d'amour...
00:54:49 - Oui, non, non, non, ça je ferai pas, d'accord,
00:54:52 parce que quand vous dites à un homme "je t'aime"
00:54:55 et qu'il n'a pas envie de vous dire "moi aussi",
00:54:58 c'est le mettre mal à l'aise, donc c'est ce qu'il faut éviter
00:55:01 de faire, et puis s'il veut revenir,
00:55:04 c'est plutôt... enfin moi je crois, François Bourguignon, qu'on a tout intérêt
00:55:07 à dire à Catherine d'y aller.
00:55:10 - Oui, oui, vous vous sentez respectée, Catherine,
00:55:13 dans cette relation ? - Oui, oui, oui.
00:55:16 - Bon, effectivement, moi je suis tout à fait d'accord avec Brigitte,
00:55:19 mais pour avoir une chance à cette relation, je pense qu'il faut
00:55:22 être capable, entre guillemets, de ne pas se faire emporter
00:55:25 par... comment dire...
00:55:28 des tentatives de réassurance
00:55:31 ou de demande de réassurance sur le fait qu'il vous porte
00:55:34 de l'affection, parce qu'effectivement vous risquez finalement d'obtenir
00:55:37 plus de la mise à distance qu'autre chose, en fait,
00:55:40 ça va être trop productif. - Bon...
00:55:43 je vous remercie. - Je vous en prie, Catherine.
00:55:46 - Ah oui, oui, c'est super, super.
00:55:49 Voilà, vous me donnez... comment je vais dire... vous m'ouvrez une porte
00:55:52 quoi, que peut-être je n'envisageais pas comme ça.
00:55:55 Donc je me dis... parce que voyez, j'étais
00:55:58 à me dire, sinon, bon, ben je coupe tout et...
00:56:01 - Non, non, ne coupez pas tout et de toute façon,
00:56:04 il vous a quitté, vous avez souffert
00:56:07 et vous êtes resté debout, donc vous ne risquez rien.
00:56:10 Même si vous allez encore souffrir peut-être plus tard,
00:56:13 ce qui sera pris, sera pris.
00:56:16 Et franchement, ça vaut le coup et il est fort probable
00:56:19 que cet homme soit déjà un peu attaché à vous
00:56:22 et que ça puisse durer. - Hum, hum, hum.
00:56:25 Bon, je vous remercie beaucoup et votre notion est fantastique.
00:56:28 - Oh, vous êtes gentille, Catherine. - Il faut qu'elle perdure.
00:56:31 Ah oui, oui, il faut qu'elle perdure. - Eh bien, on continue,
00:56:34 on continue. Merci, Catherine. François Bourgogneau,
00:56:37 on fait une petite pause et puis dans un instant, c'est Mikaël
00:56:40 qui va nous raconter aussi une relation un peu particulière.
00:56:43 Avec nous, psychiatre, psychothérapeute
00:56:46 et auteur de "Ne laissez pas votre vie se terminer
00:56:49 avant même de l'avoir commencé", aux éditions First
00:56:52 et on pourrait peut-être dire, François Bourgogneau,
00:56:55 "Ne laissez pas votre vie amoureuse se terminer avant même de l'avoir commencé".
00:56:58 C'est un peu notre sujet du jour.
00:57:01 - Oui, ça marche aussi. - Ça marche aussi.
00:57:04 Bonjour, Mikaël. - Bonjour, Brigitte. Bonjour, François.
00:57:07 - Bonjour. - Eh bien, j'ai hâte de vous revoir.
00:57:10 C'est toujours très agréable. - Merci.
00:57:13 - Écoutez, moi, je vais vous raconter un petit peu mon histoire. Alors, j'ai gardé un petit peu de suspense
00:57:16 ce que vous aviez dit tout à l'heure, justement, que j'avais... comment dire ?
00:57:19 Une situation qui était un peu ordinaire.
00:57:22 Donc, en fait, voilà, moi, j'ai grandi, je suis origine d'une
00:57:25 famille extrêmement chrétienne, extrêmement pratiquante.
00:57:28 J'ai été à l'église jusqu'à mes 40 ans tous les dimanches.
00:57:31 Donc, voilà, des valeurs chrétiennes extrêmement ancrées.
00:57:34 Je me suis marié avec une fille
00:57:37 qui était ma première, également, fille. La première fille que j'ai embrassée,
00:57:40 la première fille avec qui j'ai eu des relations. Ça a duré quelques années
00:57:43 et un jour, donc, elle m'a trompé.
00:57:46 Et bon, après, des filles ennuies de lui, on a fini par se séparer.
00:57:49 Ce qui a été, d'ailleurs, une très, très bonne chose après.
00:57:52 Donc, au départ, voilà, je pensais vraiment que l'acte de tromperie
00:57:55 en lui-même était... comment dire ?
00:57:58 pouvait tuer un couple. Et en fait, avec le temps
00:58:01 et surtout aujourd'hui avec ma situation actuelle, j'ai compris
00:58:04 que ce n'était pas du tout le cas.
00:58:07 Bien au contraire, ça a fait apporter, je dirais, un petit plus.
00:58:10 Quand on va voir ailleurs, ce n'est pas forcément, je dirais,
00:58:13 dans la volonté de tromper quelqu'un. - Dans la trahison ?
00:58:16 - Voilà, dans la trahison, c'est ça, je cherche le mot. Mais plus du côté animal.
00:58:19 Je dirais. Voilà, plus sportif, animal, je ne sais pas si...
00:58:22 - C'est plus une pulsion que
00:58:25 quelque chose contre son partenaire ? - Voilà, exactement.
00:58:28 C'est plus pour se faire plaisir à soi plutôt que de lui...
00:58:31 de vouloir faire du mal à l'autre.
00:58:34 Donc après, voilà, ma vie a continué. J'ai rencontré une autre fille avec qui on a resté un petit bout de temps.
