L'Heure des Pros Week-End (Émission du 01/10/2023)

  • l’année dernière
Charlotte d'Ornellas et Laurent Joffrin débattent de l'actualité de la semaine dans #VraimentPasDaccord

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Transcript
00:00 - Ravie de vous retrouver pour ce dimanche et pour l'heure des pro-week-end.
00:04 Je vous présente les invités dans un instant, mais avant cela, c'est le point sur l'information avec vous Isabelle Piboulot.
00:09 Bonjour chère Isabelle.
00:10 - Bonjour Elliot.
00:11 Bonjour à tous.
00:12 Demain démarre la nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19.
00:16 Le virus circule de plus en plus.
00:18 Alors la campagne a été avancée de deux semaines.
00:21 La vaccination ciblera essentiellement les personnes fragiles, les plus de 65 ans, les femmes enceintes ou encore les résidents en EHPAD.
00:28 Parallèlement, les autorités sanitaires continuent de recommander les gestes barrières en cas d'infection.
00:34 Laurent Wauquiez, président LRDO Vernier-Renalp annonce la sortie de sa région du zéro artificialisation net.
00:41 Un dispositif visant à stopper la bétonisation des sols en 2050 qui découle de la loi climat et résilience.
00:48 Cette décision ne plaît pas au gouvernement.
00:50 Le ministre de la transition écologique a réagi sur les réseaux sociaux X.
00:54 Ce processus n'est pas une option, mais un impératif.
00:58 Enfin aux Etats-Unis, la paralysie de l'administration fédérale a été évitée de justesse.
01:03 À trois heures du shutdown, le Sénat a adopté une mesure d'urgence.
01:07 Elle prévoit que l'administration américaine continue d'être financée pendant 45 jours.
01:13 La mesure exclue cependant, on l'aide à l'Ukraine, demandée par la Maison-Blanche.
01:17 On vous retrouve à 9h30 pour un nouveau point sur l'information.
01:21 Top départ de l'heure des pros avec William Tennant.
01:24 Il est en retard, William, et j'espère que vous allez faire une bronca, le siffler à son arrivée.
01:30 Jean Messia est avec nous. Ravie de vous retrouver, cher Jean.
01:32 Bonjour, Eliott.
01:32 Vous avez manifesté hier pour soutenir les forces de l'ordre.
01:35 Oui.
01:36 Il y avait 12, une dizaine de manifestations, rassemblements dans toute la France.
01:40 Il y avait 13 manifestations dans toute la France.
01:43 Bon, il y avait un peu de monde.
01:45 Il y avait quelques centaines de personnes à Paris, notamment, à République.
01:47 Entre 15 et 20 000 personnes, selon vous, sur toute la France.
01:51 Selon vous, 15 à 20 000 personnes.
01:53 Voilà.
01:54 Bon, écoutez, on ne va pas faire une bataille de chiffres, mais...
01:56 C'est-à-dire, les grands médias n'en ont pas dit un mot, comme vous le savez avant,
01:59 alors qu'ils avaient fait une publicité d'enfer
02:02 pour ce que j'appelle la manifestation de la honte de samedi dernier,
02:05 qui était une manifestation contre la police.
02:07 Et là, tous les grands médias du service public
02:11 avaient rameuté la foule avant à force d'articles et d'éditoriaux.
02:15 En revanche, bizarrement, pour la manifestation de soutien aux forces de l'ordre...
02:19 N'hésitez pas à passer devant la caméra, William, en plus d'être en retard.
02:22 Ravi de vous retrouver.
02:23 Là, il y a eu une omerta absolument invraisemblable,
02:25 et les mêmes se permettent ensuite de venir dire "ça a été un échec".
02:29 On va en parler, évidemment, pendant cette émission.
02:32 L'idée n'est pas de savoir si c'est un échec ou une réussite,
02:35 il y avait cette manifestation, il y a eu quelques tensions,
02:37 vous avez été pris à partie par des antifas,
02:42 de militants qui ont été exfiltrés de la manifestation,
02:46 mais on verra ça dans un instant.
02:48 Julie Devintro, ravie de vous retrouver.
02:50 Avec Raphaël Stainville qui m'a battu à deux reprises cette semaine
02:54 parce que dans les locaux, il y a une table de ping-pong,
02:57 je suis très vexé, donc je vais vous donner un peu moins la parole aujourd'hui.
02:59 Merci d'être avec nous.
03:01 Je le rappelle, journaliste au JDD,
03:04 vous avez fait un long papier sur la dette publique,
03:08 l'économie française qui est en difficulté,
03:10 on va en parler évidemment aujourd'hui.
03:12 William Therreux, bonjour.
03:13 Bonjour.
03:13 Alors, pour rappel, c'est à 9h que l'émission commence.
03:15 N'hésitez pas la prochaine fois à venir 15 minutes plus tôt.
03:20 On va commencer avec les bouquinistes.
03:22 Pourquoi les bouquinistes ?
03:23 Parce qu'il faut sauver, il faut aider les bouquinistes.
03:25 C'est l'âme de Paris.
03:27 Et la mairie et la préfecture, pour les Jeux olympiques,
03:29 qui est l'élément historique de ce XXIe siècle,
03:33 c'est un rendez-vous avec des centaines de milliers de personnes,
03:35 des millions de personnes,
03:36 on va dire aux bouquinistes, écoutez,
03:38 c'est très beau les photos, l'année, les livres que vous vendez
03:43 parce que c'est un métier de passion, il gagne peu ou prou 1000 à 1500,
03:47 grand grand maximum en travaillant 6 à 7 jours sur 7.
03:50 Dehors.
03:50 Dehors, dans des conditions vraiment précaires.
03:53 Et là, pour les 15 jours où l'âme de Paris,
03:58 que représentent les bouquinistes, on leur dit,
03:59 on va vous décaler pour des raisons de sécurité.
04:02 Voyez le sujet de Sandra Ciombo et on en parle juste après.
04:07 La mairie de Paris campe sur ses positions.
04:09 Les boîtes vertes des bouquinistes devront être démontées
04:12 avant le début des JO.
04:13 Installés sur les parapets des quais de Seine,
04:16 ils poseraient un problème de sécurité pour la cérémonie d'ouverture.
04:20 En échange du démontage, la ville multiplie les annonces.
04:24 Un accompagnement pour enlever, puis réinstaller les boîtes
04:27 ou encore la création d'un village des bouquinistes.
04:30 Elle propose également de restaurer les boîtes
04:32 qui, parfois vieilles de plus d'un siècle,
04:34 ont besoin d'un rafraîchissement.
04:35 On a convenu avec le préfet et les représentants des bouquinistes
04:38 de faire des tests pour voir techniquement
04:41 ce qu'il est réalisable pour pouvoir donner au préfet
04:43 aussi un délai d'immobilisation potentielle
04:45 entre le temps de détachement de la boîte,
04:47 sa dépose au sol, son stockage et sa repose.
04:50 Malgré ces promesses, les bouquinistes ne sont pas convaincus.
04:54 Certains sont même persuadés que ce démontage temporaire
04:57 n'est qu'un premier pas vers la disparition de leur profession.
05:00 Combien de temps ils vont mettre pour enlever les boîtes ?
05:02 Non, l'idée, la solution, elle est simple, c'est sceller les boîtes.
05:08 Si c'est enlevé, moi j'ai plus de travail, je ne partirai pas à la Bastille ou ailleurs.
05:14 La mairie de Paris réfute cette accusation.
05:16 Elle assure même œuvrer pour faire inscrire les emblématiques boîtes vertes
05:20 au patrimoine mondial de l'UNESCO.
05:22 De nouvelles discussions sont prévues dans les semaines à venir
05:25 entre la préfecture de police, la mairie de Paris et les bouquinistes.
05:30 Il faut rappeler que les bouquinistes, c'est dans le décor parisien depuis 450 ans
05:34 et qu'aujourd'hui on est en train de toucher à une institution,
05:38 à quelque chose d'absolument magnifique.
