SMART BOURSE - États-Unis : 336 000 emplois créés en septembre !

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Vendredi 6 octobre 2023, SMART BOURSE reçoit Arnaud Morel (Directeur de la Gestion Sous Mandat, Promepar AM) , Alexandre Baradez (Chef analyste, IG) et Benoit Peloille (CIO, Natixis Wealth Management)

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00:00 (Générique)
00:10 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13 Arnaud Morel est à nos côtés ce soir, le directeur de la gestion sous-mandat de Prometpar Asset Management.
00:18 Bonsoir Arnaud.
00:19 - Bonsoir Caliva.
00:20 - Bienvenue, ravi de vous retrouver, ravi d'accueillir également Alexandre Baradez à nos côtés.
00:22 Bonsoir Alexandre.
00:23 - Bonsoir Caliva.
00:24 - Chef analyste chez IG et Benoît Pelloual nous accompagne également ce soir.
00:26 Bonsoir Benoît.
00:27 - Bonsoir Caliva.
00:28 - Vous êtes désormais directeur des investissements de Natixis Wealth Management.
00:32 Bon, ça reste la maison Natixis, félicitations pour ce nouveau poste au sein de l'univers Natixis.
00:39 Benoît, les chiffres de l'emploi, évidemment comme chaque premier vendredi du mois.
00:43 Alors, des chiffres importants évidemment, je sais que l'emploi est souvent perçu comme étant un indicateur un peu retardé,
00:49 que l'économie américaine a pu continuer de créer des emplois en 2007-2008,
00:54 quand bien même techniquement l'économie était déjà en train de s'affaiblir.
00:58 Néanmoins, 336 000 créations d'emplois, si on regarde juste le chiffre brut des non-farm payrolls,
01:03 c'est le plus gros chiffre depuis janvier maintenant.
01:06 - C'est un chiffre marquant qui va justement relancer les espoirs et la possibilité de réaliser le soft-leaning,
01:12 parce qu'en parallèle, on a les chiffres notamment des salaires, où il n'y a pas spécialement d'accélération des salaires,
01:18 même au contraire ça se modère encore un tout petit peu.
01:20 Donc, j'ai envie de dire que c'est un peu le chiffre à court terme que adore voir la Banque Centrale Américaine.
01:26 Maintenant, il faut quand même relativiser, il y a eu aussi l'enquête ADP qui donne un message qui est quand même très différent.
01:32 On évoque régulièrement les ajustements statistiques,
01:35 il y en a eu dans tout l'appareil statistique américain qui pose parfois quand même question,
01:39 le chiffre du mois précédent est quand même sérieusement révisé.
01:41 - Les deux mois précédents, c'est plus 120 000 quasiment.
01:44 - C'est ça, donc ce qui me semble important, c'est encore une fois de regarder sur les chiffres de l'emploi,
01:48 c'est souvent des indicateurs très retardés, il y a aussi beaucoup de bruit entre les chiffres d'un mois sur l'autre.
01:53 Quand on regarde en tendance, il n'y a rien de spécialement surprenant à ce qui vient de se dérouler.
01:58 Quand on évoque le séquencement de ce qui se passe historiquement,
02:02 on a d'abord les demandes d'allocations chômage qui touchent leur point bas,
02:05 ça se poursuit pendant quelques mois, on a une tendance où ça remonte justement,
02:10 et c'est ensuite seulement on a le taux de chômage qui lui touche son point bas.
02:14 C'est généralement autour de 7-8 mois plus tard que le taux de chômage touche son point bas et décolle.
02:19 Et c'est exactement ce qui vient de se produire en réalité.
02:22 Les jobless claims avaient atteint leur point bas en septembre l'année dernière,
02:25 c'est je crois en avril où le taux de chômage touche son plus bas,
02:28 depuis ça remonte un petit peu, et ce qui est assez notable,
02:33 c'est que généralement c'est 2-3 mois plus tard où les marchés à action touchent leur point haut justement,
02:37 et c'est quasiment au moins près ce qu'on vient de vivre sur les 7-8 derniers mois.
02:42 Donc je pense qu'il ne faut pas non plus faire d'un seul chiffre avec autant de révisions une vraie tendance,
02:48 il faut essayer de prendre un peu de recul et de regarder vraiment ce qui se passe.
02:50 Je pense que l'histoire n'est pas complètement changée pour les marchés de l'emploi aux Etats-Unis,
02:54 c'est qu'il y a un début timide de normalisation du marché du travail américain,
02:58 ça prend du temps et ça il y a plein de raisons qui l'évoquent,
03:01 il y en a une notamment qui me semble assez importante et qu'on évoque peut-être pas assez souvent,
03:05 c'est qu'on a un marché de l'emploi tendu aussi, en partie on trompe l'oeil,
03:08 parce qu'on a une productivité qui est faible.
03:10 La plupart des pays développés sont confrontés à cela,
03:13 en France on a un taux de chômage qui est quasiment plus bas depuis le début des années 80,
03:17 mais en réalité c'est simplement parce qu'on est tous beaucoup moins productifs,
03:20 on ne sait pas vraiment pourquoi, et donc on a besoin d'employer plus de monde.
03:24 Donc ça, ça nourrit justement d'un point de vue conjoncturel de l'inflation,
03:27 et aux Etats-Unis il y a une partie qui s'explique par ça.
03:29 Ce qui est intéressant et ce qui plaide pour une poursuite malgré tout de la normalisation du marché du travail,
03:34 c'est que la productivité est en train de se retourner.
03:36 C'est-à-dire que les entreprises américaines sont en train de se dire
03:44 "bon ben justement, je n'ai pas fait trop attention à ma productivité,
03:47 j'ai eu tendance à essayer de retenir mes salariés, parce que j'ai quand même eu du mal".
03:50 - De peut-être être un peu moins embauché et essayer d'augmenter,
03:52 d'intensifier la productivité de la force de travail que vous avez.
03:55 - Exactement, et aussi probablement parce qu'on est en train de voir que l'économie va aussi à un moment atterrir,
04:00 on va voir quelle sera la forme d'atterrissage, mais qu'effectivement il va falloir protéger maintenant la marge.
04:04 On a eu très facilement tendance à faire passer les hausses de coûts dans les prix,
04:08 c'était assez facile, ça va devenir un peu plus compliqué,
04:10 et donc il faut faire un peu plus d'efforts de productivité.
04:12 Donc je pense que ça ne remet pas en cause la tendance,
04:14 mais c'est vrai que sur le court terme c'est un chiffre qui devrait protéger la production.
04:17 - Oui, ça crée du bruit, on l'a vu sur les réactions de marché,
04:19 les taux sont un peu revenus depuis,
04:21 mais on voit tout de suite des mouvements assez épidermiques autour de ce chiffre de création d'emplois.
04:26 On aura le CPI américain la semaine prochaine,
04:28 mais à ce stade c'est un rapport sur l'emploi qui peut permettre à la Fed de maintenir un statut quo encore le 1er novembre prochain selon vous Benoît ?
04:37 - Oui, mais ne pas non plus en rajouter sur le côté restrictif,
04:41 effectivement c'est tout à fait possible,
04:42 en fait ça ne change pas grand chose en réalité,
04:44 et de ce point de vue là c'est plutôt pas mal j'ai envie de dire,
04:46 vu les marchés qui sont un peu sous pression, un peu nerveux depuis quelques temps.
04:49 - Bon, Alexandre ?
04:51 - C'est vrai qu'on a une semaine qui a été assez contrastée finalement,
04:54 parce que si on regarde le marché des matières premières,
04:56 lui il envoie un signal de défiance économique,
04:59 parce que non seulement il y a justement du pétrole,
05:01 mais qui était plutôt sur un excès,
05:02 on a décrit ça très ponctuel par rapport aux autres matières premières,
05:05 il n'y a que le pétrole gros qui avait décollé,
05:06 alors que le reste était plutôt flat depuis 6 mois,
05:08 et là on a le pétrole qui rechute ce niveau initiaux,
05:11 mais le reste qui suit aussi le cuivre, les métaux industriels ou autres,
05:14 et ça c'est un peu paradoxal parce qu'on a vu une Chine plutôt s'améliorer au niveau du PMI,
05:18 mais les matières premières qui prennent un coup de baisse assez sensible,
05:22 donc ça c'est le premier point.
