Le "8h30 franceinfo" de Marc Fesneau du mercredi 15 novembre 2023

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Le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire était l'invité du "8h30 franceinfo" du mercredi 15 novembre 2023. 

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00:00 Bonjour Marc Fesneau. - Bonjour.
00:02 - Vous étiez hier en déplacement avec Emmanuel Macron dans le Pas-de-Calais.
00:05 Depuis plusieurs jours maintenant, les habitants font face à des intempéries dévastatrices.
00:10 L'eau monte encore. Dans quel état sont les agriculteurs que vous avez rencontrés ?
00:14 - Dans l'état de personnes qui ont vu l'eau monter.
00:17 On commençait à voir l'eau monter tout début novembre, le 3 ou le 4,
00:21 et qui depuis n'ont pas vu l'eau descendre et voient les précipitations continuer à s'accumuler.
00:25 J'ai vécu ça dans ma commune quand j'étais maire en 2016.
00:27 Il y a un sentiment d'impuissance qui est terrible dans ces cas-là.
00:30 En se disant que le jour est sans fin et que ça n'arrêtera jamais.
00:33 Deuxième élément, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de solidarité entre les agriculteurs et les habitants.
00:38 C'est ce qu'on a constaté avec le président de la République, ce qui n'est pas une surprise.
00:41 On connaît les Français dans ces moments-là d'extrême solidarité, puis une grande lassitude morale,
00:46 d'abord une fatigue physique, parce que vous passez de nuit et jour quand vous avez des animaux,
00:50 et puis on dort pas en fait dans ces moments-là.
00:52 Donc une grande fatigue physique qui confine maintenant à la fatigue psychologique,
00:56 en plus l'espoir que ça redescende quand même, parce que ça finira bien par redescendre,
01:00 mais le sentiment que quand l'eau va rentrer dans son lit, si vous me permettez cette expression,
01:05 ou retourner à la mer, une partie du dur continue.
01:09 Parce qu'il faut nettoyer les maisons, il faut nettoyer les équipements des agriculteurs,
01:14 il faut vérifier si les machines marchent, on a des frigos qui sont hors service, etc.
01:18 Donc la remise en route elle-même est longue, pour l'avoir connue moi-même, je le répète,
01:21 et je vois très bien à quel point ça peut frapper les esprits.
01:24 - Vous avez tenté de faire un état des lieux ? Vous savez combien d'exploitations par exemple ont été touchées ?
01:29 - Alors on a des nombrements aujourd'hui qui sont de l'ordre d'une centaine,
01:35 mais ça dépend de quel degré, c'est celle qui sont avec les bâtiments inondés,
01:39 mais il y a aussi des terres qui sont inondées, des cultures qui sont inondées, on peut pas y accéder.
01:42 Quand vous avez 1m50 d'eau, vous savez pas ce qu'il y a dessous, ce qu'il reste dessous, dans quel état c'est.
01:46 - C'est-à-dire qu'on connaît pas l'état des cultures aujourd'hui ?
01:48 - On peut pas le savoir, quand vous avez 1m d'eau, on peut imaginer ce que ça va donner,
01:51 il faut juste laisser le temps de la décrue, et à partir de la décrue, on aura une vision plus complète de l'étendue des dégâts.
01:58 - De quel type de culture il s'agit ?
02:00 - Il y a des grandes cultures, des cultures qui ont pu être semées du colza par exemple,
02:06 il y a des cultures qui étaient encore en place, je pense à la betterave, qui ne pourra pas être écotée.
02:10 - La betterave c'est important, parce que c'est une région très importante pour...
02:13 - C'est une grande région betteravière, vous avez raison, avec des cultures qui manifestement,
02:17 à l'heure où je vous parle, il faut toujours être prudent, parce que la météo joue parfois des tours et parfois des tours positifs,
02:23 mais aujourd'hui on voit bien que c'est des betteraves qui ne seront pas récoltées,
02:26 c'est plusieurs milliers d'hectares sans doute de betteraves qui ne pourront pas être récoltées,
02:29 puisqu'on était au début, au milieu de la saison de récolte de la betterave.
02:32 Puis vous avez des cultures maraîchères, alors là on était dans le moment intermédiaire,
02:36 mais vous avez quand même des choux, pour rentrer dans le détail,
02:38 qui étaient au moment où on commençait à les récolter, et qui seront perdus pour un tiers ou les deux tiers d'entre eux.
02:43 - Donc ça va toucher à court terme les récoltes qui devaient avoir lieu dans les prochaines semaines, les prochains mois.
02:49 Comment ça se passe aussi pour les élevages ? On a entendu des témoignages d'éleveurs qui disaient
02:54 "J'ai dû essayer de sauver mes bêtes de la noyade".
02:58 - Alors le décompte on le connaît mieux, il y a eu des opérations absolument incroyables de sauvetage d'élevage
03:02 avec des éleveurs, avec des pompiers, avec la... enfin bref.
03:05 Donc des animaux qui étaient en train de se noyer, qu'on a pu sauver.
03:09 Sans doute 200 bovins qui ont été perdus et qui ont été noyés par la montée des eaux trop brutale
03:14 et qui n'ont pas permis de les évacuer.
03:16 Donc ça c'est documenté. Alors après, vous avez des... pour dire des choses très concrètes,
03:20 vous avez des éleveurs qui ont des robots de traite ou des matériels de traite inopérants chez eux,
03:23 parce qu'il est inondé, donc on déplace tous les jours les bovins pour aller les faire traire dans d'autres structures.