05:40 Et en plus c'est le livre, c'est toujours la même chose.
05:42 Et on va faire des tests pour voir si...
05:44 C'est ça, c'est une vision totalement technocratique
05:47 des gens qui vous parlent de boîtes, de vis.
05:50 Alors, ça m'étonne de Pierre Rabadanc, qui est un ancien sportif
05:53 qui a joué au Stade français, qui a...
05:54 C'est pas le techno comme on...
05:56 Non mais c'est la manière dont il parle des bouquinistes.
05:58 Oui, c'est vrai.
05:59 Juste techniquement, comment on les démonte, il parle de boîtes,
06:02 alors qu'en fait le bouquiniste ne se comprend que levés
06:06 sur les quais de Seine dans l'atmosphère parisienne.
06:09 C'est un décorum, c'est un tout.
06:11 Ce n'est pas simplement des boîtes qu'il s'agit de déplacer ailleurs.
06:13 Si on ne comprend pas ça, si vous voulez, on ne comprend pas grand-chose à Paris.
06:16 Et en plus, c'est l'occasion pour eux d'accroître leur chiffre d'affaires
06:19 parce que les gens qui viennent pour les Jeux olympiques
06:20 en profitent aussi pour visiter la ville.
06:22 Et on en attend beaucoup de dépenses.
06:24 Alors pourquoi les bouquinistes seraient les seuls à ne pas pouvoir en bénéficier ?
06:27 C'est incroyable.
06:27 Inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO
06:30 et déjà accordé au rive de la Seine en 1991.
06:35 Regardons la déclaration parce que vous avez interrogé des bouquinistes
06:37 dans le JDD, cher Raphaël.
06:38 Filo loco.
06:39 Filo loco.
06:40 Nous occupons les emplacements gratuitement,
06:42 mais la ville de Paris est tellement endettée qu'il faut enflouer les caisses.
06:45 Nous sommes persuadés d'une chose, la mairie de Paris voudra louer ses emplacements.
06:50 Est-ce que c'est pour des raisons économiques
06:51 ou ce qu'ils disent pour des raisons sécuritaires ?
06:53 Madame Hidalgo a le sens de l'humour.
06:54 Elle nous a envoyé un courrier stipulant qu'elle nous soutenait,
06:58 mais ne nous offre aucune solution.
07:00 Bon, Raphaël, c'est un ville, vous en pensez quoi ?
07:02 Non, mais je pense qu'il faut entendre en tout cas
07:05 ce que racontent les bouquinistes,
07:08 leur crainte de disparaître et surtout dans ce contexte d'une ville surendettée
07:12 où il s'agit peut-être de monétiser le moindre emplacement.
07:16 Parce que ce qui se passe pour les bouquinistes,
07:17 on le retrouve sur un boulot de rhum à Montmartre.
07:20 Il y a une volonté assez générale de la mairie de Paris
07:24 de pouvoir offrir de nouvelles concessions payantes
07:30 qui rapportent de l'argent.
07:31 Quant aux bouquinistes d'aujourd'hui,
07:34 certes, ça fait venir des touristes,
07:36 mais ces emplacements sont gratuits et ils en disposent gratuitement.
07:40 Et pour la mairie de Paris, c'est insupportable dans le contexte.
07:43 Et quiconque a pu se balader dans ce quartier-là et sur les berges de Seine,
07:48 vraiment adore ce moment de s'imposer, lire.
07:53 - C'est la chambre des voies et en plus, les produits qu'ils vendent
07:56 sont vraiment des produits à destination de touristes
07:59 parce qu'en plus des livres anciens qui sont quand même en voie de diminution,
08:04 il y a des affiches, il y a des bouquins sur Paris, c'est formidable.
08:08 Mais Raphaël a tout à fait raison de parler de la marchandisation de l'espace public.
08:12 En fait, c'est ce dont il s'agit.
08:14 L'espace public, par définition, appartient à tout le monde.
08:18 Vous avez cité le CLAP, le club de boules de Montmartre,
08:22 la mairie de Paris n'a pas réussi à le faire fermer au tribunal administratif
08:27 qui a dit "c'est pas mon affaire, c'est un sursis pour le club".
08:31 On pourrait aussi citer le boulevard Richard Lenoir.
08:34 Anne Hidalgo veut faire des remblasses, vous savez, dans le 11e,
08:39 des remblasses comme à Barcelone.
08:40 Et à Barcelone, les remblasses, c'est une horreur.
08:43 - Mais ça c'est officiel ?
08:44 - Ah oui, c'est complètement officiel.
08:46 Elle veut enlever toutes les grilles qui sont des grilles conçues pour ça.
08:52 Il y a deux grands décorateurs qui ont aménagé toute cette partie du boulevard Richard Lenoir.
08:58 Elle veut tout virer.
08:59 Pourquoi ? Pour faire des remblasses, c'est-à-dire avoir des commerçants, des boutiques
09:04 et rentrer de l'argent dans ces caisses trouées.
09:07 - Si on pouvait juste s'occuper un peu de la sécurité des Parisiens.
09:11 - Ou de la propreté, par exemple.
09:13 - De la circulation dans la capitale.
09:15 - Peut-être qu'il y a des enjeux un peu plus importants que de créer des remblasses à Paris.
09:18 Avançons.
09:19 Et je le disais hier, c'était une journée de manifestation.
09:23 Il y a eu pas mal de manifestations d'ailleurs contre l'infatiation,
09:26 mais également à Quimper, avec une image assez insolite.
09:30 Entre 751 milliers de personnes ont manifesté samedi à Quimper
09:33 contre l'accès régulé pendant la nuit aux urgences de l'hôpital de Carré.
09:38 Et regardez, puisque pendant la manifestation,
09:41 vous avez des élus et des manifestants qui ont placé une catapulte devant les forces de l'ordre
09:46 qui créent un barrage devant la préfecture de Quimper.
09:50 Je rappelle le contexte parce que c'est très important.
09:52 Il y a un enjeu évidemment de santé publique.
09:54 La colère est montée d'un cran depuis la mort tragique d'un enfant
09:57 qui n'a pas pu être secouru à temps.
09:59 Un bébé de six mois, la fille d'un gendarme de Carré
10:01 est décédé des suites de difficultés respiratoires dans la nuit du 27 au 28 septembre.
10:06 Et entre Quimper et Carré, il y a quasiment une heure pour aller dans cet hôpital.
10:10 Donc ils veulent réguler les urgences, ce qu'on peut voir un peu partout en France.
10:16 Regardez l'autre séquence parce qu'il y a eu aussi des tensions
10:19 entre forces de l'ordre et manifestants.
10:22 - C'est nous, on va crever ici !
10:25 - Allez, on passe, on passe !
10:28 - On passe !
10:30 - Non, on passe !
10:32 - On part !
10:35 Et avant de vous faire réagir, je voudrais juste qu'on écoute le maire de Carré
10:38 qui a régi sur notre antenne ce matin.
10:41 - Ce n'est pas la première fois que l'État s'en prend à l'hôpital de Carré.
10:44 En 2008, une bataille avait été gagnée par toute la population de la ville
10:50 puisque l'État avait voulu fermer la matérialité et la chirurgie de l'hôpital de Carré.
10:54 Et nous avions également, à cette période, il y a 15 ans maintenant,
10:58 manifesté longuement dans les rues de Quimper pendant plus de trois mois.
11:02 Et au final, nous l'avions emporté au tribunal administratif.
11:04 C'était l'État qui a été condamné à rouvrir le service de matérialité et de chirurgie.
11:08 Parce qu'il créait une insécurité sur le territoire de Carré.
11:11 15 ans après, on ne pensait pas avoir à revivre la même chose pour nos urgences.
11:15 - Il y a deux éléments majeurs.
