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Regardez Lenglet-Co du 16 octobre 2023 avec François Lenglet.

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00:02 RTL Matin
00:06 Il est 7h37, on vous retrouve François Langley, bonjour. Bonjour à tous. Alors que débute aujourd'hui la conférence sociale,
00:11 où en est-on dans l'évolution des salaires dans notre pays ?
00:14 Écoutez, pour la première fois depuis le début du poussé d'inflation, c'est-à-dire depuis fin 2021,
00:20 les salaires ont rattrapé la hausse des prix. Au second trimestre 2023,
00:24 ce sont les derniers chiffres disponibles, les salaires ont progressé de 4,6% sur un an,
00:30 c'est un tout petit peu au-dessus de l'inflation. Alors bien sûr avec des différences selon les catégories sociales, ouvriers employés
00:36 au supérieur, plus de 5% annuel. En revanche pour les cadres, c'est inférieur,
00:40 3,7% seulement. Et toutes ces données sont hors primes et variables, bien sûr. Alors voilà pour 2023, en 2022 ça donnait quoi ?
00:48 Pas terrible, beaucoup plus maigre. En fait la progression des prix a commencé à dépasser celle des salaires dès la fin 2021,
00:55 et le décalage n'a fait que s'amplifier en 2022.
00:58 Il a fallu presque deux ans pour que les salaires s'ajustent au niveau des prix,
01:03 alors même que l'inflation descendait sensiblement.
01:05 Alors les salariés payés au SMIC, eux, sont restés indexés sur les prix, et même un peu au-delà, ils n'ont donc pas perdu.
01:13 - Alors au total, François, on a perdu combien en pouvoir d'achat ?
01:16 - Je ne parle que du salaire de base, on a perdu entre 0 et 3%.
01:19 Selon la catégorie sociable, les faibles revenus étant mieux préservés, mais plus exposés à l'inflation aussi.
01:26 Mais attention, il faut aussi comptabiliser les primes qui ont complété les rémunérations et les aides gouvernementales, le chèque carburant.
01:33 Quand on prend en compte tout ça, l'INSEE évalue la croissance du pouvoir d'achat à 0 en 2022,
01:40 et un peu plus de 1% en 2023, grâce au dynamisme "retrouver les salaires".
01:45 - Si les salaires ont globalement moins augmenté que les prix, qui a profité de l'inflation du coup ?
01:50 - Les entreprises, qui s'en sont mieux sorties que les salariés.
01:53 Au deuxième trimestre 2023 toujours, les marges ont atteint 33,2% de la valeur ajoutée, c'est-à-dire de l'activité de l'entreprise.
02:00 C'est un niveau élevé, qui est supérieur à celui de l'avant-Covid.
02:04 Il est comparable à celui de 2007, avant la grande crise financière.
02:09 - Mais ça veut dire, François, que les entreprises se sont sucrées, si vous m'autorisez l'expression ?
02:12 - Oui, alors c'est un chiffre qui est une moyenne, qui dissimule des situations assez disparates selon les secteurs.
02:18 Mais il y a des secteurs où les marges ont particulièrement augmenté.
02:21 - Oui. - L'agroalimentaire, l'énergie, les transports, en particulier l'aérien.
02:25 Vous remarquerez que ce sont justement des secteurs où les prix ont augmenté.
02:29 En clair, l'augmentation des prix provient largement de la hausse des marges bénéficiaires des entreprises.
02:35 C'est ça le point clé. C'est une bizarrerie totale par rapport aux crises inflationnistes qu'on avait connues dans les années 70,
02:41 où c'était les marges qui avaient trinqué, alors que les salariés s'en étaient bien sortis.
02:46 Donc si je vous suis, aujourd'hui ce sont les salariés qui payent la facture de la crise inflationniste post-Covid.
02:51 - En partie c'est vrai, mais il y a une autre victime qu'on oublie, elle a épongé une bonne partie du coût.
02:57 - J'ai une petite idée.
02:58 - Le contribuable, qui a payé les dizaines de milliards d'euros des boucliers tarifaires pour l'énergie.
03:03 Un peu le salarié, beaucoup le contribuable, ce sont eux qui ont payé pour l'inflation,
03:07 alors que les entreprises s'en sont bien mieux sorties.
03:09 - Merci beaucoup François Langley, à demain.
03:11 [SILENCE]

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