03:29 Donc c'est beaucoup de logistique qu'il faut mettre en place.
03:33 Après on a un deuxième sujet d'inquiétude, c'est un animal qui reste...
03:36 c'est comme vous et moi, un animal qui reste 24, 48, 72 heures avec de l'eau jusqu'au cou,
03:42 ben impossible qu'on ait des maladies qui apparaissent.
03:44 Mais ça c'est aussi des surcoûts et des difficultés qu'on verra et qu'on découvrira au gré.
03:49 - Ça veut dire que les dégâts en fait qu'on va découvrir avec la décrue...
03:54 - Ben y a ce qu'on va voir tout de suite, ce qu'on va voir à moyen terme, et sur le long terme, des coûts.
03:58 Donc c'est tout ça qu'il faut essayer de mesurer avec les agriculteurs et leurs organisations.
04:01 - Vous étiez à côté d'Emmanuel Macron hier quand il a annoncé la création d'un fonds de soutien de 50 millions d'euros
04:05 pour le Pas-de-Calais, quelle part pour les agriculteurs ?
04:07 - Alors ça c'est un fonds de soutien pour les collectivités locales, en supplément de ce que seront les autres dispositions assurancielles,
04:12 pour ce qui est du monde agricole. Alors, je cumule Bretagne, Normandie, Haute-France, c'est un fonds de 80 millions d'euros.
04:18 - Jusqu'à Bretagne il y a eu la tempête aussi.
04:19 - Oui parce que malheureusement on a aussi ces épisodes et je serai en Bretagne jeudi et vendredi.
04:23 Là c'est un fonds de 80 millions d'euros qui permettra de couvrir à la fois les pertes de récolte,
04:28 mais aussi les pertes d'investissement, qui ne seraient pas couvertes par les sujets d'assurance.
04:33 Donc on a fait un fonds qui permet d'éviter de l'expression "les trous dans la raquette",
04:36 parce qu'on voit bien qu'il y a toujours des sujets, certains perdent plutôt des investissements et du matériel,
04:40 mais il y a un taux d'usure, donc ils sont mal couverts par les assurances,
04:43 et comment on peut les accompagner ? C'est avec des investissements.
04:46 Puis on est beaucoup en dialogue avec les régions, j'aurais quand même souligné l'engagement des régions,
04:50 hier avec Xavier Bertrand, Loïc Chénier, Gérard ou Hervé Morin,
04:53 pour travailler à regarder comment dans leurs propres compétences en termes d'investissement,
04:56 ils peuvent travailler sur les indemnisations, pas les indemnisations, mais le fait de relancer la machine économique.
05:01 Dans le Pas-de-Calais, l'état de catastrophe naturelle a été reconnu dans 244 communes,
05:05 c'est ce qu'a annoncé le président de la République hier.
05:08 Vous rendez demain et après-demain dans le Finistère, la Bretagne, on le disait,
05:12 suite aux dégâts causés par la tempête Kéran, Emmanuel Macron avait aussi promis l'état de catastrophe naturelle
05:18 partout où on pourra le faire, c'est ce qu'avait dit le président,
05:21 le but étant là aussi que les agriculteurs soient vite indemnisés,
05:24 mais finalement rien, pas de catastrophe naturelle en Bretagne.
05:27 Il y a d'autres instructions, l'état de catastrophe naturelle, il peut être activé dans très peu de cas,
05:34 mais dans un certain nombre de cas quand il y a de la tempête,
05:36 mais plutôt pas en métropole, plutôt dans les outre-mer.
05:39 Là, c'est ce qu'on fait dans le Pas-de-Calais.
05:42 Oui, mais c'est des inondations, donc ce n'est pas un phénomène tempétueux.
05:46 Et donc là, les Bretons, ils n'ont pas le droit.
05:48 Donc on a d'autres dispositifs, le système des calamités agricoles,
05:51 il fonctionne sans les catastrophes naturelles, donc il s'activera de même nature.
05:54 Ce sont des dispositifs différents.
05:55 Le système des catastrophes naturelles, il permet principalement de regarder dans quelle caisse c'est pris.
06:00 Est-ce que c'est les assureurs ou la caisse mutualisée des assureurs ?
06:03 Ça n'empêchera pas qu'en Bretagne aussi, les risques ou les dégâts soient couverts.
06:08 Ce n'est simplement pas le même mécanisme.
06:10 On se souvient tous de la sécheresse, il y a quelques mois, quelques semaines seulement,
06:13 on parlait de la sécheresse, quand on voit toute cette eau qui tombe,
06:16 quels enseignements vous en tirez en termes de gestion de l'eau ?
06:19 Les enseignements que j'en tire, c'est d'abord qu'on est un pays qui était plutôt un pays à climat tempéré,
06:23 plutôt, et que nous découvrons depuis une quinzaine d'années,
06:26 parce que ce n'est pas simplement depuis 15 jours, vous avez raison,
06:29 mais le fait que nous avons une arythmie climatique, d'abord une arythmie en soi,
06:33 et par ailleurs des phénomènes exceptionnels,
06:35 ça me fait penser que l'eau va être rare et/ou trop abondante,
06:39 et que donc on a besoin de penser le cycle dans sa durée, courte et longue d'ailleurs,
06:43 et de regarder quand il y a beaucoup d'eau, toute l'eau qu'on a dans le Pas-de-Calais,
06:47 c'est de l'eau en trop, manifestement c'est de l'eau en trop,
06:50 puisque les sols ne peuvent pas l'absorber.
