SMART JOB - Enthousiasmez-vous même dans les crises !

  • l’année dernière
Pierre Gattaz, ancien président du MEDEF et dirigeant de Radiall, publie un essai intitulé “Enthousiasmez-vous !” Et comme son titre l’indique, l’ouvrage est un plaidoyer pour l’esprit d’entreprise, la prise de risques, et l’optimisme. Grand Entretien.

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00:00 [Musique]
00:12 Le Cercle IRACH, aujourd'hui un grand entretien avec Pierre Gattaz.
00:16 Alors il est toujours à la tête d'une très belle ETI radiale et l'ancien président du MEDEF est engagé,
00:22 on va en parler avec lui, dans un projet à la fois presque philosophique, littéraire, environnemental dans le Nubéron
00:30 et ça c'est sa deuxième partie de vie, ça se passe plutôt le week-end.
00:33 Et ce livre "Enthousiasmez-vous, ce que la vie m'a appris et que je voudrais partager avec vous", édition du Rocher, le livre vient de sortir.
00:42 Pierre Gattaz, on est très heureux de vous accueillir.
00:44 Je riais en disant mais je pensais pouvoir arriver avec un sécateur, un chapeau et un tablier de vigneron.
00:48 Vous êtes toujours à la tête de Radial, toujours un chef d'entreprise, engagé.
00:53 Comment vous la regardez notre société ? La loi plein emploi vient d'être votée, le Sénat et l'Assemblée a validé le texte.
01:03 On va partir vers une nouvelle institution, France Travaille. Ça va dans le bon sens ?
01:10 Ça va dans le bon sens, je veux dire, j'ai vu la France se réformer économiquement depuis une dizaine d'années
01:16 et c'est pour ça que j'ai écrit ce livre "Enthousiasmez-vous".
01:18 La France est passée de 10% de chômage, 11% à 7% des réformes fiscales et sociales ont été menées et ont été menées par un gouvernement socialiste.
01:27 J'ai déjà délinéé, Hollande Valls, vous les remerciez.
01:29 Oui, je le rends hommage, surtout à Manuel Valls parce qu'il a eu le courage de faire des réformes impopulaires.
01:35 Politique de l'offre.
01:36 Politique de l'offre, des réformes fiscales, le taux de dièse est passé de 33% à 21%, il a fait les réformes, la loi El Khomri de simplification du code du travail.
01:44 Ce sont des réformes importantes qui ont été poursuivies par Emmanuel Macron.
01:47 J'ai vu l'image de la France changer à l'international, j'ai vu des investisseurs français, étrangers revenir en France et surtout que le chômage est passé à 7%.
01:57 L'apprentissage, quand je suis arrivé au MEDEF, était autour de 200 000 par an, très faible en 2013, on est monté à 700 000, 800 000.
02:05 Donc je trouve qu'il y a des très très bons côtés et c'est pour ça que je me dis "Enthousiasmons-nous" parce que la France est en train de se redresser économiquement.
02:11 Il y a encore des réformes à faire mais au moins sur le plan économique, il se passe des choses depuis une dizaine d'années.
02:18 Et vous savez l'économie, quand l'économie marche, quand l'entreprise marche, quand les patrons sont motivés, on peut espérer qu'il y a du bien-être supplémentaire à nos compatriotes,
02:27 qu'il y a de la richesse qui va se créer et puis l'environnement.
02:30 Quand l'économie fonctionne, le social et l'environnemental peuvent être plus faciles et peuvent avancer dans le bon sens.
02:38 - Vous avez fait un travail de vie, puisque je l'évoquais, radial et puis en même temps cet engagement, vraiment cet engagement dans le Luberon pour créer un lieu de réflexion autour de la nature.
02:48 Vous étiez l'homme au PINS, on vous a brocardé avec le PINS, vous ne le regrettez pas ?
02:54 - J'en suis très fier. Vous savez, quand on est président du MEDEF, il faut savoir ce qu'on veut.
02:59 Moi, j'y suis allé pour la France, pour les entreprises. J'ai envoyé un gouvernement socialiste qui au tout début avait des mesures qui étaient très très difficiles pour tout le monde.