11:16 Il y a le fond, c'est-à-dire la colère de ces manifestants
11:19 parce qu'il y a un accès aux soins qui devient de plus en plus compliqué.
11:22 Et puis il y a aussi la forme, c'est-à-dire que vous avez maintenant des manifestants
11:24 qui viennent avec une catapulte.
11:27 Qu'est-ce qui vous marque le plus, le fond ou la forme, cher Louis-Yves ?
11:30 - La catapulte quand même.
11:31 Parce que ça montre quand même une chose, c'est-à-dire que vous avez un État qui est bunkérisé,
11:35 qui ne veut pas entendre la colère des élus locaux, des petits gens
11:38 qui veulent manifester légitimement, même si sur le fond, on peut débattre sur le sujet.
11:42 Mais ça montre quand même que s'ils veulent envoyer une catapulte,
11:44 ça veut dire qu'il n'y a pas de dialogue possible.
11:45 C'est-à-dire qu'ils sont là pour assiéger la préfecture, pour dire on est là,
11:48 on restera là et on ne bougera pas tant qu'on ne discutera pas avec l'État.
11:52 Seulement moi sur le fond, j'ai un souci dessus.
11:54 C'est-à-dire que moi je peux comprendre la logique des gens qui disent
11:56 on ferme des hôpitaux, il y a un accès aux soins qui est régulé.
11:58 Seulement il y a quand même une logique de fond.
12:00 C'est-à-dire qu'on n'a jamais autant dépensé pour la santé.
12:02 Le niveau de dépense par habitant en santé est extravagant.
12:05 Pourtant, on a toujours le même problème.
12:06 Les personnels soignants ne seront pas assez rémunérés par rapport aux autres pays.
12:09 On n'a pas assez d'hôpitaux, on n'a pas assez de soins.
12:11 Donc il y a quand même quelque chose qui ne marche pas.
12:12 Donc plutôt que de tourner sur la même logique de davantage de moyens,
12:16 on devrait peut-être réfléchir à comment changer de système.
12:18 Parce que ce n'est pas en ajoutant davantage de moyens
12:20 qu'on continuera un système qui est quand même à bout de souffle.
12:23 Là également, la catapulte n'a pas été utilisée,
12:26 mais c'est toujours la même chose.
12:28 Il y a une image qui est extrêmement symbolique.
12:30 Et rappelons que c'est une zone où les bonnets rouges
12:34 se sont mobilisés il y a plus d'une dizaine d'années.
12:36 Et puis, on sait aussi la colère des Gilets jaunes quelques années plus tard.
12:39 Raphaël, c'est un vrai sujet.
12:40 C'est ici même avec les mêmes acteurs, avec le maire Trois-Adec,
12:42 qui était le chef de file de ce mouvement.
12:46 Mais ce qu'il y a, c'est qu'on a souvent l'habitude de commenter
12:50 et à raison la violence faite aux élus.
12:52 Mais ce qui est problématique, c'est quand les élus eux-mêmes,
12:55 finalement, se prêtent à ce genre de violence,
12:58 quand même elle ne serait que symbolique.
13:00 C'est ça qui rend confus.
13:01 C'est l'écharpe tricolore sur les épaules qui vous perturbe.
13:05 Effectivement, c'est perturbant.
13:08 Après, et ça a été très bien dit,
13:09 ce qui se passe à Carré est symptomatique de ce qui se passe en France.
13:16 Un système de français qui, effectivement, est très largement
13:23 financé aujourd'hui, mais avec un problème qui est structurel.
13:26 C'est qu'on retrouve ça dans l'hôpital, mais c'est vrai aussi
13:29 dans l'éducation nationale.
13:30 Il y a une suradministration, c'est que là où il faudrait des soignants,
13:33 on a pour un quart des personnels administratifs qui viennent finalement
13:39 enquister le système et qui font peser très, très lourdement
13:43 les finances de ces structures.
13:46 Et on peut ajouter à ça que la maladie des urgences,
13:49 c'est d'abord la maladie de la médecine de ville.
13:52 Je vous rappelle qu'il y a eu de longues négociations pour revaloriser
13:57 le prix de la consultation et qu'ils ont obtenu combien ?
14:00 1 euro, 1,50 euro ou 2 euro.
14:02 On a les médecins de famille les plus mal payés d'Europe ou à peu près.
14:08 Donc, comment voulez-vous que le métier soit attractif
14:11 et comment voulez-vous que les urgences ne soient pas embolisées
14:14 si le premier soignant au contact de la population,
14:18 c'est à dire le médecin de famille, disparaît ?
14:21 Il y a des tas de Français qui n'ont plus de médecin de famille.
14:23 Il y a 8 millions de Français, c'est un truc qui est très important à souligner,
14:26 il y a 8 millions de Français qui sont aujourd'hui dans un désert médical.
14:31 Ça interroge sur le côté insolite de l'engin qu'ils ont sorti.
14:35 Ce n'est pas commun quand même une catapulte dans une manifestation.
14:39 C'est quoi la prochaine étape ? Un canon à boulet ?
14:42 Écoutez, c'est pour ça que je vous la présente cette image.
14:44 C'est intéressant.
14:46 Vous n'aviez pas l'air de catapulte.
14:48 Non, justement, l'ambiance était tout autre.
14:50 Quoique l'ambiance était toute autre,
14:51 ça nous permet de parler de cette manifestation que vous avez organisée hier,
14:55 une semaine après la manifestation contre les violences policières.
14:58 Vous avez lancé un grand mouvement pour se rassembler
15:02 au nom de "Tout le monde aime la police".
15:04 Une manifestation qui se voulait citoyenne et apolitique,
15:08 en soutien aux forces de l'ordre.
15:11 13 autres villes ainsi que Paris ont été mobilisées.
15:13 C'est cette image qui m'a le plus marqué.
15:16 Un flic à un bisou puisque c'est en réponse.
15:19 Exactement.
15:20 C'était un flic à une balle.
15:24 Rappelons également et on le signale aux téléspectateurs
15:26 que le procureur n'a pas engagé de poursuite.
15:28 Pourquoi ?
15:29 Parce qu'il y avait une ambiguïté sur le texte.
15:31 Il a estimé que ça pouvait être une peur des armes.
15:33 Oui, c'est ça.
15:34 C'est hallucinant.
15:35 La fille a expliqué, ce que je voulais dire,
15:37 c'est que comme chaque flic a une balle,
15:39 il est susceptible de s'en servir.
15:41 Oui, c'est ça.
15:42 Le procureur a dit "Ah oui, oui".
15:44 C'est une explication tout à fait valable.
15:45 Mais c'est à dire beaucoup de racailles sont armées aussi.
15:47 Est-ce qu'on peut dire une racaille, une balle ?
15:49 Vous voyez jusqu'où on peut aller avec ce bel raisonnement.
15:52 30 ans de travaux d'intérêt.
15:53 C'est incroyable.
15:54 C'est scandaleux.
15:55 Pour avoir défilé le visage masqué.
15:56 C'est scandaleux.
15:57 À message de haine ou caricaturaux, ne répondons pas à la caricature.
16:02 Cher Jean, vous avez raison.
16:04 Vous avez lancé ce mouvement dans l'indifférence médiatique et politique totale.
16:09 Ça se voulait à la politique, c'est peut-être aussi la raison,
16:11 mais en tous les cas médiatique.
16:12 C'est à dire que toute la semaine, vous n'avez pas été sollicité par les médias
16:15 pour parler de cette manifestation.
16:16 Absolument pas.
16:17 Le service interne ne vous a pas invité par exemple ?
16:19 Ah non.
16:20 Non mais je suis très sérieux.
16:21 Le service public ne vous a pas contacté pour une interview,
16:24 pour savoir pourquoi vous vous êtes mobilisé ?
16:26 Non, parce que moi je ne suis pas…
16:27 D'abord, un, je ne suis pas issu de l'immigration,
16:30 ce qui ressemble à celle du gang Traoré.