06:51 Il faudrait pouvoir la mettre dans des réserves ?
06:52 Il y a quelque chose à penser de réserve de substitution,
06:55 qui permettrait de les remplir quand il y a trop d'eau,
06:57 de limiter, alors on n'évitera jamais tout, mais de limiter les effets des inondations,
07:01 et de pouvoir, parce que je le rappelle, cette zone du Pas-de-Calais,
07:04 cet été, elle était en alerte, ce serait, ce serait,
07:06 parce qu'il y avait trop peu d'eau qui était tombée.
07:08 C'était une des zones où il était tombé le moins d'eau cet été,
07:10 alors qu'on avait plutôt un été plus pluvieux, en tout cas sur la partie nord du pays.
07:14 Et donc, si on pouvait réfléchir simplement les choses,
07:17 en se disant, il y a quelque chose de bon sens au fond,
07:19 de se dire, il y a trop d'eau, etc.
07:20 - Donc des mégabassines, par exemple, comme dans les Deux-Sèvres,
07:22 alors qu'on sait que le débat est très vif ?
07:25 - Le débat est très vif, et c'est dommage, parce que je pense que les mégabassines,
07:27 c'est exactement ça, c'est une nappe d'affleurement qui se remplit très vite,
07:31 et donc qui déborde très vite.
07:32 D'ailleurs, dans les Deux-Sèvres, en Vendée, on a beaucoup d'eau,
07:35 on est en limite d'ailleurs, il ne faudrait pas qu'on ait beaucoup de pluviométrie supplémentaire
07:38 pour avoir des difficultés.
07:39 Ça permet de remplir ces ouvrages.
07:41 Mégabassines, si on veut les appeler ainsi, ou réserve de substitution,
07:44 moi je pense que la logique est une réserve de substitution.
07:46 On prend l'hiver, ce qu'on évite de pomper l'été.
07:48 C'est comme ça qu'il faut raisonner.
07:49 Et je pense qu'on a besoin de penser notre cycle lourd en dérèglement climatique.
07:53 Nos outils aujourd'hui, ils sont peu pensés en dérèglement climatique,
07:56 et c'est ça qu'il faut qu'on travaille.
07:57 - Ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, vous êtes avec nous jusqu'à 9h sur France Info.
08:00 On vous retrouve juste après le Fil Info, puisqu'il est 8h41.
08:04 Maureen Suignard.
08:05 - Notre modèle social ne nous permettra pas d'arriver à 5% de taux de chômage en 2027.
08:11 Voici les mots ce matin du ministre de l'Economie.
08:14 Alors que le chômage est en hausse au troisième trimestre en France,
08:17 il s'établit à 7,4%.
08:19 Il faut, selon Bruno Le Maire, accélérer la formation, en particulier des seniors,
08:23 et réfléchir aux dispositifs d'indemnisation des chômeurs.
08:26 Un département reste en vigilance rouge au cru.
08:29 Ce matin, il s'agit de la Haute-Savoie.
08:31 Le pic n'est pas encore atteint, prévient la préfecture,
08:34 qui parle déjà de cru centenal.
08:36 Le secteur d'Annemas est particulièrement surveillé.
08:39 Le Pas-de-Calais est repassé en vigilance orange.
08:42 L'armée israélienne est convaincue que l'hôpital d'Al-Shifa de Gaza
08:45 abrite un centre de commandement du Hama.
08:47 Celle d'y mener ce matin une opération précise et ciblée à l'hôpital.
08:51 Les hôpitaux et les patients doivent être protégés, prévient la Maison-Blanche,
08:55 alors que des milliers de civils sont sur place.
08:57 L'agence du médicament demande aux adolescents vaccinés contre le papillomavirus
09:01 de rester allongés ou assis par terre pendant 15 minutes après l'injection,
09:05 consigne après la mort d'un jeune, il y a deux semaines, près de Nantes.
09:08 Il a fait un malaise et est mort d'un traumatisme crânien après sa chute.
09:13 Toujours avec le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire, Marc Fesneau,
09:26 face au début de polémique, le gouvernement a décidé hier soir de prolonger d'un an
09:29 la dérogation qui permet aux salariés bénéficiaires de titre restaurant
09:33 de faire leur course avec.
09:35 Décision prise un mois et demi avant la fin.
09:38 Pourquoi ça n'a pas été anticipé vu l'inflation alimentaire qui est toujours présente ?
09:41 D'abord c'est une disposition législative, donc ça se fait pas comme ça si je peux dire.
09:45 Deuxième élément, c'est une disposition qui avait été soutenue par le gouvernement,
09:50 qui était d'origine sénatoriale si j'ai bonne mémoire,
09:52 qui visait à pouvoir l'utiliser, le ticket restaurant, pour d'autres usages
09:55 que ceux pour lesquels ils sont prévus.
09:57 Ça s'appelle ticket restaurant et pas ticket alimentaire si je peux dire.
10:01 Simplement le bon sens que nous avons aussi au gouvernement a imposé que,
10:05 même si on est dans une phase de stabilisation d'une inflation déjà élevée,
10:09 il y avait utilité pour un certain nombre de nos compatriotes, nos concitoyens,
10:13 à pouvoir utiliser ces tickets restaurant pour l'alimentation courante si je peux dire,
10:17 et donc dans les usages qui sont ceux aujourd'hui prévus par la loi.
10:21 Vous parlez du bon sens ?