00:58:37 Puis voilà, aujourd'hui, je suis avec une fille
00:58:40 qui a 17 ans de moins que moi
00:58:43 et qui n'a pas non plus
00:58:46 les mêmes origines et avec qui je m'entends
00:58:49 extrêmement bien. C'était une fille du couple
00:58:52 qui était hyper libérée sexuellement,
00:58:55 qui n'avait pas peur d'aller en club ni quoi que ce soit.
00:58:58 - Vous avez fait du chemin ? - Voilà, exactement.
00:59:01 Et du coup, pour moi, ça allait vraiment
00:59:04 à l'encontre de toutes mes valeurs, tout ce que je pouvais penser, tout ce qui était droit,
00:59:07 tout ce qui était carré, ce dans quoi j'avais vraiment envie.
00:59:10 - Vous savez, après Marie, on choisit Marie-Madeleine, c'est rien d'extraordinaire.
00:59:13 - Tout à fait, c'est une bonne image.
00:59:16 Et aujourd'hui, en fait, ma compagne
00:59:19 fait un métier qui est un petit peu hors du commun puisqu'en fait, elle est
00:59:22 - D'accord. - Voilà, c'est-à-dire qu'elle est
00:59:25 du coup, elle a des clients, je dirais parfois même des patients.
00:59:28 Ce qu'elle fait du coup, dans cette partie-là, il y a la partie purement sexuelle
00:59:31 si on peut dire ça, mais aussi, je dirais, 90% du temps, c'est vraiment du social
00:59:34 où elle prend le temps d'écouter ses gens qui n'ont personne
00:59:37 à qui parler pour la plupart du temps. - Oui, je suis bien d'accord.
00:59:40 - Et du coup, je suis dans une relation où, techniquement, je suis
00:59:43 trompé très très souvent. - Vous habitez ensemble ou pas ?
00:59:46 - Oui, on habite ensemble, ça fait 6 ans qu'on habite ensemble.
00:59:49 - D'accord. Vous savez que vous risquez d'être accusé de proxénétisme.
00:59:52 Je suis obligée de vous le dire. - Ah ben ça, j'ignorais.
00:59:55 J'ignorais ça. - Oui, oui, vous êtes
00:59:58 dans une situation... Alors après,
01:00:01 ça vous regarde et puis c'est pas nous qui allons vous dénoncer
01:00:04 mais vous habitez
01:00:07 avec elle, donc vous êtes quelque part son proxénète.
01:00:10 Même si elle ne vous donne pas d'argent. - Ben non, c'est pas le but.
01:00:13 Après, c'est pas le... - J'ai bien compris, non, mais j'ai bien compris.
01:00:16 Ce qui est intéressant, c'est en effet
01:00:19 le grand écart que vous avez fait. - C'est ça.
01:00:22 C'est ça. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, du coup, moi, c'est une situation
01:00:25 que je vis, je dirais, très très bien, qui ne me pose plus aucun problème.
01:00:28 C'est vrai qu'au départ, j'ai vraiment
01:00:31 comme un acte de tromperie, j'ai dû vraiment dépasser tout ce que je pensais
01:00:34 de la notion du couple, et qui est en fait hyper judéo-chrétien.
01:00:37 On a la notion de tromperie tout seul, on appartient à une seule
01:00:40 femme ou à un seul homme. Et du coup,
01:00:43 il ne faut surtout pas sortir de ce cadre-là. - Mais en même temps, vous vous arrangez
01:00:46 aussi d'une certaine manière, puisqu'en fait
01:00:49 elle ne vous trompe pas, puisqu'elle ne fait pas l'amour
01:00:52 par amour avec d'autres hommes. - Voilà, c'est ça. Et ça, il y a vraiment
01:00:55 une grosse différence. Moi, je lui ai dit au départ, c'était vraiment quelque chose
01:00:58 que je me demandais, comment ça se passe avec les autres.
01:01:01 Et un jour, elle m'a dit "tu veux jouer à ça, on va y jouer". Et du coup, elle s'est conduite
01:01:04 quelques minutes, en fait, comme elle se fait un rendez-vous. Et là, je lui ai dit
01:01:07 tout de suite "arrête ça, tout de suite, c'est pas possible". Parce que du coup, il n'y a plus
01:01:10 la notion d'amour, il n'y a plus cette relation qu'on peut avoir entre un homme et une femme,
01:01:13 il n'y a plus tout cet amour, c'est vraiment, je dirais, le côté animal.
01:01:16 Et pour moi, perso, ça m'a vraiment
01:01:19 dit "stop, je veux surtout pas ça".
01:01:22 Moi, je préfère avoir ma petite femme que j'aime et avec qui je m'entends bien.
01:01:25 - François Bourguignon, c'est vrai que le témoignage
01:01:28 de Mickaël, c'est ce que je dis souvent,
01:01:31 la réalité dépasse la fiction. - Oui.
01:01:34 - Oui, oui, c'est clair que c'est une
01:01:37 étrange évolution. On voit bien, en tout cas, que dans votre cheminement,
01:01:40 vous avez un moment dissocié,
01:01:43 on va dire, l'acte physique de la
01:01:46 signification que ça peut avoir sur... En tout cas, il y a
01:01:49 la relation et l'investissement affectif d'un côté,
01:01:52 et puis l'acte physique de l'autre. Et ça va, ça peut... - C'est ça.
01:01:55 - Voilà, donc après... Oui, vas-y.
01:01:58 - Oui, en fait, je pense qu'il y a aussi cette notion de
01:02:01 perdre, qui est derrière, en fait. Si ma femme
01:02:04 ou mon homme va voir ailleurs, est-ce que je vais le perdre ?
01:02:07 Et le but, je pense que si on a suffisamment confiance dans la relation qu'on entretient
01:02:10 avec notre partenaire, je pense que cette notion-là de
01:02:13 perdre disparaît, et du coup, il n'y a plus cette concurrence ou cette
01:02:16 jalousie qui peut s'instaurer. Il y a vraiment ce climat de confiance.
01:02:19 J'ai confiance dans ma relation avec toi, donc je sais que même si tu vas
01:02:22 voir ailleurs, tu reviendras vers moi. Parce qu'en fait,
01:02:25 ce qui nous lie, c'est pas juste ce côté purement sexuel, c'est tout
01:02:28 ce qui va derrière et tout ce qu'on a construit. - Oui, oui, vous êtes
01:02:31 avec elle depuis combien de temps ? - Six ans. - Depuis six ans, oui.
