SMART WOMEN - Emission du samedi 2 septembre

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SMART WOMEN du 2 septembre 2023, L'émission qui donne le pouvoir aux femmes
Transcript
00:00 [Musique]
00:03 Bonjour à toutes et tous.
00:06 Alors écoutez, ravi de vous retrouver pour cet épisode de rentrée.
00:10 Alors oui, Smart Women va recommencer pour une deuxième saison.
00:15 Smart Women, c'est l'émission qui donne le pouvoir aux femmes,
00:18 car toutes celles et ceux qui viennent sur ce plateau sont convaincus
00:22 que la juste place des femmes, c'est forcément l'égalité avec les hommes
00:28 dans toutes les sphères de pouvoir, qu'ils soient économiques, politiques, médiatiques ou autres.
00:33 Alors j'ai choisi, vous le savez, de construire cette émission en recevant trois personnes.
00:38 Donc en tout premier lieu, je vous fais entendre une association, un réseau, un collectif
00:44 qui accompagne l'entrepreneuriat féminin.
00:46 Alors à ce titre, aujourd'hui, j'aurai le plaisir de recevoir Nadege Onderka,
00:50 qui est la présidente du réseau Les Premières.
00:52 Ensuite, je reçois un ou une invitée qui est un grand témoin en quelque sorte.
00:59 Il va donc pouvoir parler de sa perception des femmes, de leur rôle, de leur positionnement
01:05 dans les univers, encore une fois, d'influence ou de management.
01:11 Et ce sont des personnalités avec des profils très différents.
01:15 Donc aujourd'hui, j'aurai le plaisir d'accueillir une philosophe
01:20 qui a d'ailleurs écrit de nombreux ouvrages, qui connaît également très bien le monde de l'entreprise
01:25 et qui nous partagera son regard. Il s'agit de Gabriel Alpern.
01:29 Et aujourd'hui, je n'aurai pas la troisième invitée habituelle, qui est une chef d'entreprise.
01:33 Donc ça sera pour la prochaine session.
01:35 Voilà, donc nous attaquons tout de suite et je vais recevoir Nadege Onderka.
01:39 Bonjour Nadege Onderka.
01:44 Bonjour Marie-Claire.
01:45 Merci d'être là pour nous présenter l'association des Premières.
01:49 Alors Nadege, vous en êtes la présidente depuis 2019.
01:53 Tout à fait.
01:54 Et donc vous donnez de votre temps, à titre bénévole d'ailleurs,
01:57 pour défendre cette cause qui vous tient à cœur et vous le faites à côté de votre métier
02:01 parce qu'actuellement vous êtes au ministère des Armées
02:03 et vous êtes adjointe directeur de département pour la transformation numérique des armées.
02:07 Vous avez occupé plusieurs fonctions précédemment, chez Danone, dans le groupe La Poste, etc.
02:14 Et donc vous avez toujours été en charge d'innovation et de transformation.
02:22 Alors les Premières font suite à la Fédération des Pionnières qui avait été créée en 2003,
02:29 20 ans déjà, donc 20 ans d'existence par Frédéric Lavelle.
02:33 Et cette fédération s'est scindée ensuite en deux branches.
02:37 Les Premières, oui là, je l'avais reçue d'ailleurs Marie-George également dans cette émission.
02:42 L'association Les Premières est présente en métropole également dans les territoires ultramarins.
02:46 D'ailleurs vous avez une actualité qui est, je l'annonce pour vous,
02:49 mais qui est l'organisation pour la première fois cette année en Guyane
02:52 de votre événement annuel qui aura lieu le 16 novembre.
02:55 Donc voilà, écoutez, ce que je voudrais en tout premier lieu,
02:58 c'est que vous nous disiez finalement ce que sont les Premières,
03:01 comment elles interviennent, comment vous accompagnez les femmes dans l'entrepreneuriat féminin.
03:05 Donc le réseau Les Premières, comme vous venez de le dire,
03:08 a 20 ans d'ancienneté, 20 ans d'expertise dans l'accompagnement des femmes dans la création d'entreprises.
03:13 Plus de 20 000 entrepreneurs qui ont été accompagnés.
03:16 Donc au travers des différents territoires en France métropolitaine,
03:19 dans les territoires ultramarins, mais également à l'international, au Congo et au Luxembourg,
03:24 via six programmes Go, Play, Boost, plus le programme Premières décordées
03:30 et le dernier qui est le programme Switch sur la reprise d'entreprises.
03:33 On reviendra sur ces deux derniers programmes.
03:35 Avec de l'accompagnement à des niveaux différents,
03:38 selon le stade de développement de l'entreprise ou à l'idée et à l'envie de créer son entreprise.
03:45 Les femmes que nous accompagnons sont sur divers domaines,
03:48 mais on accompagne des femmes et des équipes mixtes sur des projets innovants
03:52 avec de l'impact au niveau sociétal, économique et aussi sur le parti local.