03:07 J'aime pas la finance, j'aime pas les banques, j'aime rien.
03:10 - J'aime pas les patrons, globalement.
03:11 - Et en fait, ça s'est beaucoup mieux passé que ce qui était prévu.
03:14 Et je me dis, il a fallu convaincre ce gouvernement et les médias et la politique de dire on peut créer un million d'emplois.
03:20 C'est pour ça que j'ai lancé ce projet, parce que c'était au-delà d'un PINS.
03:24 Et en fait, on a fini par créer ce million d'emplois, puisqu'entre janvier 2014 et décembre 2019, j'ai mesuré avec les chiffres de l'UNC, il y a eu un million d'emplois créés.
03:32 Donc, quand on me pose la question, est-ce que vous le referiez ?
03:34 Oui, je le referais. Mais oui, bien sûr. Alors, bien sûr, vous êtes brocardé, mais vous savez, il faut aussi de temps en temps accepter d'être impopulaire.
03:41 Moi, j'étais pas là pour ma popularité. J'y ai été pour la France et pour le pays.
03:45 Et je suis très content de voir qu'on peut espérer le plein emploi en France. On peut espérer le plein emploi en France.
03:52 - 7.1, le chômage se stabilise, il ne baisse plus. On est dans une situation...
03:57 Et d'ailleurs, vous évoquez une anecdote que je trouve très intéressante, c'est l'ouverture des écoutilles d'Arnaud Montebourg.
04:05 Vous lui dites, vous racontez dans le livre, "Moi, oui, j'ai ouvert une entreprise au Mexique avec 1 000 salariés."
04:11 Il vous dit "Mais comment ça ? Vous tuez l'emploi en France pour créer la boîte au Mexique ?"
04:15 Et vous lui répondez "En fait, j'ai sauvé ma boîte."
04:18 - J'ai sauvé ma boîte parce qu'en effet, j'ai plein de petites anecdotes sur les députés, sur les ministres que j'ai côtoyés, souvent bienveillants d'ailleurs.
04:24 Mais Arnaud Montebourg me disant "Vous avez créé 1 000 emplois au Mexique, vous avez délocalisé sauvagement."
04:30 Mais je lui ai répondu "Monsieur le ministre, pas du tout. Les 1 000 emplois au Mexique m'ont permis de créer 300 emplois en France."
04:37 "Parce que j'ai pris des parts de marché, parce que j'ai augmenté mon chiffre d'affaires aux Etats-Unis, notamment avec Boeing et tous ses fournisseurs."
04:43 "Et en fait, notre chiffre d'affaires a augmenté, nos profits ont augmenté, et je les investis en majorité en France d'ailleurs, dans un outil industriel."
04:50 "Et on s'est positionnés de plus en plus sur l'excellence française, sur l'excellence des composants électroniques."
04:55 - Vous l'avez dans la poche ? - Je l'ai dans ma poche.
04:57 - Je sais que je vous ai souvent interviewé, et vous avez souvent ce petit... C'est ça que vous faites, vous fabriquez entre autres...
05:01 - C'est un composant électronique qui est fait, celui-ci est fabriqué à Châteauneau, je suis le premier employeur de Châteauneau, en André-Loire.
05:07 Et en effet, c'est un produit qui permet de connecter des câbles, des câbles optiques, des câbles coaxiaux.
05:13 C'est monté dans les avions, c'est monté dans beaucoup de systèmes, et c'est l'excellence française.
05:17 Il y a une quinzaine de technologies, c'est de la conception, de la création de l'investissement français.
05:23 Et je montre aussi dans ce livre, ma plus grande fierté, c'est d'avoir gardé mes quatre usines en France depuis 30 ans,
05:29 d'en avoir rajouté une cinquième, et d'exporter, c'est un peu un modèle allemand si vous voulez,
05:33 c'est-à-dire en fait, on concentre l'excellence en France, et on exporte en utilisant des sites low-cost.
05:39 Mais ces sites low-cost ne vont pas contre l'emploi français, ils permettent de gagner des parts de marché.
05:44 - Oui, une forme de qualité finalement de l'industrie française, très concentrée, très spécialisée, et ensuite d'un développement.