16:32 Deuxièmement, c'est un message d'amour pour nos forces de l'ordre
16:36 et à travers lui, un message d'amour pour la France.
16:38 Donc autant de choses qui freinent radicalement les grands médias,
16:42 qui sont promptes à inviter sur leur plateau toutes les haines possibles de la France,
16:47 mais jamais une expression de patriotisme ou d'amour.
16:50 Là en l'occurrence, si vous voulez, ça a été quand même, il faut le dire,
16:54 une grande victoire parce qu'il y a quand même des Français qui en ont marre
16:58 que la rue soit le monopole de ceux qui détestent la police
17:02 avec des slogans invraisemblables.
17:04 Tout le monde déteste la police, les violences policières, le racisme systémique.
17:07 Hier, par symétrie, nous avions des slogans à l'opposé de ces slogans-là.
17:11 Vous avez montré la pancarte "Un flic, un bisou".
17:14 Les gens ont scandé pendant des minutes "Toute la France aime sa police".
17:19 Et je pense que nos forces de l'ordre, qui sont, comment dirais-je,
17:23 tant agressées sur le terrain, pas dans certains territoires,
17:27 quand on veut les tuer, et de l'autre côté, l'absence de soutien médiatique, politique,
17:32 eh bien le peuple français a voulu descendre dans la rue,
17:37 symboliquement, pour dire à nos forces de l'ordre qu'on était derrière elles.
17:41 Je vous rappelle quand même que plus de 70% des Français soutiennent les forces de l'ordre
17:45 et qu'en conséquence, il fallait donner des visages à ces Français.
17:48 Deux séquences, puisque vous parlez de séquences.
17:50 La première, c'est lorsque les manifestants de la République ont appelé à libérer Florian.
17:55 Florian qui est le policier qui a tiré et tué Naël en juin dernier.
18:01 Ce qu'il dit, Florian, c'est très dur.
18:04 Alors, je veux tous vous entendre crier "Libérez Florian !"
18:10 Libérez Florian ! Libérez Florian !
18:32 Et puis, autre séquence qui a été reliée par nos confrères de boulevard Voltaire,
18:37 et là on va en venir à la polémique puisque voilà ce qui est dit par le journaliste qui était sur le terrain.
18:42 Deux militants antifas du Média d'Ultra-Gauche, la Luciole, dont Richie Thibault,
18:48 c'est un militant qu'on a pu voir au moment de la fête de l'Humanité,
18:53 arriver sur l'estrade, piquer le micro d'Edouard Philippe pour l'invectiver.
18:59 Jean Messiaen, qui ont donc tenté de vous agresser.
19:03 Est-ce que vous pouvez nous raconter ce qui s'est passé ?
19:04 Est-ce que vous avez été véritablement agressé, Jean ?
19:07 - Il y a eu une tentative en tout cas, et au cri de manif fasciste, abat les fachos, etc.
19:13 Et donc, ils ont été maîtrisés, mais il n'y aurait pas eu de service d'ordre.
19:17 Évidemment, ils s'en sont pris à moi.
19:20 - C'est-à-dire physiquement ?
19:21 - Physiquement, oui, parce que c'est vers moi qu'ils se dirigeaient.
19:23 D'ailleurs, ils m'ont encore invectivé sur Twitter.
19:27 "Tenez-vous bien, en me traitant d'émigré égyptien et en m'appelant par mon prénom d'origine."
19:30 Donc, pour des gens d'extrême-gauche qui sont supposés être des antiracistes,
19:34 ça paraît un peu curieux.
19:36 Donc, ils ont une haine viscérale contre toute forme d'amour de la France,
19:41 surtout quand elle vient de quelqu'un qui est né ailleurs et qui est devenu d'ici.
19:45 - Bon, la bonne nouvelle, c'est que vous n'avez pas été agressé,
19:48 et qu'ils ont été exsultés à un temps.
19:50 Vous allez porter plainte ?
19:52 - Je vais porter plainte, oui, parce qu'il ne faut pas laisser ce genre d'individu
19:57 se croire tout puissant et se croire impuni.
19:59 Mais sur la séquence Florian, je rappelle qu'on a scandé le nom de ce policier Florian
20:05 qui a été impliqué dans l'affaire Nahel,
20:08 pour la famille duquel j'avais monté une cagnotte au début de l'été,
20:11 cette cagnotte qui a fait beaucoup parler,
20:13 parce que Florian est toujours en prison, en prison préventive.
20:17 - En détention provisoire. - Exactement.
20:18 Et donc, pendant un mois, il ne pouvait pas voir sa famille.
20:22 Il a été empêché de voir sa famille.
20:23 Mais dans quel pays au monde un policier,
20:26 même s'il est impliqué dans l'exercice de ses fonctions ?
20:31 - C'est la justice, c'est le temps, mais la justice peut être d'en décider.
20:35 Vous voyez ce que je veux dire ?
20:36 - Florian est emprisonné aujourd'hui pour des motifs exclusivement politiques.
20:40 Et c'est à travers son emprisonnement que le pouvoir achète la paix sociale.
20:44 Voilà la vérité, parce qu'en réalité,
20:46 beaucoup de personnes commettent des crimes bien plus graves
20:50 et sont mis dehors dans l'attente de leur français.
20:52 - Ce qui m'intéresse sur la seconde séquence,
20:54 et c'est militants dits antifas qui viennent perturber une mobilisation,
21:00 c'est toujours la même chose, c'est l'indifférence médiatique.
21:04 C'est-à-dire que prenez l'inverse,
21:06 à une manifestation de la gauche ou de l'ultra-gauche,
21:10 vous avez des militants de droite ou d'ultra-droite
21:13 qui viennent perturber la manifestation,
21:16 qui s'en prennent au chef de file de cette manifestation.
21:19 Vous avez tous les médias qui en parlent.
21:21 - Dans quels manifs, est-ce que vous avez vu des groupes d'ultra-droite
21:26 s'en prendre à la manif contre la police ?
21:28 Est-ce que vous avez vu des groupes d'ultra-droite
21:31 s'en prendre à la marche contre l'islamophobie ?
21:34 - C'est ça qu'ils en inventent.
21:35 Non, il peut y avoir des tensions dans des manifestations
21:38 entre membres d'ultra-gauche et d'ultra-droite.
21:40 Mais que des individus s'en prennent vraiment personnellement
21:44 ou tentent de s'en prendre personnellement à un responsable politique
21:50 ou non, d'ailleurs, parce que c'était apolitique cette manifestation,
21:52 c'est ça qui me perturbe, Raphaël Stainville.
21:54 C'est-à-dire que personne n'en parle.
21:56 - Oui, personne n'en parle, mais moi, ça me fait penser
21:59 à ce qui s'était passé pendant la campagne présidentielle
22:01 lors du premier meeting d'Éric Zemmour,
22:03 où un certain nombre de...
22:07 Oui, l'SOS Racisme était venu perturber le meeting.
22:10 Et effectivement, la focale et la tension médiatique,
22:13 c'était concentré exclusivement sur les heures que ça avait générées,
22:20 passant absolument sous silence le cœur du message,
22:24 le discours du candidat.
22:27 Et c'est un peu la même chose, je pense, qu'à chaque fois,
22:29 dans l'objet de ce genre d'intervention,
22:31 c'est qu'ils veulent faire oublier ce pour quoi Jean Messiaen
22:36 et d'autres manifestaient pour s'approprier un contre-discours
22:41 et relayer à loisir par tous les médias complaisants à leur égard.
22:45 - Ce qui est d'autant plus perturbant,
22:48 pour ne pas dire insupportable, c'est que ce militant
22:51 qui a tenté de perturber votre manifestation
22:54 a eu, si vous voulez, les portes grandes ouvertes
22:58 dans des dizaines et des dizaines de médias.
23:01 Après d'ailleurs avoir...