05:24 On a vu des indicateurs cette semaine,
05:26 alors l'ISM Service était en ligne avec le mois précédent,
05:29 mais quand on creuse à l'intérieur,
05:30 on se rend compte que la partie nouvelle commande a sèchement décroché,
05:33 57 et quelques, on en est à 50 et,
05:35 donc on se dit que d'un côté le marché repère des signaux,
05:38 qui peuvent être des signaux de crainte,
05:41 d'un ralentissement plutôt côté US cette fois-ci,
05:43 et parallèlement à ça,
05:44 les signaux, alors est-ce que c'est lag ou pas peut-être un petit peu sur l'emploi,
05:47 qui là sont assez surprenants,
05:49 et c'est vrai qu'on a vu ce rebondi sur les geôles en début de semaine,
05:52 qui a été assez marquant,
05:54 mais c'est vrai que pour autant,
05:55 la FED est quand même toujours un peu dans son plan de vol pour l'instant,
05:58 parce que l'idée, la FED,
05:59 c'est pas de ramener un taux de chômage énorme,
06:01 ou de dégrader l'économie,
06:03 il y a une poche d'emploi vacant qui reste encore assez conséquente,
06:05 en gros pré-Covid, il y avait 7 millions d'emplois vacants,
06:07 enfin de postes ouverts, toutes catégories confondues,
06:09 7 millions, on est monté à des 12 millions et quelques,
06:11 on retombe en dents de scie comme ça,
06:13 un peu sous 9, on remonte un peu au-dessus de 9,
06:15 mais le momentum est quand même là,
06:16 donc cette poche va continuer à se vider,
06:18 sans du coup faire remonter le taux de chômage probablement,
06:20 les créations d'emploi peuvent continuer un petit peu,
06:22 et c'est vrai que ce que disait Benoît,
06:24 c'est la question des salaires, ça c'est intéressant,
06:26 les salaires ne repartent pas,
06:27 on est même sur un plus bas ordre de progression depuis 2 ans maintenant.
06:30 - Ça veut dire qu'il y a un peu moins de pouvoir de négociation
06:32 du côté des salariés aujourd'hui, Alexandre ?
06:35 - Oui, ça ressemble un peu à ça,
06:36 parce que si on regarde les rapports type Challenger, par exemple,
06:38 sur les licenciements, on voit que depuis 2 mois,
06:40 le mois dernier c'était un peu plus fort,
06:41 là c'est 45 000, c'est un peu moins,
06:43 mais on a quand même décollé du bottom,
06:45 ça recommence à virer un peu côté US,
06:47 donc les pièces ressemblent quand même plutôt bien,
06:50 pour un ralentissement, peut-être un peu de récession,
06:52 mais on est quand même pour l'instant toujours plutôt sur un scénario de soft,
06:55 l'indique à ce stade,
06:56 il y a quelques données sur les consommateurs qu'on a regardées aussi,
06:58 où dans les enquêtes sur les consommateurs,
07:00 les estimations d'inflation n'ont pas trop bougé,
07:02 mais la confiance, les anticipations des consommateurs,
07:05 à 6 mois notamment, là aussi ils sont pas mal dégradés,
07:07 donc on a l'impression qu'on va vers ce ralentissement,
07:10 là vous voyez après le rapport sur l'emploi,
07:13 les taux courts par exemple, on était à 5,05 sur le 2,
07:16 donc au moyen 5,05, on est monté à 5,14,
07:19 et là où on se parle on est à 5,07.
07:21 C'est revenu, oui.
07:22 C'est revenu, donc on a l'impression que si la courbe doit se repentifier,
07:25 ce qui va être le cas très probablement,
07:27 ça va plutôt se faire par des stats US,
07:29 et peut-être matière première un peu moins bonne,
07:31 donc la pente va se faire,
07:33 et les taux longs vont se stabiliser à un moment donné,
07:35 et on aura cette quantification qui va se faire.
07:36 Donc après le mouvement de repentification par les taux longs,
07:38 on peut voir aussi à un moment peut-être la partie courte de la courbe,
07:42 s'abaisser un petit peu.
07:44 Sur des bas de data, mais qui du coup alimenterait l'idée que la Fed,
07:46 à un moment donné, dans quelques mois,
07:48 va commencer à ne pas pivoter physiquement,
07:49 mais à pivoter en termes de rhétorique un petit peu probablement.
07:52 Comment on s'y retrouve dans tout ça Arnaud ?
07:54 Non mais la lecture macro,
07:56 ça fait un moment d'ailleurs qu'on peut lire un peu ce qu'on veut,
07:58 ceux qui sont persuadés que la récession arrive,
08:00 et que ça va être le hard landing,
08:02 ils trouvent toujours des éléments pour nous dire que ça arrivera,
08:06 même si c'est reporté,
08:07 et ceux qui pensent au soft landing, voire au no landing,
08:10 peuvent encore trouver dans des chiffres comme celui-là,
08:12 effectivement, de quoi imaginer peut-être une croissance sous le potentiel,
08:16 mais sans plus pour les Etats-Unis l'an prochain.
08:18 Une croissance sous le potentiel, mais une croissance quand même.
08:21 Ce qu'on voit aujourd'hui, c'est vraiment le scénario de no landing,
08:24 qui est quand même favorable clairement,
08:26 qui est préalisé aujourd'hui, en tout cas sur le marché obligataire.
08:28 On le voit quand même la résilience des marchés actions,
08:30 on le voit encore cet après-midi sur les chiffres du NFP,
08:34 où on a des taux qui se calment un peu,
08:36 un Nasdaq qui repasse dans le vert après avoir un drawdown important.
08:39 Donc quand même, il y a une satisfaction,
08:41 il y a un scénario qui se matérialise, en tout cas de no landing,
08:44 en tout cas c'est ce qu'achète le marché aujourd'hui.
08:46 On va être dépendant des indicateurs macro-économiques,
08:50 notamment le CPL la semaine prochaine,
08:52 et ça pourrait être salvateur pour peut-être avoir un bottom,
08:54 en tout cas sur la partie longue américaine,
08:56 et un aplatissement de la courbe des taux.
08:58 C'est aussi quelque chose d'intéressant pour les actifs risqués,
09:01 notamment pour avoir un peu d'air, on va dire, sur cette fin de cycle.
09:04 Donc des choses intéressantes et constructives,
09:06 et en plus sur les marchés actions,
09:07 on a des opportunités qui arrivent, qui sont naissantes.
09:10 Donc ça c'est le point important.
09:11 Et sur la partie longue, comment vous expliquez
09:13 que le mouvement ne semble pas s'interrompre ?
09:15 Alors il y a des petites pauses, des accalmies de quelques heures,
09:18 mais c'est vrai que ce qui est impressionnant quand même,
09:20 c'est le côté un peu bulldozer du truc.
09:22 Sur 10 ans, 30 ans, ça ne s'arrête pas.
09:25 Il y a vraiment depuis quelques semaines,
09:27 ça a commencé cet été,
09:29 mais c'est vrai que l'intensification du phénomène
09:31 de la correction sur les parties longues obligataires,
09:33 ces dernières semaines, soulève quand même des interrogations.
09:36 Tout à l'heure, sur les chiffres NFP, justement,
09:38 on a l'Eto'o, on a le 2,30 qui est repassé flat,
09:41 enfin, point important.
09:43 On est repassé à 15 BP entre le 2,10,
09:45 donc plein de choses qui sont intéressantes.
09:47 Sur la partie longue, pourquoi on a une poussée ?
09:49 On n'est plus qu'à 15 BP d'écart entre le 2 ans et le 10 ans.
09:51 On était à -100.
09:53 On est allé à plus de -100 sur l'inversion de la courbe d'Eto'o,
09:55 2 ans, 10 ans aux Etats-Unis.