10:22 Pour les restaurateurs c'est pas du bon sens, ils sont pas contents.
10:24 Oui, oui, ils trouvent que oui.
10:25 Quand il y a une mesure, il y a toujours des gens qui considèrent que,
10:28 à la vérité il y a quand même des gens, il y a un certain nombre de nos concitoyens,
10:31 on a des réunions ce matin au ministère de la Véculture, c'est des questions de l'aide alimentaire,
10:34 on a un certain nombre de nos concitoyens qui sont en difficulté pour l'alimentation.
10:37 Donc il faut aussi se confronter à la réalité, même si je comprends la situation des restaurateurs,
10:41 reconnaissons aussi que sous la crise Covid nous avons beaucoup pédé les restaurateurs,
10:44 donc chacun doit comprendre aussi qu'on doit chacun faire sa part,
10:47 et donc il me semble que c'est une mesure de bon sens que de faire en sorte
10:49 que nos concitoyens puissent utiliser pour d'autres usages.
10:51 Là encore on a l'impression que c'est de l'improvisation, je le redis,
10:54 des décisions prises un mois et demi avant la fin de cette dérogation,
10:58 symboliquement, est-ce que vous craignez en fait de refaire une erreur équivalente
11:02 à la baisse de 5 euros des APL ? Que ça reste dans les esprits ?
11:05 Non, non, mais là c'est plus compliqué que ça, pardon de le dire,
11:08 parce qu'il y a des effets, les restaurateurs peuvent légitimement dire,
11:11 ça n'est pas l'objet, d'abord je rappelle que le ticket restaurant c'est un sujet paritaire,
11:16 parce que c'est entre les employeurs et les salariés, c'est comme ça que c'est construit.
11:19 On pourrait d'ailleurs se poser la question, à chaque fois on vient voir le gouvernement pour dire
11:23 "il faut arbitrer, il faut faire ceci", parce que c'est alimenté par vous et moi,
11:27 quand vous en bénéficiez, et par les patrons, par les entreprises.
11:31 Bon, bref, qu'on puisse se poser la question avant de prendre une décision active,
11:35 et qu'on puisse réfléchir, et un mois et demi avant le terme,
11:38 les tickets restaurants fonctionnent, ils fonctionneront à partir du 1er janvier,
11:41 il y a toute l'attitude pour le faire dans une disposition législative.
11:43 L'inflation alimentaire, vous en parliez, et vous parliez aussi tout à l'heure,
11:47 des cultures de betterave qui étaient dévastées dans la première région productrice en France,
11:50 sachant que le sucre est l'une des denrées alimentaires qui augmente le plus.
11:53 Ça va avoir des conséquences, ces inondations, sur les prix du sucre ?
11:56 - 2 000 hectares, peut-être pas quand même, mais il me semble qu'il faut toujours être vigilant,
12:01 et c'est vrai que c'est une des difficultés, dans le dérèglement climatique,
12:04 là on a une inflation qui est liée à d'autres sujets, énergie, emballage et autres,
12:08 mais dans le dérèglement climatique, on peut avoir des effets qui soient liés à ça,
12:13 et qui produisent de l'inflation. Je vous donne un deuxième exemple,
12:15 c'est l'exemple de l'huile d'olive. La récolte en Espagne d'huile d'olive a diminué de quasiment 50%.
12:19 C'est le premier producteur de tête d'huile d'olive du monde.
12:22 Bon, ça va se voir sur les prix, on a des prix qui ont été multipliés par deux ou trois,
12:25 c'est une inflation d'une autre nature que celle qu'on a connue à partir de 2022.
12:29 Donc oui, il faut qu'on ait une vigilance, c'est pour ça que la question de la souveraineté alimentaire est une question importante.
12:34 Il faut qu'on ait une vigilance, parce qu'il faut qu'on assure nos besoins, y compris dans du dérèglement climatique,
12:38 parce que sinon on aura des difficultés.
12:40 - C'est important ce que vous dites, parce qu'on est en pleine négociation commerciale,
12:43 entre distributeurs et industriels, et donc producteurs aussi,
12:46 les aléas climatiques vont avoir une incidence directe sur les négociations là ?
12:51 - Dans la négociation immédiate là, on parle de deux sujets qui sont visibles, qui sont le sucre,
12:54 alors c'est des sujets mondiaux le sucre, en plus c'est un marché mondial.
12:56 - Mais là les producteurs vont y perdre ?
12:57 - Non, non, les producteurs non, puisque la question c'est de la rémunération,
13:00 et que la loi EGalim a permis de garantir ça.
13:02 Après, on est plutôt sur une baisse sur un certain nombre d'autres produits,
13:05 je pense aux céréales en particulier, où le prix a plutôt baissé structurellement,
13:08 mais je signale juste que dans certains cas,
13:11 il peut s'avérer que, compte tenu du dérèglement climatique,
13:13 ça puisse sur certains produits faire des effets que je viens d'évoquer,
13:16 par exemple sur l'huile d'olive.
13:17 - Et les agriculteurs, les producteurs, ils doivent se préparer à y perdre
13:19 dans cette négociation qui est en cours ?
13:21 - Bah ça n'est pas la volonté du gouvernement, je rappelle que depuis 2017-2018,
13:24 avec mes prédécesseurs, c'était Stéphane Travert, Julien Denormandie, Didier Guillaume,
13:29 on a fait en sorte de mieux rémunérer la matière première agricole,
13:32 et de faire en sorte qu'à chaque fois, ça ne soit pas le sacrifice,
13:34 soit demandé aux agriculteurs.