23:03 C'en est pris à Édouard Philippe au moment de la fête de l'humanité,
23:07 mais quelques semaines avant, voilà,
23:08 il fait la tournée des popotes médiatique
23:11 et personne ne condamne ce geste-là,
23:14 puisque c'était une manifestation, je le rappelle, pacifique et apolitique.
23:17 - Parce que ce geste-là lui vaudra d'autres invitations.
23:19 - Ah, ben peut-être qu'il sera invité dans les prochains jours pour savoir...
23:23 - Mais je ne désespère pas, peut-être qu'ils vont m'inviter.
23:25 - Ben écoutez...
23:28 - Les soirs faits vivre.
23:28 - Voilà, vous avez le droit de rêver, cher Jean Messiaen.
23:31 La publicité, on revient dans un instant,
23:33 on parlera de l'inflation,
23:34 on parlera également de Jean-Luc Mélenchon,
23:37 qui a été taclé par Fabien Roussel une nouvelle fois hier.
23:41 Vous avez vu cet échange entre Elon Musk et le ministère des Affaires étrangères,
23:44 - Oui. - ou pas ?
23:44 - Oui. - Oui.
23:45 - Et vous avez vu Donald Trump qui s'est moqué de Joe Biden ?
23:47 - Oui.
23:48 - Bon ben si vous avez été au vu, on ne fait rien, voilà,
23:49 vous avez revisité, terminé.
23:51 Allez, à tout de suite.
23:52 - Joe Biden se moque de lui-même.
23:53 9h30 sur CNews, on poursuit l'heure des pros
23:59 avec Judith Ventrebouw, William Tejand, Messiaen, Raphaël Stainville.
24:01 Mais d'abord, le point sur l'information, Isabelle Piblot.
24:04 - À Rouen, hier soir, un incendie a ravagé
24:07 deux immeubles désaffectés qui se sont effondrés.
24:10 Près de 130 pompiers ont été mobilisés.
24:12 Aucune victime n'est à déplorer.
24:14 L'incendie est désormais circonscrit et le risque de propagation écarté.
24:18 Cependant, les immeubles contenaient de l'amiante.
24:21 Des analyses vont être réalisées aujourd'hui.
24:23 Les résultats seront connus sous 48h à 72h.
24:27 Six personnes ont été mises en examen ce week-end.
24:30 Elles sont soupçonnées d'être impliquées dans le braquage de la bijouterie piagée
24:34 à Paris le 1er août dernier.
24:36 Le butin est estimé entre 10 et 15 millions d'euros.
24:40 Parmi les interpellées figure Aïssa Benjaber, surnommée "l'homme au borsalineau".
24:44 L'individu de 66 ans a déjà été condamné à 12 ans de prison
24:49 pour le braquage en 2009 du jouaillier parisien Chopard.
24:53 Enfin, 14e manche de la saison en MotoGP,
24:56 Rodré Martin a remporté le Grand Prix du Japon.
24:59 Une course raccourcie en raison de la pluie battante.
25:02 L'Espagnol, 2e au championnat du monde,
25:04 s'est imposé devant le leader Francesco Bagnaia.
25:07 Il ne compte plus que 3 points de retard sur l'Italien.
25:10 Enfin, le sextuple champion du monde espagnol,
25:12 Marc Marquez, 3e, complète le podium.
25:17 A la une du journal du dimanche ce matin,
25:20 les questions économiques, crise économique, ce qui nous attend.
25:24 C'est vrai que c'est un mot tabou que le gouvernement refuse de prononcer.
25:27 Même récession, attention, il ne faut pas parler de récession.
25:29 Pourtant, plus dure sera la crise quand on voit l'inflation,
25:33 la dette publique, le déficit budgétaire.
25:36 Je vous donne quelques chiffres que vous d'ailleurs publiez
25:38 dans le journal du dimanche.
25:39 60 milliards d'euros, c'est le montant qu'atteindra en 2027
25:43 la charge de la dette.
25:45 Pas la dette, la charge de la dette.
25:47 80 milliards d'euros, c'est le montant prévisionnel
25:49 de notre déficit commercial.
25:51 50.000 faillites sont à prévoir en 2023,
25:56 c'est du jamais vu depuis 2016.
25:59 50.000 faillites.
26:00 Et la France va devoir emprunter 230 milliards en 2024
26:05 pour financer sa dette.
26:07 Alors, les chiffres sont tellement immenses
26:12 que ça ne parle pas forcément aux Français.
26:14 En revanche, lorsque vous parlez de crise,
26:15 lorsque vous parlez de dette,
26:17 peut-être un peu moins de récession parce que c'est des techniques,
26:20 là ça parle.
26:20 Et c'est peut-être pour ça que le gouvernement
26:22 ne veut pas prononcer ces mots.
26:24 En fait, il y a quelque chose qui est fascinant.
26:25 C'est d'un côté, on a un gouvernement qui nous explique
26:27 que la France fait mieux que ses voisins,
26:29 que quasiment tout va bien, la marquise.
26:32 Et de l'autre côté, il y a un certain nombre de signes noirs
26:36 qui s'accumulent et que l'on ne veut pas voir.
26:41 La France, notamment, c'est le pays en Europe
26:44 qui cumule à la fois des sites commerciaux,
26:47 on l'a dit, de 80 milliards d'euros
26:51 et qui a un déficit structurel de ses budgets
26:54 année après année, une dette qui s'envole.
26:59 Et ça, en fait, on est vraiment les seuls.
27:00 C'est-à-dire que quand on se compare à ceux qui ont une dette
27:03 aussi assez phénoménale comme l'Italie ou l'Espagne,
27:07 il se trouve que par ailleurs, l'Italie, elle,
27:10 n'a pas de déficit commercial, bien au contraire.
27:13 Donc nous, on multiplie les facteurs qui font qu'on va droit dans le mur.
27:22 Et le gouvernement, finalement, ne prend pas la mesure de ce qui se passe.
27:26 Là, je m'adresse au docteur en économie que vous êtes, Jean-Messiah.
27:29 Comment vous pouvez traduire 60 milliards d'euros,
27:32 c'est le montant qu'atteindra en 2027, la charge de la dette.
27:35 Ça veut dire quoi, la charge de la dette ?
27:36 C'est les intérêts que paye chaque mois le gouvernement français
27:40 sur l'endettement.
27:42 Chaque année, vous voulez dire.
27:43 Chaque année, pardon.
27:44 Sur l'endettement, voilà.
27:45 Donc ça en fait presque un des premiers postes de dépense publique.
27:50 C'est très, très lourd.
27:51 Et ça ne va pas s'arranger, puisque vous savez,
27:53 on est dans une tendance de hausse des taux d'intérêt.
27:56 Et donc, plus les taux d'intérêt augmentent, plus la charge de la dette augmente.
27:59 Ce sont aussi des déficits jumeaux, déficits commerciaux et déficits.
28:03 Mais j'ai une question à poser.
28:05 Où est passé le Mozart de la finance ?
28:07 Vous parlez d'Emmanuel Macron.
28:08 C'est quand même son bilan, non ?
28:10 Il fait de la musique de flambeau, Macron ?
28:12 William Thay, d'ailleurs.
28:14 Moi, il y a une question que je me pose.
28:15 J'ai le souvenir d'un formidable reportage qui s'appelle "Mon pote de gauche",
28:20 où un journaliste suivait pendant plusieurs années Édouard Philippe.
28:26 Et Édouard Philippe dit "Moi, ce qui m'inquiète, c'est la dette,
28:29 c'est les finances françaises".
28:30 Ce qui s'est passé en Grèce,
28:32 il ne faut pas imaginer que ça ne pourrait jamais se passer en France.
28:35 Est-ce que vous partagez ce constat ?
28:37 Ce n'est pas le scénario le plus probable,
28:39 mais il y a plusieurs indicateurs qui sont négatifs,
28:41 comme l'a rappelé Raphaël Stainville.