05:49 - Oui, et c'est pour ça qu'il faut s'enthousiasmer, parce que je crois que nos politiques à gauche et à droite
05:53 ont commencé à comprendre le rôle de l'industrie aussi, qu'on crée de l'exportation, qu'on crée des emplois,
05:59 et que les usines sont dans les territoires, dans la ruralité.
06:02 Donc 40 ans, je dirais, de désindustrialisation du pays, c'est un scandale absolu.
06:06 C'est pour ça que, quand je suis allé au Medef, et que mes pères m'ont élu, j'étais sur ce combat,
06:12 qui était une colère sourde, que j'ai toujours d'ailleurs, mais je constate que des choses ont été faites et qu'on nous a écoutés.
06:18 - Et c'est vrai que l'entreprise et l'entrepreneur, je trouvais, mieux acceptés, mieux intégrés, mieux écoutés,
06:24 qu'à une certaine époque où la CGT venait vous déposer votre compteur électrique ou vous manifestiez devant votre maison.
06:29 - Mais exactement, je crois que le terme "entrepreneur" est très intéressant parce qu'il est accepté par tous, à gauche et à droite.
06:34 D'ailleurs, j'ai croisé l'ancien secrétaire de la force ouvrière, Jean-Claude Mailly,
06:39 qui n'était pas forcément l'un des plus simples comme partenaire social, mais qui m'a dit il y a quelques mois "je suis entrepreneur".
06:45 J'étais entrepreneur, Jean-Claude, je suis entrepreneur. Et ça c'est remarquable, c'est vrai que l'entreprise et l'entrepreneur,
06:51 je crois, et ça me fait partie des bonnes choses de ce pays, c'est que ça y est, je crois que de plus en plus de jeunes veulent devenir entrepreneurs,
06:58 une majorité d'entre eux d'ailleurs, avant ils voulaient souvent être fonctionnaires.
07:01 Et puis en effet, l'entreprise est quand même une communauté humaine qui a été beaucoup acceptée, vous voyez, pendant le Covid aussi.
07:07 C'est un refuge, c'est un endroit où il y a...
07:10 - On voulait revenir, et les jeunes notamment, on voulait vite travailler.
07:12 - Les jeunes veulent revenir dans l'entreprise, absolument.
07:14 - Justement, vous me faites la transition, il s'est quand même passé depuis le Covid, une accélération.
07:17 Les choses existaient avant, mais le Covid a tout accéléré. Télétravail, semaine des quatre jours.
07:23 - Oui.
07:25 - La personne qui va vous précéder va nous parler d'un livre en nous disant que c'est formidable.
07:28 L'envie de ne plus avoir CDI, l'envie d'être indépendant.
07:32 Je voudrais vous faire écouter quelqu'un que vous connaissez fort bien. C'est Nicolas Sarkozy, l'ancien président de la République.
07:37 Il était invité sur notre antenne à Marseille, dans le cadre de l'UP13, donc le patronat marseillais que vous connaissez fort bien, puisque vous êtes dans le Luberon.
07:46 - J'y étais.
07:47 - Écoutez ce que disait Nicolas Sarkozy. Alors je ne sais pas quelle était votre réaction, on n'a pas le plan de coupe dans la salle,
07:51 mais écoutez ce qu'il disait sur le télétravail. Je voudrais savoir, vous, si ça correspond à vos valeurs. Écoutez-le.
07:58 - Moi, je trouve que le télétravail, c'est de la télé, c'est pas du travail. Mais bon, je suis démodé. C'est ce que vous voulez.
08:05 C'est pareil. Il y avait des gens qui expliquaient que les 35 heures, c'était encore trop, qu'il fallait les 32. Et pourquoi pas les 28 pendant qu'on y est ?
08:13 Le problème est très simple. L'homme est fait pour deux choses. L'homme, la femme, l'être humain. Pour aimer et pour travailler.
08:24 Pour travailler et pour aimer. Il ne faut pas opposer les deux. On n'oppose pas la famille et le travail. Il faut aimer travailler.