13:36 Donc il ne peut pas y avoir une négociation qui fasse en sorte qu'on perde
13:38 notre souveraineté alimentaire par la perte de nos agriculteurs,
13:41 parce qu'à la fin, on dépendra des autres.
13:43 Alors pour le coup, l'inflation, elle sera encore plus forte,
13:45 parce qu'elle sera dans la main de gens qui sont nos amis,
13:47 ou parfois pas nos amis d'ailleurs, on va dire des choses comme elles sont.
13:49 Donc la souveraineté alimentaire, et donc la rémunération des agriculteurs,
13:52 c'est un élément de long terme de lutte contre l'inflation.
13:54 - Vous parliez à l'instant...
13:55 - J'invite, pardon, la grande distribution à penser long terme et pas le court terme,
13:58 et à penser souveraineté et pas intérêt du moment privé.
14:01 - Vous parliez à l'instant des céréales, vous étiez la semaine dernière en Ukraine,
14:05 à ce propos, l'entrée de l'Ukraine dans l'Union Européenne serait une catastrophe,
14:09 ce sont les mots d'Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA,
14:13 pour lui l'agriculture ukrainienne ne joue pas avec les mêmes règles que nous,
14:16 donc ça va forcément impacter nos agriculteurs, est-ce qu'il a raison ?
14:21 - À date, il y a une grande différence entre l'agriculture ukrainienne et l'agriculture européenne.
14:25 Deuxième élément, il y a un élément de solidarité vis-à-vis d'un pays qui est en guerre,
14:30 enfin il faut aller voir sur place pour constater...
14:32 D'ailleurs il y a des entreprises, y compris de l'agroalimentaire ou agricole...
14:35 - Mais là je parle de l'entrée dans l'Union Européenne.
14:37 - Attention au message qu'on envoie, deuxième élément,
14:39 vous savez très bien que les entrées dans l'Union Européenne,
14:41 c'est un processus de négociation et un processus de convergence, y compris des réglementations.
14:45 On n'en est pas là, si je peux dire, mais l'Union Européenne a ouvert la boîte, si je peux dire,
14:49 de la négociation, de la capacité d'adhésion, de demande d'adhésion.
14:53 Travaillons là-dessus, me semble-t-il, et c'est vrai qu'il y a des distorsions de concurrence.
14:56 - On parle du plus grand, d'un des plus grands, sans doute même le plus grand producteur agricole en Europe.
15:02 - C'est ce que je voulais vous dire, en revanche, chez le plus grand producteur,
15:05 c'est 15% de la production agricole européenne, l'équivalent.
15:07 C'est 15% du marché mondial des céréales.
15:09 - C'est un déséquilibre absolument énorme.
15:10 - Et donc il faut se poser la question de l'Ukraine dans l'Europe, si l'Ukraine dans l'Europe,
15:14 mais on n'en est pas là, je le répète, il y a des nécessités de convergence,
15:17 mais ça ne peut pas être une concurrence avec les pays européens,
15:19 ça peut être qu'une puissance agricole européenne qu'il faut construire avec eux.
15:22 Parce que si c'est pour venir sur le marché européen, à ce moment-là, on aurait tout perdu.
15:26 D'abord l'Ukraine, pas grand-chose, et nous beaucoup,
15:28 parce que nos agriculteurs seraient exposés à une concurrence qui serait de l'OIA.
15:30 Donc on a besoin de penser l'adhésion ou la coopération avec l'Ukraine
15:35 dans une perspective de puissance européenne mondiale
15:37 sur la scène de la souveraineté et de la sécurité alimentaire.
15:40 - L'Europe, on va en parler parce qu'elle va proposer demain la prolongation,
15:44 enfin la Commission européenne propose la prolongation pour 10 ans du glyphosate sur le sol européen,
15:48 et c'est demain qu'a lieu un nouveau vote important, celui des 27 membres, sur cette proposition.
15:53 Le mois dernier, la France s'était abstenue, que va voter la France demain à propos du glyphosate ?
15:59 - On attend les derniers éléments de proposition de l'Union européenne,
16:01 s'il n'y a pas de changement, il n'y a pas de raison que le vote change.
16:03 - Donc toujours une abstention ?
16:05 - S'il n'y a pas de changement, il n'y a pas de raison que le vote change.
16:07 - Ça veut dire que le glyphosate sera prolongé ?
16:10 - Mais on l'a dit depuis le début, 1) l'interdiction totale, ça n'est pas possible.
16:14 Alors pardon, je sais que ce n'est pas forcément populaire de le dire ainsi,
16:17 mais c'est surtout contradictoire par rapport à ce que dit Emmanuel Macron,
16:19 qui l'a promis en 2017.
16:20 - On a regardé aussi s'il y avait des alternatives, on a constaté d'ailleurs qu'il n'y avait pas d'alternatives.
16:24 Je pense, par exemple, à ce qu'on appelle l'agriculture de conservation.
16:26 L'agriculture de conservation, c'est une agriculture sans travail du sol.
16:29 Cette agriculture est très performante d'un point de vue du stockage carbone.
16:32 Très performante, et de la qualité des sols.
16:34 On n'a pas d'alternative aujourd'hui.
16:36 - 6 ans après Marc Fesneau, on n'a toujours pas d'alternative.
16:39 - Mais si vous trouvez une alternative à labourer par autre chose qu'un produit de cette nature, pardon...
16:45 - Mais moi je ne suis pas agricultrice, je vous pose la question parce que vous êtes ministre de l'agriculture.