09:57 Et pour nous, le mouvement principal,
09:59 ça vient du mouvement, on va dire,
10:01 de l'intervention de la Banque centrale du Japon,
10:03 le 28 juillet, où à partir du moment,
10:05 ils disent, ils ont déjà remonté leur fourchette
10:07 d'intervention sur la partie longue à 0,50,
10:09 ils ont dit, on peut aller jusqu'au 1%.
10:11 On a vu quand même les mouvements,
10:13 et c'est un des catalyseurs à la hausse aujourd'hui.
10:15 En tout cas, le deuxième point aussi, c'est...
10:17 - Ce qui se passe au Japon... - Oui.
10:19 - ...se répercute... Non, mais attendez,
10:21 se répercute sur l'ensemble des marchés obligataires mondiaux.
10:24 - C'est le plus gros détenteur aujourd'hui de l'électe américaine.
10:26 Donc, des choses importantes.
10:28 On l'a encore vu il y a 2-3 jours,
10:30 quand l'IN fait 105,20, c'était sur le logical.
10:32 Voilà, il y a des rachats. De l'autre côté, on peut avoir des ventes aussi
10:35 sur la partie bondus-trésor américain.
10:37 Les Chinois, on le voit, achètent beaucoup moins depuis 2 ans, quand même,
10:40 la dette américaine. Donc, c'est peut-être aussi
10:42 en raison du conflit et des tensions sino-américaines.
10:45 Mais voilà, donc il y a vraiment une position sur les flux.
10:47 Et n'oublions pas un point important,
10:49 c'est que sur la dernière trimestre de l'année,
10:51 on a quand même des échéances importantes
10:53 de bondus-trésor. Ça représente pratiquement
10:55 1% des bondus-trésors en circulation.
10:58 Donc, c'est quand même énorme. - Et notre pléthore est coulé.
11:00 - On va rajouter une dégradation de la notation pour le boudin.
11:03 C'est le moins bon des agences, mais il y a plein d'éléments aujourd'hui,
11:06 notamment les flux, aussi la conjoncture avec un atterrissage de l'économie,
11:09 en tout cas, qui est pricé en no-landing aujourd'hui,
11:12 et après les mouvements de la BOJ qui sont quand même importants.
11:15 - Sur le mouvement de la courbe aux Etats-Unis,
11:18 c'est normal de voir. Donc, bear steeping, c'est une correction
11:21 par la partie longue. C'est les taux longs qui montent.
11:24 Quand les taux courts, aujourd'hui, bougent assez peu.
11:26 Le 2 ans reste stable, effectivement, un peu au-dessus de 5%.
11:29 L'autre mouvement qu'on aurait pu avoir,
11:32 c'est ce qu'on appelle le bull steepening.
11:35 C'est-à-dire, c'est une pentification de la courbe,
11:38 mais avec un rallye obligataire sur la partie courte,
11:41 notamment de la courbe, dans l'idée que la fête baisserait cette hausse,
11:44 ce que le marché ne cherche plus à jouer aujourd'hui, visiblement.
11:48 - Non, beaucoup moins. Mais c'est un peu ça, la différence.
11:51 C'est un peu l'histoire différente par rapport à l'année dernière.
11:54 Là, maintenant, c'est plutôt la partie longue de la courbe
11:57 qui fait le mouvement. Déjà, une repentification
12:00 après une inversion aussi notable de la courbe des taux,
12:03 ce n'est pas bon signe. Il faut bien garder en tête que quasiment
12:06 toutes les récessions depuis les années 60 ont vu le même mouvement
12:09 précéder le basculement en récession. C'est généralement le compte-arbours
12:12 avant le vrai basculement en récession, en moyenne.
12:15 Encore une fois, c'est toujours des données historiques.
12:18 Mais ça se repentifie d'à peu près 100 points de base et ça dure
12:21 une repentification. Là, on a fait plus de 60 points de base
12:24 et ça fait 4 mois que ça se repentifie.
12:27 La grosse différence, c'est que ça se repentifie avec des taux
12:30 qui sont globalement plus élevés. Et ça, c'est la moins pire
12:33 des configurations, en réalité, puisque quand c'est l'inverse,
12:36 avec des taux qui ont tendance à baisser, c'est qu'on anticipe
12:39 vraiment quelque chose de pas bon qui arrive sur le cycle économique
12:42 et ça a coïncidé par exemple avec des crises importantes
12:45 comme ce qui avait précédé la bulle TMT, ce qui avait précédé 2008.
12:48 Donc on redoute en réalité, même si scientifiquement ça se discute,
12:51 mais on redoute probablement un enchaînement très négatif
12:54 sur la dette, des défauts, du risque systémique et donc au final,
12:57 cette menace de croissance pendant longtemps assez faible parce qu'on doit
13:00 se désendetter, etc. Là, ça ressemble plus à quelque chose qu'on voit
13:03 dans une récession habituelle. Nous, on prend souvent comme référence
13:06 cette période-là, la fin des années 80 et début 90,
13:09 où on a effectivement ce bear steepening, cette pontification
13:12 à la hausse qui probablement précède
13:15 le freinage de l'économie.
13:18 Maintenant, si on revient sur le mouvement des taux longs,
13:21 c'est vrai que l'analyse, et de dire que ça intègre maintenant
13:24 plus que l'insuffisance de remontée des taux de la Fed,
13:27 c'est probablement le fait qu'on va les maintenir longtemps plus élevés
13:30 et que ça se matérialise dans la partie longue.
13:33 Ça, c'est probablement un volet du questionnement lié aux taux longs
13:36 aux Etats-Unis. Si on regarde juste le pricing, aujourd'hui,
13:39 d'après les fondamentaux, on n'arrive pas à justifier le niveau du 10 ans américain.
13:42 Quand on fait les graphismes,
13:45 on a un taux fondamental qui est plus de 100 points de base en dessous du taux actuel.
13:48 Pour le justifier, il faudrait un dérapage inflationniste.
13:51 En réalité, il ne faut pas juste une persistance de l'inflation,
13:54 il faudrait que l'inflation remonte de 2 points et il faudrait que la Banque Centrale
13:57 relève ses taux de non pas une fois, mais deux fois, pour justifier
14:00 à peu près le niveau actuel. Ce n'est pas complètement improbable.
14:03 Vu l'état actuel, ce n'est pas non plus, sachant que le pétrole
14:06 est en train de corriger, ce n'est pas ce qui se profite immédiatement.
14:09 - Les activations d'inflation du marché ne bougent pas aujourd'hui.
14:12 - C'est pour ça que nous pensons qu'il y a une autre dimension du questionnement des marchés
14:15 qui est reflétée dans les taux longs plus élevés,
14:18 c'est cette absence de consolidation budgétaire dans l'ensemble des pays développés.
14:21 Aux Etats-Unis, on va avoir un déficit plus important que l'année dernière,
14:24 d'après le Congressionnal Budget Office, avec une trajectoire
14:27 qui n'est pas bonne pour les années à venir. On a eu le budget français,
14:30 le budget italien, etc. Et ce n'est pas tant uniquement,
14:33 ça fait longtemps qu'on dépense beaucoup, mais c'est que ça arrive au mauvais moment.
14:36 C'est-à-dire qu'on va devoir émettre beaucoup de dettes,
14:39 alors que les principaux acheteurs de la décennie ont disparu,
14:42 c'était les banques centrales. Et elles réduisent la taille de leur bilan,
14:45 c'est-à-dire qu'elles revendent du papier. Donc il y a un vrai problème
14:48 d'offre et de demande sur le marché obligataire, et ça c'est quelque chose
14:51 qui est un peu plus inquiétant.
14:54 On ne mesure pas le phénomène, les conséquences
14:57 de la réduction de la taille du bilan des banques centrales.
15:00 On va probablement le découvrir avec la séquence actuelle,
15:03 mais on ne mesure pas toutes ces conséquences sur le fonctionnement
15:06 du marché obligataire. - Et quand on est acheteur non-contraint,
15:09 aujourd'hui, on n'est pas intéressé par voir du disant américain
15:12 à près de 5% ? - Si, c'est clairement le cas.