03:59 Il y a eu ce tournant vers l'impact qui est très net et très bénéfique,
04:04 bien évidemment un petit peu partout.
04:06 Vous dites 20 000 femmes accompagnées depuis l'origine,
04:10 ce qui veut dire que par an vous avez en gros combien de promotions, de combien de personnes ?
04:15 On accompagne environ 1000 femmes par an.
04:18 1000 femmes par an, vous le faites au travers d'implantations,
04:23 vous l'avez dit sur la métropole et après les territoires ultramarins et les pays.
04:27 En métropole par exemple, il y a combien d'implantations ?
04:31 En tout, on a 13 incubateurs, 25 antennes,
04:35 puisque par exemple l'incubateur sud va être présent à la fois à Marseille, à Aix et en Corse.
04:40 En Guyane, on en parlait tout à l'heure, on est présent à Cayenne et à Kourou.
04:45 D'accord, donc une implantation vraiment très maillée.
04:48 Très maillée, exactement.
04:49 Vous êtes une des plus anciennes associations.
04:51 On est la plus ancienne association.
04:52 La fédération c'est la plus ancienne, la maire est la plus ancienne.
04:56 Les femmes qui viennent vous voir, vous disiez qu'elles avaient des profils très variés,
05:01 elles ont généralement déjà un projet en tête ?
05:05 Pour la plupart, il y a un projet en tête.
05:08 Pour certaines, il y a cette volonté de créer sa propre entreprise et de créer son propre emploi,
05:14 mais d'avoir aussi de l'impact.
05:15 C'est-à-dire qu'on crée une entreprise, mais on a envie de la développer de manière pérenne.
05:20 On voit qu'on a un taux de pérennité sur les femmes accompagnées de plus de 85 %.
05:25 Oui, ça c'est remarquable.
05:27 Il faut citer 85 % des femmes accompagnées sont pérennes à plus de 3 ans.
05:31 À plus de 3 ans, avec un nombre de créations d'emplois moyens de 2,4,
05:36 emplois créés au bout de 3 ans.
05:38 Donc il y a vraiment cette volonté d'impact économique et de pérennité.
05:42 C'est très important.
05:43 Alors, effectivement, j'ai été intéressée par le fait qu'au-delà des programmes "classiques",
05:48 vous avez également mis l'accent sur la reprise d'entreprises,
05:52 ce qui est un sujet à la fois assez différenciant et très pertinent, à mon sens.
05:55 Alors, parlez-nous pourquoi, comment, qu'est-ce qui se passe ?
05:58 Alors, pourquoi ? Parce qu'il y a vraiment un intérêt aujourd'hui
06:03 et un manque de repreneurs et de repreneuses.
06:06 On estime à peu près 600 000, le nombre d'entreprises qui sont à reprendre dans les 10 ans.
06:11 Seulement 5 % des femmes.
06:12 Excusez-moi, je vous coupe, mais les 600 000 entreprises sont de toute taille, en fait ?
06:16 Alors, de toute taille, oui.
06:18 En revanche, seuls 5 % des femmes sont des repreneurs d'entreprises.
06:22 Le pourcentage monte à 20 % quand on est en transmission, c'est-à-dire en reprise intrafamiliale.
06:28 Donc, il y a une vraie opportunité.
06:30 On est le seul réseau à accompagner sur cette reprise d'entreprises.
06:34 Il y a de la création de valeur à prendre.
06:37 Il y a le fait de garder aussi le patrimoine, le savoir-faire en France.
06:41 Pourquoi les femmes n'y vont pas ?
06:43 Parce qu'il y a un manque de connaissances, mais également par cette crainte sur les financements
06:47 et les freins qu'on peut avoir, je dis "ont" de manière globale, sur le financement d'entreprises.
06:52 Mais c'est vrai que la reprise d'entreprises, c'est un sujet global,
06:56 parce que d'ailleurs il y a la CRA qui accompagne globalement les repreneurs,
07:01 qui veut mettre en évidence le fait qu'il y a des entreprises à reprendre de toute taille,
07:05 très intéressantes, et que donc il faut qu'il y ait des gens qui les reprennent.
07:08 Parce que c'est vrai que c'est un peu dommage de créer,
07:10 enfin c'est bien de créer une entreprise, mais évidemment,
07:13 mais c'est un petit peu dommage de laisser mourir des entreprises qui existent.
07:17 Et c'est vrai que le fait que les femmes soient encore moins présentes dans la reprise
07:21 que ce qu'elles sont en temps normal est assez symptomatique.
07:25 Donc là c'est vrai.
07:27 Et le financement fait partie des sujets, nous savons bien.
07:30 Vous l'avez lancé quand ? C'est le programme Switch ?
07:33 C'est le programme Switch qui a été lancé et créé par les Premières Sud en décembre 2022,
07:39 qui s'étale sur 18 mois, qui a une première promotion de 8 personnes.