16:48 - Vous avez raison, mais demandez aux chercheurs...
16:50 - 6 ans après la promesse du président de la République...
16:51 - Il y a des maladies sur lesquelles on n'a toujours pas de médicaments.
16:53 Ok ? Donc c'est pareil.
16:55 Donc il y a des maladies humaines sur lesquelles ça fait 30 ans qu'on cherche,
16:58 on a des difficultés, parfois 40 ans, parfois 70 ans,
17:01 et il y a parfois des impasses techniques qui existent en agriculture sur lesquelles on n'a pas d'alternative.
17:04 - Mais il y a des pays européens qui s'en passent du glyphosate.
17:06 - Non, il n'y a aucun pays...
17:07 - Le Luxembourg, par exemple, se refuse...
17:09 - Le Luxembourg...
17:10 - Il se refuse...
17:11 - Le Luxembourg, non, le Luxembourg...
17:12 - Le glyphosate...
17:13 - D'accord, le Luxembourg ne se...
17:14 Il n'y a aucun pays européen qui se passe du glyphosate.
17:16 Et par contre, il y a un seul pays européen qui a réduit l'utilisation du glyphosate,
17:19 c'est la France.
17:20 C'est ça la réalité.
17:21 Donc on peut toujours déclamer, si je peux dire des choses,
17:23 mais le Luxembourg a une position du moment,
17:26 mais le Luxembourg, aujourd'hui, tous les usages du glyphosate
17:30 sont plus importants qu'en France.
17:31 Donc la position de la France, elle est simple,
17:33 c'est là où il y a des alternatives, il faut qu'on continue à les pousser,
17:37 pour avoir une trajectoire de réduction,
17:39 et là où il n'y a pas des alternatives,
17:40 ce qui on cherche pour essayer de trouver,
17:42 avec la volonté de trouver,
17:43 mais là où il n'y a pas d'alternatives,
17:44 il faut continuer à pouvoir l'utiliser,
17:46 parce que sinon on va mettre en impasse complète
17:48 les agricultures françaises et européennes.
17:49 - Mais diminuer l'utilisation du glyphosate est-ce suffisant ?
17:52 Non, clairement, si on lit le spécialiste mondial de la maladie de Parkinson,
17:56 Bass Blum, qui s'est adressé à vous dans le journal Le Monde, je le cite,
18:00 "Il existe aujourd'hui un faisceau de preuves scientifiques
18:03 indiquant que le glyphosate est une cause possible de Parkinson.
18:06 Une étude récente a montré que l'exposition au glyphosate
18:09 était associée à des signes de lésions cérébrales,
18:12 des maladies de Parkinson et d'Alzheimer.
18:14 Ces effets ont été observés dans la population générale."
18:17 Il vous demande, et c'est pas le seul scientifique à le demander,
18:21 de voter contre l'utilisation de l'herbicide.
18:24 - Pardon madame, j'essaye d'être cohérent avec moi-même.
18:26 Déjà c'est une chose importante.
18:29 Les décisions qui sont celles de l'Europe,
18:31 elles sont appuyées sur un organisme qui s'appelle l'EFSA,
18:34 qui parfois produisent des décisions d'interdiction.
18:36 La CAEFSA a d'ailleurs produit des analyses
18:38 qui sont produites de ce que dit l'ANSES.
18:40 Alors, c'est pas à la carte en fait.
18:42 Soit ce que dit l'ANSES, ce que dit l'EFSA,
18:44 on considère que ça a du crédit scientifique.
18:46 Et quand ils disent quelque chose...
18:48 - Mais précisément c'est tout le débat.
18:49 - Quand ils disent quelque chose, avec parfois des doutes,
18:50 c'est pour ça d'ailleurs qu'on dit pas "réutilisation générale",
18:52 avec parfois des interrogations,
18:54 des études complémentaires qu'on demande.
18:56 On les suit, mais on peut pas dire que c'est à la carte
18:58 en fonction de ce qu'on pense soi-même.
18:59 L'EFSA, dans une étude combinée européenne,
19:02 avec plusieurs autorités, dont l'ANSES,
19:04 dit qu'à date, le sujet n'est pas celui que vous évoquez par d'autres scientifiques.
19:08 Il faut suivre aussi les autorités, parce que sinon...
19:11 - Et quoi de cohérent avec nous-mêmes, monsieur le ministre,
19:13 en France, le Fond d'organisation...
19:14 - On va laisser passer...
19:15 Je vous propose qu'on laisse passer juste le fil info,
19:17 parce que ce débat est important.
19:18 On va le poursuivre dans quelques secondes.
19:20 Vous êtes avec nous jusqu'à 9h, on a encore quelques minutes
19:22 et on va parler, on va approfondir ce sujet,
19:24 notamment la controverse scientifique avec vous, Marc Meunot.
19:27 Le fil info, c'est avec Maureen Suenière à 8h52.
19:31 - Il faut rester extrêmement prudent,
19:33 notamment à cause des mouvements de terrain et des coulées de boue,
19:36 dit ce matin la préfecture de Haute-Savoie.
19:38 Le département est en vigilance rouge au cru.
19:41 11 départements sont en vigilance orange.
19:43 Sur France Info, le ministre de l'Agriculture annonce la création
19:46 d'un fonds de 80 millions d'euros pour le monde agricole,
19:50 pour la Bretagne, la Normandie et les Hauts-de-France,
19:52 après le passage des différentes tempêtes.