15:15 - C'est quand même, malgré le déficit américain,
15:18 il reste, comme le disait un intervenant cette semaine,
15:21 les Etats-Unis restent quand même au sommet de la pyramide financière mondiale.
15:24 - Evidemment. - C'est-à-dire qu'il y a une dette qui doit être sûre,
15:27 c'est quand même la dette américaine. - On a une vision qui est relativement prudente
15:30 avec l'économie, qu'on pense que l'économie va freiner avec un probable passage
15:33 en récession, donc effectivement c'est tentant de voir ces niveaux
15:36 sur les taux. Maintenant, encore une fois, les risques,
15:39 c'est que cette récession soit plus grave que prévu,
15:42 parce qu'il y a le risque de perdre le contrôle pour les banques centrales,
15:45 c'est-à-dire que le resserrement se fasse par la partie longue de la cour
15:48 normalement à la hausse des taux, et donc au final, on resserre les conditions financières
15:51 beaucoup plus que ce qu'on souhaite, et donc c'est accepter une récession
15:54 plus grave plus tard, mais il y a aussi une dimension plus compliquée
15:57 qui est le risque d'un événement de crédit. Ce qui nous pose problème,
16:00 c'est la vitesse notamment de ce mouvement, avec une telle vitesse,
16:03 il faut bien avoir en tête que les marches obligataires ont baissé
16:06 du fait de la hausse des taux autant que les marchés actions en 2008.
16:09 - 50% de baisse, c'est ça. - Forcément, à un moment ou à un autre,
16:12 quelqu'un risque d'avoir mal quelque part,
16:15 le problème c'est de savoir qui et quand, mais c'est ça qui nous inquiète,
16:18 c'est qu'on peut avoir ce type d'événement,
16:21 en fait on est en train de tester ce qu'on appelle
16:24 le risque d'irréversibilité des politiques monétaires ultra-accommodantes,
16:29 on est en plein dedans justement.
16:32 - Est-ce qu'on peut en sortir ? Après 15 ans de QI, c'était QI infinity,
16:35 je me souviens, QI forever, QI infinity...
16:38 - Exactement, on doit en sortir et on essaye. - On a tous vécu là-dedans pendant des années.
16:41 Le risque pour la stabilité financière, je ne me souviens plus,
16:45 à combien était le taux directeur de la Fed au mois de mars,
16:48 mais ils étaient peut-être 100 points de base plus bas, grosso modo,
16:51 au moment de l'événement SVB, bon bref,
16:54 on est 100 points de base plus haut sur les taux directeurs,
16:57 les taux longs sont quasiment à 5%, donc on est quand même sur des équilibres
17:00 bien supérieurs à ce qu'on connaissait en mars quand SVB a craqué,
17:04 et j'ai l'impression que c'est un risque,
17:07 alors je ne sais pas, le marché y pense, mais on n'a pas l'impression
17:10 que ce risque est aujourd'hui dans le marché.
17:13 - Moi j'aime bien le comparatif, j'ai fait une analyse récente là-dessus,
17:16 sur le moment de l'épisode euro post-choc obligatoire de 87,
17:19 finalement la période contre la verse actuelle peut ressembler un peu à ça,
17:22 finalement vous voyez le choc à l'époque de 87, énorme mouvement,
17:25 ensuite on a d'abord aplatissement, inversion et repentification,
17:30 si vous prenez la partie post-87, donc en gros de 88 jusqu'à 92,
17:34 c'est une période qui englobe toute cette partie inversion et repentification,
17:37 vous avez une phase de récession de 8 mois, correspondant à la guerre du golfe,
17:40 -1,5 sur le pilier américain, donc c'est quand même quelque chose,
17:43 mais le SP500, à partir du moment où ça commence à se repentifier,
17:47 il a pris entre le début et la fin de la repentification 40%,
17:51 parce qu'il a aussi beaucoup baissé en 87, mais on peut aussi dire,
17:53 ce qui s'est passé l'année dernière c'est ça, c'était un krach obligataire,
17:56 beaucoup moins rapide que 87, mais c'était quand même,
17:58 on va dire qu'un krach, mais en tout cas c'était un choc obligataire,
18:01 - Une descente aux enfers !
18:03 - Exactement, et donc ça peut ressembler à ça,
18:05 le gros du stress obligataire qu'on a vécu l'année dernière,
18:07 et finalement on va repentifier, mais moi je ne crois pas au scénario
18:11 de bulles internet ou sub, je pense qu'on a quelque chose
18:13 qui peut plutôt ressembler à la période des années 90,
18:16 quelque chose qui peut constituer, en fait le SP500,
18:18 moi j'ai vraiment l'impression que le top, on l'aurait évidemment,
18:21 mais que le point bas, je pense que ça peut constituer une zone de range,
18:24 très large, comme ça on va varier pendant pas mal de temps,
18:26 avant de sortir par le haut, mais l'histoire d'une vague ABC
18:28 où on aurait A, B et puis un C beaucoup plus profond,
18:30 il y a effectivement eu un dérapage complet,
18:32 c'est-à-dire une récession, les banques centrales qui ne réagissent pas,
18:34 il faut quand même rappeler que ce qu'on a là,
18:36 c'est un réajustement des périodes post-Covid en fait,
18:39 si c'est pour remettre tout le monde en récession,
18:42 alors qu'on avait fait ça pour en sortir, éviter la phase de récession,
18:45 ça ne servait à rien en fait, les banques centrales ne peuvent pas durcir au point
18:49 de ramener l'économie en récession profonde,
18:51 alors qu'on en sort à peine et que ça coûterait à nouveau extrêmement cher
18:55 de ressortir l'économie d'une récession,
18:57 donc mieux vaut réussir le soft landing,
18:59 et c'est pour ça qu'on a discuté de ça l'autre jour,
19:01 il y a presque une obligation de réussir le soft landing.
19:03 - Oui, comme vous dites, elles sont condamnées à réussir le soft landing,
19:06 et oui, mais le risque pour la stabilité financière,
19:08 ce n'est pas forcément un risque qu'elles maîtrisent parfaitement bien,
19:11 SVB, 6 mois avant, même la banque centrale de San Francisco disait
19:16 "tout va bien chez moi, pas de problème",
19:18 et puis boum, ça pète, ah oui, on avait mal surveillé.
19:21 - Mais la réaction est différente maintenant, on réagit très très vite.
19:24 - Oui, évidemment.
19:25 - Je pense que c'est un point fondamental, c'est que la question ne se pose pas,
19:27 c'est que dès lors, et c'est ce qui fait pour moi...
19:29 - Donc l'épisode SVB finalement a été une réassurance pour tout le monde.
19:32 - Les fonds anglais, et aussi en Europe ce qui s'est passé...
19:35 - Et c'est ce qui permet d'avoir aussi des taux longs à ces niveaux-là aujourd'hui,
19:38 c'est-à-dire que le marché short duration se dit "ben finalement s'il y a un problème..."
19:42 - En tout cas c'est ce qui fait à notre sens la différence entre probablement
19:45 un passage en récession normal et les crises très graves qu'on a vécues ces dernières décennies.
19:52 - Arnaud, comment est-ce qu'on explique alors...
19:55 Oui, la résilience des indices actions, alors ça baisse un peu,
19:59 les actifs risqués sont sous pression, c'est ce qu'on dit tous les jours quasiment,
20:03 on connaît la mécanique, le niveau des taux, impact, les valorisations des marchés actions,
20:07 mais là on va finir en hausse finalement quasiment peut-être de 1% ce soir en Europe.