07:43 Et on a une repreneuse, je dirais, emblématique, Jennifer Court,
07:47 qui a repris une chocolaterie et qui interviendra dans le cadre d'un atelier big
07:52 sur repreneuse d'entreprise, pourquoi pas moi.
07:55 Oui, bien sûr, c'est très bien ça.
07:57 Et en même temps, vous les accompagnez avec tous les conseils, tout le coaching,
08:02 c'est du présentiel, c'est pas...
08:05 Alors c'est du présentiel, les premiers 3 mois sont en formation intensive
08:10 et ensuite c'est un suivi sur les 15 mois suivants, sur la partie justement financière
08:15 mais également sur la posture d'entrepreneur.
08:17 D'accord, très bien, donc ça c'est un bon angle.
08:19 Et vous avez un deuxième angle un petit peu différenciant aussi,
08:23 même si celui-là il existe, c'est tout ce qui est effectivement
08:26 accompagnement dans les quartiers prioritaires de la ville
08:28 et donc le programme Première Decordée, c'est ça ?
08:30 Tout à fait, le programme Première Decordée avec BPI,
08:34 on accompagne 200 entrepreneurs dans les QPV.
08:38 On a également un programme en Ile-de-France, spécifiquement sur la Seine-Saint-Denis,
08:42 avec JP Morgan, donc il y a aussi un focus sur les femmes entrepreneurs
08:47 très très important sur les QPV.
08:49 Oui, parce que c'est vrai que là aussi, on voit à quel point les médias
08:54 généralement montrent les banlieues uniquement sous l'angle négatif,
08:57 alors qu'il y a aussi une dynamique économique qui est très forte
09:02 avec une vraie volonté de créer et une vraie création.
09:05 D'ailleurs j'avais reçu ici aussi Moussa Kamara par exemple,
09:07 des déterminés, qui est très actif sur le sujet, à Wadramé,
09:10 donc plusieurs personnes, mais c'est vrai que là aussi,
09:12 il faut pousser pour que les jeunes filles se disent
09:14 "moi aussi je peux le faire et j'y vais".
09:17 Alors justement, puisqu'on parle d'autres structures
09:20 que j'ai effectivement eu l'occasion d'inviter,
09:23 on voit bien qu'il y a beaucoup d'associations aujourd'hui
09:27 qui travaillent dans l'accompagnement de l'entrepreneuriat féminin,
09:29 alors on s'en réjouit bien évidemment,
09:31 mais vous en pensez quoi fondamentalement ?
09:33 Est-ce qu'il n'y en a pas trop ?
09:35 Je jose le mot.
09:37 Est-ce que les créatrices s'y retrouvent ?
09:40 Comment elles peuvent s'orienter ? Comment ça se passe d'après vous ?
09:43 Alors est-ce qu'il n'y en a pas trop aujourd'hui spécifiquement
09:46 sur l'entrepreneuriat féminin ? Non, puisqu'il y a un vrai besoin
09:49 de faire connaître et d'accompagner.
09:51 Je suis tout à fait d'accord.
09:53 Et puis il y a une idée assez, je dirais, géniale
09:56 de créer via BPI un collectif,
10:00 le collectif Cap Crea, qui regroupe en fait 26 associations
10:04 dont le but est de promouvoir de manière globale l'entrepreneuriat
10:08 et les premières, nous, on intervient spécifiquement
10:11 sur l'entrepreneuriat féminin.
10:13 Avec toujours cette volonté d'impact,
10:15 de rassembler les équipes pour le collectif.
10:19 Donc l'objectif d'ici 5 ans, c'est de pouvoir en fait
10:24 doubler le nombre de créations d'entreprises,
10:26 donc de passer de 70 000 aujourd'hui qui sont accompagnées
10:29 par l'ensemble du réseau à 140 000,
10:31 et de créer 1 million d'emplois.
10:33 Donc il y a une volonté ambitieuse.
10:35 C'est un très bel objectif, et c'est vrai que de fédérer
10:38 ou de permettre les passerelles, parce qu'en fait le sujet
10:41 c'est vraiment de permettre les passerelles et d'orienter
10:43 aux bons endroits, aux bons endroits plus précisément,
10:45 les créatrices. Peut-être d'ailleurs qu'il y a la place,
10:48 parce que là bon Capréa c'est des associations,
10:51 encore une fois globalement sur l'entrepreneuriat,
10:54 mais peut-être qu'il y a la place quand même,
10:56 je fais un appel aux associations qui accompagnent
10:58 l'entrepreneuriat féminin, il y a peut-être la place
11:00 pour faire par ailleurs un regroupement
11:03 de tout ce qui est féminin, parce qu'il y a quand même
11:05 des étapes là aussi, et bon peut-être pas.
11:07 A voir. Bon, enfin écoutez, en tout cas,
11:09 je pense que là on a bien évoqué le sujet,
11:12 et je pense que je ne vous trahirai pas si je dis
11:14 qu'en mot de la fin, vous diriez comme conseil,
11:16 faites-vous accompagner, c'est bien ça ?