01:02:34 Donc c'est une vraie relation qui s'est installée. Et puis peut-être
01:02:37 que vous y trouvez des avantages,
01:02:40 par exemple,
01:02:43 cette femme est certainement très jolie, sexuellement, elle est certainement
01:02:46 formidable, mais c'est vous qu'elle a choisie,
01:02:49 donc c'est très valorisant. - C'est exactement ça.
01:02:52 C'est vrai, c'est vrai. Peu importe avec le nombre d'hommes
01:02:55 où elle peut aller ou qu'elle peut voir, c'est toujours vers moi qu'elle revient le soir.
01:02:58 Et ça, c'est vrai que c'est...
01:03:01 Je suis très fier pour le coup. - Oui, oui,
01:03:04 on peut tout à fait l'imaginer. Et puis,
01:03:07 si elle, pareil, elle se sent
01:03:10 comment dirais-je,
01:03:13 affectivement sécurisée avec vous,
01:03:16 et puis peut-être aussi que
01:03:19 votre côté très chrétien
01:03:22 lui permet aussi de se racheter
01:03:25 au sens tout à fait symbolique,
01:03:28 évidemment. Je pense que c'est une relation
01:03:31 où chacun y trouve son compte, et donc c'est ça un couple.
01:03:34 Après, il n'y a pas
01:03:37 de normes définies,
01:03:40 François Bourgogneau. - Non, non, absolument.
01:03:43 Si c'est quelque chose dans lequel vous vous sentez bien,
01:03:46 vous êtes heureux et que vous choisissez, c'est très bien.
01:03:49 C'est très bien. - Ça ne pose plus de problème,
01:03:52 mais c'est vrai qu'au départ, il a fallu vraiment faire tomber toutes les barrières.
01:03:55 Et je me suis dit, après, la petite comparaison qui m'a un petit peu aidé au départ,
01:03:58 c'est qu'il y a beaucoup de clubs, pardon,
01:04:01 de personnes qui vont en club échangeiste ou qui font des soirées
01:04:04 de s'ensemble pour s'amuser, mais le soir, voilà, ils restent ensemble.
01:04:07 Et ce n'est pas parce qu'ils vont aller en club que leur couple va être mis en question.
01:04:10 Voilà, c'est vraiment ce côté,
01:04:13 je dirais, purement pulsion, comme disait Brigitte tout à l'heure,
01:04:16 qu'on va assouvir, mais le soir,
01:04:19 on rentre avec notre mari.
01:04:22 - Oui, c'est une chose entendue entre vous, partagée,
01:04:25 et tout le monde se sent respecté, donc je pense que c'est très bien comme ça.
01:04:28 - De toute façon,
01:04:31 chacun y met ce qu'il veut y mettre
01:04:34 dans la relation, dans la sexualité.
01:04:37 Après, c'est jamais complètement anodin non plus.
01:04:40 On ne peut pas dire que c'est anodin le métier qu'elle fait
01:04:43 et ça doit... Mais je pense que vous y tirez,
01:04:46 vous en tirez un certain avantage.
01:04:49 C'est pour ça que ça marche bien et c'est pour ça que votre couple tient bien.
01:04:52 C'est ça que ceux qui nous écoutent
01:04:55 doivent comprendre.
01:04:58 Ce n'est pas un renoncement que vous avez fait,
01:05:01 ça vous a apporté du plus. - Tout à fait, exactement.
01:05:04 Ça m'a vraiment apporté du plus. Vous savez qu'en fait, moi, du coup,
01:05:07 ça m'a permis vraiment de dépasser toutes les cidées reçues
01:05:10 que j'avais eues, tout ce que j'ai pu apprendre, ce qu'on m'a inculqué,
01:05:13 vraiment aller au-delà de ça et me dire "en fait, non".
01:05:16 - Et peut-être que vous faites un petit pied de nez aussi à vos origines et à vos croyances.
01:05:19 - Je ne dirais pas tout fort, mais oui, carrément.
01:05:22 - Bien sûr, mais bien sûr, ça ne nous a pas échappé.
01:05:25 Et c'est pour ça que vous êtes ravis de nous le raconter
01:05:28 et puis qu'on vous en remercie parce que ça montre bien
01:05:31 que chaque histoire parle de nous
01:05:34 et qu'après tout, quand elle est belle comme la vôtre,
01:05:37 il faut la vivre et en profiter.
01:05:40 - Merci, Michael, en tout cas, de votre témoignage. Merci beaucoup.
01:05:43 François Bourgogneau, on va se quitter un court instant et puis on va revenir sur un Love Conseil.
01:05:46 On va parler de sécurité et de respect dans la sexualité.
01:05:49 C'est important. Et puis, tiens, justement, après le témoignage de Michael,
01:05:52 ça tombe bien.
01:05:55 Alors, François Bourgogneau, vous savez que dans la sexualité,
01:06:06 des couples, parfois, ça tourne un petit peu à vide
01:06:09 et donc, c'est le propos de mon Love Conseil,
01:06:12 c'est de mettre un petit peu de jeu, de ludique
01:06:15 dans la sexualité, mais bien sûr, il faut toujours
01:06:18 penser à la sécurité et au respect avant tout.
01:06:21 Je pense que vous êtes déjà d'accord là-dessus.
01:06:24 - Oui, évidemment. - Donc, mettre du jeu,
01:06:27 ça peut apporter du plaisir, évidemment, et puis ça donne aussi
01:06:30 un nouveau souffle à la sexualité.
01:06:33 Et donc, voilà les quelques règles qu'il faut respecter.
01:06:36 D'abord, il faut être clair et dire ce qui nous plaît
01:06:39 et ce qui ne nous plaît pas, ce qui nous fait mal, ce qui nous angoisse.
01:06:42 Il faut d'abord, surtout, jouer seulement
01:06:45 avec quelqu'un que vous connaissez
01:06:48 ou en tout cas en qui vous avez confiance.