20:12 - Ben écoutez, en fait ça bouge quand même pas mal dans le marché,
20:16 on est en bas des ranges, ce que disait Alexandre,
20:19 mais ça bouge énormément dans les secteurs, vous avez un grand gagnant de l'été, c'est les banques,
20:24 vous avez l'énergie, mais qui a mis beaucoup de volatilité dans les portefeuilles quand même,
20:28 on voit sur les premiers jours du mois d'octobre,
20:31 par contre vous avez beaucoup de valeurs industrielles qui se sont faites attaquer,
20:35 vous avez les valeurs longue en duration, notamment les utilities,
20:39 et à travers aussi parce que vous avez un billet énergie renouvelable qu'on peut développer,
20:43 mais voilà, qui se sont attaquées assez fortement en bourse,
20:46 et vous avez toute la partie staples qui est fortement attaquée,
20:49 que ce soit aux Etats-Unis ou en zone économique européenne,
20:51 donc ça bouge énormément en termes de sectoriel,
20:53 et on en parlait tout à l'heure, les petits témoignages de capitalisation,
20:56 on voit quand même, c'est assez dur, on pèse pratiquement 10% sur l'Europe, sur les small cap.
21:01 - Ce qui est dur c'est de les voir encore baisser,
21:04 c'est-à-dire qu'elles baissent de 10%, pourquoi pas,
21:06 mais je ne sais pas de combien, en fait elles ne montent plus depuis,
21:10 j'arrive même plus à m'en souvenir,
21:12 voir encore ces indices small baissés à Paris et en Europe,
21:17 ça tranche avec le Nasdaq.
21:22 - Les valeurs sont revenues sur les niveaux de quasi 2011,
21:26 donc voilà, on a gommé quand même pas mal de choses sur les petits témoignages de capitalisation,
21:30 nous on le perçoit aujourd'hui comme une reconstitution de primes de risque sur cette classe d'actifs,
21:33 puisque aujourd'hui, vous avez des taux plus élevés,
21:35 c'est des sociétés pour se développer qui ont besoin de se financer,
21:37 c'est des sociétés qui sont quand même un peu plus en dette que les autres,
21:40 moins d'accès au crédit aussi que les grandes capitalisations,
21:43 de facto une prime de risque qui se reconstitue dessus,
21:46 donc une liquidité aussi qui est moins parfaite que sur les grandes capitalisations,
21:49 donc ces points-là nous font dire que c'est ce qui se passe,
21:51 c'est la même chose aujourd'hui que sur la zone émergente,
21:54 et notamment sur la Chine, où on peut se dire que c'est difficilement investissable,
21:57 en tout cas directement sur cette zone-là,
21:59 donc il y a plein de choses qui se passent sur cet univers-là,
22:02 donc il y a beaucoup de mouvements dans le marché intrasectoriel et sur certaines classes d'actifs.
22:07 Alexandre, ça fait longtemps qu'on n'a pas posé cette question,
22:12 mais c'est difficile de savoir si on est en boule ou en bear market.
22:15 Si on regarde le Nasdaq, alors évidemment il n'y a pas photo,
22:17 le Nasdaq 100 il est encore à +35 je crois, du début de l'année,
22:20 le Nasdaq composite doit être à +25, mais le Nasdaq 100 il est à +35,
22:24 et puis si on regarde le S&P, équipondéré, toutes les valeurs ont le même poids,
22:28 là c'est du 0 voire du 0-, même peut-être maintenant,
22:31 les indices small cap, alors là c'est peut-être un bear market absolu,
22:35 enfin d'un marché à l'autre, on n'a pas du tout les mêmes indications.
22:39 Non mais ça peut-être qu'il y a un oeil qui commence à se retourner vers la Chine un petit peu peut-être,
22:43 parce qu'il y a quand même des cycles qui ont été très désynchronisés post-Covid,
22:46 la Chine a eu une période absolument terrible sur ses marchés,
22:49 alors que d'autres marchés étaient à la verticale,
22:51 donc est-ce qu'il n'y a pas aussi un oeil du côté de la Chine,
22:53 où finalement on se dit, bon, ils ont tant souffrance entre les tournevis réglementaires,
22:57 le Covid mal géré, les confinements etc., les guerres commerciales, la géopolitique,
23:03 on commence à avoir des tout petits signaux,
23:05 alors ça arrive d'abord par des signaux qui sont négatifs et moins négatifs qu'avant,
23:08 alors ce commercial, l'exportation qui se replie est moins qu'avant,
23:10 les importations qui se replient moins qu'avant.
23:12 L'appréciation négative.
23:13 Voilà, c'est toujours le négatif, mais un peu moins mauvais,
23:16 et les PMI, ça améliore un tout petit peu,
23:18 donc est-ce que, et en parlant des small,
23:21 est-ce que l'éclaircissement n'est pas aussi, pour certains small, un peu exportatrice,
23:24 si la Chine commence, je ne crois pas à un redémarrage comme ça,
23:27 parce que c'est ce que le marché a déjà joué, en tout cas en Europe, sur le début de l'année,
23:31 mais une stabilisation en bottant un peu large,
23:33 et est-ce que ça ne peut pas du coup être boué pour certaines valeurs,
23:37 peut-être small et/ou industrielles ?
23:40 C'est vrai qu'on a bon ou maux exemples avec Alstom récemment,
23:42 mais globalement, vous regardez, même un indice européen,
23:45 Stock 600 Industries ou autre, on en a parlé ensemble,
23:48 moi je pense que le potentiel de baisse va être de plus en plus limité là-dessus.
23:51 Donc ça devient asymétrique là, ce que vous décrivez sur les small cap, sur les industriels, etc.
23:55 Oui, il me semble que les industries, justement, avec la baisse des matières premières,
23:59 avec l'ajustement complètement, le retour à la normale des tensions logistiques mondiales,
24:03 il n'y en a plus en gros, les tensions post-Covid ont disparu,
24:05 vous avez aussi des pressions sur les salaires qui se font moindres maintenant,
24:08 donc ça c'est un cocktail qui n'est pas mauvais pour les valeurs manufacturières, industrielles,
24:12 donc ça peut-être commencer à se stabiliser par là et repartir un peu par là,
24:15 donc moi c'est un secteur effectivement qu'on est en train de surveiller
24:17 parce qu'il y a aussi des sacrés décaux depuis quelques temps, donc bon,
24:20 - Et même avec une croissance faible sur le plan macro, vous dites la décote de valorisation,
24:24 ou la valorisation de ces secteurs aujourd'hui peut justifier quand même une réappréciation des...
24:30 - Oui, et puis surtout c'est les signaux en amont... - Un re-rating comme on dit.
24:32 - C'est les signaux en amont, encore une fois, c'est les signaux en amont qui semblent intéressants,
24:35 que les matières premières baissent comme ça, oui on peut dire qu'elles s'inquiètent pour le cycle,
24:38 mais comme ça a déjà beaucoup ajusté aussi auparavant sur les valeurs chinoises ou autres,
24:41 et même européennes il y a assez de temps, et allemandes aussi,
24:44 regardez le DAX par exemple, je vais m'arrêter là-dessus, le DAX il est archi résilient,
24:48 alors que c'est typiquement l'indice valeur industrielle tournée vers la Chine et l'Europe,
24:51 et pourtant regardez, après ce rallye monstrueux, il reste à ranger dans ses 25% supérieurs,
24:56 donc si vous le lâchez avec un PMI à 39, il aurait dû le faire depuis un bout de temps,
24:59 s'il le fait pas c'est que probablement on commence à se tourner un petit peu
25:02 vers peut-être le petit redémarrage très progressif de la Chine dans les mois à venir.
25:06 - Benoît, qu'est-ce qui vous marque, comment vous lisez le marché action aujourd'hui,
25:10 enfin les marchés actions, il y a un point sur lequel je veux bien vous entendre,
25:14 aux Etats-Unis le style croissance emporte tout, en Europe on a une sous-performance
25:22 des valeurs de croissance aux 3/4 de cette année 2023.
25:27 - Mais effectivement, et cette polarisation très importante au sein des marchés
25:32 entre différents segments, on avait toujours l'habitude d'opposer Wall Street et Main Street,
25:37 mais on voit qu'au sein de Wall Street il y a plein de choses très très très divergentes,
25:41 on le voit avec les small mid, on le voit aussi à travers les valeurs de croissance
25:45 américaines versus européennes, en réalité ça reflète un questionnement,
25:49 puisque c'est assez extrême, probablement un questionnement sur un véritable changement de régime,
25:53 c'est-à-dire est-ce qu'on change de régime en termes de liquidité,
25:55 est-ce que durablement on va avoir des taux plus élevés, un accès à la liquidité
25:59 qui est un peu plus cher, plus compliqué, etc.