11:18 - Oui, faites-vous accompagner, choisissez le bon réseau,
11:20 le réseau qui vous accompagnera le mieux
11:23 par rapport à votre projet, mais nous sommes là,
11:26 le collectif est là. - Absolument.
11:28 Merci beaucoup Nadej, merci pour votre action,
11:31 et donc maintenant je vais recevoir quelqu'un
11:34 de très différent, je vais recevoir une philosophe.
11:36 Vous allez pouvoir, voilà.
11:38 Merci, merci bien, bonne journée.
11:40 - Merci, vous aussi.
11:45 - Bonjour Gabrielle Halpern. - Bonjour Marie-Claire.
11:47 - Bienvenue sur ce plateau. - Merci pour l'invitation.
11:49 - Gabrielle, alors j'ai souhaité vous faire venir
11:52 en tant que grand témoin en fait,
11:55 parce que vous avez, vous êtes philosophe,
11:57 c'est quand même votre titre et votre activité essentielle,
12:02 mais vous avez également plusieurs vies, des vies complémentaires,
12:05 donc je trouve ça intéressant d'avoir votre regard.
12:08 Alors, juste en deux mots pour vous présenter,
12:11 vous avez fait de brillantes études à l'école Normale Sup,
12:14 vous avez démarré dans la vie active par quatre années
12:17 de caminée ministérielle, vous étiez en charge
12:20 de la prospective et du discours, si je ne me trompe pas, c'est exact.
12:24 Alors vous avez aussi connu le monde de l'entreprise,
12:26 parce que très tôt vous vous êtes intéressé finalement
12:28 à tout ce qui était entrepreneurial, notamment au niveau des startups.
12:31 - Oui. - Donc vous connaissez bien ce monde-là.
12:33 Et, alors, simultanément vous écrivez d'ailleurs,
12:36 voilà, vous avez, au-delà des publications de recherche
12:38 que vous faites régulièrement, vous avez aussi,
12:40 vous êtes aussi l'auteur de ce livre
12:42 qui est vraiment très très intéressant,
12:44 qui est "Tous sans tort, l'éloge, l'hybridation",
12:46 que je recommande donc à tous ceux qui nous écoutent.
12:49 Bref, vous connaissez donc très bien de l'intérieur
12:52 au moins trois domaines,
12:55 qui sont en fait le domaine à la fois univers,
12:58 à la fois académique, l'univers politique
13:01 et l'univers économique.
13:03 Donc ma première question, c'est justement, finalement,
13:05 quand vous comparez l'euro, le positionnement des femmes, etc.,
13:09 dans ces trois univers, qu'est-ce que vous pouvez en dire ?
13:11 Merci beaucoup pour cette introduction.
13:14 Effectivement, c'est vrai que j'ai traversé plusieurs,
13:17 des mondes extrêmement différents,
13:20 en ayant justement un pied dans ces différents mondes.
13:22 Et en tout cas, que ce soit l'univers académique
13:25 et même l'univers politique, même si ça peut sembler un peu paradoxal
13:27 avec tout ce qu'on entend depuis un certain nombre d'années,
13:31 en fait, c'est pas tant là où j'ai eu le sentiment
13:34 que c'était compliqué d'être une femme.
13:36 En fait, étonnamment, c'est plutôt dans le monde économique.
13:38 C'est-à-dire que c'est là où j'ai compris que j'étais une femme,
13:40 que ça n'était pas vraiment un sujet.
13:42 Peut-être parce que dans le monde académique dans lequel j'étais,
13:44 et puis aussi dans le monde politique, c'est-à-dire à un haut niveau,
13:46 en cabinet ministériel, la question de la légitimité ne se pose pas
13:49 parce que si on est là, on est légitime.
13:51 Donc cette question, en tout cas, du féminin,
13:53 n'était pas vraiment une question pour moi.
13:55 C'est vraiment plutôt au moment où j'ai co-dirigé un incubateur de start-up,
13:58 et puis après j'ai effectivement travaillé dans quelques entreprises,
14:01 où là, effectivement, la question du féminin s'est posée.
14:03 Et donc finalement, aujourd'hui, en tant que philosophe,
14:06 comment cette question-là du féminin s'adresse ?
14:09 - En fait, j'aimerais me reposer sur un livre extraordinaire
14:12 qui est un ouvrage de Virginia Woolf, "Une chambre à soi".
14:16 Dans ce livre, Virginia Woolf se demande finalement
14:19 pourquoi est-ce qu'il y a aussi peu de femmes dans la littérature ?
14:22 On pourrait prolonger la question,
14:23 pourquoi il y a aussi peu de femmes dans la philosophie ?
14:25 À part Anna Arendt et quelques unes.
14:27 Alors, elle répond, tout simplement parce que,
14:30 dans la maison, il faut avoir une chambre à soi
14:32 pour pouvoir écrire, être tranquille.
14:34 Et puis au-delà de ça, il faut avoir aussi une disponibilité d'esprit,
14:36 et forcément, avec la charge mentale,
14:38 les femmes ont un peu de mal, effectivement,
14:40 à mener de front toutes ces activités.