19:54 Après un accord entre l'État et EDF sur un nouveau prix du mégawatt-heure en 2026,
19:59 le ministre de l'Économie maintient sa promesse pour l'année prochaine.
20:02 Il n'y aura pas d'augmentation de plus de 10% des tarifs de l'électricité
20:07 en début d'année prochaine, dit Bruno Le Maire.
20:09 Le gouvernement présente aujourd'hui un projet de loi contre les dérives sectaires.
20:13 Leur nombre est en constante augmentation depuis une dizaine d'années.
20:17 Le texte prévoit notamment de créer de nouveaux délits,
20:19 par exemple pousser quelqu'un à ne pas se soigner
20:21 ou le fait d'exercer une pression psychologique sur une personne.
20:25 Au Brésil, les habitants croulent sous la chaleur.
20:27 39 degrés hier à Rio.
20:30 Mais avec l'humidité, cela équivaut à une température de plus de 58 degrés ressentie.
20:34 Une canicule qui entraîne des records dans la consommation d'électricité.
20:39 On revient avec le ministre de l'Agriculture, Marc Faineau.
20:50 Le fil info est important, mais le sujet du glyphosate l'est encore plus.
20:54 En France, le fonds d'indemnisation des victimes de pesticides créés par l'État
21:01 a retenu le lien entre les malformations congénitales d'un adolescent qui s'appelle Théo
21:05 et l'exposition de sa mère pendant qu'elle était enceinte au glyphosate.
21:09 Ils sont même indemnisés aujourd'hui pour ça.
21:12 Vous dites "soyons cohérents avec ce que disent les agences sanitaires,
21:15 soyons cohérents avec ce qui se passe aussi sur notre sol".
21:17 Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui pensent que vous êtes en train de sacrifier
21:20 la santé de milliers de Français pour les intérêts agro-industriels ?
21:25 - Regardez-moi, je vous assure que moi je m'intéresse aussi à la santé des Français.
21:28 - Il y a notamment des agriculteurs qui sont très exposés.
21:30 - J'ai des agriculteurs, j'ai une famille, j'ai des enfants.
21:33 Donc vous voyez, je n'accepterai jamais qu'on me fasse la leçon sur le fait que moi aussi
21:37 je défends les intérêts de la santé des Français et je m'en préoccupe.
21:41 Ce qui fait d'ailleurs que parfois on a des décisions qui sont compliquées
21:43 sur un certain nombre de molécules, mais que je tiens.
21:45 Parce que je considère qu'il faut les tenir.
21:47 Sur le cas particulier, d'abord, il n'y a pas de décision de justice,
21:49 c'est le fonds d'indemnisation.
21:51 - C'est par l'État qui reconnaît.
21:52 - Oui, le fonds d'indemnisation, première intention, la fait.
21:54 Deuxième élément, je rajoute que c'est un usage qui est interdit
21:56 des hommes en France, que c'est un usage domestique.
21:58 - Oui, mais les agriculteurs...
22:00 - Non, mais les conditions d'utilisation, les conditions d'usage,
22:05 on sait très bien d'ailleurs que Monsanto à l'époque s'est fait condamner
22:08 pour les conditions d'usage.
22:09 La façon dont on alertait ou pas, qu'est-ce qu'il faut faire,
22:11 quelles sont les précautions qu'il faut prendre.
22:13 Comme quand vous prenez un médicament, vous avez sur la boîte
22:15 les conditions d'usage, ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire.
22:18 Et donc c'est comme ça qu'il faut le regarder.
22:20 Ne tirons pas d'un cas particulier qui est un cas d'usage sur une molécule,
22:24 mais qui était en combinaison avec d'autres.
22:25 Le produit lui-même a été interdit en 2006.
22:27 Ce n'est pas moi, il y a 17 ans qu'il a été interdit.
22:29 Et donc on regarde à chaque fois s'il y a des controverses,
22:32 on regarde à chaque fois s'il y a des effets.
22:34 Mais globalement, ce que dit l'EFSA, ce que dit l'ANSES,
22:37 c'est de confirmer la position qui a été la sienne depuis toujours
22:40 sur la question du glyphosate.
22:41 Et donc essayons, si on commence à remettre en cause,
22:43 ça veut dire que ceux qui diront, au fond, il ne faut pas interdire,
22:46 parce que moi je pense qu'il n'y a pas de danger,
22:48 et que l'EFSA et l'ANSES disent qu'il y a des dangers et qu'il faut interdire,
22:51 on remettra en cause de la même façon.
22:52 Donc il faut qu'on essaie de tenir une position,
22:54 qui est une position d'écouter les scientifiques.
22:56 Alors il y a toujours des scientifiques qui disent
22:58 "ceci je ne suis pas d'accord", ça c'est la controverse scientifique.
23:00 - Il y a beaucoup de médecins qui vous disent "il ne faut pas faire ça".
23:02 - Mais l'EFSA et l'ANSES, c'est des dizaines de scientifiques,
23:03 c'est des centaines de scientifiques.
23:04 Alors si on ne les écoute pas, et que chacun peut dire ce qu'il pense,
23:07 je comprends qu'on puisse avoir des convictions,
23:09 mais il faut que ça soit appuyé sur la science.
23:11 - Pardon, mais c'est ce que disaient les scientifiques,
23:13 ils le disaient déjà en 2017, quand Emmanuel Macron a dit
23:16 qu'il allait interdire le glyphosate en trois ans.