01:06:51 Si vous utilisez un accessoire, il faut vérifier d'abord vous-même
01:06:54 si cet accessoire fonctionne bien.
01:06:57 Ensuite, pour toute pratique un peu plus spéciale,
01:07:00 il faut négocier avant de passer à l'acte.
01:07:03 Ensuite, il est préférable de ne jamais prendre
01:07:06 ni drogue ni alcool pour rester lucide
01:07:09 afin d'éviter justement une excitation qui serait un peu trop forte.
01:07:12 Et puis, j'aime bien l'idée aussi d'utiliser
01:07:15 un joker, un mot comme ça, qui permettrait
01:07:18 de dire stop au cas où, tout d'un coup,
01:07:21 ça aille un peu plus loin que ce que vous voudriez.
01:07:24 Et ça, c'est quelque chose qui est important parce que c'est vrai
01:07:27 qu'on peut avoir envie a priori de faire quelque chose et puis
01:07:30 au moment où on est dans une sexualité un petit peu différente
01:07:33 de ce qu'on a l'habitude, on peut tout d'un coup pas se sentir très très bien
01:07:36 et il suffit à ce moment-là de dire le petit mot
01:07:39 magique et puis on arrête.
01:07:42 Voilà, qu'est-ce que vous en pensez ?
01:07:44 Que du bien, que du bien. Je pense que ce sont des conseils sages
01:07:47 qu'il faut suivre à la lettre.
01:07:50 Exactement. Alors demain, on sera avec Bruno Deval
01:07:53 et on va évoquer le périnée. Le périnée
01:07:56 surtout évidemment du côté féminin mais pourquoi pas
01:07:59 aussi du côté masculin. Tout de suite, c'est Marjolaine
01:08:02 qui nous rejoint. Bonjour Marjolaine. Bonjour Brigitte.
01:08:05 Bonjour François. Bonjour.
01:08:08 Merci d'être avec nous. Très content d'être avec vous.
01:08:11 Mais nous aussi.
01:08:14 Moi, je vais parler un petit peu de mon côté
01:08:17 et comment ça s'est passé avec mon avis
01:08:20 actuel. C'est que justement, par rapport
01:08:23 au sujet du jour,
01:08:26 j'inverserais un petit peu le sujet
01:08:29 mais on peut le mettre dans les deux sens.
01:08:32 C'est qu'en fait, moi, j'ai pas
01:08:35 cherché l'amour, j'ai cherché la bonne personne.
01:08:38 Parce que j'avais déjà trouvé l'amour plusieurs fois dans ma vie
01:08:41 mais ça ne m'a jamais apporté la stabilité, la durabilité
01:08:44 et mariage, famille.
01:08:47 Donc du coup, j'ai fait l'inverse.
01:08:50 Donc vous aviez plutôt vécu
01:08:53 des passions.
01:08:56 Oui. Ah oui. Je tombais tout le temps amoureuse
01:08:59 donc c'était énervant parce que du coup,
01:09:02 c'est moi qui en souffrais puisque je n'étais pas maître.
01:09:05 J'étais dominée.
01:09:08 Je ne pouvais même pas en sortir. J'acceptais tout
01:09:11 et puis ça durait.
01:09:14 Le temps y passait.
01:09:17 Donc du coup, c'était plus compliqué. Je me disais
01:09:20 peut-être que c'est plus facile de devenir amoureuse de quelqu'un.
01:09:23 Dans ma tête, je me suis dit ça après.
01:09:26 Peut-être que c'est plus facile de devenir amoureuse
01:09:29 après avoir trouvé quelqu'un qui est la bonne personne.
01:09:32 Mais en fait, non, ce n'est pas si facile que ça.
01:09:35 Non, je ne crois pas.
01:09:38 Je ne sais pas. C'est une fausse croyance
01:09:41 François Bogognan de croire qu'on peut tomber
01:09:44 amoureux parce qu'on aura choisi
01:09:47 la bonne personne.
01:09:50 Sur quels critères on décide que c'est la bonne personne ?
01:09:53 C'est quelque chose dont je discute parfois avec mes patients.
01:09:56 C'est la différence entre ce qu'on appelle une décision et un choix.
01:09:59 Une décision, c'est quelque chose
01:10:02 qui se prend sur des critères logiques.
01:10:05 C'est ce qu'on va mettre en œuvre quand il s'agit
01:10:08 de choisir un lave-linge
01:10:11 ou pour réparer sa voiture
01:10:14 ou pour faire un prêt à la banque.
01:10:17 Il y a des arguments pour et des arguments contre.
01:10:20 On décide de l'option qu'on prend.
01:10:23 On pourra toujours justifier de façon logique
01:10:26 pourquoi on a pris telle ou telle décision.
01:10:29 Mais un choix, c'est psychologique, ce n'est pas logique.
01:10:32 Donc, ça va mettre en jeu
01:10:35 toute la personne que l'on est et tout ce qu'on porte en nous,
01:10:38 notre sensibilité, notre système de valeur.
01:10:41 C'est ce qu'on va mettre en œuvre
01:10:44 quand il s'agit de décider la carrière qu'on embrasse
01:10:47 ou le lieu où on veut vivre
01:10:50 ou la personne avec qui on essaie de faire sa vie.
01:10:53 Si on choisit la personne avec qui on veut vivre
01:10:56 comme on choisit un lave-linge,
01:10:59 il y a de fortes chances que ça ne marche pas.
01:11:02 Comment vous avez fait, Marjolaine ?
01:11:05 Vous avez pris une décision ou vous avez fait un choix ?
01:11:08 J'ai mis carte sur table, je me suis inscrite sur un site internet.
01:11:11 Je n'avais pas beaucoup de temps.
01:11:14 J'ai commencé à chercher à 34 ans.
01:11:17 Vous voulez dire pas beaucoup de temps pour être mère ?
01:11:20 Voilà, c'est ça.
01:11:23 Je m'étais fait avoir à 32 ans.