14:42 Mais elle va plus loin.
14:44 En disant que ce qui est compliqué, c'est que, en tout cas,
14:47 dans la littérature, un écrivain femme
14:52 qui écrierait uniquement avec son cerveau de femme
14:54 ferait de la petite littérature.
14:56 Et de la même manière, un homme écrivain
14:58 qui écrirait avec son cerveau d'homme
15:00 ferait de la petite littérature.
15:01 - Je sens déjà les réactions que vont susciter vos propos.
15:04 - Et c'est justement l'entremêlement du féminin et du masculin
15:07 qui fait qu'on arrive à être un grand écrivain
15:10 qui produit une oeuvre qui va pouvoir justement
15:12 entrer dans l'histoire.
15:13 Et en tout cas, si on porte le propos dans l'univers de la philosophie,
15:17 ce qui fait qu'Anna Arendt était une grande philosophe,
15:19 c'est pas parce que c'était une femme,
15:20 c'est parce que c'était une grande philosophe.
15:21 Si Nietzsche était un grand philosophe,
15:22 c'est pas parce que c'est un homme,
15:23 c'est parce que c'était un grand philosophe.
15:25 Autrement dit, en tant que philosophe,
15:26 moi, mon métier, ma vocation,
15:28 c'est de penser le monde d'une manière universelle,
15:30 intemporelle, universelle.
15:32 Et finalement, penser le monde en tant que femme,
15:34 c'est pas mon sujet.
15:35 Et Amit, j'estimerais avoir un peu échoué dans ma mission.
15:37 Comment est-ce qu'on pense le monde en tant que philosophe ?
15:39 - Oui, alors je comprends bien.
15:41 Je comprends bien ce que vous dites, bien évidemment.
15:43 Pour autant, quand on a discuté ensemble
15:47 sur justement la nécessité d'avoir davantage de femmes
15:51 aux manettes, entre guillemets,
15:53 donc, fort heureusement, on a eu des lois Copé-Zimmermann,
15:56 puis maintenant la loi Rixen,
15:58 pour avoir une égalité au niveau des conseils d'administration,
16:01 au niveau des comités de direction.
16:03 Vous êtes parfaitement d'accord avec cela.
16:05 Donc comment vous juxtaposez
16:07 le fait de ne pas vous...
16:09 Enfin, légitimement, de ne pas dire
16:11 "je suis une philosophe et je suis pas une femme ou un homme",
16:14 mais pour autant, vous dites
16:16 "il faut qu'il y ait davantage de femmes".
16:18 - Oui, bien sûr. Alors là, pour le coup,
16:20 et donc c'est là où on est en plein dans le cœur
16:22 de mes travaux de recherche, et en tout cas,
16:24 c'est comme ça que j'analyse la difficulté,
16:26 et en tout cas, la difficulté de certains hommes,
16:28 visiblement, justement, à faire un peu plus de place aux femmes.
16:30 Là, je me repose sur les travaux d'un grand intellectuel
16:32 qui m'a beaucoup inspirée, qui est Elias Canetti,
16:34 qui disait "il n'y a rien que l'être humain redoute plus
16:36 que le contact de l'inconnu".
16:38 Voilà.
16:39 En fait, finalement, tous nos comportements,
16:41 toutes nos décisions sont dictées par cette phobie du contact.
16:44 Et finalement, moi, j'interprète ça un peu
16:46 comme une forme de pulsion d'homogénéité.
16:48 On aime bien... La pulsion d'homogénéité, c'est
16:50 on aime bien s'entourer de gens qui nous ressemblent,
16:52 qui ont les mêmes diplômes, qui pensent comme nous,
16:54 même sur les réseaux sociaux, on s'abonne que
16:56 à des comptes de gens qui pensent comme nous.
16:58 On projette ça dans le monde professionnel.
17:00 Finalement, on aime bien s'entourer de gens
17:02 qui pensent comme nous.
17:04 Or, le féminin, à un certain niveau, en comité exécutif,
17:06 ou un certain très haut niveau de décision,
17:08 finalement, ça peut être un peu une forme d'imprévisibilité,
17:10 d'inconnu. Et donc, c'est peut-être
17:12 à cause, justement, de cette pulsion d'homogénéité
17:14 qui fait que peut-être que les hommes ont autant de mal
17:16 dans les comités exécutifs, les comités de direction,
17:18 à laisser la place, justement, aux femmes.
17:20 Et justement, moi, tous mes travaux
17:22 portent sur la question de l'hybridation.
17:24 L'hybridation, c'est tout ce qui n'entre pas
17:26 dans nos cases, tout ce qui fait éclater
17:28 les cases. Et ce qui est intéressant,
17:30 c'est qu'on voit bien, depuis un certain nombre de décennies,
17:32 le féminin sort des cases.