08:33 Ce qui fait la grandeur de l'humanité, c'est que nos vies durent le temps d'un timbre poste. Et pourtant, tous les matins, il y a des gens comme vous qui se lèvent
08:41 et qui veulent bâtir, qui veulent construire, qui voient grand. C'est ça, le message qui doit être le vôtre.
08:48 - Un brin boomer, quand même, Nicolas Sarkozy. Vous avez sourire, je peux le dire.
08:53 - Deux choses. Là où je suis complètement d'accord avec lui, c'est le travail. Il faut que le travail soit réhabilité en France et il est en train d'être réhabilité.
09:01 - Aimer et travailler. - Aimer et travailler. Travailler, c'est quoi ? C'est aussi, au fur et à mesure que nous allons aller vers le plein emploi,
09:06 le rapport de force va être inversé et va être au profit de nos salariés et de nos collaborateurs. Il faudra être attractif. Il faudra faire des tas de choses pour embaucher nos salariés.
09:14 - Télétravail, c'est la télé, Pierre Gattaz. - Par contre, sur le deuxième sujet du télétravail, je ne suis pas tout à fait d'accord avec Nicolas Sarkozy.
09:20 Je pense que c'est de nouveau une question d'éviter les extrêmes. 100% de télétravail, pour moi, c'est une hérésie. Il faut voir les gens, il faut sentir nos collègues, nos partenaires, nos clients, nos patrons, etc.
09:31 C'est très important. C'est une communauté humaine. 0% de télétravail, je pense que c'est aussi une hérésie. Alors, ça dépend. Quand vous êtes à l'usine, vous ne faites pas de télétravail.
09:39 - Mais c'est le cas des personnes qui travaillent sur vos sites. - Moi, dans mes ouvriers, etc., ne sont pas en télétravail.
09:46 Ça concerne les cadres. Et en région parisienne, où parfois, ils ont une heure et demie de voiture ou d'embouteillage, etc., moi, je fais des choses qui sont mesurées.
09:55 C'est-à-dire qu'on fait 2-3 jours de télétravail. Ça dépend des sites. En général, c'est pour les cadres et c'est pour le siège.
10:00 - Il est un peu à côté de la plaque, là, quand même, Nicolas Sarkozy. - Ecoutez, ça fait partie des postures de Nicolas Sarkozy.
10:05 Moi, je pense qu'il faut surtout ne pas imposer les choses. Je crois que c'est ça, la réaction. C'est qu'il y a des entreprises qui peuvent se permettre d'aller au 4 jours.
10:14 Bravo ! Ils peuvent faire du télétravail à 70%. Pourquoi pas ? Mais après, il faut regarder quel est le business model de chaque entreprise.
10:22 Je connais des patrons qui ont dit « C'est génial, je suis au 4 jours. Eh bien, ça marche ». Mais tant mieux ! Tant mieux !
10:27 Moi, je ne pourrais pas le faire facilement à Régal parce que j'ai besoin du vendredi et parce que j'ai aussi, pour faire des petits connecteurs comme ça, des gens qui sont soumis sous microscope, etc.
10:36 C'est compliqué. Donc, les faire déjà bosser 8 heures par jour, c'est compliqué. 10 heures ou 11 heures par jour, c'est encore plus compliqué.
10:43 Donc, vous voyez, ça dépend vraiment. Moi, ce que je crois, c'est qu'il faut laisser les chefs d'entreprise avec leurs collaborateurs décider de ce qui est bien pour eux.
10:50 Et surtout qu'on n'ait pas de loi qui nous arrive sur la tête comme les 35 heures.
10:54 Justement, il y a un autre élément. C'était les 35 heures. 35, 32, puisque vous avez entendu son analyse.
11:00 La semaine des 4 jours, puisqu'il ne le dit pas comme ça, ça nous amène à la semaine des 32 heures. On va jusqu'où comme ça ?
11:06 Mais l'hérésie des 35 heures françaises s'est imposée du haut. C'est ça l'hérésie. Moi, j'étais furibard, si vous voulez.
11:13 Le patronat était furibard de l'époque. D'ailleurs, le président du MEDEF a démissionné le lendemain.
11:17 Mais ce n'est pas ça. C'est l'inverse de ce qu'on fait dans nos boîtes. Dans nos boîtes, on écoute les gens.