01:11:26 J'étais tombée amoureuse de quelqu'un, on était chacun chez soi
01:11:29 mais on vivait plutôt l'un chez l'autre.
01:11:32 Pour ne pas dire l'un sur l'autre, mais c'est pratiquement ça.
01:11:35 C'était comme si on vivait ensemble.
01:11:38 J'étais complètement amoureuse de lui,
01:11:41 on était très copains, copie, on ne s'engueulait jamais.
01:11:44 C'était le top. On rigolait, on sortait.
01:11:47 C'était vraiment le truc super bien.
01:11:50 Je suis tombée enceinte, le truc pas de bonne.
01:11:53 Là, par contre, ça a été la descente aux enfers.
01:11:56 Du jour au lendemain, il a eu une épée d'amoklès.
01:11:59 Il a mis trois jours à me dire la vérité.
01:12:02 En me disant "moi je ne t'ai jamais aimé,
01:12:05 je ne t'ai jamais dit je t'aime".
01:12:08 Ça fait que cinq mois qu'on est ensemble, c'est sûr,
01:12:11 ça n'est pas longtemps.
01:12:14 Pour moi, ça a été un peu une trahison.
01:12:17 Je me suis dit que je n'ai plus du tout envie de me faire avoir comme ça.
01:12:20 Le seul alternative que j'ai eu, c'était l'avortement.
01:12:23 Mais je n'ai pas voulu la faire moi-même.
01:12:26 Je me suis dit que l'avortement,
01:12:29 il est aussi pour l'homme, il n'est pas que pour la femme,
01:12:32 même si c'est moi qui dois porter l'enfant.
01:12:35 Mais s'il n'accepte pas la paternité, je ne vais pas accepter pour lui.
01:12:38 Et donc tout gérer.
01:12:41 Du coup, je donne aussi cette possibilité,
01:12:44 c'est que lui, il peut aussi avorter.
01:12:47 Moi, j'ai été brûlée à un séage par aide spirituelle.
01:12:50 Je suis tombée sur une très mauvaise gynéco
01:12:53 qui était anti-avortement.
01:12:56 Elle m'a fait payer le prix fort
01:12:59 de la capote qu'elle a pétée.
01:13:02 C'était horrible.
01:13:05 Heureusement, j'ai eu d'autres gens qui m'ont aidée dans ce truc-là.
01:13:08 Du coup, j'ai quand même joué un peu la carte sur table.
01:13:11 - J'ai l'impression, en vous écoutant,
01:13:14 Marjolaine, que ça a été peut-être plus douloureux
01:13:17 que vous ne le pensez et que c'est ça qui a pris.
01:13:20 C'est ça qui vous a fait prendre la décision
01:13:23 de trouver un homme qui soit capable d'être un vrai père.
01:13:26 Tellement ça a été douloureux
01:13:29 de vous retrouver confrontée à cet échec.
01:13:32 - Oui, pour moi, c'est horrible.
01:13:35 J'ai même attendu le dernier moment,
01:13:38 la dernière semaine pour l'avortement,
01:13:41 que je sois endormie, que je ne me rende compte de rien,
01:13:44 pour justement éviter,
01:13:47 pour se dire peut-être qu'il va partir tout seul.
01:13:50 Je laisse le choix. En plus, j'étais danseuse à l'époque,
01:13:53 donc j'étais quand même sportive de haut niveau.
01:13:56 Il s'est accroché comme un...
01:13:59 Il était toujours là. J'étais obligée de me faire adapter.
01:14:02 - C'est courageux parce que vous auriez pu aussi
01:14:05 prendre la décision de l'élever seule.
01:14:08 - Pour moi, c'était hors de question.
01:14:11 Depuis le début, en fait,
01:14:14 pour moi, ce n'était pas un acte délibéré
01:14:17 pour faire un enfant dans le dos.
01:14:20 C'était vraiment une capote qui a pété.
01:14:23 Et mon sens complètement novice de me dire
01:14:26 que j'avais 32 ans quand ça m'est arrivé,
01:14:29 que ça faisait 18 ans que je mettais des capotes,
01:14:32 mais jamais je me suis imaginée que je pouvais tomber enceinte
01:14:35 avec une capote qui a pété.
01:14:38 - Ça arrive.
01:14:41 - Je me suis dit que je n'ai pas pris la pilule le lendemain.
01:14:44 Parce que j'étais danseuse, ça fait grossir.
01:14:47 En gros, j'ai toujours
01:14:50 prôné la capote.
01:14:53 J'étais une adepte.
01:14:56 J'ai toujours été très raisonnable.
01:14:59 J'ai eu très confiance en moi par rapport au cycle,
01:15:02 par rapport à ça. Vraiment, c'était la fatalité.
01:15:05 C'était comme ça. Ça devait se passer comme ça.
01:15:08 - Et ça s'est passé comme ça.
01:15:11 C'est ce choix ou cette décision de trouver
01:15:14 le bon compagnon pour créer une famille ?
01:15:17 - Après cet exemple-là,
01:15:20 j'ai compris que
01:15:23 je n'étais pas la bonne personne pour trouver
01:15:26 une personne que je cherchais.
01:15:29 J'étais une personne qui était très ouverte, très joyeuse.
01:15:32 Et du coup, je tombais sur des gens qui profitaient
01:15:35 de cette ouverture d'esprit.
01:15:38 Qui jouaient un petit peu avec mes sentiments
01:15:41 et avec mon corps, mais qui ne m'apportaient pas
01:15:44 la sécurité et la maternité que je cherchais.
01:15:47 Et du coup, j'ai fait le truc inverse.
01:15:50 J'ai mis une annonce sur Internet, je n'ai pas mis ma photo.
01:15:53 J'ai dit ce que je voulais, ce que je recherchais.
01:15:56 J'ai coché les caches qu'il fallait par rapport à la recherche d'hommes.
01:15:59 Je voulais quelqu'un qui soit croyant, etc.
01:16:02 J'ai mis vraiment toutes les choses.
01:16:05 - Tous les paramètres ?
01:16:08 - Au début, je cherchais un C large.