23:18 - Oui, mais on a travaillé avec les équipes de chercheurs des instituts techniques,
23:23 on a regardé partout où on pouvait réduire ce qu'on pouvait faire,
23:25 et partout, mais c'était à l'époque, une volonté qui avait été exprimée,
23:29 et on est au rendez-vous.
23:30 Je répète, sur le glyphosate, nous sommes le seul pays du monde
23:33 à avoir baissé de 30% les usages.
23:35 - Donc on a bien compris, abstention demain de la France.
23:37 - C'est sûr, parce que c'est une modification de la proposition communautaire,
23:40 on est encore dans...
23:41 Comme vous le savez, c'est toujours au dernier moment que les choses se nouent parfois.
23:43 - Marc Fesneau, dans le sud-ouest, ils appellent ça une tempête sanitaire.
23:46 Les bovins sont touchés par une maladie qui les affaiblit,
23:49 elle provoque fièvre, amégrissement, lésion buccale.
23:52 Le plus souvent, les vaches survivent,
23:55 mais les échanges commerciaux, avec l'étranger notamment,
23:58 sont évidemment perturbés.
24:00 Comment éviter que ça continue ?
24:03 - Alors, c'est produit aussi du dérèglement climatique.
24:06 Tout ça me fait dire ici, à votre micro ce matin,
24:09 qu'il va falloir qu'on continue à oeuvrer pour anticiper,
24:13 pour rendre les systèmes plus résilients à des maladies,
24:16 à des phénomènes climatiques,
24:18 parce qu'on va avoir des difficultés majeures.
24:20 Le statu quo, c'est la mort de l'agriculture.
24:22 Si on fait le statu quo des pratiques,
24:24 il faut qu'on prépare nos agriculteurs
24:26 et qu'on les accompagne dans les grandes transitions.
24:28 Qui sur les réserves d'eau pour assurer un minimum ?
24:31 Et qui sur les sujets sanitaires ?
24:32 Alors, je réponds à votre question sanitaire.
24:33 C'est une maladie qui vient du sud,
24:35 nord-afrique, et qui vient de l'Espagne,
24:38 puisqu'elle était un peu présente en Espagne.
24:40 C'est transmis par les moustiques.
24:42 Donc, il y a une maladie transmise par les moustiques,
24:44 il n'y a pas grand-chose à faire,
24:45 en dehors d'essayer de regarder ce qu'on peut faire,
24:46 d'un point de vue économique.
24:47 Premier élément, on a libéré tout de suite les frontières
24:49 avec l'Espagne et l'Italie,
24:51 qui est 95% du marché de jeunes bovins,
24:53 ils partent dans ces deux pays.
24:54 Ça a permis d'éviter que les prix s'effondrent.
24:56 Je tiens à saluer, c'est aussi la coopération européenne, ça.
24:58 C'est les bonnes relations qu'on entretient avec l'Italie et l'Espagne
25:01 qui ont permis qu'en moins de 10 jours, ce qui est un record,
25:03 on ne freine pas les exportations.
25:05 Ça peut avoir un effet sur les prix, mais c'est plutôt marginal.
25:08 L'effet principal pour les producteurs,
25:10 c'est des animaux qui sont malades.
25:11 J'étais l'autre jour dans les Pyrénées-Atlantiques
25:13 avec une vache qui avait perdu 200 kilos en un mois,
25:17 et qui avait du mal à se tenir encore sur ses pattes,
25:19 si vous me permettez cette expression.
25:21 Là, c'est une perte qui peut à terme
25:23 être très lourde pour l'éleveur.
25:24 Et donc on va prendre en charge,
25:25 aujourd'hui on est en train de documenter,
25:27 les choses pour prendre en charge.
25:28 Les bovins qui vont mourir,
25:29 il y a quand même un taux de mortalité,
25:30 et deux, les surcoûts vétérinaires,
25:32 pour faire en sorte que ce surcoût-là
25:34 ne soit pas principalement à la charge de l'éleveur.
25:36 Après, on risque d'avoir une acalmie
25:39 avant une résurgence au printemps,
25:41 et c'est ça auquel il faut se préparer,
25:42 et il faut globalement se préparer à un système sanitaire
25:44 qui va être très sollicité.
25:46 Cette maladie est apparue au moment où a commencé la vaccination
25:49 sur la grippe aviaire.
25:50 Je veux dire à quel point les services du ministère qu'il faut saluer,
25:52 les équipes terrain, les vétérinaires,
25:54 sont hyper mobilisés sur des sujets
25:56 qui sont quand même des sujets parfois très dramatiques pour les éleveurs.
25:59 Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture,
26:01 vous étiez l'invité de France Info ce matin,
26:03 merci d'avoir été avec nous.
26:04 Merci.
26:05 Je vous laisse en compagnie de Salia Brakhlia,
26:06 les informer dans cinq minutes.
26:07 Salia, quel est le programme ?
26:08 Les rencontres de Saint-Denis auront-elles lieu après-demain ?
26:11 Les invités d'Emmanuel Macron déclinent les uns après les autres l'invitation.
26:15 Eric Ciotti, le patron des Républicains,
26:17 parle d'une énième démarche de communication du président.
26:20 Aussi, depuis l'absence des représentants du culte musulman
26:23 à la manifestation de dimanche contre l'antisémitisme,
26:26 les divisions sont-elles en train de naître
26:28 avec les représentants du judaïsme en France ?
26:31 On en parle dans un instant avec Renaud Delis et ses informés.
26:34 A tout de suite sur France Info.

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