11:21 On écoute nos ouvriers, nos ingénieurs la plupart du temps. C'est de la qualité totale. C'est du management participatif.
11:26 Le lean management dont vous parlez dans le livre, c'est important.
11:28 J'en parle beaucoup et je voudrais qu'on transpose ça dans la sphère publique. Parce que c'est ça le problème, à mon avis.
11:34 On ne fait pas assez confiance aux fonctionnaires de base qui voient... Les infirmières voient des problèmes toute la journée.
11:40 Les médecins voient des problèmes toute la journée.
11:41 Et c'est l'ARS qui décide.
11:42 Mais c'est le top down. En fait, il y a quelqu'un qui va décider du haut. Et on leur met une structure de gestionnaire sur le côté qui est énorme.
11:48 Donc je dis, inspirez-vous de ce qu'on fait dans les entreprises. Et donc, je pense que les gens ne veulent pas travailler 35 heures ou 28 ou 32.
11:56 C'est le chef d'entreprise avec ses équipes qui doit décider que son business model marche avec 30 heures.
12:01 Tant mieux, bravo ! Ce n'est pas mon business model à moi par contre.
12:05 Ça veut dire quand même qu'il faut une capacité d'ouverture, d'écoute et de qualité du dialogue.
12:11 Je ne parle pas du dialogue social, même du dialogue dans l'entreprise.
12:13 Ce n'est pas vrai partout.
12:14 Oui, c'est fondamental. Moi je crois beaucoup et je parle beaucoup de management moderne, participatif.
12:18 Je crois que quand on veut aller loin, on ménage sa monture. Sa monture, c'est son équipage.
12:23 Et quand on traite bien son équipage dans les périodes de croissance, quand il y a des crises, j'en ai pris 4 à Radial,
12:28 l'équipage est resserré souvent derrière le capitaine et veut conserver l'outil de travail et donc le bateau.
12:34 C'est ça en fait la vie. C'est une formidable communauté humaine.
12:37 Donc en France, on l'a vu beaucoup sous l'angle de la lutte des classes.
12:40 On a beaucoup politisé l'entreprise, l'économie depuis 40 ans. C'est insupportable.
12:44 Ça peut évoluer.
12:46 C'est en train d'évoluer. Et franchement, c'est en train d'évoluer.
12:49 L'image de l'entreprise s'est redressée. L'image des patrons, surtout les plus petits patrons, s'est beaucoup redressée.
12:55 La crise Covid a joué beaucoup.
12:57 Et on voit bien que ces entreprises sont des arbres de paix aujourd'hui parce qu'il n'y a pas de politique dedans.
13:01 Et je trouve que ça va vraiment dans le bon sens. Je trouve que la France va vraiment dans le bon sens.
13:05 J'invite tous ceux qui nous regardent à lire ce livre parce qu'effectivement, c'est un mélange d'analyses et d'anecdotes parfois croustillantes
13:11 dans votre parcours de patron du Medef et de chef d'entreprise, mais aussi de patron du Medef dans cette relation aux politiques.
13:16 Quand même, d'un point de vue très macro, on a le sentiment aujourd'hui qu'il y a une vraie révolution du travail.
13:22 De la manière dont le citoyen, le français, puisqu'on est en France, regarde le travail et l'intérêt qu'il y porte.
13:29 On voit un désengagement de sa relation au travail. Ça, vous le ressentez ?
13:33 Je le ressens, surtout dans les nouvelles générations qui ont passé le Covid.
13:36 Beaucoup de nos compatriotes, nous compris d'ailleurs, ont été payés pendant quelques semaines, quelques mois à rien faire.
13:42 Pour certains d'entre nous. Et après, c'est dur de revenir au travail le lundi matin à 8h.
13:47 Donc en fait, on a vu ça dans tous les pays du monde. Il y a eu la grande démission aux Etats-Unis.
13:53 Donc je crois qu'en effet, c'était un petit peu conjoncturel. Structurellement, je pense que c'est bien que les gens s'épanouissent au travail.
13:59 Si les gens sont heureux au travail, arrivent avec le sourire le matin, c'est gagné.
14:03 Et je pense qu'avec le plein emploi, les gens pourront sélectionner leur métier, leur patron, leur entreprise.