17:34 Voilà, la case dans laquelle
17:36 la femme était assignée à résidence,
17:38 bon, là, on est mère au foyer,
17:40 et puis voilà, finalement,
17:42 cette case éclate. De la même manière,
17:44 l'homme, celui qui est chargé de mettre
17:46 du pain dans l'armite, ça aussi,
17:48 ça explose. Lui aussi, il a le droit d'être un père,
17:50 il a le droit, en tout cas, de...
17:52 Voilà, de casser un peu ses cases.
17:54 Et donc, je pense que,
17:56 effectivement, oui, c'est par des quotas, c'est par une politique
17:58 très volontariste, et puis par le courage
18:00 aussi, voilà, que l'on pourra
18:02 effectivement faire en sorte de
18:04 travailler à cette hybridation, justement,
18:06 du féminin, du masculin,
18:08 et faire en sorte qu'il y ait une véritable
18:10 parité, mixité, hybridation, au plus haut niveau.
18:12 - Oui, alors, vous parlez, justement,
18:14 à la fois de courage, vous parlez
18:16 de cette nécessité
18:18 que les hommes fassent une place.
18:20 Moi, j'ai toujours pensé qu'il fallait que les hommes, sans doute,
18:22 soient beaucoup plus ouverts au sujet.
18:24 Ils le sont, d'ailleurs, franchement, aujourd'hui,
18:26 ça a beaucoup évolué. Mais il faut aussi que les femmes
18:28 prennent leur place. Et donc, vous,
18:30 qui êtes, donc, philosophe, mais qui,
18:32 néanmoins, êtes bien une femme, et qui êtes,
18:34 en plus, une jeune femme,
18:36 comment ça s'est passé pour vous ? Comment vous avez réussi à casser,
18:38 justement, la case que
18:40 l'on vous avait assignée ?
18:42 - Oui, alors, effectivement, vous l'avez dit, c'est... Moi, je cumule
18:44 les difficultés, c'est effectivement,
18:46 je suis une femme et je suis jeune, alors, bon, heureusement,
18:48 avec les années... - Ça va, ça va, vous avez un moment,
18:50 ça se termine. - Exactement, donc, c'est fou, ça m'assure.
18:52 Mais, en tout cas,
18:54 au-delà de ça, oui, effectivement, ça n'est
18:56 pas facile. Il y a un véritable, en tout cas,
18:58 dans le domaine intellectuel,
19:00 il y a, évidemment, un véritable complexe
19:02 intellectuel, et, effectivement, de la part
19:04 de beaucoup d'hommes.
19:06 Je suis tombée sur une phrase, qui est connue, mais qui
19:08 me choque toujours autant quand je la lis,
19:10 d'Oscar Wilde, qui dit "Aimer une femme intelligente
19:12 est un désir de pédéraste". C'est terrible,
19:14 parce que c'est comme si, finalement...
19:16 - C'est doublement terrible. - Voilà. Comme si
19:18 l'intelligence, finalement, était le monopole du
19:20 masculin. Et oui, effectivement, ça n'est
19:22 pas facile. Et donc, alors,
19:24 un d'abord, ça m'oblige. C'est-à-dire qu'il y a une responsabilité
19:26 en tant que femme philosophe, c'est-à-dire que,
19:28 oui, j'ai pas le droit à l'erreur. C'est-à-dire que quand je fais
19:30 une conférence, lorsque je produis un travail
19:32 de recherche, il faut que, voilà, il faut que je redouble,
19:34 effectivement, en termes de rigueur,
19:36 de sérieux, de fiabilité,
19:38 être ponctuelle, enfin, voilà, des petites choses, parce qu'effectivement,
19:40 je représente quelque chose.
19:42 Donc, ça fait partie, effectivement, de l'imaginaire.
19:44 Mais en tout cas, au-delà de ça, je pense que
19:46 je suis toujours gênée lorsque l'on parle, par exemple,
19:48 de leadership féminin, de management
19:50 féminin, parce que là, encore une fois,
19:52 on perd dans cette idée du niveau.
19:54 - C'est une case de plus. - C'est une case de plus,
19:56 c'est une identité de plus. Et moi, voilà,
19:58 être dans une identité de femme, enfin, voilà,
20:00 encore une fois, ça n'est pas mon sujet.
20:02 Désolée, ça fait recul
20:04 de citation, mais je trouve que c'est une belle
20:06 phrase de Françoise Giroux qui dit
20:08 "Fille ou garçon, il n'y a que des individus
20:10 fiables ou non." Voilà. Et je pense que
20:12 c'est une manière de rappeler, finalement, la question, c'est
20:14 "Quelles sont vos valeurs humaines ?" Voilà.
20:16 Je pense que c'est important, en tout cas,
20:18 en tant que philosophe, de pouvoir défendre ces valeurs-là.
20:20 - Mais vous voyez, clairement,
20:22 clairement, néanmoins,
20:24 il y a toujours ce besoin d'accompagnement,
20:26 ce besoin de soutien, ce besoin de lever les freins,
20:28 de travail sur soi des
20:30 femmes, alors qu'elles ont tout à fait
20:32 les mêmes compétences et les mêmes capacités, bien évidemment.