28:42 C'est-à-dire qu'on est en déficit partout,
28:43 au niveau de la dette, au niveau de la croissance économique.
28:46 Mais le sujet principal que moi, je vois,
28:48 c'est l'appauvrissement général des Français depuis une trentaine,
28:51 quarantaine d'années et qui est encore plus marqué depuis la crise sanitaire.
28:54 Je vais illustrer par quelques chiffres.
28:55 En 1980, avant que François Mitterrand arrive au pouvoir,
28:58 un Français, un Allemand, un Américain,
29:00 gagnait la même somme d'argent.
29:02 On gagnait à peu près 15 000 dollars par tête.
29:04 Donc, un Américain, un Allemand,
29:05 gagnaient exactement la même somme d'argent.
29:06 Aujourd'hui, un Américain gagne 70 000 dollars par tête d'habitant.
29:10 Un Allemand gagne 55 000 dollars à peu près.
29:12 Un Français gagne 48 000 dollars.
29:13 C'est-à-dire qu'un Français gagne beaucoup moins maintenant
29:16 qu'un Américain ou qu'un Allemand.
29:17 C'est-à-dire qu'on s'est globalement impauvri.
29:19 C'est-à-dire qu'un Français avant avait à peu près
29:20 le même pouvoir d'achat qu'un Américain ou un Allemand.
29:22 Ce n'est plus le cas maintenant.
29:23 Et maintenant, on a un appauvrissement généralisé.
29:25 Et le problème avec l'inflation,
29:26 c'est que normalement, l'inflation, ce n'est pas forcément un mauvais signe.
29:28 En inflation, dans les années 45 à 79,
29:31 on avait 5 à 10 % d'inflation par an.
29:33 Donc, ce n'était pas un sujet.
29:34 Le sujet, c'est que l'augmentation des salaires,
29:36 l'augmentation de la croissance économique
29:37 est beaucoup moins rapide que l'inflation.
29:39 Et quand la croissance économique est inférieure à l'inflation,
29:41 c'est-à-dire que le pays s'appauvrit,
29:42 c'est-à-dire que votre patrimoine s'appauvrit,
29:44 c'est-à-dire que la valeur de votre monnaie s'appauvrit
29:46 et la valeur de votre pouvoir d'achat également.
29:48 Actualité internationale à présent.
29:50 Et je voulais vous montrer cette séquence absolument fascinante.
29:54 Vous savez qu'en 2024, il y a les élections américaines.
29:57 Avec ce duel qui s'annonce entre Donald Trump et Joe Biden.
30:02 C'est-à-dire, le Figaro a titré la gérontocratie.
30:06 C'est vrai que vous en avez un qui a 77 ans
30:10 et l'autre qui va en avoir 81.
30:13 Donc, ce n'est pas la même énergie.
30:14 Ils n'ont pas la même énergie.
30:16 En tous les cas, c'est ce qui essaie de faire comprendre Donald Trump.
30:19 En singeant Joe Biden, il est à un congrès dans l'État de Californie.
30:24 Et c'est vrai que Joe Biden, on a vu ces séquences
30:26 où il trébuchait lorsqu'il montait les marches
30:29 pour atteindre le Air Force One, l'avion présidentiel.
30:32 Et vous avez Donald Trump qui va se moquer de Joe Biden.
30:37 Regardez.
30:38 Certains disent que Biden va le faire.
30:40 Est-ce que quelqu'un pense qu'il va le faire jusqu'au début ?
30:43 Je veux dire, le gars ne trouve pas sa route sur le stade.
30:48 Regarde, ici est le stade.
30:50 Ici est le stade.
30:51 Je n'ai jamais vu ce stade stupide auparavant.
30:54 Je n'ai jamais vu.
30:57 Mais si je marche à gauche, il y a un escalier.
31:00 Et si je marche à droite, il y a un escalier.
31:03 Et ce gars se lève.
31:05 Où suis-je ?
31:06 Où suis-je ?
31:07 Où suis-je ?
31:08 On parle là de la première puissance mondiale.
31:25 Donc, est-ce qu'il faut en rire ou il faut en pleurer ?
31:27 La séquence est assez drôle.
31:29 Mais j'étais en train de penser que si un homme politique français
31:33 se livrait à ce genre d'attaque contre son adversaire,
31:36 il serait mort.
31:38 Rappelez-vous, Jospin disant de Jacques Chirac,
31:42 qu'il est vieilli, usé, fatigué.
31:45 On en voit des belles à l'Assemblée nationale, chez nous.
31:47 Ce n'est pas pareil.
31:48 Ça lui a coûté très très cher.
31:49 On ne s'attaque pas à l'âge des gens en France.
31:52 Ce qui est inquiétant, plus que les problèmes de mobilité de Joe Biden,
31:57 c'est ses trous de mémoire, quand il confond les choses,
32:02 quand il croit vivant des personnes qui sont décédées et qu'il est allé enterrer.
32:07 Ça, c'est très inquiétant quand on parle de la première puissance mondiale.
32:10 Ce qui est incroyable, c'est que Joe Biden ne fait l'objet d'aucune critique
32:14 des médias gaucho-progressistes américains.
32:16 Ce n'est pas vrai.
32:17 Non. Le Washington Post, le New York Times,
32:19 vous aurez beaucoup de mal à trouver des critiques sur Joe Biden.
32:22 Alors que du temps de Trump, lorsque Trump avait une mèche de travers,
32:27 là vous aviez des éditoriaux à longueur de journée.
32:29 Vous ne pouvez pas dire que la manière dont les médias américains traitent Donald Trump…
32:33 La gauche de l'Ontario parle de l'âge de Biden et dit qu'il n'est pas en état de se représenter.
32:36 Oui, mais c'est factuel.
32:39 Imaginez que si c'était Trump qui avait été comme ça…
32:42 Il vient de démonter votre analyse, pardonnez-moi, en une phrase.
32:45 Pas du tout.
32:46 Ou alors vous aussi, vous avez un problème, mais ce n'est pas l'âge.
32:48 Ils ont une manière de grossir un problème qui n'en est pas.
32:53 Par contre, ils ont une manière aussi de minimiser un gigantesque problème
32:57 qui pour le coup en est un.
32:58 Bon, on continue de balayer l'actualité ce matin.
33:01 Est-ce que vous avez vu, et vous les avez dit oui,
33:04 cet échange sur les réseaux sociaux entre Elon Musk et le ministère des Affaires étrangères allemand ?
33:12 Je rappelle que, évidemment, c'est sur fond de crise migratoire,
33:16 que l'Allemagne finance grandement les associations de migrants
33:22 qui viennent rechercher en mer Méditerranée, notamment les migrants illégaux.
33:27 Ces migrants arrivent ensuite en Italie et l'Italie au bout d'un moment dit stop.
33:31 Si vous financez ces associations-là, vous Allemands, vous allez être bien gentils,
33:35 vous allez faire venir ces migrants chez vous et pas chez nous.
33:39 Regardez cet échange donc, c'est Elon Musk qui interpelle.
33:42 Est-ce que le public allemand est conscient de cela,
33:45 ce financement donc des associations pro-migrants par l'Allemagne ?
33:50 Oui, répond le ministère des Affaires étrangères, c'est ce qu'on appelle sauver des vies.
33:55 Elon Musk, réponse. Vous êtes fier en fait, intéressant.
33:58 Franchement, je doute qu'une majorité de l'opinion allemande soutienne cela.
34:02 Avez-vous fait un sondage ? C'est certainement une violation de la souveraineté de l'Italie
34:06 que l'Allemagne transporte un large nombre d'immigrants illégaux sur le sol italien.
34:10 Cela fait penser à une invasion.
34:13 Qu'est-ce que vous dites ?
34:15 Invasion, c'est un terme que j'utilise et d'ailleurs pour lequel je suis souvent brocardé.