14:09 Vous savez, à Londres, ils ont 2% de chômage. Celui qui n'est pas content dans son restaurant ou dans son martabac, il traverse la rue et il va se faire embaucher.
14:16 Ça me fait penser à une petite phrase, ça vous vous rappelez ? Traverse la rue, tu trouveras un emploi.
14:19 Je dirais que c'est le plein emploi, ça. Alors après, quand vous êtes à 7%, ce n'est pas encore aussi facile que ça.
14:23 Mais vous savez, tous les patrons aujourd'hui cherchaient, il y a quelques mois, beaucoup de monde.
14:28 Aujourd'hui, je pense qu'avec la géopolitique, la nervosité, il va peut-être y avoir quelques mois un peu compliqués.
14:33 Mais je pense que la France a des atouts pour résister à cette crise passagère.
14:38 Patrick Martin, nouveau patron du Medef, opposé à l'index senior, juste pour totalement opposer, alors qu'il y a un vrai sujet sur les seniors.
14:47 Et puis, il y a la renégociation de l'assurance chômage. Vous êtes aux manettes, vous seriez aux manettes.
14:51 Vous dites qu'il faut de nouveau une réforme pour réduire encore un peu plus les durées.
14:55 Vous savez, le prême qu'on a, c'est un peu le coût du travail. Excusez-moi, mais je reviens sur quelque chose qui...
14:59 Quand vous donnez 100 euros net à quelqu'un, 100 euros net dans sa poche, ça nous coûte 200 euros aux entreprises.
15:04 Bon, on est champion du monde de l'ECDE, des pays de l'ECDE sur le sujet.
15:08 Donc il faut faire aussi bien, le modèle social il est généreux en France, on le sait tous, en dépensant moins.
15:13 Et de nouveau, vous avez un problème de management de la retraite, de l'assurance chômage et du bloc de la sécurité sociale.
15:20 Je ne dis pas qu'il faut enlever encore une fois des droits, mais ceci étant dit, sur les retraites, c'est normal qu'on travaille plus.
15:25 Parce que l'ensemble des pays européens ont bien compris qu'on allait vieillir de plus en plus, enfin, vivre de plus en plus vieux.
15:32 Il faut continuer, 64 ans, pourquoi pas, à mon avis c'est une étape.
15:35 L'assurance chômage, en effet, on a été très généreux. Très généreux.
15:38 Bon, il y a eu deux réformes, je ne sais pas si elles sont suffisantes ou pas.
15:41 Et puis vous avez le bloc de la sécurité sociale qu'il faut mieux gérer.
15:44 Et là, je reviens sur mes idées.
15:46 De telle façon, ce que je propose dans mon bouquin, c'est que pour baisser un peu ce coût du travail,
15:50 et redonner surtout du pouvoir d'achat aux gens, parce que moi ce que je veux, ce sont des gens en effet qui ont besoin de pouvoir d'achat.
15:57 Donc je dis, réduisons de 10% ou de 20% ces charges sociales et donnons la grande majorité à nos salariés.
16:04 La grande majorité de ces économies.
16:06 Et on le ferait ensemble avec les partenaires sociaux.
16:08 J'adorerais qu'on se mette autour d'une table pour faire ça ensemble.
16:11 Merci Pierre Gattaz, à la tête de Radial, d'une très belle ETI qui se développe,
16:17 et puis engagée dans ce projet dans le Luberon, à la fois de culture et aussi d'accueil et de rencontres littéraires et philosophiques.
16:25 Pierre Gattaz, enthousiasmez-vous, dernier livre, édition du Rocher.
16:29 Merci d'avoir fait un détour par le studio de Smart Jobs, c'est un vrai plaisir de vous accueillir Pierre Gattaz.
16:33 Merci beaucoup, et réciproque. Merci infiniment.
16:35 La suite de notre programme Fenêtre sur l'emploi.
16:37 Tiens, tiens, tiens, on parle de la semaine des 4 jours.
16:38 Bon, on ne va pas être dépaysé, on accueille justement un auteur qui porte cette semaine des 4 jours et qui nous explique pourquoi c'est important.

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