01:16:11 Je n'avais pas mis de délimitation de ville, pays, etc.
01:16:14 J'ai rencontré des gens à droite à gauche.
01:16:17 J'ai compris que c'était un peu compliqué.
01:16:20 On ne pouvait pas voyager comme on voulait.
01:16:23 Après, j'ai fait 10 km, 5 km, c'était suffisant.
01:16:26 Il y en avait déjà assez qui répondait.
01:16:29 Et en fait, il était en face de chez moi.
01:16:32 J'ai fait des essais un peu partout.
01:16:35 J'allais tout de suite chez eux.
01:16:38 Je voulais que ça aille très vite pour être sûre d'avoir un feeling.
01:16:41 Ça fait 3 mois l'un, 3 mois l'autre, 3 mois l'autre.
01:16:44 Et le dernier, on s'est mariés.
01:16:47 - D'accord.
01:16:50 Vous êtes ensemble depuis combien de temps ?
01:16:53 - Depuis mes 37 ans.
01:16:56 Ma fille a 8 ans, ça fait 9 ans.
01:16:59 - D'accord.
01:17:02 Vous avez vraiment trouvé le bon compagnon.
01:17:05 - Oui, la personne qui voulait comme moi.
01:17:08 On était tous les deux sur la même longueur d'onde.
01:17:11 Les mêmes âges.
01:17:14 Il a un an de plus que moi, donc aussi pressé que moi.
01:17:17 On était dans la même énergie.
01:17:20 Mais, c'est sûr qu'il y a des hauts et des bas.
01:17:23 C'est inévitable.
01:17:26 On est deux bêtes à cornes.
01:17:29 On est tous les deux très têtus.
01:17:32 C'est très dur.
01:17:35 J'aime pas avoir tort.
01:17:38 J'aime pas être têtue non plus.
01:17:41 J'aime bien donner mes décisions.
01:17:44 - On peut avoir tous les deux raison, mais pas être d'accord.
01:17:47 - Je suis d'accord.
01:17:50 C'est pas grave.
01:17:53 On aimerait bien entendre des mots gentils de temps en temps.
01:17:56 Heureuse, non.
01:17:59 On a été heureux quand il n'y avait pas les enfants.
01:18:02 Après, dès qu'il y a eu des enfants,
01:18:05 ça a été dur.
01:18:08 Qui se lève le matin, qui se lève le soir.
01:18:11 Tout de suite, on est rentrés dans les problèmes.
01:18:14 On a déménagé 3 fois.
01:18:17 Disons qu'on a mis très vite la chute.
01:18:20 - C'était aussi votre désir d'avoir des enfants.
01:18:23 - Oui.
01:18:26 On est très contents.
01:18:29 - J'ai l'impression que,
01:18:32 on aurait envie de dire à Marjolaine
01:18:35 que son rapport aux enfants
01:18:38 n'est peut-être pas complètement compris.
01:18:41 Il y a peut-être quelque chose à travailler là-dessus.
01:18:44 - Oui, peut-être.
01:18:47 Je trouve que c'est un parcours original.
01:18:50 - On entend des histoires originales aujourd'hui.
01:18:53 - Oui.
01:18:56 Par contre,
01:18:59 j'ai du mal à savoir,
01:19:02 vous dites que vous n'êtes pas vraiment heureuse,
01:19:05 mais vous êtes satisfaite de votre situation ?
01:19:08 - Oui et non.
01:19:11 Le côté "je suis heureux"
01:19:14 est mis de côté.
01:19:17 C'est un peu en coloc.
01:19:20 C'est très compliqué
01:19:23 d'arriver à parler ensemble.
01:19:26 C'est comme si on ne me laissait pas de liberté.
01:19:29 - Je ne sais pas Marjolaine,
01:19:32 c'est comme ça l'idée qui me vient.
01:19:35 Vous avez choisi quelqu'un d'un peu psychorigide ?
01:19:38 - Non, à la base,
01:19:41 je ne pensais pas qu'il était comme ça.
01:19:44 Je l'ai découvert.
01:19:47 Il n'est pas comme ça avec les autres.
01:19:50 - Il est comme ça avec vous ?
01:19:53 - Oui, qu'avec moi et qu'avec sa femme.
01:19:56 Il ne me porte pas vers le haut,
01:19:59 il me porte vers le bas, il me rabaisse.
01:20:02 - Vous êtes peut-être trop lumineuse pour lui.
01:20:05 Restez avec nous,
01:20:08 je vous donne des conseils
01:20:11 pour trouver une meilleure façon de gérer cette relation.
01:20:14 Je laisse François Bourgognon
01:20:17 nous donner la réponse.
01:20:20 - Cam4.fr, le plus grand site de webcam live
01:20:23 réservé aux adultes.
01:20:26 - 14h16, Brigitte Lahaie, Sud Radio.
01:20:29 - François Bourgognon est avec nous,
01:20:32 psychiatre, psychothérapeute, auteur de "Ne laissez pas votre vie se terminer"
01:20:35 et "Commencer aux éditions first".
01:20:38 On est avec Marjolaine.
01:20:41 On entend que vous avez vécu des histoires passionnelles.
01:20:44 Et puis, à un moment donné,
01:20:47 après quelque chose d'assez douloureux à vivre,
01:20:50 vous avez choisi un homme qui soit apte
01:20:53 à être un bon père.
01:20:56 Certainement un bon père,
01:20:59 après un bon mari, ce n'est pas sûr.
01:21:02 - Comment a-t-elle pris une décision ?
01:21:05 - Sur le processus de sélection,
01:21:08 on voit qu'elle a établi une liste de critères.
01:21:11 C'est possible qu'on soit plus
01:21:14 dans le cadre d'une décision que d'un choix.
01:21:17 Après, la question, c'est
01:21:20 est-ce qu'elle a choisi de rester avec
01:21:23 pour des raisons plus psychologiques ?
01:21:26 Ou est-ce qu'elle a décidé de rester
01:21:29 pour répondre à ce qu'on disait tout à l'heure,
01:21:32 c'est-à-dire ce qu'on attend d'un père ?