20:34 Donc, on n'est pas
20:36 encore sortis... Je trouve toujours,
20:38 enfin, si je reviens sur le monde entrepreneurial,
20:40 puisque c'est celui que je connais le plus
20:42 et c'est celui en plus sur lequel j'investis davantage,
20:44 il est exact que
20:46 alors même qu'il y a
20:48 une réelle prise de conscience, je veux dire
20:50 que maintenant, nulle part,
20:52 quelqu'un de sensé pourrait dire
20:54 que ce n'est pas normal ou que ce n'est pas
20:56 profitable, d'ailleurs, pour la société,
20:58 quelles qu'elles soient, d'abord des femmes
21:00 équivalentes aux hommes en termes de
21:02 pourcentage, etc. Et malgré
21:04 tout ça, malgré toutes les initiatives,
21:06 les associations, je disais à l'instant, à NADG,
21:08 à Carca, il y a beaucoup d'associations qui s'en occupent.
21:10 Il y a vraiment des lois,
21:12 il y a des volontés,
21:14 bref, et malgré tout,
21:16 les chiffres bougent assez
21:18 lentement pour rester positifs,
21:20 ça évolue assez peu.
21:22 Comment vous l'expliquez ? Vous avez une explication à ça ?
21:24 - Je pense qu'il y a deux éléments.
21:26 Il y a un élément culturel,
21:28 le changement des mentalités,
21:30 et ça, pour le coup, on ne peut pas le faire comme ça
21:32 en deux secondes. Encore une fois,
21:34 si on regarde quand même en arrière,
21:36 des progrès prodigieux ont été faits.
21:38 La chose, c'est que je pense que, oui,
21:40 ça va prendre encore un peu de temps, et puis c'est la preuve par l'exemple,
21:42 et plus il y aura de femmes
21:44 CEO, plus il y aura de femmes, effectivement,
21:46 à la tête de belles licornes, etc.
21:48 Et plus, effectivement, ça va être
21:50 complètement banalisé. Donc, effectivement,
21:52 un, il y a un vrai sujet par rapport à la question
21:54 des mentalités, et puis après, il y a
21:56 l'autre sujet sur qu'est-ce que
21:58 l'on met en place pour pouvoir aider
22:00 et accompagner les femmes.
22:02 Et on revient aux questions,
22:04 effectivement, qu'est-ce qui est mis en place,
22:06 par rapport au congé parental,
22:08 et à la question,
22:10 j'ai mon enfant, il faut que j'enleve un de chez le pédiatre.
22:12 Toutes ces questions-là,
22:14 effectivement, ce n'est pas encore gagné.
22:16 - Ils sont pris en compte.
22:18 Je pense qu'il faut quand même saluer les efforts qui sont faits
22:20 à cet égard, et par les
22:22 règles établies, et par les entreprises
22:24 qui font un travail colossal
22:26 là-dessus. - Il y a beaucoup de choses
22:28 qui ont été faites, mais, pour le coup,
22:30 si on veut faire en sorte que ce soit,
22:32 que ça devienne un phénomène massif,
22:34 là, pour le coup, il va falloir, effectivement,
22:36 complètement changer de braquet.
22:38 - Alors, comme on n'est pas du tout la même génération,
22:40 rassurez-moi quand même,
22:42 vous, à l'école de normal supérieur,
22:44 par exemple,
22:46 vous aviez autour de vous
22:48 des garçons, est-ce que
22:50 ces garçons-là, nouvelle génération,
22:52 étaient porteurs
22:54 de cette volonté
22:56 et de cette capacité
22:58 à complètement intégrer les femmes
23:00 à tous les niveaux, ou pas ?
23:02 - Alors, ce ne serait pas un bon exemple
23:04 l'école normale supérieure, d'autant plus que,
23:06 les philosophies, on en sont humaines,
23:08 on était 99% de filles,
23:10 donc là, pour le coup, à la limite, le sujet
23:12 était plutôt inversé.
23:14 Mais en tout cas, pour le coup,
23:16 quand, effectivement, je co-dirigeais cet incubateur
23:18 de start-up, là, pour le coup,
23:20 notamment les développeurs étaient, effectivement, plutôt
23:22 masculins. En tout cas, ce que je trouve intéressant,
23:24 alors là, pour le coup, c'était eux qui étaient
23:26 beaucoup plus jeunes que moi, ils avaient quand même plutôt 10 ans de moins que moi,
23:28 et eux, je trouvais que c'était intéressant
23:30 parce qu'ils avaient, au contraire, beaucoup plus intégré,
23:32 je trouve, la question du féminin.
23:34 Et en tout cas, voilà, je me suis dit,
23:36 là, il y a quand même des mentalités qui sont en train
23:38 de changer, et en tout cas, il y avait quand même quelques petits réflexes
23:40 qu'il n'y avait pas forcément dans les...