26:01 - De plus en plus de facteurs s'accumulent allant dans ce sens, pour dire les choses,
26:05 c'est pas encore une conclusion définitive ?
26:07 - Oui, je pense que c'est beaucoup trop pour...
26:09 Mais ça se reflète notamment à travers la prime de risque des marchés actions,
26:12 si vous regardez aux Etats-Unis, la prime de risque, on n'en a plus là, elle est à zéro,
26:15 aujourd'hui elle est à zéro, c'est-à-dire que nous dans ces conditions,
26:19 détenir directement des actions alors que vous êtes plus rémunérés par rapport aux taux sans risque,
26:23 ça appelle quand même à une relative prudence, et effectivement cette distorsion
26:27 elle s'explique d'un point de vue purement micro, c'est-à-dire que les plus grosses sociétés,
26:32 elles, elles ont pu en plus emprunter, elles sont largement détéhées à taux fixe,
26:37 sur des niveaux de taux qui étaient très très faibles,
26:39 elles sont extrêmement cash-riches et donc placent ce cash à très court terme,
26:43 qui est rémunéré aujourd'hui à plus de 4%,
26:45 ce que n'ont pas le luxe de faire les small mid-cap notamment,
26:48 et on retrouve ça un peu partout au sein des valeurs de croissance,
26:51 effectivement aux Etats-Unis, la tech pèse très lourd, c'est très cash-riche,
26:55 les 5 GAFAM pèsent 20% de la market cap du S&P 500,
26:59 mais elles détiennent 30% de la liquidité court terme,
27:01 ce qui veut dire que cette rémunération, c'est quasiment des 6 GAFAM monétaires,
27:05 cette rémunération c'est une contribution importante au résultat,
27:07 ce qui n'est pas le cas du reste de la cote,
27:09 et c'est pour ça que vous avez une telle divergence où aux Etats-Unis,
27:12 les valeurs de croissance, du fait de ces boîtes de tech favorisées par cette liquidité,
27:16 elles surperforment de 30% la value, alors que c'est l'inverse,
27:20 ça sous-performe la croissance par rapport à la value en Europe.
27:23 Voilà, pour moi ça reflète, on est à un moment où on n'est pas tous égaux face à l'accès à la liquidité,
27:28 il y a des possibilités de changement de régime qui sont reflétées à travers ces extrêmes de marché,
27:33 tant qu'on n'aura pas la certitude qu'on a changé de régime, je ne suis pas sûr que ça restera comme ça.
27:37 Si on n'anticipe pas un changement de régime, il y aura un moment, un phénomène de retour à la moyenne.
27:41 Qu'est-ce qu'on attend des résultats, parce que ça va être la période clé avec les résultats du 3e trimestre,
27:47 LVMH la semaine prochaine, je crois, mardi, c'est ça,
27:49 et puis les banques américaines vendredi prochain qui ouvriront le bal,
27:53 ça va permettre de redonner peut-être un peu de consistance,
27:55 de crédibilité ou de légitimité aux valorisations de marché,
27:59 avec les nouvelles publications de bénéfices par action,
28:01 et puis les perspectives que les entreprises voudront bien donner aux analystes.
28:05 Ce qu'on voit aujourd'hui, c'est quand même bien, depuis deux mois,
28:07 depuis les publications du 1er semestre, on a des révisions haussières des BPA que sous les Etats-Unis,
28:11 en zone économique européenne.
28:12 Aux Etats-Unis, on attend une croissance des IPS aux alentours de 6% pour cette année, 12 l'année prochaine.
28:17 En zone économique européenne, on est neutre, 0% cette année, à 6%.
28:21 Donc le schéma semble quand même assez sympa en termes de publication et de potentiel de publication.
28:26 On n'attend pas de mauvais résultats sur le T3.
28:31 Par contre, ce qui va être important, ça va être un petit peu comment ils vont guider pour la fin d'année.
28:35 Clairement, on le voit aujourd'hui sur quelques pans de la côte.
28:38 On l'a vu avec des petits accidents, à Lundi, à Saint-Gobain,
28:41 où on a quand même une baisse assez importante sur le marché.
28:43 On a Puma hier. Pourquoi ? Parce que vous avez aujourd'hui les IR qui communiquent souvent.
28:48 Donc Investor Relations, c'est ça ?
28:49 Exactement.
28:50 Est-ce qu'ils ont dit Puma ? Je n'ai pas vu.
28:51 Ils communiquent beaucoup avec les sell-side.
28:54 Ils disent qu'ils revoient un petit peu à la baisse leurs attentes.
28:57 On pilote les anticipations en vue de la période de résultats.
29:00 Mais ça touche un pan de la côte.
29:02 Et le VMI, on va voir un petit peu comment ça se passe.
29:04 Est-ce que le marché reprend un petit peu ? Est-ce que l'Amérique du Nord tient,
29:07 notamment sur la partie spiritueuse qui avait été quand même un peu accidentogène sur le T2 ?
29:12 Et on va voir un petit peu sur toute la partie bancaire qui a eu des révisions assez impressionnantes
29:19 depuis le début de l'année et les majors pétrolières qui ont, pour le coup,
29:22 des révisions assez importantes à la baisse de pratiquement 20%.
29:25 On va voir ce que ça donne parce que, pour le coup, les barils de pétrole à remonté,
29:29 des marges de raffinage vont revenir quand même de façon assez intéressante.
29:32 Vous l'avez vu, un total qui a fait peut-être...
29:34 En termes de communication, ce n'était peut-être pas génial,
29:36 mais en tout cas, a annoncé des programmes de rachat bien plus importants qu'ils s'y attendaient.
29:39 On était à 2 milliards, on pense à 8 milliards.
29:41 Donc c'est quand même assez important et c'est des valeurs qui nous intéressent.
29:44 Et on va voir un petit peu la livraison de publications sur cette typologie de valeur.
29:50 Le luxe, il faut faire attention graphiquement parlant, techniquement parlant ou pas, Alexandre ?
29:54 Le risque, si on devait aller chercher un point un peu extrême, ce serait la zone des 600.
29:58 Ça va me faire le point de départ d'une des vagues du rallye sur la rivière de la Chine
30:02 où on a vraiment jailli à cet endroit-là.
30:04 Donc le risque un peu extrême, c'est 600.
30:06 Et ça donnerait justement probablement, si on allait chercher ce niveau-là,
30:08 qui n'est pas impossible, ça pourrait donner de la valeur aussi à l'Hermès
30:11 qui se rapprocherait des zones plus proches de 2005, ce qui ne serait pas dingue non plus.
30:14 Ça voudrait dire un cas qui revisiterait probablement ces plus bas de mars,
30:17 genre du stress bancaire américain, alors 6800 peut-être un peu en dessous.
30:20 Mais ce qu'on a vu ensemble, c'est qu'après il y a une densité de zones techniques
30:24 et puis après il y a les niveaux de valorisation aussi.
30:26 Parce que finalement le cas, les multiples ont quand même pas mal de grossir.
30:29 On était à plus de 15 fois après le rallye du début d'année.
30:32 On est sous les 13 fois maintenant.
30:33 Si on commence à lâcher vers 6800-6700, ce qui n'est pas impossible,
30:36 vous commencez à taper des valos en dessous de 12 fois.
30:38 C'est-à-dire qu'on est sur des moyennes, je n'ai pas regardé pour l'Europe exactement,
30:41 et pour les Etats-Unis, on revient sur la moyenne 10 ans.
30:43 Donc en Europe, on n'y est pas loin non plus.
30:45 Autant il y a du cash effectivement à côté à 4%, mais vous avez des trous d'air de 20 à 30% sur Deluxe.
30:51 Enfin, j'ai pas Gérard, mais je ne sais pas, il y a Eric qui commence à...