34:19 Vous voyez que maintenant, il est d'usage assez commun.
34:23 Moi, ce n'est pas cela qui m'interpelle.
34:26 Ce n'est pas le terme invasion qui m'interpelle, ce qui m'interpelle, à juste titre,
34:29 c'est souvent ce qu'on se dit, c'est que la volonté des Français ne correspond pas
34:36 avec la politique migratoire qui est mise en place aujourd'hui par Bruxelles.
34:39 C'est vrai, mais ils n'ont pas voté pour cela.
34:41 C'est-à-dire qu'il y a un procès idéologique qui est immense.
34:43 Monsieur Deval, excusez-moi, il y a effectivement les sondages qui montrent très régulièrement
34:49 une très large opposition des Français à davantage d'immigration,
34:55 mais cela ne se traduit jamais dans les urnes.
34:58 C'est-à-dire qu'à chaque fois qu'il s'agit de voter,
35:00 tous ces Français qui se plaignent en permanence de leur propre invasion
35:05 et d'avoir même à la financer parce que l'État provident, c'est quand même les Français qui le financent
35:11 et ils profitent à tous ceux qui arrivent sur notre territoire.
35:14 Pourquoi ? Ça, c'est la question s'empiternelle.
35:16 Pourquoi ce que refusent les Français dans les sondages ne le refusent-ils pas au moment où ils votent ?
35:22 À un moment, il faut que les Français se réveillent.
35:24 Si on ne veut plus de cette immigration ou de cette politique migratoire-là,
35:28 il faut aller voter pour les partis qui sont contre.
35:31 C'est intéressant dans cet échange parce que la clé, c'est de voir l'échange entre Elon Musk
35:37 et le ministère des Affaires étrangères.
35:39 D'autres médias ont préféré relayer le fait qu'Elon Musk s'était appuyé sur un compte assez subversif
35:47 qui tient des propos relativement extrémistes.
35:51 Mais encore une fois, la clé, c'est ça.
35:53 Est-ce que la volonté des Européens, en tous les cas des Allemands, des Français également aujourd'hui,
35:59 est entendue par les chefs d'État sur la crise migratoire ?
36:03 C'est surtout que les autorités allemandes se contredisent elles-mêmes
36:07 parce qu'elles répondent de cette façon à Elon Musk et en même temps,
36:11 qui a été le premier pays à dire "nous, on ne veut surtout pas des migrants qui sont arrivés à Lampedusa
36:17 parce que l'Italie n'a pas fait le travail d'enregistrement ces migrants" ?
36:21 L'Allemagne.
36:22 Bien sûr. Je l'ai déjà dit la semaine dernière.
36:24 En début de mois, j'étais en Allemagne, à Frankfurt.
36:29 C'est la ville économique allemande.
36:31 C'est une autre société.
36:33 Bien sûr.
36:34 Quand vous marchez dans la rue, il y a sur 10 personnes, il y en a 5, 6, ou peut-être un peu moins.
36:38 Quand vous vous rappelez qu'Angela Merkel elle-même a dit le "multi-Q",
36:42 Mais grand bien leur face, c'est leur choix.
36:44 Quand vous vous rappelez qu'Angela Merkel elle-même a dit le "multi-Q",
36:49 ça ne marche pas, "multiculturel", on appelle ça "multi-Q" en allemand,
36:54 quel aveu d'échec pour celle qui a fait entrer quand même 2 millions de souliers ?
37:00 Ce changement de pied du gouvernement allemand s'explique aussi
37:02 parce qu'il y a des élections, que l'AFD le vend en poupe.
37:06 Évidemment.
37:08 Donc il ne faut pas non plus être absolument naïf
37:12 et considérer que c'est un changement radical de la politique allemande en matière d'immigration.
37:20 Moi je trouve que ce qui est plus grave, et ce que montre Elon Musk,
37:22 la plus grande arnaque, c'est que ce ne sont même pas les institutions européennes
37:25 qui décident de la politique migratoire,
37:27 c'est les ONG allemandes qui imposent à l'ensemble de l'Europe,
37:30 et aux institutions européennes, le fait qu'on puisse accueillir l'ensemble des migrants.
37:34 Et le fait que ce soit financé par un État, notamment l'Allemagne,
37:37 montre quand même qu'on doit introduire un rapport de force
37:39 entre les pays du Sud et les pays d'Europe de Nord,
37:41 allemand et français, parce qu'on ne partage pas les mêmes intérêts,
37:44 et donc du coup se pose la question d'un clivage entre les élites et le peuple.
37:47 Revenons à la politique française, et je le dis aux téléspectateurs,
37:50 à 10h, Manuel Bompard sera l'invité du grand rendez-vous CNews Europe 1,
37:55 interrogé par Sonia Mabrouk, Mathieu Boccotté.
37:59 Jean-Luc Mélenchon qui a été une nouvelle fois taclé par Fabien Roussel,
38:04 hier chez nos confrères de France Télévisions et l'émission qu'à l'époque.
38:08 C'est toujours intéressant, moi je pense aux électeurs de la NUPES,
38:12 qui doivent se sentir trahis.
38:14 Pourquoi ils doivent se sentir trahis ?
38:15 Parce qu'ils ont peut-être cru que cette union,
38:17 elle était le fruit d'un projet politique sur le long terme,
38:21 et non d'un projet à court terme pour garder des sièges à l'Assemblée Nationale.
38:26 C'est-à-dire qu'ils se sont peut-être dit, les électeurs de la NUPES,
38:29 il y a une convergence des luttes.
38:31 On est raccord, que ce soit le Parti Socialiste, le Parti Communiste et la France Insoumise,
38:36 on est ensemble sur les 5-10 prochaines années, parce que c'est comme ça qu'on va gagner.
38:41 C'est le discours qu'ils tenaient en fait.
38:43 Oui, c'est pour ça que je vous dis, peut-être qu'ils se sentent aujourd'hui trahis.
38:47 Voyez ce qu'a dit Fabien Roussel à propos de Jean-Luc Mélenchon.
38:50 C'est surtout les idées que j'ai portées depuis quelques mois,
38:54 après les élections présidentielles.
38:56 C'est sur les idées que je veux me battre.
38:58 C'est là-dessus, où après les insultes, je demande stop, il faut qu'on arrête,
39:02 et qu'on puisse se permettre d'avoir une gauche qui soit certainement différente
39:06 de celle que la France Insoumise défend.
39:08 Je pense qu'il y a de la place pour avoir une gauche républicaine, laïque, unilatériste.
39:14 En l'occurrence, reconnaissez Fabien Roussel,
39:16 que les Français ont voté pour Jean-Luc Mélenchon et pas pour vous à la dernière présidentielle.
39:20 Il a pour lui les 22%.
39:21 Mais bien sûr, mais ça c'était il y a un an et demi.
39:23 Vous pensez qu'ils ont changé ?
39:24 Je pense que ça change, oui.
39:26 Et je souhaite que ça change.
39:28 Je souhaite que ça change.
39:29 Et je souhaite que la gauche gagne, et elle ne gagnera pas avec Jean-Luc Mélenchon.
39:33 La gauche ne gagnera pas avec Jean-Luc Mélenchon.
39:36 En fait, Fabien Roussel, il ne va pas vendre le projet communiste aux Français, ça ne prend plus.
39:41 Il a trouvé un filon, c'est l'anti-mélenchonisme de gauche.
39:44 Il n'arrête pas.
39:45 À chaque fois qu'il prend la parole, ou en tout cas à chaque fois qu'il est audible,
39:49 c'est en tapant sur Mélenchon.
39:50 Alors, c'est très bien de sa part de jouer les vertus.
39:52 Mais à l'Assemblée, la nupèce existe encore ou pas ?
39:55 Quasiment pas.
39:57 Quasiment pas.
39:58 Quand il se voit, il s'engueule.
