Le debrief de la table ronde Doc en Stock à la Sofcot 2023 sur le développement durable au bloc. Les 3 000 établissements de santé, hôpitaux, cliniques, etc, sont des mastodontes énergivores : lumières allumées nuit et jour toute l’année, grands consommateurs d’équipements à usage unique. Résultat, presque les deux tiers des 46 millions de tonnes équivalent CO2 émis par le secteur de la santé par an concernent les achats (médicaments, dispositifs médicaux, alimentation, énergie) pour une dépense de 25 milliards d’euros. C’est 8% du total national d’émission de CO2. C’est gigantesque, et clairement, les blocs opératoires sont de véritables usines à déchets, avec presque un tiers du total des déchets d’un CHU à eux tout seul, avec multitude de matériel à usage unique, gaz anesthésiques et pléthore de détritus non valorisés… Comment améliorer tout ça, on en parle avec le Pr Stéphanie Pannier, cheffe de service d’orthopédie pédiatrique à Necker, le Dr Sharon Abihssira, chef de clinique, chir ortho, membre du CJO et le Dr Valérie Dumaine, chir ortho à Cochin, membre de la commission développement durable du CNP, toutes les 3 sont pleine de bonne volonté, mais expriment un besoin d’action collective, des décisions globales, et justement nous avons avec nous le Pr Patrick Pessaux, chir digestif, chef de service au CHU de Strasbourg, mais aussi très engagé sur ces questions depuis 2017, au point qu’il multiplie les casquettes et les responsabilités sur le sujet... Alors c’est quand le bloc vert ?
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NewsTranscription
00:00 Opérer des carbonés, c'est possible.
00:03 Alors net zéro, je pense qu'aujourd'hui c'est illusoire,
00:06 mais on peut faire des efforts au quotidien à titre personnel
00:11 pour réduire notre empreinte carbone,
00:14 notamment sur le choix des packs qu'on utilise,
00:18 le traitement de nos déchets et les techniques opératoires
00:21 en fonction des instruments qu'on utilise ou pas.
00:23 Dans ma pratique à moi, pour opérer des carbonés en charge de la main,
00:26 c'est plutôt le choix des déchets,
00:28 mais pour opérer des carbonés en chirurgie de la main,
00:30 c'est probablement plus facile que dans les chirurgies de tumeur
00:32 où ça sonne beaucoup,
00:33 donc moi je fais très attention aux déchets, à mes poubelles.
00:37 Je fais très attention à ce que je demande à la ponceuse
00:40 et je demande toujours la même chose,
00:42 soit en début d'intervention, parce que je sais déjà que c'est réglementé,
00:45 soit en fin d'intervention, le maximum, le plus à la fin possible
00:48 pour justement diminuer les trois pansements qu'elle va me sortir
00:53 ou les quatre fils parce que personne ne l'a demandé et tout.
00:56 Je choisis des lames de bistouri non jetables, mais à monter,
01:01 donc à une toute petite échelle, on peut déjà faire quelques petits progrès.
01:05 100% des carbonés, ça ne va pas se faire du jour au lendemain,
01:08 mais en effet, il y a beaucoup de choses qui peuvent se mettre en place
01:12 de façon individuelle, à l'échelle d'une équipe, au niveau institutionnel
01:17 et puis il y a une vraie prise de conscience et une motivation
01:21 d'entraîner au niveau national avec des changements de réglementation.
01:25 qui vont nous aider.
01:27 Au niveau du quotidien, on a commencé par le tri au niveau des déchets.
01:31 On a commencé par le métal, puis maintenant on a les cinq filières qui sont triées.
01:35 Gestion des stocks pour éviter les périmés,
01:41 gestion de sortie du matériel au bloc opératoire pour éviter le gaspillage,
01:48 tri avec la formation sur les daceries,
01:52 mais aussi un peu dehors de notre bloc,
01:55 le circuit ambulatoire, changement de collation avec de nouveau de la vaisselle.
02:03 Il y a beaucoup de choses qui se sont mises en place
02:06 et on a commencé comme beaucoup par les déchets.
02:09 On s'est rendu compte quand même de l'enjeu qui était là
02:13 et de la prise de conscience de l'ensemble des professionnels
02:15 et qui a une envie d'avancer.
02:17 Et puis je crois la conclusion de se dire un peu comment commencer,
02:22 trouver un groupe, une communauté, faire un état des lieux,
02:26 ne pas commencer de la feuille blanche, repartir d'expérience d'autres
02:30 et à partir de là monter la mayonnaise si je puis dire,
02:34 chacun se ralliant à cette communauté.
02:37 Oui, c'est possible. C'est difficile, mais c'est possible.
02:42 Le chemin est en train de commencer, il va être long, empiré, mais on va y arriver.
02:49 Décarboner complètement, je ne sais pas si ce sera possible un jour,
02:53 mais on va dire que tous les corps de métier sont conscients au niveau écologique
02:58 des progrès qu'on doit faire parce qu'on est des gros poll over.
03:01 Et toutes les démarches sont amorcées, donc à nous de continuer
03:05 et de mettre en place les choses avec les équipes de bloc opératoire.
03:09 Je crois que la chose la plus facile à faire ou à mettre en place,
03:14 en tout cas c'est certainement d'agir sur les déchets.
03:17 Les blocs opératoires sont les gros pourvoyeurs de déchets dans un hôpital
03:22 et c'est très pollueur. Donc commencer par les déchets, c'est un bon début,
03:26 c'est peut-être le plus simple à mettre en place.
03:29 Et puis c'est également une consommation qui est raisonnée.
03:32 Ce ne sont pas les instruments qu'on nous donne de façon systématique et automatique,
03:35 c'est les chirurgiens qui demandent, qui demandent le fil dont ils ont besoin
03:39 pour essayer de faire des économies dans le matériel qu'on utilise.
03:41 Il est évident que chaque action individuelle c'est bien,
03:47 mais il faut que ce soit des attitudes qui soient généralisées,
03:51 encouragées par les institutions. Et les institutions d'ailleurs ont un bénéfice
03:56 à cette meilleure gestion des stocks, des produits, des consommables, des déchets.
04:02 Ça ne peut que leur faire faire des économies et donc ça doit être soutenu
04:07 effectivement par les institutions. Et puis à un niveau supérieur,
04:10 il faut que ce soit encouragé, facilité par nos tutelles.
04:13 C'est encouragé par nos tutelles puisque actuellement ça fait partie des mesures prioritaires.
04:18 Et toutes les mesures éco-responsables sont plutôt valorisées et encouragées.
04:25 Et puis après c'est vrai que dans certains hôpitaux, il y a des mesures qui ont été prises,
04:30 enfin il y a déjà des filières de recyclage qui ont été établies.
04:34 Et donc il faut qu'on arrive à faire un espèce d'état des lieux pour arriver à harmoniser nos pratiques
04:41 et utiliser les filières de recyclage qui sont déjà établies.
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