01:21:35 Ce que vous disiez tout à l'heure,
01:21:38 c'est que vous aviez le sentiment
01:21:41 d'être dans un rapport plus collaboratif
01:21:44 que de couple.
01:21:47 - Oui, il y a un manque de positivité
01:21:50 dans son discours, dans sa façon d'être.
01:21:53 Il est quelqu'un de très négatif avec moi.
01:21:56 J'ai du mal à le porter par le haut
01:21:59 parce qu'il me porte par le bas.
01:22:02 J'ai du mal à vendre quelque chose qu'il ne me donne pas.
01:22:05 Dans son discours, il me dit
01:22:08 que ce serait bien de le faire aussi.
01:22:11 En gros, on se mord la queue parce qu'il n'y en a pas un seul
01:22:14 qui va commencer à le faire.
01:22:17 Quand on commence à le faire, il ne va pas enchaîner.
01:22:20 - Je pense que là où vous vous êtes trompée,
01:22:23 c'est que vous avez choisi un homme qui manque d'estime de lui-même,
01:22:26 qui est un petit peu fragile
01:22:29 par rapport à sa virilité.
01:22:32 Évidemment, pour lui,
01:22:35 choisir une femme aussi lumineuse que vous, c'était un plus.
01:22:38 Au début, ça a certainement bien marché
01:22:41 parce qu'il avait l'impression narcissiquement de se nourrir
01:22:44 grâce à vous. Sauf qu'à un moment donné,
01:22:47 vous le renvoyez trop à sa médiocrité.
01:22:50 Le mot est peut-être un peu fort, mais j'utilise un mot
01:22:53 qui vous parle. Qu'est-ce qu'il fait ?
01:22:56 Il essaye de vous rabaisser. Vous savez, c'est l'histoire de la balançoire.
01:22:59 Quand il y en a un qui est en bas, le seul moyen
01:23:02 qu'il a pour remonter, c'est de faire baisser l'autre.
01:23:05 - C'est horrible parce qu'on dirait presque
01:23:08 que c'est de la manipulation, alors que je sais que ce n'est pas de la manipulation.
01:23:11 Je ne pense pas qu'il est manipulateur du tout.
01:23:14 De temps en temps, il me lance des tifs où c'est moi qui le manipule.
01:23:17 - Mais en fait, Marjolaine,
01:23:20 vous avez oublié une chose
01:23:23 fondamentale, c'est qu'un homme a besoin d'être admiré.
01:23:26 Mais vous ne l'admirez plus
01:23:29 depuis très longtemps. - Je ne peux pas.
01:23:32 - J'entends bien. - J'essaye.
01:23:35 J'essaye quand même. C'est mon devoir conjugal.
01:23:38 - Non mais Marjolaine,
01:23:41 comme vous ne l'admirez plus,
01:23:44 il vous en veut et vous le fait payer.
01:23:47 Donc moi, je peux vous donner
01:23:50 l'explication de la relation
01:23:53 que vous êtes en train de vivre et pourquoi ça ne va plus.
01:23:56 Maintenant, qu'est-ce que vous allez faire ? Comment vous allez vous en sortir ?
01:23:59 - Moi, j'ai vraiment envie
01:24:02 de m'en sortir. J'ai essayé d'aller voir des psychologues.
01:24:05 Alors, il m'a dit trop cher, je ne peux pas payer.
01:24:08 Alors, j'ai essayé d'aller voir un psychiatre.
01:24:11 Oui, c'est un psychiatre qui était remboursé.
01:24:14 Et le psychiatre m'a
01:24:17 renvoyé un peu baladée, entre parenthèses.
01:24:20 Il m'a dit "Bon, il suffit juste de
01:24:23 le monter au ciel, de lui dire qu'il est parfait
01:24:26 et que vous aurez ce que vous voudrez." Je me suis dit "Non, j'y arrive pas, c'est pas possible."
01:24:29 - Non, parce que vous êtes quelqu'un d'intègre.
01:24:32 - Je n'y arrive pas, à dire. - On l'a vu dans
01:24:35 votre capacité à souffrir,
01:24:38 à ne pas garder cet enfant qui était un enfant pourtant de l'amour
01:24:41 et parce que vous êtes quelqu'un d'intègre
01:24:44 et que vous ne vouliez pas faire ça à cet homme.
01:24:47 Et là, vous vous êtes mis dans une situation
01:24:50 qui vous coince.
01:24:53 Et c'est là où, peut-être, François Bourguignon,
01:24:56 il faudrait que Marjolaine remonte aussi à ses croyances
01:24:59 qui, quelque part, lui ont fait prendre une mauvaise décision.
01:25:02 - Oui.
01:25:05 Effectivement, là, à nouveau,
01:25:08 on tombe dans une situation où, quel que soit
01:25:11 le chemin qu'on emprunte, il va falloir accepter
01:25:14 d'embrasser quelque chose de compliqué. C'est-à-dire que soit
01:25:17 on continue comme ça, mais alors, effectivement,
01:25:20 on est dans une relation qu'on estime comme n'étant pas satisfaisante
01:25:23 et avec un homme que vous dites clairement
01:25:26 que vous n'estimez ou que vous n'admirez pas.
01:25:29 Soit, à ce moment-là,
01:25:32 vous remettez en question la relation,
01:25:35 mais il va falloir embrasser aussi le déséquilibre que ça va créer
01:25:38 au niveau de l'idéal que vous étiez construit sur le plan familial.
01:25:41 Mais là, on est véritablement...
01:25:44 À partir du moment où on a admis
01:25:47 qu'on était un peu à la croisée des chemins
01:25:50 et que, quel que soit le chemin qu'on emprunte,
01:25:53 il y avait un inconfort avec lequel il faut faire,
01:25:56 alors, à partir de là, on peut retrouver une forme de liberté de choix.
01:25:59 - Mais aussi, ce que j'entends quand vous dites
01:26:02 "j'ai essayé de consulter ou d'aller chercher des solutions auprès de thérapeutes",
01:26:05 c'est que votre compagnon, lui, n'a pas l'air d'être du tout
01:26:08 dans cette démarche, en fait. Il n'a pas l'air d'être parti...