23:42 - Auparavant. - Voilà, exactement.
23:44 - Est-ce qu'il n'y a pas, justement,
23:46 malgré tout, un risque,
23:48 le mot est fort, hein, mais
23:50 une possibilité qu'on puisse
23:52 considérer aujourd'hui que c'est acquis, que, finalement,
23:54 ça y est, les mentalités ont évolué,
23:56 les volontés sont présentes, les aides sont
23:58 en place, il y a des
24:00 obligations par ailleurs, donc, est-ce que tout ça,
24:02 c'est acquis, et que, donc, on n'a plus besoin
24:04 de s'en occuper vraiment,
24:06 ou est-ce qu'au contraire, il faut quand même continuer
24:08 à pousser la ligne ?
24:10 - Alors, non, non, non, alors, rien n'est acquis,
24:12 et pour le coup, si c'est vrai, effectivement,
24:14 dans certains... Alors, à un certain niveau,
24:16 effectivement, dans les comités exécutifs
24:18 de direction, effectivement, oui, il y a
24:20 des quotas, enfin, voilà, mais en tout cas,
24:22 à d'autres niveaux, ça n'est pas forcément
24:24 toujours le cas, effectivement, même, voilà,
24:26 encore une fois, dans d'autres univers qui sont
24:28 beaucoup plus masculins, donc, encore une fois, non,
24:30 ça n'est pas du tout, du tout gagné. En revanche, pour le coup,
24:32 je pense qu'il y a des combats
24:34 qu'il va falloir, peut-être,
24:36 effectivement, porter,
24:38 et là, pour le coup, je parlais tout à l'heure
24:40 de pulsions d'homogénéité, où on aime bien s'entourer
24:42 de gens qui nous ressemblent, mais, et ça, c'est
24:44 un grand tabou, mais en tout cas,
24:46 dans, effectivement, un certain nombre de femmes qui sont
24:48 poussées dans des comités exécutifs, comme par hasard,
24:50 elles ont toutes fait la même très, très grande école
24:52 que le PDG.
24:54 Donc, la question, après, au-delà, c'est
24:56 cette consanguinité
24:58 masculine, voilà,
25:00 très bien, après, il y a une
25:02 corporatisme d'école, et ça, pour le coup,
25:04 c'est un véritable scandale, et cette question-là
25:06 de la diversité, c'est pas juste pour faire joli,
25:08 c'est cette question de la diversité, parce que, pour le coup,
25:10 pour pouvoir prendre des décisions qui vont être
25:12 pertinentes et stratégiques pour une entreprise,
25:14 on va avoir besoin de biens cognitifs
25:16 un peu différents, et donc, pour le coup, si on n'a pas tous fait
25:18 la même école, ça peut être une richesse pour l'entreprise.
25:20 Donc, je pense que la deuxième étape, c'est
25:22 des femmes, mais peut-être pas forcément
25:24 de la même école que celle que vous avez faite, monsieur le Président.
25:26 - Non, vous avez parfaitement raison,
25:28 parce que c'est vrai que, de toute façon, la vraie
25:30 richesse, moi, j'en suis vraiment convaincue, c'est
25:32 la vraie diversité, la diversité à tous les niveaux,
25:34 de genre, de diplôme, de tout ce qu'on veut,
25:36 de mode de vie, etc.
25:38 Et, en plus, pour correspondre
25:40 à ce que
25:42 les clients de l'entreprise, quel qu'elle soit,
25:44 quel que soit son domaine,
25:46 vont ressentir,
25:48 vont avoir envie de trouver, il faut être
25:50 représentatif de l'ensemble. - Exactement.
25:52 - Donc, on a intérêt à être sur la diversité totale.
25:54 - C'est exactement ça. L'entreprise
25:56 qui revendique un rôle sociétal doit être un miroir
25:58 de la société. - Absolument. Ben, écoutez, voilà.
26:00 Je pense qu'alors, là, on a conclu. Vous ne vouliez pas
26:02 conclure, je me rappelle, mais là, vous venez
26:04 quand même de conclure
26:06 du moins cet épisode.
26:08 Voilà. Donc, nous, écoutez, nous avons
26:10 terminé cette session.
26:12 Donc, je vous donne un rendez-vous à la
26:14 fin du mois de septembre.
26:16 Je continue d'espérer
26:18 que tout ça vous plaît, vous intéresse, surtout.
26:20 Vous fait découvrir
26:22 de nouvelles personnalités, vous fait découvrir
26:24 certains sujets. Et n'hésitez pas, d'ailleurs,
26:26 à me communiquer si vous avez
26:28 des suggestions
26:30 à faire sur la façon dont
26:32 cette émission est construite et
26:34 sur ce que vous aimeriez éventuellement entendre.
26:36 Merci beaucoup. Très bonne
26:38 journée, très bonne soirée. Tout dépend l'heure
26:40 à laquelle vous écoutez.
26:42 [Musique]

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