40:00 Il faut le dire aux électeurs, aux gens qui peuvent suivre la nupèce,
40:05 que ça a été un objectif politique sur le Quotidien pour garder des sièges,
40:10 pour avoir un siège bien chaud à l'Assemblée nationale.
40:12 C'est intéressant parce qu'il définit très exactement ce qu'est les filles en creux, Fabien Roussel,
40:18 lorsqu'il dit qu'il y a de la place pour une gauche républicaine et laïque.
40:21 C'est terrible de dire ça, c'est la pire phrase du tout que Jean-Luc Mélenchon ne gagnera pas.
40:25 Ça veut dire que la gauche telle que Jean-Luc Mélenchon l'incarne aujourd'hui
40:29 est une gauche qui est anti-républicaine.
40:31 Et en fait, on le voit de manière de plus en plus criante
40:35 à travers un certain nombre de discours, de manifestations, de prises de parole
40:39 extrêmement violentes à la gare de nos institutions.
40:41 Et laïque, on voit le choix qui a été fait par Jean-Luc Mélenchon
40:45 d'être en soutien d'un certain nombre d'associations islamiques.
40:50 – Autre passage de Fabien Roussel lorsqu'il répond à Madame Chiquirou, députée de Paris,
40:57 qui a comparé Fabien Roussel à Colabo.
41:02 – D'abord, je trouve, nous avons décidé de lancer une tribune
41:09 qui a été signée par plus de 3 000 élus de tous bords.
41:14 L'insulte n'a pas de place en politique.
41:17 J'ai trouvé ça extrêmement choquant et je souhaite, j'appelle
41:21 à ce que l'insulte n'ait pas de place en politique.
41:24 Et quand je dis ça, c'est pour répondre à Sofia Chiquirou et à Jean-Luc Mélenchon
41:29 qui m'ont insulté et qui manient l'insulte en art oratoire.
41:33 Je leur dis à eux, mais ça s'adresse à tous les militants,
41:35 y compris aux militants communistes.
41:37 L'insulte n'a pas de place en politique.
41:39 – Traduction, Jean-Massiaen.
41:41 – Il faut prendre plainte pour un jeu public.
41:45 – Oui, attendez, c'est comme ça que ça marche.
41:49 – Traduction moins caricaturale avec vous, peut-être William Thay.
41:52 – On est au troisième temps de la gauche,
41:54 le premier temps c'était la lutte des classes,
41:56 le deuxième temps c'était la lutte des races,
41:57 et maintenant c'est la lutte des places.
41:59 Donc chacun se bat, non pas pour une grande cause,
42:00 mais uniquement pour sauver des propres postes.
42:02 Et donc quand vous battez sur une propre poste,
42:04 c'est comme une grande primaire ouverte,
42:05 on a déjà connu ça à droite, entre les guerres entre Sarkozy, Fillon et Alain Juppé,
42:08 et maintenant à gauche, entre Fabien Roussel et Mélenchon.
42:11 Quand vous avez très peu de différence idéologique,
42:13 vous êtes obligés de vous battre sur les insultes et sur la forme.
42:16 – J'ai hâte d'entendre M. Bompard à ce propos,
42:19 ça sera dans quelques instants.
42:20 – Je pense que malgré tout, même si on dit que Fabien Roussel
42:23 est un peu mieux que Mélenchon,
42:24 il a quand même très peu de différence économique
42:27 en termes de projet de fond entre Mélenchon et Roussel.
42:29 – Il nous reste deux petites minutes, pardonnez-moi de vous couper,
42:31 mais j'ai encore deux actualités à vous présenter.
42:33 Pierre Arditi, vous savez, qui a été victime d'un malaise
42:36 mercredi dernier en pleine représentation de la pièce "Lapin",
42:39 qu'il joue au Théâtre Édouard VII avec Muriel Robin,
42:42 va reprendre dès la semaine prochaine,
42:44 une semaine seulement après son malaise.
42:46 Et voilà ce qu'il a dit, "mon esprit s'est embrouillé,
42:48 petit à petit j'ai commencé à végayer, hop je suis parti,
42:51 j'ai eu un malaise vagal mais important,
42:53 d'ailleurs je me suis effondré sur scène,
42:55 c'est pas du cinéma, maintenant ça va, je suis fatigué, vraiment fatigué,
42:58 et puis ces trois dernières déclarations qui m'ont marqué.
43:01 On m'a donné des médocs, tout le bazar, ça va aller,
43:03 il ne faut pas dilapider la vie qu'on a à vivre,
43:07 mais il ne faut pas passer à côté, j'aurai toute la mort pour ralentir".
43:11 Ce sont ces comédiens, ces artistes,
43:13 qui jusqu'au bout vont être sur les planches,
43:17 qui jusqu'au dernier souffle veulent faire ce métier,
43:20 qui ont ça en eux, c'est une sorte de flamme,
43:22 c'est assez saisissant de voir ça, je rappelle qu'il est âgé de 78 ans.
43:26 C'est énorme, c'est très émouvant,
43:28 et je suis très heureux que Pierre Arditi puisse désormais d'étaler.
43:31 Que ça puisse...
43:33 Oh putain...
43:35 Merci, merci beaucoup Jean-Messia,
43:38 je sens qu'il va avoir encore...
43:40 En tous les cas, on souhaite une bonne reprise à Pierre Arditi
43:45 pour sa pièce la semaine prochaine.
43:48 Une minute avant le grand rendez-vous, l'invité c'est donc Manuel Bompard,
43:52 merci à tous les quatre.
43:54 Vous serez, comme vous êtes assez drôle, un grand comique,
43:57 vous serez sur les planches dans les prochaines semaines,
43:59 cher Jean-Messia, ou pas ?
44:00 - Qui sait ?
44:01 - Vous n'avez pas fait de cinéma, jamais ?
44:03 - Jamais, moi, je suis quelqu'un de très sérieux.
44:05 - Non, c'est vrai, vous n'êtes jamais dans le théâtre ?
44:08 - Si.
44:09 - Ah bon ?
44:10 - J'adore le théâtre, j'en fais depuis tout petit.
44:12 - Quand vous nous dites 15 à 20 000 personnes, c'était théâtral ou pas ?
44:15 - Ah non, non, c'était véridique.
44:17 - C'était factuel ?
44:18 - C'était factuel.
44:19 - Bon, merci à tous les quatre, vraiment c'était un plaisir.
44:21 C'est toujours bien de faire ce petit récap de l'actualité
44:25 le dimanche matin avec vous.
44:27 Raphaël Stainville, je vous retrouve très rapidement
44:30 pour un troisième match, un troisième set au ping-pong.
44:33 Et puis, je ne sais pas si vous avez lu cet article,
44:36 c'est que C News est souvent une chaîne qui est attaquée,
44:38 vous le savez, de manière parfois très violente et injuste.
44:41 On en a parlé hier à propos de Pascal Praud.
44:44 Eh bien, il y a un article et donc je voulais juste remercier,
44:47 c'est un article du Parisien qui est venu tendre la parole,
44:51 donner la parole aux fans de C News.
44:54 Et donc, je voulais juste très rapidement remercier Mila, 84 ans,
44:57 Laurent qui est un pharmacien à Nice qui nous regarde,
45:00 Cyril, 49 ans, chef d'entreprise,
45:02 Véronique, 59 ans, qui a été interrogée par nos confrères,
45:07 ex-aide-soignante en gériatrie,
45:10 Laurent, 50 ans, prêt d'épinal dans les Vosges,
45:13 qui dit "J'ai même réussi, c'est drôle, j'ai même converti mes fils
45:16 dont l'un qui étudie à Sciences Po".
45:19 C'est dire, voilà pour tous ces gens, merci à vous qui nous regardez.
45:22 L'info se poursuit sur C News, le grand rendez-vous c'est dans un instant
45:25 et nous, on se voit ce soir.
45:27 [Bruit de la clé qui se ferme]

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