01:26:11 - Non, non, non. - Donc, ça va être compliqué d'améliorer les choses
01:26:14 avec quelqu'un qui ne veut pas bouger, quoi.
01:26:17 - Ah non, non, il ne veut surtout pas. On a même d'autres problèmes avec un enfant
01:26:20 qui est suivi par l'NDPH,
01:26:23 par des traitements très lourds et tout.
01:26:26 Et pareil, il dit "non, mais on va arrêter les médicaments,
01:26:29 ça ne sert à rien, mais tu n'es pas médecin,
01:26:32 tu ne peux pas arrêter un médicament".
01:26:35 Donc, c'est quelqu'un qui refuse, en fait.
01:26:38 Qui refuse les choses.
01:26:41 Donc, il prendrait des décisions
01:26:44 juste d'aberration.
01:26:47 - Vous avez combien d'enfants, tous les deux ? - Que deux.
01:26:50 - Vous en avez deux ? - Oui, on est assez à l'affilée.
01:26:53 - Non, mais écoutez, Marjolaine,
01:26:56 je crois que votre destin, il est assez clair
01:26:59 sur un plan comme ça, un peu symbolique.
01:27:02 Vous n'avez pas su faire
01:27:05 les bons choix qu'il aurait fallu faire
01:27:08 par rapport à votre vie de mère.
01:27:11 Maintenant,
01:27:14 vous les avez, ces enfants ? Vous en avez payé le prix fort,
01:27:17 je trouve.
01:27:20 Aussi bien pour celui que vous n'avez pas pu garder
01:27:23 et pour ces deux-là.
01:27:26 Maintenant, c'est à vous de voir si
01:27:29 votre vie de femme est plus importante que votre vie de mère.
01:27:32 - Non, pas du tout. J'ai beaucoup profité avant.
01:27:35 - D'accord.
01:27:38 - Je sais qu'on a plusieurs vies dans une vie.
01:27:41 Et du coup, pour moi, c'est la vie de mère
01:27:44 actuellement que j'accomplis. Et j'essaie de le faire le plus
01:27:47 largement possible. - Et je pense que dans votre tête,
01:27:50 pour vos enfants, il n'y a pas question de quitter leur père.
01:27:53 - Non, parce que tout de suite,
01:27:56 j'aurais trop peur qu'il y ait des problèmes.
01:27:59 - Non, non, j'ai compris. - Parce que c'est assez sanguine.
01:28:02 Et je sais que si jamais...
01:28:05 En fait, il le sait, je partirai jamais.
01:28:08 Et il le dit même, si de toute façon, tu es trop gênale pour partir.
01:28:11 Il met tout sur le plan
01:28:14 de la vie. - Bon, alors, écoutez,
01:28:17 Marjolaine, il y a peut-être juste une chose
01:28:20 qu'il faut que vous appreniez à faire, c'est quand même à vous respecter
01:28:23 et à ne pas le laisser vous dire des choses aussi
01:28:26 bêtes et stupides que
01:28:29 vous êtes vénale. Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:28:32 Remettez-le juste un gentiment à sa place
01:28:35 quand il déborde un petit peu.
01:28:38 Gentiment, bien sûr, il n'est pas question de monter
01:28:41 autour. Et puis, moi, je pense qu'il faut
01:28:44 que vous preniez un petit peu de temps pour vous
01:28:47 pour faire des choses qui vont vous faire du bien et qui vont vous permettre
01:28:50 de supporter une relation de couple qui, pour l'instant,
01:28:53 n'est pas très satisfaisante. - Non, mais c'est ce que j'ai fait
01:28:56 depuis un an et demi.
01:28:59 Et en fait, du coup, il m'en veut énormément
01:29:02 parce que j'ai pensé à moi, égoïstement,
01:29:05 comme il dit. Que moi, je ne pense pas à mes enfants,
01:29:08 je pense à moi avant tout, alors que lui, il pense
01:29:11 qu'à ses enfants. Et en fait, j'ai changé de métier.
01:29:14 Je me suis remis à ma première passion qui était la danse.
01:29:17 Je suis professeure de danse. Et donc, ça implique
01:29:20 des horaires qui sont différents de ce que j'avais.
01:29:23 Parce qu'avant, je devais supporter le véto,
01:29:26 je me levais à 2h du matin et je me couchais
01:29:29 après lui, qui finissait après moi.
01:29:32 - Bon, eh bien, pensez un petit peu
01:29:35 à vous. Et puis, vous avez des enfants
01:29:38 en commun. C'est ni ses enfants ni les vôtres.
01:29:41 Et c'est comme ça qu'il va falloir
01:29:44 accepter de continuer. Mais pensez
01:29:47 à vous et donnez-vous des moments agréables.
01:29:50 Je crois que c'est la seule chose pour l'instant qu'on peut vous conseiller.
01:29:53 François Bourguignon, merci en tout cas de ces
01:29:56 deux heures que nous avons passées ensemble. On voit à quel point notre
01:29:59 vie amoureuse n'est pas toujours
01:30:02 celle qu'on aurait voulu. Et on voit bien comment
01:30:05 on est parfois justement coincé par nos croyances.
01:30:08 C'était notre sujet du jour. Et je pense que les témoignages qu'on a eu
01:30:11 sont tout à fait
01:30:14 la preuve que ce n'est pas si simple.
01:30:17 - Oui, oui. Comme on disait tout à l'heure, des parcours
01:30:20 très, très originaux,
01:30:23 intéressants et effectivement...
01:30:26 - Pas toujours faciles. Merci beaucoup, François Bourguignon.
01:30:29 Je rappelle votre livre "Ne laissez pas votre vie se terminer
01:30:32 avant même de l'avoir commencé". Il y a beaucoup de conseils très pratiques
01:30:35 dans ce livre. C'est aux éditions First. C'est en poche d'ailleurs.
01:30:38 Tout de suite, vous retrouvez "C'est votre avenir". Et je vous dis
01:30:41 à demain. On parlera du Périnée.

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