30:55 À grandir. Oui, oui, je comprends.
30:57 Hier, c'était un Gérard pour le coup, sur Rémi Cointreau, on parlait avec vous.
31:02 Et il me disait qu'à moins de 20 sur le PE de Rémi Cointreau pour les estimés de 2023,
31:08 c'est une fois dans la vie que vous voyez Rémi Cointreau à moins de 20 PE.
31:12 Vous confirmez ?
31:14 On va justement regarder hier.
31:16 Ça tournait, on regardait tous, on a tous vu cette info.
31:20 On regardait sur 5 ans, donc on est toujours au-dessus, sur 10 ans on est toujours au-dessus.
31:23 Mais sur la moyenne historique de 20 ans, on retombe à 20 fois de PE.
31:26 Donc en gros, c'est de redire qu'aujourd'hui, il y a une opportunité importante, en tout cas, à regarder.
31:30 En tout cas, c'est des dossiers qu'on redécouvre, qu'on réouvre avec plaisir.
31:34 Et de voir aujourd'hui quand vous avez une baisse de pratiquement 30% du point haut d'avril,
31:39 clairement, post-publi T1, à aujourd'hui, de voir un petit peu ce que ça donne,
31:44 et les valorisations, comme vous le dites, sur Rémi, qui est quand même, en termes de croissance,
31:47 et en termes de niveau de marge, la darling sur la partie spiritueux.
31:51 Le point à souligner, ça va être la publication, je crois qu'il est le 24 octobre.
31:54 Ça va être de voir un petit peu le message qui va être donné,
31:57 on a quand même un peu tous peur, qu'il y ait un profit warning sur Rémi.
32:02 Et c'est ça qu'il va falloir regarder et surveiller.
32:04 Donc on ne touchera pas au dossier avant la publication pour en savoir un peu plus.
32:07 Mais à titre d'exemple, on attend, le consensus attend, une décroissance du chiffre d'affaires
32:11 à -4% et une décroissance de libides à -33%.
32:15 C'est le consensus et l'espace, l'intervalle, excusez-moi, l'écart type, est assez important.
32:20 Donc on regarde, on reprend le dossier en main, et de suivre un petit peu la publication.
32:24 C'est dans la watch list, quoi.
32:25 Exactement.
32:26 Et vous avez bien sûr Rémi, Pernault, Ligeo et d'autres aux Etats-Unis aussi qui sont intéressants.
32:31 Vous avez évoqué le secteur des staples tout à l'heure.
32:33 Alors si on peut regarder ce qui se passe au-delà de Rémi Cointreau,
32:37 mais le secteur food and beverage, comme on dit.
32:39 Là, on a vu, alors ce n'est pas un secteur qui fait formidablement bien cette année, pour dire les choses,
32:45 mais on a vu tout au long de la semaine Coca, Pepsi, c'était des baisses marquées hier,
32:51 Nestlé, Lint en Suisse, etc., qui baissent fort encore aujourd'hui,
32:56 parce que la lutte contre l'obésité est peut-être en train de changer de dimension.
33:00 En tout cas, c'est le lien que moi je veux bien faire, que certains analystes font aujourd'hui.
33:04 On a beaucoup raconté l'histoire des nouveaux traitements contre l'obésité,
33:08 Novo Nordisk étant un groupe fer de lance sur le sujet, c'est une histoire qu'on a beaucoup racontée.
33:14 Et il s'avère que les gens sous traitement aujourd'hui de We Go V, ou d'Ozenpick,
33:19 au-delà de l'effet satiété que ça procure, perdent du poids, ont peut-être moins de risque d'accident cardiaque demain,
33:26 et peut-être, en fonction des études à venir, moins de risque de comorbidité liée à l'obésité.
33:31 Ces gens-là, nous disait hier le patron de Walmart, bah ils achètent moins de cochonneries.
33:35 - Exactement. - Ça c'est moi qui le dit, c'est pas le patron de Walmart qui l'a dit évidemment.
33:39 Et donc il y a tout le secteur qui est en train de stresser sur cette histoire, mais qui est peut-être une révolution majeure.
33:45 - Tout à fait. Clairement, aujourd'hui, le CEO de Walmart a dit, il a pas dit sur les mêmes mots,
33:49 mais ils sont à la recherche de baisses du panier moyen en termes de calories.
33:53 Clairement, donc c'est cela. Donc aujourd'hui, ce qu'on voit, c'est assez simple,
33:57 c'est que vous avez donc une croissance des médicaments de nouveau NerveDisc, Ozenpick,
34:01 pour les raisons que vous avez dites, une croissance de 200% sur les deux dernières années.
34:04 Ce qu'on voit, c'est aujourd'hui, ce que Walmart a dit, c'est une baisse du panier moyen,
34:08 aujourd'hui, dans les magasins Walmart. Parce que beaucoup...
34:12 - Pour les gens sous traitement, et on parle bien de la population qui est sous traitement
34:16 et qui suit ces traitements, c'est des traitements qui permettent de traiter l'obésité comme une maladie chronique.
34:20 C'est pas les coupes fins d'il y a encore quelques années.
34:23 - On parle de Ozenpick, Wegoeat... - Oui, oui, oui, voilà, c'est ça, ça monte.
34:26 C'est une nouvelle classe de traitement qui est en train d'arriver sur le marché.
34:30 - Donc, baisses, ils sont à la recherche de baisses de calories. On a des baisses aujourd'hui de vente marquées
34:35 sur les produits comme PepsiCo, Coca, Nestlé, enfin toutes ces marques-là.
34:39 Ça, c'est impressionnant, et c'est pour nous, en tout cas, on constate que c'est un début de changement de tendance.
34:44 Et on n'en est qu'au début de l'histoire. Et quand on voit le parcours boursier aussi,
34:47 donc on a la sortie, il annonce nos nouveaux hors disques fin juillet,
34:50 et c'est là où on a toutes les Staples, les Coca, les Pepsi qui perdent de quasi 100 %.
34:53 - C'est ça. C'est un peu comme l'IA, chaque GPT qui sort, bah boum, toutes les boîtes de services informatiques
34:58 qui commencent à se casser la gueule parce qu'ils se disent que "ouh là là, le code, ça se fera tout seul", etc.
35:03 Non, mais c'est exactement le même phénomène.
35:04 - Cette tendance de consommation est peut-être plus prenante, en tout cas, et plus compréhensible,
35:08 en tout cas en l'état actuel, pour les marchés financiers, pour nous gérants,
35:11 en termes d'aborder un cas d'investissement sur cette thématique-là, clairement.
35:14 - Et c'est des groupes qui sont prêts à la révolution de la lutte contre l'obésité ?
35:18 Ils ont tous des gammes d'iode, j'imagine ? Le côté malbouffe, ça fait un moment qu'ils traitent le sujet,
35:24 mais visiblement, le marché estime qu'il faut mettre une prime de risque sur le sucre et les calories, quoi.
35:28 - Vous l'avez vu, Coca l'a fait. Vous avez vu Coca Rouge, Light, vous avez parlé dessus,
35:32 mais après, est-ce qu'on a les bienfaits ? Les études encore ne sont pas forcément très avancées,
35:37 mais oui, ils ont fait le travail. Mais pour lutter contre ça, ça va quand même être très difficile, je pense.
35:41 Et aujourd'hui, on le voit quand on a une Nestlé qui passe sous les seins de France Suisse,
35:45 c'est quand même un message important qui est lancé à la communauté.
35:49 - C'est qu'il y a une pression, quoi.
35:50 - Exactement.
35:51 - Et ça donne de l'intérêt au cas d'investissement, sur la base de ces valorisations-là ?
35:56 C'était devenu très cher, quand même.
35:58 - Oui, aujourd'hui, comme je vous l'ai dit, les Staples sont traités pratiquement à 29 fois.
36:02 C'était plus cher que les GAFA. Aujourd'hui, on est revenu à 24 fois sur les Pepsi, sur les Coca.
36:07 McDo n'a pas trop bougé sur l'annonce hier.
36:10 Donc, ce n'est pas toujours, ce n'est pas encore bon marché, malgré une baisse de 16 % sur les marchés.
36:15 En tout cas, en termes de traitement de valorisation et l'observation que l'on fait à l'état actuel,
36:19 à contrario de certains acteurs en zone économique européenne.
36:22 - Moi, le sujet me passionne.
36:24 Il y a des signes au faible d'une révolution. On parle beaucoup de l'IA, de la productivité, etc.
36:28 - C'est un peu le malheur.
36:29 - C'est exact. Et c'est même peut-être plus.
36:31 Un Américain sur deux qui est en situation d'obésité morbide au sens médical du terme, 70 % sur 3,
36:37 tous ces chiffres sont connus. C'est une tendance lourde.
36:40 Et qui même semble se développer dans des pays émergents.
36:43 Le Mexique est touché par l'obésité énormément. La Chine, peut-être, demain, etc.
36:47 Ça pose des questions pour le marché du travail.
36:51 La population active est laminée par les questions de santé aux Etats-Unis depuis des années.
36:55 - Si ça génère des mouvements de marché comme ça, c'est qu'il y a un pot de cul disruptif.
37:00 - Le lien est compliqué. On fait une corrélation entre la baisse des cours de bourse, les déclarations du patron de voileur.
37:05 C'est difficile de quantifier quelle est la prime de risque sur le sucre que le marché est en train de mettre.
37:10 Mais il y a un signal un peu faible derrière ça.
37:13 - On peut raccrocher ça à tout notre discours macro sur le marché du travail, etc.
37:17 C'est un peu comme l'intelligence artificielle et l'impact que ça peut avoir sur les gains de productivité.
37:21 Tout le monde pense maintenant qu'à cause du vieillissement, on aura moins de travailleurs.
37:26 Une population de travail en âge de travail est moins importante.
37:29 Du coup, il y a des pénuries, etc.
37:31 Si on arrive à faire une meilleure productivité grâce à l'intelligence artificielle,
37:35 et on a une force de travail en meilleure santé grâce à ce type de choses,
37:38 ça a un réel impact sur des équilibres macro.
37:41 Si il y a de tels mouvements de marché, c'est que le marché voit quelque chose qui n'est absolument pas négligeable
37:46 et ça a un impact sur des équilibres qui peuvent être importants.
37:49 - Quelle attitude on adopte pour investir aujourd'hui ? Gardez la parole Benoît.
37:55 - D'un point de vue stratégique, on est toujours relativement prudent.
38:00 On pense que la vraie histoire, c'est le freinage substantiel nécessaire de l'économie pour rétablir l'équilibre des prix.
38:05 Après, c'est vrai que d'un point de vue purement tactique, on peut entrevoir un peu de stabilisation.
38:10 Les indices actions sont 8% plus bas par rapport aux points hauts qui ont été faits récemment.
38:15 Paradoxalement, sous l'effet d'un news flow macro qui n'est pas génial.
38:18 La problématique du shutdown, la reprise de paiement aux Etats-Unis sur les pré-étudiants,
38:24 qui n'est pas négligeable, ça pourrait coûter 0,2 points de PIB.
38:27 Le shutdown, on estime que c'est 0,1-0,2 points de PIB par semaine de shutdown.
38:32 Donc on peut imaginer que ce n'est pas négligeable.
38:34 Cet environnement-là peut paradoxalement calmer les hausses de taux,
38:38 ce qui pourrait plaire justement d'un point de vue transitoire au marché actions.
38:42 Mais au-delà de ça, d'un point de vue plus stratégique, on reste relativement prudent.
38:46 Pour cette raison, où ça va être difficile d'éviter de réaliser ce phénomène.
38:49 Vous disiez, prime de risque sur les actions aujourd'hui aux Etats-Unis, c'est 0.
38:52 Voilà, il y a quand même pour nous...
38:53 Est-ce que c'est péril ?
38:54 C'est ça, c'est exposer au marché actions.
38:56 Il y a un freinage économique du cycle devant nous pour 0 prime par rapport aux taux sans risque.
39:00 C'est quand même compliqué.
39:01 Alexandre ?
39:02 Je vais reprendre sur le propos de Benoît.
39:03 C'est vrai que tout à l'heure, on parle de la coupe de taux avec cette repontification.
39:06 On anticipe des chiffres moins bons sur la consommation et des datas qui,
39:10 espérons-le pour la Fed aussi, soient un peu plus cool d'ici la fin de l'année.
39:13 Il y a l'aspect dollar qui faut surveiller de près parce que le dollar,
39:15 il y a eu deux grosses phases.
39:16 Toute l'année dernière, c'était le rallye monstrueux du dollar, valeur refuge, risk-off, etc.
39:21 Plus faiblesse de l'euro, plus faiblesse de la Chine.
39:23 Donc pour moi, le pic force dollar, il était sur le point bas fait de l'euro-dollar à 0,95,
39:27 qui correspond au point bas des marchés actions, etc.
39:30 Rebond derrière un peu trop fort.
39:32 L'Europe qui faiblit ensuite, PMI, etc., qui commence à se contracter.
39:35 Mais pour revoir les 0,95, il va falloir des choses en France et aux Etats-Unis
39:38 qui sont encore plus costeux que ce qu'on a vu cet après-midi.
39:40 Ça, ça paraît peu probable.
39:41 Toutes choses égales.
39:42 Par ailleurs, vous dites la parité.
39:43 Pour l'instant, ce n'est pas un objectif qu'il faut se fixer aujourd'hui en termes d'investissement.
39:46 Pour moi, ce serait vraiment une capitulation de l'euro-dollar à la baisse avant de repartir un peu.
39:50 Et donc, on va surveiller ça aussi pour l'aspect un peu émergent de ces actifs-là
39:53 parce que vous regardez les indices MSCI, Emerging Market ou autres,
39:56 ils sont en plus sur des très gros niveaux techniques.
39:58 C'est-à-dire qu'il y a l'aspect technique qui commence à rentrer en compte.
40:00 Si la Chine se stabilise un peu, que le dollar faiblit un peu, il peut y avoir des trucs sympas à commencer à leur nier sur les émergents.
40:06 Et puis aussi sur l'aspect, on voit aujourd'hui par exemple les métaux.
40:08 L'argent rebondit un peu, l'or rebondit un peu malgré un gros chiffre.
40:11 Et ça, on voit que c'est parce que les taux courts, notamment, ont pas trop, enfin ont piqué, sont retombés,
40:15 que derrière, ça repart un peu sur les métaux.
40:17 Donc, peut-être que le dollar commence à nous donner un petit peu de pivot et ça, c'est à surveiller, je pense.
40:20 On n'a pas refait de top sur le dollar là, je crois, sur cette journée.
40:25 Pour conclure avec vous, sur la philosophie d'investissement aujourd'hui pour vous, Arnaud ?
40:29 Sur un mandat équilibré aujourd'hui, on est notre action, on est sur la partie monétaire, on est surtout sur du short duration.
40:37 Et on ne touche pas trop à Yves, on le voit à l'esprit, disons pas trop.
40:40 Ça a commencé à se réécarter un peu quand même.
40:42 Ouais, un petit peu. Aujourd'hui, c'est cher. Vous avez un rendement à 5,5, vous avez du monétaire à 4.
40:46 Le coup pour un mandat de risque n'est pas là.
40:48 Donc, après, des opportunités sur le stock picking, comme je pense qu'on aura les opportunités.
40:53 Avec les résultats carrés, oui, bien sûr.
40:55 On verra la dispersion que ça peut générer, la séquence de publications qui commence la semaine prochaine.
40:59 LVMH, mardi soir, et puis les banques américaines, vendredi prochain.
41:03 Merci à vous trois d'avoir été les invités de Planète Marché.
41:05 Bernard Pelloyal avec nous, CIO de Natixis Wealth Management,
41:09 Arnaud Morel, directeur de la gestion sous mandat de Promépar Asset Management
41:12 et Alexandre Baradès, chef analyste chez IG.

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